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[RP FERME] Quand la Confiance...devient un pélerinage.

Eliane_
"Dis…Tu veux être mon Ami ?"

Saumur…Encore. Les journées passent et Eliane commence à se retrouver. Un besoin qui l’habite, celui de se poser, de se rapprocher des autres. L’abandon conduit souvent à un sentiment de perdition, d’égarement et d’isolement volontaire. Mais, passant justement, outre ce désir de misanthropie, faisant encore naïvement ou courageusement confiance aux hommes, elle prit le risque de se confier.
A son rythme, elle laissa couler les mots sur le vélin.
A son rythme, elle accorda à un homme un peu d’intérêt et un peu de son temps.
Dante avait laissé derrière lui, le souvenir agréable d’une étreinte rassurante et d’une épaule sur laquelle il était bon de se reposer et de pleurer de temps à autre. Un souvenir agréable, le seul qui persiste, le seul qui ne l’indiffère pas.

La blonde sait que les gens la pensent totalement invertie, elle l’avoue l’être d’ailleurs. Et pourtant, au fond de son être, la blonde sait que son frère a su la troubler, qu’il a su lui donner goût à ce corps.
Mais voilà…Elle ne les consomme pas à outrance comme le fait avec les femmes. Elle n’a simplement plus confiance. Et c’est par ailleurs cette foi qu’elle cherche à retrouver. Eliane ne cherche pas un amant, ne cherche pas le plaisir…
Son désir est autre, il est une base vitale…Un ami au masculin.

Cela faisait quelques jours qu’ils échangeaient des pigeons. Les mots d’Eliane coulaient plutôt facilement, au gré de son envie. Cet homme est "François", enfin…C’était un nom comme un autre, un nom qui n’est même pas le sien à vrai dire mais qu’importe. Il était simple, franc et apaisant. Ce fut ce dernier ressenti, qui la fit poser son dévolu sur lui plutôt qu’un autre. Une imprudence ? Seul le destin lui dira.

Ce soir, elle sait qu’il est de passage dans la ville et elle s’était préparée en conséquence. Une robe simple et une chevelure brossée et attachée en chignon artistique dont une seule mèche venait à effleurer son visage.
Elle dépose un baiser sur le front de Naelys et la laisse se reposer. D’un geste protecteur, elle tire le drap et recouvre ses formes.
Eliane l’avait prévenue de sa sortie de manière à ce qu’elle ne s’inquiète pas et qu’elle puisse se reposer l’esprit léger. La besace est mise en bandoulière et elle esquisse un dernier sourire à sa servante avant de refermer la porte de l’auberge derrière elle.

Les ruelles sont traversées en direction du port.
Il n’y a pas grand monde dehors, les gens sont tous regroupés dans ces tavernes plutôt accueillantes. Saumur est effectivement une ville active, peut être car il n’y a que des pécheurs pour l’habiter.
Elle continue sa progression, croisant quelques habitants ci et là, qui s’aventurent tout comme elle dans la nuit qui peu à peu s’installe.
L’odeur si caractéristique du port, de la mer, se heurte à son odorat et l’invite à presser le pas. Contre toute attente, l’ambiance est calme, placide. Il n’y que le bruit des remous, le bruit de ses coques qui se heurtent en douceur pour la bercer. L’agitation est loin, concentrée dans cette taverne près du port où les pêcheurs se retrouvent et où ils profitent des cuisses de certaines putains.
Eliane inspire cet air marin, cet air iodé et le souffle s’échappe entre ses lèvres. Les yeux se ferment un court instant pour savourer le moment. Un plaisir simple.

François ne devrait plus tarder…Une certitude ? Non…à son stade, c’est plus un souhait qu’elle espère voir se réaliser…Elle désire pourtant refaire totalement confiance aux mâles, mais quand pour un simple rendez-vous, pour un simple moment entre connaissance, le doute s’installe, elle réalise que le chemin est long…
Un mauvais coup du sort où depuis sa naissance, les mâles n’ont été assimilés qu’à la souffrance et la violence…
"L’Espoir peut rendre un homme fou"…Alors soit…Elle assume fièrement cette Folie à venir.

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Vahanian
    La seule règle, c'est la confiance…
    C'est un jeu intéressant.
    Mais il faut être deux pour y jouer !*




Vahanian, qui à l’occasion se nommait également « Jule », « Thom » ou « François » était, vous l’aurez compris, un homme. Ce dernier avait comme tout un chacun des défauts et des qualités, qui parfois d’ailleurs se juxtaposaient. Ces jours-ci, il avait répondu à « la blondasse » comme disait une certaine personne. Le problème c’est qu’Eliane répondait toujours. Forcément il répondait donc aussi. Tant et si bien qu’il commença à penser que sa manie de brûler les missives une fois qu’on y avait répondu était un bon moyen de ne pas finir, à terme, noyé sous le vélin accumulé.

Vous vous demanderez donc « attendez, il va voir une personne dont il se fiche totalement ? ». Comme vous résumeriez là la chose ! Les relations du brun ne sont pas simples. Premièrement parler à une blonde n’est pas dans ses actions de prédilection – avez-vous déjà entendu parler de ses théories capillaires ? Non ? Cela viendra en son temps... Deuxièmement les premières fois qu’il lui a parlé, il pensait ne jamais la revoir et elle recelait tout simplement un intérêt suffisant pour une journée ou deux passées en taverne avec elle.

Mais, finalement, « la blondasse » ne tiendrait-elle pas en elle quelques mystères intéressants à résoudre ? Car certes il ne pourrait la résumer à ça, mais n’est-ce pas un bon début ? Certes, il ne lui avait pas dit son nom, mais cela il le réservait à la Collection, et ce n’était pas des paroles en l’air. Evidemment elle n’était pas aussi scintillante à ses yeux que pouvait l’être Lonie. Evidemment elle n’était pas aussi attendrissante que pouvait l’être Hénora. Mais quelle drôle d’idée aurait-il eu de les comparer !

Eliane avait pour elle la franchise, l’absence totale apparente de tabous, une jolie plume, de l’humour et des sujets sur lesquels causer qui vous empêchaient de vous ennuyer. Alors malgré sa blondeur, ils continuaient à échanger des piafs. Tant et si bien qu’il avait finit par lui dire que si un jour il venait dans la même ville qu’elle, il passerait bien sûr la saluer. Et Vahanian a pour habitude de faire ce qu’il dit et de dire ce qu’il compte effectivement faire.

Ce soir là, donc, les deux échangeurs de pigeons se retrouvaient dans la même ville : Saumur. Le brun n’aimait pas des masses. Mais elle avait le mérite d’être animée et d’être sur sa route. Ce qu’il fit avant de se rendre au port importe peu dans notre histoire, aussi passerons nous cela sous silence. Nous commençons donc dans la rue. Cheveux noués en queue de guerrier – non pas pour se la péter mais parce que lorsqu’il y a du vent c’est plus pratique pour avancer et pour y voir, or tout le monde sait que les bords de mer sont fort venteux – et vêtements toujours identiques à l’habitude, il pressait le pas, pour ralentir peu à peu au fur et à mesure qu’il se rapprochait des quais. Le bruit de l’eau… Il se remémora brièvement une promenade qu’il garderait probablement à jamais dans ses souvenirs, puis secoua la tête, s’il se perdait encore dans ses propres pensées, surtout celles-ci, il allait être en retard, et pas qu’un peu.

Finalement, arrivé au lieu de rendez-vous, il la repéra d’assez loin. Sa chevelure, bien que retenue dans un chignon expert, semblait refléter la moindre étincelle de lumière. Une silhouette belle et bien féminine, entourée d’une robe qui ne paraissait pas trop encombrée de froufrous. Oui, même de loin il avait fait la conclusion : c’était Eliane, qui n’avait probablement pour seul défaut physique que sa blondeur. A quelques pas d’elle, il esquissa un sourire dissimulé dans l’ombre de la nuit puis la salua.

- 'Soir, l’Espoir.

Oui, Vahanian aimait les rimes, les rappels, les détails.


