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[RP] Blanche... et noire

Sancte
Voilà donc enfin ce que notre défunte marâtre aura laissé de plus immémorable après son règne. Cela tombe bien. On commençait à se poser la question. La donation au monde de mon auguste lignée ? Un gros tas de graines lancées à la volaille décérébrée qui composait le gros de ses courtisans.

C'est en ces termes déplorables que le bâtard allergique aux inconsistances de la cour se prononça sur l’écœurant spectacle qui lui était offert. Il aurait voulu voir les siens se comporter en Hommes d’État. Ils lui apparaissent désormais chefs d'un troupeau de cajoleurs qui une fois la curée achevée, n'auraient plus rien à leur extorquer, et iraient par conséquent faire don de leur sensiblerie sous des latitudes plus prodigues. Il n'eût même pas l'occasion de renseigner la Bretonne sur la signification de Hussine, n'ayant point capté ses propos. Il se serait pourtant fait un réel plaisir de lui expliquer au travers d'une déclamation emphatique qu'une hussine était dans le midi une Mauresque dépravée. D'où l'expression populaire menaçant les Seigneurs trop peu scrupuleux de leurs amours: "Nous aurons tous la peau de Sa Dame Hussine." Finalement, tant mieux. Cela aurait été donner aux parisiens une nouvelle occasion de moucher le paesano d'Occitanie. L'aspect comique de ces femmes éplorées qui se sentaient contraintes de verser une larmichette sur la pressante demande d'un instinct protocolaire lui fit comprendre que la gouvernance de Beatritz avait du manquer de fermeté. On pleure un Roy lorsqu'il meure. Pas lorsqu'on reçoit de lui, des mois plus tard, les miettes qu'il aura daigné nous bailler en feignant d'éclabousser de sa Majesté, les écornifleurs qui se prosternent à ses pieds. Elles n'étaient même pas mariées pour la plupart qu'elles avaient déjà des réflexes de veuves inconsolables, criant leur désarroi suite à la perte douloureuse d'un compère qu'elles oublieront deux semaines plus tard.

Les bras croisés, il observa son demi-frère. Puis sa tutrice. Beatritz avait confié la destinée du Royaume à Icie de Plantagenest. Aussi, la certitude acquise que la Reyne était devenue complètement chtarbée, il ne se demanda donc pas quelle mouche l'avait piquée de confier le seul enfant à même d'enrayer la décadence familiale à une femme, qui ne pourrait que le rendre précieux, moralisateur et maniéré. Un courant d'air glacé s'engouffra dans la salle de l'hôtel, annonçant l'automne. Bientôt le temps des chapeaux, doublés de lainage aux oreillettes. Il fallait qu'il rentre chez lui ...

... une fois qu'il aura trouvé le moyen de sauver de la grandeur de sa famille, ce qui peut encore l'être. Et la mettre à l'abri.

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Charlemagne_vf
    Se relever du fauteuil et avancer.
    Se donner des airs supérieurs et regarder.
    Se dire qu'elles sont ridicules, ces femmes, qui se pensent fortes et élégantes à la fois, alors qu'elles sont faibles et pathétiques.
    Se demander pourquoi elles pleurent, et lui non.
    Se retenir de parler avec l'Homme Sombre, en ce qu'il est effrayant, comme ceux qui tuèrent Guise Von Frayner sous les yeux de ses fils. Des Aigles.

    Se rappeler le processus habile de la marche, et en faire usage jusqu'à celle qui a lu, et que l'on appelle Montjoie.
    S'imaginer que celui qui en décida ainsi fut bien mal avisé de penser qu'il était joyeux de lire des testaments.
    Se faire violence et éviter de chercher dans le regard de la Sublimissime un sentiment chaleureux.

    Se sentir Grand et Puissant, à la fois Duc Impérial et Royal, Prince et Vicomte, Baron et Souverain.

