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[Rp] Bastion du Rapace.

Judas
[Coté Frayner]

Ce n'est que lorsque la vessie du satrape l'incita à se mouvoir que la beste sortit enfin de son repère, daignant montrer au soleil la point de son fin nez. Main dejà prête à dégainer pour soulager le trop plein de Bourgogne sur la tenture à l'oriflamme qui l'inspirerait le moins, Judas se heurta à la vision rousseoyante de l'Oeil de Petit Bolchen. un "Ha" réflexe, puis la main quitta prestement ses parties, le seigneur interrogea Rosalinde du regard non sans noter que sa vesture n'a pas été améliorée malgré ses recommandations.

Rose...! Vous ici.

Regard à droite et à gauche, retour au limier. Sans cérémonie, il fit trois pas et se tourna à demi pour jeter son dévolu sur un trio de tonneaux posés juste à coté de son antre. Ceinturon défait, il ne se dispensa pas pour autant d'ajouter en regardant en coin la rousse.

J'espère au moins que ce ne sont pas de graves nouvelles.


Dit ainsi, cela sonnait presque comme un avertissement.

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Georges
[Toujours sur le chemin .. Proche du but]

La cavalière observait Georges, elle devait probablement tenter de le cerner. Georges fit de même : cette femme n'étais pas un garde du bas, elle semblait bien mystérieuse et sûr d'elle : *Il ne faudrait pas trop l'échauder celle là* se dit-il. Les mots qui vinrent après lui confirma ce sentiment. De toute manière il n'était pas question pour le Languedocien de se faire des ennemis avant même d'en être !

« L’histoire s’écrit par la plume et par le sang. Si tu es prêt à t’engager dans la dernière voie, ta réponse me satisfait. » Tels étaient les mots en réponse. Georges prit cette réponse comme un bon signe et poursuivit.

" La dernière voie ? Quelle soit la dernière ou une nouvelle je prendrais celle qui se présentera à moi avec panache !"lança t-il pour montrer sa détermination.

La cavalière l'invita à le suivre, Georges suivit les consignes et se plaça à droite de la cavalière, mais gardant la main non loin de son épée. Non pas qu'il soit hostile à la femme ou bien qu'il fasse cela en guise de provocation mais l'on ne lui reprochera jamais d'être prudent.

Enfin elle se présenta : « Je ne suis point soldat, ici, je suis La Rouge, c’est tout ce que tu dois savoir. » Georges sourit, il n'était pas le seul à tenir à une certain discrétion.

"Bien, je me nome Georges, quand à mon nom il importe peu pour l'instant, car l'on me jugera sur mes actes et non comme pour certain pour mon nom !"

Georges pensa pour lui même tout en marchant :*Mes actes forgerons mon nom et non l'inverse*. Alors ils avançaient inexorablement vers le castel.
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Rosalinde
[By the (dark) Frayner side (come and join us, we've got cookies !)]


Toujours assise dans l'herbe, Rosalinde, après avoir fini de planter une pâquerette derrière son oreille, chose plus ardue encore, la faire tenir en place au milieu de ses boucles, avait fini par se lasser de ses activités capillaires. A vrai dire, ses yeux clairs avaient été attirés par bien plus attrayant que le gazon, ou même que tout un herbier. C'est qu'en contrebas se tenait un spectacle des plus fascinants, à savoir le beau blond de tout à l'heure qui se battait contre son Maure. Certes, il était peut-être un peu précieux sur les bords, mais on ne lui demandait pas de le supporter. A vrai dire, on ne lui demandait rien, et elle ne s'en portait que mieux. L'air impassible, elle s'amusait à imaginer le degré de fermeté d'une paire de fesses, la robustesse d'une autre de bras, le dessin de la musculature d'un dos que l'on pouvait apercevoir à travers une chemise humide de sueur. Et à le comparer avec ses anciens amants.

Au moment où Judas repoussa les frontières de sa tente, elle était en train de se dire qu'il aurait pu faire de la concurrence au bel Axel, l'étudiant Suédois. Mais sans doute n'arrivait-il pas encore à la cheville de Don Cristobal, le Madrilène, qui avait été un excellent professeur en plus d'avoir un corps de marathonien. Mais, bien sûr, elle chassa immédiatement ces pensées pour se concentrer sur le von Frayner. Prunelles qui le suivent dans sa surprise, et son chemin vers son urinoir de fortune. Sur le champ, elle se promit de ne jamais s'approcher de ces tonneaux. Détournant le regard lorsqu'elle comprend que son dessein était toujours de soulager sa vessie, elle se fend d'un :


- Élégant !