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*Phrase tirée de la série Fringe
Eliane_
"Improviser c'est...Bah, c'est pas gagné"

Elle rattrape la mèche volage qui soufflée par le vent, n’a de cesse de barrer son visage et sa vue. Un geste délicat qui invite cette dernière à se glisser derrière l’oreille.
Seule, elle respire cet air et savoure ce vide qui s’installe dans son esprit. Pas d’herbes pour obtenir cette tranquillité, non, c’est quelque chose de plus sain qui envahit ses poumons cette fois.
Eliane en oublie presque le temps qui passe et c’est cette voix qui la sort de ce silence. C'est une voix masculine, un rappel à ce qu’elle est, à ce qu’elle n’a de cesse de faire : Espérer. C'est la voix de François.
Doucement, elle se retourne, légèrement soulagée de le savoir présent et c'est un sourire qui se dessine au bord de ses lèvres. La soirée commence.
Naturellement, elle se rapproche de lui et vient déposer un baiser sur sa joue. Première fois qu’elle osait une approche aussi directe, aussi tactile envers lui. Mais qu’importe…Le geste fut doux et surtout spontané. Au diable le baise main des nobliaux…vivons les joies du baise joue des roturiers.

Buonasera, le Sans-Nom.*Bonsoir
Vil démon ? Non, il est juste innommable…et la réplique, simplement taquine.
Comment allez-vous ? Bonne route ?

Ses iris se portent alors naturellement sur lui, comme pour vérifier par elle-même l’authenticité de ses paroles. Elle s’écarte même d’un pas, pour une vue d’ensemble. Cette attention envers lui est plutôt sincère et flatteuse, même si elle reste contrôlée. S’inquiéter pour lui ? Peut-être, même si cela est encore prématuré.

Puis finalement, son regard le quitte un court instant pour chercher un possible endroit où ils pourraient se poser et converser en toute tranquillité. Son attention se porte alors sur ce banc à quelques pas.
Elle s’avance donc et engage le pas. Maîtresse d’elle-même et ce malgré sa maladresse.
Son fessier se pose et sa main vient d’un signe assez précis, l’inviter à en faire de même. Dans sa besace, elle a prévu au moins une bouteille, histoire d’alléger l’esprit sans pour autant atteindre l’ivresse.
Un verre partagé près du port.
Un verre d’Italie au plein cœur de Saumur.
Le verre de l'amitié ? A voir.

J’ai pris le temps de lire votre missive avant de vous rejoindre…Et j’avoue que vos mots ont su me plaire…Simples et sincères. Mais sachez que chacun de nous, porte plus ou moins des cicatrices qui finalement servent de leçons…Et puis, vous avez l’avantage vous, que sur un mâle cela soit plus…mystérieux et viril que sur une femme…Quoique sur vous…Je ne saurai dire s’il s’agit vraiment d’un charme en plus…
Sourire taquin en coin, léger ricanement pour briser le silence et ce même si le sujet est sensible à ses yeux.
Elle en sait quelque chose sur les cicatrices de l’âme et du corps, se demandant parfois comment elle arrivait à plaire autant de femmes avec un corps aussi marqué. Peut-être que finalement cela à un charme à part…Le seul inconvénient reste cette question habituelle… "Qu’est-ce ?" Et à laquelle, lassée, elle ne répondait plus.

Merci d’être venu, en tout cas François…Vous avez une idée pour la soirée ?...J’ai juste pris la bouteille de Chianti..

Oui, Eliane n’était pas très douée pour improviser des soirées "amicales" en tête en tête. En général avec les femmes c’était plus facile et pour cause, cela finissait souvent en un échange d’herbes et de ragots...Mais là…

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Vahanian
    Euhhh, vous êtes sûrs là ? Non mais... Vraiment sûrs ? Aller, on la refait ! Non ?




Après qu’elle se soit retournée, tout sourire, le brun récolta un baiser sur la joue droite – soyons précis. Bien que surpris, il ne bougea pas et laissa faire. Sans qu’il ne sache expliquer pourquoi, cette attention pourtant si simple, des lèvres qui se posent brièvement sur un bout de chair neutre, lui fit une étrange impression. Cela le renvoya immédiatement à un moment de retrouvailles en taverne, pour le ramener directement à la réalité ensuite avec la première prise de parole de la blonde et un réflexe idiot :

- A vos souhaits.

Comment ça c’était de l’italien ? Mais il ne parle que françois le « François ». « Sans-Nom », le brun esquisse un sourire, elle n’est pas la première à lui donner de ce surnom mais il l’amuse tout de même. Puis une question suivie par une observation en détail, de pied en cap. Il sourit intérieurement.

- Com’vous pouvez l’constater j’suis entier. Et j’vais plutôt bin, z’êtes là, c’d’jà ça, j’veux dire j’me pointe pas là seul com’un con.

Ah oui, le brun n’a pas appris à articuler non plus depuis leur dernière rencontre. Si certes ses mots sont entiers sur papier, à l’oral il a manifestement moins de classe. Un réel problème de diction ? Non, un léger accent mais surtout une grosse flemmardise. Pendant ce temps la blonde a repéré un banc vers lequel elle l’entraîne. Ah, pourquoi diable ne se sont-ils pas donnés rendez-vous en taverne ? Là il a l’impression d’être à un rendez-vous galant… Il suit donc et s’assoit tandis que la jeune femme lui adresse d’abord compliment puis sarcasme avec petite révélation glissée l’air de rien entre les deux. Vahanian oublie donc sa curiosité pour le moment et s’esclaffe lorsqu’elle ricane, tout en la regardant.

- J’sais j’suis d’jà tell’ment beau, faudrait pas qu’j’devienne parfait ‘vec une imperfection cicatricielle, pas vrai ?!
Par cont’une idée pour la suite ? Mazette, j’pensais pas qu’fallait en avoir. J’ai pas loué d’intelligence pour l’occasion.
Vot’bouteille d’Chianti-que-j’sais-pas-savourer m’semb’un bon début. Après… Bah on verra. J’suis pas muet, vous non pu, ça d’vrait aller… Nan ?


Nan ?.. Il aurait dû ramener quelque chose peut-être ? Mais quoi ? Un bout de pain rassis ? Il n’avait pas mieux… Non valait mieux venir les mains dans les poches à ce compte là. Et puis de toutes façons il n’y avait pas pensé. Trop tard à présent. S’armant d’un sourire, il poursuivit sur le premier truc bateau qui lui vint à l'esprit.

- En tout cas… Z’vez élu domicile à Saumur ou quoi ?! J'pensais plutôt vous croiser en Alençon moi. A moins qu'vous n'ayez fait des rencontres trop intéressantes pour être abandonnées ?...
Eliane_
Le rencard est néfaste.

C’est un vulgaire tête à tête, un peu surfait où un homme et une femme, sont censés se séduire et où pour pimenter le tout, le malaise et la maladresse s’installent pour rendre archaïque une telle entreprise. Impossible de trouver de l’aide auprès d’un possible entourage, ils sont seuls. Sauf que là, il ne s’agit pas d’un rendez-vous galant et pourtant, tout laisse à croire le contraire. Cette intimité n’est pas de celle qui met la plus à l’aise Eliane et à en voir les questions de François, lui aussi…patauge dans la semoule.

La blonde affiche alors un large sourire amusé, en guise de réponse et de compréhension et sans prendre le temps de le mettre au parfum, elle s’empare de son poignet et l’invite à se relever. Le lieu est effectivement trop calme, trop intimiste alors soit…Contre le rencard, il n’y a pas trente-six solutions.
Elle le tient donc, conserve ce contact et le traine dans les ruelles et ce n’est que quelques pas après, quelques bâtissent franchies que ses lèvres s’ouvrent enfin, pleines de malice. La fin d’une interrogation et d’un trouble pour le balafré.

Rassurez-vous…Ce n’est pas aujourd’hui qu’une blonde vous violera.

Sourire en coin, moquerie pleinement assumée, Eliane avoue enfin, cette légèreté qui la caractérise et qu’elle n’exalte que dans de rares cas. Toutefois, la pique aussi légère soit-elle n’est pas anodine, car oui, Fançois lui avait déjà fait par de cette théorie étrange qui fait que les blondes ne sont pas de celles qui l’intéressent. Alors, la réplique est taquine, joueuse même et qui sait, peut-être bien emplie de léger regret.

