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[RP] Pour le meilleur et pour le pire : Theos et Odenaiss

Odenaiss
Il est venu le temps


Le moment était venu pour elle de faire son entrée.
De longues minutes s'étaient écoulées depuis qu'elle s'était décidée à faire halte en la compagnie de Mike, dans ce coin de rue, restant là, contemplatrice d'une petite foule de convives s'amassant doucement dans l'édifice pour venir assister à la célébration de son mariage.

A la vue de certains, un sourire était parfois venu égayer les traits d'un visage déchiré par une fatigue dont elle tenterait au mieux de dissimuler les marques, dès lors qu'à son tour, elle ferait son ascension dans l'allée. Sourire qui allait s'effaçant lorsque ses tourmalines découvraient d'autres arrivées moins attendues, car moins appréciées peut-être... ou tout simplement parce que les visages qui s'offraient à sa vue flirtaient avec l'inconnu. Proches ou amis de Sa Moitié ? Curieux venus assister sans avoir été invités ?
Puis dans un imperceptible haussement d'épaules, elle se tourna vers Mike.
Pas de mots non ! Seul un regard eu suffit pour lui signifier que le temps était venu d'y aller même si tous n'étaient pas encore arrivés.


Le Parvis traversé, sa main bien ancrée au bras du Naueriels, une nouvelle halte se fit devant la grande porte qui se tenait ouverte sur l'intérieur de l'Église. Il serait celui qui la conduirait afin qu'elle puisse prendre place auprès de son Ténébreux, remplaçant le cruel vide éprouvé par l'absence d'un père qu'elle chérissait plus que tout mais que la mort lui avait soustrait bien trop tôt.
Nostalgie qui s'envole lorsque les images du passé se font chasser par celle d'un avenir imminent et avec lui, droit devant, face à l'Autel, l'Indispensable à sa vie, la silhouette de l'Amant qui se profile.
Si un court instant elle avait eu à douter du choix qu'elle faisait de se marier, là n'était plus de doutes qui subsistaient. Sûr d'elle, elle fit ses premiers pas dans l'enceinte, son sourire se dévoilant plus grand au fur et à mesure qu'elle avançait. Remontant l'allée, impossible de ne pas sentir les regards qui se figeaient et pesaient de tout leurs poids. Pas de regards échangés, car les prunelles de la mariée sont déjà venus s'ancrer à celui que lui offre Theos.

Encore quelques pas et le bras de Mike est abandonné sur un sourire qui lui est adressé avant que la frêle main ne vienne se glisser dans celle de celui qu'elle s'apprête à épouser.
Ceci fait, sans perdre de son sourire, elle se tourna vers Roselalie qui officierait.


-" Nous pouvons commencer..."
Theos
C’est sous le joug d’une imperceptible et monstrueuse fureur que la tempe de Théos se met à claquer lorsqu’il comprend que le témoin d’Odénaiss ne participera pas à la cérémonie. Loin d’éprouver pour lui une sincère amitié, il le tolérait jusqu’alors pour ne pas contrarier sa compagne à qui il avait pourtant déjà exprimé ses réserves à son égard. Fébriles, ses pensées crient au scandale et à la trahison. Et il rit intérieurement, avec une vilaine irritation, de cette ironie qui était malheureusement prévisible. Il se souvient des minables promesses faîtes par l’homme qui se présentait comme un proche de cette séduisante femme qui s’était toujours refusée à lui donner l’intimité que d’Arenthon partageait aujourd’hui avec elle. Et, narquois et déçu, il crève d’envie de dire : « Je vous l’avais bien dit… » Mais il se tait et demeure stoïque, ne dévoilant pas sa colère.

Il cherche alors Mahaud des yeux. Son témoin, celle qui détient les alliances. Il voudrait la retrouver parmi les convives mais ne l’aperçoit pas. La voix de mère Rose impose le calme dans l’Eglise.


…. « Mais Odénaiss a de nombreux amis »…

Phrase qui ne manque pas d’interpeller Théos qui lui, cherche ses proches et tous ceux qui devaient célébrer son union à ses côtés. Vexé et désabusé, rancunier et vindicatif, il saura déchirer et jeter dans l’oubli les relations qu’il entretenait à leur égard avec confiance.

Mike et Odénaiss font alors leur entrée dans la bâtisse. Théos abandonne sa déception pour laisser un franc sourire se déployer sur son visage. Son regard qui s’était assombri redevient clair et rieur alors qu’il s’insinue dans celui de sa future épouse. Eternels tourmentés, ils se comprennent, se supportent et se soutiennent avec une aisance naturelle et une simplicité sans pareille. Après avoir remercié Mike d’un signe de la tête, sa main se resserre sur celle d’Odénaiss. Doucement, il invite l’un des enfants à fermer les portes de l’Eglise, ne laissant pas la possibilité aux retardataires de participer au mariage. Enfin, il se tourne vers Rose et soupire légèrement, avec sérénité. Pas un bruit, pas un "Bêêêêê" ne vient troubler l’instant.

