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[RP]De la transparence des choses, Episode 2

Kronembourg
[ A malin .... ]



D'abord, il avait attendu l'objection.
Mais le ténor du barreau opta pour garder le silence, afin que l'interrogatoire se poursuive. Première déconvenue.
Ensuite, il vit l'accusée se lever pour s'approcher de lui. Imperceptiblement, ses pupilles se dilatèrent et ses narines se firent frémissantes. Allait-elle le gifler au beau milieu de ce tribunal, devant tous ces témoins venus pour la soutenir, et qui prétendraient certainement n'avoir rien vu ?


" Oui non moi j'ai rien vu ... Tu as remarqué quelque chose, toi ? "
" Ah non, de quoi tu parles ? "
" Tiens il y a une mouche, là. "


Il prit alors toute la mesure de sa solitude. Et du fait que finalement, il semblait être le seul à vouloir se battre pour révéler ce qu'il pensait être la vérité.
Le temps que la jeune femme franchisse la distance qui les séparait lui sembla durer une éternité. Chacun de ses pas en sa direction lui parut extraordinaire, presque irréel. Son coeur battit la chamade. Son esprit fourmilla d'interrogations.
La main sur sa nuque fut délicate, d'une douceur arachnéenne, aussi habile que des doigts pianotant sur un instrument.

Une mouche s'envola, les mots du Kro aussi. Pas Cyrinea Rondot. Sans bouger de sa zone intime, elle lui répondit ce qu'il redoutait.


Non.


Seconde déconvenue.
Et si le regard du diable n'avait pas transpercé le sien, il aurait trouvé immédiatement à répliquer. Au lieu de ça il garda le silence un moment, le temps que son esprit se retrouve.
Deux options se présentaient : Soit elle mentait, soit elle jouait sur les mots de sa question. Elle l'avait piégé à son propre piège.
A deux doigts de la suspension d'audience, il chercha sa reformulation.


Vous n'avez donc jamais exposé cette stratégie envers la foi à vos colistiers ?
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Dyvina
[Bouche de miel, coeur de fiel...]

A la première question l'avocate laissa faire. Il fallait bien que l'interrogatoire se fasse.
Mais la deuxième appela une réaction de sa part qui ne se fit pas attendre...



OBJECTION!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Elle se lève, la voix radoucie, exempte de toute trace d'émotion.





Messire le procureur...

A tout le moins, lorsque l'on exige une réponse par oui ou par non, on pose une question fermée. Pas du «soit ceci, ou soit cela ». Messire procureur, vous posez une question à tiroirs, et voulez une réponse manichéenne. Veuillez ne pas abuser de votre facilité de langage pour emmener ma cliente dans une série de réponses qui vous arrange, et respectez l'objectivité des faits.

Ma cliente a déjà répondu à votre question. Lui demander de confirmer sa réponse n'apportera rien de plus au débat!




Et elle se rassoit, satisfaite d'avoir pu pousser ce cri, un regard protecteur sur SA cliente.
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Kronembourg
[ ... Malin et demi ]


Ah, voilà. On y venait. Le cri terrible avait retenti. On sentait que l'avocate y avait pris plaisir, ceux du premier rang avaient dû en prendre plein les cheveux. Après avoir grincé des dents, le Kro répliqua.


Maître, je souhaite juste m'assurer que votre cliente ne se glisse pas dans une brèche vis-à-vis de la date pour prétendre que " Non " , elle n'a pas demandé conseil auprès de ses colistiers en ce qui concerne sa toute nouvelle foi.

Voilà pourquoi j'ai reformulé. Il me semble judicieux que ne subsiste aucune zone d'ombre dans les esprits, y compris le mien. Eliminons donc la date, et tout sera clair.
En somme, si je ne suis pas étonné de vous voir objecter maintenant plutôt qu'à ma première question, vous concéderez qu'il est naturel que je souhaite obtenir une réponse. Ainsi que toutes les personnes présentes en ce tribunal.

