Dante.tommaso
Doucement, il se remettait doucement de cet acte inconsidéré quil avait eu il y avait peu, enfermant au fond de sa mémoire les quelques souvenirs qui lencombraient encore et lempêchaient davancer. Un point final à une partie de sa vie avait été mis et cétait lui-même qui lavait décidé. Mais il était temps de continuer la route, au sens propre comme au figuré. Et ce fut dans cette Bourgogne qui lui rappelait tant de souvenirs quil reçut des nouvelles de la belle Bretonne quil navait pas oublié.
Un sourire naquit sur ses lèvres tandis que ses yeux parcouraient lécriture légère et ronde de la dame. Toutefois, Dante prit le temps avant de lui répondre. Les quelques jours passés en sa compagnie sur ses terres restaient en sa mémoire comme un souvenir agréable mais par la suite, tout sétait vite envenimé dans sa piètre existence alors que lui dire
Et pourtant cette lettre se devait davoir une réponse.
Citation:
A vous Marie de Kermorial
Très chère amie,
Quelle surprise de voir que mon nom sillonne encore vos pensées alors que nous nous sommes séparés si rapidement lors de notre dernière rencontre. Javoue avoir fait preuve de négligence en quittant vos terres si accueillantes en vous laissant moi aussi sans nouvelles de ma part mais je suis rassuré de constater que vous avez pris votre destin entre vos mains. Jen suis ravi Marie car rien nest plus enviable que la liberté, rien nest plus agréable que de sentir cette sensation que rien ne peut nous arrêter.
Ainsi donc Marquise, vous voilà libre de vos mouvements sans vous miner pour votre époux. Jen suis fort aise. Vous sembliez si éteinte lorsque nous nous sommes vu à Rennes que jai eu peur un instant de voir la petite flamme qui vous animait tant à Paris disparaitre de votre regard. Mais que nenni. Vous êtes là et bien vivante à en croire vos propos et cest tant mieux !
Et vous voilà dans cette ville qui fut un temps mienne. Dommage que je ny suis point resté. Je peux avouer sans honte que japprécie fortement votre compagnie. Cela nest nullement un secret et jenvie presque ces compagnons dautrefois que vous avez retrouvés. Peut être que cela nous sera permis un jour pour vous et moi. Je ne désespère pas de recroiser votre route Marie même si jai changé depuis mon départ. La vie na plus la même saveur pour moi mais elle est de cette longue habitude que je nai pas encore réussie à complètement me débarrasser pour trouver en la mort une douce compagne.
Mais nous ne parlions point de moi mais plutôt de vous. Alors vous gouter à de nouvelles joies ? La survie en campagne. Dio mio, que je voudrais être fourmi pour venir vous épiez. Ma chère marquise, faites quand même attention à vous et ne vous mettez point en danger inutilement. Quil vous arrive quelque chose me déplairait fortement. Vous faites partie de ces rares personnes qui me touchent sans être obligé de jouer la comédie alors de grasce Marie, prenez soin de vous où que vous soyez.
Je vais vous laisser de ma plume chère amie mais point de mes pensées. Et jespère avoir de vos nouvelles rapidement. Contez-moi ce quil vous arrive, montrez-moi que le feu qui brûle en vous na pas fui loin de votre personne et que la vie vous rend encore plus belle que dans mon souvenir.
Avec toute ma sincérité.
Faict à Nevers,
Le vingt et unième jour du mois d'avril de lan de grasce mille quatre cents soixante.
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Dante.tommaso
Dante regardait le feu crépiter doucement dans la cheminée quand quelques coups portés sur la porte de la chambre détournèrent son attention.
- Entrez !
La voix grave du Vénitien avait retentit dans toute la pièce, prenant vie dans cette espace bien réduit en comparaison dune maison mais les temps étant ce quils étaient, Dante avait fais un choix et sy tiendrait. Un pli lui fut tendu et il retint quelques instants le messager afin de lui donner quelques piécettes pour la peine. Linstant daprès, Dante parcourait le courrier, allongé négligemment sur son lit, un sourire aux lèvres.
- Marie
même loin de moi vous réussissez à mapporter quelques instants de douceurs
Dante resta là, allongé sur sa couche, paupières clauses, la lettre posée sur son torse tandis que quelques uns de ses doigts lui massaient le front évitant soigneusement cette nouvelle cicatrice qui était encore sensible. Puis il sattela à la réponse.
Citation:
A vous Marie de Kermorial
Marie, douce amie,
Si je vous disais que chaque courrier de votre part me redonne ce sourire que javais perdu il ny a peu tant je menfonçais dans des pensées néfastes pour mon moral, me croiriez-vous ? Et pourtant, il en est ainsi. Vos mots dansent sous mes yeux et même si je sens cette tristesse qui vous habite en évoquant votre Roy, je ne peux que vous remercier du fond du cur de partager ainsi ces quelques instants de vie avec moi.
