Grand_sage
[Forge du vieux francis plus tôt]
De l'agitation qui régnait à la mairie il ne savait rien. On était juste venu lui apporter une lame à aiguiser et une armure à préparer. Le coursier avait précisé que cela devait être fait dans la journée et que l'épée et l'armure devaient être déposés à la mairie sans faute avant et remis une bourse bien garnie en guise d'avance sur paiement.
autant dire que notre forgeron, trop content d'être grassement payé et de faire autre chose que d'aiguiser des haches de bûcherons avait mis du coeur à l'ouvrage. Un pierre à aiguiser toute neuve pour l'épée, du sable et de la cendre pour polir l'armure avant de huiler les différentes pièces.
Aussi ne fut-il pas en avance lorsqu'il entreprit de traverser la ville, deux apprentis l'accompagnant, pour ramener l'ensemble à la mairie.
Il connaissait le maire de vue et l'identifia sans peine lorsqu'on l'introduit dans la pièce. Le Duc semblait en plein préparatifs, concentré à sa tâche tandis que son entourage semblait au minimum inquiet et au pire complètement paniqué, à l'image du coursier venu à la forge le matin.
- Vous pouvez encore renoncer votre Grâce! Je vous en prie soyez raisonnable!
- Je sais ce que je fais.
- J'en doute! Tout cela n'est pas sérieux.
- Au contraire. C'est on ne peut plus sérieux.
Un autre homme qu'il ne connaissait pas, semblait plus amusé qu'autre chose.
- La tête du roux sera du meilleur effet au dessus de la cheminée une fois empaillée.
- Mais vous n'allez pas le laisser faire tout de même? Messire Echal je vous en prie dites lui d'être raisonnable!
- Pourquoi donc messire Thérieur? Le Duc fait ce qu'il veut. Et je trouve ça très... valeureux. Il a dézingué le traitre la semaine passée, ce n'est pas un roux angevin qui va lui résister.
- Il est retors et sournois!
- Ca suffit Alex. Ma décision est prise. Va donc plutôt vérifier que la lice est en place. Et vous Omar, aidez moi à enfiler cette belle armure que j'aperçois.
Notre ami Mathieu le Forgeron s'inclina, balbutiant quelque platitude qu'il espérait polie et convenant au statut du maire de la ville. Lequel maire s'en fichait légèrement n'ayant jamais été sur l'étiquette. Ce dernier enfila ensuite l'armure, la fit ajuster, testa l'épée faisant quelques mouvements avec puis, satisfait, commanda qu'on paye le forgeron pour son excellent travail. Ce qui fit se redresser Mathieu, fier que son travail soit reconnu.
Quittant la mairie satisfait et plus lourdement chargé d'or qu'il n'y était venu, il souriait pensivement, songeant à venir assiter au combat et supporter le maire. Non pas qu'il eut la moindre affinité pour lui, c'était un noble et par définition les nobles n'étaient guère dignes d'intérêt. Sauf à un titre... celui là même qui le décidait à se rendre à la lice le soir même. Les nobles ont de l'argent. Et c'est bon pour les affaires. Le maire était un bon client. Le voir trépasser nuierait au contraire à ses affaires.
Oui il fallait le soutenir. C'était décidé, le soir même il y serait. Il s'autoriserait même un petit pari avec une partie de l'or gagné... De quoi maximiser ses gains. Ou pas...
[Le soir même, à l'approche du combat]
- En avant messieurs!
- Votre grâce...
- La ferme Alex. Ca ne durera pas longtemps ne t'inquiète pas.
- Vous serez parfait j'en suis certain votre grâce.
- Merci Omar. Assurez vous que mon épouse soit bien placée si elle vient. Au premier rang, bien en face de la lice. Qu'elle assiste à la mise à mort de son soupirant.
- Ou à la branlée de son époux...
- Alex... il y a des jours je me demande vraiment pourquoi je te garde.
- Parce que j'ai souvent raison?
- La ferme. Allons y
Et le duc, flanqué de son secrétaire et du chef de sa garde quitta donc la mairie, arnaché dans son armure, l'épée au poing, en direction de la lice...