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Anacron
Il écoutait la joute engagée entre l’Avocate et le Procureur … Il savait que Dyvina ne lâcherait rien. Elle se bâterait jusqu’au bout pour sa cliente d’autant plus qu’il devinait qu’elle avait tissé avec Cyrinéa des liens qui dépassaient la simple relation professionnelle …
Elle éplucherait chaque texte, chaque jurisprudence, analyserait un à un les mots de l’accusation, enquêterait sur chacune des allégations émises par la Procure …
L’accusée pouvait avoir confiance, le travail serait fait et bien fait. Elle était entre les mains de la meilleure car outre sa solide formation juridique, Dyvina était animée par plus que la défense du droit : elle croyait en sa mission et défendait une certaine conception du monde …

Face à elle, le Procureur, un homme éloquent, plutôt habile et agréable à écouter, jouait sa partition … Déterminé, il menait la charge de l’accusation avec sérénité !

Une grande partie de son réquisitoire consistait à mettre en doute la foi et la bonne foi de l’accusée … Stratégie logique, même si l’appartenance du Procureur au Clergé local décrédibilisait son argumentaire.
Que défendait ici cet homme ? Les intérêts de son Duché ? Le seul rôle que sa charge de magistrat lui conférait ici …
Les intérêts de son église et ceux de sa foi ? Personne ne pouvait douter de sa qualité de Prêtre …
A l’écouter, on pouvait aussi s’interroger sur le poids du passé qui semblait le lier à l’accusée … Dans quelle mesure réglait-il ici, en cette salle de justice, quelques anciens contentieux qui l’opposaient à Cyrinéa ?

Si le Procureur pouvait charger la mule … c’était son rôle d’obtenir une condamnation, le Juge aurait, quant à lui, à arbitrer à charge et à décharge … Il aurait ici, à ce procès en première instance, le dernier mot !
Mais qui serait-il ? Il avait beau observer, écouter, il n’avait toujours pas saisi qui serait en charge de prononcer le verdict de ce procès !

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Holden.caulfield
Holden goûtait le spectacle. Oui, on ne dit pas cela d'un tribunal n'est ce pas ?

Mais d'abord, le jeune avocat n'était pas profane et savait quelle part de mise en forme et en scène il y avait là, comme dans les représentations votives ou profanes des balladins et histrions.

Ensuite, c'était une des rares fois, où il était dans un tribunal en spectateur, d'habitude il était avocat après avoir débuté ses visites dans les Cour à la place d'accusé Concentré sur son rôle, ses arguments et les rebondissements de l'audience, il n'avait d'ordinaire ce temps pour observer.

Mais en même temps il sentait l'audience, comme un fleuve ou une mer pouvant passer de la tranquillité à la tempête. En forban d'audience, malgré son peu d'expérience, il y naviguait à l'instinct, pressentant les signes annonciateurs de vagues, les rocs et les caps à franchir.

Le jeune homme sourit, admiratif de sa belle. Elle l'avait précédé dans les cours, au moins à la place de juge et lui avait pris le premier la voie du barreau, la plus escarpée et la plus glorieuse, parce qu'escarpée, celle de l'Ordre du Dragon. On y apprenait la science du droit et de la procédure, mais elle était pour la plupart de ses consoeurs et confrère, un simple outil au service de la passion de la Justice et de la vérité. Et en la matière, Dyvina était maîtresse, bien que sa modestie sincère l'empêchait de le reconnaître.

Nous en sommes au point de l'instance où le procureur veut croiser le fer mais il a déjà perdu son premier atout juridique, il le sait et voudrait faire aller le procès vers la mise en cause de Cyrinea, bien au-delà du champ de la plainte.


Le jeune homme croisa le regard beau regard bleu, chargé de connivence de son épouse. Pas besoin de mots entre eux :


Dyvina, plaide en droit. Reste sur le code et le terrain de la Loi ...
pensa-t-il.
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Cyrinea
[Interlude animalier]


Elle se tenait encore dans la sphère intime du procureur, lorsqu’eut lieu la joute. Elle avait d’ailleurs manqué sursauter au droit fermement proclamé d’objection de son avocate.

Immobile et volontairement sans voix, elle regarda Kronembourg, regarda Dyvina, regarda Kronembourg, regarda l’assistance, regarda à nouveau Kronembourg.

Et attendit.

Distraite par la mouche qui faisait encore des siennes.


BZZzzzzzz....

Juchée sur l’épaule du procureur, elle semblait la narguer. Elle leva la main afin d’appliquer la peine suprême en matière de justice : la mort.