Soudain, le bruit est là, plus présent et intense. Ce mélange de rires, de cris et de braillements n’est autre que celui si caractéristique d’une taverne bien animée. Eliane relâche alors le poignet du brun pour lui annoncer qu’ils sont enfin arrivés à destination et s’apprêtant à pousser la porte, elle lui accorde une ultime remarque qui se veut rassurante.

Là…François, nous serons plus à l’aise…

Fin d’un trouble, sus au rencard. Quelques habitués se retournent alors dès qu’ils franchissent le seuil. La blonde se fraye alors un chemin, jouant un peu des coudes, et grimaçant sous le regard ou les remarques insistantes de certains. Car oui, ce n’est pas vraiment en taverne, que l’on trouve les hommes les plus distingués et les plus respectables. Finalement le tavernier s’avance et de sa haute stature, pointe du doigt une table vide sur laquelle Eliane finit par se poser.

La besace est posée d’un geste presque las après une telle traversée, sa main levée pour commander deux tournées et la première chope est enfilée avec une satisfaction certaine. Ils sont enfin dans un lieu où le chaos règne, où l’alcool coule à foison et où la proximité des tables anéanti tout malaise. Il y a des plaisirs simples qui sont parfois oubliés…

Alors…On est pas mieux ici ?!
Sinon…pour te répondre…Je me plais bien à Saumur et je compte bien y rester quelques temps d’ailleurs. La ville ne manque pas de personnes intéressantes, Cerdanne, Anaon, Aethys…Exquiz, Astana…Et j’en passe…Mais malgré cela certaines savent vous transmettre le bourdon...Et quant aux pécheurs...Croyez-moi, il y en a… des Hérétiques à la pelle, des Libertins à outrance…Tenez, j’avais même croisé une sorcière en taverne…Une rousse…Alida j’crois que c’était…La pire espèce qui soit…Celle des devins…


La chope est alors doucement finit alors qu’elle le laisse savourer la sienne…Ce soir, l’ambiance est là.

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Vahanian
    Vous ? Tu ? Han ! Bon aller, on débraye !




La réponse ne vient pas. Non. A la place un grand sourire amusé vient se ficher sur les lèvres de la blonde qui lui empoigne soudainement le poignet et l’invite à se lever. Grimaçant intérieurement à cette vision de « je commande, tu me suis » mais quelques peu intrigué par l’attitude, il emboîte le pas. Visiblement il ne boira pas de suite de Chianti. Les pas s’enchaînent mais elle ne s’arrête pas. Et au moment où dans un froncement de sourcils, il s’apprête à lui demander explication, voici qu’elle se tourne vers lui et lui assène cette ânerie, son petit sourire moqueur présent. Premier reflexe, sa spécialité, le roulement d’yeux. Il grommelle ensuite une phrase tout juste compréhensible en raison du bruit qui n’a cessé de croître autour d’eux à mesure qu’ils avançaient.

Bientôt Eliane s’arrête et relâche son poignet. Une affirmation qui se veut rassurante – pourquoi ? – puis elle pousse la porte. Là encore il n’a pas son mot à dire, elle se faufile dans cette taverne du plus mauvais goût, s’arrange pour obtenir une table vide – ce qui relève du miracle dans cette ville, à cette heure, dans ce quartier. Et voilà qu’ils sont assis tandis que Vahanian se dit que son, sa, ce… Bref que la blonde doit décidément avoir l’habitude d’avoir ce qu’elle veut en un claquement de doigt, sans se préoccuper de ce que les autres veulent, simplement faire ce qu’elle à envie. Problème, lui est de la même trempe et n’aime pas spécialement qu’on l’entraîne ainsi sans qu’il n’ait mot à dire. Il note cela dans un coin de son esprit. Ça non il ne se laissera pas avoir la prochaine fois. Une, mais pas deux.

Il se rend alors compte que l’italienne lui cause. Il n’a absolument rien écouté et prend le coche en route. Anaon ? C’est qui ça ? Une liste de noms… Il écoute, perplexe, jusqu’à enfin comprendre qu’elle répondait tout de même à sa question précédente. Plus à l’aise ici ? Tu parles Charles. Il attend la fin quand même et opine du chef sur les derniers mots. Pour sûr les devins il les égorgerait bien. Alors qu’elle porte une chope à ses jolies lèvres, il se rend compte qu’il en a une devant lui. Ni une, ni deux, il lève le contenant vers elle, lui fait un clin d’œil en guise d’un « à la votre » puis s’enquille le contenu, cul-sec.

- Mwaaah. Ça fait du bin !


Il regarde alors autour de lui, sans rien ajouter de plus. Essuyant sa bouche d’un revers de manche de chemise noire. Cette taverne est des plus communes, avec un monde inintéressant qui crée une sorte de cacophonie protectrice mais qui n’est en aucun cas propice à la discussion. Une moins bondée aurait sûrement été de meilleure composition, mais qui sait s’ils n’auraient pas finis dans un coupe gorge ? Encore bouger ? Non, ils viennent tout juste d’arriver. Tant pis, plutôt que d’élever la voix pour se faire entendre de la blonde, il déplace sa chaise jusqu’à être juste à côté d’elle. Au passage il fait signe au propriétaire de leur remettre une tournée. Enfin, il se penche vers son rencard qui n’en est pas un. Les phrases bateau il peut les trouver n’importe où. Il n’est pas venu pour ça. Il est là parce qu’Eliane sait tenir une conversation où brille l’intérêt. Il est là pour faire connaissance. Il n’est pas là pour bavasser sur la pluie et le beau temps. Le monde les protège du côté trop intimiste. La proximité des deux chaises et la différence de sexe les empêche – ou du moins lui – de tomber dans le côté « viens boire un verre mon pote on fera des blagues salaces et on rigolera à gorge déployée » sans que cela ne recèle plus d’intérêt que de se vider l’esprit. Oh certes ils boiront, mais pas seulement. Non il ne cherche pas à la séduire. Mais tout de même. Il ne cherche pas à en faire son pote de comptoir. Penché, donc, le brun reprend tout simplement leur conversation là où elle en était restée. Non pas ce soir. Mais dans leur échange épistolaire. Une esquisse de sourire se pointe pour éclairer sa mine balafrée. Puis il parle d’un ton volontairement bas, histoire qu’elle tende l’oreille. Même, il fait un léger effort d’articulation.

- Heureux d’vous revoir Eliane. Alors, dites moi, vous n’êtes toujours attirée qu’par les femmes ?


Il sait bien que non, puisqu’elle lui a dit certaines choses. Mais la question implicite est « ne couches-tu encore qu’avec des femmes, jolie blondie ? ». Ses yeux marron quittent ceux de son interlocutrice pour parcourir la salle.

- Je n’suis pas certain qu’on vous trouve un niais à qui fair’confiance dans c’genre d’établiss’ment…

Il la regarde de nouveau, le visage taquin… Et change finalement de mine et tout à fait de sujet pour embrayer sur un de ceux qu’il avait délaissé depuis un moment mais qu’il comptait bien remettre sur le tapis afin d’en éclaircir quelques zones d’ombres. Puisqu’ils sont revenus à l’intérieur il défait ses cheveux et les remet en place avant de demander :

- Mais dites-moi… Quelle relation aviez vous donc avec votre frère, exactement ?

Sujet sensible il le sait. Mais les déclarations d’Eliane sur cela n’ont fait qu’attiser sa curiosité, petit à petit. Aussi, plutôt que par courrier, pourquoi ne pas en discuter librement ici ? Non.. ? Justement deux chopes pleines arrivent, il paie le tavernier, boit l’alcool de la même façon que le premier verre, puis s’accoude à la table, tourné vers l’Alençonnaise, oreille sur le poing lui-même sur le bois donc. Il attend la réponse et fait fi du brouhaha qui les entoure.
Eliane_
L’ambiance est là, oui bien que bordélique il faut l’avouer. Difficile de parler sérieusement dans un tel chahut et pourtant, le brun a trouver le remède, la proximité. Il se rapproche de la blonde et les murmures deviennent alors agréables et ce même si les questions sont, plutôt délicates.
Continuait-elle à coucher avec des femmes ? Qu’en était-il de sa relation avec Dante ?
La blonde ne cache pas son soudain désarroi. Les pensées alors affluent, incontrôlables.