    Se vexer de n'avoir compris les paroles murmurées du frère aîné et bâtard.
    Se donner l'impression de n'y trouver de toutes façons aucun intérêt.
    Se délecter de l'air pantois et éteint de l'assemblée.
    Se dire qu'on est seul envie, quand Saint Paul empeste la mort.

    Et enfin agir.
    Ou parler.

    C'est tout ?

    Quoi d'autre ? Que vouloir d'autre ? N'est-ce pas assez ? N'est-ce pas déjà trop ?
    Le ciel de l'Hôtel est bas, et les astres y sont pâles.
    L'Aiglon ne brille pas. Le Prince ne resplendit pas, et Charlemagne retient un accès de colère. Pas plus de raisons de le retenir que de l'avoir, pourtant.
    Vouloir en finir.

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Natale
A vrai dire il se demandait bien pourquoi on l'avait mandé jusqu'en ces murs en la très noble institution françoise, en fait il se rappelait bien de la douceur du chaste baiser de sa vassale d'alors, juste avant qu'elle ne devienne feue la première reine de France. Mais en tout cas il ne savait pourquoi la lecture de ces testaments l'importait en quoique ce soit...

Il avait retrouvé ici les Irrissarri, il avait même été heureusement surpris d'apprendre l'auguste paternalité de son voisin de Montauban, il avait également retrouvé celui qu'il avait vu de loin lors des funérailles, le Fils de France. Mais à vrai dire l'Occitan se sentait bien loin de tout ça. Il ne gardait de la Reine que le souvenir, bref et fugace instant, du plaisir ressenti de ses lèvres sur les siennes et du sentiment qu'il avait cru partagé.

- soupir -

Il faisait jusque-là acte de présence, espérant même que les couleurs de gueules et d'or de Rabat se confondent avec les tapisseries, tendant l'oreille pour recueillir quelques bribes de conversation et bien sûr le discours de Montjoie qui déroulait la liste des dernières volontés des derniers grands souverains que le Royaume avait connu jusqu'alors. Cela tout admirant les boiseries du plafond et comptant les mouches mortes de fatigue contre les carreaux en cul de bouteille.

Le temps passait un peu monotone, à l'affut des quelques curiosités et tout en se demandant à quelle heure ils seront tous libérés et ce qu'il ferait ensuite de sa journée à déambuler dans quelques bas quartiers... C'est bien parce qu'il ne savait pas trop pourquoi il avait été convié et qu'il n'en attendait rien qu'il fut parmi l'un des surpris de la journée en apprenant qu'il pourrait éventuellement auquel cas assurer la tutelle féodale de l'un des enfants de Castelmaure-Frayner.
Il se doutait bien qu'il risquait de ne pas faire grand chose tant on disait le petit encore bien... petit. Et alors qu'il n'était que le troisième sur la liste. Mais c'était le geste qui comptait pour lui et l'expression d'un sourire fugace se dessina sur le visage du Blond de Rabat tout en se rappelant le parfum de la Comtesse de Lauraguais le jour du serment.
Il est des souvenirs qui ne disparaissent point et des impressions que tous deux emporteront dans leur tombe.


Puis l'ainé se releva, deux mots, une interrogation et, allez savoir pourquoi le Comte de Rabat eut envi de s'éclaircir la gorge.


- Hum hum
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Les Chemins de traverse
Perrinne
Haussement de sourcil.
Elle n'avait pas envie de la faire sentencieuse et elle avit de toutes manières la gorge seche. Ohhh elle aurait pu s'essayer à un regard de la mort qui tue comme pouvait le faire la maréchale à ses cotés, mais elle était encore trop jeune que pour que cela ait un quelconque poids. Et ne parlons meme pas du gamin devant elle qui s'y essayait.
C'eut été son frere, il aurait eu droit à une pichinette.