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De l'agitation qui régnait à la mairie il ne savait rien. On était juste venu lui apporter une lame à aiguiser et une armure à préparer. Le coursier avait précisé que cela devait être fait dans la journée et que l'épée et l'armure devaient être déposés à la mairie sans faute avant et remis une bourse bien garnie en guise d'avance sur paiement.
autant dire que notre forgeron, trop content d'être grassement payé et de faire autre chose que d'aiguiser des haches de bûcherons avait mis du coeur à l'ouvrage. Un pierre à aiguiser toute neuve pour l'épée, du sable et de la cendre pour polir l'armure avant de huiler les différentes pièces.
Aussi ne fut-il pas en avance lorsqu'il entreprit de traverser la ville, deux apprentis l'accompagnant, pour ramener l'ensemble à la mairie.
Il connaissait le maire de vue et l'identifia sans peine lorsqu'on l'introduit dans la pièce. Le Duc semblait en plein préparatifs, concentré à sa tâche tandis que son entourage semblait au minimum inquiet et au pire complètement paniqué, à l'image du coursier venu à la forge le matin.
- Vous pouvez encore renoncer votre Grâce! Je vous en prie soyez raisonnable!
- Je sais ce que je fais.
- J'en doute! Tout cela n'est pas sérieux.
- Au contraire. C'est on ne peut plus sérieux.
Un autre homme qu'il ne connaissait pas, semblait plus amusé qu'autre chose.
- La tête du roux sera du meilleur effet au dessus de la cheminée une fois empaillée.
- Mais vous n'allez pas le laisser faire tout de même? Messire Echal je vous en prie dites lui d'être raisonnable!
- Pourquoi donc messire Thérieur? Le Duc fait ce qu'il veut. Et je trouve ça très... valeureux. Il a dézingué le traitre la semaine passée, ce n'est pas un roux angevin qui va lui résister.
- Il est retors et sournois!
- Ca suffit Alex. Ma décision est prise. Va donc plutôt vérifier que la lice est en place. Et vous Omar, aidez moi à enfiler cette belle armure que j'aperçois.
Notre ami Mathieu le Forgeron s'inclina, balbutiant quelque platitude qu'il espérait polie et convenant au statut du maire de la ville. Lequel maire s'en fichait légèrement n'ayant jamais été sur l'étiquette. Ce dernier enfila ensuite l'armure, la fit ajuster, testa l'épée faisant quelques mouvements avec puis, satisfait, commanda qu'on paye le forgeron pour son excellent travail. Ce qui fit se redresser Mathieu, fier que son travail soit reconnu.
Quittant la mairie satisfait et plus lourdement chargé d'or qu'il n'y était venu, il souriait pensivement, songeant à venir assiter au combat et supporter le maire. Non pas qu'il eut la moindre affinité pour lui, c'était un noble et par définition les nobles n'étaient guère dignes d'intérêt. Sauf à un titre... celui là même qui le décidait à se rendre à la lice le soir même. Les nobles ont de l'argent. Et c'est bon pour les affaires. Le maire était un bon client. Le voir trépasser nuierait au contraire à ses affaires.
Oui il fallait le soutenir. C'était décidé, le soir même il y serait. Il s'autoriserait même un petit pari avec une partie de l'or gagné... De quoi maximiser ses gains. Ou pas...
[Le soir même, à l'approche du combat]
- En avant messieurs!
- Votre grâce...
- La ferme Alex. Ca ne durera pas longtemps ne t'inquiète pas.
- Vous serez parfait j'en suis certain votre grâce.
- Merci Omar. Assurez vous que mon épouse soit bien placée si elle vient. Au premier rang, bien en face de la lice. Qu'elle assiste à la mise à mort de son soupirant.
- Ou à la branlée de son époux...
- Alex... il y a des jours je me demande vraiment pourquoi je te garde.
- Parce que j'ai souvent raison?
- La ferme. Allons y
Et le duc, flanqué de son secrétaire et du chef de sa garde quitta donc la mairie, arnaché dans son armure, l'épée au poing, en direction de la lice...
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