.mahaut.
Anatoooole ! Je sais ! Je sais ! Raaah, que n'y ai-je pensé plus tôt ? C'était évident ! Quand on ne trouve pas de nobles c'est qu'ils soooooont ? Qu'ils sooooont ? J'attends. Non pas "tous pris". Qu'ils sont cachés. Tss. Donc il faut les débusquer. Et pour çaaaa, il fauuuut ? Il fauuuut ? Non, pas "des seins". Des rabatteurs. Vous êtes bouché ou quoi ? Donc il nous faut un rabatteur à noble. Voilà. Aimbaud. Ecrivez.
AIMBAUCHINOUUUUUUUUUUU !
Oh la la comment tu nous manques graaaaave ! Des fois, on chante, et là, paf pastèque, on réalise qu'il nous manque un baryton contralto. Je crois que je ne m'en remettrai jamais.
Oh mais j'y pense ! Félicitations pour ton mariage ! C'est bien ? Elle est choupinette, ta femme, elle va mourir bientôt ? (paraît que ça arrive souvent chez les femmes en couches, même si je ne sais pas si vous prévoyez des enfançons et encore moins si elle met des couches).
Moi, tu sais, je suis veuve. Dessinez une tombe, Anatole. Avec une poule qui pleure. Je ne m'en remets pas. Enfin si, mais je suis obligée de porter encore le deuil. Et puis pas moyen de trouver un noble célibataire potable dans le coin. T'aurais pas ça dans tes contacts ? Il faut que je me refasse la main, je vais bientôt être à court de bijoux.
Si jamais tu penses à quelqu'un, organise-moi quelque chose, je te le revaudrai.
Je joins d'ailleurs à ce message un petit sachet de poudre pour le nez que tu affectionnes tant. Il faut savoir entretenir l'amitié.
A très bientôt Aimbauchou ! Il faut AB-SO-LU-MENT qu'on se fasse une petite soirée pour rencontrer ta femme.
Tous les poneys t'embrassent.
Oui, même vous, Anatole, faites un bisou au parchemin. Voilàààà
A très bientôt brozeur !
Mao
- Vous êtes sûre ?
- Certaine !
- Je veux dire, Aimbaud...
- He bien ?
- Non non mais bon... Moitié angevin-moitié bourguignon...
- C'est toujours mieux que 100% limousin, Anatole. Envoyez la poule.
- Ça fait trop loin pour une poule !
- He bien mettez-la sur un poney, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise !
- Mais qui conduira le poney ?
- Bon he bien mettez le poney dans le carrosse et qu'on se dépêche. Je dois retravailler mon sourire engageant.
- Y'a du boulot. Aieuuu !
Et quelques minutes plus tard, tous les passants et désuvrés du coin se firent une joie de venir voir deux valets forcer un poney à grimper dans un carrosse, une poule solidement arrimée sur le dos.
- Et on les envoie où ?
- Vers l'infini et l'au delàààààà ! Resservez-moi je meurs de soif.
- Non mais sérieusement ?
- Ben je sais pas, moi, chez Aimbaud.
- Il vit où ?
- En Bourgogne. Ou chez sa femme. A Nemours ? Sauf s'il voyage. Cocheeeer ! Vous demanderez votre route au cas où !
- Oui m'dame ! J'vais où, m'dame ?
- Formidable ! Quelle efficacité ! Resservez-moi à boire, enfin, je commence à voir net, c'est affreux.
Et tandis que le carrosse s'éloignait au bruit chantant de caquètements effrayés et de hennissements de protestation, Anatole resta seul, les mains jointes, regard vers le ciel.
- Faites que ça marche pas, faites que ça marche pas, faites que ça marche paaaas...
_________________