Raoulleglabre
[aller retour chez l'maréchal-ferrant, à Saumur]
Un bonhomme qui passe en vociférant sous la boite à morve de mon Raoul. De quoi interrompre la marche tranquille de bourricot. Glaber, dubitatif se gratta un instant la tête et releva son bandeau histoire de voir mieux, des yeux. Juste le temps d'un clin d'il de vrai faux borgne. Ça fait toujours patibulaire, la borgnitude. C'est très bien pour avoir des ristournes sévères sur les marchés de provinces, habitués aux pintades de lavoir en colloques.
L'a un souci au fer arrière, à sénestre, vot'jument m'sieur.
Hum, trop tard... L'autre poursuivait sa course en beuglant en patois. Pas moyen d'saisir le verbe du brillant cavalier.
Maréchal ! nous voila !
Glaber reprit donc sa chansonnette avec bourricot et son chemin. Faut dire que grand ch'val, il s'appelle bourricot. Lui, il aime pas trop, mais mon Raoul, si.
Avance bourricot, j'ai mon gorgerin à rebosseler avant la nuit. Et l'aut'maréchal-ferrant, c'est une fainéasse. Si on arrive après l'heure de la messe, on s'ra bon pour dormir chez la margot. C'est l'cocu qui va râler d'devoir dormir encore dans la mangeoire avec toi.
L'histoire du gorgerin bosselé, c'est assez ennuyeux, en fait. je m'éternise pas.
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.