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Information and comments (2)
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[RP]De la transparence des choses, Episode 2

Macdes
Sans trop se préoccuper de formalisme, autres politesses ou vagues pensées, Mac commence à s'impatienter malgré lui.

Las de cette justice qui tergiverse,

Fatigué de la longue litanie de qui ne sait trancher et prendre enfin la responsabilité des choses,

Il se lève, passe la rambarde séparant les justes (comprenez le peuple) des forts (comprenez ce que vous voulez ! ) et file jusqu'à l'accusée pour lui claquer au coin des lèvres un baiser assez peu chaste vu de près mais sans doute bien comme il faut aux vues de toutes et tous.

D'une voix pleine de malice et teintée de bien d'autres choses, La saluant en s'inclinant, saluant ainsi à l'occasion ceux qui la défendent de paroles comme de présence, glisse :


"C'est pô le tout mais je crois que vous êtes partie pour occuper un peu tout ce beau monde ! Pendant ce temps là, il feront pas de conneries ! Grâce vous soit rendue.

Je rejoins de ce pas Bazas, j'ai a y faire, vous vous doutez. Un désert, ça reverdit pas comme ça.

Une promesse cependant hormis le bail, si vous le voulez bien ?

Ne changez rien, et le si peu, Qu'il Nous ressemble.
Prenez soin de Vous."


Un sourire énigmatique sur des paroles bien vagues et Mac claque de la cape, talonne a grand bruit le sol et file ... Ne se retournant qu'à peine ...
_________________
"Qui veut croire,
Peut faire le miracle.
Celui qui n'y croit plus,
Ne peut rien y faire.

Bazas La Belle, je t'aime !"
Mircha
La duchesse, interpellée par l'avocate, se tourna vers elle, et la salua d'un signe de tête.
Elle attendit patiemment qu'elle ait fini ses petites affaires et répondu à son courrier avant de répondre.


Bonjour dame Dyvina.

Qu'est ce que ce tribunal dites vous ?
Et bien justement, ce n'en est pas vraiment un ... car, comme vous avez pu le remarquer, ne s'y trouvent ni le juge ni le procureur ... Hé oui ! Tout simplement, dame Cyrinea ici présente ainsi que ses amis, ont récupéré une salle de l'édifice pour discuter tranquillement je suppose mais ont oublié d'y convier les acteurs principaux. C'est ballot n'est ce pas ?

Donc le procès se déroule ailleurs ... d'où les missives que vous recevez en lieu et place des personnes de la cour en chair et en os.

Je suis venue ici par pur souci de faire avancer les choses, mais devant l'absence de messire Hull et Frère Kronembourg, je pense que finalement, je vais me retirer et les rejoindre dans la salle du tribunal officielle.
S'ils décident de déplacer le tribunal en ce lieu, je les accompagnerai. Mais franchement si vous aviez pris soin de faire les choses dans les règles, cela m'aurait évité des allers et retours inutiles. Pas très sérieux tout ça ...


La duchesse soupire et ajoute :

La prochaine fois que vous décidez de rendre un procès public, n'oubliez pas l'essentiel, c'est à dire d'y inviter le juge et le procureur ...

Concernant l'interruption d'audience que vous sollicitez, je vous conseille d'aller la demander au juge, en espérant que cette fois ci, vous ne vous perdrez pas dans les couloirs ...


La duchesse se leva alors, salua l'avocate, un petit sourire aux lèvres, et sortit tranquillement de la salle.

[SNIP]

HRP retiré par {Carcajou} et placé dans un sujet de régulation ad-hoc.

_________________
Mircha Céleste de Champfleury, Duchesse de Guyenne
Cyrinea
C’est quand la tension atteint son paroxysme qu’il nous est parfois donné de vivre de grands moments de poésie.

Si bien que la Sirène se serait pour un peu mise à voir la vie en rose.

C’est comme ça quand on a même pas le temps de répondre. On ouvre des yeux ronds, chargés de malice, d’étonnement, de plaisir, et qui s’étirent comme en un sourire. Un doigt qui souligne le coin des lèvres, lieu d’une soudaine chasteté rompue, pour la goûter.

Et c’est aussi comme ça que des paroles énigmatiques le deviennent encore davantage. Macdes en était le spécialiste et il savait combien ça pouvait parfois l’intriguer et l’agacer.

Elle savait, elle, qu’elle triturerait cette phrase pour en percer le mystère. Ou pas. Non, elle la laisserait venir à elle jusqu’à en entendre l’évidence.

Son regard l’accompagna, à peine troublé par les paroles de la Duchesse.

