Dante.tommaso
Les lieues savalaient sans un mot plus haut que lautre. Rarement, Dante avait fait un voyage aussi peu plaisant. La monotonie les avait gagnés bien avant de se faire brigander et lattaque quils avaient subie de nuit navait pas arrangé les choses. Le Vénitien se retirait souvent afin de réfléchir à son avenir, se détachant petit à petit des gens qui lentouraient. Arzur était dun naturel paisible et renfermé, Lothaire était un jeune homme tout aussi calme quant à Ellis
elle était muette depuis bien avant leur départ donc cela ne changerait pas grand-chose que Dante reste à ses côtés lorsque le petit groupe prenait un peu de repos.
Heureusement, quelques gouttes de bonheur lui parvenait de cette Bretagne quil ne connaissait que peu mais qui lui plaisait déjà plus que de raison. Et pour cause, la Marquise savait égayer ces journées grâce à ce fil tendu entre eux. Parfois il se demandait, lorsquà la nuit tombée son regard se perdait au loin dans les étoiles quest-ce quune femme de son rang pouvait bien trouver à un homme tel que lui ? Il navait rien dexceptionnel, navait aucun haut fait à son actif, simplement de belles paroles et une écoute attentive pour qui savait le toucher. Mais était-ce suffisant pour conserver une amitié ? Il nen savait rien et pourtant il voulait y croire parce quau final, il ne croyait plus vraiment en grand-chose le grand voyageur. Ses dernières réserves despérance samenuisaient de jour en jour lorsquil voyait le monde autour de lui Heureusement les courriers quil recevait lapaisait un peu et ce jour-là ne fut guère différent aux autres jours ou peut être un peu finalement et Dante sen rendit compte en relisant sa réponse à la marquise mais il n'hésita pas un instant et lui fit parvenir ce nouveau courrier.
Heureusement, quelques gouttes de bonheur lui parvenait de cette Bretagne quil ne connaissait que peu mais qui lui plaisait déjà plus que de raison. Et pour cause, la Marquise savait égayer ces journées grâce à ce fil tendu entre eux. Parfois il se demandait, lorsquà la nuit tombée son regard se perdait au loin dans les étoiles quest-ce quune femme de son rang pouvait bien trouver à un homme tel que lui ? Il navait rien dexceptionnel, navait aucun haut fait à son actif, simplement de belles paroles et une écoute attentive pour qui savait le toucher. Mais était-ce suffisant pour conserver une amitié ? Il nen savait rien et pourtant il voulait y croire parce quau final, il ne croyait plus vraiment en grand-chose le grand voyageur. Ses dernières réserves despérance samenuisaient de jour en jour lorsquil voyait le monde autour de lui Heureusement les courriers quil recevait lapaisait un peu et ce jour-là ne fut guère différent aux autres jours ou peut être un peu finalement et Dante sen rendit compte en relisant sa réponse à la marquise mais il n'hésita pas un instant et lui fit parvenir ce nouveau courrier.
Citation:
A vous Marie de Kermorial,
Ma douce Bretonne,
Enfin ce vélin qui mapporte quelques nouvelles de vous. Jen ai rêvé si souvent ces derniers jours Marie, si vous saviez Besoin de connaitre votre humeur, besoin de savoir si votre moral remontait même si ce nétait que légèrement, besoin de voir que vous aviez des projets et ce que je lis aujourdhui me rassure et mapaise. Même si la douleur que vous ressentez est cachée aux yeux de tous, on sent la vie reprendre ses droits et vous faire aller de lavant. Cest égoïste de ma part que de vouloir tout savoir mais je suis un être égoïste Marquise et de la pire espèce, jose lavouer sans honte aujourdhui surtout lorsquil sagit de vous.
Vous savez Marie, nos échanges sont tout aussi importants pour moi quils le sont pour vous. Vous avez une place particulière dans ma vie. Ne men demandez pas plus, je ne saurais vous répondre autrement mais ce lien qui me rattache à vous, vous lire et vous faire part de ce que je vis est devenu une nécessité comme le simple fait de respirer. Et vous voyez, je vous le dis sans détour parce quavec vous jai besoin dêtre sincère et franc. Ma vie a tellement été jalonnée de mensonges que jai fini par perdre une partie de moi au milieu de ces menteries et de croire à lillusoire quon moffrait chaque jour Mais Marquise, ce nest pas ça la vie Je lai compris en recouvrant la mémoire et surtout au fur et à mesure que mes mots sont venus courir sur les vélins que je vous ai envoyé. A votre contact, même lointain, jose dire haut et fort que je me bonifie. Alors Marie, pour rien au monde je ne cesserais de vous écrire ou même dêtre à vos côtés
Et en parlant dêtre à vos côtés, ainsi vous moffrez vos écuries ? Mais quelle gentillesse dont vous faites preuve. Moi qui ai toujours rêvé dinvestir ce genre de lieu, me voilà servis ! Mais je suis heureux de voir que vous me préparez donc une place à la belle étoile ainsi je pourrais sortir quand bon me semblera au cours de la nuit afin dadmirer les étoiles Les étoiles Marie, pour un marin il ny a rien de plus important. Lorsquen mer vous devez tracer votre chemin cest vers elle que vous vous tournez. Elles sont là, à vous observer autant que vous le faites, montrant la voie qui est vôtre Parfois je mimagine quelles mindiquent le chemin de ma vie Dites-moi Marie, les étoiles que lon voit depuis votre île de Groe sont-elles aussi lumineuses que celles qui brillent dans vos yeux ? Si tel est le cas, je sais déjà que je ne repartirais pas pour mon Italie natale Méfiez-vous Marquise, vous risquez de vous attacher le cur dun italien à vie mais êtes-vous prête à en subir les conséquences
Pardonnez-moi ma tendre marquise, je ne devrais pas vous parler ainsi. Je suis avant tout votre ami même si parfois mes rêveries mentrainent sur des chemins inavouables Et si je me permettais non je me permets, votre fiancé à bien de la chance de vous avoir à ses côtés
A Marie, me voilà nostalgique. Ces derniers temps sont pour moi dur à vivre. Je me sens lâme en peine et mon humeur sen ressent. Ma solitude me pèse et jai beau être accompagné, je ne me suis jamais senti aussi seul de ma vie. Mais sans doute est-ce là un tribut que je dois payer pour avoir mené une vie de débauche jusquà maintenant Ceci dit, pour reprendre le fil de nos écrits, je suis ravi que votre fiancé vienne vous rejoindre prochainement et je serais dautant plus heureux de faire sa connaissance. Depuis le temps que vous me parlez de lui, jai presque limpression de le connaitre un peu
Chère Marquise, je vais devoir vous laisser. Nous reprenons la route dans quelques heures, il faut me reposer un peu si je ne veux pas tomber de cheval avant darriver sur vos terres. Plus que quelques jours ma belle Bretonne et je pourrais enfin plonger mon regard dans vos prunelles et y lire tout ce que vous ne me dites point !
