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[RP]De la transparence des choses, Episode 2

Dyvina
[Pause syndicale perturbée par l'accusation]


A peine l'avocate avait-elle commencé à fléchir ses genoux pour se lever, qu'un cureton en robe fit une apparition fracassante et dans son sillage à la couleur chassieuse, suivit la duduche précieuse à la gestuelle si délicate. Il n'en fallut pas moins pour rendre l'avocate dépitée. Elle qui venait de formuler le vœu chaste d'aller prendre du bon temps pour couper court à cette longue attente infertile, ôter sa robe BLEUE, s'allonger et se laisser appliquer un bon massage par des mains ouvertes, sentit bien que son petit plaisir allait rester pour le moment à l'état de projet...
En effet pas même le temps de faire connaissance que le cureton s'anime et embraye sur l'acte d'accusation avant de lui servir devant tous, un réchauffé de la lettre Bardieu ! Pire il agrémente le service rendu en agitant la faute professionnelle. La blonde laisse alors échapper un profond soupir, accompagné d'un juron de circonstance dont la fin mourut entre ses lèvres.
Fooodaaaa...!
Clairement le bonhomme envoyé par le Très Haut n'était pas là pour lui faire du bien...


Elle se lève
Son iris devenu soudainement plus sombre grave le regard cadavérique du curé. Certainement un abus de lait caillé de la Mirandole traitresse.


Elle est debout.
Ses mains entrelacées derrière son dos, ses doigts jouent machinalement avec la pierre BLEUE qui orne son annulaire, alors que l'arrière de ses mollets se frotte paresseusement contre le rembourré de l'assise qu'elle vient de quitter.


Elle l'écoute.
Le buste droit, la tête haute, elle jauge l'individu faisant naître une réflexion des plus incongrues dans son esprit. JAUNE? Robe jaune comme celle de Judas ? Comme celle qui habille les traitres ? Ou les cocus aussi... L'orateur a enfin terminé. Fort bien! Au moins ça l'a divertie.


Elle se retourne.
Le fauteuil de la duchesse vient d'être fermement empoigné et quelques petits pas décidés plus loin, déposé au côté de la duchesse
.
Votre Grâce je vous en prie, asseyez vous. Votre premier valet avait oublié de le ranger. Ne souhaitant point qu'on vous le dérobe, j'en ai donc pris soin en attendant votre retour.


Elle délaisse la duchesse.
Un geste du menton et l'homme à la robe jaune est ainsi désigné.

Mais le deuxième ici présent ne me semble guère plus professionnel !


Elle s'adresse à lui.
Oui je suis maître. Maître Dyvina avocate diplômée de l'Ordre du Dragon et je vois que ma robe vous a déjà inspiré.

Mais vous qui êtes vous? Un procureur sur le retour? Seriez vous le numéro deux qui n'a pas daigné répondre à mon courrier et qui vient ici me parler miracle et faute professionnelle?

Que vous tentiez misérablement d'assécher ma plaidoirie passe encore, il n'en reste pas moins qu'elle n'est abreuvée que de vérités. Mais ne pourriez vous pas commencer par vous présenter. Faire les choses dans l'ordre, afin que le greffier puisse saisir votre petit nom pour la postérité ?

Quant à évoquer un cas miraculeux, sachez qu'il s'est déjà produit. Le procureur Bardieu a été renvoyé et ce parce que ce procès n'est pas conforme à la conception de la justice de sa Grâce Mircha. Et un procès pas conforme et de surcroit baptisé ainsi par l'eau bénite de l'autorité ducale ne peut être favorable qu'à la défense.

Puis euh ...faute professionnelle, faut pas pousser les MAUX hein. Je n'ai fait qu'écouter frère Bardieu qui figurez vous a bien écrit que les éléments qu'il me communiquait étaient destinés à aider la défense. J' ai exaucer son vœu, voilà tout.



Elle se rapproche. Elle est face à lui. Tout prêt de lui. Elle le fixe, l'expression en point d'interrogation.
Mais dites moi... s'il ne veut pas que l'on en reparle, alors pourquoi le faites vous. Encore. Ici. Hum ? Enfin j'ai gardé la lettre si là est ce que vous vouliez savoir. Oui oui je vous assure, alors nul besoin d'en faire un faux ou de supputer des fadaises pour tourner cela maintenant à l'avantage de l'accusation.


Et l'expression de son visage prend un air condescendant .
Ceci étant dit je ne suis pas là pour faire la plante verte, mais bien pour représenter ma cliente Cyrinea et assurer sa défense, par conséquent d'une part sans que toutes les deux nous nous soyons concertées, vous n'aurez aucune réponse impulsive de sa part. D'autre part pour votre gouverne, la porte du tribunal n'a pas à être déboulonnée par la greffière pour être rangée avec les minutes du procès, donc la défense maintient les vices de forme. Tous!

Avant que le débat ne s'ouvre, pourrais je connaître votre identité ?
Je voudrais déjà m'assurer que vous n'êtes pas justement ce vicelard recherché qui oblige les petites filles en jupe rose à aller voter !

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Mircha
Et voilà, elle l'aurait parié ... bla bla bla ... du vent ... elle avait espéré un instant, un très bref instant, que c'était là le réquisitoire de la défense.
Hé bin non ! L'avocate avait juste servi du réchauffé, on se répète et on s'écoute parler, avec des mines d'actrice confirmée, qui rabache son texte à chaque séance en faisant semblant d'y croire.