Marie, douce fleur de printemps, que ne donnerais-je pas pour être à vos côtés et effacer cette tristesse qui doit vous ronger. Je sais ce quil est de perdre un être auquel on tient plus que de raison et jen ressens encore la douleur chaque jour. Mais il viendra le temps où le chagrin seffacera, lentement, pour laisser la place aux souvenirs qui prendront leur place avec douceur pour mieux vous aider à supporter le monde sans lui. Quant à votre commande, vous savez que vous pourrez venir à Paris quand vous le souhaitez. Les portes de mon échoppe vous sont ouvertes à nimporte quel moment. Un mot de votre part et mes étoffes seront à votre disposition. Et si cela nous donne loccasion de nous revoir alors jen serais que plus ravi vous le savez bien Marie.
Alors comme cela vous portez des braies et des chemises. Mais que cela doit être seyant sur vous ma douce Marie. Je vous imagine déjà
je revois encore votre merveilleux visage et je sais déjà le sourire qui illumine vos traits sous lamusement que vous devez ressentir. Chère Marquise, prenez-vous du plaisir dans votre nouvelle vie ? Etes-vous enfin heureuse malgré les liens sacrés du mariage qui se défont pour vous laisser libre de vos choix et de vos actions ? Et votre vicomte vous apporte-t-il tout ce dont vous avez besoin ? Pardonnez-moi ce côté inquisiteur que jai envers vous mon amie mais jaime savoir ce quil vous arrive depuis le jour où dans cette boutique je vous ai tendu la main.
En ce qui me concerne, jai été victime dun accident
Une noyade forcée dans une rivière tumultueuse et un crâne fracassé contre quelques rochers. Il men reste une jolie cicatrice sur mon front et quelques trous de mémoire
passagés. Mais après tout, ces souvenirs qui se sont éparpillés dans le néant devaient nêtre que de moindre importance. Toutefois, je ne désespère pas de retrouver tout ceci rapidement.
Marie, vous me manquez énormément mais de savoir que vous allez bien et que votre vie prend une tournure des plus agréables alors jen suis ravi, réellement ravi.
Prenez soin de vous mon amie et nhésitez pas à faire appel à moi, pour tout Marie. Je serais toujours là pour vous.
Et si vous my autorisez alors je me permettrais de vous adresser un baiser, juste un afin de ne pas abuser de la situation mais emplit de la douceur et la tendresse que je vous porte.
Faict à Autun,
Le vingt troisième jour du mois d'avril de lan de grasce mil quatre cents soixante.
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Dante.tommaso
Un nouveau jour sétait levé et un nouveau pli était arrivé dans la journée. Le sourire, à la fois énigmatique et chaleureux du Vénitien, faisait plaisir à voir. Il était de ces joies que lon navait pas envie de dissimuler aux autres et la correspondance quil entretenait avec la Marquise en faisait partie. Sauf avis du contraire de la part même de la jeune femme, il navait rien à cacher et encore moins la douce amitié quil lui portait. Si certaines avaient pu éprouver de la jalousie de ces liens qui les unissaient, Dante était au-dessus de ces considérations sachant très bien ce quil éprouvait pour Marie.
A peine eut-il décacheté le pli que la fleur séchée séchappa du vélin pour voleter quelques instants jusquà atteindre le sol sur lequel elle se posa aussi légèrement quune plume. Dabord surpris, Dante se pencha pour ramasser avec une infinie douceur ce présent et la tint un moment au creux de sa main. Si le bleu des pétales du Myosotis rappelait le regard que la marquise avait posé à maintes reprises sur lui, il pensa surtout à ce que lon disait de cette fleur
Sincérité, fidélité
La fleur par excellence des êtres aimés, des amitiés qui duraient, des sentiments par delà toute considération
Pouvait-on se fier à beauté si fragile, lui prêter autant de signification nétait-il pas trop simplet ? Et le Vénitien, loin dêtre un jouvenceau qui sémouvait de tout et de nimporte quoi prit la peine de ranger le Myosotis dans un carré de soie quil glissa dans un petit coffret de bois. Là était rangé quelques souvenirs auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux, pour ne pas oublier, ne plus oublier, lui qui avait perdu certaines pensées récemment tenait depuis à conserver ce qui le touchait. Et enfin, il put prendre connaissance de la missive avec un plaisir non dissimulé.
Citation:
A vous Marie de Kermorial,
Vous mon amie très chère,
Quil est bon de voir que le destin tisse sa toile doucettement sans lombre dun doute ou dune ambigüité. Chaque jour jattends avec impatience cette lettre qui me ramène à tant de souvenirs et me permet den créer dautres. Chaque jour jespère voir ce coursier qui déposera entre mes doigts vos mots, vos pensées, vos sourires et vos incertitudes parfois afin de me permettre dy répondre à ma manière, de vous toucher à ma façon, de vous ouvrir ce cur qui a si longtemps été fermé.