Bazas, si près, si loin.
Dyvina
Acte III, scène 5
Salle N°2




Personnages présents : L'accusé Cyrinea – L'avocate Dyvina – Le peuple et amis
Personnage sortant : La duchesse Mircha qui se dirige vers la sortie.



Donc le procès se déroule ailleurs...

La voix de la précieuse avait parlé et clarifié la situation. Les magistrats n'avaient pas été conviés dans les règles de l'art, donc il ne fallait pas s'étonner maintenant qu'ils ne viennent pas à la fête! Alors protocole obligeait, et dans la continuité de ce qu'elle avait inscrit dans son programme, la Grâce, qui n'avait d'ailleurs de grâce que son titre, se leva, tourna le dos et quitta majestueusement la salle dénommée « de la transparence des choses », et par ce comportement donna ainsi tout son sens à la première ligne de son programme justice :
Code:
Réouverture du bureau du procureur au conseil ducal comme en gargote. La justice doit être transparente et accessible à tous.



Si les mots creux servaient au moins à remplir les programmes politiques, la fuite de ses responsabilités, tuaient assurément toute crédibilité...

Et ce fut ainsi que l'avocate s'accapara le fameux fauteuil de la duchesse, laissé vacant au premier rang par cette dernière. Et imitant la duchesse, prit sa propre mine de plomb, et se mit à écrire...



Lettre 1



Votre honneur, Père Hull19
Bonjour.

Me voici enfin arrivée en Guyenne. J'espère toujours avoir le plaisir de vous rencontrer et déguster en votre compagnie l'un de ces fameux vins originaires de votre région. L'idéal serait même de gouter à tous. Mais l'heure n'est pour le moment pas aux réjouissances.

Apprenez mon père que je viens de converser avec votre fille sa Grâce Mircha. Elle était fort indisposée la pauvre, de constater votre non présence dans la salle du tribunal, celle réservée par la défense. Elle y est venue elle. Mais elle était bien la seule à y trainer son auguste séant, qu'elle a rapidement fait disparaitre dans un magnifique fauteuil. Fauteuil qu'elle m'a ensuite généreusement légué en guise de dédommagement. Enfin je l'ai interprété ainsi, puisqu'elle ne l'a pas emporté lors de son départ, tant elle semblait confuse de la situation.

C'est donc posée sur le mien, mon séant, mais dans le sien, le fauteuil, celui qui fut jadis à votre fille, que je vous écris bien à mon aise finalement dans cette magnifique salle bien vide de vous.
Alors je n'ai pas voulu la contredire votre fille, lorsqu'elle a dit de moi que je me perdais dans les couloirs. Ça arrivait bien lorsque j'étais petite, mais aujourd'hui je suis grande, et je sais parfaitement me repérer et surtout dans les tribunaux.

Vous avais je dis que j'avais été juge? Par deux fois même. Alors je sais différencier la salle ingratibus dans un tribunal, de la salle «De la transparence des choses», celle du peuple. Mais ne lui dites rien, elle était déjà suffisamment contrariée par votre absence, laissons lui croire qu'elle avait raison.

Mais ce n'est pas tout mon père! Si votre fille est partie furieuse, c'est aussi à cause du comportement de votre frère Kronembourg. Figurez vous que lui non plus n'était pas présent. Alors imaginez l'embarras de sa Grâce, lorsque je lui ai demandé où vous étiez passé vous et votre frère ! Elle a répondu en disant ce qui lui passait par la tête, puis sachant parfaitement que mentir n'était point là l'attitude d'une bonne aristotélicienne, et bien elle a prit la fuite, l'air dédaigneuse. Elle a dit que c'était la faute de la défense qui ne vous avait pas invité au tribunal, enfin plus précisément dans cette grande salle du peuple.

Alors maintenant c'est chose faite, je vous invite. La défense vous invite père Hulle19, à venir en soutane ou dans votre robe de juge comme il vous plaira, mais sachez que moi pour l'occasion je porte la mienne, ma robe d'avocate. Donc vous êtes cordialement invité à venir écouter la défense dans la salle du peuple, celle baptisée «De la transparence des choses», et si ce n'est pour rendre un verdict de relaxe parce qu'un autre me déplairait fortement, au moins pour ne pas être celui qui refusera l'invitation d'une dame qui vient de loin, pour plaider en votre tribunal et qui se faisait un joie d'y venir.
Les procès ont rapport aux dossiers de dame Cyrinea.

En espérant vous y voir bientôt.

Respectueusement
Maître Dyvina
Avocate de l'Ordre du Dragon



Lettre 2



Procureur, Frère Kronembourg
Bonjour.

