[RP] Dispensaire privé

Swan

Des roulottes étaient arrivées depuis quelques temps à Cambrai. Certaines étaient reparties au bout de quelques jours, mais deux étaient restés. Enfin deux, les deux appartenaient à la même personne, bien que la deuxième ait été promise. Les deux roulottes étaient attachées l'une à l'autre depuis un certain temps déjà. Depuis le Rouergue en fait. La deuxième était complètement vide alors que la première était devenue un nid douillet pour une certaine rouquine.

Cinq jours qu'elle était là. Cinq jours qu'elle souffrait de cette blessure qui n'était pas encore cicatrisé, de ses côtes brisées et des bleus qui tournaient lentement au violet. C'était trop tôt encore, mais elle en avait assez d'être dans cette chambre impersonnelle où régnait une odeur de mort. C'était décidé, elle retournerait dans sa roulotte et ferait sa convalescence là-bas que ça plaise ou non. Pour changer des bandages et passer des baumes, pas besoin d'avoir fait Belrupt.

Bon pour les tisanes qui faisaient passer la douleur c'était autre chose, mais bon elle avait décidé et quand la rouquine avait décidé, elle faisait.

Stationné près du rempart et non loin des tavernes, elle cherchait quelque chose dans le fouillis organisé qui régnait dans la petite maison sur roue.

- Bordille !! Mais où j'ai mis ces parchemins ? C'pourtant pâ grand tsssss

Il fallait préciser que le ménage n'avait pas été fait depuis quelque temps et que tout un tas de tissu aux couleurs vives traînait un peu partout et là, la rouquine commençait à grave s'énerver. Elle voulait envoyer des missives et il lui fallait ses parchemins. Pour quelqu'un qui devait rester tranquille, c'était mal parti !
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Arnan

En entendant le barda, en bon garde du corps, le géant ouvrit la porte en entendant tout juste le:

- Bordille !! Mais où j'ai mis ces parchemins ? C'pourtant pâ grand tsssss

Y était habituer à son bazar, mais là, même chez lui c'était plus propre que ça. Et étrangement, tout était nickel. Bah oui, ça arrivait un mec propre!

Grimpant dans la roulotte déjà assez petite, baissant la tête, le gaillard chercha du regard ce qu'elle avait voulu lui dissimuler, ou avait précipitament ranger y à plusieurs jours.

Euh, dit la peste, ca t'tente pas l'ménage? J't'un truc révolutionnaire. Ca permet d'ranger les trucs à bonne place, pour pas à avoir à chercher. T'sais? Dans les bibliothèques, y ont l'même style, un truc encore plus génial, ca s'appel l'class'ment par ordre d'thème et par ordre " alphabéthique"

Un très très grand mot trèss longtemps prononcer, et encore là, pas bien dit, mais bon, hin, y était pas francois, fallait y pardonner. C'tait plus marrant d'foutre d'la gueule d'la reyne des raleuse.

Swan

Un coussin dans la main, elle le balança rageusement au moment ou la porte s'ouvrait. Elle tourna son regard flamboyant vers celui qui osait venir la voir et un sourire étrange apparu sur sa frimousse de rouquine quand elle vit que c'était sa « Nourrice » attitré d'office par son oncle.

Euh, dit la peste, ça t'tente pas l'ménage? J't'un truc révolutionnaire. Ca permet d'ranger les trucs à bonne place, pour pas à avoir à chercher. T'sais? Dans les bibliothèques, y ont l'même style, un truc encore plus génial,ça s'appel l'class'ment par ordre d'thème et par ordre " alphabétique"

La peste ? Elle plissa les yeux et grogna légèrement en se laissant tombé sur le grand lit qui prenait toute la place du fond de la roulotte et elle le regarda, sourcils froncés.

- C'quoi une ... Bibliothèque ? J'connais pâ !

Hann l'inculte !! Bin oui quoi, les livres et toutes sortes de document n'étaient pas accessible à tout le monde là où elle vivait avant. Seul les nobles et certains moines avaient la connaissance et bien qu'elle sache lire et écrire, elle devait ca à ses parents et à personne d'autre.

- Pis c'pâ si en désordre qu'ça hein ! Et j'cherche d'parchemin vide, j'veux écrire à Lou, l'm'a envoyé une lettre et l's'inquiète !

