[ "Curieux cette impossibilité de se détacher tout à fait des êtres que l'on a aimés, ce besoin de les retenir, de retarder désespérément le moment où ils ne seront plus rien pour nous" (A.Bernard) ]
Parmi la troupe déjà prête et pieds à terre, Twa réajustait le harnais de son cheval pendant que les premiers ordres étaient donnés.
Les sangles étaient serrées correctement pour se préparer à une longue route et l'animal semblait même heureux de retrouver la terre ferme tellement il frappait le sol de ses sabots.
On entendait encore les dernières manuvres qui continuaient au déchargement du navire.
Quelques caisses de vivre et du matériel en nombre pour ces nobles qui avaient à leur suite de quoi satisfaire leur confort.
Des malles ornées de tissus colorés, des sacs qui se portaient difficilement, quelques fûts de provisions utiles et des bricoles appartenant à la logistique des camps... Fanions, tentes démontées et accessoires pour les campements à venir complétaient le tableau de la troupe.
Ambiance de préparation, les gens sintéressent à leurs équipements pendant que l'équipage resté sur place se hâtait à redonner au navire toute la prestance d'un prochain départ.
Le leader parlait à la troupe de tête, répondant aux questions de préparation et de déplacement.
Même si le renard n'entendait pas tout ce qu'il se disait, le "chef" semblait suffisamment informé des tactiques à venir et c'est à son sourire de confiance que l'ambiance trouvait le bon ton de l'après navigation.
Tout en arrière de la troupe, il retrouvait le rythme des déplacements armés et il se laissa guider dans le sens de la marche.
Il y avait là bien plus de nobles que de roturiers et même si ceux-ci saffranchissaient de certaines coutumes liées à leur statut, la présence du goupil ne semblait pas gêner à son rang et les dialogues qui lui étaient adressé n'avaient pas de forme de retenue.
Une aubaine et une autre ambiance qui le réconfortait et lui faisait oublier... Quelque peu, les douleurs amères et encore présentes d'un cur toujours serré.
Un dernier regard sur la ville... Magnifique.
Une architecture différente et bien plus allongée, avec des toits de tuiles grises sur lesquels les éclats du soleil réfléchissaient.
Les bâtisses qui possédaient de très grandes fenêtres tout en hauteur et même bien plus grandes que certaines portes, semblaient être celles de militaires tellement les rangées étaient longues et identiques.
Quelques enfants leur couraient après et il sourit à voir toutes ces têtes... Blondes pour la plupart. Dans ce pays où il était un étranger, même son apparence semblait se démarquer.
Leurs rires qui se mélangeaient au dialecte local lui faisait penser à des volailles gloussantes en nombre. Ce fut son premier vrai sourire depuis des jours.
La direction pour ligne d'horizon était celle de l'Est et du Sud Est.
Une fois la ville dépassée, il ne restait comme silence que le bruit irrégulier des sabots et des pierres nombreuses qui se cassaient sous les roues grinçantes des attelages.
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