--Zevoixofff
Une jument à la robe blanche, maculée de poussière & de boue, haute, fière, nerveuse, vient s'arrêter devant les portes de l'Hôtel Dieu. Une étrange silhouette la chevauche, entièrement recouverte d'une longue cape de laine grise. De la capuche rabattue sur les yeux s'échappent quelques mèches brunes, folâtres & emmêlées.
La jeune femme, aussi nerveuse que sa jument, s'empresse de reprendre pied à terre, faisant claquer ses bottes sur les pavés crasseux. On a tout le juste le temps de distinguer la paire de braies & la chemise de bonne qualité, l'éclat d'une lame au clair battant sur sa hanche, que la cape recouvre à nouveau sa propriétaire.
On s'aperçoit alors qu'elle a chevauché sans selle. Tout juste les rênes, mal ajustées, qui blessent tant la jument qu'elle en saigne. Rênes qui d'ailleurs semblent avoir fait tout autant souffrir la cavalière, le cuir ayant scié sans vergogne la peau tendre & blanche de ses mains.
Elle semble récupérer un paquet sur le dos de sa monture, visiblement lourd, le portant comme si c'était un enfant. Elle titube un instant, comme si sa maigre stature ne lui permettait pas de porter dignement un tel trophée, abandonne là la jument & s'empresse de gravir les quelques marches, sa voix rauque & tremblante quémandant déjà de l'aide.
Mais Khy, jeune fille trop frêle, & trop maigre, trébuche dans le vestibule, incapable de porter le paquet enveloppé de laine plus longtemps. La capuche saute, dévoilant ses grands yeux verts cernés d'épuisement, les sillons de ses larmes sur ses joues, ses lèvres desséchées de n'avoir rien avalé depuis la veille. De ses mains ensanglantées, elle serre le paquet tout contre elle, de toutes les maigres forces qui lui restent après un tel effort, murmurant faiblement :
- Aidez-le.. Je vous en supplie.. Aidez-le..
Le paquet tout contre elle, c'était un petit être aux bouclettes d'or et au visage d'ange-enfant tuméfié. C'était le jeune nain Grimoald, c'était un petit ange mutilé et ensanglanté, un petit bout d'homme nu à la chair exposée.
Du haut du torse jusqu'aux pieds, on l'avait tailladé et brûlé. Ses poignets et ses chevilles étaient violacés, on devinait que ces marques avait été laissées par de lourdes chaines.
Nul besoin d'être un fin observateur pour se rendre à l'évidence : on l'avait torturé, on avait joué avec ce petit corps maigrelet et enfantin puis on l'avait laissé. Ce n'était point les entailles d'une rixe, ni les brûlures d'un accident. Non...
On voyait clairement que des lamelles de peau et de chair avait été minutieusement découpées, puis retirées. On voyait aussi clairement que l'on avait voulu dessiner avec la lame, comme l'on dessine des grilles sur un tableau.
Ces profondes entailles étaient présente sur le mou du ventre et sur le torse. On pouvait en voir de plus longues et plus profondes encore sur son dos. Sur la fesse gauche, un S était profondément gravé. Sur la fesse droite, c'était un C...
On voyait que le sang avait beaucoup coulé des entailles. Le sang coulait peu maintenant, aucune artère n'avait été touchée. On avait visiblement voulu cautériser très grossièrement une des entailles qui se trouvait sur le torse à l'aide d'un fer rouge.
Le petit doigt de la main gauche avait été sectionné. On voyait que la peau avait été tranchée... Puis que le reste de la peau et l'os avait été tordu puis arraché à la main...
Parlons un peu de ces « brûlures ». Ce ne sont point vraiment des brûlures, mais plutôt des marques, des longues traces certaines courbes, d'autres droites laissée par une tige de fer rougeoyante. Elles sont bien plus nombreuses que les entailles et elles parcourent le corps tout entier. Elles s'étendent du torse jusqu'au bas des chevilles. Elles strient les bras, les flancs, le dos, les cuisses et les mollets. Certaines approchent dangereusement les précieuses ridicules précieuses comme à tout mâle, ridicules par leur taille , mais Dieu merci ! les bijoux de famille ont été épargnés.
Il n'empêche que les marques sont profondes, et vilaines...
C'est à ce petit amas de chair, à ce petit être inconscient, que les médecins devront offrir une seconde vie...
Deux nouveaux bras prennent alors le relais, et deux autres encore saffairent au soutien de la jeune femme.
Ces derniers furent accompagnés de quelques paroles apaisantes.
- Lâchez-le, nous allons nous en occuper...
Traits tirés de fatigue, le Normand sourit tout de même à la brune, et l'aida à s'asseoir sur un des bancs trônant dans le hall de l'édifice.
Regard qui se tourne vers l'être sanguinolent que l'on vient d'allonger sur un brancard.
Point besoin de réfléchir de manière plus poussée, le signe de tête lancé aux deux infirmiers est clair.
Avec prudence, le corps est soulevé et disparaît au détour d'un couloir.
Le médecin reporta alors son attention sur le petit être choqué et bien plus fatigué que lui-même.
- Je sais que la situation n'est pas facile pour vous, mais il faut que vous m'en disiez un peu plus sur ce qu'il se passe pour que je puisse aider votre ami...
Dernier mot prononcé à l'aveuglette, essayant d'être le plus générique possible.
Une main qui attrape un parchemin, l'autre une plume...
- J'aurais besoin de votre nom, du sien, et des conditions dans lesquelles vous l'avez trouvé...
Hésitant, il la questionna tout de même sur un dernier point.
- Et... Si vous connaissez les évènements qui peuvent aboutir à...ce genre de choses.