Ah si ! Une nouveauté ! La donzelle voulait déboulonner la porte du tribunal !
Tsss ... et enlever l'affiche du panneau, c'était pas plus simple ? En plus, bris de matériel ducal, ça va chercher loin ça ma p'tite dame !

Bref, la duchesse qui pensait retourner promptement aux cuisines dès la fin du procès, afin de déguster un beau fromage qu'elle y avait repéré, se dit que finalement, lorsqu'elle sortirait de là, il serait rance et inmangeable.
Son seul réconfort dans cette histoire, c'était que l'avocate n'avait rien mangé depuis le début du procès. Les gargouillis de son estomac la pousseraient peut être à abréger. On peut toujours rêver ...

Avec un soupir, elle récupéra son fauteuil et s'y installa en maugréant intérieurement.

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Mircha Céleste de Champfleury, Duchesse de Guyenne
Kronembourg
Délicieuse et féroce. Tout ce qu'il aimait. Kro sentait que le JAUNE rapporté comme sa couleur préférée par les gardes faisait son effet : La mayonnaise était en train de prendre.
Il fit craquer son cou à droite, puis à gauche, comme avant les messes. Il avait oublié ce rituel avant de commencer son réquisitoire.


Maître, seriez-vous également l'avocate du greffier qui ne m'a rien demandé car il a compris comme tout le monde dans cette salle, en voyant ma robe et face à ma déclaration de reprendre l'affaire, qui j'étais ? Ou nous développez-vous là une nouvelle manoeuvre dont l'objectif serait de gagner du temps en discréditant le procureur en face de vous ?

Le rituel aussi, c'était de procéder à quelques étirements et de faire craquer ses doigts dans un ordre bien précis avant les messes. Ici, il s'agissait d'y parvenir discrètement.

Je vous en prie, concentrons-nous sur l'affaire. Nous reviendrons sur votre faute professionnelle plus tard et certainement pas dans ce lieu. Je suis le frère Kronembourg. Le " second ".

Un sourire entailla sa barbe drue. Il se tourna ensuite vers la duchesse.

Votre Grâce, j'appuie la demande de Maître Dyvina qui souhaite s'entretenir en privé avec sa cliente en vue de préparer une réponse pour la défense, face à mes questions. L'idéal serait bien sûr que je puisse interroger directement l'accusée, puisqu'il semble évident que son avocate ne possède pas toutes ses facultés mentales : Je n'ai vu nulle eau bénite dans cette salle favorisant la défense, pas plus que je n'ai vu la lettre du père Bardieu qui lui sert providentiellement d'argument.
_________________
--Zobi_la_mouche
[Une entrée bourdonnante]





Du temps où elle n’était encore qu’un petit asticot, Zobi_la_mouche du haut de ses quatre millimètres rêvait d’un gosier bien faisandé. En attendant que son vœu ne soit exaucé, elle avait élu domicile dans la tignasse d’un géant.
Des suaves effluves en copieux repas, les lieux se révélaient être gargantuesques. Zobi à l’appétit carnassier, soignait sa santé et ne quittait jamais le barbu bourru.
C’est donc dessinant une auréole au-dessus de son nid douillet qu’elle fit son entrée dans la salle.


BBBBzzzzZZZZZzzzzZZZZZZzzz

Les mauvaises langues disaient d’elle, qu’elle serait nuisible et porteuse du typhus ou du choléra, que nenni, Zobi n’était pas de celles-là. Elle préférait de loin l’opulence de la toison du chevelu aux latrines municipales. Pourtant le propriétaire perdait souvent le sommeil et la concentration… serait elle la cause ?

BBBBzzzzZZZZZzzzzZZZZZZzzz

Elle fit le tour de la pièce à coups de battements d’ailes frénétiques. Fallait se présenter, fallait être polie et montrer veine médiane blanche ici. Gonflant le torse, elle bourdonna.

BBBBzzzzZZZZZzzzzZZZZZZzzz
Héeeééé !! C’est moi Zzzzobi la mouche.


Se poser, mais où ?
Dyvina
[Il court il court le furet…]

Son regard avait suivi celui du procureur lorsqu’il s’était retourné, puis rapidement s’était perdu dans le vague, et ses mains glissé le long de ses côtes vers ses hanches, comme pour s’assurer par ce geste que son volume était inférieur à celui de la duchesse.

Un air de bien heureuse illuminait le visage de la blonde lorsqu’elle alla rejoindre sa cliente. Leurs échanges terminés, l’avocate s’écarta de sa cliente et se tourna vers la duchesse.




Votre grâce…

Le procureur tente avec bien peu d’arguments d’influencer votre jugement. Le voilà maintenant amené à comparer le cas de ma cliente à ceux d'une petite fille et d'un brigand mal intentionné. Le rôle de la procure n'est-il pas d'avantage d'apporter la preuve que la loi a été bafouée? Je rappelle quand même qu'en vertu du droit royal le verdict qui sera rendu dans cette affaire, devra être motivé et ne s'appuyer que sur ce qu’autorise la charte de Bonne Justice.