Les femmes sont une gourmandise certaine et pourtant, c’était pour son frère qu’elle était prête à passer le pas, à se faire sienne, à devenir une amante, un bourreau, une mère. Et pourtant, le sort en avait décidé autrement et rien que d’y penser, le cœur se serre. Goût amer d’inachevé, goût écœurant de l’homme qui en préfère une autre ou qui a simplement préféré en finir. La vérité lui fait défaut et elle s’était noyée en conséquence dans l’indifférence et le déni pour continuer à vivre, à progresser. Alors oui, elle avait continué avec les femmes…encore et toujours, par dépit.
Les hommes pourtant lui plaisent mais la confiance n’est plus là et comment pourrait-elle être là alors que depuis sa jeunesse ce sont les mâles qui n’ont eu de cesse de la torturer, mentalement et physiquement. Dante était le seul à qui elle avait fait confiance…Le résultat parlait de lui-même. Et Espoir était le nom qui lui allait le mieux désormais…Car de l’espoir et de la détermination, elle en avait à revendre, trouver un mâle en qui elle a confiance, un mâle avec qui elle se sentira prête à devenir Femme et à assumer cette attirance pour les deux sexes.

Alors quand elle doit répondre, elle hésite encore. Il y avait tant de choses cachées dans sa relation avec Dante, la passion, la violence, la luxure, l’audace et le goût du risque…C’était une attirance fusionnelle, destructrice, unique…Elle avait à jamais marqué Dante tout comme elle l’avait laissé marquer la peau de sa cheville gauche. Une cicatrice qui n’est plus, tout comme lui. Sa rage avait parlé pour elle, et ce fut d’une dague qu’elle s’arma pour retirer cette cicatrice, la marque de son possible mensonge.

Eliane glisse une main dans sa nuque, la masse légèrement, avouant involontairement ce sentiment de malaise et de maladresse. Pouvait-elle tout lui dire à François ? Personne ne savait qu’elle avait aimé son frère mis à part Naelys et là encore, cette dernière ignorait tout de l’intensité et de la perversité même de cette relation. Personne n’était au courant….Alors lui avouer ce qu’il en était...Elle n’osait pas ou du moins pas encore. Alors à son tour elle se rapproche et vient apporter ses lèvres jusqu’à son oreille. Confidence mesurée.

Oui je continue de ne coucher qu’avec des femmes…Je n’ai pas trouvé encore un homme en qui j’avais suffisamment confiance pour oser…Pourtant l’envie est là, le manque aussi mais je le modère à ma façon. Je ne veux nullement me précipiter et avoir un jour ce regret.

Elle sait que par cette approche, elle se considère comme une grande naïve et qu’on est alors loin de l’image cruelle et impassible qu’elle reflète à certain. Mais elle était ainsi, capable des plus grandes cruautés, des plus grandes infamies et désirer simplement ce qu’une femme espère pour ce fameux moment.

Puis elle se doit alors de parler de Dante, ou du moins de lui répondre…Alors elle tente, sans répondre avec précision car cette dernière se doit de rester secrète. François avait les siens…Eliane avait les siens.
Un nom…Une vérité.

Pour mon frère…Je l’ai rencontré à Saint-Liziers la première fois, il venait pour rencontrer les Pendragon et je vous avoue que l’angoisse était là, celle qu’il désire s’en prendre à l’un des membres. Alors je me suis faite passer pour une putain, nous sommes montés dans une chambre et j’ai essayé de le tuer…Simplement.
Finalement, j’ai manqué mon coup et c’est là que j’ai découvert ses intentions et plus exactement que j’étais sa sœur…Le choc fut brutal.
Nous avons discuté et alors qu’il voulait partir pour de bon, j’ai tendu ma main pour qu’il m’amène avec lui…Je ne me sentais pas à ma place avec les Pendragon, trop droit à mes yeux…Lui avait cette lueur unique, cette audace et ce mystère qui est propre à notre père…Il a pris ma main et depuis nous ne nous sommes jamais quitté. Il a été là quand Sambre, a sombré entre mes doigts…Et ce fut dès ce moment tragique que j’ai basé ma confiance sur lui…Il a été un pilier et bien plus...Quant à la fin, quant à l’essence même de cette relation, elle me regarde…


La fin de conversation parait plutôt sèche mais elle est simplement nécessaire pour Eliane. Elle ne veut plus se laisser aller à cette nostalgie bien trop difficile à supporter…Le passé est passé et pour avancer, elle se doit d’avancer à son rythme. Trouver à nouveau quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance ? Certainement. Se pourrait-il que cette personne soit François ? A voir.
A son tour désormais de poser les questions indélicates…toujours dans le creux de l’oreille, toujours proche de lui.

Et vous alors, François...Quels sont vos vices ?....

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Vahanian
    Il n'y a aucun vice qui nuise tant à la félicité des hommes que celui de l'envie*




Pour sûr le brun est du genre à mettre les pieds dans le plat. Subtilité ? Oui il sait faire, mais plutôt dans l’attitude que dans les mots, et encore, tout dépend de l’heure. Et cette heure est plutôt rare. Alors forcément les questions sont abruptes voire dérangeantes, mais les questions qui ne le sont pas sont nettement moins intéressantes… Evidemment. Et cette fois-ci, à peine a-t-il fini de parler, qu’il remarque qu’il a fait mouche. En même temps, ce n’était pas difficile, la simple évocation du frère de la blonde semblait toujours faire l’effet d’un coup de massue à l’arrière du crâne, sur elle.

Parlant de crâne, il esquisse un sourire malgré le malaise palpable d’Eliane. Cette dernière se masse légèrement la nuque et il se souvient de leur première rencontre en taverne, moins bruyante que celle-ci alors, où elle n’avait cessé de se tripoter le cou. Était-ce un tic ? Enfin, la voici qui se rapproche à son tour jusqu’à ce que son souffle chaud lui effleure l’oreille.
La réponse, non, les réponses tombent alors, avec plus ou moins de fluidité. Sans bouger d’un pouce, il écoute et laisse les mots se déverser juste au creux de son oreille et s’entasser dans un coin de sa tête. Il n’émet pas un son. Pas tant qu’elle n’a pas fini. La fin d’ailleurs est sèche. Elle n’a pas répondu tout à fait, mais l’on peut deviner, entre les lignes. Mais il y reviendra plus tard. Pour l’instant ce n’est apparemment plus le moment. Il s’apprête à tourner la tête, à dire quelque chose mais la jeune femme n’a pas terminé. Une question. « Et vous alors, François...Quels sont vos vices ? » susurre la voix. Oh, la petite perfide… Voilà que les rôles sont échangés. De questionneur il passe à celui qui doit répondre. Sauf que lui n'est pas encore gêné, bien que la demande elle-même soit... Vicieuse. Il s’interroge alors et fait le tour de cette question qu’il ne s’est jamais posé. Quels sont ses vices ? Mais qu’est-ce qu’un vice ? Doit-il parler de ceux qu’il maîtrise à peu près. Ceux auxquels il n’a pas succombé de nouveau depuis… Un temps. Enfin, auxquels il n’a presque pas succombé. Sont-ce vraiment des vices ? Un délice est-il un vice ? Il tourne la tête vers sa jolie voisine. Est-il venu ici raconter toute sa vie, se confier ? Non pas vraiment. Mérite-t-elle une réponse ? Assurément, après la sienne. Complète ? Pas forcément. Il observe la mèche de cheveux claire qui traine nonchalamment près de son visage. Décidément étrange cette couleur… Et puis finalement les billes marron qui lui servent d’yeux viennent se planter dans l’iris alençonnais.

Finalement il se rapproche, joue contre joue – enfin à une tranche d’air près – et s’exprime en ces termes, veillant au mieux à l’articulation :

- Chère Espoir, quelle… Bonne question. J’y vois là l’occasion d’ouvrir vot’Chianti, pas vous ?

Les derniers mots sont souriants. Bien qu’elle ne puisse le voir, cela s’entend. Il inspire et se lance.

- Mes vices n’ont pas d’originalité. Comptez-y sans doute la boisson et les femmes en passant par la flemmardise et toute forme de chasse…


S’arrêter là ? Il pourrait. Mais aller, il en a presque dit plus dans ses courriers.