Eh bien, voulez vous faire un discours peut-etre ?
En tous les cas, pour ma part, c'est terminé.
Les exécuteurs testamentaires auront la charge de veiller à ce que les dispositions qui viennent d'etre énoncées soient suivies pour ce qui ne concerne pas la hérauderie.
Charlemagne_vf
    Et en ce qui concernait la hérauderie, Charlemagne imagina qu'il faudrait avoir confiance, et à cette fin, il regarda alternativement Maréchale et Roy d'Armes.
    Toutes deux avaient eu la confiance de la Royale Mère, alors aussi, il ferait confiance.

    Cependant et néanmoins, puisqu'il avait été question de tutelle, et de plusieurs tuteurs, tant impériaux que royaux, le Prince prit un plaisir vicieux à imaginer que Della de Volvent refuserait l'honneur suprême qui lui était fait, déléguant la chose à la Laconique Princesse.

    Enfant, l'on peut toujours rêver.

    Faisant volte-face, le Duc du Nivernais marcha cette fois vers sa vassale.

    Me gardez-vous ? Madame d'Auxerre peut me garder aussi, parfois ?

    Quitte à grappiller un peu, autant ne pas s'en priver. Principe d'économie maximale, cette fois encore.
    Avec un peu de chance, et pour amuser le narrateur, la Froide pourrait toujours s'étouffer à l'ouïe de la proposition indécente de l'Infant. Ou peut-être ne le fera-t-elle pas. Esprit de contradiction de la narratrice peut-être aussi.
    Alea Jacta Est. En tout, et pour tout.

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Axel2fersen
Axel avait suivi en silence l'ouverture successive des testaments, le petit princesse se retrouvait avec un héritage si lourd à porter pour ses petites épaules. Toutefois son regard et son attitude dénotait d'une majesté peu commune pour un enfant de cet âge-là. A croire qu'il avait été élevé jusque là dans l'optique de le voir régner un jour...
Qui sait ? Peut-être bien que c'est ce qui l'attendait après tout.

Entendre les mots de sa cousine l'avait faite trembler, elle avait saisi la main de son frère et entremêlé ses doigts aux siens les serrant à chaque inspiration, comme s'il lui était difficile de supporter cette lecture qui marquait la fin de tout. Certains diraient qu'il s'agissait d'un commencement, toutefois, pour la blonde, c'était la fin d'une période faste et si excitante. Béatrice de reviendrait plus jamais , et ça Axel n'arrivait pas à s'y résoudre....

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Béanours forever!
Cl0e
Son regard se porta sur le Prince capricieux et blessé. Les testaments venaient d'être lus, elle avait la charge d'une partie de l'éducation des enfants, comme lui avait dit la regrettée Reyne. Oh oui, regrettée.
Elle fit quelques pas en direction de Charlemagne, mais pas trop, car même s'il était habitué à sa personne, il n'avait pas toujours été très tendre ni très attaché.
Les autres personnes présentes n'avaient pas attiré son attention, elle songeait surtout à comment faire pour que l'orphelin s'acclimate à elle. Dur travail en perspective. Mais c'était la mission que la reyne lui avait confié, comme elle la lui avait confié de son vivant. Elle ne se défilerait donc pas.
Elle ne pouvait se payer le luxe de pleurer Béatrice, elle avait épuisé depuis bien longtemps sa réserve de larmes de toute façon, et elle devait se concentrer sur les Infants.

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Ingeburge
Le regard mort qui fixait la bague avec laquelle elle jouait depuis quelques minutes se leva et se posa durant quelques secondes sur Perrinne. Terminé. C'était le mot qui l'avait fait sortir de sa langueur et qui l'avait fait réagir. Le verdict était tombé, la sentence était connue; jamais plus l'on ne reviendrait là-dessus, il n'y avait plus à discourir, c'était juste terminé. Et elle, elle n'arrivait pas à s'en rendre compte.