Elle n’eût que le temps de réfréner son élan, réalisant au dernier moment qu’elle allait, si elle appliquait cette peine, flanquer en même temps un coup assez violent au barbu encuretoné. Si bien qu’on assista à un ralenti qui se termina en doux efleurement et à l’envol du volatile.


Cette mouche va finir par vous agacer...

Et ce n’était absolument pas dans son intérêt.

Nonobstant, l’épisode animalier n’avait pas ralenti sa réflexion et elle se demandait dans quelle mesure elle avait encore à répondre à une question qui lui paraissait somme toute hors sujet.

Sans bouger d’un pouce, elle regarda Dyvina en arquant un sourcil très interrogatif, puis sourit au procureur pour le faire patienter.
--Eugene.labatarde



Sale affaire. Labatarde dans la salle y allait lui aussi de sa petite opinion. Il y avait une accusée ambigüe, un procureur pugnace et une avocate combative. Tous les éléments étaient réunis pour que ce procès soit une réussite. Quel que soit celui qui le gagnerait. Le vieux Breton restait pris en haleine car la question autour de la foi de l'accusée semblait cruciale dans ce Comté peu tolérant. Avait-elle voulu mentir ? Il attendit sa réponse avec impatience.
Dyvina
Aussi vite l'avocate s'était rassise, aussi vite elle se leva. Cependant elle prit le temps de remettre une mèche de cheveux en place, de balayer la salle du regard et même de fixer quelques visages familiers. Temps nécessaire pour lui permettre de contrôler un début d'agacement qu'elle sentait poindre.

Un sourire est passé sur ses lèvres...

Enfin l'avocate reporta son attention sur le procureur et s'anima.


Et bien non messire le procureur, ça ne se passe pas ainsi.
Pour que les choses soient claires, il faut d'abord que vous acceptiez de retirer votre première question, et ensuite que vous proposiez une nouvelle question. Là tout sera clair, car...

Entre vouloir que ma cliente vous confirme qu'elle a évoqué sa nouvelle foi au sein de son parti politique, ce qui n'est pas illégal et même tout à fait normal puisque elle est tête de liste, et vouloir qu'elle vous confirme qu'elle a décidé d'embrasser la foi aristotélicienne sans être sincère et fervente dans ce choix, il y a une énorme différence ayant la forme d'une invitation pour l'enfer!

Vos propos tels qu'ils ont été prononcés, votre question donc, même reformulée, laissent entendre que ma cliente aurait sournoisement pris cette décision sans être honnête envers l'Église, sans être transcendée par SON enseignement, sans être engagée. Ce qui est faux, d'où la réponse négative que vous avez obtenue et qui n'a aucun rapport avec le détail d'une date.


Ensuite si cela peut éclairer vos zones d'ombres...

Apprenez que la décision de ma cliente est bien antérieure au dépôt de sa liste, au dépôt de son programme, à sa mise en procès.

Apprenez que ma cliente est transportée d'allégresse depuis qu'elle s'est rapprochée des instances religieuses. A leur contact elle a compris qu'il fallait qu'elle abjure son ancienne foi et c'est ce qu'elle a fait. Si cela lui permet en plus de rentrer dans le moule pour reprendre votre expression, alors que l'homme d'église que vous êtes s'en félicite aussi. Car l'Église doit être satisfaite d'avoir su accueillir dans son giron une nouvelle brebis, comme elle l'a fait pour d'autres membres de votre propre parti politique d'ailleurs, au passé obscur pourtant, et ce sans qu'il ne leur soit reproché un Trouble à l'Ordre Public.



Par ailleurs j'ai moi aussi des zones d'ombres qui hum...ne doivent pas rester dans l'ombre. Alors pour la vraie vérité messire le procureur...

Peut être sauriez vous éclairer mon esprit et ceux des gens ici présents et expliquer à la Cour pourquoi ma cliente est seule à avoir été mise en procès pour le contenu du programme politique du parti RAGE ?
Alors que vous n'êtes pas sans savoir...

Qu'un parti politique c'est minimum douze personnes.
Qu'une liste c'est douze personnes qui font campagne ensemble, qui portent un projet commun.
Qu'un parti politique accepte, reconnaît et se met d'accord quant au choix de sa tête de liste.
Que le programme qui émerge d'un parti politique est la somme des idées et des valeurs de chacun de ses membres.
Que si la tête de liste est la seule à pouvoir afficher le programme à la sénéchaussée, les onze autres membres de la liste sont tout aussi responsables qu'elle de ce qu'il y a d'inscrit dedans.