Parler de moi est une chose que je fais rarement mise à part à mon frère qui connait le moindre de mes défauts, le moindre de mes secrets, la moindre de mes qualités sil y en a encore... Ce frère qui est mon double tout autant que mon ami, qui partage mes peines et mes souffrances mais aussi mes joies et mes bonheurs. Et aujourdhui, il me semble trouver en vous Marie une personne capable de mécouter tout autant que lui, daccepter que je dépose quelques fois ce fardeau qui est bien lourd à porter
parfois
Oh soyez sans crainte mon amie, je ne vais pas non plus le faire trop souvent mais juste de savoir que vous êtes là, à mes côtés même si ce nest que par la pensée me ravit fortement et maide à tenir le cap
Jai rarement fait confiance à une femme dans ma vie et je vous offre aujourdhui cette place de choix Marie mon amie, à vous Marquise des terres de Bretagne qui a su me faire aimer son pays, à vous Dame de cur qui me donne tant sans rien exiger en retour
Notre amitié prend racine sur les cendres du passé, du votre comme du mien
et nous faisant fi des autrefois pour mieux nous relever et avancer
Je crois quil ny a rien de plus beau pour commencer quelque chose
Lavenir nous le dira nest-ce pas ?
Vous savez Marie, je suis désolé de vous avoir fait craindre le pire me concernant. Si je vous ai parlé dune noyade forcée, ne voyez là aucunement une atteinte à ma vie par autrui
Non, jai été assez sot pour vouloir me détruire moi-même au nom dun amour impossible
Jai toujours fui lamour comme on détale devant une épidémie, pensant que ce nétait bon quà asservir et avilir lêtre humain et pourtant, je me suis laissé prendre dans cette toile quon appelle sentiment, jai laissé parlé mon cur et je suis devenu en lespace de quelques temps un autre homme oubliant jusquà sa dignité pour la passion dune femme
Les jeux de lamour font mal et nous en sommes toujours les perdants
Ne me reconnaissant plus, étant devenu celui que jexécrais, jai brisé les chaînes de cet amour impossible, jai repris ma liberté pour mieux me laisser mourir Marie
Jai voulu quitter cette vie pour arrêter de souffrir mais il faut croire que la vie, elle, avait encore quelques leçons à me faire apprendre aussi ma-t-elle ramené sur le rivage et ma ordonné de continuer à avancer
Et me voilà aujourdhui, à me reconstruire doucement, pierre après pierre, jédifie un nouveau moi, jessaie de changer quelques petites choses en gardant lessence même de celui que je suis
Il ny a que les fous ou les imbéciles qui ne changent pas davis. Ma folie nest pas encore assez grande pour me garder en son sein alors javance doucement sur le chemin qui souvre à moi
Tout comme vous mon amie, tout comme vous au côté de votre vicomte. Il semble être digne de confiance et vous apportera sans aucun doute une stabilité que vous recherchez mais Marie
pardonnez-moi davance mes propos mais quen est-il de la passion qui vous animez pour cette vie ? Vous semblez si
résignée ! Un baisemain, quelques mots pour donner son accord sur une vie commune, est-ce cela qui vous fait palpiter désormais ? Je ne dis pas quil nous faut nous casser les dents sur des amours impossibles à chaque fois mais la petite flamme qui fait de nous des êtres vivants où est-elle Marquise ?
Vous êtes une passionnée mon amie, cela se sent lorsquon vous approche, vous vibrez de ce feu qui couve en vous mais il me semble que vous vous bridez désormais. Oh je sais, il faut du temps pour panser ses blessures, jen sais quelque chose moi qui affiche une froideur et une moquerie certaines pour les sentiments, jai souffert les enfers et je continue encore à souffrir quand ma mémoire me ramène à cette nostalgie que jenferme à double tour dans un coin de ma tête mais sans risque, la vie est triste. Vaut-elle le coup dêtre vécue sans passion, sans envie, sans désir ?
Je ne suis pas meilleur quun autre et je ne juge pas votre vie Marie, loin de moi cette pensée. Je sais que vous navez pas été des plus heureuses ces derniers temps mais ne perdez pas de vue vos besoins et surtout vos sentiments, ceux que vous cachez au fond de vous pour vous donner un semblant de vie
un jour ils réclameront leur du alors faites attention à vous afin de ne pas vous détruire, pensez à vous mon amie, rien quà vous !
Oh Marie, je me relie et jhésite à vous envoyer ce courrier. Jai laissé parler mon cur, je me suis ouvert à vous mais je ne veux pas devenir un fardeau, que vous me considériez avec différence maintenant que le voile est levé sur un moment de ma vie
Si mes propos vous gênent dune quelconque manière, je saurais me taire désormais. Notre amitié est une fleur que je chéris bien trop pour la voir terrasser par ma bêtise ou mes confidences. Je ne vous demande quune promesse, celle de toujours me dire si je suis allé trop loin
Vous êtes trop importance à mes yeux pour que jose vous offenser dune quelconque manière.