A dire vrai, elle avait à peine suivi deux lectures qu'elle-même avait déjà effectuées, elle connaissant la teneur des testaments depuis quelque temps maintenant, elle les avait lus et relus, froidement, méthodiquement, professionnellement, prête à en tirer ce qui intéressait le héraut qu'elle était, ce héraut qui était la seule possibilité de rôle qui lui était offerte. Peu importait qu'elle fût citée, cela aussi lui avait été ôté, elle ne s'était même pas émue de ce qu'elle avait pu découvrir; Guise lui avait été enlevé un jour de janvier – le vingt-sixième –, à Reims, en fait, il était mort bien avant cet été meurtrier. Pourtant, c'était toujours aussi irréel qu'en cette fin d'hiver, il lui avait été retiré et son corps était demeuré, et maintenant que sa dépouille avait aussi disparu, rien n'avait vraiment changé. Il était partout mais jamais vraiment quelque part. Rien dans ce qu'elle avait pu entendre ne l'avait intéressée, elle avait seulement pu constater que le testament guiséen évoquait des trépassés, comme Mun, Theoxane, ou alors Chodwig... il était mort lui aussi, d'une certaine manière. L'évocation des funérailles avait achevé de la rendre distante; de cela, un jour, il faudrait faire payer le prix. Sinon, rien. Pas de réaction, pas de frémissement, pas de clignement; même la vue du bâtard hérétique et son ignorance crasse des possessions de celui qu'il désignait comme son père l'avaient laissée froide.

Il y eut ensuite une nouvelle question de Charlemagne mais celle-ci lui parut comme étant la première, elle n'avait pas entendu la précédente. Encore à réclamer après elle, comme il l'avait déjà fait auparavant. Non, définitivement, on ne lui laissait pas l'occasion de pleurer le Père, après le Louvre, la veillée, les funérailles, la procession, Saint-Denis, Saint-Paul... il fallait que le Fils se fît exigeant, sans laisser de répit. Il attendrait malgré cette interrogation lancée et qui lui adressait, indirectement.

Sa voix, légèrement rauque, mais plate, neutre, lointaine, s'éleva, pour la première fois :

— Ainsi s'achève en effet cette lecture. Afin que d'acter la succession comme il se doit, il nous faut entendre le consentement des tuteurs féodaux désignés par la Reine Béatrice. Nous attendons donc réponse claire et intelligible de la dame Della d'Amahir-Euphor et du sieur Salvaire d'Irissarri.
Quant aux dispositions du Roi Guise, les exécuteurs testamentaires évoqués brillant par leur absence, il revient à un von Frayner de prendre en charge la résolution des dispositions dévoilées. Il nous faudrait d'ailleurs savoir à qui sera confiée la gestion de la famille auprès de la Hérauderie de France le temps de la minorité du prince Charlemagne.


Son regard glacé glissa de l'héritier autour duquel s'était formé un véritable gynécée à Sancte. Le cas du légitime évacué, il était temps de se charger d'un des bâtards semés par l'Implacable.
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Salvaire_d_irissarri
Citation:
Que SAR Franc reçoive le Comté du Lauragais, sous la tutelle féodale de Salvaire d'Irissarri, notre bien-aimé cousin & vassal en devenir, chose inaboutie contre notre gré.
...
Qu'en cas de décès de SAR Franc avant sa majorité, toutes les dispositions nobiliaires à son avantage soient transférées à son grand cousin & tuteur féodal Salvaire d'Irissarri, par grâce spéciale & royale, sans perte de qualité, le faisant Comte du Lauragais ;

Salvaire, à la lecture de ces mots, baissa la tête, espèrant que nul ne pourrait voir les larmes qui embuaient son regard. Elle osait, dans ses derniers mots, dire qu'elle l'avait bien aimé... Tous avaient pu l'entendre ! Et lui demeurait là, dévasté à nouveau, solitaire, alors même qu'il avait entrepris de poursuivre le cours de sa vie et résolu de ne plus laisser son coeur diriger son âme. Il laissa passer quelques instants, laissant les héritiers prendre mesure de leur nouvelle responsabilité. Noblesse de titres et tant de devoirs qui leur incombaient à présent.