En ayant terminé avec le procureur, elle s'adressa ensuite à sa cliente.

Dame Cyrinea. Avant que messire le procureur ne reprenne la parole pour nous répondre puis vous poser ses nouvelles questions, pourriez vous maintenant confirmer à la Cour que vous avez bien compris la question du procureur, celle qui a la forme d'une invitation pour l'enfer, et que vous maintenant votre réponse ?
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Kronembourg
[ Trente million d'amis ]

( enfin certainement un peu moins )


Quelques heures déjà que l'audience était commencée. L'atmosphère commençait à se faire lourde, Kro sentait que les spectateurs gigotaient faiblement sur leurs bancs. Concentré sur son affaire, le barbu ne voyait pas leurs visages. D'abord parce qu'il y en avait trop, ensuite parce que les regarder l'aurait détourné de son but premier : Rendre la justice et mettre à nu la vérité.

Il ne doutait pas que Maître Dyvina s'y opposerait : Son objectif à elle était de défendre sa cliente envers et contre tout.
Le soleil cognait contre les vitres de la salle. Et la chaleur semblait favoriser l'arrivée des mouches.
Restée près de lui, le diable effleura cette fois son épaule.
Comme la première fois, le barbu perdit ses mots face à la jeune femme. Mais il ne la quittait plus des yeux. L'argumentaire de Maître Dyvina faillit même lui passer à travers. Et puisque chacun devait bénéficier du même temps de parole, cette situation d'immobilisme l'arrangeait presque.
Il avait chaud. Au murmure de Cyrinea Rondot, il répondit sur le même ton :



Ne peut-on pas ouvrir un peu les fenêtres ?

Puis, se ressaisissant.

Je refuse que vous preniez cela pour une question supplémentaire venant de l'accusation.
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Cyrinea
[T’as d’beaux yeux tu sais !]

Il semblait avoir chaud. Etait-ce à cause du long argumentaire de l’avocate, du soleil qui chauffait à travers les fenêtres, de son regard à elle posé sur lui, d’une robe JAUNE un peu trop épaisse pour la saison, tout cela réuni ou y avait-il encore d’autres raisons insoupçonnables ?

Quoiqu’il en fût, elle décida de ne pas s’écarter pour l’instant, cette chaleur-là ne pouvant qu’être un atout à sa déstabilisation même si elle le soupçonnait d’être capable de reprendre ses esprits encore plus prestement que de les perdre.

Elle se rapprocha un peu plus :


Oui, un peu d’air...et une chope même, qu’en pensez-vous ? Vos lèvres semblent desséchées.

Elle vrilla son regard au sien qui ne la quittait plus, puis recula d’un pas.

J’ai parfaitement compris votre question Messer kronembourg et ma réponse reste la même : Non.

Elle adjoignit encore un de ses éternels sourires, mêlé de charme et de franchise.
Xanthi
La jeune femme ne tenait plus. Elle avait chaud, soif et faim. Est-ce sa petite sieste, les heures qui s'écoulaient lentement, la mouche baladeuse qui tournait, repartait, revenait .... Elles devaient être plusieurs ces sales bêtes. Qui c'est qu'avait encore marchait dans la bouse sans décrotter ses poulaines en entrant ?
Son esprit divaguait, ses yeux cherchait l'impudent(e) quand les paroles de l'avocate la ramenèrent vers le procès


.... pourquoi ma cliente est seule à avoir été mise en procès pour le contenu du programme politique du parti RAGE ?
... sans savoir... /... c'est minimum douze personnes..../.... font campagne ensemble, qui portent un projet commun..../...... politique accepte, reconnaît et se met d'accord .../..... un parti politique est la somme des idées et des valeurs .../..... les onze autres membres de la liste sont tout aussi responsables....