Mauvaise foi quand tu nous tiens, bien sûr que c'était le bazar, mais là elle s'était un peu laissé débordé par les événements. Elle le regarda, il ne connaissait pas Lou et elle se demandait s'il allait lui poser des questions. Lou pouvait être le nom d'une femme ou ... d'un homme ...

Ils avaient beaucoup à apprendre l'un de l'autre et comme ils devaient se supporter un grand moment, autant en profiter pour faire ça !
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Arnan

Regardant autour de lui, le bordel qu'elle continuait d'y mettre, le géant soupira. Non mais..

- C'quoi une ... Bibliothèque ? J'connais pâ !

Haussant un sourcil, le gaillard marqua un temps d'arrêt. Hin? y quoi?

Un jour, va falloir qu'j't'amène faire un tour dans un monastère toi, ca d'vient urgent

Venant l'aider à trouver ce papier, la balafre prit bien soin de pas s'peter l'crane encore une fois!

- Pis c'pâ si en désordre qu'ça hein ! Et j'cherche d'parchemin vide, j'veux écrire à Lou, l'm'a envoyé une lettre et l's'inquiète !

Pas si en désorde? défection! J'ai jamais vu une défection pareil!

Sachant pertinament que Lou est la femme qui lui avait envoyer la lettre qu'il avait trouvé sur son bureau pendant son inconscience, la montagne ne s'en fit pas. Disons qu'il essayait de garder ses distances avec la p'tite rousse. Elle avait de drôle de conséquence sur sa santé mental.

Tendant la main vers une pile de linge, la gaillard la souleva, pour regarder les parchemins.

C'pas ca?

Swan

Un jour, va falloir qu'j't'amène faire un tour dans un monastère toi, ça d'vient urgent

Grand yeux ouvert, elle le regardait, comme s'il venait de dire une ignominie. Puis ses yeux se plissèrent doucement et ses lèvres se pincèrent en un fin trait. Il voulait se débarrasser d'elle ou quoi ? Elle avait l'air de vouloir aller chez les nonnettes ? Même pas en rêve Arnan !!

- Qu'est-ce t'veux qu'j'aille faire dans un monastère ? T'veux te débarrasser d'moi ou quoi ? J'irais pâ chez les nones !!

Bras croisés sous sa poitrine, non sans trop serrer quand même, elle le défiait du regard. Essaie donc de m'amener d'force là-bas et tu l'regretteras qu'elle pensait presque tout haut, tellement elle le pensait fort.

Pas si en désordre? Défection! J'ai jamais vu une défection pareille!

Et voilà qu'il en rajoutait en plus ! La colère commençait à monter et la fière par la même occasion. Rouge qu'elle était la rouquine et brulante aussi. La contrariété n'était pas bonne pour elle et elle devait se calmer et vite.

- Quoi ? C'juste quelques coussins et tissus un peu partout ! J'rangerais quand j'aurais moins mal !

Bin oui quoi, un peu de compassion la pauvre, cinq jours qu'elle était dans les choux à ne pas trop pouvoir bouger.

Une oeillade au géant qui enfin, venait de trouver ce qu'elle cherchait et un grand sourire ravis se fit sur son minois en tendant la main.

- M'ci Arnan c'bien ça ! T'mon sauveur du pigeonnier !

Elle se leva un peu brusquement et sa vision se brouilla. Son teint rougeâtre devint blanchâtre en quelques secondes et elle se rassit sur son lit, portant une main à son front.

Ah bin voilà ce que c'était de vouloir jouer les fortes, elle présumait de ses forces pas encore retrouvés. Elle regarda Arnan et lui demanda d'une petite voix ...

- T'veux bien me l'donner s'il te plait ? 'Vec l'encrier qui est là sur l'tablette !

Petit sourire de circonstance et elle tapota sur le grand lit pour qu'il s'y installe, en tirant un peu sur le couvre lit.
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Arnan

- Qu'est-ce t'veux qu'j'aille faire dans un monastère ? T'veux te débarrasser d'moi ou quoi ? J'irais pâ chez les nones !!

Hin? Se retournant, le balafre découvrit une nana dans une colère pas noir, mais rouge! Euhh qu'est-ce qu'il avait encore dit de travers?