A lui revenait à présent le devoir de prendre en charge l'héritier du Lauouraguès. Ironie de l'histoire...
"vassal en devenir...Inaboutie contre notre gré..."
Ma foi ! Le bâtard aura terres et je n'aurai que la charge du cadet ! Celui qu'on dit souffreteux et de faible constitution. D'ailleurs, il n'est point présent, n'ayant pu se déplacer ce jorn. Milodious ! Que décider ? Qu'espèrer de ce dernier fils de l'homme qui possédat ma Reyne ? Saurais-je lui transmettre juste chemin de vie ? Sera-t-il digne fils de Sa mère, fier porteur des valeurs de la maison Castelmaure ? Pas celles du frêle et minaudant Carles, nenni ! Mais celles de mon père, Isarn le valeureux. En suis-je capable ? En ai-je envie ? Ai-je le droit de refuser ? Certo Non ! C'est mon devoir et je lui dois de faire ce qu'elle a décidé.
Sa décision prise, en âme et conscience, il s'avança devant l'assemblée.


Moi, Salvaire d'Irrissarri, de la maison Castelmaure, fils d'Isarn, consent, selon les dernières volontés de Sa Majesté feue Beatritz ma cousine, à assumer la tutelle féodale de son fils cadet, Son Altesse Royale Franc Claude Volpone de Castelmaure-Frayner, Comte du Lauragais .
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Salvaire d'Irissarri & Castelmaure.
Baron d'Apcher, baron de Randon, en Lengadòc.
LJS a écrit: "si on a pris le temps de coder les révoltes et les bandits, c'est pour que les joueurs se révoltent et jouent les bandits."
Yolanda_isabel
Silencieuse depuis le début, elle attend, tête baissée. Ne pas les voir tous ces gens qui ont été l'entourage de la Majestueuse et de l'Implacable. Ne pas les voir pour ne pas se souvenir de ces temps heureux. Ne pas mourir d'un regard posé sur eux, mourir de tristesse et de honte, se repaître des larmes qui ne demandent qu'à couler quand elle sait, sans même le regarder, que l'Héritier ne pleurera pas. Elle est là pour Lui et pour Elle. Pour cette promesse puérile qu'elle s'est faite de ne jamais abandonner le Fils de Marraine, comme Marraine ne l'a jamais abandonnée.

Les mots glissent et n'atteignent qu'à peine l'esprit de l'infante, l'essentiel est retenu. L'Héritier ne manquera de rien, ne sera pas reclus. Il vivra dans l'opulence et le luxe qu'il n'aurait jamais du quitter durant ces mois d'exil loin du Louvre et des terres parentales. Quand on a toujours été la plus petite, on prend à coeur ce rôle de grande, un soupir qui prend sa source dans les confins de l'apaisement. Le savoir en sécurité, le savoir hors d'atteinte et de tout besoin, c'est bien le plus important. Il fera bien les colères qu'il voudra, il fera bien les caprices qui lui siéra. Il sera loin d'elle.

Paradoxe.. Le savoir heureux et surtout, loin d'elle. Cela suffit.

Souffle coupé quand la Demoiselle de Normandie poursuit sa lecture. Souffle coupé et tête d'autant plus baissée. Elle ne dira rien. Elle fera comme si elle n'avait pas entendu, pourtant.. Clémence et Aimbaud. Aimbaud et Clémence. Les noms tournent et retournent, jusqu'à être perturbés dans leur folle ronde par la suite. Nostalgie qui s'immisce comme le sourire triste sur les lèvres. Le baptême, cette robe, ce rose.. Ce foutu rose imposé à une Reine. Et Ségur.. Ségur la Capricieuse, Ségur la Caractérielle. Nombre de récriminations émises par Béatrice concernant l'animal insupportable à vivre. Sauf pour l'infante qui a trouvé en ce félin, un refuge de douceur et de chaleur. Ségur qui est cachée à Corbigny depuis la fuite, si les palefreniers l'ont remarqué, nul n'a toutefois jugé bon de prévenir les nouveaux dépositaires du trône de la disparition d'une des possessions royales. Comme les tenues du reste, envoyées en Bourgogne. A elle.. Des robes portées par Marraine. Les porter à son tour ? Quand viendra l'heure d'être adulte, peut être. En attendant, l'azur se lève pour se poser sur l'Irrissari.

