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[RP] Blanche... et noire

Sancte
[Aucun prématuré n'ira se demander que choisir, entre la fable et la saynète.]

Il pensait se retrouver en famille. A son arrivée tardive, il se rendit compte qu'il n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan. Mais autant s'était-il absenté à l'enterrement de son père afin que sa présence ne soit point vécue comme une provocation au sein d'une église papiste, autant s'était-il déplacé pour assister aux titularisations des héritiers. La découverte des testaments constituait toujours une pièce de théâtre en soi, que l'improvisation dans l'exaltation des joies et des indignations péniblement contenues rendait souvent savoureuse.
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Perrinne
Pour un public disparate, c'était un public disparate.... Au moins, ici, la neutralité serait-elle de mise le temps d'un entre-acte, d'une ou deux lectures. Ces lectures seraient elles du gout de tous, elle allait le découvrir. Heureusement, cela lui avait il été évité lorsqu'elle-meme avait été concernée. Mais bon, les auteurs n'étaient pas les memes non plus. Tout aussi éminents de France avaient ils été.

Bien....
Que prennent place ceux ceux qui n'en ont point encore.


Elle se doutait que l'assemblée se poserait naturellement selon l'ordre naturel, respectant par ce simple geste ceux dont il serait ici mention.

Je vous prie de m'excuser, c'est une première pour moi et si le ton ou la manière ne convient pas, .... eh bien tant pis, ce sont les miens.

Une nouvelle pause, elle tendit la main vers un premier rouleau.

J'ai donc reçu deux documents où vos noms apparaissent, raison pour laquelle j'ai sollicité votre présence ce soir. Cependant qu'après discussion avec les plus aguerris en matière royales, une veillée discrète et intime fut décidée. Non point pour minimiser la lecture ou les décisions qui vont être énoncées, mais plutôt justement pour que seuls ceux à qui cela importerait particulièrement en entendent les mots en prime abord. Sans que courtisans ou débatteurs ne soient à commenter ou décortiquer chaque phrase.

Ce qui suit... je n'étais pas sensée m'en charger. Cependant, une missive de la main de feue Sa Majesté Beatrice m'en a enjoint par la suite. Les évenements politiques récents limitant les déplacements de certains, ils recevront copie et j'espère que malgré la forme, ils accepteront de prendre en charge le suivi.


Ouvrant le rouleau, vérifiant les premiers mots, elle commenca :


"Par la présente, Nous, Guise Von Frayner, L’Implacable, Roi de France & Souverain de Bolchen, déclarons nos dernières volontés qui feront office de testament.
Rédigé de plein grès et pleine possession de nos moyens intellectuels, nous ordonnons ce qui suit:

Notre chère Epouse & Amour SM Béatrice de Castelmaure-Frayner, notre formidable cousin et dauphin SA Chlodwig Von Frayner, ainsi que notre frère Sa Grâsce Mun Von Frayner sont désignés comme les exécuteurs testamentaires de nos dernières volontés. Charge à eux, en fonction de leur santé & disponibilité de se répartir les tâches en découlant, en France et dans la partie francophone de feu l‘Empire. Si aucun ne le pouvait, alors que notre ami Sa Grande Grâsce Thomas De Clerel, dans sa grande magnanimité, s’en charge. A défaut, que n’importe quel « Grand » de la famille VF s’en charge. .... "


Son regard glissa vers celui qu'elle avait identifié comme tel dans cette meme famille justement. S'attarda, par un cour silence.
Puis elle revint au document


"....Qu’ainsi, nos terres souveraines de Bolchen, de Baudricourt, la baronnie de Tuilière, leurs revenus, les titres y étant attachés soient transmis à notre fils légitime ainé, le dénommé Charlemagne-Henri-Lévan Von Frayner.

Que le vœu de voir les terres de Nevers, de Chastelux, de Chablis et de Laignes que nous possédons par l’intermédiaire de notre chère épouse Béatrice, mère de nos deux enfants, soient également selon son bon souvenir transmises le moment venu, à notre primogéniture Charlemagne; Que la terre de Lauragais soit, elle transmise à notre second fils Franc-Volpone Von Frayner. ..."

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Charlemagne_vf
    Ils ont suivi. Succession de Blondes, suivantes de Béatrice la Première, Della, Blanche, Yolanda.
    Puis Madame de Jegun, que l'Infant n'a pas revu depuis sa fuite du Louvre.
    Reste d'un passé révolu, âmes sans vie, Dames de Compagnie sans compagnes. Pauvres femmes.
    Suit le sang. Sang de Castelmaure, sang de Von Frayner. Là, l'Aigle qui eut l'audace de l'appeler par son prénom aux paternelles funérailles, et ces cousins inconnus de la défunte mère.
    Le Resplendissant, Sancte Iohannes, inconnu de Charlemagne Henri Lévan, son frère, à l'égal ou presque de Franc Claude. Et d'ailleurs, où est Franc Claude ?