Le tout étant de lui rappeler qu'elle n'avait pas à subir la moindre de ses fantaisies sans rien dire, n'étant pas son esclave, ni qu'elle pouvait d'un instant à l'autre le rejoindre et qu'ils joueraient à qui pisse le plus loin, n'étant pas un homme. Non, cela ne se fait pas de se soulager à quelques mètres d'une femme, sachant qu'elle sait que vous êtes en train de le faire. Enfin, un haussement d'épaules plus loin - après tout, elle en avait vu d'autres, et des pires ! - elle se décida à répondre à son interrogation masquée.

- Comme vous avez quitté Petit Bolchen sans me laisser d'instructions, je suis venue m'enquérir de celles-ci.

C'est en fait dire qu'elle désirait quitter les murs du manoir, pour un temps du moins. Elle ne s'y sentait pas à l'aise, une sorte.. De présence. Elle ne croyait pas aux fantômes, mais se posait de sérieuses questions sur les occupants de la demeure de Judas.
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"Dépêchez-vous de succomber à la tentation avant qu'elle ne s'éloigne." - Giacomo Casanova
Judas
[Coté Frayner]

Les largesses que supportait avec brio le limier féminin du seigneur plafonnaient en général à ce degré-ci, et ce grâce sans doute à la barrière de rigidité qu'elle érigeait - au demeurant fort bien - entre eux. Sans quoi sans doute, l'un se permettrait déjà de faire une cour cavalière et sans surprise à l'autre, prude et effarouchée.

Judas s'accommodait de ce petit caractère trempé de fer, très préoccupé par de plus grandes affaires il avait depuis que la rousse était à son service omit de le mettre réellement à l'épreuve, de la malmener et de la persécuter. La froideur tacite teintée de vagues audaces prenait pour l'heure le pas sur tout le reste. Sarcasmes mis de coté, Rosalinde restait à sa place et s'acquittait de ses tâches avec talent. Le tout pesait dans la balance déséquilibrée et versatile de son seigneur, juste de quoi donner à leur relation un semblant de tempérance.


Oui boh, vous êtes entrée dans un campement d'hommes préparant une guerre...

Il se rembrailla tout en regardant de loin le blond et son maure qui jouaient du cure-dent puis se retourna complètement vers Rose, plus léger mais point plus jouasse. L'atmosphère sentait les hormones, entre les engrossées et les muscles saillants et échauffés, Mâlain dégoulinait d'une ambiance post-coïtale.


Raffinement et élégance sont sans doute les cadettes préoccupations de cette fourmilière. Votre zèle m'interpelle, ceci dit je gageais que vous vous contenteriez de quelques temps sabbatiques, je constate que je me suis mépris.

Il s'engagea lentement sous la tenture afin de retenir les pans lourds et poussiéreux derrière lui pour qu'elle lui emboite le pas. L'idée qu'elle louche sur tous les mâles en sueur du coin l'agaçait sérieusement, comme si quelque part le pacte qui les liait n'engageait pas que des services rémunérés. C'était ainsi avec toutes les femmes qui l'entouraient, n'en avoir jamais assez mais les jalouser comme si elles étaient l'unique. Rosalinde n'y coupait pas.

Bienvenue.

Viens chez moi, j'habite chez mon Roy.

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Eusaias
Il avait donc rejoint son domaine qui était plein de vie et qui annonce la gloire des Blanc Combaz, de Bouillon et la naissance des terribles chevaliers de ce même domaine. Hardi, Sans peur comme un bourguignon, fervent aristolécien, dévot implacable voilà ce que cherchait le Balbuzard.

Il avait décidé d’offrir à chacun d’eux, tout son savoir militaire, celui qu’il n’avait jamais partagé jusque là. Chacun d’eux deviendrait une véritable machine de mort, armée de sa foi et son épée bénite, chacun d’eux devrait apprendre à savoir déjouer les pièges et faire pencher la balance de son côté.