Oui, allons-y.
Exquiz
A l'intérieur de l'église, accoudée à une colonne, attend la Sorcière vêtue de pourpre. Un peu en retrait, pas vraiment à sa place, elle s'était quand même promise de ne pas manquer ce mariage. Son mariage...celui de cet ami avec qui elle avait partagé tant de secrets, avec lequel ses pas flirtaient sur les chemins érodés. Des promesses inavouées et pourtant envolées, des projets restés eux aussi inachevés, une légère impression de brouillon, d'esquisse pourtant prometteuse où le crayon avait cessé, cessé de tracer à cause d'une mine brisée. La bourrasque de vent les avait alors emporté, éparpillant les songes d'une illusion passée, laissant leur amitié sombrer dans le silence. Pourtant en elle, ce vide latent, épris entre sentiment d'injustice, de déception et d'espoir. L'amertume s'était écoulée au fil du temps, et avait été remplacée par une profonde déférence. Etrange... elle n'arrivait pas vraiment à se l'expliquer.

Pourtant, aujourd'hui, elle était venue, persuadée que leur amitié ne méritait pas d'être oubliée, et avait encore beaucoup à dire, beaucoup à prouver. Aujourd'hui, elle savait que la solution se trouvait dans ce morceau d'invitation... être là, dans un moment important, où les promesses s'énoncent sous les astres immenses. Drôle d'occasion pourtant, pour qui la connait, mais occasion quand même. Elle n'était pas du genre à reconnaître les forces du Très Haut, bien qu'elle savait en Théos un fervent Aristolicien.

Elle écoutait l'écho grandissant d'une cérémonie approchante vibrer dans l'air et résonner sous la Nef. Les gens se pressaient, cherchant leur place, s'immisçant en masse entre les bancs pour s'installer le plus confortablement. Exquiz restait debout, côté droit, attendant que les choses se fasse et trop pressée d'en arriver au banquet. Ben oui, si y'avait une chose agréable dans ce genre de festivité, c'était bien la ripaille en pagaille! Rêvant de délecter ses papilles, son regard perdu sur les dalles grisées, elle sursaute à l'orgue surgissant. La musique entamée annonçait la parade des futures mariés, et aussitôt, les nombreuses têtes qui formaient l'assemblées se tournèrent vers les grandes portes. La sienne aussi...

_________________
Malireva
La presque blonde est figée depuis bien longtemps déjà, une ombre, un fantôme depuis trop longtemps aussi. Pour l'heure, elle se fait discrète à l'ombre d'un recoin à l'extérieur de ... de ... de .... de ... l'Eglise. Si elle avait du mal à prononcer ce mot, elle avait tout autant de difficultés à le penser ce mot mais elle tenait à être à la hauteur de sa promesse, à sa manière. L'insouciante, un peu trop rêveuse sûrement, se souvenait de la promesse et c'est un sourire aux lèvres, sourire contenant autant de surprise que de bonheur, que Mali avait reçu l'invitation de Monsieur T., son pigeon ayant réussi à la trouver dans la grotte qu'elle avait malheureusement dû re-intégrer ces derniers temps, pour son plus grand désespoir.
C'est à la venue de ce pigeon qu'elle s'était décidée à en sortir de sa grotte, elle avait cherché en vain des visages familiers dans la cîté Saumuroise mais ne trouvant personne, incrédule, elle se lança dans ce périple pour atteindre Rieux, espérant y être à temps. Arrivée à l'aube elle avait trouvé un recoin qui lui donnait une vue idéale sur le parvis de ... de l'Eglise.
Tout était calme, la ville s'éveillait en ce jour spécial pour deux personnes spéciales qui allaient vivre un évènement spécial. Le seul bruit qui régnait était celui qu'elle provoquait sans même s'en rendre compte en faisant rouler deux de ses cailloux au creux de sa main. Son autre main toujours dans sa besace pour vérifier que son présent symbolique, à défaut d'avoir une valeur pécunière, était toujours là et qu'aucun brigand sur la route ne l'avait chapardé. En même temps qui aurait pu imaginer la valeur de cet objet, à part ...
Les gens ont commencé à aller et venir, Mali se redresse en restant dans l'ombre, observant des visages inconnus, masculins, féminins, enthousiastes, fermés, souriants, maussades. Les cloches tintent et la presque blonde relève la tête pour observer le clocher, tous ses souvenirs refaisant surface et glaçant le sang dans ses veines un instant. Elle ne réalise pas que la foule commence à entrer dans l'église, elle est bien loin, son esprit en tout cas. Elle secoue la tête, épuisée de ressasser toujours ce passé et laisse s'envoler ses craintes lorsqu'en baissant la tête, elle aperçoit la démarche d'un courant d'air plus que familier pour le coup, son visage rassurant, cette enveloppe de quiétude qui semble le protéger, les démons semblant être partis bien loin de lui en cet instant, elle s'en réjouit. Elle hésite à s'approcher mais son pas est décidé, sa journée va être longue, SA journée à lui, SON mariage et même si l'union religieuse n'est pas dans les évidences de Mali, elle devine au regard étoilé de Theos que c'est un rêve qui se réalise pour lui, et que l'amour est plus que présent en ce jour. Elle sourit et continue de scruter les personnes qui viennent assister à la cérémonie. Elle réalise qu'elle ne connaît ... personne ... Mais qu'à cela ne tienne, elle est heureuse d'être là, même si personne ne devine sa présence, elle espère qu'au moins un saura qu'elle est là.