    La Sombre enfin, Ingeburge, la Fidèle puisqu'elle en a fait vœu avant tous.
    Le soir tombe déjà, et le Prince est fatigué, imitant son oncle - où serait-ce un cousin ? - il se hisse sur un fauteuil, et entend.
    Il entend son nom, celui de son père, celui de ses terres, celui des Aigles. La lecture a commencé, et déjà, le Fils de France devenait Souverain de Bolchen et de Baudricourt, Baron de Thuillières.
    Programme impérial, couronnes de gueules, et industries Chiantos. Coeur battant de la Famille Von Frayner qu'était Bolchen, tout lui revenait, et enfant qu'il était, le Castelmaure se dresse sur son fauteuil, comme le Roi qu'il pense être.

    To be continued.

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Della
Elle devait la retenir sa main, Della. L'envie était grande de la poser sur l'épaule de Charlemagne, pour lui dire : "N'aies pas peur, tu n'es pas seul, je suis là."
Mais elle savait qu'il sursauterait comme un diable sortant d'une boîte si seulement elle se risquait à le toucher.
Car l'Enfant est ainsi.
Un peu comme sa mère, d'ailleurs.
Il ne faut pas l’effleurer, il risquerait de s'effondrer comme un château de cartes soufflé d'un coup de vent.
Dieu que c'était difficile de résister.
La main se ferma sur elle-même au moment où la lecture évoqua la Mie disparue et l'amour que Guise avait pour elle.
Et la main fut obligée d'obéir.

Le regard bleu glissa alors vers l'époux, besoin de sécurité, de savoir qu'il est là.
Pour affronter la suite.

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Perrinne
Relevant les yeux, elle sembla alors chercher diverses personnes dans l'assemblée tout en essayant de conserver un visage neutre, mais dur dur parfois.

"Si le Tout Puissant nous rappelait à lui avant l’âge de majorité de nos enfants, que les dénommés Chlodwig Von Frayner et Thomas de Clerel soient désignés comme leurs tuteurs légaux, en charge de l’apprentissage de la stratégie politique, de la « chose » héraldique, de la construction de réseaux, de la farniente, et le moment venu, du culbutage de la gueuse. Qu’ils veillent férocement à ce que nos fils ne soient spoliés d’aucun de leur droit royal jusqu‘à leur majorité.
Charge au premier nommé d’aider à trouver le meilleur parti possible à nos fils, permettant un mariage des plus profitables au renom et à la richesse de notre « Nom millénaire ».
S‘ils se montraient défaillants, si par malheur nos deux fils venaient à vivre non plus en France, mais dans les sentiers de la perdition, l’asile de fou à ciel ouvert qu’est feu l’empire, que celui-ci soit placé sous le tutorat, l’éducation et la protection de notre sage frère Mun, seul rempart contre « ça »."


Les deux hommes n'étaient pas présents. L'un avait fait défaut à la Reyne alors que le Roy Consort était sur sa fin. Ses souhaits auraient ils été cependant modifiés suite à cela s'il avait eu la possibilité de revenir sur ce document ? Rien n'était moins sur du peu qu'elle devinait de l'homme au travers de la lecture et relecture du document qu'elle tenait là entre les mains.

"Aussi, concernant les Terres souveraines de Bolchen et de Baudricourt, qu’il soit toujours accueilli et protégé en son sein la famille, les amis, ainsi que les alliés du chef de famille Von Frayner, quel qu’il soit à l’avenir.
De même nous tenons à ce que nos engagements d’octroyer des seigneuries à leurs bénéficiaires, officiels ou officieux, soient entérinées et perdurent au-delà de notre mort, puisque de notre vivant nous n’avons pas eu le loisir pour se faire.
Ainsi, la dénommée Théoxane de Chalomée se verra octroyer la seigneurie de son choix à Bolchen; le dénommé « Resplendissant » se verra allouer les revenus, protection et autres privilèges attenant à la terre de son choix à Baudricourt.
A moins que ceux-ci trépassent ou finissent par décliner ces libéralités bien méritées, chacun en son genre, fort utiles pour les royaumes tous les deux."


Si la dénommée "Théoxane" lui était inconnue, ou alors peut etre sous une autre identité. L'autre.... l'autre lui avait donné du fil à retordre encore récemment. Certes à ce moment là, elle ne connaissait point ce surnom qui se murmurait bien plus souvent dans les tripots et ruelles parisiennes qu'en les salles poussiérieuses où elle demeurait la majorité du temps. Cependant,... cependant, elle avait finit par entendre l'épiclèse et son porteur. Un coup d'oeil discret partit dans cette direction. Les décisions de l'Eglise allaient fortement influencer cette volonté du défunt, mais il serait encore temps d'en parler plus tard. D'ailleurs, Baudricourt... SRING ou France ? S'il s'agissait du SRING, cela ne relèverait pas d'elle...mmmhhhh, mais pourquoi était ce seulement maintenant qu'elle y pensait ? Sacrebleu !

Bon... continuer la lecture....