Jamais se rendront, jamais ne baisseront les bras, car leur victoire est assurée, même s’il faut traverser des périodes sombres. La détermination était le mode de vie d’Eusaias et il comptait aussi bien l’inculquer aux siens.

Pointant un doigt acéré en direction d’un valet :


Toi ! Va faire mettre un vin frais en perce que tous mes braves s’abreuvent et va nous faire chercher quelques p*tains. Je n’ai pas envie de voir mes coqs se livrer combat car ils sont gorgés de sève. Nous chasserons les catherines avant les combats.

Il salua ensuite, épouse, vassaux, gendre et alliés qui arrivaient. Le nez aquilin se tortillait sous l’excitation qu’ils avaient fiers allures !

Salut à tous ! Bienvenu en notre domaine, qui sera la tombe royale du comte Vonafred. Abreuvez vous, mangez, chantez car bientôt seules nos lames parlerons et se defoulerons.
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Rosalinde
[Côté Frayner, entre tonneaux et tente]


Lentement, elle suit Judas par delà les tentures, sans lui expliquer la raison de son empressement à le servir, ignorant que la présence qu'elle ressentait était celle d'une autre rousse. A coup sûr, il se serait moqué d'elle, et si Rosalinde acceptait sans complexe les plaisanteries sur son allure vestimentaire, elle n'aurait pas du tout aimé que son employeur la considère comme une froussarde superstitieuse, alors qu'elle jugeait ne pas l'être. En parlant chiffons, il faudrait qu'elle trouve subtilement moyen de glisser dans la conversation qu'elle avait acquis une robe, comme il l'avait souhaité. Ceci dit, ce n'était pas pour autant qu'elle la porterait de sitôt, surtout s'il voulait l'emmener en campagne. Et si ces projets étaient autres, et qu'il prévoyait une intrigue de salon... Il faudrait qu'elle lui demande une avance, on ne s'intègre pas au beau monde avec en tout et pour tout une seule robe.

Bienvenue lui est souhaitée. Il ne lui faut pas longtemps pour faire le tour de l'humble propriétaire, entre quelques vêtements, des cadavres de bouteilles de vin, des restes de nourriture et une paillasse miteuse, la visite était vite faite.


- Mmmh... Moderne, spacieux, confortable et lumineux.

Et elle se plante là, au milieu de la tente, les mains dans le dos. Attendant la suite.
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"Dépêchez-vous de succomber à la tentation avant qu'elle ne s'éloigne." - Giacomo Casanova
Sembreendevant...
L'homme blond de haute taille vint se faire annoncer demandant une entrevue.

Je suis SembreEnDevant, de passage à Mâcon. Je suis également combourgeois de Genève et Chancelier de la République. Messire Eusaias est-il visible ?
Judas
Mafoy si vous trouvez place entre les visiteurs et les courants d'air, vous trouverez sans doute de quoi occuper vos journées céans... Mais gardez-vous de vous faire remarquer, je suis ici autant par conviction que par soucis de me faire oublier.

Qui l'eut cru, l'exercice se révélait fort difficile. Judas s'imaginait que là, reclu dans les troupes les plus en vues du moment il réussirait à échapper aux folles idées d'hymen arrangé de la baronne. C'est beau l'espoir.


Vous coucherez ici, avec moi, ce sera plus sûr.

Plus sûr pour qui, telle était la question. La manoeuvre n'avait aucune transparence, il était évident que le seigneur s'assurait qu'aucun autre homme que lui n'approcherait la rousse, et même peut-être qu'il pourrait ainsi percer les quelques vagues d'ombre qui demeurait autour d'elle. Et s'il avait les mains baladeuses, son esprit était bien plus tordu que ses desseins. Le limier fuirait sans doute bien vite à l'approche du ballet incessant qui allait et venait pour le bon plaisir de Judas...

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--La_rouge


[Il faut dépasser le but pour l'atteindre.] - Charles-Augustin Sainte-Beuve

D'un simple hochement de tête la Rouge accueille le nom du languedocien. Elle ne lui demandera pas ce qui le motive, ni pourquoi il s'engage dans les rangs du Digoine. Ses raisons sont siennes comme elle a sa propre argumentation à sa présence icelieu, sa propre mesure de ses liens féaux qui l’unissent au Balbuzard.
Le reste du trajet s'exécute sous le silence et les regards émis en coin, elle maintient une bonne distance entre le flan de sa bête et l'homme. La jeune femme est d’un naturel plutôt méfiant.
Le campement au loin se détache des murs de pierres sombres, certaines tentes sont montées à la hâte tandis que d’autres sont plus richement apprêtées et annoncent la proche arrivée dans le bastion.
Le Castel de Mâlain n’est pas imposant par sa masse, il est plutôt assez petit mais il dégage une forte impression de froide férocité.


