Gen
Gen, qui était sur le point de prendre une retraite bien mérité, avait été endurcit par ses quelques semaines de service à la Maréchaussée. Il y avait appris à se battre, et avait sué sang et larmes pour le bien du comté au dépend de sa propre personne. Depuis quelques jours, il s'était rendu compte en de moultes occasions qu'il avait délaissé certains apprentissages basiques nécessaires au quotidien et il était à présent sur le point de relever son plus grand défit: faire une salade !
Oui... La cuisine était loin d'être son fort, et il avait aujourd'hui rendez-vous avec Emeline qui s'était proposée pour lui apprendre quelques plats.
A cette occasion, il s'était levé plus tôt que dhabitude pour aller au marché récupérer les quelques ingrédients dont il pensait avoir besoin: betteraves, carottes, salades, oignons, pains et autres. Le seul achat de ces ingrédients suffit à le rendre inquiet. Il avait appris à tailler les brigands, mais point les légumes qu'il avait pour habitude de manger tel quel.
Un fois ses courses terminées, il retourna à sa chaumière afin de préparer une table de travail. Il sorti d'une armoire un couteau qu'il déposa sur sa table, alla chercher un seau qu'il emplit d'eau afin d'y déposer ses achats.
Espérant ne pas mal faire, il commença à éplucher les légumes un à un avec son couteau, lame vers le bas, avec, il faut le dire, une certaine maladresse, en attendant l'arrivée de son invitée...
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"Un Homme de bien peut tomber mais il ne plie pas"
Gen
Toujours concentré sur son uvre, Gen ne remarqua pas l'arrivée d'Emeline jusqu'à ce que celle-ci se manifeste. ''Je suis dans la cuisine, j'ai engagé le combat avec une carotte !'' répondit-il à sa première intervention, remarquant que la jeune femme était entrée directement, sans attendre devant la porte qu'il vint lui ouvrir, chose qu'il appréciait. Que ce fut parce qu'elle était à l'aise avec lui ou parce qu'elle gagnait en assurance, cette initiative lui avait donné une deuxième bonne raison d'adresser à l'enfant un sourire de satisfaction.
Emeline se rapprocha alors timidement pour le rejoindre dans la cuisine, vérifiant d'abord le contenu du seau avant de lui indiquer la marche à suivre. Petit baiser sur le front avant de lui répondre:
Merci d'être venue ! Est-ce que ça suffira pour la salade ? Il y a un grand bol en bois dans l'armoire juste à côté de la table, si vous pouviez le prendre...?
C'est vrai que jusque là, ce n'est pas bien difficile ! Mais je ne baisse pas ma garde, il ne faut jamais sous-estimer un adversaire aux aboies et ces légumes pourraient déjà être en train de préparer leur revanche !
Prenant la carotte qu'il venait tout juste de terminer d'éplucher à deux mains, il lagita dans tous les sens comme pour montrer qu'elle se débattait encore. "Oh... Ola ! Olala ! Vous voyez, c'est teigneux une carotte !" dit-il alors avant de donner un bon coup de couteau à la rebelle pour la couper en deux sur la table de travail et mettre fin à sa comédie qui, il l'espérait, aurait amusé Emeline. Petit sourire de contentement à sa bêtise avant de continuer:
Donc je continue de tout éplucher, de tout couper en morceaux et on a plus qu'à mélanger ? Par besoin de faire cuir les légumes avec de l'eau bouillante, d'y ajouter quelques épices ou... De les tremper dans du jus de viande ?
Oui, Gen s'était renseigné avant l'arrivé d'Emeline sur les différentes façons dont on pouvait préparer des légumes pour la surprendre, et il avait appris que le goût pouvait être modifié par ces quelques procédés.
Quelques instants de silence avant de réaliser, puis reprenant:
Ah oui, en parlant de viande ! Je suis allé nous préparer deux beaux morceaux dans ma boucherie tout à l'heure ! J'espère que vous aimez la viande de cochon parce que je n'avais que ça sous la main... !
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"Un Homme de bien peut tomber mais il ne plie pas"
Gen
Emeline semblait passer un bon moment en compagnie de Gen qui en avait le cur empli de joie et de satisfaction. Cependant, ce sentiment de plénitude fut vite remplacé par une certaine inquiétude. Emeline venait en effet de lui rappeler son piètre niveau en cuisine: sauce au vin et aux épices ? Il n'en avait pas entendu parler dans ses ouvrages. ''Comment fait-on ça...?'' s'interrogea-t-il, craintif qu'elle ne lui demande de la faire. Finalement, voyant que celle-ci se chargeait elle-même de la préparer, rassuré, il jeta quelques coups dil discrets sur la façon dont elle faisait ladite sauce afin d'être un jour, peut-être, capable de la reproduire.