- Cela dit, j’sais m’tenir. Notamment ‘vec Ah oui, il ne devait pas oublier d’articuler les femmes. Il me semble vous l’avoir dit, il y a quelques années j’écumais les rues, les tavernes, les auberges… Mon unique but était d’traîner une fille dans ma couche ensuite, pourvu qu’elle soit jolie. Seul comptait mon bon plaisir. Une soif inextinguible. Et plus on en a, plus on en veut. Jusqu’à... Ah ! Les plaisirs de la chair, ce sont sûrement les plus difficiles à contenir. On finit forcément par y faire de légers écarts... Je n’sais pas c’mment font les cur’tons qui prêtent serment ou j’sais pas quoi d’abstinence là. Comment peut-on refuser l’ivresse des sens, le parfum de la chevelure d’une femme, la sensation douce d’une peau contre la sienne, un corps en mouvement sous le sien, une voix au… Norf. La voix masculine s'arrête un instant tandis que le brun se perd un peu. Et puis... Bref, oui les femmes... Sûr’ment. On est quand mêm’souvent tenté. Surtout qu’y’en a beaucoup qui s’fichent bien d’savoir à qui el’ouvrent les cuisses… Mêm'si c'sont pas les plus captivantes... Oui maint’nant j’exige l’intérêt en prime, c’est plus difficile. Même si parfois on doit encore… Se contenir…

Bref, on ne va peut-être pas s’attarder ? Il s’arrête subitement et s’écarte de la blonde, besoin d’air, pas de fumet féminin. Il inspire l’air on ne peut moins ragoutant de la taverne où ils se tiennent. Regarde un peu autour de lui, histoire de se changer les idées. Et en revient à Eliane, qu’il observe sans vraiment regarder. Oui, voir sans voir, vous avez déjà essayé ? Finalement, il fait soif.

- C’ci dit… pour la boisson j’y cède encore. On l’ouv’c’te bouteille ?


Oups, n'était-il pas question d'articuler ?...


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*René Descartes - Les passions de l'âme
Eliane_
Les femmes, divine tentation.

Qui mieux qu’elle pouvait compatir aux mots de François, comprendre ce désir et cette attirance charnelle pour les femmes. La douceur d’une peau soyeuse, le parfum logé au creux d’une nuque délicate, le toucher volage d’une chevelure lisse, le gémissement léger et intense qui s’échappe de la bouche d’une femme…C’est un corps qu’elle ne connait que trop pour en connaître les moindres détails, les moindres plaisirs.
Elle inspire doucement, réalisant qu’ils partagent toutefois ce même goût pour l’esprit, ces femmes ou hommes capable de se donner avec un brin de réflexion, de dépasser le simple plaisir charnel pour quelque chose de plus intéressant, de plus substantiel. Mais en ces heures, le plaisir est ancré dans les mœurs, devenu alors banale et insipide.
Ces êtres qui accostent directement, demandant à ce que les choses deviennent sérieuses, le plaisir d’une gâterie ou de quelques coups de reins bien placés…Des courtisans qui finalement offrent un service sans écus, une masse qui se répand tel le choléra formant dans son sillage de nouvelles coquilles vides. Alors oui, parfois il valait mieux se tenir et se retenir plutôt que céder à de si déroutantes avances…

Il s’écarte alors pour reprendre son souffle, retrouver une liberté autre, celui d’un espace qui est sien. Eliane sourit légèrement et sort de sa besace sa bouteille de Chianti. Elle le débouche et voilà qu’à l’écoute de ce son, l’esprit s’embrase. Les souvenirs se heurtent, éclatent. Sa vie n’était faite que de jeux, de perversions qu’elle partageait avec des êtres dignes d’intérêt…Le vin qui ruissèle sur la peau, qui est récupéré par une langue gourmande…La morsure d’une partie délicate devenue italienne et sucrée…Oui…Ce Chianti avait vécu…Sa lèvre est légèrement mordue sous ces pensées qui n’ont de cesse de l’habiter et ses iris noirs se peignent d’une lueur malicieuse.

Oui…Dégustons.

La phrase est lancée pour soulager son être et retrouver ce calme au sein de son esprit…Mais voilà que son regard se pose sur les lèvres de François alors qu’elle vient déguster la première gorgée. Souvenir tortueux qui la gifle, où elle venait baiser les lèvres, mordre la chair de son frère pour y récupérer la saveur fruitée d’Italie…Il avait beau être mort dans son esprit, ses souvenirs eux peinaient à crever…Elle s’enfile une autre rasade, plus costaude, plus sauvage et fait taire ce souvenir qui comme les autres finira en lambeau…

Le regard s’adoucit alors, loin de toute perversion, loin de toute tristesse liée à ce passé qui la déchire…Elle observe simplement François et son désir est là, de vouloir simplement se blottir contre lui, de faillir pour un court instant, de simplement souffler…Mais voilà, elle ne peut et se l’interdit. La vie est faite pour s’en sortir le plus souvent par soi-même…Arrière-goût de misanthropie.

La bouteille est tendue à François, pour qu’il déguste à son tour le breuvage et ses jambes s’étendent sur la chaise d’en face. Eliane observe les alentours, dévisageant ceux qui aiment à plonger leurs yeux à travers sa robe…Bande de gueux affamés, bande de mâles répugnants…

Pour sûr, ce n’est pas dans cet amas de scélérat que je vais trouver un jour, homme d’intérêt. En tout cas François, je suis ravie de découvrir que vous préférez la sélection à la banalisation…Je ne vous cache pas que je me trouve légèrement dépassée par ces êtres totalement débridés et sans esprit…J’ai beau avoir une vie particulière, je ne trouve pas moins déroutant et sans intérêt d’avoir ce que toutes ou tous peuvent avoir…Une paire de cuisse offerte, ne vaut pas la paire qui se mérite.
Alors dites-moi…Ce vin…. ?


Eliane sourit en coin, le scrute, veillant à ce qu’il déguste ce vin et non à ce qu’il l’avale comme il avait avalé son pot de confiture…Diable…Quel gâchis en y repensant…Quel goinfre.

Au fait François…Je viens de réaliser que je n’étais qu’une blonde et que pourtant, vous étiez encore à mes côtés…Dois-je comprendre que vous m’appréciez réellement ?

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Vahanian
    Certains ont le don, d’autres non.
    Visiblement vous l’avez.
    Donc là permettez-moi de vous dire, avec tous mes respects et sans vouloir vous offenser, que votre question m’emmerde profondément.




Perdu dans des brumes de souvenirs, entre réalité et réminiscences. Entre un corps doux et chaud sous le sien et cette pestilence qui flotte dans l’air de la taverne où il est assis, en ce moment, en compagnie de la blonde. La blonde. La blonde, ah oui, il l’a presque oubliée. Mais comment peut-il ? Nous vous l’avons dit précédemment : voir sans voir et se laisser quelques peu flotter. Mais bon, le passé doit rester au passé, les tentations enfermées et le présent bien ancré. Il se reconcentre donc sur celle qu’il est tout de même venu voir ici. Espoir. Eliane. Espane ? Dommage qu’elle soit italienne. On atteindrait presque l’Espagne ainsi… Lui qui aimait tant mélanger les noms…Sur commande de son esprit et de sa volonté, il se remet à la réalité, s’immerge complètement dans le présent. Ses yeux font donc la mise au point jusqu’à vraiment voir l’Alençonnaise. Si elle a parlé, il ne l’a pas entendue, ou du moins pas écoutée.

Toujours à sa place, une bouteille, non, LA bouteille de Chianti à la main, elle boit au goulot, comme rarement font les femmes. Elle aussi semble perdue dans quelques souvenirs lointains. Le regard est plutôt vague et soudain il s’affermit. La voilà qui reprend pied et qui lui tend le vin. « François » puisque c’est ainsi son nom pour elle, s’en saisit et en boit une bonne lampée tandis que son interlocutrice parcourt la salle de ses iris noirs. Le liquide empli sa bouche, plein de saveurs, de douceur. Mais sitôt la langue effleurée, le palais envahi, sitôt avalé et amené à l’estomac. Déguster, oui, mais quand même à un moment donné il fallait bien engloutir la chose, non ? Le plaisir tient aussi à l’éphémère. Il prend une deuxième gorgée puis esquisse un sourire. « Une paire de cuisse offerte, ne vaut pas la paire qui se mérite. » voilà qui résume bien.