Le Lauragais où chantent les cigales, où jouent la guède. Lauragais, terre de Cocagne. Promesse est faite alors d'un jour gagner cette terre et se repaître du bleu qui a fait la richesse des Castelmaure, comme l'azur de Marraine faisait son aura.

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« Mas perqué as trabucat ? Es pas subressabent e aquò servís pas-res ! »
Sancte
Le bâtard aura terres, en effet. Mais où ? En Lorraine. Y mettra-t-il jamais les pieds ? Rien n'était moins sûr. Des terres, oui. Mais quand ? A la majorité de la demie-portion. Autant dire qu'au regard de son mode de vie, il aurait largement l'occasion de caner mille fois avant de jouer le petit Seigneur sur les terres d'un Empire où il n'avait passé que trois jours, le temps pour lui de se faire condamner pour Haute Trahison aussi rapidement qu'on se commande une boîte de six, sauce barbecue. La belle vie, l'Empire. Une vraie bande de champions. Avec ça, c'est certain, il sera en mesure de rentrer dans son pays de bouseux avec de quoi leur en mettre plein la vue aux joyeux gugusses de Montauban. L'accumulation du mépris de Salvaire, du dédain givré d'Ingeburge, de la perplexité de Charlemagne, lui firent l'effet d'une morsure au visage en lui rappelant soudainement la menace qu'il constituait pour les fondations fragiles d'une maison décapitée, à la relève balbutiante, et donc sur le déclin. Alors que la nuit se perdait sur l'étendue du Royaume, pouvaient-ils souffrir de voir le terreau d'un nouvel espoir sous la forme d'un astre lumineux et prometteur, soudainement obscurci par une éclipse encombrante, personnifiée par l'aboutissement ultime de l'infréquentabilité en la personne d'un bâtard réformé aux méthodes trop expéditives pour ne pas être contestées ? De toute évidence: non.

Cette escale parisienne, plutôt ennuyeuse dans sa forme, lui avait quoi qu'il en soit dévoré beaucoup de son temps. En vain ? Il était encore trop tôt pour le dire. Mais en homme expérimenté, adepte de la grandeur et de la décadence, il partait du principe que seule la concrétisation d'une hypothèse forte sortirait les Von Frayner de la ruine. Cette hypothèse, c'était lui. Contrairement aux commères azurées qui constituaient son entourage proche et immédiat, il était venu tel quel et avait par conséquent laissé son auréole au vestiaire. Pourtant, depuis qu'il dépavait l'enfer au service des causes jugées indéfendables, n'était-il pas aujourd'hui inévitablement armé de bonnes intentions ?

C'est tout l'apanage et le paradoxe des parias.
Ce sont les seuls qui gagnent à être connus.

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Axel2fersen
Axel tiqua sérieusement quand Salvaire prononça le nom de leur père et elle lui adressa un regard particulièrement sévère. Son blond de cadet avait-il oublié que moins d'une année auparavant celui qui n'avait été pour elle qu'un simple géniteur, avait organisé son enlèvement et fomentée une tentative d'assassinat à son encontre. ET qu'il avait exigé qu'on lui arracha les yeux encore vive pour en garder tout l'éclat. La main de la Dauphinoise se crispa laissant ses ongles entrer dans sa chair et griffer sa peau de nacre. Elle avança un pas vers le Roi d'armes et lui demanda :

Pardonnez-moi Madame, puis-je vous faire part d'une demande que m'avez faite ma cousine de son vivant ? Elle désirait que je fus jusqu'à la majorité de son altesse, responsable de notre famille en ce qui concerne la gestion de notre fiche familiale auprès de votre hérauderie. Elle m'accordait une sorte de dérogation.
Cela est-il toujours faisable bien qu'elle n'en ait soufflé mot dans ses volontés?