J'espère que vous avez bien reçu ma dernière lettre et que depuis vous avez réussi à mettre la main sur les pièces manquantes des dossiers de ma cliente.
Si ce n'est pas le cas, rassurez vous, je compte les demander à la prévôté et je vous en donnerai cette fois là bien volontiers une copie.
Ne me tenez point ombrage de vous avoir dit non la dernière fois. Mais comprenez qu'il s'agissait d'une question de droit d'auteur, et la prose de votre prédécesseur vaut de l'or.

Mais si je vous écris aujourd'hui ce n'est point pour vous parler de lui. Non! Veuillez considérer cette lettre comme une invitation à vous rendre au tribunal. Invitation officielle de la part de la défense et indirectement dame Cyrinea qui vous y attend.

Alors la duchesse m'a longuement expliqué votre préférence pour la salle ingratibus, mais il se trouve que la défense reçoit actuellement dans la grande salle du peuple, à savoir la « De la transparence des choses ». Vous y êtes donc cordialement invité.

Vous avez bien sur la possibilité de décliner cette invitation, mais je crois alors que la duchesse serait fortement surprise de votre choix, puisque j'ai pu lire dans son programme politique qu'elle tenait à ce que les procureurs puissent se faire voir du peuple, en place publique, et ce dans l'exercice de leurs fonctions...
Voilà donc une occasion pour vous de lui démontrer votre profond attachements à ses idées. Alors si vous ne venez pas pour plaire à la défense, faites le au moins pour ne pas déplaire à la duchesse.

Espérant vous voir prochainement arriver au tribunal, dans la grande salle.
Les procès ont rapport aux affaires de dame Cyrinea

Respectueusement
Maître Dyvina, avocate de la défense
Ordre du Dragon


Lettre 3



Bonjour dame le prévôt Aradiia

Cette fois je ne vous écris pas pour vous demander un laissez passer, mais au sujet de deux affaires qui ont donné lieux à deux procès au tribunal de Guyenne.

Ainsi en tant qu'avocate chargée de défendre dame Cyrinea, dans les deux procès qui l'opposent au duché de Guyenne, je vous demande de me faire parvenir dans la grande salle du tribunal « De la transparence des choses » les dossiers qui ont du être montés avant le lancement des procès par l'ancien procureur Bardieu, ou me les faire parvenir ailleurs et par le moyen qu'il vous plaira (mp pigeon).

J'ai déjà fait cette requête oralement auprès de la duchesse Mircha, qui a semble t-il filtré à sa convenance ma demande, afin de ne pas y répondre et faire la sourde oreille.

Alors peut être que son malaise venait du fait que ces dossiers qui devraient comporter les plaintes envers ma cliente, n'existent pas. Si tel est le cas, il suffit juste de me le dire.

En cas de non réponse de votre part, j'assimilerai cela de la même manière, à savoir qu'il n'y a pas eu de plaintes de déposées, ni d'enquêtes faites avant le lancement de ces procès.

Vous en remerciant par avance.
Respectueusement
Maitre Dyvina
Avocate de l'ordre du Dragon


_________________
Kronembourg
[ Dans le placard à balais de la procure ]


Le pigeon avait eu du mal à se frayer un chemin jusqu'à la cave où le Kro avait choisi de travailler, loin de l'agitation des étages du Palais, mais le volatile était bien parvenu à destination. A la lueur de la bougie, les poils du barbu frisottaient plus que d'ordinaire et c'est préoccupé par une sombre histoire de décolleté montré au juge dans une affaire d'escroquerie, que le Kro s'exclama :

Rhoooo mais elle m'énerve celle-là ! Ya personne pour la zigouiller ?

Il rejeta la lettre sur la petite table et se tourna vers ses éternels " deux gardes " qui avaient repris du service à ses côtés depuis quelques jours.

Prenez vos renseignements sur cette avocate. Tâchez de trouver où elle dort. Voyez avec l'aubergiste s'il est possible de l'empoisonner pour la calmer un peu. Pas la tuer hein ! Juste l'endormir un peu. Vous voyez, pour m'avantager quoi ... Tachez aussi de savoir ce qu'elle aime et surtout ce qu'elle n'aime pas. Son jour préféré. Sa couleur fétiche. En fait, je veux tout savoir sur cette femme.
Et agissez vite. Le temps joue contre moi. Ah, et si vous croisez Cyrinea ... Fuyez-là ! Elle serait capable de vous engager contre moi.



