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[RP] Acte I - Un nabot sur la table !

--Zevoixofff
Une jument à la robe blanche, maculée de poussière & de boue, haute, fière, nerveuse, vient s'arrêter devant les portes de l'Hôtel Dieu. Une étrange silhouette la chevauche, entièrement recouverte d'une longue cape de laine grise. De la capuche rabattue sur les yeux s'échappent quelques mèches brunes, folâtres & emmêlées.
La jeune femme, aussi nerveuse que sa jument, s'empresse de reprendre pied à terre, faisant claquer ses bottes sur les pavés crasseux. On a tout le juste le temps de distinguer la paire de braies & la chemise de bonne qualité, l'éclat d'une lame au clair battant sur sa hanche, que la cape recouvre à nouveau sa propriétaire.
On s'aperçoit alors qu'elle a chevauché sans selle. Tout juste les rênes, mal ajustées, qui blessent tant la jument qu'elle en saigne. Rênes qui d'ailleurs semblent avoir fait tout autant souffrir la cavalière, le cuir ayant scié sans vergogne la peau tendre & blanche de ses mains.
Elle semble récupérer un paquet sur le dos de sa monture, visiblement lourd, le portant comme si c'était un enfant. Elle titube un instant, comme si sa maigre stature ne lui permettait pas de porter dignement un tel trophée, abandonne là la jument & s'empresse de gravir les quelques marches, sa voix rauque & tremblante quémandant déjà de l'aide.
Mais Khy, jeune fille trop frêle, & trop maigre, trébuche dans le vestibule, incapable de porter le paquet enveloppé de laine plus longtemps. La capuche saute, dévoilant ses grands yeux verts cernés d'épuisement, les sillons de ses larmes sur ses joues, ses lèvres desséchées de n'avoir rien avalé depuis la veille. De ses mains ensanglantées, elle serre le paquet tout contre elle, de toutes les maigres forces qui lui restent après un tel effort, murmurant faiblement :


- Aidez-le.. Je vous en supplie.. Aidez-le..

Le paquet tout contre elle, c'était un petit être aux bouclettes d'or et au visage d'ange-enfant tuméfié. C'était le jeune nain Grimoald, c'était un petit ange mutilé et ensanglanté, un petit bout d'homme nu à la chair exposée.
Du haut du torse jusqu'aux pieds, on l'avait tailladé et brûlé. Ses poignets et ses chevilles étaient violacés, on devinait que ces marques avait été laissées par de lourdes chaines.
Nul besoin d'être un fin observateur pour se rendre à l'évidence : on l'avait torturé, on avait joué avec ce petit corps maigrelet et enfantin puis on l'avait laissé. Ce n'était point les entailles d'une rixe, ni les brûlures d'un accident. Non...
On voyait clairement que des lamelles de peau et de chair avait été minutieusement découpées, puis retirées. On voyait aussi clairement que l'on avait voulu dessiner avec la lame, comme l'on dessine des grilles sur un tableau.
Ces profondes entailles étaient présente sur le mou du ventre et sur le torse. On pouvait en voir de plus longues et plus profondes encore sur son dos. Sur la fesse gauche, un S était profondément gravé. Sur la fesse droite, c'était un C...
On voyait que le sang avait beaucoup coulé des entailles. Le sang coulait peu maintenant, aucune artère n'avait été touchée. On avait visiblement voulu cautériser – très grossièrement – une des entailles qui se trouvait sur le torse à l'aide d'un fer rouge.
Le petit doigt de la main gauche avait été sectionné. On voyait que la peau avait été tranchée... Puis que le reste de la peau et l'os avait été tordu puis arraché à la main...
Parlons un peu de ces « brûlures ». Ce ne sont point vraiment des brûlures, mais plutôt des marques, des longues traces – certaines courbes, d'autres droites – laissée par une tige de fer rougeoyante. Elles sont bien plus nombreuses que les entailles et elles parcourent le corps tout entier. Elles s'étendent du torse jusqu'au bas des chevilles. Elles strient les bras, les flancs, le dos, les cuisses et les mollets. Certaines approchent dangereusement les précieuses ridicules – précieuses comme à tout mâle, ridicules par leur taille – , mais Dieu merci ! les bijoux de famille ont été épargnés.
Il n'empêche que les marques sont profondes, et vilaines...
C'est à ce petit amas de chair, à ce petit être inconscient, que les médecins devront offrir une seconde vie...

Deux nouveaux bras prennent alors le relais, et deux autres encore s’affairent au soutien de la jeune femme.
Ces derniers furent accompagnés de quelques paroles apaisantes.


- Lâchez-le, nous allons nous en occuper...
Traits tirés de fatigue, le Normand sourit tout de même à la brune, et l'aida à s'asseoir sur un des bancs trônant dans le hall de l'édifice.

Regard qui se tourne vers l'être sanguinolent que l'on vient d'allonger sur un brancard.
Point besoin de réfléchir de manière plus poussée, le signe de tête lancé aux deux infirmiers est clair.
Avec prudence, le corps est soulevé et disparaît au détour d'un couloir.

Le médecin reporta alors son attention sur le petit être choqué et bien plus fatigué que lui-même.


- Je sais que la situation n'est pas facile pour vous, mais il faut que vous m'en disiez un peu plus sur ce qu'il se passe pour que je puisse aider votre ami...
Dernier mot prononcé à l'aveuglette, essayant d'être le plus générique possible.
Une main qui attrape un parchemin, l'autre une plume...


