Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Fi des vieilles rancunes.

Sorianne
La noiraude arpentait la chambre où elle s'était confinée pour la journée, dans le flonflon soyeux des tissus de ses jupes. La nuit avait été agitée et elle s'était réveillée avec un sentiment de culpabilité monstrueux. La voilà qui s'en rongeait presque les ongles. Presque, parce qu'elle y tient tout de même. Sa fille jouait avec les poupées de chiffons qu'elle lui avait donné, dans un coin... So n'en avait jamais parlé à Lisbelle. Jamais parlé à quiconque. Ils n'étaient plus qu'un lointain souvenir presque oublié. Alors pourquoi y avait-elle songé?? Puis peut-être étaient-ils morts.

Agitée, elle se laissa tomber sur le lit, assise et les mains croisées sur les genoux. Mais elle n'y resta pas bien longtemps, et la marche reprit. Elle avait même finit par connaitre les recoins de la pièce sur le bout des doigts! Du coin de l’œil, elle jetait des regards à son matériel d'écriture qui avait été sorti pour écrire à Adye. A ce sujet, il fallait aussi qu'elle réponde à Achim. Gniiiiiii, à s'en arracher les cheveux sur lesquels elle s'était mise à tirer.


Rhaa mais comment je pourrai leur écrire après tout ce temps. Tu te rends compte?

Oui, sa fille était bonne oreille et en plus, elle ne la contredisait jamais. Un vrai bonheur pour s’épancher. Les cents pas étaient effectués depuis déjà longtemps mais elle continuait.

Ils ont dû m'oublier depuis... Ou alors ils sont morts. Ou alors ils se gausseront bien et m'enverront paitre comme il se doit...

Puis comment leur expliquer ce à quoi elle était réduite? Oh pour sûr elle avait bien changé l'innocente et insouciante Sorianne. Oh puis lâchant ses cheveux, la brune décida de la chose à faire, ne serait-ce que pour être soulagée de cette sensation qui l'avait éveillée. Profitant de l'absence du Père Scopolie, qu'elle devait à ses études et qui lui permettait d'être seule une bonne partie de la journée, la jeune femme se plaça en tailleur au centre du lit, vélins sur les genoux et fusain prêt à gratter. Oui, fusain. Elle n'arrivait pas à garder une plume intacte et chaque fois qu'elle cherchait à en tailler une, c'était son pouce qui trinquait. Quand on n'est pas doué de ses dix doigts, c'est pour la vie... Un regard au bébé qui lui sourit en retour.

Marres toi... J'en connais qui vont avoir la même réaction à la lecture...

Mais que dire après des années et des années? Le bout de charbon resta en suspend au dessus du feuillet... Raconter sa vie? Pour être raillée?? Plutôt mourir. A cette idée une moue boudeuse vint déjà jouer sur le visage de la noiraude. Pfeuh, oui même pas en rêve. Ah pour sûr, ils allaient être surpris d'apprendre qu'ils avaient une bonne petite branche de famille rien que grâce à elle... A qui écrire en premier? Que devenaient-ils? Autant commencer par l'aîné...



A toi l'Ancêtre.

Ah bah ça commençait bien. Oh elle avait besoin de s'amuser un peu. Puis après tout ils lui en avaient assez fait baver.


Autrement nommé, Mordric.

Ce serait déplacé que de te demander si tu n'es pas mort et enterré au fond de quelque trou, je pense...
Puis je ne suis pas sûre d'avoir une réponse si tel était le cas... Avoue que ce serait dommage.
Je t'écris pour me rappeler à ton bon souvenir.
Ta sœur adorée est toujours vivante.
Et peut-être que cette même sœur reconnait que la rancune est mauvaise conseillère. Il aura fallu un rêve cette nuit pour me le faire comprendre.
J'avoue être honteuse de ne pas avoir donné de nouvelles durant toutes ces années. Mais à dire vrai, j'avais rangé ton existence dans un petit coin de ma tête. Et tu sais combien elle peut être petite... Très très petite...

La So évita de rajouter qu'il pouvait taper s'il la voyait, ce serait amplement mérité, mais ce serait tendre le bâton pour se faire battre. Ce serait tout de même ballot. Elle aurait aimé en rajouter encore et encore, mais pour le coup, une hésitation la prit. Pas de suite. Il fallait en garder pour la suite... Si réponse il y avait..


Enfin voilà... Je me trouve en Anjou. Loin de chez nous! Je n'y suis pas retournée depuis des lustres d'ailleurs. Je vais envoyer ce courrier en Languedoc, mais rien ne me dit que tu t'y trouves encore! Sait-on jamais, avec un peu de chance...