"Aussi, que le contrôle des proto-industries de Bolchen (par l’intermédiaire de l‘office « EPAD ») , ainsi que l’équivalent de 4mois par an de ses revenus soient placées sous le plein et entier contrôle de Chlodwig Von Frayner, le temps de la minorité de Charlemagne.
Que 4 autres mois par an de ses revenus reviennent à notre fils Charlemagne pour ses extravagances ou ses futures leçons d’apprentissage lorsqu’il s’agira d’envahir une province ou plus simplement une ville de cons.
Que 2 autres mois par an de ses revenus soient réservés à notre chère épouse jusqu’à son trépas pour ses menus plaisirs en bouche, étant donné que les caisses de la Couronne sont vides. Celle-ci trépassée, alors pareille libéralité devant revenir à Franc Volpone, notre second fils."


Elle avait du anoner cette partie car elle ignorait de quoi il relevait. Mais à n'en pas douter, les tuteurs des enfants devaient le savoir. Toujours est-il qu'elle goutait la tournure et la forme retenue par l'ex consort.

Un sourire éclaira alors son regard et son visage jusque là assez sobrealors qu'elle se détournait de l'enfant et sa suite pour ne plus fixer qu'une personne, celle à son coté


"Qu’enfin, les deux derniers mois par an de ses revenus soient alloués à notre très Sainte Princezin Ingeburge, en gage d’amitié par delà la mort. Celle-ci disposera à sa guise, de la possibilité de venir s’approvisionner en Chiantos pour détendre -un peu- l’humeur de ses collègues de « mission », en Bourgogne ou à Rome.
"


En son fort intérieur, elle se demanda quel gout devait avoir ce "Chiantos", regrettant que la hérauderie ne soit pas citée. Tant pis, cela serait une occasion de perdue d'apprendre quelque chose, une de plus....

Tentant de se ressaisir mais surtout ne pas fixer par trop la "princeszin" sachant que celle ci n'appréciait guère etre au centre de l'attention alors meme qu'elle avait occupé et occupait toujours des fonctions qui n'étaient guère propices à l'ombre qu'elle appréciait jusqu'au bout de ses vetements, elle revint à l'assemblée et plus particulièrement vers ceux de ces "VF" qui s'étaient déplacés.


"Concernant notre inhumation, que celle-ci, à la volonté conjointe de notre épouse la souveraine de France, se fasse en la crypte mortuaire où repose chaque roi & reine de France en Saint Denis, afin de pouvoir reposer auprès d’elle pour l’éternité lorsqu’ainsi le Tout Puissant en aura décidé.
Nul besoin de grande cérémonie, comme chacun sait « les cimetières sont remplis de gens irremplaçables » sans que pour autant les choses ne continuent d’avancer.
Par ailleurs ce serait ainsi l’occasion d’accomplir l’un de mes rares désirs non réalisés au cours de ma vie, à savoir « partir comme je suis venu, sans plus de cérémonie ».

Il va de soit, que Chlodwig Von Frayner, notre génial dauphin depuis si longtemps, prendra pleine possession du titre, du ban et des compétences de « chef de la famille Von Frayner » à notre mort. Néanmoins, si celui-ci, par flemme aigue ou décès prématuré venait à défaillir de ses droits et devoirs, alors que telle dignité soit assurée collégialement par Mun Von Frayner, Ludwig Von Frayner ainsi qu‘Arman Von Frayner, le temps qu’un membre assez fort, assez présent, s’impose pour pouvoir s’occuper de l’ensemble « tout seul ».

Que notre famille soit inscrite aux registres héraldiques français, et que la Lorraine, si tant est qu’elle soit encore sauvable (ou qu’elle le veuille seulement) soit rattachée à la Couronne de France, en notre souvenir.

Qu’enfin, notre testament politique et autres chroniques historiques, ainsi que notre œuvre juridico-politique soient conservés et promulgués par delà les temps en souvenir de notre mémoire, par chaque membre de notre famille fidèle à ce que nous fûmes, chaque descendant de la Guisarchie, pour les siècles et les siècles.


Fait de Notre main royale & souveraine le 1er mai 1459, à Nevers.
G.v.F"


Retournant le document qu'elle venait ainsi de cloturer, elle le tendit à sa maréchale, pour que celle-ci convienne de l'identité de l'auteur dont le scel apposé ne laissait planer aucun doute. A charge pour celle-ci d'enregistrer le document dans les registres héraldiques, selon les modalités usuelles de l'institution.

Voici qui cloture ce que j'avais en ma possession et concernant feu son Altesse Guise Von Frayner....
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Sancte
Hmm. Je vous prie de bien vouloir pardonner ma coupable ignorance. Mais ...
Ça se trouve où, ça, Baudricourt ?