Pour le coup, elle n'avait pas tors l'avocate. Xanthi était, actuellement, plus perturbée par ses tourments spirituels que terrestres et peut lui importait d'être mise à l'index.
Mais qu'il faisait chaud céans. Elle trouva une liasse de parchemins dans sa besace, les prit et les agita comme l'on fait d'un éventail. Elle savourait le petit courant d'air produit par l'agitation languine de ses petits papiers.


spluch splich spluch splich spluch splich mmmmmmmmm spluch splich spluch splich spluch splich
melior
Et pendant ce temps, au fond de la salle, une forme féminine tout de noir vêtue, un double hennin surplombant le chef, et le visage recouvert par un voile.
D'évidence, cette personne ne souhaitait pas être reconnue. Accompagnée, elle était, d'un jeune garçon, car elle ne pouvait se déplacer sans une aide. Mais là, assise, cela ne sautait pas aux yeux.
Elle ne disait rien et suivait l'audience....plus précisément les faits et gestes du nouveau procureur. Celui-ci devait montrer tout son art.
Et tandis qu'il transpirait, Melior pensa (allez donc savoir pourquoi)

Krrooooooooo, je suis ton Paaaaaaaiiiir !


Si avec ça, ça ne le refroidissait pas...

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Dyvina
[Le bon, la brute, et le ...procureur]
http://www.youtube.com/watch?v=NjdCcKTXn-Q


Contrariée, mais soucieuse de ne pas le montrer, l'avocate songea qu'il était inadmissible que le procureur fasse ainsi trainer le débat avec son refus d'obtempérer, et s'efforça alors de sourire, consciente que le lieu n'était pas propice à une empoignade. En vain fallait que ça sorte...

Elle réussit à taire la première réplique qui lui monta aux lèvres, mais la deuxième plus pernicieuse lui échappa bien malgré elle, et ce fut comme un nouveau cri libératoire...

Quoi c'est tout...



D'un geste qu'elle aurait voulu moins brusque, elle s'en excusera plus tard, elle attrapa le bras de sa cliente et la fit reculer de deux pas ...
Dame Cyrinea. On ne touche pas un procureur fusse t-il en train d'être mordu par un ours !

Du doigt elle désigna le procureur …Lui c'est le méchant à abattre!
Ensuite elle pointa sa cliente...Vous, vous êtes sa misérable victime!
Enfin retournant son index vers elle même...Et moi je suis l'avocate qui s'agace de la tournure que commence à prendre ce procès.

Et de poursuivre, ses mains cette fois posées sur ses hanches, comme pour bien camper le scénario. Elle les fixa l'un après l'autre.
Alors chacun à sa place. Terminées les messes basses.

Nous sommes dans un tribunal, particulier certes, mais tribunal quand même. Ici on ne fricote pas avec son adversaire. Ici c'est comme à la guerre. On tue et pas de quartiers!



A nouveau le regard bleu fixa le procureur.

Messire le procureur. J'apprécierais que vous épiciez un peu mieux vos plaidoiries. Si ce n'est trop exiger de vous, avec du droit. Pour le moment vos arguments manquent de saveur! Entre le coup de l'escroc abruti et la fille aux jupons roses, et maintenant venir me jouer le curé buté, ça commence à nous saturer l'air de soufre malodorant.

Vous avez rejeté d'emblée le procès politique, par contre vous insistez lourdement pour sonder l'esprit religieux de ma cliente. Tel un cureton qui attend une confession. Nous ne sommes ni dans un tribunal d'église, ni dans votre confessionnal.

Alors auriez vous messire le procureur, du mal à séparer votre fonction de magistrat et votre sacerdoce. Ou messire le procureur Kronomebourg veut-il nous la jouer inexpérimenté en politique, incapable de répondre aux arguments de la défense, et ne sait pas qu'il faut envisager tous les cas de figure, pour pouvoir faire la lumière dans cette affaire?

Ma cliente qui vient de vous répondre, elle, savait qu'elle allait être attaquée sur sa personne et sur sa foi, par des opposants n'ayant ni arguments politiques valables, ni surtout connaissance des lois. Messire le procureur, seriez vous du nombre?

Bref vous faites perdre son temps au tribunal!

Avez vous quelque chose à ajouter en droit, car ici on ne doit parler que de cela?
Les écrits de ma cliente sont légitimes car elle est en campagne électorale. Le peuple est celui qui tranchera et un procureur n'a pas à décider à sa place. Par contre son rôle est de travailler ses lois, à commencer par celle qu'il nous présente, je parle de votre concordat qui déjà dès son premier article, contrevient au droit Royal!
Et on colle un procès à ma cliente pour ne pas respecter un papelard qui n'est pas conforme aux lois de sa majesté!