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Béanours forever!
Perrinne
Elle fronca les sourcils tentant de rassembler ses souvenirs puis son visage s'éclaira.

Une lettre accompagnait le testament, que j'ai également transmise à Phylogene qui de toutes manières est la seule à trancher quand elle recoit des demandes de modifications, mais cette lettre faisait bien mention de cette disposition.
Della
Charlemagne_vf a écrit:
Me gardez-vous ? Madame d'Auxerre peut me garder aussi, parfois ?

La voix de Charlemagne lui parvint de loin et ce n'est qu'au bout d'un effort violent qu'elle réalisa que c'était à elle que s'adressait la question de l'Enfant.
Alors, ce fut encore une fois un regard qu'elle offrit au Fils, parce que les mots restaient loin au fond de son coeur. Le regard, ce regard qu'elle voulait chargé de l'affection qu'elle aurait tellement voulu lui témoigner en le serrant ou simplement encore en une toute légère caresse d'une joue ronde et pleine, fut à lui seul la réponse qu'elle crevait de ne pouvoir lui hurler.

Ce fut Madame d'Auxerre qui exigea que la réponse soit clairement posée.
Della s'exécuta, d'une voix qu'elle voulait calme, masquant l'émotion.

J'accepte, bien entendu, de respecter les volontés de feue Sa Majesté Béatrice et de prendre sur moi la tutelle féodale de Son Altesse Charlemagne.

Salvaire aurait le devoir de veiller sur Franc Claude, cet enfant qu'elle avait tenu dans ses bras, à peine quelques instants après sa naissance, ainsi chacun des enfants de l'Aimée était assuré d'être entouré et protégé, guidé vers un avenir digne de leurs parents.

Il resterait à satisfaire Charlemagne pour les visites à Ingeburge. La proximité des terres de chacune de deux femmes faciliterait sans aucun doute la satisfaction des caprices princiers. Là-dessus, l'on s'inquiéterait plus tard.

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Ingeburge
La duchesse d'Auxerre, sans avoir l'air d'y toucher, annota son petit cahier de parchemins, griffonnant que les tuteurs féodaux désignés par Béatrice avaient accepté la charge qu'elle leur avait confiée à titre posthume. Quelques mots furent ajoutés à côté du nom de Salvaire, pour qu'elle se souvienne bien de mettre quelque chose à propos de la situation particulière qui était celle de ce cousin de lignaée noble mais non fieffé. Toutes ces notes serviraient, en plus des testaments, à dresser les contreseings. Ne manquait plus qu'un von Frayner se manifeste et elle pourrait se retirer. Enfin. Mais elle n'était pas près de pouvoir prendre congé, le von Frayner est parfois particulièrement lent et indolent, pour en avoir fréquenté beaucoup, elle ne le savait que trop, d'autant plus qu'avec Guise et Chlodwig, elle jugeait que les décideurs avaient laissé place aux adeptes de la tergiversation.

Le Roi d'Armes cita son nom héraldique et elle revint à la conversation qui roulait non pas sur la famille von Frayner dont elle avait la charge mais sur celle de Castelmaure qui était sous la responsabilité d'Archybald Hatzfeld. Infortunée Ingeburge, elle était loin de se douter que quelques jours plus tard, le Guyennais se piquerait de jouer les ducs et que fatalement, Castelmaure comme les autres deux cent cinquante et quelques familles nobles de France, ce serait pour sa pomme. Elle dit :

— Je confirme être en possession de cette lettre.

Elle se tut et à nouveau, son regard se posa sur Sancte et elle songea à une autre missive, à plusieurs en fait, celles échangés en vue d'un rendez-vous qu'elle avait accepté puis ignoré. Ce qui venait de se jouer en cette soirée du sept septembre changeait manifestement la donne.
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