En les regardant partir, son visage préoccupé prit une expression encore plus grave. Il est vrai que ces deux gardes, il les connaissait relativement peu. Quelques grommellements plus tard, il retourna à son histoire de décolleté présenté au juge en plein procès. Il fallait trouver un moyen de lutter à armes égales contre ça et pour le peu qu'il pouvait s'en faire une idée, comme ça, à vue de nez, c'était loin d'être gagné d'avance.

_________________
Lesstaffette
Depuis le départ de la duchesse on n'entendait plus guère que des murmures étouffés provenant de l'arrière salle. Curieux était ce silence. Moins cependant que le son incongru, sourd mais puissant, vibrant qui soudain rompit la quiétude des lieux...Réajustant ses braies, un sourire béat sur le visage, un homme traversa la salle et s'arrêta à deux pas de l'avocate.

Tout en l'observant, il se grattait le ventre, Less.
Less Taffette. C’était son nom. Et certes personne n’en riait. Non, personne, à part les fous.

Près de deux mètres, deux cent quarante livres, des poils partout, de petits yeux porcins, les dents pourries, et un crâne incliné vers l’arrière, comme pour tenir au chaud le petit cerveau qui animait la bête.

Dire qu’il s’agissait là d’un exemplaire typique du coursier primaire eut été un doux euphémisme. Aussi doux que la tignasse rousse et clairsemée qui lui couvrait les épaules. Mais il était fiable, là était la raison pour laquelle on l'avait missionné.

Les doigts épais aussi velus que le ventre s'arrêtèrent un instant, et un bras se tendit vers l'avocate...


Maître Dyvina ?
Une lettre pour vous. Dame Aradiia de la Duranxie, le prévôt de Guyenne vous écrit!
Dyvina
Dans l'attente de connaître la suite des événements, la blonde employait son temps comme elle le pouvait. D'un naturel joyeux, ce n'était pas un souci de logistique qui allait venir à bout de sa motivation. Tôt ou tard, les procès avanceraient.

Alors pour l'heure sage comme une image, l'avocate résignée avait sorti de sa besace les dernières nouvelles de sa province, et tête baissée, entrepris de les lire jusqu'à ce que sa vision soit obscurcie comme si le soleil avait soudainement décliné.

Levant le nez pour connaître l'origine de cette éclipse, elle laissa échapper un hoquet de surprise en découvrant l'homme qui se dressait devant elle.


Qqqq??

Diable qu'il était vilain! Fruit d'amours douteux sans aucun doute...

Ne laissant rien paraître de ses pensées, elle se leva et pris donc la lettre, sans oublier de remercier poliment l'inconnu.
Déjà que sa cliente avait foiré les invitations, si en plus son avocate manquait d'éducation on risquait la Haute Trahison.

Décachetant le pli, elle découvrit ceci...




Bonjour dame,


Suite à votre courrier, je souhaite éclaircir un point. Je n�ai pas eu à monter ce dossier, car ce n�est pas cette procédure qui a été suivie.
L�affaire qui vous mène jusqu�à moi est une initiative du procureur frère Bardieu qui a jugé qu'il y avait violation de la loi.

Je pense que vous faites référence à l'article 3 de notre Coutumier, que je vous cite :
« Livre II - De la Justice
Chapitre I
Article 3
Toute victime est en droit de déposer plainte auprès des membres de la Prévôté. Les membres de la Prévôté sont chargés, dans ce cas, de monter le dossier de plainte, rassemblant les preuves nécessaires. »

Comme vous le voyez rien n�indique dans le coutumier de Guyenne, que le procureur n'a pas le droit de lancer un procès quand il constate une violation de la loi, de même que les maires le font aussi directement.


Salutations courtoises.



Fait à l�Ombrière, le quatorzième jour du mois de mai 1460
[/quote]
[quote]



La lecture terminée, la lettre fut soigneusement rangée dans le dossier de sa cliente, juste au dessus de l'annonce de la duchesse, celle qui expliquait le renvoi du procureur...
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Anacron

Si il y avait bien un Comté célèbre dans le Royaume tout entier, c’était bien la Guyenne !
En effet, voilà plusieurs années que les affaires guyennaises occupaient la une des gazettes …

Les habitants de ce Comté avaient-ils conscience de leur chance ? Savaient-ils qu’en de nombreuses régions les habitants s’ennuyaient, se morfondaient à fuir ou à en mourir ?

Le Béarnais fut étonné de constater que 4 listes se présentaient à l’élection comtale … Quel signe exceptionnel de vitalité politique !
D’où il venait, à trois jours de marche à peine, réunir 12 candidats pour constituer une liste était devenu exceptionnel et presque impossible !