Hé! Calme toi l'pompom la folle, j'ai juste dit qu'j't'montrerai la bibliothèque! P't'etre m'amuser avec les nonnes en passant, mais c'tait gentil!

Il soupira. Jamais, au grand jamais y comprendrait les donzelles.. Surtout pas celle là. Y en avait vu de toute les couleurs, mais ca..

Pas si en désordre? M'erde! J'ai jamais vu une M'erde pareille!

La voix protestante s'éleva encore.. Bah, ca l'lachait pas..

- Quoi ? C'juste quelques coussins et tissus un peu partout ! J'rangerais quand j'aurais moins mal !

Soulevant les " tissus" en question, le géant marmonna dans la barbe qu'il n'avait pas "Mouais, des excuses, des excuses.. . Pointant un truc, il attendit la voix style vraiment trop rapproché à son gout

- M'ci Arnan c'bien ça ! T'mon sauveur du pigeonnier !

Mouais, c'est ca.. J'aurai même pas du entré!

Le géant leva la tête vers elle d'un froncement de sourcil en la voyant passé du rouge " j'suis en feu" au blanc " j'suis un fantome" On aurait dit qu'elle voulait faire de la compétition à Ryx..

- T'veux bien me l'donner s'il te plait ? 'Vec l'encrier qui est là sur l'tablette !

Inquiet, le Gaillard prit l'encrier sur la tablette et la plume, avant de venir s'asseoir près d'elle, ne faisant toujours pas confiance au lit, tout comme à la donzelle qui y était assit.

T'sure qu't'veux pas t'allonger deux minutes? T'es tout pâle.

Il la regardait toujours, vaguement inquiet. Nah, mais si elle tombait dans les pommes par sa faute, par manque de vigilance, Track lui en voudrait plus qu'à mort!

La poussant légèrement vers le matelas, le géant la força à s'allonger un peu.

T'écrira après. D'toute manière, elle va l'r'voir d'toute manière et avec bien des fiantes en plus. Paquet cadeau. R'pose toi un peu t'veux? T'm'fiche la trouille miss invincible.

Swan

Hé! Calme-toi l'pompom la folle, j'ai juste dit qu'j't'montrerai la bibliothèque! P't'être m'amuser avec les nonnes en passant, mais c'tait gentil!

Mouai ! Lui montrer une bibliothèque ! Et depuis quand il allait là-bas lui ? Ah mais c'était pour voir les nonnettes !!! Pffft Bin voyons ! Autant ne rien répondre à ça !

Pas si en désordre? M'erde! J'ai jamais vu une M'erde pareille!

Cette fois la fumée sortait de ses oreilles si ça pouvait. Mais il la cherchait, c'était pas possible hein !

- T'qu'as rangé si ça t'convient pâ d'abord !

Mouais, c'est ça.. J'aurai même pas dû entrer!

- Mouais !

Assise sur le bord du lit, elle ne se sentait pas bien du tout. Elle ne devait pas s'énerver comme ça et elle regarda Arnan qui s'installait à son côté avec des yeux brillants.

T'sure qu't'veux pas t'allonger deux minutes? T'es tout pâle.

Tout pâle ? Mais non voyons ! Enfin si peut-être hein ! Elle n'avait pas trop envie de s'allonger, elle voulait écrire à Lou, mais poigne d'Arnan qui la poussait pourtant légèrement lui parut un mur de contrefort insurmontable. En un rien de temps, elle se retrouva allongée sur son lit alors que la pièce tournait et lui donnait la nausée. Elle ferma les yeux un instant, essayant de retrouver un calme certain.

T'écrira après. D'toute manière, elle va l'r'voir d'toute manière et avec bien des fientes en plus. Paquet cadeau. R'pose toi un peu t'veux? T'm'fiche la trouille miss invincible.

Elle capitulait la rouquine. Oui de toute façon, elle n'avait pas trop le choix. Son corps manifestait son mécontentement d'être ainsi traité. Elle ré-ouvrit les yeux et hocha la tête.

- C'bien pour qu't'arrête d'avoir l'trouille hein ! F'pâ avoir la trouille, j'suis costaud hein ! L'preuve, j'suis là.

Elle lui sourit et lui prit une main. Grande main par rapport à la sienne, plus petite. Les yeux perdus dans le lointain, elle parla, jouant avec ses grands doigts, plutôt calme ...

