Un ordre discrètement soufflé, et les portes de l'édifice se referment lourdement, emprisonnant en sa nef, ceux et celles qui auront su répondre favorablement à l'invitation qui leur eu été faite de venir assister à l'union qui la liera "ad vitam aeternam" à son Autre.
Le regard court les présents tandis que l'esprit, lui, se perd, songeant aux absents. Des excuses, pour certains, elle en trouvera. Pour d'autres, elle ne pardonnera probablement pas. Les mots de Roselalie résonnent encore : " de nombreux amis", avait-elle dit. L'envie de rire est là, les nerfs piqués à vif, mais elle se retient. L'endroit n'est pas lieu pour ça. Ses comptes, elle les réglera tôt ou tard. Sur l'instant, elle retiendra juste qu'il n'est pas de véritables amis qui soient.
Et pour l'heure, ses tourmalines viennent se poser sur le seul qu'elle considère vraiment, plus que n'importe qui d'autre : Theos, son Ami, son Amant, son Amour, son TOUT. L'ouïe se fait attentive à la prophétie qu'énonce Roselalie et à la réponse que s'en vient apporter son Futur.
Un sourire s'esquisse au coin de ses lèvres. Elle le reconnait bien là, celui qui par ce qu'il dégage aura su la faire tomber. Car c'est sans nul doute pour tout ce qu'il est qu'elle l'aime à en crever. Elle sait ses imperfections, ses défauts, son tempérament, tout comme elle sait ses craintes. Et il en est une qu'elle ne peut considérer autrement et qu'il dissimule par un refus catégorique, celui de voir naître quelques progénitures, prétextant qu'il serait sacrilège que de donner vie à quelqu'un qui se pourrait d'être comme lui. Et pourtant, elle ne demanderait pas mieux la Brune que de pouvoir porter en son sein petit bout de lui, mais pas maintenant. Pas où va le train de leur vie actuelle. Non ! Et nul besoin de brusquer l'homme et encore moins la bête qui dort en lui. A chaque chose son temps. Avant cela, elle va devoir le conditionner, le dompter. Laisser le temps au temps et peut-être parvenir ainsi à le faire changer d'avis.
Difficile sera la tâche, mais elle sait Ô combien elle peut se montrer convaincante et il n'y a pas de vains espoirs tant qu'on a pas tout fait, tout essayé. Suffit de voir où ils en sont aujourd'hui, lui qui n'avait jamais songé se marier.
Sur les derniers mots, la main qui n'a pas relâchée sienne se resserre doucement. A son tour de formuler l'idée qu'elle se fait d'une vie à deux, de sa vie avec lui.
Comme lui, elle se sait humaine et non sans faille. N'est pas homme, ni femme qui ne soit invulnérable.
-"Mon Autre, Ma Moitié
"
Ses yeux venant sancrer à son regard, elle poursuivit après lui avoir adressé un sourire.
-"
Je taime comme tu es, avec tes qualités et surtout avec tes défauts et ne saurait reprocher à lautre ce que moi-même je tend à cultiver. Comme tout un chacun je suis bien loin dêtre parfaite. Aristote sest évertué à vouloir nous montrer la voie
Une voie bien difficile à suivre je dois ladmettre, car sont bien souvent sinueux les chemins que jemprunte. Mais malgré cela, je gage, à défaut de faire une promesse que peut-être je ne saurai tenir, de faire de mon mieux pour donner par lexemple de cette union qui me liera à toi, un signe visible de lamitié et de lamour de Dieu sur Terre.
Et de part ce sentiment qui m'habite, de t'aimer de toute mon âme et de t'honorer, et ce pour le meilleur, comme pour le pire, jusqu'à c'que mort sen suive. "
Dernier sourire sur un dernier regard avant de sen retourner sur Roselalie et dattendre la suite de la cérémonie.