Ne nous en cachons pas. On l'avait fait venir. Il connaissait vaguement et de seule réputation l'affreuse canaille qu'il aurait tant aimé appeler "Père" sans jamais avoir eu l'occasion de le connaître, vivant ou mort. Alors il s'attendait à quelque surprise douteuse dans ce genre là. Y croire à demi ne l'empêcha pourtant pas de se prendre la nouvelle de plein fouet. Il n'en montra rien. Mais s'en voulut autant de se laisser bercer par cette vague mais touchante attention que de s'y laisser surprendre. A sa décharge, on ne lui avait pas indiqué le motif exact de l'invitation qui lui avait été faite. Mais il en connaissait assez bien les conditions: contre l'aumône de la convocation, il avait obligation de discrétion. Discrétion partiellement négligée au travers de son intervention cavalière. Mais puisque son nom finirait couché sur on ne sait quel dossier ou répertoire de blasons, il ne ressentait nul besoin de thésauriser sa question en vue de la poser une fois dehors, lui qui ne brillait de toute façon dans ces honneurs mondain que par la force de son anonymat.
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Salvaire_d_irissarri
Le jeune homme avait sursauté lors de la venue du senher Sancte, bien connu dans les régions du Sud. Il avait eu l'occasion de le rencontrer à l'hôtel d'Assézat et l'homme ne lui avait point fait si mauvaise impression. Il eut à nouveau un hoquet de surprise en devinant ce qui l'avait conduit icelieu.
Ne voulant point troubler la digne assemblée, il ne prononça pas un mot, se contentant de passer et repasser sa main, d'un geste vif, dans sa chevelure blonde, qu'il avait magnifique au demeurant. Cependant, il murmurait pour lui-même :

Resplendissant ? C'est Sancte, le resplendissant ? Té, c'est pourtant pas ce qui se dit à la Cour Royale. Je comprends mieux le pourquoi de cette réunion presque en catimini. Si d'aucuns savaient ...

Il sourit benoitement, toujours ravi des surprises que réservait la vie à ceux qui savaient la savourer en toute patience. Puis songea, in petto :
Pas si sûr que le pt'it Prince là-devant soit si capable de laisser du temps au temps, té ! M'a l'air plutôt imbu de sa personne, le poverino. Mais perdre son père pour gagner une couronne, n'est-ce pas un bien lourd fardeau ? A voir... Qué sera, sera.

Et il poursuivit ses réflexions, perdu dans des considérations qui le laissaient confus. Le fils de ma cousine, c'est mon cousin. Bon ! Et les fils du mari de ma cousine ? Rien non ? Même pas une parentèle éloignée... Et Franc-Volpone ! Tu parles d'un nom ! Lourd héritage celui-là aussi.

Il jeta un regard vers Axel pour voir si l'étonnement semblait de mise pour elle aussi.
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Salvaire d'Irissarri & Castelmaure.
Baron d'Apcher, baron de Randon, en Lengadòc.
LJS a écrit: "si on a pris le temps de coder les révoltes et les bandits, c'est pour que les joueurs se révoltent et jouent les bandits."
Charlemagne_vf
    La prose paternelle aurait été une délectation, si simplement Charlemagne avait eu l'âge d'en savourer les termes, la syntaxe, et la franchise propre à un Guise que l'Infant aspirerait sa vie durant à copier, s'il ne pouvait s'en distinguer.
    L'ombre des Rois lui seraient un fardeau, mais leur modèle ne devait pas périr.

    A l'entente de son nom, le Prince s'était dressé sur ses kilos superflus. Derrière lui, la Dame de Railly bougeait, et ses robes frottant le sol fatiguaient le jeune Castelmaure. La peste soit de ces femmes, qui n'inventeront pas la culotte courte avant des siècles, pour le malheur des nains qui, proches du sol, subissent les sons de crinolines et autres râclement du tissu le plus léger du monde sur le sol.

    La lecture s'achève, et le Fils de France allait s'asseoir, puisqu'il était resté debout, quand son mouvement fut interrompu par les paroles de l'inconnu au sang battant de Von Frayner.
    Lui, c'était un Aigle, un vrai, puissant et majestueux. Resplendissant.
    Mais en cet instant, Charlemagne Henri Lévan ne voit en lui qu'un importun, qui ne sait pas ce qu'est Baudricourt. Pourtant, même pour un enfant de six ans, c'est une évidence.

    Se plantant devant son vassal testamentaire, faute de pouvoir l'être héraldiquement pour l'heure, l'Infant plante son regard céruléen dans celui, homologue, de Sancte Iohannes. Il y a du Guise en eux, dans ces yeux.


    Baudricourt, c'est près d'Epinal, c'est l'Empire, où habitait Ma Majesté Papa.
    Et vous êtes qui ? Pourquoi vous voulez savoir ? Vous voulez venir nous voler ?


    Parce que Baudricourt, c'est chez lui maintenant, et que si on le protège en des lieux insolites depuis des semaines, c'est sans doute parce qu'on souhaite l'enlever, le voler, et il vaudrait mieux éviter que cela n'arrive, maintenant qu'il possède le pactole.