Il en était là de ses pensées quand il pénétra dans le Tribunal. Il avait quitté Tarbes quelques jours plus tôt mut par la curiosité … Les aventures, ou devrait-il plutôt dire, les malheurs de Cyrinea étaient parvenus jusqu’à ses oreilles … Il voulait se faire une idée par lui-même de ce qui se passait en Guyenne et avait donc décidé de prendre la route !

Il régnait une drôle d’ambiance, à la fois lourde et crispée, dans cette salle de Tribunal.
Le public bien que calme paraissait tendu. L’action semblait figée et tous semblaient attendre, suspendus à quelques décisions ou événements qui tardaient à venir …

AnacrOn prit place dans la zone réservée aux spectateurs et comme il aimait souvent à le faire, se mit à observer autour de lui et plus particulièrement la scène au devant … Un procès ressemblait beaucoup à une pièce de théâtre et quand les acteurs étaient bons, le spectacle pouvait être exaltant !

Quelques rangs devant lui, il reconnut Holden et bien évidemment à côté de l’accusée, Dyvina, la blonde la plus célèbre du Béarn et tant pis pour les autres qui avaient encore bien des progrès à faire pour lui ravir la place … Mais son attention fut avant tout attirée par Cyrinéa !
Il observait la jeune femme cherchant à prendre la mesure de celle qui jouait le premier rôle dans le spectacle du jour.

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Cyrinea
Dans l’attente de l’arrivée du procureur, Cyrinea observait la salle, pensive.

Soudain, un homme fit son apparition. Il lui était inconnu. A l’inverse de tous ceux qui y avaient pénétré jusque là et qu’elle n’avait encore jamais vus, mais qu’elle avait pu identifier par des accointances avec des personnes présentes, de furtifs baisers échangés ou des sourires qui en disaient long, celui-ci restait une énigme.

Dyvina sembla attirer son regard, qui se fixa ensuite sur elle. Un peu gênée, Cyrinea lui fit un discret signe de tête, tout en se demandant qui pouvait être cet homme si brun que les yeux, la peau et la chevelure sombre auréolaient encore davantage de mystère.

Elle le supposa étranger, car il ne semblait connaître personne et une partie du gratin du duché était réuni en ce lieu.

Un béarnais ? Dyvina et son époux étaient béarnais.

Lorsque son avocate eut terminé de lire sa missive et que son nez pointa à nouveau vers le monde des vivants, elle lui lança une œillade interrogative.
Dyvina
Redressant la tête, l'avocate lut dans le regard de sa cliente qu'elle tentait de lui dire quelque chose.

Quelque peu perplexe parce qu'elle maitrisait mal le langage des signaux oculaires, elle finit par s'ouvrir au monde qui l'entourait et dans son angle de vision une silhouette connue s'y dessina soudain. Elle pensa comprendre alors, ce qui interpelait sa cliente...

Sa main se posa furtivement sur le genou de Cyrinea, pendant qu'un large sourire envahit progressivement son visage .
Petit tapotement sur le genou investi, et d'un ton complice elle susurra à l'oreille de l'accusée...


Petite curieuse!
Levez vous! C'est l'heure de notre pause! On va aller s'amuser...
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Kronembourg
[ Une entrée fracassante ]


Et surtout attendue.
Renseignements avaient été pris sur l'avocate, poudre de lait Charolais avait été mélangée à son dernier repas d'après les gardes ( paraissait que ça faisait dormir les vieux, d'après les délarations de la Mirandole qui n'étaient pas tombées dans l'oreille d'un ancien sourd ) le Kro se sentait prêt, et même fin prêt à affronter ces deux procès pour son dernier jour de mandat.
Ce qui ne sera pas retenu dans l'histoire du face-à-face qui allait se jouer aujourd'hui, c'est qu'il avait espéré durant quatre jours l'arrivée un témoin providentiel qui ne s'était finalement pas présenté. Et puisque le barbu avait refusé de faire venir un faux témoin de dernière minute à la barre ( il avait longuement hésité ) il avait pleinement conscience que seuls ses arguments pèseraient sur la balance.

Il entra dans le tribunal, au moment où ce requin d'avocate ( même si Kro ne savait pas bien ce qu'était un requin ) murmurait quelque chose à sa cliente.
Le temps de déposer quelques dossiers sur la table qui lui était réservée, il annonça ensuite avec tout le charme mésestimé de sa voix rocailleuse.