Et une question sur le vin.

- Com’j’vous hmhm… Comme j’vous l’avais dit la dernière fois qu’on s’est croisés, j’le trouve ma foi pas dégueulasse.

Nouveau sourire qui vient se tracer sur les lèvres du brun. Une petite goutte encore, tandis qu’il repense à la réaction de la blonde la dernière fois qu’il avait dit ça. Et puis, finalement, il lui tend la bouteille à son tour pour finalement grimacer à la question à 10 000 écus. Ou plutôt à l’emmerdante question moisie qu’il aurait bien évité. Quelle idée ! Cette question était aussi Grmblante – oui alors ça c’est un mot synonyme de « chiante » ou de « relou » comme disent maintenant les d’jeun’s enfin tout simplement de question ou votre seule réponse pourrait être ce fameux « Grmbl ! » dict aussi le grognement incompréhensible – que celles de la môme qui le draguait en taverne. Et puis hé, comme si elle ne connaissait pas la réponse. Elle la pose exprès, il en est sûr. Réponse franche ? C’est son style, mais là… L’hésitation pointe le bout de son museau. Réponse en mi-figue mi-raisin ? Non, ça n’est pas lui. Il souffle par la bouche. Du genre du soupir de l’exaspéré. Et puis il finit par dire, avec un air détaché sur le même ton qu’un « passez moi l’sel ! » - mais en plus long :

- Hé bien… Il faut des exceptions à tout, pas vrai ? Disons que malgré votre tare qu’est la blondeur… Z’vez quelques intérêts à mes yeux qui font que j’arrive à aller au-delà.

On avait pas dit de pas faire dans la demi-mesure ?

- Bin oui ! Oui j’vous apprécie. Sinon pourquoi j’serais là ? Pour aller conter fleurette à l’espèce de goret accoudé au comptoir là bas ? Norf ! Pis chuis pas du genre à faire semblant d’apprécier. Si j’aime pas, j’me force pas.

Il se gratte le bras. Les choses sont dites.

- ‘Pensiez quoi ?
--Eonile
Eonile les observait depuis un long moment, depuis qu'ils étaient entrés dans la taverne.
Son attention fût attirée au premier regard par un petit quelque chose d'indéfinissable qui les rendait mal assortis et peu à leur place en ce lieu.
Il y avait de la dissonance à leur présence et dans leur manière de se tenir ensemble. C'est du moins ce qu'Eonile pensa à leur approche.

Ils s'installèrent un peu en retrait, l'homme jouant des coudes pour trouver une table libre dans la taverne bondée.
Du comptoir, Eonile assitait à leur danse, à ce ballet fait de perche que l'on se tend puis que l'on retire pour mieux y revenir ensuite, ne pouvant déterminer vraiment qui menait le bal.
Ce constat fît naître sur ses lèvres un sourire ironique quelque peu sarcastique. Eonile s'amusait beaucoup à observer tous ces jeux dialogiques chez ses semblables et son attention sur le couple se fît plus intense encore.

La jeune femme attablée, sans conteste, était jolie, gracieuse. Sa chevelure était aussi blonde que celle d'Eonile était noire, aussi noire que possible, corbeau, aux profonds reflets légèrement bleutés.
Ah la blondeur des anges.... pour l'heure il n'y avait rien d'angélique dans les manières de la blonde, un peu de minauderie sans doute, une séduction qui s'avance à pas feutrée, mais sûrement, de petits gestes en apparence anondins mais chargés comme quand négligemment les femmes remettent derrière l'oreille une mèche rebelle ou remontent sur l'épaule la bretelle obstinément glissante de leur corsage..... un frisson prit naissance dans les reins d'Eonile se propageant un peu et qui fût vite chassé par une gorgée de bière tiède.

L'homme qui se tenait en vis à vis se leva et s'assit aux côtés de la femme, tout près.Il était brun et portait au visage une profonde cicatrice. Cette disgrâce ne l'enlaidissait pas et augmentait son intensité. Il semblait détaché, distant l'esprit comme occupé ailleurs, une lueur amusée faisait danser ses pupilles... Eonile n'aurait su dire si il était là par intérêt, par désoeuvrement, par envie.... A certains moments on sentait poindre le désir, puis l'instant d'après, l'homme semblait se retirer en lui même écoutant à peine, les yeux dans un ailleurs...
Il était séduisant, bien fait de sa personne et jouait lui aussi de ses atouts, sans excés. Eonile se dit qu'il pratiquait à merveille cet art du retrait qui plaît tant aux femmes parce qu'il leur lance un défi et met la force de leur séduction à l'épreuve. Ceux qu'elles nomment les beaux ténébreux, qui par leur distance, faisant mine de ne pas vouloir y toucher attisent.... hmm... un autre frisson, juste au creux de l'aine... une autre gorgée de bière.

A les regarder ainsi, Eonile pensa que décidemment il n'y avait rien de plus intéressant en ce monde que d'observer les jeux infiniment variés des relations humaines.
Que cherchaient-ils ces deux là, que se voulaient-ils ?
"Et toi Eonile, que feras-tu, qu'est ce qui t'attire, l'homme, la femme, l'envie de prendre part au jeu en avançant avec un masque ? Mettre un peu de chao dans ce duo, jouer de la dissonance, amplifier la discordance, mettre de l'huile dans les rouages ou un grain de sable dans la machinerie...?" Et c'était reparti pour une vague frissonante...
"Tavernier ! une autre bière... " pour éteindre le feu naissant ou pour affermir sa volonté d'aborder ce couple ma foi curieux....
Eliane_
Don't let the water drag you down *ne laisse pas l’eau t’entrainer en bas.

Question volontairement troublante et emmerdante qui lui offre une réponse satisfaisante, bien qu’évidente. Car oui, il va de soi que si ce pauvre brun répondait toujours à ses pigeons, qu’il était venu ce soir la rejoindre au Port et que, qui plus est, il était assis à quelques centimètres d’elle, c’est bien parce qu’il devait lui trouver un p’tit quelque chose d’agréable ou d’intéressant.

Quant à elle, ce petit intérêt, elle l’avait découvert à travers ces pigeons aussi nombreux que nécessaires. Elle avait trouvé en la personne de François un véritable confident et à chaque doute, à chaque incompréhension, la plume se posait sur le vélin. Il savait involontairement désengorger cet esprit trop plein de trouble et il n’y a qu’avec cette plume entre les mains que ces maux pouvaient couler.
Les herbes devenaient inutiles, incapables de lutter contre son envie de lâcher les brides, de détruire par elle-même un pan entier de sa vie, son salut résidait désormais à travers l’écriture et la franchise de François. C’était un moyen de s’apaiser, d’éloigner quelques pensées douloureuses pour continuer d’être aussi forte aux yeux des autres. Etre sans faille, pour mieux survivre. Etre forte pour simplement continuer à découvrir les vices dont la vie ruissèle.

Son sourire à nouveau s’étire alors qu’elle saisit la bouteille de Chianti et s’enivre. L’alcool ne lui apporte désormais que cette saveur fruité, il ne sert plus à oublier, il n’en a jamais été capable.
Elle observe alors la taverne, croisant le regard de cet autre qui les lorgne sans discrétion et Eliane détourne ses iris pour les poser sur François.
Qu’allait-elle pouvoir continuer à dire, qu’allait-elle poser comme question ? Elle ne sait. Il sait déjà le bien qu’il lui fait par sa simple présence et le flatter n’est pas dans ses habitudes.

Eliane inspire doucement et vient approcher simplement ses lèvres de son visage pour déposer un baiser sur sa joue. Une réponse simple après tout.

Le pouvoir d’un simple contact est par ailleurs, souvent sous-estimé. Et c’est justement ce bien être, cet abandon qui vient se loger dans son être, comme un rappel à ce qu’elle fut, une fois apaisée. Oui, un geste simple qui l’invite à désirer plus de lui. La blonde ne cherche toutefois pas la séduction, elle ne cherche pas l’Amour, son désir est désintéressé, plus fort qu’un simple moment charnel, plus rassurant pour elle…L’amitié et la chaleur d’une étreinte.