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Sancte
On ne pouvait pas dire que le jeune Carolus Magnus avait appris du haut de ses six ans à dorer sa pilule. Cela viendrait en son temps, probablement, s'il venait à tirer davantage de la mère que du père, comme ses traits fins le laissaient supposer. Donc. Voici son frère. Ou plutôt son demi-frère. Ce qui n'était point si grave. Nombre de familles avaient déjà montré qu'une moitié de frère valait souvent mieux qu'un frère entier. La concurrence est toujours moins rude et le lien du sang persiste. Mas tout de même ... Un chiard qui disait encore "Papa". Naguère, sans doute aurait-il faire un tour dehors, vexé par ce qui ressemblait à une plaisanterie de mauvais goût. Mais si le mioche s'exprimait encore avec la naïveté d'un enfant, quelque chose dans son attitude et son port de tête lui fit entrevoir tout le potentiel du jeune Prince. Qu'importait au fond qu'il soit encore en âge de tyranniser aussi bien les draps de son lit que les lieux d'aisances. Non, il sentit que cette rencontre, pour lui qui n'avait jamais connu de famille, était capitale. L'entorse faite à son semainier pour caler une halte parisienne qui n'avait rien de normale au vu de ses engagements sudistes prenait désormais toute sa justification. Selon toute apparence donc, le môme serait son suzerain, et l'exposait déjà à la vue de tous comme un indésirable armé de mauvaises intentions. Logique cela dit. Avec sa gueule couturée de bagnard en rupture de ban, il avait plus la dégaine d'un type qui porte le cotel en guise de carte bleue qu'un aristocrate distribuant fiefs à ses mignons, perle sur l'oreille. Attentif à son interlocuteur, Iohannes trouva effectivement en l'enfant quelque chose de lui-même, sans trop savoir dire quoi. Toujours est-il qu'il acquit dès cet instant la certitude qu'à la grande loterie de la providence généalogique, il n'avait pas tiré le billet le plus dégueulasse. Il y avait toujours pire. S'appeler Demessy-Montferrat par exemple. Ça vous installe un vaillant bonhomme dans une majestueuse lignée de tapettes auto-satisfaites de leur médiocrité, pensant compenser par un sang bleu délavé les carences béantes d'une vertu misérable, car fantasmée. Naguère démoniaque, le réformé se sentait pétrit d'une nouvelle richesse. Informelle et indistincte.

Il me semble que vous vous méprenez gravement sur mes intentions, monsieur mon frère. Et quand bien même ce ne serait pas le cas, qu'est-ce d'autre que le vol, sinon une simple forme de commerce non consenti par une des parties ? Un point de détail, en somme.
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Charlemagne_vf
    De cette explication, et de ce qui la précéda, Charlemagne ne retint qu'une chose. Baudricourt s'effaça dans les Monts Vosgiens de l'esprit Princier.
    En cette soirée de fin d'été, la seule personne qui aurait eu une légitime raison de nommer le Fils de France "Monsieur mon frère" n'en était qu'au stade du babil, et aurait à peine réussi à articuler un "oqueu o fè" en guise d'apostrophe.
    Franc Claude Volpone était en effet le seul puiné que connaissait l'Aiglon ; quant à avoir un aîné, la chose était exclue, puisqu'il était le Premier de tous, le Premier descendant d'une lignée noble à tous égards. Se voir réduit à l'état de second fils de Guise Von Frayner, ou même de Béatrice dans l'hypothèse peu probable selon laquelle le Resplendissant en serait un bâtard.

    L'Altesse Royale resta un instant coi.
    Enfant nerveux et sujet à quelques crises de colère dont Madame de Jegun, aussi connue sous le nom de Cloé, avait été la prime témoin, l'Infant était en parfaites conditions pour exploser, conséquence usuelle d'une incompréhension, ou encore d'une contradiction.
    En l'occurrence, tout était réuni. Le cocktail Molotov ne demandait qu'à être fracassé.

    Il n'en fut rien. Le Prince soutint le regard de son frère, y cherchant un Guise trop présent, et n'y trouvant nulle Béatrice.
    Il aurait pu être un cousin, un neveu, un oncle, même un enfant adoptif. Tout cela, Charlemagne en avait suffisamment pour les rendre tous insignifiants, mais un homme de même paternité était forcément singulier.
    Le Sang, cette pureté innée, octroyée parfois à tort par les Grâces de Dieu, était commun à ces deux hommes, à une mère près.
    Abasourdi, économe en parole, et craignant de balbutier ridiculement, de perdre de sa Superbe, le jeune Castelmaure-Frayner poursuit son chemin jusqu'au fauteuil, qui était son premier objectif.

    Il viendra, de toute façon, ce moment où la confrontation deviendrait fatale, où le plus grand devra gagner ou non les faveurs du plus petit, et étendre sur lui un empire.
    L'oeil azuréen du diaphane enfant se clos. Pas pleurer, pas pleurer, pas pleurer. Vite, la suite.

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Della
Il est des situations délicates desquelles l'on voudrait s'échapper sans se faire remarquer à la façon des souris dans leur trou.
Celle que vivait présentement la Baronne de Seignelay semblait surréaliste, pour elle, absolument contre nature même, abjecte aurait été le premier mot qui serait venu à ses lèvres si elle ne les avait tenues si bien serrées.
Ainsi, un Réformé, presqu'un hérétique selon elle, une engeance de la créature sans nom donc, avait osé se montrer à la lecture des testaments de ces deux personnes si saintes et parfaites qu'étaient la Reyne et le Roi ?
Bien entendu, elle "savait", comme tout à chacun savait, même s'il faisait mine de ne rien savoir ou d'oublier. Oublier, ne pas y penser était tellement facile, pour bien des choses. Mais comment ne pas y penser lorsque l'objet de la pensée était présent et se donnait le droit de parler à Charlemagne sans même lui donner le titre qui lui revenait de droit !