Vôtre Grâce, je suis prêt à prendre la suite pour la première affaire, celle concernant le procès suivant :


Citation:
procès opposant 2012-04-26, Cyrinea au Duché de Guyenne

Acte d'accusation
Accusateur : Le Duché de Guyenne
Procureur : Frère Bardieu
Juge : Père Hull19

Accusé : Cyrinea
Village d'origine: Agen
Statut : vagabonde

Victime : la coutume de Guyenne

S�ur Cyrinea, vous vous êtes exprimé sur la voie publique en présentant votre programme aux élections. Votre programme remet en cause les fondamentaux de la coutume guyennoise, et, donc, constitue un trouble à l'ordre publique. Je cite ce que vous avez écrit vous même et qui est visible de tous :

Nom de la liste : R.A.G.E

Tête de liste : Cyrinea
Numéro 2 : 2
Numéro 3 : 3
Numéro 4 : 4
Numéro 5 : 5
Numéro 6 : 6
Numéro 7 : 7
Numéro 8 : 8
Numéro 9 : 9
Numéro 10 : 10
Numéro 11 : 11
Numéro 12 : 12

Le message de la liste :
Réformés, Aristotéliciens de Guyenne, Ensemble.


Objectifs : Le titre parle en lui-même et est le reflet d�un projet qui me tient à c�ur depuis longtemps, faire de la Guyenne une terre de tolérance et de respect des différentes confessions religieuses, mettre fin à l�obscurantisme et aux dictats de la seule église de Rome, construire l�Histoire.

Plus de brigands dans la liste : C�est un frein à l�élection même si certains d�entre eux étaient animés des meilleures intentions du monde.

Diplomatie : Se rapprocher nettement des duchés ou comtés qui sont réformés ou qui tolèrent, voire acceptent les autres confessions que la seule aristotélicienne. Voire des autres pays comme l�Helvétie par exemple. Renouer avec le Ponant.

Il est clair que ce que vous venez de dire sur la place publique est en contradiction avec la coutume de Guyenne, coutume vieille de plus de 4 ans et qui stipule de manière claire et nette les textes suivants.
Article 6 du livre I : "La Guyenne a pour religion officielle la religion Aristotélicienne et Romaine. "
Art 8 du concordat . "Le Duché de Guyenne a pour religion officielle celle du Roy de France, c�est-à-dire la religion aristotélicienne. Les autres cultes sont tolérés à la condition qu'ils ne fassent pas acte de prosélytisme en lieux publics. Dans ce domaine le pouvoir temporel de Guyenne reconnaît et approuve l�application du concordat Royal avec l�Église Aristotélicienne. "

Le choix, très ancien, de la Guyenne " désirant avancer dans un bonheur commun, ont rédigé ce traité afin de renforcer les liens qui déjà les unissent. " avec l'église aristotélicienne est en incohérence avec vos propos, très choquant pour tous les guyennois. C'est ainsi que vous êtes mise en procès pour trouble à l'ordre publique. Le pouvoir temporel de Guyenne ne reconnait aucune autre religion, comme c'est le cas depuis longtemps.
Mais, ce choix est avant tout motivé par l'amour qu'apporte l'église et ses serviteurs à chacun. Ainsi, grâce à Saint Arnvald, je vous propose de vous exprimer, et de vous repentir, car, l'amour et le pardon sont des vertus, et ne peuvent constituer que des éléments favorables pour vous à l'issue de ce procès. Vous pouvez, bien entendue, faire appel à un avocat, comme un de deux du dragon.



Dernier moment de concentration le temps que chacun prenne ou reprenne sa place, il prit conscience que cette dernière journée serait probablement la plus longue.
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Xanthi
Le temps s’égrenait lentement et après avoir ressentit une petite faim, c'est le sommeil qui l'attrappa. Était-elle malade ? Habituellement il lui fallait un lit douillet ou le pas cadencé de sa jument ou les rythmes lents d'une messe .... là rien .... ou alors étaient-ce les murmures des spectateurs puisque les débats et les lectures n'avaient pas encore repris depuis que la Duchesse avait quitté la salle ?

Elle avait donc glissé, lentement mais surement, le long du pilier sur lequel elle s'était adossée et sans [ Une entrée fracassante ], c'est roulée en chien de fusil au pied du pilier qu'on l'aurait réveillée méchamment, comme une ribaude avinée qu'elle n'était pas encore devenue.


gnééé !?

L'air innocent et les yeux papillonnants qu'elle se frotta comme un enfant qui s'éveille, elle quitta le pilier et prit place sur un banc du dernier rang. Si elle s'endormait, elle le ferait assise et avec dignité. Roulée au sol, mais que dirait Mahault !
Elle regarda son amie Cyrinéa, sa belle avocate et le procureur qui ressemblait à frère Kro.