Quand l'église semble être comble, Mali se rapproche de la porte, participant, à sa manière, aussi proche qu'elle puisse l'être. Du brouhaha, des personnes offusquées, elle ne comprend ce qui se passe mais affiche un air contrarié, les sourcils froncés, n'imaginant qu'il puisse y avoir de contre-temps à ce grand jour.
Subitement, elle réalise que la mariée n'est point encore arrivée et file se replanquer dans son recoin pour observer la future femme de Monsieur T., ne la connaissant que de vue et d'un échange de quelques mots d'ailleurs, pas très flatteurs pour Mali d'ailleurs, elle était complètement saoule ce jour là la presque blonde.
Ses prunelles se mirent à scintiller en voyant approcher une magnifique femme mise en valeur par une robe étincelante. Ses traits lui revinrent rapidement en mémoire mais elle les trouva légèrement différents car illuminés d'un bonheur sans pareil, d'une douce évidence, de rêves à venir. Quelle rêveuse cette Mali ! Le temps s'arrêta brièvement puis Mali vit la mariée disparaître à l'intérieur de ... l'Eglise. Attendant quelques secondes, elle suivit ses pas jusqu'à la porte, jeta un oeil à l'intérieur et observa, un sourire aux lèvres, la future mariée rejoindre l'ancien courant d'air mais futur époux. Mali l'insouciante était heureuse d'assister à cet instant de bonheur, d'avoir été invitée et d'avoir pu quitter sa grotte provisoirement pour cette occasion.

Parmi les convives, elle cherchait à apercevoir certaines ou certains quand la porte vint se refermer bruyamment devant elle. Elle rouspéta comme elle savait si bien le faire, mais en silence cette fois ci, et retourna dans son recoin, comptant bien partager ce moment, même dehors. Elle se tapa le front, contrariée par sa stupidité et tous les symboles et les limites qu'elle se fixait à cause du passé. Comme si ne pas franchir la porte modifierait le passé et qu'il aurait été probablement plus courageux de réussir à entrer. La question ne se posait plus, tout était clos. Elle resterait là, tous ses cailloux étaient là aussi, ils avaient été invités également. Elle pourrait apercevoir, de là où elle est, le couple de mariés sortir. Tout à l'heure, en les voyant, on ne pouvait que constater que rien ne pourrait empêcher ces deux êtres si semblables, si complémentaires, de s'unir. Nouveau sourire ...

_________________
Roselalie
La lumière était douce dans l'église, Odenaiss et Théo face à elle resplendissait de grâce et de raffinement. Rose aurait voulu avoir un talent d'artiste pour peindre cette scène. En apparence, tous les mariages se ressemblaient peut être, mais la mamie était attentive à ce qui les distinguait, ce qui était propre à chaque couple. Car après tous, tout à chacun ne vit ce grand jour qu'une seul fois, et la il devait toujours être unique.

Elle sourit au jeune couple et entama son laïus.

    Bien chers Theos et Odenaiss.
    C'est pour moi une joie infini de vous accueillir ici, afin que vous receviez des mains de la sainte Eglise Aristotélicienne le sacrement qui va faire de vous époux et épouse heureux devant Aristote.

    Ne prenez pas à la légère l'engagement que vous allez déclarer maintenant devant tous. Vous allez vous unir pour le meilleur et pour le pire, vous allez affronter des difficultés, que ce soit des disputes ou des tristesses, ce que bien sur personne ne vous souhaite au fond, et avec l'aide de Dieu et l'enseignement d'Aristote, vous allez surmonter tout cela chaque jour, et donner à tous un exemple d'Amitié et de courage.

    Que Dieu vous bénisse !

Elle marqua une pause afin que chaque vieux couple se remémore cette engagement sacrée, que tous les jouvenceaux l'attendent avec impatience, et que le couple devant l'Autel le réalise en toute conscience.
    Je vais vous lire un passage du dogme aristotélicien sur le mariage

Citation:
(Vita de Christos, Partie XIII)
Or, la fille de nos hôtes vint avec une cruche pour nous servir du pain
et du vin, et Christos reconnu celle qui se nommait Natchiachia, et qui
lui avait adressé la parole précédemment, lorsqu’elle était dans la
foule. Natchiachia versa le vin de sa cruche dans la corne de Christos,
et lui demanda :

" Maître, je suis en proie à un profond
tourment de l’âme. Je voudrais te suivre dans tes enseignements, mais
j’aime un homme qui habite ici et qui se nomme Yhonny, je l’aime d’un
amour pur comme le diamant… Que dit Aristote sur cette question que
dois-je faire ? "

Christos lui répondit: " Lorsque deux êtres
s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par
la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre
leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce
qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus
bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le
mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis
judicieusement, car une foi que tu aura épousé Yhonny, vous ne pourrez
plus vous y soustraire. "

    Cette union spirituelle s'exprime plus particulièrement entre l'époux et l'épouse dans le cadre du mariage. Les époux, par un amour pur et désintéressé est le gage de la sainteté aristotélicienne.

    Le mariage est indispensable débouchera sur la mise au monde d'enfants et la fondation d'une famille. C'est un engagement ferme et fort, dans lequel les époux se promettent de lutter ensemble par delà les difficultés de la vie. Ainsi un simple désaccord des époux ne saurait en aucun cas justifier une séparation. La voie qui mène au paradis est étroite, et demande bien des sacrifices.


Citation:
Livre de la Création
Chapitre VII - « L’amour »


8 "Nous sommes certes enchaînés à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour." Alors Dieu dit: "Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer ses semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes."