- T'connais pas Lou hein ? T'l'as jamais rencontré j'crois ? T'sais qu'c'est ma soeur d'coeur ? En fait j'en ai deux soeurs d'coeur ... Lou et ma Chipette !

Elle ne savait pas trop où étaient passés Chipie et Richard, mais elle était contente de savoir que Lou n'allait pas jusqu'au bout de son voyage.
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Arnan

Il caressa sa joue de sa main, la regardant d'un air inquiet alors qu'elle gardait les yeux clos. Elle était si pâle, elle semblait si fatiguée que ca arrachait quelque chose en dedans de lui qui n'arrivait pas a saisir. On dirait qu'il avait mal de la voir ainsi.

Plongeant son regard dans le sien à l'ouverture, le géant la laissa prendre ses doigts et jouer avec, trouvant sa pas désagréable du tout.

- C'bien pour qu't'arrête d'avoir l'trouille hein ! F'pâ avoir la trouille, j'suis costaud hein ! L'preuve, j'suis là.

J'ai pas la trouille moi. J'sais qu't'as pas grand chose et qu't's'ras bientôt sur pied prête à m'emmerder

Bon, il mentait. Elle lui fichait une trouille bleu. Il ne voulait pas qu'elle aille mal. Il ne se comprenait vraiment plus. Pas plus qu'il ne comprenait l'envie d'enfouir son nez au creux de son cou et de la garder contre lui, pour la protéger de tout les dangers.

- T'connais pas Lou hein ? T'l'as jamais rencontré j'crois ? T'sais qu'c'est ma soeur d'coeur ? En fait j'en ai deux soeurs d'coeur ... Lou et ma Chipette !

Nah, j'la connais pas. Pas plus que ta.. Chipette? T'veux m'raconter?

Il espérait que la faire parler ainsi lui ferait oublier sa lettre et sa douleur.. Et peut etre sa propre douleur

Swan

Les yeux fermés, elle savourait la caresse sur sa joue. Elle aimait quand il faisait ça. Elle aimait être avec lui tout simplement. Elle avait bien changé depuis Tibère. D'abord farouche et sauvage, presque inapprochable depuis qu'elle avait faillit mourir, elle s'était peu à peu sociabilisé quand elle avait rencontré son père adoptif.

Avec lui, elle avait repris goût à la vie et surtout à sourire. Petit à petit, elle avait retrouvé sa joie de vivre et son entrain habituel d'irlandaise fière d'être ce qu'elle était. Malgré quelques accrocs survenus par la suite, elle avait retrouvé un équilibre auprès de son oncle adoptif et des écumeurs. La vie de troubadour lui convenant parfaitement, elle se sentait vraiment harmonie avec elle-même.

J'ai pas la trouille moi. J'sais qu't'as pas grand-chose et qu't's'ras bientôt sur pied prête à m'emmerder

Sa main dans la sienne, elle le regarde sourire en coin. Ils étaient comme chiens et chats tous les deux. Toujours à se chercher et s'envoyer des pics. Elle se souvenait même avoir dit à son oncle, « j'l'aime pas lui, y m'cherche et c'passe pâ ! » Elle en rirait presque maintenant. S'il n'était pas là et bien, elle l'inventerait comme compagnon de bêtises.

Complémentaire et tellement différent. Lui la glace et elle le feu. Un mélange détonant, mais tellement bien assortie. Tout eux quoi !

- Pâ b'soin d'être sur pied pour d'jà t'emmerder puisque j'le fais d'jà !

Son sourire s'agrandit et portant la grande main à ses lèvres, elle embrassa chaque doigt du bout des lèvres. Petit baiser furtif, juste pour le voir grogner un peu.

Nah, j'la connais pas. Pas plus que ta.. Chipette? T'veux m'raconter?

D'être allongé lui faisait du bien et ce moment de calme aussi. Elle hocha la tête et tapota la place à son côté pour qu'il s'y installe aussi.

- J'connais Chipie, c't'un surnom hein, d'puis plus longtemps que Lou. J'ai connu Chipie quand j'étais aux Crocs Rouges. Chipie c't'un peu une autre moi, mais en brune. On en a fait des coups foireux elle et moi. Maint'nant elle est mariée à son Richard. T'sais qu'le m'a sauvé l'vie lui ?!