« Nous y voilà »

Et même si cette phrase est d’une banalité affligeante tant elle est évidente, elle est nécessaire à la cavalière pour amorcer dans un bruissement d’étoffe pourpre sa descente de cavale.
De pieds, le languedocien peut constater que la terrible rouge n’est pas bien haute, sa main adroite raffermit la longe et elle le mène –tant le Georges que sa monture- vers la cour intérieure en passant sous une courtine garnie d’une herse accueillante.
De là, elle désigne du menton un homme au faciès de rapace, le cheveu noir et dru qui donne des ordres.


« V’là le Balbuzard… notre Souverain… si ça te dit de lui toucher mot… moi j’vais ranger le canasson »

Et démerde-toi Berthe ! Sauf que là en l’occurrence il s’agit de Georges.
La Rouge se ravise et pose une main sur son épaule, et si le geste à tout de l’allure amicale, la poigne est dure et son propos tout autant.


« Bienvenue parmi les hardis du Balbuzard, Georges »

Le museau se relève et probablement les traits du visage de La Rouge affinent son identité au languedocien. La lippe se rehausse d’un sourire carnassier, son regard se pose impassible sur le brun.
Puis le ton se baisse comme une confidence, sans pour autant revêtir l'insolence de la menace. Les mots sont détachés comme si elle vient à parler du temps, des fleurs, d'un quotidien anodin.


« Mais si tu nous trahis, je serai ravie de te pendre par les rouspignoles à un arbre sis à l’entrée du chemin qui mène ici. Et je t’éviderai de tes boyaux, vivant, jusqu’à ce que tu me supplies de t’achever ou que tu crèves.»

Les doigts desserrent l’étreinte sur son épaule, oui, les femmes à Mâlain ont le sens aigu de l’hospitalité.
Qu’on se le dise.

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Rosalinde
Trouver de qui s'occuper, voilà bien quelque chose qu'elle n'aurait pas de mal à faire. Elle n'avait pas le goût de la méditation, et n'avait pas emporté de livre, donc de toute manière rester inactive était déjà exclu. Qui sait, elle pourrait aller emmer... enquiquiner l'engrossée de tout à l'heure, jouer en interne l'élection du plus beau mâle du campement, recueillir quelques précieuses informations, en dépouiller trois ou quatre aux cartes... Non, décidément, elle ne concevait pas de s'ennuyer icelieu. Quant à se faire remarquer, un regard noir lancé au von Frayner suffit sans doute à lui rappeler que ce n'était guère dans ses habitudes. Elle ne buvait pas d'alcool, déjà, donc elle ne risquait pas de finir ivre à danser nue sur une table en faisant tourner sa chemise au dessus de sa tête.

"Vous coucherez ici, avec moi, ce sera plus sûr."

Elle tique. Plus sûr pour qui ? Certes elle n'était ni une pucelle effarouchée ni un modèle de vertu, mais elle avait pour habitude de ne pas mélanger amants et employeurs. Question de principes, d'éthique professionnelle. Si on pouvait dire qu'elle en avait, ce qui était ma foi fortement discutable. Toujours est-il qu'elle n'avait pas l'intention de partager la couche de Judas, surtout sachant que des catins étaient probablement déjà passées par là plutôt dans la journée. Elle avait déjà bien du mal à se protéger d'une grossesse, n'allons pas y ajouter en plus le souci des maladies vénériennes ; il était après tout de notoriété publique que les coureuses de remparts n'avaient point l'hygiène irréprochable.


- Parfait, je vais donc tenter de me procurer une paillasse.