Spyosu


    Vous avez dans ces textes l'exemple d'un homme noble et sage, soucieux de l'Amitié Aristotélicinne. Son existence a été marquée par la justice, le travail et l'honneur. Voilà l'exemple que vous devez suivre. L'honneur, la justice, le travail quotidien.

    Ainsi vous avez l'amour, vous avez fait une grande part du chemin. C'est là que se trouve la clé du bonheur. Et peut-être alors que vos enfants, suivant vos traces, auront la sagesse d'Aristote et la bonté de Christos.


Elle regarda Les époux et leur demanda
    Est-ce bien ainsi que vous avez l'intention de vivre dans le mariage ?

_________________
Mère Roselalie, Prêtre, Vicaire de Reoz.
Mike.de.naueriels
Mike était entré avec Ode et attendit la suite des évènements. Il avait déjà préparé son engagement de témoin.
Theos
Gagné par la quiétude du lieu sacré, Théos sent un souffle de sérénité emporter son tempérament abject et souillé par des pulsions malsaines et néfastes. La tourmente déchainée d’autrefois n’est plus. Ses idées rongées par une gangrène spirituelle se sont dissipées. L’engagement auprès d’une femme est enfin devenu possible et les craintes et les préjugés se sont envolés. L’heure n’est plus aux doutes, aux prétextes foireux, aux jalousies feintes, aux promesses bancales. L’homme est là, la tête levée par la fierté, le corps aussi solide que la roche. Rien ne peut l’ébranler. Et ses conquêtes d’antan, ses aventures amoureuses et charnelles n’appartiennent plus qu’au passé, ne lui laissant que des souvenirs flétris et éphémères. Même si parfois, quand la morosité l’assaille, il se rappelle des rares instants où il aura véritablement su aimer les femmes qui se sont perdues dans ses bras. Il n’imagine pas, ne devine pas que l’une d’elle se trouve de l’autre côté de la porte de l’Eglise.

Son regard se lève vers Odénaiss avant de se promener sur les convives et de se poser sur Exquiz. Des myriades de pensées naissent et se dispersent dans son esprit avant de mourir. Sa désolation s’embrase et crève au creux de sa rancœur, de nouveaux sentiments s’embrassent tout au fond de son cœur. Car il retrouve enfin, avec enjouement, cette voyageuse abandonnée au détour d’un chemin. Rayée de son avenir, la muse ayant vaincu, la sirène étant déchue. Mais l’envie de tourner la page et d’envisager une relation amicale et respectueuse lui pique le creux du ventre. Il la salue discrètement d’un signe de la tête, la remerciant silencieusement d’être venue.

C’est alors que Rose se plonge dans prières et homélies que le futur époux écoute avec une grande attention. A sa question, Théos répond avec simplicité et franchise :


Je risque d’être un époux plein de vices, d’imperfections et d’arrogance. Le genre d’homme qui ne manque pas de choquer les âmes les plus pieuses et d’agacer les êtres les plus sages. Je ne suis ni un exemple de vertu, ni un maître de la galanterie. Si Christos venait à ressusciter, il mourrait à nouveau, inévitablement, en me croisant. De chagrin, de dépit, d’incompréhension, de mépris, d’inquiétude, d’antipathie. Je n’ai pas la prétention d’être capable d’achever un presque Dieu. J’ai seulement l’honnêteté d’admettre que je ne suis pas un bon Aristotélicien. Mais que je reste un Aristotélicien malgré tout. Et c’est pour cela que je ne ferai par l’affront d’avoir un enfant, et que je n’assumerai pas la paternité. J’épargnerai ainsi à chacun de voir grandir un morceau de ma chair et de mes entrailles, et de le voir s’épanouir, animé par de sombres désirs.

Néanmoins, malgré cet accablant tableau, je tiens à vous assurer que j’aime Odénaiss et que je tâcherai, au fil des jours, de ne pas laisser mon caractère délétère détruire notre relation. Bien au contraire, je ferai en sorte de me montrer digne et fidèle malgré tous mes travers.


Il finit par se taire, terminant son discours par un sourire.
Odenaiss
Un ordre discrètement soufflé, et les portes de l'édifice se referment lourdement, emprisonnant en sa nef, ceux et celles qui auront su répondre favorablement à l'invitation qui leur eu été faite de venir assister à l'union qui la liera "ad vitam aeternam" à son Autre.
Le regard court les présents tandis que l'esprit, lui, se perd, songeant aux absents. Des excuses, pour certains, elle en trouvera. Pour d'autres, elle ne pardonnera probablement pas. Les mots de Roselalie résonnent encore : " de nombreux amis", avait-elle dit. L'envie de rire est là, les nerfs piqués à vif, mais elle se retient. L'endroit n'est pas lieu pour ça. Ses comptes, elle les réglera tôt ou tard. Sur l'instant, elle retiendra juste qu'il n'est pas de véritables amis qui soient.