Fais moi signe si tu es vivant toi aussi... J'attends ta réponse en regrettant de ne pas voir la tête que tu vas faire en lisant ces lignes.

Je m'en vais écrire à Alzin de ce pas. Tant qu'à rédiger des courriers, autant revenir d'entre les morts pour mes deux frères et pas seulement un!

Ta petite soeur aimé et adulée :

Sorianne.

Moui, autant ne pas relire hein, sinon elle pouvait jeter au feu le courrier. Au tour de son deuxième frère. La culpabilité avait fait place à l'envie grandissante de savoir.



Alzin,
Tonton,

(oui tu es oncle!)
Es-tu toujours vivant?
Tu ne devineras jamais qui a trouvé à t'écrire! Nan! Ne regarde pas qui a signé, ce serait tricher.

Bon, elle sait très bien qu'il le fera, mais c'est pour dire.


As-tu bien tourné? Ou est-ce que ça a empiré? Un homme que j'ai aimé m'a dit que ma famille n'était que mauvaises graines et que je n'avais pas à en être fière.
Est-ce que tu confirmeras ses paroles? Ou est-ce que je pourrai me représenter devant lui en lui prouvant qu'il avait tort?

Ou comment tourner autour du pot... Un petit soupir et on se lance.


Ta petite sœur chérie a finit par oublier sa rancune. Il en aura fallu du temps!
Je suis en Anjou actuellement et vais sans doutes y rester un moment.
J'espère que tu trouveras à me donner quelques nouvelles sinon il faudrait que je vienne te les arracher et ce serait dommage.
A défaut, fais moi au moins signe si tu es toujours de notre Monde!

La petite sœur que tu as toujours rêvé de revoir, je le sais :

Sorianne!

Valà! Et non elle ne relirait encore pas.
Se levant avec quelques difficultés du lit sur lequel elle se trouvait, la petite boiteuse alla chercher sa fille après avoir plié les courriers. Plus qu'à les envoyer, ce qu'elle s'empressa d'aller faire.

_________________
Mordric
Mais puisque je vous dis que j'ai un pli pour Mestre Mordric !

Et moi j'vous dis qu'il est dans son bain, donc vous n'entrerez pas !

Décidément, on était jamais tranquille nulle part.
Le chapeauté soupira, après avoir entendu les éclats de voix dans le couloir de l'auberge.
Un pli qui lui était adressé ? Qui, comment, pourquoi ? Il avait pourtant donné consignes à Montpellier. En voyage avec les deux Pairs de France, il déléguait toutes ses affaires à son sous-fifre et ne voulait entendre parler de quoi que ce soit.
Curiosité piquée, il ne lui en fallut pas plus pour se lever, sortant du baquet alors que l'eau dégoulinait sur sa peau et dessinait son chemin sur le sol.


Il pourrait être dans son bain avec le Roy d'Armes que je m'en taperait le fondement ! Je viens de loin et c'est pas son bain qui va me...

Pauvre messager, la porte venait de s'ouvrir sur un Mordric trempé, entièrement nu et quelque peu agacé. L'homme n'avait aucune pudeur et la jeune employée de l'auberge qui avait tenté de préserver sa tranquillité pouvait rosir tant qu'elle le voulait, il ne s'habillerait pas pour autant.

Raté ! Le Roy d'Armes est dans l'auberge d'à côté... Mais l'idée est tentante ! Je lui en ferais la suggestion de ta part !

Le ton était amusé, mais le visage n'exprimait rien sinon une lassitude, blasée.

Donne moi ton pli et casse toi !

Aussitôt fait, le fondement du déchapeauté leur fut présenté rapidement. Juste l'espace d'une seconde alors qu'il se tournait pour regagner son baquet en claquant la porte d'un geste du talon.

Hé ! Et vous ne me donnez rien ? J'ai chevauché comme un damné depuis Montpellier !

Un cri désappointé qui provenait de l'autre côté du linteau de bois.

Va donc mendier auprès du Roy d'Armes du con !

Réponse, elle aussi criée alors qu'il se glissait dans l'eau.
Rapidement il parcourut un mot griffonné sur la missive encore cachetée. L'écriture était faite de pâtés que lui seul déchiffrait sans avoir mal au crâne. Les pattes de mouches du Vérolé qui lui servait de secrétaire.




Patron, pardonnez moi, mais la lettre est arrivée d'Anjou et comme on a pas d'affaires en cours là-bas, me suis dis que ça pouvait être urgent.

Lifthrasir.


L'Anjou ? Qui connaissait-il là-bas ?
Personne à première vue... Intrigué, il fit sauter le cachet tenant le papier clos et entreprit sa lecture.