Encore une fois, elle était allée chercher les ennuis et elle y avait entrainé Lou. Si Richard n'était pas intervenu, elle ne serait même pas là pour raconter ça à Arnan.
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Swan

J-29. Les jours défiles et se ressemblent.

Ils avaient discuté longtemps et elle avait pris le temps de ranger sa roulotte. Elle avait écrit à Lou aussi dès qu'elle avait pu le faire. Sa blessure cicatrisait bien, les bleus viraient au jaune et certain avaient même disparu. Seul les côtes mettraient du temps à se ressouder entre elles, mais du temps, elle en avait à revendre. Encore 29 avant la libération que lui avait dit les médicastres.

Ces derniers temps, il avait fait mauvais temps et une pluie diluvienne et elle était restée enfermé. Pourtant d'être resté cloîtré ne l'avait pas empêché de faire énorme boulette. Elle avait eu une information et suite à celle-ci, elle avait écrit à son père qui était entré dans une rage folle pour débouler au campement de son oncle.

D'avoir voulu faire bien, avoir voulu arranger certaine chose en l'absence de son oncle, avait soulevé un problème de taille et elle n'en était pas fière la rouquine. Pour une fois, elle qui était d'habitude si fière, se faisait toute petite !

La situation c'était quelque peu arrangé, mais moralement, elle ne savait plus. Devait-elle partir de son côté en laissant son oncle ? Si cela pouvait vraiment arranger les choses, oui elle le ferait. Elle aimait son père et son oncle plus que tout et elle ne voulait pas qu'ils deviennent les pires ennemis.

Assise sur son grand lit, elle avait les genoux remontés contre sa poitrine sans trop appuyer sur ses côtes et ses mains posées dessus, menton appuyé sur les mains. Elle regardait les nuages passés par la petite lucarne de sa roulotte. Une petite brise faisait évacuer les lourds nuages gris et un rayon de soleil apparaissait même. Ici, il n'y avait pas de lac, mais dans la forêt, il y avait une rivière. Profitant de cette éclaircie, elle enfila un mantel de laine chaude et partit dehors.

Elle traversa la forêt et arriva là où elle voulait arriver. Devant elle coulait une rivière grondant, rempli de la pluie tombée. Elle enleva ses chausses, ses bas et remonta ses braies pour avancer jusqu'à mi-mollets dans l'eau froide et don le courant et presque violant. Remontant aussi ses manches, elle se pencha au-dessus de l'eau qu'elle inspecta de son regard perçant, cherchant là le poisson des rivières ...

Elle avait besoin de s'aérer la tête et cette partie de pêche improvisée était une bonne occasion. Peut-être verrait-elle quelques villageois. Tout était possible et ils étaient les bienvenues s'ils voulaient lui tenir compagnie ... Tout comme son géant d'ailleurs ...

- Aller mes mignons où êtes-vous ??
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Arnan

Il la surveillait, de loin. Il la protégeait. De loin. C'était maintenant sa place. Et rien n'y changerai. Bientôt. il partirait. Et personne ne le remarquerai. Il avait compris bien des choses ses derniers temps.. Et il n'avait pas du tout apprécié.

Ils les laissait aller. Personne n'écoutait, et de nouveau, il était le con qui étrangement avait toujours raison, mais c'était le con qui disait toujours les vérités qui ne plaisait pas. Tant pis. Il avait assez donné.

Un dernier regard vers la rousse qu'il avait tant protéger, qu'on le lui ait demander ou non, le géant repartie chez lui, laissant la roulotte qu'elle lui avait offert sur place et s'enfonce dans les bois, reprenant son chemin. Lasse de tout ca.

Swan

J-24. Quand le ciel vous tombe sur la tête ...

Que c'était-il passé ? Elle n'en avait aucune idée ? Elle était en larme, elle avait mal aux côtes dû à la chute que lui avait fait subir Arnan et elle se sentait mal, très mal. Une nausée venait de la prendre, mais rien ne sortait. Elle n'avait pas changé, elle ne voyait pas en quoi elle avait changé ! Elle était toujours elle, mais là, dans l'immédiat, elle n'avait plus rien que cette roulotte.