Le regard bleuté prit sa belle couleur acier, celle de la colère ou du mépris, selon le cas.
La main, celle-la même qu'elle aurait voulu porter sur l'épaule de l'Enfant, se ferma, serrant en sa paume le dégoût que lui inspirait le prétendu resplendissant et qui n'avait de resplendissante que son arrogance, aux yeux de Della.
En un autre lieu, un autre moment, elle aurait volontiers envoyer sa jolie main au visage de l'ingrat en lui enjoignant de plier le genou devant le Fils !
Mais...mais l'on était ici, en mémoire de ceux-là qui avaient laissé l'Enfant et pour eux et pour Lui qui semblait tellement fort alors qu'il tremblait, elle ne dit et ne fit rien. Juste ce regard froid.

Tantôt, il faudra apaiser Charlemagne, elle le sait.
Il faudra lui dire que l'on ne choisit pas les siens, pas plus que l'on ne les aime sur commande.
Il faudra qu'il grandisse, bien trop vite.

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Sancte
Quand huguenot ne se reconnait bornes,
Religion papiste porte des cornes.

Le regard froid d'une demoiselle lui rappela qu'il s'agissait désormais du moment pour lui de rapetisser ses allants cyniques au devant de Son Altesse Royale, qui de toute façon ne semblait plus fort encline -à son grand regret- à débattre de la méthode de rançonnement de places fortes Lorraines. Car assez doucement, l'ambiance sombra couci-couça dans un océan de gaieté sépulcrale, comme si l'aîné d'une fratrie venait de révéler au dîner de la Noël devant les siens attablés qu'il était devenu Angevin, Spinoziste et Homosexuel.

Bien décidé à ne pas en rajouter, Le Resplendissant, tout à la fois fils de pute et fils de Roy, inclina son chef de quelques degrés de civilité à l'attention de la damisela, puis jeta un regard appuyé à sa portion de demi-frère, lui témoignant ainsi, au travers d'un éclat solennel, les bienveillantes dispositions qu'il entretenait à son égard. Croisant ses larges bras sur son buste d'auroch, les jambes courtes et bien campées sur le sol, il patienta alors en silence, serein et auguste, que la procédure suive ici son cours.

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Perrinne
Elle laissa les deux freres échanger quelques amabilités.
Vu la taille de sa fratrie hétéroclite et étant elle meme née, comme les 9/10e de ses freres de la main gauche, c'était là des échanges qui ne l'étonnaient guère, meme si les relations chez les Gisors semblaient plus aisées. Moins formelles tout du moins.

Comme cherchant quelque soutien pour ce qui suivrait, elle se tourna vers Phylogène, guettant son regard, meme si elle se doutait bien que celui-ci serait de marbre comme à l'accoutumée. Et pourtant, elle était là, présence rassurante, qui mine de rien l'accompagnait depuis le début de son mandat. Cette auguste dame n'avait pour le moment faillit qu'à une seule mission. Mais peut-etre n'avait elle pas usé de sa prudence habituelle quand elle avait lancé sa proposition, devenue engagement.

Prenant une courte inspiration, elle attrapa le second parchemin.


Je vais maintenant vous lire les dernieres volontés telles que rédigées et recues de la main de Sa Majesté Béatritz.


"
Citation:
La fragilité de la vie nous ayant été à plusieurs reprises rappelée, & dernièrement lorsque le Très Haut rappela à lui notre bien-aimé époux, Guise von Frayner, il nous apparaît urgent, ayant réglé les contingences de notre Royaume, de nous attacher à régler celles qui nous regardent en propre, pour le cas où la flamme de notre vie serait brusquement soufflée.
C'est à ces fins qu'en ce sixième jour de juillet de l'an d'Horace mil quatre cent cinquante neuf, nous, Béatrice de Castelmaure-Frayner, Reine de France, Douairière de Bolchen, Baudricourt & Thullières, Duchesse de Nevers, Comtesse du Lauragais, Vicomtesse de Chastellux, Baronne de Chablis & de Laignes, testons selon la raison & le cœur.

