Scopolie
Que certains se roulent et s'amusent dans leur erreur comme des cochons dans la boue, au fond, peu m'importe. Ils iront dans l'Enfer Lunaire et serviront de divertissement aux démons. Ce qui me dérange, c'est lorsque ces pommes pourries contaminent le panier : tous ces idiots, tous ces hérétiques, ils fragilisent l'autorité de lÉglise et éloignent notre royaume de la cité idéale. La première solution serait alors de les exclure de nos villages, mais ces animaux redevenus plus sauvages qu'auparavant nous causeraient d'avantage de tort, de même qu'ils se rebelleraient si on les tuait. Pour autant, les laisser libre d'agir est nuisible aux gens pensants qui perdent leur temps à les raisonner. Ainsi, il faut faire taire les idiots qui parlent trop et exploiter les plus silencieux comme du bétail.
Sorianne n'échappait pas à la règle. Elle m'était utile à divers tâche, mais aussi agaçante à chacune de ses contestations. A chaque opposition, je découvre que ce sont les fondements mêmes de son esprit qui sont corrompus par la bêtise. La contraindre à agir de la bonne façon, à défaut de la convaincre de le faire, n'apportant pas les effets escomptés, j'avais pris la décision, ne pouvant me résoudre à me débarrasser d'elle, d'amoindrir son âme pour mieux l'asservir aux desseins du Très-Haut. Les plantes pourraient sûrement m'y aider vu tout ce que les sorcières arrivent à faire avec, je partais donc consulter un spécialiste.
Je serai de retour ce soir.
La phrase est lâchée mollement. Je ne prends même plus la peine de glisser une menace dessous en représailles de si elle fait quoi que ce soit de répréhensible durant mon absence car je sais que cela l'encouragerait, au contraire. Je sais aussi que cela la ravit que je parte. Si elle savait ce que je lui réserve pour ce soir, elle déchanterait bien vite.
Marchant dans les ruelles de la ville au rythme régulier de ma crosse qui s'abat sur le sol, j'observais les boutiques et autres étalages, en découvrant certains que je n'avais jamais remarqué. Ce poissonnier là m'a l'air louche, peut-être aurait-il une huile de fruit de mer qui pourrait m'aider à arriver à mes fins ? Et cette vieille femme aux cheveux gris qui mendie, elle n'a pas une vieille recette de grand-mère ? Le mieux est encore de demander son chemin. J'entre dans une taverne pas très éclairée et dont le plancher moisi grince sous mon maigre poids. Les habitués me regardent, moi pas. Je vais directement vers le tavernier, me penchant sur le comptoir pour lui parler.
J'ai besoin des services d'un apothicaire, demandais-je en glissant trois pièces brillantes sur le bois noirci.
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Sorianne n'échappait pas à la règle. Elle m'était utile à divers tâche, mais aussi agaçante à chacune de ses contestations. A chaque opposition, je découvre que ce sont les fondements mêmes de son esprit qui sont corrompus par la bêtise. La contraindre à agir de la bonne façon, à défaut de la convaincre de le faire, n'apportant pas les effets escomptés, j'avais pris la décision, ne pouvant me résoudre à me débarrasser d'elle, d'amoindrir son âme pour mieux l'asservir aux desseins du Très-Haut. Les plantes pourraient sûrement m'y aider vu tout ce que les sorcières arrivent à faire avec, je partais donc consulter un spécialiste.
Je serai de retour ce soir.
La phrase est lâchée mollement. Je ne prends même plus la peine de glisser une menace dessous en représailles de si elle fait quoi que ce soit de répréhensible durant mon absence car je sais que cela l'encouragerait, au contraire. Je sais aussi que cela la ravit que je parte. Si elle savait ce que je lui réserve pour ce soir, elle déchanterait bien vite.
Marchant dans les ruelles de la ville au rythme régulier de ma crosse qui s'abat sur le sol, j'observais les boutiques et autres étalages, en découvrant certains que je n'avais jamais remarqué. Ce poissonnier là m'a l'air louche, peut-être aurait-il une huile de fruit de mer qui pourrait m'aider à arriver à mes fins ? Et cette vieille femme aux cheveux gris qui mendie, elle n'a pas une vieille recette de grand-mère ? Le mieux est encore de demander son chemin. J'entre dans une taverne pas très éclairée et dont le plancher moisi grince sous mon maigre poids. Les habitués me regardent, moi pas. Je vais directement vers le tavernier, me penchant sur le comptoir pour lui parler.
J'ai besoin des services d'un apothicaire, demandais-je en glissant trois pièces brillantes sur le bois noirci.
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