Armand_le_roumi
Combien de jour avaient-ils parcouru les routes pluvieuses du Limousin pour parvenir aux frontières du Poitou ? Il ne les avait guère compter : deux ou trois tout au plus, mais l'ambiance de mort qui régnait semblait les avoir démultipliés...
A peine si la Comtesse daignait lui adresser quelques mots, hormis les ordres basiques que l'on donne à ses hommes et il se serait bien garder d'entamer avec elle la moindre discussion, tant il était sûr de lui cracher au visage sa haine qui ne demandait qu'à éclater au grand jour.
A la longue monotonie d'un voyage dont elle n'avait pas exprimé le but s'ajoutait un climat détestable de brume et de pluie et l'on peinait à croire que l'on se trouvait en pleine saison printanière.
La calèche s'était prise plusieurs fois dans la boue, et il avait fallu la dégager à grand peine : le poison qui coulait dans ses veines l'épuisait physiquement à chaque effort soutenu, et il ne pouvait se permettre de paraître affaibli devant les hommes.
Il avait donc redoublé d'ardeur et tenter de garder la face, mais son corps le lâchait. Son visage de jeune homme s'était creusé et sa peau autrefois blanche d'ivoire était devenu livide et cette déchéance physique renforçait son aigreur, qu'il passait volontiers sur les hommes d'armes qu'il commandait.
La Comtesse semblait elle aussi dans un état second. La mort de son époux l'avait affligé, certes, mais il la connaissait suffisamment pour savoir que cela n'aurait pas eut l'impact physique qu'elle subissait actuellement : son souffle était plus court et elle avait fréquemment été prise de nausées ces derniers temps. On lisait de plus une certaine angoisse dans son comportement, une nervosité inhabituelle qu'elle peinait à cacher malgré son port volontier altier et hautain.
Une faiblesse propable qu'il était sans doute possible d'utiliser à son profit...
Chevauchant en tête comme à son habitude, il releva son heaume pour observer la triste campagne poitevine, inondée par la pluie fine. Aucun brigand n'y pourrait tenir sans y attraper l'atrabile...
Il ralentit pour se mettre au niveau de la calèche comtale...
- Rien à signaler....Ce pays est un véritable désert...J'en viens presque à regretter de ne pas avoir le moindre brigand à rosser.
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A peine si la Comtesse daignait lui adresser quelques mots, hormis les ordres basiques que l'on donne à ses hommes et il se serait bien garder d'entamer avec elle la moindre discussion, tant il était sûr de lui cracher au visage sa haine qui ne demandait qu'à éclater au grand jour.
A la longue monotonie d'un voyage dont elle n'avait pas exprimé le but s'ajoutait un climat détestable de brume et de pluie et l'on peinait à croire que l'on se trouvait en pleine saison printanière.
La calèche s'était prise plusieurs fois dans la boue, et il avait fallu la dégager à grand peine : le poison qui coulait dans ses veines l'épuisait physiquement à chaque effort soutenu, et il ne pouvait se permettre de paraître affaibli devant les hommes.
Il avait donc redoublé d'ardeur et tenter de garder la face, mais son corps le lâchait. Son visage de jeune homme s'était creusé et sa peau autrefois blanche d'ivoire était devenu livide et cette déchéance physique renforçait son aigreur, qu'il passait volontiers sur les hommes d'armes qu'il commandait.
La Comtesse semblait elle aussi dans un état second. La mort de son époux l'avait affligé, certes, mais il la connaissait suffisamment pour savoir que cela n'aurait pas eut l'impact physique qu'elle subissait actuellement : son souffle était plus court et elle avait fréquemment été prise de nausées ces derniers temps. On lisait de plus une certaine angoisse dans son comportement, une nervosité inhabituelle qu'elle peinait à cacher malgré son port volontier altier et hautain.
Une faiblesse propable qu'il était sans doute possible d'utiliser à son profit...
Chevauchant en tête comme à son habitude, il releva son heaume pour observer la triste campagne poitevine, inondée par la pluie fine. Aucun brigand n'y pourrait tenir sans y attraper l'atrabile...
Il ralentit pour se mettre au niveau de la calèche comtale...
- Rien à signaler....Ce pays est un véritable désert...J'en viens presque à regretter de ne pas avoir le moindre brigand à rosser.
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