Et c’est par ailleurs, dans sa besace qu’elle se met à chercher pour venir déposer sur la table, l’un de leur pigeon, le plus récent, celui où Eliane a su abaisser une première barrière. Elle ne sait quels mots pourront combler ce moment présent et ce vide, tout est souvent dit à travers sa plume si bien que pour elle, il n’y a plus rien à rajouter. Elle n’est pas prête à lui parler de sa vie d’avant tant elle cherche par elle-même à supprimer certaines brides, elle ne veut pas de conversations futiles, elle ne veut pas briser ce bien être mais au contraire…l’améliorer.
Alors elle lui pose le parchemin sous les yeux, pointant du doigt sa dernière phrase masculine et sa bouche se rapproche de son oreille pour y glisser une unique requête.

Pourrez-vous alors…m’accorder ce moment si simple, François…

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Vahanian
Légèreté d’un souffle – simplicité d’une requête – subtile mêlée.



L’air de rien, la soirée s’avançait. Pas à pas, avec une mine sans prétention, le temps s’écoulait hors de son lit. Doucement, l’alcool s’insinuait peu à peu dans le sang du brun. La dose infime ne changeait pas grand-chose à ses perceptions, si ce n’est peut-être qu’elle le rendait moins méfiant. « ‘Pensiez quoi ? » avait-il demandé. La question restait en suspend, entre eux. Non pas comme un poids malaisant, simplement comme une question qui attend sa réponse mais qui a tout le temps. Eliane semblait errer entre deux eaux. Toute à quelques réflexions internes ? Possible. Il la laissa mener tout ça à bout, se contentant de la regarder. La Blonde. La seule qui réussissait à l’intéresser malgré cet énorme handicap. Il s’attarda sur cette masse capillaire claire jusqu’à ce que l’Espoir bouge enfin.

Lui qui pensait récolter une phrase ou deux, se retrouva avec une bise, sur la joue. La deuxième de la soirée. Immobile jusqu’à ce que les lèvres se retirent de sa peau, il lui lança un regard indéfinissable. Etait-ce une réponse ? Peu importe. Pendant que la Blonde cherche Dieu-sait-quoi dans sa sacoche, celui qu’on a souvent nommé – à tort ou à raison – le grincheux, reprend une rasade de Chianti resté sur la table. Pour reposer la bouteille ensuite, tandis qu’une lettre reconnaissable se pose devant lui. Un doigt, si fin, si féminin, se pointe sur l’une des phrases, écrite il n’y a pas si longtemps. Alors qu’il la lit un murmure, tout juste audible, au creux de son oreille, plus bruyant finalement qu’un brouhaha de taverne. Une question fait immédiatement surface dans son esprit. Lui ?

La surprise est de mise. Celle-ci, il ne s’y attendait pas. Est-ce que ça le gêne ? Est-ce qu’il en a envie ? Ne serait-ce pas ambigu ? Non, l’amitié ce ne sont pas que des verres échangés et quelques rires gras. Sont-ils amis ? Est-ce que la blonde a raison de lui demander cela, à lui ? D’ailleurs qu’est-ce qu’une fille de bonne famille, encore jeune, plutôt dans la catégorie des jolies femmes fout ici dans cette taverne lugubre avec un balafré sans attrait ? Le mystère est complet. Peut-être celui de la nouveauté. Mais passons, ce n’est pas là le sujet. Il la dévisage un instant. Tandis que sous sa caboche les questions défilent, silencieuses.

Finalement, il se décide. Dans son crâne la réponse est oui. Mais comment ? Là ici ? Comme ça ? Ailleurs ? Maintenant ? Nouveau déluge de questions. Qu’est-ce qu’il lui prend de réfléchir ? C’est qu’il n’est pas à l’aise avec ce genre de choses. Les mots sur du papier sont plus faciles à laisser échapper. Et puis les marques de tendresse, d’amitié, d’affection, ce n’est pas son fort. Mais là, pourquoi pas. Une étreinte, ce n’est pas si difficile, pas vrai ? Un moment d’échange, de réconfort, de sécurité, de… De tout ce qu’on veut y mettre, finalement. Pourquoi se compliquer la vie ? Il la regarde une dernière fois. Prêt pour un contact avec une jolie femme qu’il n’a pas l’habitude de côtoyer ? Aller, tenons le pari. Reste qu’enlacer quelqu’un en pleine taverne bondée reste étrange, peut-être ? Gênant ? Lui s’en moque. Mais elle ? Boarf, depuis quand on hésite sous la chevelure brune ?

Un soupçon de sourire vient flotter sur la mine balafrée et sans crier gare, le voilà qui franchit les minces centimètres d’air qui le séparait encore de la Blonde. Les bras s’enroulent autour du corps qui lui paraît soudain si… Frêle. C’est ça l’inconvénient des femmes, elles sont fragiles. Une main au milieu du dos féminin, l’autre à la nuque. Il ne la compresse pas, histoire qu’elle puisse encore choisir de se dégager, de changer d’avis. Simplement, il la tient dans ses bras, il se tient contre elle. Et ma foi, il est vrai que les choses simples sont parfois les plus apaisantes. Le visage à la droite du sien, il regarde derrière elle, sans vraiment prêter attention au mur de la taverne. En cet instant le bourru Vahanian ne s’occupe pas de son environnement, du qu’en dira-t-on et des autres. Il vit le présent, comme bien souvent. Et là, seul l’échange compte. Le contact. Les sens, inondés de la présence de cette autre, là, tout près. Un temps certain se passe. Mais qui saurait l’évaluer ? Certainement pas lui en tout cas. Finalement, il inspire doucement et se recule un peu, presque infimement, simplement pour venir murmurer quelques mots à l’oreille d’Eliane.

- Eliane... Voudriez-vous... Passer une nuit ‘vec moi ?

Dit comme ça, cela peut prêter à confusion, à interprétation, à cancans, à surprise, à… Aussi s’empresse-t-il d’ajouter.

- J’parle évidemment d’dormir. Juste… Dormir. Com’ça. En… Amis ? Quelque chose du genre.


N’est-ce pas une affaire un peu trop précipitée ? La dernière fois qu’une fille lui a proposé ça et qu’il a accepté, ça s’est très mal fini. D’ailleurs il n’avait aucunes nouvelles d’elle… Mais dans l’esprit du brun, on ne vit qu’une fois. Quand on veut, on ose. Et là, ce contact réveille en lui le besoin de sentir quelqu’un contre lui. Rien qu’une nuit. Juste comme ça. Sans but à la clé. Du moins sans but autre qu’avoir quelqu’un tout près. Une présence, une chaleur, une âme, un esprit. Une personne... Intéressante. Quel mal à ça ? Et puis… Comme s’il pouvait vouloir coucher avec une blonde….
--Eonile
Que l'on sache trop bien ou que l'on ne sache pas assez ce que l'on cherche nous fait prendre le risque de trouver ce que l'on ne voulait pas.

Eonile était resté longtemps dans l'ombre du pilier près du comptoir observant discrètement ce couple un peu étrange dont beaucoup aurait pensé qu'il s'agissait d'amoureux venus se mettre au chaud dans cette intimité qui n'est jamais si grande finalement que lorsqu'elle s'expose et se noie dans une foule.

De derrière ses mèches brunes le regard vert et clair d'Eonile passait de l'un à l'autre, puis embrassait l'ensemble tentant de se faire une idée de ce qui se jouait là. Gestes graciles, regards en dessous, demi-sourires, murmures.... comme un contre chant à la saleté, au vacarme, à la puanteur du lieu... oui tout laissait penser à une geste amoureuse.

Eonile en était là de ses réflexions quand un mouvement de la foule passablement avinée l'obligea à quitter l'ombre du pilier pour se retrouver en pleine lumière, faisant face de plus près encore au couple.
De cette place, Eonile, non seulement voyait mieux, mais pouvait également percevoir comme par irradiation la couleur des émotions qui traversaient la scène mobilisant son attention avec une intensité croissante.
Sans doute son regard se fît-il plus scrutateur encore, dérangeant peut être....

