Dyvina
[Pause syndicale perturbée par l'accusation]
A peine l'avocate avait-elle commencé à fléchir ses genoux pour se lever, qu'un cureton en robe fit une apparition fracassante et dans son sillage à la couleur chassieuse, suivit la duduche précieuse à la gestuelle si délicate. Il n'en fallut pas moins pour rendre l'avocate dépitée. Elle qui venait de formuler le vu chaste d'aller prendre du bon temps pour couper court à cette longue attente infertile, ôter sa robe BLEUE, s'allonger et se laisser appliquer un bon massage par des mains ouvertes, sentit bien que son petit plaisir allait rester pour le moment à l'état de projet...
En effet pas même le temps de faire connaissance que le cureton s'anime et embraye sur l'acte d'accusation avant de lui servir devant tous, un réchauffé de la lettre Bardieu ! Pire il agrémente le service rendu en agitant la faute professionnelle. La blonde laisse alors échapper un profond soupir, accompagné d'un juron de circonstance dont la fin mourut entre ses lèvres. Fooodaaaa...!
Clairement le bonhomme envoyé par le Très Haut n'était pas là pour lui faire du bien...
Elle se lève
Son iris devenu soudainement plus sombre grave le regard cadavérique du curé. Certainement un abus de lait caillé de la Mirandole traitresse.
Elle est debout.
Ses mains entrelacées derrière son dos, ses doigts jouent machinalement avec la pierre BLEUE qui orne son annulaire, alors que l'arrière de ses mollets se frotte paresseusement contre le rembourré de l'assise qu'elle vient de quitter.
Elle l'écoute.
Le buste droit, la tête haute, elle jauge l'individu faisant naître une réflexion des plus incongrues dans son esprit. JAUNE? Robe jaune comme celle de Judas ? Comme celle qui habille les traitres ? Ou les cocus aussi... L'orateur a enfin terminé. Fort bien! Au moins ça l'a divertie.
Elle se retourne.
Le fauteuil de la duchesse vient d'être fermement empoigné et quelques petits pas décidés plus loin, déposé au côté de la duchesse.
Votre Grâce je vous en prie, asseyez vous. Votre premier valet avait oublié de le ranger. Ne souhaitant point qu'on vous le dérobe, j'en ai donc pris soin en attendant votre retour.
Elle délaisse la duchesse.
Un geste du menton et l'homme à la robe jaune est ainsi désigné.
Mais le deuxième ici présent ne me semble guère plus professionnel !
Elle s'adresse à lui.
Oui je suis maître. Maître Dyvina avocate diplômée de l'Ordre du Dragon et je vois que ma robe vous a déjà inspiré.
Mais vous qui êtes vous? Un procureur sur le retour? Seriez vous le numéro deux qui n'a pas daigné répondre à mon courrier et qui vient ici me parler miracle et faute professionnelle?
Que vous tentiez misérablement d'assécher ma plaidoirie passe encore, il n'en reste pas moins qu'elle n'est abreuvée que de vérités. Mais ne pourriez vous pas commencer par vous présenter. Faire les choses dans l'ordre, afin que le greffier puisse saisir votre petit nom pour la postérité ?
Quant à évoquer un cas miraculeux, sachez qu'il s'est déjà produit. Le procureur Bardieu a été renvoyé et ce parce que ce procès n'est pas conforme à la conception de la justice de sa Grâce Mircha. Et un procès pas conforme et de surcroit baptisé ainsi par l'eau bénite de l'autorité ducale ne peut être favorable qu'à la défense.
Puis euh ...faute professionnelle, faut pas pousser les MAUX hein. Je n'ai fait qu'écouter frère Bardieu qui figurez vous a bien écrit que les éléments qu'il me communiquait étaient destinés à aider la défense. J' ai exaucer son vu, voilà tout.
Elle se rapproche. Elle est face à lui. Tout prêt de lui. Elle le fixe, l'expression en point d'interrogation.
Mais dites moi... s'il ne veut pas que l'on en reparle, alors pourquoi le faites vous. Encore. Ici. Hum ? Enfin j'ai gardé la lettre si là est ce que vous vouliez savoir. Oui oui je vous assure, alors nul besoin d'en faire un faux ou de supputer des fadaises pour tourner cela maintenant à l'avantage de l'accusation.
Et l'expression de son visage prend un air condescendant .
Ceci étant dit je ne suis pas là pour faire la plante verte, mais bien pour représenter ma cliente Cyrinea et assurer sa défense, par conséquent d'une part sans que toutes les deux nous nous soyons concertées, vous n'aurez aucune réponse impulsive de sa part. D'autre part pour votre gouverne, la porte du tribunal n'a pas à être déboulonnée par la greffière pour être rangée avec les minutes du procès, donc la défense maintient les vices de forme. Tous!
Avant que le débat ne s'ouvre, pourrais je connaître votre identité ?
Je voudrais déjà m'assurer que vous n'êtes pas justement ce vicelard recherché qui oblige les petites filles en jupe rose à aller voter !