Précisions : Elle ne coucherait pas avec lui, elle coucherait près de lui. Un regard appuyé les restes de nourriture et les bouteilles vides, le message subliminal étant "range ta tente !". Puis elle tourne les talons, mais est de retour rapidement, avec son paquetage détaché de la selle de son destrier, qu'elle dépose dans un coin, avant de repartir à l'exploration. Hors de question d'aller revoir ces dames de l'intendance, autrement quoi elle se ferait sans doute recevoir. A la place, déambuler dans le camp. Repérer les lieux et, accessoirement, un matelas de fortune. Elle avait tout son temps pour trouver ce dernier, l'après-midi n'était pas encore terminé. Après quoi il faudrait qu'elle se renseigne sur la présence ou non d'une rivière ou d'un étang à proximité, histoire de se rafraichir un peu des joies du voyage.
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"Dépêchez-vous de succomber à la tentation avant qu'elle ne s'éloigne." - Giacomo Casanova
Eusaias
On avait fait prévenir le Bourguignon de l'arrivée d'un genevois. Les sourcils s'étaient froncés alors... Les derniers genevois passés en Bourgogne étaient allé renforcer les troupes de Vonafred.

Le bourguignon avait décroisé les doigts et avant de lancé un :
Faites le venir jusqu'à nous, désarmé et seul... point de Milos Obilic dans ma maisonnée, car le dragon c'est moi.
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Aymon
[sur les chemins...mais guère loin du but]

Il est tierce. Parmi les nombreux convois de ravitaillement ou les hommes d'armes qui se pressent pour parvenir au castel, un curieux duo chemine.

Le plus jeune des deux, s'il a la vesture d'un soldat, n'en possède pas la fière allure. Monté - avachi - sur un roncin bai efflanqué fouettant sans cesse ses flancs bardés d'insectes, son casque trop grand lui tombe un peu sur les yeux. Il n'y voit goutte, aussi passe-t-il son temps à relever l'agaçant couvre-chef. Il flotte en son armure, qui lui tient beaucoup trop chaud et le démange. De temps en temps, on peut le voir sortir d'une besace un parchemin gras et froissé, qu'il tourne une ou deux fois.


'Du diab' si j'y entend quoi que ce soit à c'te carte. Dis voir, Danavun, tu saurais point te r'pérer dans ce fouillis d'lignes ?

Il tourne des yeux pleins d'espoir vers son compagnon, mais reporte vite son regard sur le papier.

Ca doit être l'prochain croisement d'routes. Faut aller là. On d'vrait bientôt apercevoir l'chateau... Tu crois qu'on va vraiment d'voir s'battre, toi ? Passque...les entraînements 'vec messire, c'est bien, mais chuis pas sûr qu'un vrai combat s'passe tout à fait pareil... Qu'essten penses ? Hé ?
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Finn
[Dans la gueule du Mâlain, peu ou prou.]

Juché sur son majestueux baudet du Poitou, l’Irlandais cheminait à travers vallons et forêts dans le but de rejoindre Mâlain. Il avait déjà pris contact quelques jours auparavant avec sa Reyne d’une fort chaleureuse manière et s’était décidé à rejoindre la cause qui l’avait éloigné de Montauban. Loin d’en reconnaître la justesse, l’Irlandais, qui ne portait pas le royal Bourguignon dans son cœur, s’était laissé contraindre par la nécessité dans laquelle se trouvait sa Sainte et Juste suzeraine. Ce fut donc la mine basse qu’il entama la pénible montée du raidillon menant au sombre Castel.
Le cavalier lourd avait revêtu pour l’occasion ses atours de vieux briscard, certes un peu dépassés, mais dont l’usure épousait avec brio sa musculature sèche, donnant le sentiment qu’il les avait portés plus d’une campagne. En effet, l’éternelle bure avait été remisée au profit d’un douillet gambison drapé dans un long haubert aux mailles serrées bien que partiellement manquantes sur lesquelles se greffaient quelques plaques d’armure, gantelets et spalières. Les jambes trouvaient refuge sous une défense d’acier flambant neuve, laquelle consistait en une protection complète de cuissards, grèves et solerets hérités de sa nouvelle condition. Sur la croupe de l’animal écrasé sous le poids dudit cavalier, l’on pouvait identifier les armoiries de Cazayous frappées sur l’écu qui y siégeait moins discrètement que d’ordinaire. Il s’agissait là de son sauf-conduit à l’intérieur des terres frondeuses. Lance de frêne et bâtarde de médiocre facture enrichissaisent l’ensemble d’un parfum offensif.

