Clotaire.
Franchement, mais qu'est-ce qu'elles y connaissent en cheveux gras les filles ? Hein ? Elles les ont jamais gras, leurs cheveux, elles. Alors qu'est-ce qu'elles peuvent bien en savoir ? Non décidément, plus il avance vers l'échafaud, ou plutôt le lac de Saumur, plus il regrette d'avoir accepté que Cerdanne lui lave les cheveux. Mais où avait-il la tête ce jour là ?
Ah oui.
Dans le cul.
Il se rappelle... Un matin qui suivait une soirée alcoolisée. Le cerne creusé, la mèche pendante, l'oeil morne, et des tambours sous son crâne. Il se souvient bien maintenant comment toute cette histoire avait commencé... Un bain pour chasser la gueule de bois. Il avait essayé. Et ça n'avait pas fonctionné. Tout ça parce qu'il paraitrait que si on ne lave pas la tête c'est inutile.
Or Clotaire, mettre la tête sous l'eau, c'est pas son kiff du tout. Mais alors pas du tout du tout. Il sait bien que le premier pas vers la noyade, c'est juste l'immersion du crâne. Il l'a lu quelque part. C'est comme ça qu'on se retrouve en position de danger, avec la narine prête à inspirer de l'eau, et hop après on mourait. Dans d'atroces souffrances bien entendu.
Clo n'était absolument pas prêt à mourir. Déjà il était bien trop jeune. A peine la majorité, un seul poil, sous le menton, et tout à découvrir de la vie. En plus il n'avait pas encore fini d'organiser l'enterrement de sa mère. Même s'il l'aimait énormément et qu'elle lui manquait chaque jour qu'il passait sur terre, il n'était pas enclin à la rejoindre tout de suite. D'autant qu'il n'était pas certain d'avoir accompli assez de bonnes choses pour mériter le Soleil, sur lequel se trouvait surement Kilia.
Ensuite, il était bien trop adorable. Une bonne bouille toute en os, des membres dégingandés qu'il ne savait pas trop comment coordonner, et une répartie digne d'un bulot des carpates. A-do-ra-ble on vous dit. Quelle perte s'il venait à se noyer !
N'empêche, il a beau trainer la savate il finit quand même par y arriver, à ce lac. Le soupir qu'il pousse alors qu'il en atteint la berge est d'une profondeur abyssale. Lourdement il se laisse tomber sur le sol meuble et détrempé, non mais parce qu'il pleut depuis des jours en plus.
'Tain il aurait du penser à cet argument... Pourquoi laver des cheveux déjà rincés par le mauvais temps ? Hein, pourquoi ? Tournant la tête, il attend que Cerdanne arrive, qu'il puisse le tenter. D'ailleurs la voilà.
"T'es drolement chargée quand même... t'es sure y'avait besoin de tout ça ? Parce que je t'ai dit hein, pas de parfum, je veux que mes cheveux ils sentent les cheveux, pas ces trucs de fille !"
A coup sur, elle a prévu de le tuer. Il ne partira pas en camping ce soir. Elle va le torturer longuement, puis le regarder se noyer. Une goutte de sueur paniquée coule le long de l'échine tremblotante du jeune Penthièvre.
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Ah oui.
Dans le cul.
Il se rappelle... Un matin qui suivait une soirée alcoolisée. Le cerne creusé, la mèche pendante, l'oeil morne, et des tambours sous son crâne. Il se souvient bien maintenant comment toute cette histoire avait commencé... Un bain pour chasser la gueule de bois. Il avait essayé. Et ça n'avait pas fonctionné. Tout ça parce qu'il paraitrait que si on ne lave pas la tête c'est inutile.
Or Clotaire, mettre la tête sous l'eau, c'est pas son kiff du tout. Mais alors pas du tout du tout. Il sait bien que le premier pas vers la noyade, c'est juste l'immersion du crâne. Il l'a lu quelque part. C'est comme ça qu'on se retrouve en position de danger, avec la narine prête à inspirer de l'eau, et hop après on mourait. Dans d'atroces souffrances bien entendu.
Clo n'était absolument pas prêt à mourir. Déjà il était bien trop jeune. A peine la majorité, un seul poil, sous le menton, et tout à découvrir de la vie. En plus il n'avait pas encore fini d'organiser l'enterrement de sa mère. Même s'il l'aimait énormément et qu'elle lui manquait chaque jour qu'il passait sur terre, il n'était pas enclin à la rejoindre tout de suite. D'autant qu'il n'était pas certain d'avoir accompli assez de bonnes choses pour mériter le Soleil, sur lequel se trouvait surement Kilia.
Ensuite, il était bien trop adorable. Une bonne bouille toute en os, des membres dégingandés qu'il ne savait pas trop comment coordonner, et une répartie digne d'un bulot des carpates. A-do-ra-ble on vous dit. Quelle perte s'il venait à se noyer !
N'empêche, il a beau trainer la savate il finit quand même par y arriver, à ce lac. Le soupir qu'il pousse alors qu'il en atteint la berge est d'une profondeur abyssale. Lourdement il se laisse tomber sur le sol meuble et détrempé, non mais parce qu'il pleut depuis des jours en plus.
'Tain il aurait du penser à cet argument... Pourquoi laver des cheveux déjà rincés par le mauvais temps ? Hein, pourquoi ? Tournant la tête, il attend que Cerdanne arrive, qu'il puisse le tenter. D'ailleurs la voilà.
"T'es drolement chargée quand même... t'es sure y'avait besoin de tout ça ? Parce que je t'ai dit hein, pas de parfum, je veux que mes cheveux ils sentent les cheveux, pas ces trucs de fille !"
A coup sur, elle a prévu de le tuer. Il ne partira pas en camping ce soir. Elle va le torturer longuement, puis le regarder se noyer. Une goutte de sueur paniquée coule le long de l'échine tremblotante du jeune Penthièvre.
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