Mon amie, il est temps pour moi de poser cette plume qui me ramène à vous à chaque fois quelle le peut. Je pense en avoir assez dit pour aujourdhui et je me dois de me fermer à nouveau, pour me préserver et vous préserver. Il est parfois difficile de se confier comme il est tout aussi malaisé de recevoir les confidences dautrui. Mais vous ne quittez pas mes pensées cher Myosotis et lorsque je regarde lhorizon, japerçois un sourire se dessiner au loin et je sais que vous êtes là, quelque part et lespoir de vous revoir bientôt renait.
Avec toute ma sincérité et mon attachement.
Faict à Autun,
Le vingt cinquième jour du mois d'avril de lan de grasce mil quatre cents soixante.
Dante se lut et se relut encore. Peur de ces confidences, peur surtout de perdre une amie très chère mais finalement il laissa ce courrier s'échapper vers sa destinée. La vie était ainsi faite de risques pris. Et il assumait toujours ce qu'il faisait !_________________
Dante.tommaso
Les jours se suivaient et ne se ressemblaient pas. Dante avait vu déboulé dans sa vie une enfant et son chat quil avait pris sous son aile, toujours ce besoin de protéger les autres à défaut de se protéger lui-même. Et le voilà qui passait du temps avec la petite qui était un émerveillement et lui rappelait sa jeune sur Emma qui navait de cesse de vouloir découvrir les choses au même âge. Et entre deux bolées de lait au miel, entre deux écorchures quil devait soigner et deux bises distribuées, le Vénitien retrouvait ce courrier qui lui mettait toujours le cur en émoi. Extraordinaire et sans borne, ses lettres étaient devenues un trésor pour Dante et chaque jour, il attendait ces mots comme un cadeau que lon fait à lautre, il attendait ce précieux moment où il découvrirait Marie sans masque et tout en pudeur comme certainement peu de personnes la connaissaient.
Retiré dans sa chambre, il avait pris connaissance de ce courrier qui lavait fait entrer de plein pied dans lintimité de cette jeune femme quil pensait si solide et si intouchable. Et pourtant
pourtant Marie se dévoilait à lui en venant effleurer son cur. Ses confidences atteignirent Dante de plein fouet et au bord du gouffre une nouvelle fois, il dut sortir prendre lair afin de retrouver cette sérénité quil tentait dacquérir depuis quelques temps. Et à son retour enfin, il put faire une réponse à la Bretonne.
Citation:
A vous Marie de Kermorial,
Ma douce et tendre amie,
Que dire après la lecture de ce dernier courrier dans lequel vous avez dévoilé vos peines et vos chagrins si ce nest merci de cette confiance que vous me témoignez mon amie,en me confiant ainsi votre passé. Il est de ces souvenirs que lon préférerait oublier mais ils restent à jamais dans notre esprit et ressurgissent quand on sy attend le moins. Me pardonnerez-vous de vous avoir fait revivre cette douleur Marie, me pardonnerez vous de vous avoir fait mettre à nue ainsi pour moi afin de me montrer que nos souffrances nous ont conduits sur le même chemin, à désirer cette mort afin de sublimer la vie que nous avions avec lêtre aimé et la garder éternellement ?
Jai souffert et je souffre encore de cet amour que jai enterré afin de me protéger. Je navais pas le choix, il en allait de ma raison
Si je continuais à aimer cette femme ainsi, je me serais perdu dans les méandres de la folie. Aimer à en perdre la raison nest pas une preuve damour mais une perte de soi au profit dune autre personne
Je nai jamais donné à quiconque ne serait-ce que le quart de ce que je lui ai offert
Mon cur mais aussi ma vie lui était voués et je nen ai retiré que contrainte et avilissement
Quant à votre épaule, je laccepte avec plaisir mais pas pour pleurer Marie, non pas pour pleurer
Jai depuis longtemps versé tout mon soul et il ne me reste plus que la souffrance face à cette triste histoire. Les larmes se sont taries mais yen a-t-il eu au moins ? Je ne sais plus au final et cest bien mieux ainsi
Il faut oublier les choses de petites importances afin de faire de la place pour les nouvelles
Vous savez Douce Marie, les souvenirs font ce que nous sommes aujourdhui, des êtres sensibles qui jouons leur vie derrière des masques afin de ne pas être touché par autrui. Qui peut dire quil connait le véritable visage de la Bretonne ou du Vénitien ? Je doute que quelquun puisse répondre ou bien une personne tout au plus dans votre entourage comme dans le mien
La vie est une immense représentation et nous nous plaisons à jouer tous un rôle. A nous de nous y tenir afin de trouver notre place. Les gens ont à voir ou à savoir le strict minimum. Vous êtes peut être celle qui me connait le mieux à lheure actuelle, dans ce pays où je ne me retrouve pas toujours. De vous, je me sens proche même si, nous navons guère partagé plus que quelques jours côte à côte. Quelques jours dont je me souviendrai à jamais. Dailleurs, Il me plait à rêver que bientôt nos pas nous rapprocheront encore une fois et que nous prendrons le temps dun déjeuner sur lherbe ou dune nuit étoilée à admirer les astres filants dans le ciel
ces petits riens et ces grands tous qui nous mettent le cur au summum du bonheur
Oh Marie, il faut que lon se retrouve ! Promettez-le moi je vous en prie, dites-moi ma douce Bretonne que je reverrais encore votre regard céruléen se poser sur moi me ravissant une nouvelle fois quelques battements de mon cur. Marie de Kermorial, comment pourrais-je passer ma vie sans entendre encore votre voix mélodieuse moffrir tant de bonté et de gentillesse comme nous le faisions à labri des regards dans cette taverne de Rennes, comment pourrais-je sacrifier cette amitié que vous me portez pour une vie sans pouvoir effleurer à nouveau le satin de votre peau dun geste à peine ébauché ? Il est hors de question Marquise que cela se fasse, je mettrais peut être une vie entière à vous retrouver sur les chemins de votre Royaume mais je reviendrais vous voir Marie, cest une promesse que je me fais tout autant quà vous et avec le Très-Haut pour témoin !