Que le Très Haut reçoive & juge notre âme ;

Que notre corps repose en la basilique Saint-Denis, auprès de nos prédécesseurs ;

Que notre cœur embaumé repose en la Cathédrale de Nevers, si l'Evêque le permet ; sinon, en la crypte de Chablis ;

Que les titres & terres que nous tenions de notre père Charles de Castelmaure aillent à nos deux fils, Charlemagne Henri Lévan & Franc Claude Volpone, pour peu qu'ils atteignent leur majorité, selon les modalités qui suivent ;

Que SAR Charlemagne reçoive tous titres bourguignons, à savoir le Duché de Nevers, la Vicomté de Chastellux, & les Baronnies de Chablis & de Laignes, sous la tutelle féodale de Della d'Amahir-Euphor, qui sait les devoirs de la noblesse ; si elle refusait cette charge, qu'elle soit confiée à Son Altesse Ingeburge von Alhefeldt-Oldenbourg, Duchesse d'Auxerre, voisine & amie en Bourgogne ; que la tutelle & éducation civile de SAR Charlemagne soit confiée item à Sa Grandeur Cloé d'Albizzi ; si elle en refusait de même la charge, ou venait à ne plus pouvoir l'assurer, que celle-ci soit confiée à Sa Grâce Cecilia von Wittelsbach-Frayner, petite-fille adoptive de notre bien-aimé défunt époux, & ce faisant, nièce de SAR Charlemagne ;

Que SAR Franc reçoive le Comté du Lauragais, sous la tutelle féodale de Salvaire d'Irissarri, notre bien-aimé cousin & vassal en devenir, chose inaboutie contre notre gré ; s'il refusait cette charge, qu'elle soit confiée à Sa Grandeur Cloé d'Albizzi, suscitée ; & celle-là refusant la charge, elle écherait alors à Sa Grandeur Natale d'Ibelin, Comte de Rabat, noble toulousain soucieux des intérêts de notre Maison ; que la tutelle & éducation civile de SAR Franc soit confiée item à Sa Grandeur Cloé d'Albizzi ; si elle en refusait la charge, ou venait à ne plus pouvoir l'assurer, que celle-ci soit confiée à Sa Grâce Cecilia von Wittelsbach-Frayner, petite-fille adoptive de notre bien-aimé défunt époux, & ce faisant, nièce de SAR Franc ;

Qu'en cas de décès de SAR Charlemagne avant sa majorité, toutes les dispositions nobiliaires à son avantage soient transférées à SAR son frère Franc, sans perte de qualité, pour ce qu'il n'aura pu en jouir pour lui-même ;
Qu'en cas de décès de SAR Franc avant sa majorité, toutes les dispositions nobiliaires à son avantage soient transférées à son grand cousin & tuteur féodal Salvaire d'Irissarri, par grâce spéciale & royale, sans perte de qualité, le faisant Comte du Lauragais ;

"


Le "sort" était donc jeté pour le jeune prince. Néanmoins d'autres étaient présents et attendaient tout autant, c'est pourquoi cette fois-ci elle ne marqua pas les pauses comme elle l'avait fait précédemment. Non point par impatience, du moins sa propre impatience, mais plutot pour ménager celle de l'assemblée assez hétéroclite face à elle.

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Citation:
Que Della d'Amahir-Euphor & Cassian d'Arlezac acceptent d'assurer l'intendance de nos vastes terres bourguignonnes & vignobles, moyennant avantages & revenus à convenir avec les tuteurs féodaux, dans la minorité de nos héritiers ;
Que Salvaire d'Irissarri accepte de continuer à assurer l'intendance de nos vastes terres toulousaines, aux mêmes avantages dont il jouit présentement ;

Que nos vassaux Aymeric de Saunhac pour la Seigneurie de Giry, Clémence de l'Epine pour la Seigneurie de Decize, Apoline de Castelmaure-Caurel, notre sœur, pour la Seigneurie d'Imphy, Della d'Amahir-Euphor pour la Seigneurie de Railly, Eurydice de Valten pour la Seigneurie de Serée, puissent en jouir tant que le destin de nos terres ne sera pas scellé par le décès ou la majorité de nos héritiers, comme le permet la coutume ; qu'il plaise à nos héritiers, lorsqu'ils seront entrés en jouissance de leur héritage, de les conserver ou non à ces titres, quoique nous l'encouragions, dans le respect de la mémoire de leur mère ; qu'il leur plaise également d'octroyer terres & titres à Blanche de Walsh-Serrant, Salvaire d'Irissarri & Attia di Juli, si ces derniers acceptent & si nous ne l'avons déjà fait ;

Que notre vassal bien laconique Blink, Seigneur de Laurabuc, perde incontinent sa seigneurie de Laurabuc, si nous ne l'avons déjà destitué ;

Que notre manteau d'ancien haut dignitaire impérial, d'hermine & d'or, aille à Cecilia von Wittelsbach-Frayner, en mémoire de sa défunte mère ;

Que notre toison d'airain aille à notre sœur Apoline de Castelmaure-Caurel, rappelant la Bourgogne qui est notre berceau, & le théâtre du renouveau de notre Maison, par la gloire de notre défunt père, Charles de Castelmaure ; nous lui souhaitons d'y trouver sa place ;

Que Blanche de Walsh-Serrant accepte notre hussine, qui très tôt servit à nous faire obéir des mesnies récalcitrantes ; qu'il lui soit donné, par cette hussine, de dompter l'amour & le regard des hommes, de sorte qu'enfin elle trouve un parti pour cette main d'albâtre qui a tant de grâce que l'on s'étonne de n'y voir briller encor aucune alliance ;