Citation:
Des preuves
Un verdict se doit d'être rendu sur base d'éléments présentés au tribunal. La Cour d'Appel suggère de considérer ces éléments selon l'ordre suivant :1. Acte juridique écrit avec date 2.Aveu 3.Témoignage direct 4.Témoignage indirect 5.Autres documents


Et pour le moment il n’y a rien de tel…



Votre grâce…

Tout le monde sait ici que ma cliente est investie dans ce duché, elle est une femme qui se démène pour que les mines de ce duché ne s'écroulent pas, que leurs rendements soient optimisés afin qu’elles emplissent d'or les coffres forts de cette province. Ma cliente est croyante, très croyante. Elle mène de front sa défense, dans deux procès injustes, sa carrière politique et la pratique de sa foi aristotélicienne. Elle a même accepté de faire un pèlerinage en compagnie d’un homme d’église, et pas n’importe lequel, Monseigneur Aurélien.



Sans quitter des yeux la silhouette de la duchesse, elle s’éclaircit la gorge avant de reprendre calmement.

Les exemples que le procureur vient de donner devant cette Cour n'ont rien à voir avec le cas de ma cliente. C'est de la pure manipulation et c'est inacceptable pour la défense que je représente. Ma cliente est votre conseillère, au même titre que ce procureur. Son cas présentement n'a pas à être comparé à celui d'un brigand qui aurait l'imbécilité d'aller crier sur les toits ses projets crapuleux, et encore moins à être comparé à celui d’une gamine en jupon rose, qui même si la loi reste muette en rapport à ses occupations récréatives, la moral elle s'oppose à ce qu'on la laisse se mêler d'affaires politiques. Quel bon père de famille enverrait sa petite fille innocente se mêler d'affaire politique? AUCUN.
Cependant …


Et son doigt pointe méchamment le procureur.

Cependant si vous deviez abonder dans le sens de cet homme, alors imaginez que cette petite fille aille voter pour RAGE, pour son programme, pour les idées de ce parti dont ma cliente s’est faite la porte parole puisque tête de liste, et qui d'après l'accusation aurait donc à cause du contenu du programme enfreint l'article 8 du concordat, iriez vous alors condamner cette petite fille aussi ? Iriez-vous lui coller un procès et la condamner juste par ce qu’ayant fait le choix de soutenir ma cliente, elle afficherait alors clairement les mêmes convictions politiques ?

Si vous me dites oui, alors il vous faudra ouvrir en ce tribunal d'autres salles, assez grandes pour contenir déjà tous les membres de la liste RAGE, ainsi que tous les gens qui voteront pour le programme de ma cliente. Car c'est faire acte de prosélytisme que d'aller voter pour une candidate qui elle même aurait piétiné le concordat, qui plus est en place publique si je reprends les propos du procureur.

Oui votre grâce, car les personnes qui soutiennent ma cliente, qui vont aller voter pour son parti devront donc eux aussi être désignés comme des coupables en vertu du droit Canon qui dans un de ses articles, le douze, précise que sont suspects les adeptes de l’hérésie, tout comme ceux qui témoignent de zèle pour les hérétiques ou encore ceux qui s’engagent à ne pas les dénoncer. Je vous en dépose un extrait le voici…


Citation:
Article 12 : Passé le temps de grâce, toute personne convaincue d’hérésie, de faute d’hérésie, ou d’apostasie, qui ne s’est présenté elle-même, devient suspecte.
- Article 12.1 : Parmi les suspects évoqués se trouvent :
- Les hérésiarques (les chefs des sectes),
- Les hérétiques (les fidèles des hérésiarques et adepte de l’hérésie),
- Les suspects (ceux qui témoignent de zèle pour les hérétiques),
- Les celatores (ceux qui s’engagent à ne pas dénoncer les hérétiques)


Petit reniflement, et à nouveau son regard se pose sur le procureur.

Parce que n’ayons pas peur des mots, si vous pensez ma cliente coupable de trouble à l’ordre public parce qu’elle aurait enfreint le concordat qui lie la Guyenne à Rome, alors c’est que vous considérez les faits qui lui sont reprochés comme un acte de prosélytisme.
Mais il est curieux que pas une seule fois ce mot PROSELYTISME n’ait été prononcé, par la procure, comme si cela lui brulait les lèvres, comme si cela était moins grave de le recouvrir du chef d’accusation trouble à l’ordre public, comme si l’accusation n’assumait pas son choix, alors qu’ il ne peut s’agir que de cela puisque la propagande affichée par ma cliente ne contredit absolument pas le fait que le Duché de Guyenne a pour religion officielle celle du Roy de France, c’est-à-dire la religion aristotélicienne, comme il ne contredit pas non plus le fait que le pouvoir temporel de Guyenne reconnait et approuve l’application du concordat Royal avec l’Eglise aristotélicienne.

Je vous lis l’article 8 du concordat de Guyenne, qui soit disant aurait été bafoué par ma cliente…


Citation:
Art 8. Le Duché de Guyenne a pour religion officielle celle du Roy de France, c’est-à-dire la religion aristotélicienne. Les autres cultes sont tolérés à la condition qu'ils ne fassent pas acte de prosélytisme en lieux publics. Dans ce domaine le pouvoir temporel de Guyenne reconnaît et approuve l’application du concordat Royal avec l’Église Aristotélicienne



Je vais reprendre afin que tout le monde comprenne bien…
Il y a trois phrases dans cet article 8 du concordat. Ce n’est ni la première ni la dernière phrase qui ont été critiquées comme je viens de l’expliquer, alors cela ne peut être que celle en rapport avec le fait de faire acte de prosélytisme en lieux publics. Or un acte de prosélytisme se caractérise par la volonté de vouloir convertir l'autre et le détourner de sa religion, alors que ma cliente a simplement écrit vouloir mettre fin à l'obscurantisme et aux dictats de la seule église de Rome, construire l'Histoire. Cette phrase et ma cliente vous le confirmera elle-même dans quelques minutes, a pour seule signification l’expression de sa volonté d’aider l’Eglise de Rome, de l’aider à écouter les attentes de ses fidèles, de mieux communiquer, et plus simplement l’aider à se sortir du marasme dans lequel elle est actuellement embourbée, et qui se caractérise par la désertion des églises !