Se concentrant sur ses paroles, elle s'éveilla totalement, Kro avait repris la place de procureur abandonné.
Macdes
Macdes n'avais jamais été un homme au calme sans faille.
Il avait l'attitude de ses convictions, le sang bouillant d'envie et d'énergie, la gouaille aussi assassine qu'il savait prodiguer conseil et donner du courage...

Un savant mélange, 'fin savant ... Qui sait.

Quelques jours après son départ il revenait.

Un coup d'oeil curieux, pour constater que rien n'avançait .. Une fois de plus, malgré quelques interventions en ... Coups Rageantes ! Il découpait le mot à raison.

Peu habitué à cette atmosphère trop feutrée,
Absolument pas dépendant de quiconque en ces lieux, libre quoi ! il prend le temps de l'écoute, sentant comme un vague sentiment de révolte poindre ...

Il secoue la tête et essaye un temps de se raisonner ... Y arrivera-t-il cette fois ? ...
Kronembourg
Bah oui, ne dit-on pas qu'il faut toujours garder le meilleur pour la fin ?
Consciemment ou non, c'est exactement ce qu'avait fait Kro.
Hin hin.
Il observait du coin de l'oeil le camp de la défense en espérant que pour une fois la Mirandole n'ait pas menti. L'avocate semblait en forme, ce qui n'était pas bon signe. L'accusée ne semblait pas particulièrement inquiète, ce qui était inquiétant.
Mais lui aussi était sûr de lui. Il avait pris ses renseignements, dont il comptait bien user et abuser. C'est ainsi qu'il ajusta sa longue robe JAUNE qu'il portait fièrement, avant de commencer.


Votre grâce, c'est à vous que je m'adresse en premier lieu puisque c'est vous qui allez juger ce procès. Si Maître Dyvina ne souhaite pas abuser de la patience du père Hull ainsi qu'elle l'évoque dans sa missive pour la défense, et si le père Hull est cité dans l'acte d'accusation du fait de sa fonction de juge, ça n'en est pas moins vous qui devrez prendre une décision concernant Cyrinea Rondot, puisque celle-ci est conseillère ducale. Qu'on ne s'y trompe pas, l'accusation de Trouble à l'ordre public est maintenue.

Par ailleurs ne vous laissez pas influencer par la défense qui a mis en avant une lettre soit-disant signée du père Bardieu pour mieux appâter le curieux que je suis : Cette lettre n'aurait jamais dû être citée, en aucun cas elle n'aurait dû servir d'argument pour la défense sans que l'ancien procureur ait été consulté. Je doute même que cette lettre n'ait jamais existé que dans l'imagination de Maître Dyvina puisque contrairement à ses affirmations, elle a refusé de la tenir à disposition de la cour, sauf pour le cas miraculeux où cela servirait la défense de sa cliente.


Kro se tourna vers l'avocate. Ses yeux vitreux se posaient sur elle pour la première fois.

Cher Maître, la justice de Guyenne n'est pas assoiffée d'arrangements et de citations qui écornent la réalité, elle a soif de vérité. C'est sur cette base et uniquement sur cette base qu'elle devra se fonder. Là où vous voyez un argument en faveur de la défense, moi je vois une faute professionnelle.

Légère posture du genre : " On ne m'achète pas même si j'ai essayé de t'acheter " . Ca y est, il allait l'énerver.

Or, la vérité, la voici :
Le 25 Avril dernier, jour où donà Cyrinea a affiché la propagande de sa liste électorale dans un lieu visible pour tous, le message mis en avant par cette propagande était celui-ci :



Citation:
Le message de la liste :
Réformés, Aristotéliciens de Guyenne, Ensemble.

Objectifs : Le titre parle en lui-même et est le reflet d'un projet qui me tient à coeur depuis longtemps, faire de la Guyenne une terre de tolérance et de respect des différentes confessions religieuses, mettre fin à l'obscurantisme et aux dictats de la seule église de Rome, construire l'Histoire. [...]


Alors, voici ce que met en avant la défense :

1 -La date des faits, tout comme la date d'ouverture de ce procès, ne sont pas communiqués à la défense.


La date des faits remonte bien évidemment à la date où donà Cyrinea a affiché sa propagande, c'est une question de bon sens. Quant à la date d'ouverture du procès, depuis quand est-il inscrit dans la procédure Guyennoise que celle-ci doit être rabâchée à la défense ?
A chaque ouverture de procès, la date de celui-ci est écrite sur le panneau devant la porte.