L'Ancêtre ? Qui est ce qui...

La lettre fut vite lue, vite digérée et vite recrachée en un éclat de rire. Et voilà comment une soeur vous tombait sur le coin du dos, il suffisait d'une lettre, arrivée un matin pour vous replonger des années en arrière.
Il fallait certainement lui répondre maintenant... Il laissa tomber le vélin à côté de son bac à l'eau presque froide et s'immergea complètement.
Qu'allait-il lui écrire ? Après tout ce temps ? Ils étaient devenus étrangers les uns aux autres... Sorianne, Alzin... Des noms presque oubliés... Qui ne rappelaient aucun lien de sang en lui...
D'un mouvement rapide il se redressa et sortit de l'eau. Ses cheveux longs plaqués par l'eau en un rideau qui encadrait son visage. S'il fallait répondre autant le faire de suite !
Enfilant une paire de braies rapidement, il noua ensuite sa chevelure à l'aide d'un bout de tissu pour ne pas tremper sa réponse.
Quelques secondes plus tard, il était assis à la petite table sise dans le coin de la chambre, un parchemin tiré de son sac ainsi que son nécessaire à écrire devant lui.





Chère... toi.

Je ne suis pas mort non.
Quant à être enterré, je l'ai été quelques fois depuis notre dernière rencontre.
A tort à chaque fois.
Ma vie est toujours aussi dissolue, je pense que je viens de t'en donner la preuve... Et je crois que grâce à toi, ma soirée n'aura pas besoin d'autre excuse pour être arrosée...

Je suis... surpris de ton courrier. A vrai dire, j'avais à l'instar de toi, rangé ton existence très très loin.
Au point presque d'avoir eu un doute en te lisant, croyant un instant à une erreur de "Mordric".
Mais je pense, enfin je n'en suis pas totalement sûr, que je suis heureux de te lire. Et te savoir vivante...

Comme tu as pu le deviner je suis toujours en Lengadoc. Je fais tourner mes affaires comme je le peux...
D'ailleurs si c'est à ce sujet que tu m'écris, je prête avec 10 pour 100 d’intérêts; pour se débarrasser de quelqu'un c'est à la tête de la cible, si je puis dire.

Mais dis moi, que deviens-tu ? Je t'imagine, mariée, pondeuse... Enfin dans ce tableau très mièvre de la vie...

Je termine sur ces mots cette lettre, je suis en ce moment en voyage à travers le comté, accompagnant deux Pairs de France. J'ai peu de temps pour moi...

Ton frère, aimé et pas assez vénéré,

Mordric.



Il avait conclu sur un mensonge; ses journées n'étant pas des plus remplies, mais il ne savait plus quoi écrire. Retrouver un être aussi proche qu'une soeur après des années de silence, ne voulait pas dire que l'on ait un monde à raconter.
Quoiqu'il en soit, il en se relut pas non plus, un trait de famille certainement. Il se contenta de cacheter rapidement le pli et de finir de s'habiller. Il fallait maintenant envoyer sa lettre.

_________________
Sorianne
La petite noiraude remontait doucement à sa chambrée. D'une main, la gourmande croquait à belles dents dans le morceau de tarte qu'elle avait pris, de l'autre elle prenait connaissance du courrier reçu il y avait maintenant un moment, mais qu'elle n'avait ouvert qu'à l'instant. A Craon le temps ne se prêtait guère trop aux confidences, et elle avait préféré faire l'air de rien afin de ne pas éveiller de curiosité déplacée.

Un léger sourire vint poindre sur le visage de la brune en voyant qui avait signé, et en essayant de se dépêtrer pour ouvrir la porte de sa chambre, sans pour autant faire tomber ne serait-ce qu'un fruit ou en essayant de ne pas froisser le vélin tenu. Finalement, après quelques instants terrible, où le suspense concernant ce morceau de prune qui faillit se faire la malle en entrainant avec lui ses congénères, était à son comble, la So réussit à faire ce qu'elle voulait et repoussa la porte d'un coup de pied.

Le courrier fut posé sur le lit qui occupait une grande partie de la pièce, la besace atterrit au sol lourdement -à se demander ce qu'il y avait dedans- et patiemment, consciencieusement, la brunette finit sa pâtisserie. Personne avec qui partager la chambre qui irait redire quoi que ce soit. Seule à Paris avec sa gourmandise. Elle en profitait, sachant que bientôt serait revenu le temps des comptes à rendre. Une moue se fit jour quand le dernier morceau fut avalé, et c'est en se léchant les doigts que la jeune femme se rendit de nouveau jusqu'au lit où elle s'installa sur le ventre, le courrier de son chapeauté de frère dans les mains. Elle en oublierait presque sa condition! Et pour la peine, c'est un sourire joyeux qui naquit. Depuis le temps, elle en avait oublié le pourquoi de leur querelle... Quoi que... Oui, autant s'imaginer l'avoir oublié. Hum. Elle se pencha, essaya un moment d'attraper son matériel d'écriture, manqua en mettre partout, mais heureusement pour elle, sa plume avait de nouveau rendu l'âme et elle se retrouvait encore à devoir écrire au fusain. Tant pis! Au moins le charbon tiendrait le temps qu'il faudrait.