Alors le procureur a posé la question suivante :
Donà Cyrinea a-t-elle oui ou non délivré un message susceptible d'être vu par tous le 25 Avril dernier, dont le contenu constituerait un trouble à l'ordre public ?

A sa question je vous dis NON !


-Non parce que d’une part ma cliente n’a pas une seule fois fait part dans ce message de sa propre foi, alors comment voulez vous convertir quelqu’un à votre foi si vous ne lui en parlez pas.

-Non parce que d’autre part, ma cliente a demandé sa pastorale. Il n'y a pas meilleure preuve que cela qu'elle reconnaît la religion du Roy c'est à dire la religion aristotélicienne. Et il serait une immondice que de prétendre que ceux qui demandent une pastorale, qui suivent l'enseignement religieux de Guyenne remettraient par cet acte en cause la religion aristotélicienne ou auraient caché derrière cette demande des attentions contraires au respect du dogme.

-Non parce qu’enfin, ma cliente a écrit le projet de faire de la Guyenne une terre de tolérance et de respect des différentes confessions religieuses. Cela va tout à fait dans le sens du concordat qui tolère les autres religions à la condition qu'elles ne fassent pas acte de prosélytisme en lieux publics.




Plus dur se fait son regard qui va de la duchesse au procureur, et du procureur à la duchesse. Elle s’avance en direction du procureur et lui agite son doigt sous le nez…

Ma cliente a fait un acte POLITIQUE dans le cadre parfaitement légal d'une campagne ELECTORALE, les mots qui sont inscrits sont ceux d’un PROJET politique, non d’un endoctrinement religieux.

Elle laisse retomber son bras le long du corps et sa main vient claquer contre sa cuisse ratant de peu une mouche qui passait par là…

Ce projet ne remet pas en cause le fait que la religion aristotélicienne est la religion officielle du Roy et donc celle de Guyenne. Ce programme parle de tolérance, d'union, de rapprochement. Il ne retire par la première place à la foi aristotélicienne, il en tolère d'autres tout comme le concordat le tolère aussi. Ce programme ou plus exactement la phrase citée par le procureur est une CRITIQUE POLITIQUE !!!

Elle regarde vers la duchesse, l’air scandalisé.

Oui votre grâce, juste une critique politique qui plus est respectueuse !

Son doigt tambourine plusieurs fois sur la rambarde, qui par chance se trouve à sa portée…

Il est gravé dans le marbre royal à Paris, que la critique politique, de manière générale ne peut être considérée comme une volonté de nuire mais relève du devoir de conseil ! Une tête de liste, une bonne aristotélicienne, un noble ou un gueux a ce devoir de conseil, et auprès de l’église et auprès des sujets de sa province.

Alors à la première question du procureur, qui était de savoir si Le duché de Guyenne doit se porter garant du respect du concordat qui le lie à l'église Aristotélicienne et Romaine je dis OUI !
Oui il a ce devoir ….Il a ce devoir tout comme tout ceux à qui il s’applique, cependant ce devoir ne doit pas l’empêcher de faire en sorte d’améliorer ce lien qui l’unit à l’église même si cela prend la forme d’une critique politique.

Malheureusement si ce procès a lieu, c’est bien parce qu’il y a en Guyenne deux consciences qui s'affrontent, qui ne pensent pas cela. Celle de l'accusation qui estime la loi (article 8 du concordat) piétinée, celle d'une politicienne qui a déposé un programme politique dans le cadre d'une campagne électorale, dans le seul but de servir la Guyenne et ses intérêts.
...Et cela lui vaut un procès!


Elle hoche la tête l’air dépité, ses bras tendus vers le procureur, les mains ouvertes comme si elle allait recevoir un énorme bouquet de fleurs…


Comment dans ces conditions CROIRE encore, que le pouvoir majoritaire en place respecte le droit de tous sujets du Royaume à faire campagne lors d’élections?
Comment pouvoir penser ENCORE que le pouvoir majoritaire en place ici en Guyenne permet l'opposition ?
Son rôle à ce pouvoir majoritaire, ou devrais je dire GPS ne serait il pas lors d une telle période de venir en place publique démolir le programme de ma cliente par des arguments politiques, au lieu d’user bassement de la justice pour contrer sa candidature.
Ce pouvoir majoritaire n'a t'il d'autres moyens que d interpréter le concordat a ses fins, pour éliminer l’opposition que représente ma cliente?
Ce pouvoir majoritaire n’a-t-il pas trouvé d’autres moyens pour mettre un terme à la carrière politique de ma cliente, que d’envoyer le père Bardieu lui coller un procès ? Dois-je encore vous rappeler sa lettre, les mots qu’il a écrits en se moquant de la défense, en expliquant que comme ma cliente n’avait pas encore démissionné, alors elle allait prendre plus fort. La Haute Trahison !
Jusqu'où peut aller le pouvoir politique dans la reconnaissance aux partis opposants d’être libre de faire campagne et de proposer un programme qui leur sied ?