Vous allez me prendre pour un fou nest-ce pas Marie ? Peut être auriez-vous raison finalement
Jai peut être perdu la raison depuis bien longtemps mais il y a des choses qui se doivent dêtre faites dans la vie
Mais cessons donc de parler de ma folie ma tendre amie et revenons donc à vos
amours. Ainsi donc vous fûtes dame de cur du Von Frayner. Pourquoi nen suis-je guère surpris ? Non pas que vous nêtes point surprenante Marie, bien au contraire, vous avez moult facettes dont je me délecte den découvrir une le plus souvent possible mais Judas est un homme charismatique et
tels des papillons, les femmes tourbillonnent autour de lui. Pour ma part, je nai guère daffinités avec lui. Cet homme reste un mystère pour moi et il en est très bien ainsi. Je narrive pas à définir qui il est ni ce quil veut, je le laisse donc à son monde et retourne au mien. Il est de ces êtres quil vaut mieux ne point trop approcher
Et vous avez raison lorsque vous dites que les hommes font souffrir, tous sans exception. Cest le propre de lhumain malheureusement
Mais la femme nest pas en reste quoi quon en dise. Toutefois, je suis désolé de voir que cela vous a mené à cette résignation qui est vôtre désormais. Mais je conçois tout à fait que pour votre tranquillité desprit vous désiriez une belle épaule solide pour vous y accrocher. Oh ma tendre amie, pourquoi ne vous ai-je pas connu plus tôt, je vous aurez bien volontiers offert mes bras pour vous consoler et vous faire voir le monde à travers mes yeux. Malheureusement, nos pas se sont à peine croisés, juste assez pour faire naitre cette amitié qui est nôtre désormais et aujourdhui, vous avez votre vicomte à vos côtés et Ellisabeth accompagne mes pas. Aurions-nous loupé le coche ma douce Marie ? Il ne me reste plus quà être le meilleur des amis et vous offrir ma main en toute circonstance ainsi que mon épaule pour vous y appuyer si tel est votre désir, un toit pour vous protéger en cas de besoin. Etre celui qui saura répondre présent pour vous sans considération daucune sorte et au-delà de toute conviction qui nous anime. Marie
bellissima marchesa mia, soyez assurée de ma dévotion et de ma sincérité à votre égard, à jamais.
Il est temps de refermer cette nouvelle page daveux et de confidences mon amie. Je crois que parfois mes pensées senvolent mais il est si facile de se laisser aller à vos côtés Marie
cest si doux comme sensation
Mais il me faut remettre ma cuirasse et retourner dans ce monde qui est mien. Prenez soin de vous Marquise et faites attention sur les chemins. Il y a parfois de rencontres qui ne sont pas toujours amicales même si vous vous employez à vouloir devenir la meilleure brigande de votre coin.
Mes pensées sincères vous accompagnent ma belle Marquise.
Votre dévoué Vénitien.
Faict à Autun,
Le vingt septième jour du mois d'avril de lan de grasce mil quatre cents soixante.
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Dante.tommaso
Le soleil déclinait lorsque le pli était arrivé. La journée avait été radieuse même trop pour la saison et cétait de retour dune taverne dans laquelle Dante avait cherché la fraîcheur toute la journée et fait une rencontre intéressante quil trouva le messager. Il offrit un repas à cet homme qui semblait usé de son voyage, fit panser son cheval, passa un peu de temps à entretenir la conversation devant un bon verre de vin, cher à son cur. Au bout dun moment qui lui paru une éternité, le désir de prendre connaissance des derniers mots de Marie commença à fortement le provoquer aussi, Dante prit rapidement congés du messager pour aller sinstaller sur la terrasse de la petite maison quil occupait depuis peu.