Messire le procureur. Je ne me suis pas tapée deux jours de route. Je n'ai pas interrompu mon mariage et remis à plus tard la suite de ma nuit de noces, pour venir vous voir reluquer ma cliente. Alors s'il vous plait, maintenant vous allez tenir votre rôle, celui du magistrat qui une fois que j'en aurai terminé, va me sortir un AS, de ceux qui représentent une preuve de la culpabilité de ma cliente.
Sinon accouchez de votre réquisitoire et qu'on en finisse.

La parole est à l'accusation. Et qu'elle en fasse bon usage.


Voilà, maintenant elle respire mieux, et s'attend au pire pour son plus grand plaisir...
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Cyrinea
[Odyssée de l’espace]

Sa main se serait violemment abattue sur l’épaule du procureur pour tuer la mouche, ils n’en seraient certes pas là.

Il ne lui aurait pas fait comprendre avoir chaud, elle n’aurait pas zieuté ses lèves asséchées.

Il ne l’aurait pas regardée ainsi, elle aurait peut-être même fait semblant de ne pas voir la mouche.

Elle ne se serait pas approchée de lui, il n’aurait pas senti ses mots voler en éclat un instant de trop.

Il lui aurait posé une autre question, elle ne se serait peut-être pas approchée.

D’ailleurs, où était-il le temps où l’un et l’autre n’avaient qu’une envie : s’enfoncer une épée dans le ventre ?

Pas si loin.

Elle regarda une dernière fois, de près, le méchant, après avoir suivi le ballet de l’index de son avocate.


Elle est terrible n’est-il pas ?

Puis, tout aussi lentement qu’elle avait franchi l’espace qui les séparait, elle recula, ses yeux plein de malice plantés dans les siens.
Kronembourg
Ah. Enfin un peu d'audace.


La parole lui avait échappée au moment où l'avocate attrapait sa cliente par le bras. Ce n'est pas le geste en lui-même qui le fit penser à voix haute, mais l'interruption du regard qu'il échangeait avec le diable. Interruption qui lui fit l'effet d'une douche froide. Bien sûr, que les deux allaient s'allier pour l'abattre. Bien sûr, qu'avait-il imaginé ?
Le temps d'ouvrir la fenêtre et de boire un verre d'eau, il recouvra ses esprits.


Vous avez tout à fait raison Maître. Je pense n'avoir convaincu que les trois quart des personnes présentes dans ce tribunal de la mauvaise foi de votre cliente jusqu'alors. Il me reste un quart à conquérir, ainsi que l'opinion de sa Grâce Mircha Céleste de Champlfleury. Mais ne vous impatientez pas, ce procès est loin d'être terminé. Votre nuit de noces devra attendre, prévenez votre promis.

Décortiquer, c'était définitivement son truc, au Kro.
Tout petit déjà, son tuteur désespérait de le voir décortiquer des asticots dans la ferme familiale. Plus tard, le barbu s'était essayé à décortiquer le livre des vertus.
Au final, Kro préférait les asticots. Question de pratique aussi. Chacun fait ce qu'il peut avec les moyens dont il dispose. S'il n'était pas bardé de diplômes comme l'était son opposante, rien ne le stimulait davantage que de décortiquer un argumentaire.


D'abord, votre cliente et vous ne semblez pas d'accord sur un point : Là où vous Maître, tentez d'orchestrer mon interrogatoire, votre cliente répond à ma question malgré votre objection.
Celui d'entre nous deux qui bloque ce procès, ce n'est donc pas moi. Mes questions, à moi, sont toutes simples. J'y reviendrai.

Vous supposez que je manque de points de droits sur lesquels m'appuyer. Rassurez-vous, je sais très bien où j'emmène mon rafiot. Ces points seront soulignés en temps et en heure lors de mon dernier réquisitoire, il me semble que nous n'en sommes pas encore là. Une fois encore c'est vous qui vous êtes déplacée pour ce procès. Assumez-le.