Votre grâce…

Pensez vous que le peuple va croire ENCORE que vous agissez dans le seul but de faire respecter la loi, prévenir d’autres actes du même genre que celui qui est reproché à ma cliente, en agitant pour cela le spectre du trouble à l’Ordre public alors que la procure entièrement constituée par des membres de GPS et même si je puis me permettre…vous aussi, celle qui veut juger ma cliente, se dispense elle d'en démontrer les valeurs spécifiques à savoir ne pas enfreindre déjà elle même l'ordre public?

Votre grâce…
E n rapport au contenu d'un programme politique, la loi reste muette quant à ses limites. Ces limites le conseil a le devoir de clairement les identifier. Or dans le cas présent non seulement l'acte de prosélytisme n'est pas clairement défini dans le concordat, le terme place publique non plus, les limites que doit respecter le contenu d un programme politique totalement inexistantes dans vos lois.


Ma cliente n'a pas troublé l'Ordre public. Il n’y a eu aucune révolte, personne à part le pouvoir politique en place n’a crié au scandale en lisant son programme, l'église elle même n’est-elle pas intervenue.
Alors que l’accusation laisse entendre le contraire, il n y a ici aucun témoin en faveur de l’accusation !


Elle fixe le procureur. Elle a laissé retomber ses bras, puisque n’a pas eu son bouquet, et l’air furieux pointe du doigt le procureur…

Je vous ai écrit cher procureur vous invitant à faire témoigner le procureur Bardieu et vous ne l’avez pas fait.
Face à ma première plaidoirie où je vous livre les propos de monseigneur Aurélien, vous l’accusation, n’apportez devant cette cour aucun témoignage démontrant que le concordat a été bafoué et indirectement les intérêts de l’église jetés aux orties.
NON personne, aucun témoin. L'accusation n'a fait venir aucun témoin. Et s'il n'y a aucun témoin c'est bien par ce que le préjudice subi au niveau individuel est inexistant. Et s’il est inexistant au niveau individuel alors il l’est aussi au niveau de la communauté de Guyenne !


Je rappellerai donc à toute fin utile que le Trouble à l'Ordre public se caractérise uniquement lorsqu'un comportement porte préjudice à autrui voire à l'ensemble de la communauté. L'affichage est certes en lui-même un acte comportemental, mais le contenu d’un programme politique ne l’est assurément pas. Ma cliente n'est pas mise en accusation pour avoir affiché, mais bien pour le contenu de son programme, par conséquent le Trouble à l’Ordre public ne tient pas !


Elle regarda la duchesse ayant peur qu’elle se soit endormie..

Votre grâce j’ai encore trois points à soulever avant de conclure. Peut être messire le procureur voudrait-il dire quelques mots, ensuite ma cliente, et enfin je pourrai terminer ma plaidoirie.

Qu’en pensez vous, ici est votre tribunal, si les tours de paroles sont distribués équitablement alors la défense ne s’y opposera pas.


Zieute vers l'arrière salle voir si quelqu'un aurait un verre d'eau pour elle.
_________________
Kronembourg
Après une telle plaidoirie, elle devait avoir soif. Vite vite, une pensée pour le charolais.

Un verre de lait peut-être, Maître ?


Rapide sourire en coin, avant de reprendre un minima de sérieux. Beaucoup d'éléments avaient retenus l'attention du Kro. Notamment le pèlerinage avec Mgr Aurélien. Il chassa vite l'image de les voir côte à côte chanter des cantiques ( Aristotéliciens ! ) à travers le royaume, il ignorait que Mgr Aurélien partait en pèlerinage lui aussi. L'élément serait à vérifier.

Eh bien je constate que nous y voilà : Le procès politique. Il ne manquait que ça au tableau me direz-vous, mais encore une fois l'argumentaire est bancal.
Voyons les choses sous l'angle de Maître Dyvina : GPS veut éliminer la concurrence.
Dans ce cas, pourquoi sa grâce Mircha dont vous soulignez qu'elle est membre de GPS, a-t-elle révoqué le père Bardieu de son poste de procureur ?
A tout hasard je vous relis l'extrait de l'annonce ducale à ce sujet :


Citation:
Après une première mise en garde lors de précédents procès, le procureur de Guyenne, frère Bardieu, ayant une nouvelle fois lancé des procès sans consultation du conseil et des autorités ecclésiastiques concernées, ainsi que sans demande de conciliation préalable, est démis de ses fonctions de procureur et devra démissionner de son poste de conseiller ducal.


La tête de liste GPS qui renvoie l'un de ses colistiers, votre argumentaire de procès politique est en train de prendre l'eau. Mais continuons.
- GPS veut éliminer la concurrence : Pourquoi la procure n'a-t-elle pas mise en procès les représentants des deux autres listes qui s'opposaient à GPS ?
Curieux n'est-ce pas, ni messer Popsas ni donà Maelis qui sont pourtant de farouches opposants à GPS, n'ont été inquiétés. Pourquoi avoir fait les choses à moitié ?
- GPS veut éliminer la concurrence : A qui voulez-vous faire croire que la méthode du procès pour éliminer la concurrence, serait une méthode populaire aux yeux des Guyennois ? Les prenez-vous une fois encore pour des sots, incapables de se faire leur jugement par eux-même ?