Une finesse bien lointaine, mais outre l'urgence de ce patient fort atypique, l'Orival n'était pas connu pour prendre des pincettes.
La jeune femme, aussi nerveuse que sa jument, s'empresse de reprendre pied à terre, faisant claquer ses bottes sur les pavés crasseux. On a tout le juste le temps de distinguer la paire de braies & la chemise de bonne qualité, l'éclat d'une lame au clair battant sur sa hanche, que la cape recouvre à nouveau sa propriétaire.
On s'aperçoit alors qu'elle a chevauché sans selle. Tout juste les rênes, mal ajustées, qui blessent tant la jument qu'elle en saigne. Rênes qui d'ailleurs semblent avoir fait tout autant souffrir la cavalière, le cuir ayant scié sans vergogne la peau tendre & blanche de ses mains.
Elle semble récupérer un paquet sur le dos de sa monture, visiblement lourd, le portant comme si c'était un enfant. Elle titube un instant, comme si sa maigre stature ne lui permettait pas de porter dignement un tel trophée, abandonne là la jument & s'empresse de gravir les quelques marches, sa voix rauque & tremblante quémandant déjà de l'aide.
Mais Khy, jeune fille trop frêle, & trop maigre, trébuche dans le vestibule, incapable de porter le paquet enveloppé de laine plus longtemps. La capuche saute, dévoilant ses grands yeux verts cernés d'épuisement, les sillons de ses larmes sur ses joues, ses lèvres desséchées de n'avoir rien avalé depuis la veille. De ses mains ensanglantées, elle serre le paquet tout contre elle, de toutes les maigres forces qui lui restent après un tel effort, murmurant faiblement :
- Aidez-le.. Je vous en supplie.. Aidez-le..
Le paquet tout contre elle, c'était un petit être aux bouclettes d'or et au visage d'ange-enfant tuméfié. C'était le jeune nain Grimoald, c'était un petit ange mutilé et ensanglanté, un petit bout d'homme nu à la chair exposée.
Du haut du torse jusqu'aux pieds, on l'avait tailladé et brûlé. Ses poignets et ses chevilles étaient violacés, on devinait que ces marques avait été laissées par de lourdes chaines.
Nul besoin d'être un fin observateur pour se rendre à l'évidence : on l'avait torturé, on avait joué avec ce petit corps maigrelet et enfantin puis on l'avait laissé. Ce n'était point les entailles d'une rixe, ni les brûlures d'un accident. Non...
On voyait clairement que des lamelles de peau et de chair avait été minutieusement découpées, puis retirées. On voyait aussi clairement que l'on avait voulu dessiner avec la lame, comme l'on dessine des grilles sur un tableau.
Ces profondes entailles étaient présente sur le mou du ventre et sur le torse. On pouvait en voir de plus longues et plus profondes encore sur son dos. Sur la fesse gauche, un S était profondément gravé. Sur la fesse droite, c'était un C...
On voyait que le sang avait beaucoup coulé des entailles. Le sang coulait peu maintenant, aucune artère n'avait été touchée. On avait visiblement voulu cautériser très grossièrement une des entailles qui se trouvait sur le torse à l'aide d'un fer rouge.
Le petit doigt de la main gauche avait été sectionné. On voyait que la peau avait été tranchée... Puis que le reste de la peau et l'os avait été tordu puis arraché à la main...
Parlons un peu de ces « brûlures ». Ce ne sont point vraiment des brûlures, mais plutôt des marques, des longues traces certaines courbes, d'autres droites laissée par une tige de fer rougeoyante. Elles sont bien plus nombreuses que les entailles et elles parcourent le corps tout entier. Elles s'étendent du torse jusqu'au bas des chevilles. Elles strient les bras, les flancs, le dos, les cuisses et les mollets. Certaines approchent dangereusement les précieuses ridicules précieuses comme à tout mâle, ridicules par leur taille , mais Dieu merci ! les bijoux de famille ont été épargnés.
Il n'empêche que les marques sont profondes, et vilaines...
C'est à ce petit amas de chair, à ce petit être inconscient, que les médecins devront offrir une seconde vie...
Deux nouveaux bras prennent alors le relais, et deux autres encore saffairent au soutien de la jeune femme.
Ces derniers furent accompagnés de quelques paroles apaisantes.
- Lâchez-le, nous allons nous en occuper...
Traits tirés de fatigue, le Normand sourit tout de même à la brune, et l'aida à s'asseoir sur un des bancs trônant dans le hall de l'édifice.
Regard qui se tourne vers l'être sanguinolent que l'on vient d'allonger sur un brancard.
Point besoin de réfléchir de manière plus poussée, le signe de tête lancé aux deux infirmiers est clair.
Avec prudence, le corps est soulevé et disparaît au détour d'un couloir.
Le médecin reporta alors son attention sur le petit être choqué et bien plus fatigué que lui-même.
- Je sais que la situation n'est pas facile pour vous, mais il faut que vous m'en disiez un peu plus sur ce qu'il se passe pour que je puisse aider votre ami...
Dernier mot prononcé à l'aveuglette, essayant d'être le plus générique possible.
Une main qui attrape un parchemin, l'autre une plume...
- J'aurais besoin de votre nom, du sien, et des conditions dans lesquelles vous l'avez trouvé...
Hésitant, il la questionna tout de même sur un dernier point.
- Et... Si vous connaissez les évènements qui peuvent aboutir à...ce genre de choses.
Une finesse bien lointaine, mais outre l'urgence de ce patient fort atypique, l'Orival n'était pas connu pour prendre des pincettes.
RP écrit à six... Oui ! j'ai bien dit SIX paluches ! Rien qu'ça !