Mon escroc abruti, si je sais que vous ne l'aimez pas beaucoup, a tout de même bien démontré - Avec votre aide il est vrai - que les panneaux d'annonces aux candidatures des ducales représentent bien un lieu public. Vous voyez que nous avançons.
Mais entamons maintenant le gras du lard que vous me proposez.


Bah oui, il avait faim.

Je vous cite :

Citation:
Peut être sauriez vous éclairer mon esprit et ceux des gens ici présents et expliquer à la Cour pourquoi ma cliente est seule à avoir été mise en procès pour le contenu du programme politique du parti RAGE ?


Si je suivais votre raisonnement Maître, il faudrait traduire tous les membres d'un conseil ducal en Haute Cour de Justice si le duc y était entraîné.

Il se tourna, un instant, vers l'accusée.

Je pense donà Cyrinea que vous deviez changer votre système de défense. Tout le monde devrait avoir droit à un bon avocat.

Puis, à nouveau vers l'intéressée.

Mais qu'avez-vous annoncé, Maître ? Allons jusqu'au bout.
" Les actions ne se réduisent pas à l'individu pour une liste, mais s'étendent à l'ensemble de la liste. "
Prenez vous conscience que vous prônez là le retour à l'inéligibilité des listes en leur entier ?
Chaque tête de liste engage sa responsabilité, se proposant pour occuper le trône. Votre cliente semble le savoir mieux que vous, puisqu'elle s'exprime à la première personne du singulier dans son annonce :


Citation:
Le message de la liste :
Réformés, Aristotéliciens de Guyenne, Ensemble.

Objectifs : Le titre parle en lui-même et est le reflet d'un projet qui me tient à coeur depuis longtemps, faire de la Guyenne une terre de tolérance et de respect des différentes confessions religieuses, mettre fin à l'obscurantisme et aux dictats de la seule église de Rome, construire l'Histoire. [...]


En somme, vous voulez dans un même procès réécrire le concordat de Guyenne et réécrire l'édit d'Azincourt. Au moins, nous avons du spectacle.
Mais peu de vérité dans toute cette poudre aux yeux, car la question de la foi de votre cliente n'est toujours pas sortie de la zone d'ombre.


Moment était venu de regarder à nouveau l'accusée. Et que penser lorsque l'on regarde le diable en personne ?


** KKKKKSSSSsssss **

Elle avait certainement dû remarquer sa nervosité tout à l'heure. Il s'agissait à présent de ne plus la trahir. Exercice d'équilibriste.

Donà Cyrinea, vous comprenez qu'il est difficile pour moi tout comme pour certainement beaucoup de personnes qui vous connaissent de longue date, d'imaginer que vous ayez pu changer de foi. Si je semble m'attarder sur ce point, c'est parce que je sais que vous avez toujours servi la cause Réformée. Au point même d'amputer la Guyenne de l'une de ses villes, c'est à dire à l'époque, de renier votre duché plutôt que de renier votre foi.

Aujourd'hui, à vous entendre, vous avez renié votre foi au moment de vous proposer à servir votre duché.
Certaines personnes, à Montauban, n'ont jamais regretté leurs actes. Et d'ailleurs, vous non plus à ma connaissance. J'espère que vous avez conscience qu'en tant que nouvelle membre de l'EAR vous allez devoir lutter contre l'hérésie, sachant que les réformés sont considérés comme des hérétiques ?


Il laissa la phrase en suspend, au cas où elle souhaiterait y répondre immédiatement.

Enfin je vais vous demander une précision, avant d'envisager selon vos réponses, de passer à l'audition du premier témoin pour l'accusation. Voici le point que je souhaite éclaircir. Vous dîtes :

Citation:
J’ai parfaitement compris votre question Messer kronembourg et ma réponse reste la même : Non.


Or, ma première question revêtait une forme affirmative dans l'interrogation, et la seconde une forme négative. Répondre " Non " par deux fois revient à vous contredire.
Que devons-nous comprendre ? Je pense que le moment est venu de nous l'expliquer.


Etait-ce un courant d'air qui se glissait dans la salle par la fenêtre ouverte, ou était-ce autre chose ? Toujours est-il qu'en cet instant précis ( et allez savoir pourquoi ) il s'attarda sur une pensée saugrenue. Ou plutôt, un murmure dans sa tête qui prit la forme d'une image, presque un parfum ...
** Mélior ... J'adore ... **

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