Avec toute ma sincérité.
Faict en pleine campagne,
Le onzième jour de mai de lan de grasce mil quatre cents soixante.
A vous Marie de Kermorial,
Ma douce Bretonne,
Enfin ce vélin qui mapporte quelques nouvelles de vous. Jen ai rêvé si souvent ces derniers jours Marie, si vous saviez Besoin de connaitre votre humeur, besoin de savoir si votre moral remontait même si ce nétait que légèrement, besoin de voir que vous aviez des projets et ce que je lis aujourdhui me rassure et mapaise. Même si la douleur que vous ressentez est cachée aux yeux de tous, on sent la vie reprendre ses droits et vous faire aller de lavant. Cest égoïste de ma part que de vouloir tout savoir mais je suis un être égoïste Marquise et de la pire espèce, jose lavouer sans honte aujourdhui surtout lorsquil sagit de vous.
Vous savez Marie, nos échanges sont tout aussi importants pour moi quils le sont pour vous. Vous avez une place particulière dans ma vie. Ne men demandez pas plus, je ne saurais vous répondre autrement mais ce lien qui me rattache à vous, vous lire et vous faire part de ce que je vis est devenu une nécessité comme le simple fait de respirer. Et vous voyez, je vous le dis sans détour parce quavec vous jai besoin dêtre sincère et franc. Ma vie a tellement été jalonnée de mensonges que jai fini par perdre une partie de moi au milieu de ces menteries et de croire à lillusoire quon moffrait chaque jour Mais Marquise, ce nest pas ça la vie Je lai compris en recouvrant la mémoire et surtout au fur et à mesure que mes mots sont venus courir sur les vélins que je vous ai envoyé. A votre contact, même lointain, jose dire haut et fort que je me bonifie. Alors Marie, pour rien au monde je ne cesserais de vous écrire ou même dêtre à vos côtés
Et en parlant dêtre à vos côtés, ainsi vous moffrez vos écuries ? Mais quelle gentillesse dont vous faites preuve. Moi qui ai toujours rêvé dinvestir ce genre de lieu, me voilà servis ! Mais je suis heureux de voir que vous me préparez donc une place à la belle étoile ainsi je pourrais sortir quand bon me semblera au cours de la nuit afin dadmirer les étoiles Les étoiles Marie, pour un marin il ny a rien de plus important. Lorsquen mer vous devez tracer votre chemin cest vers elle que vous vous tournez. Elles sont là, à vous observer autant que vous le faites, montrant la voie qui est vôtre Parfois je mimagine quelles mindiquent le chemin de ma vie Dites-moi Marie, les étoiles que lon voit depuis votre île de Groe sont-elles aussi lumineuses que celles qui brillent dans vos yeux ? Si tel est le cas, je sais déjà que je ne repartirais pas pour mon Italie natale Méfiez-vous Marquise, vous risquez de vous attacher le cur dun italien à vie mais êtes-vous prête à en subir les conséquences
Pardonnez-moi ma tendre marquise, je ne devrais pas vous parler ainsi. Je suis avant tout votre ami même si parfois mes rêveries mentrainent sur des chemins inavouables Et si je me permettais non je me permets, votre fiancé à bien de la chance de vous avoir à ses côtés
A Marie, me voilà nostalgique. Ces derniers temps sont pour moi dur à vivre. Je me sens lâme en peine et mon humeur sen ressent. Ma solitude me pèse et jai beau être accompagné, je ne me suis jamais senti aussi seul de ma vie. Mais sans doute est-ce là un tribut que je dois payer pour avoir mené une vie de débauche jusquà maintenant Ceci dit, pour reprendre le fil de nos écrits, je suis ravi que votre fiancé vienne vous rejoindre prochainement et je serais dautant plus heureux de faire sa connaissance. Depuis le temps que vous me parlez de lui, jai presque limpression de le connaitre un peu
Chère Marquise, je vais devoir vous laisser. Nous reprenons la route dans quelques heures, il faut me reposer un peu si je ne veux pas tomber de cheval avant darriver sur vos terres. Plus que quelques jours ma belle Bretonne et je pourrais enfin plonger mon regard dans vos prunelles et y lire tout ce que vous ne me dites point !
Avec toute ma sincérité.
Faict en pleine campagne,
Le onzième jour de mai de lan de grasce mil quatre cents soixante.
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