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[RP] Quand on aime, on ne Vicomte pas.

.mahaut.
Doigt gracieusement replié vers la main, elle resta un instant le bras en l'air, passant de la fausse bonne élève demandant le droit de répondre à revendicatrice gauchiste au poing levé. Un raccourci saisissant de son parcours mental depuis ses 6 ans.

Allons bon. Gnagnagnagna j'en mourrais gnagnagna plat gâché gnagnagna massacre dans l'assiette gnagnagna un valet qui s'essuie discrètement gnagnagna regard vers sa tenue histoire de savoir si la soie n'avait rien pris de dramatique. HAN ! si. Là, une tâche, minime, mais en plein milieu du corsage. Le rustre. Zieutant vite fait la tenue de son compagnon de table, elle admira le talent avec lequel il avait réduit à néant le travail de tailleurs et de lavandières en moins de 3 minutes.
Bon, un verre pour patienter. Qu'est-ce qu'il disait ? Harem ? Le moment où on arrête de manger parce que l'Eglise veut pas ? Hmm... non, ce n'était sans doute pas ça, mais bast, elle saurait improviser. Ah. collection d'épouses. Voilà qui était plus parlant ! Pour peu qu'elle arrive à obtenir du sel à mettre sur la tâche sur sa robe et la journée serait encore une fondamentale réussite.

- Oh ! J'adore me faire de nouvelles amies !!

Le tout assorti d'un grand sourire extasié au vicomte et d'un petit geste plus ou moins limpide à un valet. Les deux restèrent sans réaction. Les hommes, j'vous jure...

- Je vois que vous m'attribuez déjà la confiance qu'un homme doit avoir envers sa promise. Mon père me disait toujours que le couple, le couple solide, est le seul moyen de mener à bien des projets d'envergure. Alors me confier à moi que vous bafouez les préceptes de notre Très Sainte Eglise, je prends cela pour un nouvel aveu de votre penchant à mon égard. Vous êtes touchant, vicomte. N'ayez crainte, je ne révèlerai rien même sous la torture. Sauf à mon confesseur, bien sûr.

Elle lui tapota la main et essuya au passage les plus grosses tâches sur son habit. Quitte à devenir intime, autant commencer rapidement. Même s'il ne devait pas s'imaginer qu'elle allait s'occuper de son linge plus de trois minutes, oh non. Mais un homme capable de croire qu'on s'intéresse à lui pour sa personnalité et non pour ses titres peut être si attendrissant...

- Je ne vous cache pas que je suis de plus en plus intriguée... Peut-être me laisserai-je tenter par le doux alizé de la passion naissante ?
- C'est fort bien dit.
- Merci.
Mais pour l'heure, mangeons ! Vous préférez la cuisse, et pour ma part, j'ai un certain talent pour extraire les cervelles de mes proies sans me salir. Un nouvel indice de notre parfaite adéquation sans doute ?


Et paf, un autre verre. Bon, le climat psychologique était lancé, l'exercice s'annonçait plaisant. Sauf pour la tâche sur la robe, évidemment.
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Aymon
[pendant ce temps dans le monde merveilleux des domestiques]

aAAAh...!

ARRTCHAAAArrffff !


Aïe Aïe Aïe, panique à bord, éternuement intempestif ! Si les ménestrels se pointaient maintenant et se mettaient à chanter des tubes du genre "Tu es celui que je veux" ou encore "Aime-moi tendrement" alors que les tourtereaux n'avaient même pas entamé les préliminaires - du repas et de la conversation, s'entend - la petite sauterie de son maître allait tourner court. Il commençait à comprendre où la donzelle voulait en venir - ça n'était guère compliqué, même pour un esprit limité comme celui d'Aymon. Il y avait probablement quelque chose à la clé de tout ça. Son maître était trop stressé pour que la situation soit anodine.

Aussi, il déclencha immédiatement le code Grenat numéro 2 en faisant signe au sommelier de changer de bouteille pour le nouveau plat, ce qui annulait l'entrée des ménétriers. Le pire était évité. Les deux convives semblaient d'ailleurs se suffire à eux-même pour ruiner leur soirée. La sauce giclait et le dialogue serait resté aussi plat qu'une sole si le souffleur n'avait pas été là pour agrémenter les choses. Hm. La dame lui faisait d'ailleurs signe. Que ? Ah, non, le geste était vraiment trop équivoque, cela devait être adressé au vicomte. A moins que...ah, oui. Tache. Sel. Mais passer le sel, c'était le code Cristal numéro 8, qui serait suivi d'un tintement significatif de verres en cristal (justement) et les musiciens reviendraient sur leurs pas pour entonner des airs suaves et évocateurs. Non. La demoiselle n'avait qu'à supporter sa tache.