Maître, si j'ai décidé de maintenir l'accusation de trouble à l'ordre public en pénétrant dans cette salle, ce n'est pas pour des raisons politiques. Je le précise, au cas où vous me porteriez la tare d'être un membre GPS. J'ai conscience que ce procès est très impopulaire - Ou populaire, selon le point de vue.
Si nous sommes encore ici, c''est bien parce que j'estime que trouble à l'ordre public il y a eu.
J'aurais tout à fait pu faire mon entrée et déclarer que l'accusation levait toutes les charges retenues à l'encontre de donà Cyrinea.
Ca, ça aurait été politique. Ca aurait renvoyé une image tout à fait positive en cette période électorale qui s'achève. J'ai néanmoins estimé qu'il valait mieux être impopulaire mais aller au fond de la transparence des choses, plutôt que de laisser certaines zones d'ombre s'épaissir dans les esprits.
Mais je comprends ! Vous n'êtes pas Guyennoise et vous composez avec les éléments et les ressentis que vous donne votre cliente. Néanmoins,


Lui-même chercha à boire tout à coup. Il s'agissait de ne pas se tromper de verre. Il lança un regard à travers toute la salle, pour y croiser celui de Xanthi qui fut son amie autrefois. Quel dommage qu'elle ne tienne pas pour lui, une présence amicale aurait été bienvenue. Il se gratouilla la tête.

Néanmoins, parlons à présent de la petite fille en jupes roses, dont je serais si rapidement dans votre bouche le vicelard recherché qui la forcerait à aller voter. Nous noterons au passage la pertinence de vos interprétations, ainsi que votre facilité à transformer un homme qui cherche la vérité en pervers. Là encore, vous nous éloignez volontairement du sujet.

" Quel bon père de famille enverrait sa petite fille se mêler d'affaire politiques ? " demandez-vous. Question posée en dépit du bon sens : On n'envoie pas les autres se mêler de politique.
Voyons-là plutôt face à la réalité de nos lois : Quel bon père de famille pourrait empêcher sa petite fille d'aller lire les programmes politiques avant d'aller voter ?
Tout simplement, AUCUN.

Venons-en maintenant au brigand qui vous offense, en comparaison avec votre cliente. Vous venez exactement d'admettre ce que je voulais démontrer. Je vous cite Maître :


Citation:
Son cas présentement n'a pas à être comparé à celui d'un brigand qui aurait l'imbécilité d'aller crier sur les toits ses projets crapuleux


Vous venez d'avouer qu'écrire un message de propagande à la sénéchaussée équivaut à " crier sur tous les toits ". Nous avons donc la preuve de la bouche même de la défense, que le panneau est bien public.


Il se tourna vers le greffier pour s'assurer que ses paroles étaient notées.

BBBBzzzzZZZZZzzzzZZZZZZzzz



Vous prétendez par ailleurs que prosélytisme il n'y a pas, mais vous confirmez que le duché de Guyenne doit se porter garant du respect du concordat qui le lie à l'église Aristotélicienne et Romaine.
Bien ! Partons de cette base. Je cite un autre extrait du message de propagande affiché aux yeux de tous par la conseillère Cyrinea :



Citation:

Diplomatie : Se rapprocher nettement des duchés ou comtés qui sont réformés ou qui tolèrent, voire acceptent les autres confessions que la seule aristotélicienne. Voire des autres pays comme l'Helvétie par exemple. Renouer avec le Ponant.


" Se rapprocher nettement des duchés ou comtés qui sont réformés " .

BBBBzzzzZZZZZzzzzZZZZZZzzz


Le " ou " qui suit dans la phrase se démarque de l'exclusivité mais ne l'exclut pas.
Allez-vous nous dire Maître que rapprocher le duché de Guyenne de duchés ou comtés qui sont réformés ne représente pas là un acte de prosélytisme ?
Mais nous allons revenir sur la question de la foi de votre cliente dans un moment.


Il se positionna face à elle et prit sa voix de souriceau. Celle des fins de messes quand tout le monde a le ventre qui gargouille.

En effet Maître, vous m'avez envoyé missive privée pour m'inviter à faire témoigner le père Bardieu. Mais l'accusation est encore libre de ne pas se laisser influencer et d'appeler qui elle souhaite à la barre.
Si vous y tenez tant, pourquoi ne le citez-vous pas à témoigner en faveur de la défense ? Je n'y verrais aucune objection.
Pour ma part, je souhaite interroger votre cliente pour l'accusation, la conseillère Cyrinea Rondot.

_________________
Cyrinea
Elle avait écouté les échanges sans mot dire, avait regardé voler la mouche, admiré les couleurs, goûté les effets de manches, avant de vriller son regard à celui de Frère Kronembourg qui visiblement brulait de l’interroger.

Je suis à votre disposition pour toute question mon Frère.....enfin..hum...Messer le procureur.

Décidément, on avait beau en rigoler, Bardieu avait bel et bien fini par déteindre sur elle à force de le fréquenter en taverne.

Le divertissement interludique proposé par Dyvina lui avait mis l’eau à la bouche. Il attendrait.
Holden.caulfield
Holden sourit en écoutant Dyvina et les explications embarrassées du Procureur. Le jeune avocat se pencha vers son confrère Jeroen et dit à voix pas tout à fait basse.

Voilà l'accusation mise à mal et de belle manière, cher confrère et ce n'est là que la première salve de Dyvina. Qu'en penses-tu ?