La maison était calme, personne pour le déranger et il put lire et relire ce pli qui, sil émanait dune personne chère à son cur, était annonciatrice de tourments et de chagrin. Laissant sur la table le vélin, le Vénitien se leva pour faire quelques pas avant de saccouder sur le pilier de la terrasse, bras à hauteur du visage, poing fermé devant sa bouche, ressassant la tristesse des jours qui sannonçait pour la Myosotis. Et la peine évocatrice le ramena à son propre chagrin davoir perdu un être cher récemment alors sa réponse attendrait quelques heures, lui laissant ainsi le temps de trouver les mots
bien que les mots étaient si dérisoire dans ces moments-là
La nuit était tombée sur cette Bourgogne qui nétait quune autre terre daccueil et où il ne se sentait pas plus chez lui que sur les autres visitées
la nostalgie sétait emparée de lui et ce fut dans la solitude de sa chambre, à la lueur vacillante dune bougie, que le Vénitien écrivit sa réponse.
Citation:
A vous Marie de Kermorial,
Oh Marie, ma douce Marie,
Que ne donnerais-je pas pour être à vos côtés à cet instant afin de soulager votre peine ma tendre Marquise, vous offrant mes bras protecteurs dans lesquels vous pourriez vous reposer le temps que vous le voudriez tout en vous murmurant des mots de réconfort pour éloigner cette douleur qui est vôtre en ce moment
Mais je ne peux être avec vous à cet instant alors mes pensées voyagent dans votre direction afin de vous offrir cette présence. Sachez quil en est toujours ainsi Marie, vous quittez rarement mon esprit mais aujourdhui, je suis là pour vous et uniquement pour vous. Oh que les mots sont dérisoires en ces circonstances funestes ma Douce amie mais Marie, ma chère Marquise, soyez forte, soyez digne, soyez celle qui portera sa souffrance en elle afin de noffrir à personne la possibilité de vous terrasser.
Il ny a pas longtemps, lors dune de nos courriers, vous me demandiez qui était la personne qui me manquait autant. Jai éludé la question par pudeur
Il est difficile pour moi de parler des miens, surtout lorsquil sagit de quelquun qui me touche si particulièrement
Il sappelait Sandeo Ludovico Ceresa et cétait mon père Marie... mon père
Oh, je suis né à moitié Pendragon, jai ce sang françoys qui coule dans mes veines mais Sandeo ma toujours considéré comme son fils, faisant abstraction de la trahison de ma mère. Ils nétaient pas encore unis devant Dieu lorsque Mère rencontra Pendragon. Je ne sais ce quil sest passé à cette époque et ne veut aucunement le savoir... Ce secret-là appartiens à cette femme mais jai ignoré mon ascendance jusquil y a peu et je continue à lignorer. Pour moi Sandeo est mon père et je peux le dire sans honte, il me manque Marie. Il me manque à un point que mon âme est meurtrie depuis que je ne peux plus lui parler, que je ne peux plus lui confier ce que mon cur a de trop lourd à porter
Il était le centre de mon univers, me guidant sur les chemins de la vie
Mais cest ainsi Bellissima Marie, cest ainsi et nous ne pouvons rien y changer
Je ravalerais encore longtemps les larmes de ma douleur pour ne pas montrer ma faiblesse à qui que ce soit
Il était et restera un Roy pour moi, un Roy qui ma offert son royaume
Mais il est de ces nostalgies quil vaut mieux laisser enfermées en soi
Un jour nous prendrons le temps et je vous conterais ma vie chère Bretonne de mon cur mais pas ce soir
Les jours qui sannoncent vont être difficile à passer et vous avez besoin dêtre toutes à vos pensées
Si vous saviez comme je men veux de ne point être là
La vie nest guère conciliante depuis quelques temps
Mais je ne désespère pas, mes pas vont rapidement reprendre la route
La Bourgogne était une terre dont je ne me sens guère proche
Sans horizon bleu et étendue immense deau, je ne suis guère quun poisson hors de son élément, voué à devenir aussi aride que le désert. Et comme je tiens à me garder intact, il est temps pour moi de partir. Il y a des horizons qui mappellent et cela serait cruel que de leur résister
Malheureusement, je suis un éternel égoïste et ne moccupe guère de savoir si la jeune fille qui maccompagne a le même désir que moi de revoir la mer
Cela vous en dit certainement long sur la relation que jentretiens avec elle
Marie, vous parlez delle, je le peux bien évidemment mais le bonheur et lamour nétant pas vraiment un sujet avec lequel je suis très à laise, il est difficile pour moi de trouver les termes
Tout autant pour définir notre relation que ce qui mattache à elle. Lamour
je doute que je puisse dire ce mot si facilement
Je me nourris de Passion Ma tendre Marquise, je ne lai jamais caché à quiconque mais
mais cela nest pas ce que je vis actuellement
Ellis mapporte sans doute cette stabilité que vous trouvez auprès de votre vicomte, jai de laffection pour elle mais
Veuillez me pardonner si je ne puis vous en dire plus Marie. Je ne suis peut être pas le meilleur des hommes, loin de là, jai mes défauts et guère de qualités mais je ne voudrais point accabler cette jeune fille par quelques qualificatifs mal à propos
Je crois que jai une nouvelle fois laissé mon esprit vagabondé à vos côtés Bellissima Marchesa
Il faut dire quune phrase ma interpellé et minterpelle encore. Cette place que vous auriez convoité en dautres temps et en dautres circonstances vous aurez été offerte sans lombre dun doute Marie mais la vie est capricieuse
Il fut un instant, lorsquà Rennes nous étions ensemble à discuter, jai entrevu lespace dun instant un rêve, un doux rêve comme ceux que je fais rarement
Mais je suis parti et la vie a dressé ses barrières autour de nous pour nous rappeler où sont nos places
Peut être quun jour, nous arrêterons de rêver pour enfin les réaliser
dans une vie meilleure qui sait !