Et pour l'heure, ses tourmalines viennent se poser sur le seul qu'elle considère vraiment, plus que n'importe qui d'autre : Theos, son Ami, son Amant, son Amour, son TOUT. L'ouïe se fait attentive à la prophétie qu'énonce Roselalie et à la réponse que s'en vient apporter son Futur.
Un sourire s'esquisse au coin de ses lèvres. Elle le reconnait bien là, celui qui par ce qu'il dégage aura su la faire tomber. Car c'est sans nul doute pour tout ce qu'il est qu'elle l'aime à en crever. Elle sait ses imperfections, ses défauts, son tempérament, tout comme elle sait ses craintes. Et il en est une qu'elle ne peut considérer autrement et qu'il dissimule par un refus catégorique, celui de voir naître quelques progénitures, prétextant qu'il serait sacrilège que de donner vie à quelqu'un qui se pourrait d'être comme lui. Et pourtant, elle ne demanderait pas mieux la Brune que de pouvoir porter en son sein petit bout de lui, mais pas maintenant. Pas où va le train de leur vie actuelle. Non ! Et nul besoin de brusquer l'homme et encore moins la bête qui dort en lui. A chaque chose son temps. Avant cela, elle va devoir le conditionner, le dompter. Laisser le temps au temps et peut-être parvenir ainsi à le faire changer d'avis.
Difficile sera la tâche, mais elle sait Ô combien elle peut se montrer convaincante et il n'y a pas de vains espoirs tant qu'on a pas tout fait, tout essayé. Suffit de voir où ils en sont aujourd'hui, lui qui n'avait jamais songé se marier.

Sur les derniers mots, la main qui n'a pas relâchée sienne se resserre doucement. A son tour de formuler l'idée qu'elle se fait d'une vie à deux, de sa vie avec lui.
Comme lui, elle se sait humaine et non sans faille. N'est pas homme, ni femme qui ne soit invulnérable.



-"Mon Autre, Ma Moitié…"


Ses yeux venant s’ancrer à son regard, elle poursuivit après lui avoir adressé un sourire.


-"… Je t’aime comme tu es, avec tes qualités et surtout avec tes défauts et ne saurait reprocher à l’autre ce que moi-même je tend à cultiver. Comme tout un chacun je suis bien loin d’être parfaite. Aristote s’est évertué à vouloir nous montrer la voie… Une voie bien difficile à suivre je dois l’admettre, car sont bien souvent sinueux les chemins que j’emprunte. Mais malgré cela, je gage, à défaut de faire une promesse que peut-être je ne saurai tenir, de faire de mon mieux pour donner par l’exemple de cette union qui me liera à toi, un signe visible de l’amitié et de l’amour de Dieu sur Terre.
Et de part ce sentiment qui m'habite, de t'aimer de toute mon âme et de t'honorer, et ce pour le meilleur, comme pour le pire, jusqu'à c'que mort s’en suive.
"


Dernier sourire sur un dernier regard avant de s’en retourner sur Roselalie et d’attendre la suite de la cérémonie.
Jerome1976
je poussait un soupir de soulagement tandis que je voyais les portes se refermait, j'étais du bon coté et assister au mariage d'odenaiss.

je m'installai sur un banc au fond de l'église, afin d'assister a la suite de la cérémonie.
Melyane.
    En retaaaaaaaaaaaaaaaaaard ! Elle trottine plus qu'elle ne court la blondinette, une main sous son ventre comme s'il était énorme et qu'il menaçait de s'ouvrir et de larguer la bombe qu'il maintenait au chaud. EUh... on s'emballe.. Ce bébé n'a rien d'une bombe.. c'est un bébé.. juste un bébé.

    Melyane entre pile poil avant que les portes se ferment sur le début de la cérémonie. Ses azurés cherchent son amour et s'éclairent devant le dos lacé de la jolie robe de la merveilleuse mariée. Se tenant fier et droit son futur.. élégant et mystérieux. Tout en se glissant dans une rangée en s'excusant de piétiner les pieds d'un sourire grimaçant et en désignant son bidon comme excuse, elle balaye la nef des yeux et reconnait quelques personnes. Au moment où enfin son popotin se pose, Rose leur demande de se lever et d'entamer le credo.. Un peu essoufflée, Melyane fait mine de le réciter en bougeant les lèvres..

    Puis vient l'échange de serment et bah mince... la voilà toute émotionnée la blondinette.. Surement les hormones..
    Et de se moucher le plus discretement possible en grommelant un .. " Foutu rhume "..
Mahaud
[Un chemin en pleine campagne, après avoir passé la frontière angevine, en direction de Rieux.
Aux toutes premières heures de la veille du Jour J ].





- C'était ... PLONK

... pas ...
BoinGGG

... malin ...
BONG

.... de ....
PAF !

... t'attaquer ...
re-PAF

... à moi ...
CLANGGG

... ce matin ...
BingGG

... bordel !!



Une habile rotation du poignet et le pommeau de la bâtarde vient terminer sa course sur le nez du bonhomme causant certains dégâts à sa cloison nasale. L'homme s'effondre pour s'en aller rejoindre les quatre autres vautrés en vrac par-ci par-là dans la poussière.

Elle était lancée bride abattue en direction de Rieux où le mariage de Theos et d'Odenaïs serait célébré. Tombant d'un arbre un de ses agresseurs l'avait désarçonnée. Les autres l'attendaient au sol avec ce bon vieux sourire qui signifie : "Toi ma grande, ça va être ta fête !". Moyennant quoi, ils gisaient maintenant tous les cinq la gueule fracassée et plus personne ne souriait.
Pour ceux qui ne connaissent pas Mahaud il faut savoir qu'elle a deux ou trois maximes favorites. "Il y a des jours, il faut pas me chercher ! Et il y a des jours tous les jours !" est l'une d'elles.
Et aujourd'hui, c'est vraiment pas le jour de lui chercher des poux. Y'a mariage. Elle est le témoin de Theos. Elle est sacrément en retard.