Elle se retrouvait seule dans un village d'où elle ne pouvait pas partir et elle avait envie de disparaitre tout simplement dans un trou sans fond ... Elle ne comprenait pas pourquoi cet acharnement contre elle. Qu'avait-elle fait ? En quoi avait-elle changé ? Ils répondaient par d'autres questions à ses propres questions en disant qu'elle était bornée et qu'elle ne comprenait rien !

Elle, elle ne voulait tout simplement pas choisir entre son oncle et son père. C'était son droit non ? Elle les aimait tous les deux, mais on lui imposait un choix qu'elle ne voulait pas faire. Elle se retrouvait maintenant sans famille, comme au départ. Elle le savait, elle n'était pas faite pour les groupes. La vie de famille ce n'était pas pour elle et ça lui brisait le coeur, du moins ce qu'il en restait.

Roulé en boule sur son lit, elle avait un coussin contre elle, qu'elle serrait fort, inondant le plaid de ses larmes. A quoi servait de vivre une telle vie ? Elle ne savait pas et dans l'immédiat, n'avait même plus envie de continuer ...
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Swan

J-15. L'ennuie mortelle ...

Le temps passait inlassablement, identique aux autres jours ennuyeux. Elle s'était inscrite à un concours de peinture, mais en une journée son "oeuvre" avait été gribouillé. Elle l'avait rendu à l'organisatrice et maintenant retour à la case départ de l'ennuie ...

Allongé sur sa couche, quoi faire d'autre ? Elle regardait le plafond en bois de sa roulotte. Le ménage avait fait et refait. Elle avait même fait la lessive et graisser tout ce qui pouvait l'être sur la roulotte et puis elle bichonnait son cheval qui prenait de l'embonpoint à manger de l'herbe grasse sans arrêt.

Le plafond, elle connaissait par coeur, mais elle fut surprise d'entendre des bruits de pas dessus. Des petits sauts et un roucoulement bien reconnaissable. Evinrude était là et elle leva d'un bond pour aller le chercher sur le toit en grimpant sur le côté de la roulotte.

Une fois l'oiseau en main, elle s'installa en tailleur sur le toit et se mit à lire la missive de Lou ...

Un grand sourire se fit alors sur sa frimousse blasé des derniers jours et elle embarqua le pigeon avec elle pour redescendre. Une fois à l'intérieur, elle lui donna de l'eau et des grains et se mit à répondre à soeur de coeur. Quand la missive fut faite, elle renvoya son fidèle volatile vers son amie ...
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Swan

J-1 !! Presque liiiiiibre !!

Enfin ! Enfin elle tenait le bon bout. Ces charlatans de médicastres lui avaient dit qu'elle pourrait s'en aller le lendemain et c'était bien ce qu'elle comptait faire ! 44 Jours qu'elle attendait dans ce village où il n'y avait pas âmes qui vivent ...

Elle avait déjà tout préparé. Sa roulotte avait été vérifiée au moins dix fois, tout était rangé, son cheval pensé, les pieds curé et fer bien en place, elle était fin prête.

Elle ne tenait plus en place et languissait de bouger, même si c'était pour aller dans le village voisin, voir son ami le nain, immobilisé lui aussi. Z'étaient tous fous dans le coin. Poutrer un villageois, ancien douanier en plus ... C'était pas comme s'ils ne le connaissaient pas ...

Plus qu'à attendre maintenant. Encore une toute petite journée qui allait lui sembler interminable ...
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Swan

Enfin Libre !! A moi les Grands Chemins ...

Le grand jour était enfin arrivé. Elle avait l'autorisation des médicastres pour pouvoir bouger. Elle était surexcitée !

Première étape, aller voir Boulba et Djazia qui eux étaient encore immobilisés. Ensuite, elle verrait bien, mais une chose était sûre, elle n'allait pas rester là !

Elle venait d'atteler son cheval, un superbe étalon de trait gris qui avait bien profité lui aussi de ce repos forcé. Elle lui caressa l'encolure, fit le tour encore une fois de la roulotte, vérifia les roues et les freins, ferma la porte arrière et elle grimpa sur le banc à l'avant.

Elle avait fait le plein de provisions et tout allait bien. Pouvoir bouger faisait un bien énorme. Que ça lui avait manqué !

Adieu Cambrai et elle espérait à jamais ... Elle fit claquer les rênes sur la croupe de l'animal et la roulotte se mit en branle alors que la rouquine avait un sourire radieux sur le visage ...
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