Marquise, je dois vous laisser de cette plume qui peine à vouloir se stopper. La bougie sest presque consumée et jaimerais que mes pensées senvolent vers vous rapidement afin de vous accompagner ces prochains jours. Je suis là Marie, pour vous et uniquement pour vous.
Vous me manquez Marquise.
Que le Très Haut vous protège en ces instants douloureux.
Faict à Autun,
Le vingt neuvième jour du mois d'avril de lan de grasce mil quatre cents soixante.
Dante posa la plume et laissa sécher l'encre avant d'enrouler ce courrier. A la première heure demain matin, il trouverait quelqu'un afin de le faire porter mais en attendant, et avant de prendre place dans ce grand lit, sa main prit la direction de son coffret de bois précieux qu'il ouvrit doucement afin d'en sortir la soie qui renfermait le myosotis. Et là, au creux de sa main, ses pensées lui rappelèrent le visage de cette amie précieuse tout autant qu'unique._________________
Dante.tommaso
Il était tôt, très tôt, le soleil se levait à peine et Dante était déjà debout. Son manque de sommeil était revenu avec sa mémoire et son besoin de solitude aussi
souvent, trop souvent il sisolait des autres, ne supportant que très peu les conversations insipides en taverne, les jeunes filles essayant de jouer de leur charme afin dattirer son attention ou les hommes qui jouaient à « moi-je-sais-tout-mieux-que-toi »
A tout ceci, il préférait le silence. Ellis était à nouveau rentrée dans sa carapace depuis un certain temps et il ne la voyait que durant les trajets, ne se parlant que pour se dire les civilités
La solitude avait du bon quand tout partait ainsi
Sa main se porta à la poche de son pourpoint et il en caressa le vélin qui sy trouvait. Marie
. Ce fil tendu entre eux le raccrochait un peu au monde, ce monde qui parfois navait pas grand sens à ses yeux. Il soupira très légèrement, ses épaules saffaissèrent un peu
La fatigue se faisait sentir et jouait sur son moral. Changeant le Vénitien, il lavait toujours été. Sa folie douce le malmenant bien souvent mais aujourdhui il prenait conscience que sa vie lui avait échappé. Venise était loin, cette famille quil avait cru retrouver nétait quun leurre à ses yeux, les enfants de Théodore nétant aucunement soudés entre eux, et le reste
un haussement dépaules involontaire chassa les pensées qui désiraient prendre le dessus sur lui. Le reste navait aucune importance.
Dun mouvement de rein, le Vénitien se leva de la pierre qui lavait accueilli durant quelques instants puis il prit le chemin de sa chambre à lauberge. Minuscule, elle ressemblait à une cellule de monastère ce qui fit sourire Dante mais peu importe, il ny passerait quune nuit ou deux et navait plus vraiment de bagages si ce nest une chemise de rechange et quelques pains pour le voyage. Le dernier brigandage lavait laissé sur la paille
Il chercha sa plume et un des derniers vélins quil lui restait, la petite fiole dencre et sen alla prendre place dans la grande salle de lauberge. Avant de tenter de se reposer, il devait écrire quelques mots à cette amie très chère, la seule quil avait dans ce pays dailleurs.
Citation:
A vous Marie de Kermorial,
Ma très chère amie,
Je suis heureux de lire vos quelques mots malgré la situation tragique qui se joue autour de vous. Je sais quil nest point facile de penser à autre chose et je vous remercie sincèrement davoir pris la peine de mécrire. Mais je vous sais forte Marie et je sais que cette difficile épreuve que la vie vous impose vous saurez la surmonter. Je suis de tout cur avec vous mon amie, vous le savez. Mes pensées vous accompagne chaque jour soyez-en assurée. Quant à votre
celui qui fut un temps votre mari, il ne mérite aucune considération de votre part. Il ne prend aucunement part dans la vie de ses enfants et bien laissez-le donc à sa petite vie quil mène dorénavant. Sil y a bien une chose dont il se mordra les doigts, cest davoir oublié quil avait une progéniture lorsquelle celle-ci pourra saffirmer et réaliser qui il est. La gifle viendra de ses enfants et ce jour-là, il saura ce quil a réellement perdu dans la vie.