L'Hydre était en planque dans les fourrés en Anjou et ça faisait un bon bout de route à parcourir pour revenir à Rieux. Seule. Fallait pas compter sur la présence de ses compagnons. Vous voyez des Cavaliers de l'Hydre assister à un mariage, vous ? C'est un peu comme un douanier normand intelligent. C'est pas possible.
Elle-même a beaucoup de mal à admettre qu'elle a accepté d'être "un témoin de mariage". Il y a des expériences dans la vie qu'il faut connaître. Voilà ce qu'elle se dit pour ... se justifier.

Elle remet la bâtarde dans son fourreau, resserre sa brigantine de combat, et ... bordel ! Les alliances ! Elle tâte vite fait son ventre. OUF ! Le petit sac de toile contenant les anneaux est bien à sa place, sous la chemise, noué autour de sa taille.

Elle a promis à Odenaïs et Theos de leur offrir les anneaux. Celui de Theos a été trouvé trois jours auparavant, obligeamment offert par un riche baron du Maine. Il a pas voulu tout de suite le donner mais Mahaud avait de bons arguments. Elle a quand même dû rincer la bague abondamment. Pour l'anneau d'Odenaïs, une magnifique aigue sertie dans un bon poids d'or, ça a été plus facile : la grosse bourgeoise l'a tendu d'elle-même.


- Bonjour ! Moi c'est Mahaud, de l'Hydre. Je peux avoir vot' bague ?
- Mais certainement ! Tenez, elle est à vous !


Mahaud aime quand un plan se déroule sans accrocs.
Pour l'heure, elle est un peu dans le caca. Elle a une centaine de lieues à parcourir et peu de temps pour le faire. S'agit de pas traîner.
Roselalie
Rose était très embête par la réponse de Théo qui constituait à elle seule une raison d'annuler le mariage. Une montagne de questions défilaient dans la tête de Rose . Ma vieille se pinçait les lèvres un peu agacée en se demandant que faire. Ce mariage n'avait décidément pas été assez préparé Et Théo ne semblait toujours pas avoir compris ce qu'il faisait ici. Le regard de Rose se posa sur Odenaiss. La jeune femme était sincère et pieuse. Elle avait déjà subit des épreuves ce jour, elle ne voulait pas en rajouter à sa peine. Pourtant Le vieille se disait qu'une âme aussi pure mériterait de s'unir à un homme qui aurait vraiment le cœur pur et l’âme charitable. hésitante, elle posa tous de même une autre question à Théo.

    Théo tes convictions personnelles ne sont pas compatibles avec l'idée du mariage. Sauf erreur de ma part, il me semble que tu es consentant en demandant l’union sacré du mariage. Or il arrive dans la vie des époux des moments de profonde tendresse qui s'en retrouve bénie par l'arrivé d'un enfant.
    Aussi ta réponse porte à la polémique. Quand tu dis que tu ne veux pas d'enfant, tu entends par là que tu t'engages ici même, devant moi, devant Odenaiss, devant témoin et surtout devant Dieu !.... à ce que ton mariage reste Chaste ?

    Si c'est là l'alternative que tu choisis, le sacrement du mariage n'est pas utile et le mariage restera incomplet. Mais j'y concède. Par contre, si tu sous-entends devant cette même assemblé que tu cherches la bénédiction de Dieu pour la fornication et l'infanticide.... Tu peux passer ton chemin.

    Peux tu s'il te plait préciser ta réponse ? Je reformule :
    T'engages tu ce jour à vivre en suivant la voie des vertus, suivant les préceptes d'Aristote dans la foi de Dieu ?
    Dans le mariage avec Odenaiss que tu demandes Aujourd'hui, envisages tu une issue charnel à cette union ? et si oui, accueilleras-tu les enfants qui vous seront donnés pour les élever dans l'amour de Dieu ?

_________________
Mère Roselalie, Prêtre, Vicaire de Reoz.
Theos
Theos attend de longues minutes, sentant le regard suspicieux et réprobateur de Roselalie planer sur lui. Il demeure impassible, tout en l’écoutant, puis finit par lui répondre, d’une voix posée que quelques sourires accompagnent.

Je vais à nouveau répéter ce que je viens de dire et je vais apporter des précisions puisqu’il semblerait que vous me preniez pour un tueur d’enfants, pour un homme dépourvu de toute morale qui demanderait le sacrement du mariage uniquement pour répondre à ses envies charnelles, et n’ayons pas peur des mots, érotiques et sexuelles. Je n’ignore pas de plus l’aversion que vous nourrissez pour moi depuis notre première rencontre et le fait que vous condamnez mon mariage avec Odénaiss, me jugeant certainement trop peu fréquentable. Alors que jusqu’à présent j’ai toujours su me montrer courtois et prévenant envers vous. J’espère en tout cas que vous saurez faire abstraction de tout ce ressentiment, comme moi je m’efforce de le faire à votre égard.

D’Arenthon se tourne un instant vers son Autre, lui adressant un regard qu’elle connaît. Celui de la complicité, de la sincérité. Puis il reporte son attention vers la religieuse.