Il est clair que le Procureur ne parle pas en Droit, mais uniquement de politique. Il s'offusque de la volonté de rapprochement avec d'autres Provinces ou entités souveraines sous prétextes qu'elles font une place à la Réforme et aux Réformés mais que se passerait-il si Cyrinea souhaitait dénoncer le Concordat comme elle en a le droit, et de manière unilatérale ?

j'ai quelque idée de la réponse et visiblement le Procureur et la Duchesse semblent ignorer le Droit.


Le Béarnais sourit fièrement à son confrère.

On voit là tout l'intérêt de la solide formation de notre Université.
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Dyvina
Pas d’objections. L’accusée est à vous procureur ! Ceci dit au moindre faux pas, je serai dans mon droit d’intervenir.

Elle espérait bien qu’il en ferait des faux pas. Quel avocat dédaignerait l’occasion de lâcher le cri libérateur qui allait avec sa fonction …Objeeectioooon !! !

Quant au verre de lait non merci, mon code de déontologie ne m’autorise que de l’eau pendant le service. Mais je vous en prie offrez le à la duchesse, parait que chez certains ça contribue à augmenter l’intelligence…

Petit sourire en coin et la blonde murmura ses dernières recommandations à sa cliente…

C’est à vous maintenant, mais rappelez vous bien mes consignes.
On ne saute pas sur le procureur, c’est l’inverse qui doit se produire.
On ne regarde pas méchamment la duchesse. D’ailleurs peut être que le mieux serait de ne pas la regarder du tout.
Je sais que le vicelard en soutane va essayer de vous retourner, s’il y arrive, faites semblant de vous évanouir, j’interviendrai.

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Mircha
La duchesse avait baillé pendant la première partie du réquisitoire de la défense, avait failli s'endormir deux fois, regardé les mouches voler trois fois et pensé à son fromage au moins cinq fois avec un pincement au coeur.

Elle s'était redressée et avait suivi avec attention l'intervention du procureur qui démontait les arguments de la défense avec aisance, sacré Kro, en grande forme.

Puis l'endormeuse lui proposa un verre de lait ... non mais, c'était quasi un crime de lèse-duchesse ça !


Donner le plutôt à dame Cyrinea, elle en aura bien besoin ... mais pas sûr que le lait ait l'effet escompté sur elle, je crois que son cas est malheureusement hors de compétence des boissons ordinaires.
Pour moi, un petit verre de vin m'ira très bien.
Pour vous, je vous conseille une petite gnôle, ça vous donnera du peps !


La duchesse fit alors signe à un valet de lui apporter un verre de Bordeaux ... ou plutôt non, une bouteille ... il lui faudrait un bon remontant pour endurer la suite ... Cyrinea à la barre ... misère !
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Mircha Céleste de Champfleury, Duchesse de Guyenne
Dyvina
[Tu me cherches, tu me trouves...]

Sourire aimable à la duchesse.

Il est vrai, pardonnez-moi, j'aurais pu, j'aurais du, à votre teint deviner que le lait ne vous est pas familier.

Quant à mon peps... Je comprends bien que d'entendre parler de lois et de procédures puisse vous endormir, sans doute n'en avez-vous pas l'habitude. Néanmoins nous sommes, ce me semble, dans un tribunal, et il est coutume d'y débattre de ces points. Peut-être pourrez-vous donner un bal ensuite, de façon à aérer quelques esprits par trop dépassés.

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Cyrinea
[A l'ordinaire nul n'est tenu...]

Je crains qu'il n'y ait pas que les boissons ordinaires qui soient hors de compétence dans mon cas. Vous me flattez Votre Grâce!

Elle faillit rajouter qu'il y avait aussi les hommes...

Elle se fendit donc d'un sourire rêveur, dans l'attente que l'homme en robe JAUNE lui pose sa question.
Xanthi
La petite sieste avait fait le plus grand bien à la jeune femme. Xanthi qui avait été condamnée pour crime politique, était très très attentive.
Ce procès, à entendre les uns et les autres ne l’ennuyait pas, mais presque. Elle suivit du regard une mouche et chuchota :


approche sale bêête ... ... ... BBzzzzzzzzzzzz ... ... ... j'aurai plaisir à t’aplatir ...BBzzzzzzzzzz ... ... ... ne pouvant aplatir qui j'aimerai aplatir ...BBbzzzzzzzz ... .... ....

Elle suit des yeux la bestiole puis la perd, croise le regard de frère Kro, esquisse un sourire et se reprend. Ils ont été amis, elle ne peut l'oublier.
Elle déteste vraiment la politique.

Tiens on parle de boissons de lait, d'eau de vin .... La Duchesse offrira-t-elle à l'assemblée réunie, aux "ceusses" qui parlent et aux "ceusses" qui écoutent de quoi les sustenter et les rafraichir ....