Citation:
procès opposant 2012-04-26, Cyrinea au Duché de Guyenne


Et pour ceux qui seraient sceptiques vis-à-vis du 2012 ( 1460 ) voici mes propres évènements concernant les 2 et 3 mais 1460 :

Citation:
03-05-2012 04:13 : Vous avez trouvé 5 écus sous un rocher !
02-05-2012 04:11 : Vous avez trouvé 5 écus sous un rocher !



Un léger froid après l'annonce des évènements.
Oui ! Le Kro passait des nuits entières à chercher des écus sous des rochers. Chacun s'occupe comme il peut.


2 -L'endroit précis où ma cliente se serait exprimée est un élément de plus, qui a été passé sous silence. Le procureur parle de voie publique, puis de place publique. Alors que ce n'est ni l'un ni l'autre, et je vais vous démontrer que la vérité est ailleurs ! [...]
Ce qu'il nous montre dans son acte d'accusation, ne sont pas des propos tenus par ma cliente en place publique, ou sur la voie publique, mais une simple affichette déposée à la sénéchaussée.

La sénéchaussée est un bâtiment qui regroupe les bureaux judiciaires, universitaires et administratifs servant notamment aux élections ducales ou comtales.

La sénéchaussée est un lieu visitable de tous, c'est vrai, mais nullement à considérer comme une place publique et encore moins une voie publique. Car cela reviendrait alors à dire que le tribunal est une place publique, tout comme l'université ou encore les bureaux administratifs du conseil qui s''y trouvent. Ce qui n'est pas le cas.



Votre Grâce, soyons sérieux. La défense n'a même pas tenté de démontrer que l'article 8 du concordat n'a pas été piétiné par la propagande de donà Cyrinea.
Tout ce qu'elle voudrait vous faire croire, c'est que le lieu où tous les Guyennois peuvent lire les programmes des listes électorales n'est pas un lieu public.
Diantre, prendrait-elle les Guyennois pour des sots ? Ce lieu est tout de même le lieu où chacun vote ! Les Guyennois voteraient-ils les yeux fermés, sans lire les propagandes déposées par les différents partis politiques ? Ne prendraient-ils pas en compte les messages des propagandes avant de voter ?


Un bref silence.


Alors oui oui ( théâtral ) l'affichage est payant, mais il ne justifie pas que l'on y écrive tout ce qui nous passe par la tête. Qu'aurait-on dit si un enfant passant devant cette propagande, y aurait lu un message pornographique ?

La voix pleine de larmes.

Imaginez cette petite fille en jupes roses, innocente et curieuse, éduquée dans la religion officielle de Guyenne, qui sort de la messe et qui va voter comme l'y autorise la loi, et qui tombe sur ... Un affreux message de tolérance ?

Puis, grosse voix :

Qu'aurait-on fait si un brigand avait écrit sur un même panneau : " Nous allons piller le château de Bordeaux le 14 Mai 1460, bande de pécores. " ? N'aurait-on pas pris des précautions ? Aurions-nous considéré ce panneau comme privé, sans en tenir compte dans la sécurité du duché ?

Votre Grâce ...


Long long soupir simulé.


Votre Grâce.
De cette affaire, seules deux questions doivent retenir votre attention.

La première : Le duché de Guyenne doit-il se porter garant du respect du concordat qui le lie à l'église Aristotélicienne et Romaine ?

La seconde, je la pose également à la défense en vue de connaître la vérité : Donà Cyrinea a-t-elle oui ou non délivré un message susceptible d'être vu par tous le 25 Avril dernier, dont le contenu constituerait un trouble à l'ordre public ?


Je vous demanderais de bien tenir compte des réponses apportées à ces deux questions dans votre verdict, sachant que l'avocate a l'air droguée et que je réclame des aveux de la part de l'accusée.



Il toussa.
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Mircha
La duchesse arriva juste derrière le procureur, vit sa chaise occupée par l'avocate indélicate qui se pavanait dessus, l'air très content d'elle.

Qu'à cela ne tienne, elle resterait debout, impatiente qu'on en finisse rapidement avec cette mascarade.

Elle écouta le réquisitoire de frère Kronembourg, et attendit la suite.

Ayant profité du temps mis par le procureur à fignoler son réquisitoire pour aller faire un petit tour aux cuisines, elle avait dégusté un bon morceau de jambon agrémenté de quelques rasades de Bordeaux et se sentait tout à fait reposée, prête à écouter n'importe quelles inepties avec une parfaite et inaltérable bienveillance. Elle était donc fin prête à écouter le réquisitoire de l'avocate.

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Mircha Céleste de Champfleury, Duchesse de Guyenne
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