De plus, je trouve qu’il est regrettable et consternant de douter des choix de ma future épouse. La pensez-vous suffisamment idiote, écervelée et médiocre pour accepter de s’unir à moi pour la vie ? Sachez que je ne l'ai en rien forcée à se marier. De mes défauts et vices, elle sait tout. Je ne lui ai jamais rien caché. Je vous propose d'ailleurs, si vous le souhaitez, de faire connaître dès maintenant vos doutes à Odénaiss afin de lui éviter de faire une erreur si vous pensez que c'est le cas.

Mais voilà que je m’éloigne de l’objet même de notre conversation. Je n’aime pas les enfants. Les cris, les pleurs, la bave… Très peu pour moi. Aussi, l’idée d’en avoir ne me réjouit guère et, au risque de paraître déplaisant, à même tendance à m’écœurer. Néanmoins, je suis Aristotélicien, je connais le Livre des Vertus, je suis pieusement les dogmes de l’Eglise. Et je n’ai pas la prétention de pouvoir maîtriser la Nature. Ne voulant pas entretenir une relation chaste avec Odénaiss, il est évident que je saurai élever et éduquer mes enfants à l’ombre d’Aristote et de Christos, si jamais nous venions à en avoir. Je n’ai pas l’intention de les abandonner, de les livrer à des inconnus, -même s’ils me proposaient de l’argent-, ou de les assassiner. Il me faut tout de même remarquer que pour une religieuse vous avez des idées quelque peu dérangées.

Donc pour lever toute incertitude, je conclus que : Oui j’envisage une issue charnelle à cette union, et oui, Odénaiss et moi ferons de notre mieux pour élever nos enfants. Je pense avoir été suffisamment clair.


Il se tait et laisse le silence retomber avec lourdeur dans l’ensemble de la bâtisse.
Exquiz
Toujours dans son coin, la blonde observe.
C'est que pour l'instant, Ô surprise, elle n'a pas encore eu le temps de bailler.
Pourtant d'habitude, dans les mariages, et surtout dans les églises en fait, elle s'ennuie. Cependant, le spectacle lui pique passablement les mirettes et crépitent dans ses esgourdes. La curette de service à l'air en forme, et bien décidé à cheker un à un les points essentiels d'un "Bon mari aristolicien" selon le manuel du "Parfait petit mariage". Dommage, ça prend pas. Soit la mamie était bigleuse, ce qui pouvait se comprendre à la vu de son très vieil âge trahis par le nombre effrayant de rides sur sa face, soit... c'était une chieuse. Les deux étaient possibles cela dit. Exquiz n'avait pas fréquenté beaucoup d'mariage, mais elle savait quand même qu'aucun curé n'avait osé faire ce genre de remarque en pleine cérémonie, devant un public attentif et des amants impatients. Décidément, c'est pas aujourd'hui qu'elle allait apprendre à aimer le Très Haut. Si déjà il choisissait ces médiateurs avec plus de jugeote...

Elle riait en douce, persuadée que c'était encore là une preuve de la perversité des femmes (et hommes) de Dieu, refoulant leur désir de volupté en s'adonnant seul dans leur chambre de monastères à quelques mea culpa bien grisé, le soir, à la lumière des cierges.
Profitant alors de la petite joute aux penchants éthiques et moralisatrices, la sorcière se glisse dans les coulisses. Avisant le vin sacré, elle hésite. Soit elle boit, soit elle la noie. Tentant, mais vu le déroulement des évènements, pt'être bien que le calice ne sera pas bu, et il serait dommage de gâcher. Et tant qu'à faire les choses bien, à elle de rajouter un peu de "vin" dans le trophée. Breuvage pourpre qui y ressemble mais qui endormirait trois chameaux si il était bu en entier. Voilà qui fera taire la prêtresse si jamais elle persiste dans sa lancée. Reposant la chose dans son petit tourniqué, elle lui fait faire un tour, le remettant à sa place. Revenant l'air de rien, elle se fraye un chemin pour reprendre sa place, près de la colonne de pierre. Les yeux rivés sur le trio, elle ne manque pas de sourire, prête à se porter volontaire si fallait intervenir...

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Odenaiss
A couteaux tirés

    Le mariage… N’était-il pas censé être l’un des plus beaux jour d'une vie ? De leur vie de couple, à elle autant qu’à lui ? Un jour ayant tellement d’importance, qu’il avait au moins le mérite d’être parfait et totalement réussi ? Un rituel qui, si pour certains n’avaient pas raison d’être, les rattachaient profondément à la dimension spirituelle qu’il renvoyait ?

    A elle de dire que si !

    Aujourd’hui se devait d’être un passage essentiel à sa vie. Une étape qui leur permettrait d’évoluer et de grandir encore. Un moment pour eux de sortir de leur quotidien profane pour côtoyer le sacré en vue de passer à une autre phase de leur vie et de se construire un nouveau repère. Un après. Un nouvel avenir.
    Mais voilà que ce dernier semblait désormais être bien compromis.
    La faute à qui ?



Ce qui semblait avoir si bien débuté se poursuivait dans une ambiance aussi détestable que délétère. Le décor qui s’élevait n’avait plus de rapport avec la scène qui se jouait.
Comment se pouvait-on d’en être arrivé là voyant le bien fondée de la cérémonie se transformer en règlement de compte ? Pour un peu, suffisant d’oublier l’architecture qui les englobait, on se serait cru en pleine place publique, elle et leur petite foule d’invités spectateurs d’une joute verbale opposant l’officiante au marié.