MMMMmmmmm ????
Oui elle a faim et soif ! d'abord !
Kronembourg
[ Pas vu, pas pris ... ]

( piano by Cyrinea, violin by Kronembourg )


** CKKRAAaaak ! **



Un doigt. L'index droit. Tel était ce par quoi commençait le rituel. Il s'agissait de ne pas se tromper d'ordre dans les craquements sinon l'interrogatoire serait foutu. C'est que le Kro était très attaché aux rituels ( chanter pieds nus, se trimballer en haillons les 5 premiers jours de chaque mois, digérer en priant jusqu'au dernier gargouillis ... ) il était persuadé comme tous les cisterciens que ces contraintes le rapprochaient du Très-Haut.
Et ce Très-Haut, il en aurait drôlement besoin face au diable vers qui il se tourna.
Cyrinea Rondot.
Une légende à elle seule en Guyenne. On l'aimait, on la détestait, on éprouvait forcément quelque chose pour elle. C'était là précisément la faille du Kro. Il ne savait pas ce qu'il éprouvait.
Sur les actes il l'aurait bien zigouillé de ses propres mains sans éprouver le moindre remord. Mais sur la personne, il en était tout autrement. Un charme évident, une intelligence redoutable, une attitude qui attire la sympathie. Le diable en personne.
A la réponse de Maître Dyvina, Kro s'aperçut qu'elle provoquait sa Grâce. L'échange lui déplût. Il voyait bien où l'avocate voulait en venir.
Dès sa sortie de ce tribunal, il intenterait un procès contre la Mirandole pour annonce mensongère. La poudre de lait avait galvanisé son opposante. Après qu'elle eut échangé quelques mots avec sa cliente ( Kro tenta bien de tendre l'oreille mais il n'entendit que des pchit pchit pchit ) il lui répondit.


Mais je vous en prie Maître. Je compte bien sur vos interventions et objections, sans lesquelles ce procès ne serait pas ce qu'il est.


Le concerto allait pouvoir commencer. Il savait que Cyrinea Rondot lui jouerait toute la gamme à une main. Il devrait se contenter ce coups d'archet vifs et incisifs pour tenter de se faire entendre. C'est elle qui règlerait le métronome, qui imposerait le rythme. Il devrait la respirer, la sentir pour la suivre. Il eut la première note.


Donà Cyrinea. Ces dernières années, nous savons qu'en Guyenne tout, ou presque est apparence. Romains et Réformés se sont affrontés. Ponantais et Loyalistes également. Montauban, par votre souhait de rallier un comté tolérant, est passé à Toulouse. Je ne vous le reproche plus, vous avez payé pour cela. Si j'en parle, c'est précisément parce que vous avez assumé vos actes face à la justice de Guyenne.

Il s'adressa à la salle de façon plus générale.

Car s'il est bien une qualité que l'on peut attribuer à Cyrinea Rondot, c'est qu'elle ne s'est jamais dérobée face à la justice. Quitte à moisir en prison pendant des jours suite à différents procès, prendre des peines d'inéligibilité, perdre des forces, perdre du temps, passer pour une traîtresse aux yeux d'une partie de la population, elle n'a jamais renié ses motivations, ses convictions. Elle ne s'est jamais renié elle-même, elle a tout assumé. Elle n'a pas voulu sauver les apparences. Tout le monde n'a pas eu cette classe.

Il se tourna ensuite vers le diable.

** KKKSSSsssss **

Aussi, ma question sera directe et ne nécessitera qu'un oui ou un non pour réponse. Le 25 Avril dernier, vous déposiez votre candidature à la tête du parti Rage.

Allegro ma non troppo .

Dîtes-moi si oui ou non, le 29 Avril, soit quatre jours après le dépôt de votre liste, vous exposiez à vos colistiers un plan d'attaque, une stratégie, dont l'objectif était de diviser pour mieux régner.
La stratégie était simple : Il y était question de foi. La foi évoquée dans votre bouche comme une marchandise ; " le duché pour une messe " d'après vous. Le choix de stratégie que vous proposiez à vos colistiers était simple :
- Soit vous restiez réformée avec tous les risques que comportait cette position : L'église sur le dos, le risque d'une saisine, d'une inéligibilité. Et pas de pouvoir.
- Soit vous abjuriez votre foi pour entrer dans le moule et vous faire élire, dans le but de lutter pour la réforme " par l'intérieur " , subvertir l'eglise, faire croire à un changement de foi, et ainsi accéder au pouvoir pour mieux servir la cause réformée.



Il guetta bien sûr l'objection fatale de la part du ténor du barreau près de lui, puisque nous entrions là dans la vraie transparence des choses ... qui dérangent.
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Cyrinea
[Doux estoc]


Elle l’avait regardé la regarder. Il semblait pensif, comme si le craquement de ce doigt qui avait chez elle provoqué une grimace n’était que le symbole du craquement de son cou qu’il aurait certainement voulu tenir dans ses mains pour ce faire.

Son cou dans ses mains...Voilà que c’était elle à présent qui devenait rêveuse alors que le visage du procureur semblait s’adoucir. Elle en aurait entendu des violons dans sa tête.... et eut un sourire à l’écoute de sa réhabilitation.

Alors qu’il se tournait vers la salle, elle l’observa encore. Elle soupçonnait bien que toute l’admiration qu’il manifestait à son égard allait se transformer en un coup d’estoc. Curieusement, au lieu que cela l’inquiète, elle en éprouva comme un émoi. Elle regardait bouger ses lèvres, et les mots en perdirent leur sens.

Jusqu’à ce que l’annonce de sa question, directe, la ramène brutalement à la réalité. Elle, l’accusée, Lui, le Procureur.

Alors qu’elle allait répondre, elle fut à nouveau distraite.


BZZZzzzzzzzzzzzz

Saleté de mouche, qui eut l’outrecuidance de se poser sur la nuque de l’homme de loi.

Elle se leva, doucement, s’approcha, lentement.

Posa sa main délicate sur la dite nuque afin d’en écarter l’impudent volatile.

Puis, le regardant fixement dans les yeux sans s’éloigner d’un pouce :


Non.

A quoi elle adjoignit un léger sourire.
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