La blonde jeune femme qui l'instant d'avant semblait en proie à une réflexion intérieure la laissant les yeux dans le vague les posa alors sur sa personne. Un regard brun, frôlant, empli de gravité. Pas de désir dans ces yeux là non... pas d'étincelle qui fait danser les pupilles... de la réflexion, du doute lui semblait-il mais curieusement aussi de la détermination. Un regard en quête peut être... d'une certaine tranquillité, d'un apaisement.... Un regard qui disait la complexité d'une vie avec ses heurs, bonheurs et malheurs.
Un regard qui ne l'avait pas vraiment vu mais dont la profondeur venait frapper Eonile au plexus faisant se dresser le duvet dans sa nuque. Un regard qui lui rappelait quelque chose, mais ce n'était certainement pas le moment d'y penser. Boire, aguiser sa perception, il y avait là matière...

Détournant ses yeux la blonde les posait maintenant sur son compagnon et dans le même mouvement déposait un baiser sur sa joue. Se retirant, elle cherchait dans sa besace quelque chose, laissant l'homme perplexe apparement, en sortait un billet, le lui montrait et se rapprochant à nouveau, lui murmurait quelque chose qu'Eonile n'entendit pas mais qui sembla plonger l'homme un peu plus dans la perplexité.
Une seconde d'hésitation et le balafrè prenait sa voisine dans ses bras dans une étreinte à la fois profonde et toute en retenue et à son tour prenait la parole.
Cette fois tendant l'oreille, Eonile put entendre : "... passer une nuit 'vec moi ?... Dormir.... Amis ?"

Curieux que tout ceci se dit Eonile. Le baiser lui avait semblé chaste, l'étreinte mesurée, fraternelle (?).... mais cette impression se trouvait à l'instant contrariée par les propos de l'homme et quitte à être taxé de manichéisme Eonile pensait que dormir et amis faisaient un bien curieux mélange lorsque cela impliquait deux personnes qui lui semblaient transpirer la solitude et dont les blessures intérieures brillaient plus fort que les cicatrices qui marquent la peau.
Oh bien sûr deux amis pouvaient partager une couche sans ambiguité mais cela supposait à son avis une insouciance, une confiance en soi et dans la vie que les protagonistes en présence ne montraient pas. Leur ton et leurs manières n'étaient pas factices non, l'un comme l'autre semblait agir et parler avec sincérité l'un vis à vis de l'autre... mais la question que se posait Eonile était : sont-ils sincères avec eux-mêmes ?

Tsss tsss tsss, faisait le serpent caché dans la pomme....
Tout cela laissait Eonile perplexe.
Finalement il se pourrait que ce qui se jouait là soit un exemple édifiant de la fermeture des coeurs et des sens.... difficile à affirmer, mais de sa place c'est à celà que ça ressemblait.

Et la pensée d'Eonile s'éloigna de la blonde et du brun et se fît réminiscente :
Avoir aimer bien au delà du raisonnable ;
avoir souffert plus qu'on ne le méritait ;
avoir survécu par instinct, par habitude plus que par désir ;
se perdre dans les affres d'une réflexion rationnalisante ;
bannir les sens, brider le corps en s'essayant à la sublimation ;
accepter de souffrir du manque plutôt que prendre le risque d'un chao possiblement fécond ;
céder une part de bonheur possible contre une part de sécurité stérile ;
se refuser à la vie et à ses désordres et vouloir un paradis inerte dans le silence des coeurs et de leurs émois....

Oui la vie nous bouscule, elle nous traîne dans la boue, nous salie, nous laisse exangues bien des fois, vidés de nos forces.... mais lorsqu'elle se donne, s'offre, elle nous étoile le front, nous rend brillants, meilleurs, plus utiles à nous mêmes et à nos semblables, plus près de l'éternité...

"Oh là ! Eonile qu'est ce qui t'arrive là... ? tu déraille !!! Tavernier ! sers moi donc une bière et fais porter à la table là bas une bouteille de vin, le meilleur que tu ais... enfin si tant est que quelque chose de bon puisse se trouver dans ta cave... "

Eonile renonça à son idée de regagner l'ombre du pilier et resta sous la lampe le regard franchement ouvert vers le couple perdu dans sa conversation, acceptant le possible rejet de son invitation mais espérant tout de même un peu le miracle d'une rencontre. Peut être qu'Eonile avait quelque chose à partager avec ces deux là....
Eliane_
Offrez-moi le repos au creux de vos bras

A demi troublé, à demi hésitant, Eliane ne lâche pas son regard, comme pour essayer de s’orienter au fur et à mesure de ses réflexions cachées. La question était-elle trop osée ? Trop déplacée ? Elle ne sait vraiment que penser et attend qu’il sorte de ce tumulte et qu’enfin le verdict tombe. Et il finit par arriver, à travers ses bras qui s’ouvrent ainsi, en public pour l’étreindre.
Elle se fige un instant, n’étant pas habituée à montrer en public un signe de faiblesse si évident, à montrer un possible besoin de l’espèce masculine. Mais la femme glacée se fragilise au contact de cette main lovée contre sa nuque et sa taille. La froideur et la rigidité peu à peu se dissipent pour laisser place à un besoin autre, celui de se reposer un instant. Son souffle se perd sur la peau du brun, ses muscles se détendent, les tensions s’estompent face à cette étreinte si rassurante et apaisante.
Le temps n’est plus dans les bras de François, l’espace s’efface alors qu’elle loge son visage dans le creux de sa nuque. Elle se surprend à humer son odeur, à fermer les yeux sous la chaleur qu’il dégage. Oui, il y a des moments simples que l’on ne peut acheter par quelques écus que ce soit. Sa respiration se fait calme, apaisée, presque ralentie.

Qu’importe les souvenirs houleux de sa vie passée, la douleur masculine, elle sait qu’elle a raison d’espérer. A son rythme, elle avait fait son deuil et cela même si les souvenirs parfois venaient à persister et à la plonger dans ce chaos…Les moines, son frère, tous n’avaient été qu’illusions et fourberies, douleurs et mensonges…
La Foi, l’Amour, autant de paroles crées de toutes pièces qu’elle avait fini par croire de la part de ces illuminés…Espoir, croit lovée dans les bras de François en des mâles plus sains.

Puis doucement une question vient se briser dans son oreille, souffle surprenant qui serait le plus à même de la faire sourire ou de l’agacer, mais les mots coulent et se font plus rassurants…Une nuit simple, sans plus…En amis….Oui, peut-être que le terme pouvait être enfin posé depuis le temps et par la confiance qu’elle lui accordait en silence…Voilà que l’amitié était enfin masculine et sincère. La roue doucement tourne enfin…

La blonde redresse alors l’échine et sa main se glisse sur la joue de son ami, ses lèvres se posent à quelques centimètres de son oreille, une confidence pour lui seul, une confidence pour prendre de court les sens très développés de certains.

Je veux bien, François.

Mots simples pour une soirée qui le sera tout autant. L’intensité n’est pas cachée derrière des soupirs, des coups de reins, ou des griffures, elle est autre…plus délicate, subtile, glissée à travers un ami qui nous tiendra chaud pendant la nuit et qui saura se faire tendre et désintéressé. Eliane inspire doucement, venant loger un baiser dans le cou de François avant de se relever doucement.
La bulle se fait moins opaque et le monde extérieur alors se dessine, la ramenant à la raison et à sa gêne.

Et d’ailleurs, ils n’étaient pas passé inaperçu au vu de cette bouteille qui est posée à leur table, au nom de cette femme au loin. Celle-là même qui n’avait eu de cesse de les observer. L’inspiration se fait plus profonde, quasiment lassée. La Cruelle avait une sainte horreur de ces femelles qui se faisaient spectatrices, et commères, souvent langue de vipère, langue de putain….

Son regard se pose alors sur François, celui-là même qui attend une réponse. Qu’est-ce qu’on en fait de cette voyeuse ? Question pensée si fort qu’elle saura trouver quelqu’un pour l’écouter. Quant à la bouteille, pour sûr, Eliane sait déjà quoi en faire, la garder et la consommer dans la chambre, à l’abri de ces regards inquisiteurs et pesants.

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