Une fois terminée, Emeline s'attaqua à la découpe des quelques légumes restant, demandant à Gen de s'occuper de tailler un oignon. Un oignon...? Gen avait entendu parler des effets de ce légume sur le moral: celui-ci semblait en effet avoir la particularité de rendre triste. Voyant Emeline rechigner à s'en occuper, il n'opposa aucune résistance à sa demande, bien que craintif. Mais laisser sa Emeline être exposée au chagrin ? Hors de question ! C'est donc avec une détermination double qu'il s'attaqua à cette nouvelle tâche.
Cependant, les quelques coups de couteau qu'il donna dans le légume pour en faire des morceaux suffirent à lui apporter la confirmation des rumeurs qu'il avait entendu. Sentant les larmes lui monter aux yeux, il s'isola quelque instant, prétextant:
Snif... Je vais aller chercher les... snirf ! Les morceaux de porc maintenant... !
Il ne voulait pas qu'Emeline le voit dans cet état. C'était déjà arrivé une fois à vrai dire, pour une histoire de mauvais mélange, mais point en cuisine, et il ne voulait plus que ça se reproduise. Il quitta alors la pièce pour aller dans la réserve ou toutes sortes de nourriture, principalement du maïs et de la viande, était entreposées, afin de sécher ses larmes... Et de récupérer lesdits morceaux, pour rester crédible ! C'est donc 5 minutes plus tard qu'il revint, les bras plus chargés que ce qu'il avait annoncé.
J'ai pris de quoi prendre des notes aussi, pour ne pas oublier ce que vous m'avez appris jusque là !
Termina-t-il un sourire aux lèvres, témoin d'une joie vite retrouvée, avant de récupérer tout ce qui avait été soigneusement coupé par les soins de la petite équipe afin de le mettre dans le bol en bois qu'Emeline avait récupéré sur l'étagère quelques instants plus tôt. Puis il s'attela à allumer un feu dans sa cheminée, afin de suivre les instructions de sa jeune invitée et d'y mettre, traversés par une broche, les deux morceaux de viande qui viendraient compléter leur repas.
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"Un Homme de bien peut tomber mais il ne plie pas"
Gen
Alors que Gen terminait de prendre en note tout ce qu'il avait appris aujourd'hui, pendant que la viande finissait de griller sur le feu, Emeline lui fit la démonstration de sa satisfaction en un cri de joie aussi spontané qu'amusant. Tout aussi content qu'elle d'avoir réussit à faire, si ce n'est un bon repas, un repas, Gen lui répondit alors, un grand sourire aux lèvres:
Héhé ! Il n'y a qu'un moyen de le savoir !
Puis, voyant l'initiative de l'enfant qui lui offrait un aperçut de leur, on l'espère pour leur estomac, chef d'oeuvre, Gen ne pu se retenir de rire. Il appréciait le geste, et la symbolique derrière consistant à dire qu'ils se nourrissaient l'un l'autre, et l'un de l'autre. Ouvrant alors une grande bouche afin de laisser à Emeline le soin d'y déposer la feuille de salade carottée, restant immobile quelques instants pour lui laisser le temps de l'approcher jusqu'à ses lèvres, Gen, d'un coup, se saisit de la main de l'enfant, usant des siennes, avant de se jeter sur celle-ci, nomettant pas de lui mordiller légèrement le bout des doigts en même temps qu'il se délectait de son met, imitait au passage le bruit d'un ogre savourant son repas:
Graaaaaaaaaaaah !!
Souriant, amusé de sa propre bêtise... oui, c'était une habitude... Il mâcha doucement le duo feuille de salade-carotte, avant de prendre quelques instants sa promise dans les bras pour la remercier de ce bon moment qu'il passait. Puis il se recula pour inviter Emeline, d'un geste galant de la main, à prendre place à table ou le nécessaire pour manger était déjà posé, et alla chercher les deux morceaux de viande qui avaient fini de cuir, pour en faire glisser un premier de la broche à l'assiette de son hôte, et un second dans la sienne.
Joignant les main, le regard plongé dans l'azur des yeux d'Emeline, il termina en souriant:
Bon appétit ma tendre, et mille merci pour ce bon moment que vous m'avez fait passer !
Pour commencer alors ce premier repas, d'une longue série d'autres, fait par la petite équipe et qui savérait être une surprise pour les papilles...
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