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A peine l'avocate avait-elle commencé à fléchir ses genoux pour se lever, qu'un cureton en robe fit une apparition fracassante et dans son sillage à la couleur chassieuse, suivit la duduche précieuse à la gestuelle si délicate. Il n'en fallut pas moins pour rendre l'avocate dépitée. Elle qui venait de formuler le vu chaste d'aller prendre du bon temps pour couper court à cette longue attente infertile, ôter sa robe BLEUE, s'allonger et se laisser appliquer un bon massage par des mains ouvertes, sentit bien que son petit plaisir allait rester pour le moment à l'état de projet...
En effet pas même le temps de faire connaissance que le cureton s'anime et embraye sur l'acte d'accusation avant de lui servir devant tous, un réchauffé de la lettre Bardieu ! Pire il agrémente le service rendu en agitant la faute professionnelle. La blonde laisse alors échapper un profond soupir, accompagné d'un juron de circonstance dont la fin mourut entre ses lèvres. Fooodaaaa...!
Clairement le bonhomme envoyé par le Très Haut n'était pas là pour lui faire du bien...
Elle se lève
Son iris devenu soudainement plus sombre grave le regard cadavérique du curé. Certainement un abus de lait caillé de la Mirandole traitresse.
Elle est debout.
Ses mains entrelacées derrière son dos, ses doigts jouent machinalement avec la pierre BLEUE qui orne son annulaire, alors que l'arrière de ses mollets se frotte paresseusement contre le rembourré de l'assise qu'elle vient de quitter.
Elle l'écoute.
Le buste droit, la tête haute, elle jauge l'individu faisant naître une réflexion des plus incongrues dans son esprit. JAUNE? Robe jaune comme celle de Judas ? Comme celle qui habille les traitres ? Ou les cocus aussi... L'orateur a enfin terminé. Fort bien! Au moins ça l'a divertie.
Elle se retourne.
Le fauteuil de la duchesse vient d'être fermement empoigné et quelques petits pas décidés plus loin, déposé au côté de la duchesse.
Votre Grâce je vous en prie, asseyez vous. Votre premier valet avait oublié de le ranger. Ne souhaitant point qu'on vous le dérobe, j'en ai donc pris soin en attendant votre retour.
Elle délaisse la duchesse.
Un geste du menton et l'homme à la robe jaune est ainsi désigné.
Mais le deuxième ici présent ne me semble guère plus professionnel !
Elle s'adresse à lui.
Oui je suis maître. Maître Dyvina avocate diplômée de l'Ordre du Dragon et je vois que ma robe vous a déjà inspiré.
Mais vous qui êtes vous? Un procureur sur le retour? Seriez vous le numéro deux qui n'a pas daigné répondre à mon courrier et qui vient ici me parler miracle et faute professionnelle?
Que vous tentiez misérablement d'assécher ma plaidoirie passe encore, il n'en reste pas moins qu'elle n'est abreuvée que de vérités. Mais ne pourriez vous pas commencer par vous présenter. Faire les choses dans l'ordre, afin que le greffier puisse saisir votre petit nom pour la postérité ?
Quant à évoquer un cas miraculeux, sachez qu'il s'est déjà produit. Le procureur Bardieu a été renvoyé et ce parce que ce procès n'est pas conforme à la conception de la justice de sa Grâce Mircha. Et un procès pas conforme et de surcroit baptisé ainsi par l'eau bénite de l'autorité ducale ne peut être favorable qu'à la défense.
Puis euh ...faute professionnelle, faut pas pousser les MAUX hein. Je n'ai fait qu'écouter frère Bardieu qui figurez vous a bien écrit que les éléments qu'il me communiquait étaient destinés à aider la défense. J' ai exaucer son vu, voilà tout.
Elle se rapproche. Elle est face à lui. Tout prêt de lui. Elle le fixe, l'expression en point d'interrogation.
Mais dites moi... s'il ne veut pas que l'on en reparle, alors pourquoi le faites vous. Encore. Ici. Hum ? Enfin j'ai gardé la lettre si là est ce que vous vouliez savoir. Oui oui je vous assure, alors nul besoin d'en faire un faux ou de supputer des fadaises pour tourner cela maintenant à l'avantage de l'accusation.
Et l'expression de son visage prend un air condescendant .
Ceci étant dit je ne suis pas là pour faire la plante verte, mais bien pour représenter ma cliente Cyrinea et assurer sa défense, par conséquent d'une part sans que toutes les deux nous nous soyons concertées, vous n'aurez aucune réponse impulsive de sa part. D'autre part pour votre gouverne, la porte du tribunal n'a pas à être déboulonnée par la greffière pour être rangée avec les minutes du procès, donc la défense maintient les vices de forme. Tous!
Avant que le débat ne s'ouvre, pourrais je connaître votre identité ?
Je voudrais déjà m'assurer que vous n'êtes pas justement ce vicelard recherché qui oblige les petites filles en jupe rose à aller voter !
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