Me concernant, il ny a pas grand-chose à dire Marie. Je suis un vagabond, un grand voyageur. Je vais où mes pas me portent. Bien entendu, je ne mentirais pas en disant que Venise me manque
ses maisons, ses gens, ses couleurs, sa lagune
tout ce qui fait de ma ville une exception mais je ne perds pas espoir et jy retournerai mais pas maintenant. Ma mère et moi étant en froid, il est de bon ton que je reste un peu loin du domaine familial. Non là jai pris la route pour une terre qui, et je commence à le croire, mappelle bien souvent. Il est de ces circonstances dans la vie où il ne faut pas hésiter et je puis vous dire que cest ce quil sest passé lorsque jai proposé daccompagner un jeune homme chez lui. Oui, je sais, je vous fais languir ma douce Marquise
. Bon puisque je sens la curiosité toute féminine poindre son nez, je vais vous avouer où je me rends. Vous êtes prête à lentendre ? Oh certainement que oui maintenant que jai su attirer votre attention. Je viens chez vous Marie
Enfin chez vous, sur vos terres natales mon amie. La Bretagne me rappelle à elle ou bien est-ce le destin qui my conduit, je nen sais rien mais il est de fait que nous avons pris la route pour revenir chez vous et chez ce jeune Arzur qui désire revoir son pays. Vous voyez Marie, bientôt nous nous retrouverons et jespère que cette fois-ci, je resterais plus longtemps à vos côtés.
La dernière fois, je suis parti un peu précipitamment
Jespère pouvoir me faire pardonner de cette goujaterie mon amie. De toute manière, je vous avouerai sans faire planer de mystère cette fois-ci que jai besoin de me reposer, physiquement et moralement. Je sens venir lépuisement dû à beaucoup de choses et je ne sais pas encore combien de temps je pourrais encore tenir. Les évènements se sont enchaînés autour de moi sans que je puisse maitriser quoi que ce soit et jaspire à un peu de tranquillité, de plaisirs simples, de conversation amicale et non contrainte comme beaucoup le sont actuellement, de petits rien qui font de grands souvenirs. Et jai envie de prendre soin de vous le temps que durera mon séjour. Lamitié que je vous porte na aucune limite Marie et je prends ce que vous me donnez. Je ne réclame rien, juste dêtre présent à vos côtés quelques temps si vous acceptez ma présence mon amie, autant que vous le souhaitez.
Je ne suis guère du genre à mimposer Marie, ce nest pas ma façon dêtre sauf peut être en affaires et encore, je laisse le destin souvent décider de ce quil se passera mais vous me manquez Marquise. Ils sont peu nombreux les gens qui prennent cette place dans ma vie mais vous en faites partie depuis sans doute notre rencontre
et quelle rencontre ! A jamais gravé dans ma mémoire. Cela fait partie des souvenirs que je nai jamais oubliés. Vous voyez mon amie, nous sommes liés dune manière ou dune autre. Aujourdhui cest par cette amitié, hier cétait par cette rencontre et demain
Demain reste à écrire et je gage que nous saurons faire grandir notre attachement lun pour lautre dans la direction quil se doit
Lamitié est pour moi sacrée. Autant lamour passe, autant lamitié reste
cest ainsi que la vie est faite
Mais je vais arrêter de philosopher sur ce sujet, vous avez dautres priorités à penser et moi, mon esprit nest guère disposer à parler de ce genre de choses. Je risquerais dêtre désagréable à la longue.. Je me fais vieux et grincheux il faut croire que je suis bien plus désabusé que je ne le pensais. Quant à la place que je donne à Ellisabeth., ne vous leurrez point sur ce que je ressens pour elle, vous seriez déçue Marquise. Il ne sagit là aucunement de sentiments entre nous. Jai fais un choix dans ma vie et elle en fait partie, cela sarrête là. Veuillez men pardonner davance Marie, mes réactions sont parfois brutales et manquent considérablement déducation et je ne vois aucun intérêt à parler dEllis alors que je suis à vos côtés.
Je vous offre un baiser si vous me le permettez et toutes mes sincères pensées qui accompagneront chaque pas que vous ferez. Au milieu du tumulte, prenez soin de vous ma Magnifique Marquise.
Faict à Cosne,
Le deuxième jour de mai de lan de grasce mil quatre cents soixante.
Dante signa son vélin puis le posa à côté de sa plume et sa fiole dencre. Il le ferait partir un peu plus tard, pour le moment un verre de vin lui ferait du bien même à cette heure-ci
ses vieux démons revenaient parfois à la charge quimporte le moment de la journée.._________________