Dépitée, le regard de la Brune court l’un est l’autre. Elle peine à croire en ce qu’elle entend et en ce qu’elle voit. Intérieurement, sa conscience lui intime de se pincer et avec ça de se réveiller, car elle ne peut être que dans un de ses mauvais rêves. Besoin s’en fait d’en être assurée, deux doigts viennent saisir bout de chair que recouvre une peau dorée et la voilà qui s’inflige petite torture, jusqu’au sang. D’un instinct naturel, les traits se crispent, la mâchoire se resserre et la main tortionnaire s’active vivement, frottant l’endroit rougit et endolori. Triste constat lorsque les tourmalines quittent la marque venue colorer sa peau de son ton rougeâtre. Rien n’a changé.

Ils en sont toujours là, baignant dans un air qu’une farouche hostilité continue de polluer et qui l’étouffe.

Respirer. Elle commence à peiner pouvoir le faire. Sa poitrine serrée sous le corset qu‘elle porte, se soulève et s’écrase au rythme d’une respiration devenue ample et rapide. A son cœur qui cogne à tout rompre de lui faire mal et à ses sangs de bouillir en ses veines sous le coup d’une colère qui gronde et se fait grandissante.
Les poings se serrent froissant l’étoffe de sa robe tandis que l’échange se poursuit. Elle écoute, sent les regards de Roselalie et de son Futur peser sur elle. Sur eux, elle jette un regard acrimonieux. Elle leur en veut tellement de n’avoir pas su trouver un autre moment pour mettre carte sur table.


A elle, Roselalie, que d’avoir choisi bâtir la cérémonie autour d’un sujet aussi sensible que la progéniture. A n’en pas douter qu’elle l’a fait exprès. Tout comme elle prend plaisir à remettre en question les valeurs de l’homme qu’elle à choisi d’épouser.
Elle sait le ressentiment mauvais que cette dernière éprouve envers lui alors qu'elle ne connaît strictement rien de sa personne.Tout comme elle sait qu’elle désapprouve intimement leur union. Mais il est celui qu’elle attendait. Celui qui, pour elle, fut capable de tout abandonner. Et n'en déplaise à elle ! A Dieu ! En Theos et en l'avenir qui se profile elle croit.
Et à lui ? De lui reprocher soudainement son caractère parfois trop franc. Savoir se taire avait du bon quelque fois. Et il avait manqué l’occasion. Voilà ce qu’il en coutait que de vouloir jouer de franchise. Ne rien dire n’aurait pas été mensonge. Rien qu’une simple omission. Et tout aurait pu se passer comme ils l’avaient prévu. Mais non ! Il fallait qu’il en soit autrement.


Elle les regarde, assassine. Écoute encore et encore. Et les mots de son Autre qui s’en viennent résonner contre les parois de la bâtisse et s’insinuer au creux de son oreille et de laisser retomber un silence suite à des paroles lourdes de conséquences.

Soudain, les lèvres se délient, le ton calme et posé dont elle est coutumière laissant place à la rage.


-" STOP ! ça suffit ! J’en ai assez entendu ! "


Le ton amer et le regard rouge colère elle se tient tournée vers Roselalie.


-"Comment avez-vous pu ?! Moi qui pensais que vous teniez à mon bonheur, et que vous aviez, acceptant de célébrer mon union à Theos, dans l’idée de le voir s’épanouir davantage... Comme je suis stupide d'avoir pu vous faire confiance.
Je suis en tout point écoeurée de voir Ô combien vous avez pris plaisir de tout foutre en l’air ! Oh ! Et si vous aviez pour but, de par telle intervention, de faire naître en moi un quelconque doute quant à mes sentiments et quand à ma vision de l’avenir que Theos tend à vouloir m’offrir, sachez que ce fut peine perdue ! Je connais ses intentions à mon égard et elles ne sont que trop bonnes à côté des votre qui pensant vouloir bien faire, viennent de m’anéantir. Si vous pensiez soulager votre conscience en compromettant mon mariage de la sorte, laissez-moi vous dire qu’une bonne conscience ne suffit pas. Il faut apprendre à mesurer les choses…
Quant à vous… "



Et de se retourner sur sa Moitié le regard rivé au sien.


-"… je ne peux que vous reprocher ce que je cautionne d’ordinaire chez vous. A savoir votre trop plein de franchise. Mais vous devriez savoir qu’il est parfois préférable de savoir se taire selon les occasions. "



S'adressant à chacun :


-" Voyez où nous en sommes. Vous en êtes là à régler vos comptes. Mais avez-vous seulement pensé à moi ?
J’en doute ! A vous deux vous avez tout gâché !"



De nouveau le silence vient plomber l’atmosphère et sur le dernier mot que renvoie l’écho, elle se retourne faisant face à l’assemblée. Elle occulte leur présence, fait abstraction de leurs regards. Les poings toujours serrés tiennent l’étoffe et viennent légèrement la soulever. Prise d’un élan qui la voit remonter l’allée et gagner la sortie de la bâtisse, elle court cherchant à fuir. Dernière pensée qui accompagnent une course effrénée...


*" Allez au diable ! "*


… avant que la porte ne se referme derrière elle dans un immense fracas et qu'elle ne disparaisse en un endroit où personne ne saurait venir la trouver.
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