Alix_ann
- Elle se prépare, ou tout du moins, regarde tout ce qui prépare autour d'elle. Il a été convenu qu'elle partirait en terres occitanes, pour apprendre les bonnes manières, les us et coutumes de la noblesse, et aussi perfectionner son français en compagnie d'une fille bien née de quelques années son aînée qui allait se marier. Les dames de la maison s'affairait autour d'elle, pliait son linge, mettait de l'ordre dans tous ces bagages. C'était son deuxième grand voyage, encore plus grand que le premier encore, il y avait eut le départ de Cucé jusqu'en Anjou avec sa mère, sa tante et son jumeau, il y avait aussi l'après-midi passé à Paris, où elle avait rencontrée la Demoiselle de Molière, mais rien de semblable à cela.
Son premier voyage en Anjou se passa d'abord à Angers, où toute la famille Kermorial prit ses quartiers dans les appartements de Judas, mais cela fut de courte durée, puis à Saumur, où ils investirent les terres de Douetum et les logements du vicomte surnommé en toute simplicité : Dieu, au guet de ses sujets.
Mais maintenant, elle allait partir seule. C'était la suite logique, elle le savait. C'était d'abord les hommes de la famille, qui s'étaient évaporés. Son père était resté en Breizh et son frère qui s'éloignait de sa mère et pas conséquence d'elle à vitesse grand V. Maintenant, c'était à elle de s'en aller par ses propres moyens (entendez par la ceux trouvés et payés par sa mère) et de voyager seule jusqu'en des contrées encore plus lointaines. Mais cette fois, elle n'avait plus peur, il y aurait la petit blonde un peu ronde, qui sera là pour lui parler, pour la rassurer, lui filer des madelaines à la crème.
Non, c'était bien trop simple! Alix avait peur, et tout son corps, chacune de ses boucles blondes, vibraient d'angoisse à l'idée de ce départ.
La gamine, effrayée à cette idée restait assise sur le lit, un immense lit, vraiment, prévu à son usage pendant la durée de son séjour. Surélevé du sol par du bois, une sorte d'estrade, il dominait la pièce, et elle, de la sorte, assise sur le meuble protégé d'une courtine, protégé d'une paillasse le tout protégé par de nombre draps, Alix dominait la pièce. Elle s'y était installée en tailleur, de manière plus ou moins confortable, et constatait la scène avec un regard mi-figue, mi-raisin. Pourquoi personne ne voulait l'accompagner, jusqu'en Alençon? Il y avait l'esclave noir, mais Mamm ne voulait pas le lui prêter jusqu'à là-bas, elle lui avait bien dit pourtant qu'elle lui renverrait dès que l'escorte aurait foulé le sol occitan.
-« Mat eooo, Trugarez. »
C'est bon, non merci.
Elle s'adresse à celle qui lui montre une robe, l'air agacée, parce que Alix parle très peu français et n'a surtout aucune envie de se donner la peine de le faire pour elle. Ses bras sont croisés, contre sa poitrine sous développé d'enfant, elle hésite à partir, sachant au fond que seul le voyage sera pénible, ennuyant. C'est une enfant qui avait peur d'affronter un nouveau monde, encore un, et un nouveau monde qu'elle devrait affronter seule.
A cette idée, Alix tirait la gueule.
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