Elle était d'ailleurs occupée à s'occuper de celles de son voisin - ah, mais voilà qui pourrait remédier à la situation. S'emparant d'un rince-doigts humide et imprégné de parfum, il le tendit discrètement au vicomte avec un signe de tête entendu et un regard vers le décolleté de la dame, ce qui était censé signifier clairement "faites pareil qu'elle, et profitez-en pour mettre la main au panier, boudiou".

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Aimbaud
En bout de table, Aimbaud s'empiffrait silencieusement sans laisser le temps à son vin de s'évaporer. Un bougeoir se trouvait posé juste devant son champ de vision, entre Phelim et Mahaut. Inexplicablement, la chandelle vacilla, et Aimbaud se mit à la tenir.

"Votre père devait être brigand, il a volé tous les joyaux de la couronne pour les mettre dans vos yeux."


Bien ! Hum. La poulaine d'Aimbaud se mit à tapoter le parquet pour le faire taire. Et tout en lançant les restes d'une aile de canard à un braque à ses pieds qui jappa, il releva la tête vers ses convives.

Sieur Phelim, si vous nous parliez un peu du Lyonnais et de ses autres coutumes ? De vos terres et de votre famille. Dame Mahaut pourra en guise d'échange, vous faire le récit réciproque de sa vie périgourdine, pleine de piété et de noblesse, de bonté et d'esprit, de grâce, d'élégance, et d'un certain sens de la fête.

Un léger accord de harpe sembla résonner avec envoûtement dans la pièce, illustrant les paroles du Marquis. Ça n'était peut-être pas voulu, toujours est-il qu'un des ménestrel venait de faire une gamme derrière la porte.
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Phelim
Alors que le Guerrero mordait dans sa cuisse, de nouveaux jets de jus en profitèrent pour jaillir, finissant d'arroser les alentours. Mais il ne s'en préoccupa pas alors qu'il remâchait les dernières paroles de la Vicomtesse.

Extraire les cervelles de ses proies? Sans se salir? Pourquoi faire? C'était la tête entière qu'il lui fallait gober, tout était bon dans la tourterelle.
Et pour lui en faire la remarque implicite, le Vicomte croqua dans l'os de sa cuisse, d'où un long bruit sinistre s'en échappa.

Pour faire passer le tout, l'Imprévisible but une longue gorgée de vin avant de s'apercevoir que le domestique lui tendait un rince doigt. Le récupérant donc, puisqu'il fallait continuer à faire honneur à la Bourgogne, il s'extasia.


Oh ! Une nouvelle coutume locale ! De la sauce pour accompagner nos volailles !

Il en arrosa copieusement la part de Mahaut avant de vider le reste du contenu dans sa propre assiette et d'ajouter, rendu échauffé à la limite de l'effronterie à cause de tout l'alcool ingurgité.

Saucez gente dame, saucez !
Vous n'êtes que trop gracile, alors qu'il vous faudra devenir plus robuste à vous qui supporterez peut-être à l'avenir mes assauts nocturnes quotidiens.


Un clin d’œil accompagna sa dernière réplique.

Mais peut-être le découvrirez vous en fin de soirée.

Il allait en rajouter, il savait se montrer intarissable sur le sujet, mais le grand brun fut interrompu par l'hôte qui prenait la parole.
Redevenant sérieux alors qu'on entrait dans le sujet de sa province natale, la bouche du Lyonnais se rapprocha de sa convive, pour ajouter du romantisme à ses paroles alors que l'haleine empestant l'alcool chatouillait les narines de l'interlocutrice.


Le Lyonnais-Dauphiné est une province à deux visages, elle à son fleuve qui lui apporte la civilisation de la méditerranée, et elle à son côté sauvage avec ses villes montagnardes. On dit de Briançon que c'est le toit du monde.

Et parce qu'il était bon de le préciser.

Je suis issu pour ma part du côté civilisé.

Quand à ma famille ...


La moue se voulut tout de suite plus ennuyée.

J'ai bien une sœur, qui prétend vouloir donné son aval sur n'importe quelle donzelle avant que je n'entreprenne de l'épouser.

Il avait omis de parler de ses terres. Mais, cela était-il important pour cette innocente qui l'avait écouté avec un air déjà tout conquis par sa simple personnalité?

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