Que Clémence de l'Epine reçoive nos gants de soie bleue & tous les bijoux de gemmes bleues, saphirs, lapis-lazulis, turquoises, chrysocolles, comme dot & bénédiction pour ses prochaines noces avec Aimbaud de Josselinière, si nous ne les lui avons déjà offerts au cours de la noce ; qu'elle sache qu'avant elle, Aleanore en reçut également une paire, au crépuscule de ses jours, à l'heure de son départ pour l'Italie ;

Que Jehanne Elissa reçoive notre tiare de péridots, que nous portions si mal, & qui ne peut convenir qu'à sa chevelure, dans le souvenir de l'amitié de son grand-père, Jehan de Volpilhat, & de nos défunts parents, Charles de Castelmaure & Lhise de Tapiolie ;

Que Margarida Dulcia d'Alanha reçoive la robe, surcot & cape que nous offrit Aleanore Jagellon Alterac pour assister à ses noces, pour la porter au jour de son union avec notre cousin Aymeric de Saunhac ;

Que notre filleule & cousine illégitime Angèle de Castelnau de Montmiral reçoive notre médaille de baptême & nos perles, pour accompagner ces filets perlés qui mettent si bien en évidence sa chevelure sombre ;

Que notre filleule Yolanda Isabel de Josselinière reçoive nos robes les plus récentes, qui correspondront, nous l'espérons, à ses mesures d'adute ; qu'elle hérite tout particulièrement, & sans défaut, la robe rose qu'elle nous offrit pour assister à son baptême ; qu'elle hérite également de Ségur, léopard offert par Sa Majesté Elena Ruth de Trastamara Borja, Reine de Castille & Léon, avec lequel elle grandit & qui ne saurait obéir à une autre qu'elle ;

Que notre cousins & cousines se partage nos autres biens non liés à des demeures & fiefs précis, plumes, linge de corps & archives personnelles ;

Qu'Axel d'Irissarri & Apolline de Caurel se partagent les pierres semi-précieuses de notre cassette & nos onguents d'Agnès S. Ephora ; que toutes autres pièces de joaillerie, d'orfèvrerie & d'ébénisterie aillent à nos fils ;

Qu'il soit dit en notre collégiale Saint-Martin de Chablis trois messes pour notre âme, aux dates anniversaires de notre trépas.

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Suivait alors le jeu de scels personnel de la Reyne, attestant du document.

Citation:
Pour que toutes ces choses & volontés soient fermement assises pour l'avenir, & doubler les preuves de l'authenticité du présent document, nous le scellons de notre sceau royal, & le contrescellons de notre sceau personnel.

Della
Exit le Sancte et tout le reste avec...Seule demeurait la voix de Perrinne qui énonçait alors les dernières volontés de l'Amie...alors que les yeux bleus se noyaient doucement mais sûrement dans des larmes discrètes qui bientôt rouleraient le long des joues pâles.
Béatrice...
Ô Béatrice, pourquoi es-tu partie...?


L'émotion avait gagné la vassale de la Reyne, sa gorge était sèche et un noeud affreux y avait fait son nid, l'obligeant à respirer par petits coups pour contenir encore un peu le sanglot qui menaçait de l'étrangler.
Si quelques instants plutôt, elle avait voulu serrer fort Charlemagne entre ses bras, pour le réconforter, c'est elle à présent qui aurait voulu qu'on la serre bien fort. Mais cela ne se faisait pas, personne ne le ferait.
Alors, puisant des forces au dedans d'elle, serrant les poings et les mâchoires, elle s'interdit de pleurer, alors...les larmes ne roulèrent pas.

Elle resterait digne comme l'aurait voulu sa Reyne, sa Suzeraine à tout jamais puisque telle était sa volonté.

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Blanche_
Blanche évidemment, n'avait presque rien compris.
Déjà elle était rentrée depuis longtemps en Bretagne, et puis était partie en Espagne, et encore revenue en Bretagne, et elle avait passé ce temps à parler toutes sortes de langues mais plus jamais le français -qui lui rappelait des évènements trop tristes- et donc au final, elle saisissait un mot sur deux, bercée plus par la jolie mélodie des phrases écrites par Béatrice.
Il fallait cependant faire part de sa légère déception de ne pas reconnaître par la voix de Perrine la voix de Béatrice et les intonations qu'elle aurait utilisées à sa place ; c'était infondé bien sûr, car qui aurait pu rationnellement demander une voix d'outre tombe pour lire ce testament ? Mais c'était bien une vraie tristesse, et cette tristesse la rapprocha de Della d'Euphor, qui elle l'espérerait bien lui apporterait une traduction fidèle.

Elle lui sourit, un peu naïve, jusqu'à ce qu'on parle d'Aimbaud et de Clémence, et qu'elle soit si stupéfaite par la teneur de ce qu'elle entendait -et que le hasard et la colère lui fit soudainement saisir approximativement- qu'elle vacille et la serre dans ses bras.
Qu'elle la sert, ou soit serrée, ça n'était pas évident. La pathétique réponse à son désarroi, elle, sautait aux oreilles seules de la baronne.

Et en plus, je ne sais pas ce qu'hussine veut dire.
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