A ses côtés, le fidèle Gaetan portant la salade cabossée de l’Irlandais. Manchot et rouquin, le petit pédestre s’évertuait à suivre l’allure de petit trot imposée par le cavalier.


- « Si l’on te questionne, tu es mon écuyer. », suggéra-t-il au jeune garçon qui accueillait visiblement avec une certaine appréhension cette nouvelle expérience. «Allons, ne fais pas cette tête… Là-bas, tu ne seras pas le seul à envisager l’intégrité de tes membres avec nostalgie, loin de là ! », le rassura-t-il avec une cynique bienveillance.
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Danavun
[Aux côté d'Aymon]

« Y'a pas à dire, le canasson c'est tape cul, » pensait Danavun, mal à l'aise. Le roussin qu'on lui avait donné était un avorton, à peine plus haut qu'une mule, mais il lui semblait qu'il chevauchait une montagne – en plus agité. Lui qui n'était jamais monté sur autre chose qu'un vieil âne, il se sentait à la fois grand seigneur et malade. Pourtant, à en croire son nouveau maître qui lui avait prêté sa fière monture, il fallait qu'il s'y habitue... de faux médicastre, il était devenu mauvais homme d'armes. Et certes il avait plus l'allure du second que du premier, avec son cuir clouté, sa lance, et sa gueule mauvaise de mauvais drille.

Aymon, à son côté, semblait plus fait à l'exercice, même si son armure trop grande tintinnabulait à chaque pas et que sa monture, mal guidée par un cavalier à moitié aveugle, prenait souvent de s'écarter un peu du chemin.
« L'est-y torchée c'canasson-ci ? » se demandait Danavun.

'Du diab' si j'y entend quoi que ce soit à c'te carte. Dis voir, Danavun, tu saurais point te r'pérer dans ce fouillis d'lignes ?

Danavun haussa les épaules, gratta ses joues. Ne sachant lire, il avait fuit toute inscription que ce soit depuis qu'il était au service de son nouveau maître, de peur que l'on découvre sa prime imposture... il avait en effet la pernicieuse impression qu'un médicastre était sensé avoir ses lettres.

Ca doit être l'prochain croisement d'routes. Faut aller là. On d'vrait bientôt apercevoir l'chateau... Tu crois qu'on va vraiment d'voir s'battre, toi ? Passque...les entraînements 'vec messire, c'est bien, mais chuis pas sûr qu'un vrai combat s'passe tout à fait pareil... Qu'essten penses ? Hé ?


D's'un vrai combat, il y a plus de monde, des deux côtés.

« Et j'espère bien qu'il y en aura surtout plus de notre côté, et qu'on pourra se tenir bien à l'arrière des lignes, » pensa-t-il avec un sourire rusé. Dans l'esprit de Danavun, la guerre c'était – en sus de la possibilité d'un trépas plus ou moins rapide, bien entendu – la perspective d'un éventuel saccage. « Richesses et gonzesses ! » pensait-il le soir en s'allant coucher, pour oublier les maladies, le froid, la faim, les blessures et le reste qu'il n'osait pas nommer.

Mais le principe reste le même. Tu cognes et t'évites de te faire cogner.

Les deux compagnons étaient enfin sortis d'un bois, et au devant d'eux venait d'apparaître un fort château, mis au dessus d'une gorge profonde. Le casque d'Aymon était encore tombé sur ses yeux, aussi il revint à Danavun de le prévenir.

Hardi gamin, le château est en vue !

Se laissant emporter par son enthousiasme, il piqua ses talons dans les flancs de sa rosse, qui en passant en trot manqua de le mettre à terre.
Heribert
Fléau vivant, une aura malsaine l'entoure, un regard de fou, il est déjà mort, poison vivant il a pactisé avec le démon et le démon a perdu.

Et il chante bidibulle, bidibulle, les oiseaux chantent, le soleil brille, bidibulle, bidibulle. Stoppe. Regarde le garde. Et même si ça lui fait mal de parler aux petits, il lui parle quand même.

-Un brouillon pour Bouillon, J'ai! Et qu'il ne me fasse pas attendre ça pourrait lui coûter la couronne, qu'il n'a pas encore.

Il sort un majeur séché et racorni, avec un anneau d'or dessus avec un symbole Δ et le tend au garde.
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