A mon frère bien assez vénéré comme cela,

Ne crois pas que je vais faire tes éloges à tout bout de champ grand frère, je sais bien ce que tu vaux, et ce serait être une affreuse menteuse que de dire le contraire.

Qu'as-tu donc fait pour mériter d'être enterré?? Et plusieurs fois! Tu as courtisé la personne qu'il ne fallait pas? Enfin, du moment que tu n'es pas resté dans le trou dans lequel on t'avait plongé, c'est le principal.

Comment se porte le Languedoc? Voilà des lustres que je n'y suis plus passée. Des années, bien trop nombreuses maintenant. Je suis à peu près sûre de ne rien reconnaitre si jamais je devais y remettre les pieds. J'en ai presque oublié la langue. Honteux pour une fille née là bas n'est-ce pas? Mais je ne désespère pas, si jamais un jour nous venons à nous revoir, je ne doute pas que tu me redonneras des leçons. Et pour le moment, je ne pense pas avoir besoin de tes services de la façon dont tu me les proposes. Je suis une gentille fille, je n'aime pas faire du mal voyons. Alors vouloir me débarrasser de quelqu'un...


... L'espace d'un instant, elle hésita avant de se mordiller la lèvre. De mauvaises pensées, et le visage d'un homme dont elle aimerait pourtant se débarrasser se rappelèrent à elle. Mais non, impensable, ne serait-ce que pour Nominoée.



Racontes moi dont cette histoire de pairs de France? J'ai eu du mal à y croire en te lisant. Puis si tu as quelques histoires croustillantes, pourquoi pas!

Pour ma part, je suis à Paris actuellement. Loin de Craon où je suis censée habiter. Navrée de te décevoir, mais tu n'as pas de beau frère. Personne n'a encore réussi à me passer bague au doigt et ce n'est pas faute d'avoir tenté. Il faut croire que le Trés haut ne veut pas d'une union, et chaque fois que c'est envisagé, prévu ou sur le point de se faire, il faut que cela tourne mal et... Tourne court surtout.

Oh non pas que j'ai déjà eu des amants à la pelle, loin de là. Mais deux fiancés à qui je n'ai jamais été liée plus avant. Tu as justes deux neveux bâtards, une jeune fille, Lysithée qui se trouve je ne sais où, et un neveu, qui est... Je ne sais où également. Et une troisième, Nominoée. Son Père l'a reconnu, donc c'est toujours ça... Je n'ai plus de nouvelles... Mais je ne sais pas vraiment si j'en veux...


Le fusain ralentit son allure sur le vélin.... Et un soupir fut poussé en y songeant, avant de reprendre.



Quant à la mièvrerie... Crois moi que tu serais surpris. Et je me prends à me demander ce qu'est ce genre de vie. On doit être heureux sans soucis, quand tout nous réussi et qu'on ne s'inquiète de rien. Mais est-ce que ce que je pourrai te raconter te plairait davantage? J'ai un doute... Et je suis sûre, je t'y vois déjà, à te gausser comme pas permis quand tu sauras ce que je deviens exactement.

Mais pour l'heure, je retourne à mon repas. Peut-être en sauras-tu plus dans ma prochaine lettre, qui mettra moins de temps à te parvenir, je l'espère. Je te raconterai les péripéties qui ont fait que je suis maintenant seule avec ta nièce, et PEUT-ETRE, ce que je deviens. Si vraiment tu veux le savoir, il faudra te montrer persuasif.

Avec hâte de te lire, ne serait-ce que pour rire un peu dans ce petit monde lugubre!

Ta soeur adorée, chérie et qui te manque beaucoup beaucoup.

So


Nul besoin de sécher l'encre puisqu'il n'y en avait pas eu d'utilisé, la So plia le feuillet et s'empressa d'aller l'envoyer avec une petite pensée pour la non réponse de son autre frangin. Sans doutes n'avait-il pas reçu le pli, à moins qu'il ne soit plus? Hmm... Petite moue sombre qui s'évapora dans la seconde. Une part de tarte sous le museau la stoppa dans son élan.

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)