Ellya
Il aurait été digne dintituler ce chapitre palpitant de vie « Sergent Mucius à la recherche du mouton perdu ». Un fouet à la taille, un chapeau enfoncé sur son crâne, sur une chanson trépidante (jouée au luth, évidemment), il aurait sauvé, la veuve et lorphelin. Moutons. Restons dans le sujet !
Hélas, hélas, le sergent Mucius navait de Mucius que le nom, comme lavait plus ou moins compris la nonnette et le lui avait confirmé le fameux non-sergent.
Tout avait commencé un soir davril tandis quà la lueur de deux chandeliers et à lombre de trois pichets de bière avaient discuté filleule et marraine.
Diia. Je tassure, ma chère marraine, durant ses leçons, il a fait montre dun savoir hors-norme !
Ellya. Tu crois que je devrais laisser cinq minutes de mon discours pour Saint Etienne lors de lintronisation dAlfonse ?
Diia. Il savait tout. TOUT. Et il a contourné chaque piège.
Ellya. Mhm non, restons concentrés sur Sainte Illinda. Je prierai ce soir pour Etienne, tout ira bien.
Diia. Mieux, il a su réciter par cur le
Ellya. Oui! Je parlerai avec mon cur, oui, bien évidemment.
Diia. Le crime ne restera pas impuni avec quelquun comme lui à mes côtés ! Tu verras, tu verras !
Ellya. Non, Alfonse restera derrière moi. Chaque chose en son temps. On ne peut pas voir la bénédiction et lextrême onction en même temps !
Diia. MUHAHAHA ! Nous serons célèèèèèbres !
Ellya. Hein ? Quoi ?
Diia. Mucius et moi !
Lintronisation promettait dêtre formidable ! Tout était prêt, la Prieure y avait veillé.
Mais voilà Ce pluvieux matin davril, lhumeur joyeuse avait laissé place à une crainte sans nom. Que découvrit-elle en se rendant à sa bergerie ? Trois moutons ! Trois ! Et non quatre ! Le dodu, le maigre, le normal. Il manquait le petit dernier: le décharné.
Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, avait-elle hurlé, courant vers ses chers petits.
Blanc IV avait disparu. Volé. Kidnappé ! Et peut-être était-il sous le joug daffreux supplices sur lheure. Le nom de Mucius lui était alors automatiquement revenu en mémoire.
Et cest ainsi quils avaient convenu dun rendez-vous ultra secret à la nuit tombée. Ni une, ni deux, elle avait revêtu sa robe de bure mauve et une cape grise (la tenue habituelle des Cisterciens du Rivet, en fait) : dis-crè-tion était le mot dordre. Elle sétait ensuite rendue en taverne pour rassurer ses ouailles chéries : « Jai un rendez-vous mais je ne rentrerai pas trop tard ! ». Puis elle avait prié, prié, prié et hop, à côté de son 'cheval' (personne navait jamais daigné lui apprendre à monter dessus ; y rester, encore, elle savait faire, mais monter ? Ce bougre de quatre-pattes avançait dès lors quelle osait lever une jambe, un comble !) elle sétait rendue dans la vieille grange abandonnée connue de tout un chacun.
Si elle avait su, elle aurait fait le pigeon pour annoncer à son sauveur qu'elle venait d'arriver: elle l'imaginait l'épier, du haut de cet arbre ou dans le fond de ce puits.
Hiiii Haaaaan.
Chut!
Maudit canasson. S'il brayait si fort, comment pourrait-elle entendre le mot de passe secret à la faveur de la nuit?
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Hélas, hélas, le sergent Mucius navait de Mucius que le nom, comme lavait plus ou moins compris la nonnette et le lui avait confirmé le fameux non-sergent.
Tout avait commencé un soir davril tandis quà la lueur de deux chandeliers et à lombre de trois pichets de bière avaient discuté filleule et marraine.
Diia. Je tassure, ma chère marraine, durant ses leçons, il a fait montre dun savoir hors-norme !
Ellya. Tu crois que je devrais laisser cinq minutes de mon discours pour Saint Etienne lors de lintronisation dAlfonse ?
Diia. Il savait tout. TOUT. Et il a contourné chaque piège.
Ellya. Mhm non, restons concentrés sur Sainte Illinda. Je prierai ce soir pour Etienne, tout ira bien.
Diia. Mieux, il a su réciter par cur le
Ellya. Oui! Je parlerai avec mon cur, oui, bien évidemment.
Diia. Le crime ne restera pas impuni avec quelquun comme lui à mes côtés ! Tu verras, tu verras !
Ellya. Non, Alfonse restera derrière moi. Chaque chose en son temps. On ne peut pas voir la bénédiction et lextrême onction en même temps !
Diia. MUHAHAHA ! Nous serons célèèèèèbres !
Ellya. Hein ? Quoi ?
Diia. Mucius et moi !
Lintronisation promettait dêtre formidable ! Tout était prêt, la Prieure y avait veillé.
Mais voilà Ce pluvieux matin davril, lhumeur joyeuse avait laissé place à une crainte sans nom. Que découvrit-elle en se rendant à sa bergerie ? Trois moutons ! Trois ! Et non quatre ! Le dodu, le maigre, le normal. Il manquait le petit dernier: le décharné.
Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, avait-elle hurlé, courant vers ses chers petits.
Blanc IV avait disparu. Volé. Kidnappé ! Et peut-être était-il sous le joug daffreux supplices sur lheure. Le nom de Mucius lui était alors automatiquement revenu en mémoire.
Et cest ainsi quils avaient convenu dun rendez-vous ultra secret à la nuit tombée. Ni une, ni deux, elle avait revêtu sa robe de bure mauve et une cape grise (la tenue habituelle des Cisterciens du Rivet, en fait) : dis-crè-tion était le mot dordre. Elle sétait ensuite rendue en taverne pour rassurer ses ouailles chéries : « Jai un rendez-vous mais je ne rentrerai pas trop tard ! ». Puis elle avait prié, prié, prié et hop, à côté de son 'cheval' (personne navait jamais daigné lui apprendre à monter dessus ; y rester, encore, elle savait faire, mais monter ? Ce bougre de quatre-pattes avançait dès lors quelle osait lever une jambe, un comble !) elle sétait rendue dans la vieille grange abandonnée connue de tout un chacun.
Si elle avait su, elle aurait fait le pigeon pour annoncer à son sauveur qu'elle venait d'arriver: elle l'imaginait l'épier, du haut de cet arbre ou dans le fond de ce puits.
Hiiii Haaaaan.
Chut!
Maudit canasson. S'il brayait si fort, comment pourrait-elle entendre le mot de passe secret à la faveur de la nuit?
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