- J'aurais besoin de votre nom, du sien, et des conditions dans lesquelles vous l'avez trouvé...
Hésitant, il la questionna tout de même sur un dernier point.
- Et... Si vous connaissez les évènements qui peuvent aboutir à...ce genre de choses.
Une finesse bien lointaine, mais outre l'urgence de ce patient fort atypique, l'Orival n'était pas connu pour prendre des pincettes.


RP écrit à six... – Oui ! j'ai bien dit SIX – paluches ! Rien qu'ça !
Khy
Le silence pèse sur les épaules de la frêle jeune femme.
Pourtant, elle est bien incapable de le briser. Car de contrôle elle n'a, ni sur ses mains tremblantes & ensanglantées, ni sur son visage inexpressif, semblant gravé dans la glace tant il est froid, ni sur sa voix fébrile aux accents d'Orléans.
Les mains sont frottées, sur le lin rêche de ses braies, secouant les cuisses, faisant tinter la lame au sol. Elle sursaute de la mélodie fraîche de Venin, épée d'estoc dont elle a du perdre le fourreau en chevauchant jusqu'à Paris.
Et de murmurer, hésitante :


- Désolée...

Nul doute que les armes ne sont pas vu d'un très bon oeil, par ici.
Pourtant, la brunette n'esquisse pas même un geste pour s'en défaire. Son poids est d'un rassurant dont elle serait bien incapable de se passer, pour le moment. Le menton est relevé, les émeraudes sombres se posent sur le visage de l'homme, dévisageant sans aucune honte.
Et quand, enfin, elle semble apaisée par ce qu'elle voit sur les traits du Normand, sa lippe s'étire en un sourire qui se fait grimace d'épuisement.


- Khy Strozzi, K, H, Y, &.. enfin.. lui, c'est Grimoald. Lefebvre.
Je l'ai trouvé, dans une ruelle de Bourges.. Hier matin, très tôt..


Les yeux s'écarquillent de stupeur, alors qu'elle se rend compte de ce qu'elle vient de faire. De Bourges à Paris, toute une journée & une nuit de galop, sans s'arrêter, tout juste pour sauter sur un autre cheval volé, sa première monture ayant cédé d'épuisement.
Sans aucun doute que l'affaire relève d'un exploit.


- Qu'est-ce que je fiche ici...

La dernière question est éludée, sans même qu'elle s'en rende compte.
Elle ne sait pas très bien, à vrai dire. Maintenant que l'effort est passé, son cerveau est bien incapable de retrouver les causes exactes de ce qui l'amène à l'Hôtel Dieu. Pourtant, dans un regain d'énergie qui lui vaut de se redresser, d'un coup vif en portant la main à la garde de son épée, elle lance :


- Où est-il ? Qu'en avez-vous fait ?

Et pourvu que la réponse la satisfasse assez pour qu'elle se calme.
_________________
Meleagre
    [Hall de l'Hostel-Dieu]

    Khy ?
    Avec fermeté le jeune homme attrapa les épaules de la frêle damoiselle, la forçant à le regarder.

    Tout va bien, d'accord ?
    Il patienta jusqu'à l'assentiment donné d'un léger signe de tête.
    A l'instant même il se trouve dans une salle où nous allons nous occuper de lui.
    Il sourit.
    Vous avez très bien fait de l'emmener ici, c'était la meilleure des solutions.

    Les réponses avaient été évasives, mais le plus important était tout de même ancré dans la mémoire de l'Orival.
    Maintenant... Il invita une infirmière à les rejoindre.
    Vous allez devoir vous reposer, dormir un peu et manger pour reprendre quelques forces.
    Je ne peux attendre plus longtemps avant d'aller voir votre ami.


    Il s'apprêta à partir mais, devant la mine anxieuse de la brune, il ponctua...
    Dès qu'il sera sorti d'affaires je viendrais vous voir. En attendant il est temps de penser à votre propre santé.
    S'il sortait d'affaires un jour... Mais ça, c'était une histoire dont il ne connaissait pas encore l'issue.


    [Une salle parmi tant d'autres]

    Il a dit que c'était ici ?
    J'en sais rien moi... Il a fait un signe de la tête, j'croyais que t'avais pigé.
    Et si c'est pas ici ?
    Oui bé une salle reste une salle hein !

    Et les deux infirmiers de déposer leur colis sur la table trônant au centre de la pièce.

    C'est pas beau à voir quand même...
    Tu crois qu'il nous entend ?
    Aucune idée, mais j'crois qu'j'vais vomir...
    Ouuuuh qu'il est laid... (il faut bien un troisième larron qui débarque d'on ne sait où, sinon c'est pas drôle)
    Ta gueule Alphonse.
    Bé toi même t'as dit que...
    Gaffe ! L'chef arrive !!

    En effet, le normand venait de débouler dans le couloir.
    Bon, c'est pas du tout un chef hein, mais que voulez-vous, les simples d'esprits ont souvent besoin de donner importance à plus intelligent qu'eux... Parce que Mel il est intelligent, qu'on se le dise. Enfin il essaie de le paraître. Bref.


    Merci messieurs, vous pouvez disposer.
    Seul avec le nain, il s'avança près de la table et l'examina avec attention. Le nain hein, pas la table. Suivez donc.

    Robertine !
    Dans l'attente de l'arrivée de l'Infirmière sus-nommée, il rédigea deux mots courriers.
    Il faut que tu déposes cela en la Faculté. Ne te trompe pas de personnes je te prie. Et insiste sur l'urgence de la chose.
    En effet, il allait avoir besoin d'aide.

    Être maniaque qu'il était, il s'attela alors à la phase "nettoyage des instruments", qu'il positionna à l'équerre sur une petite desserte, avant de s'habiller pour la circonstance.

_________________
Victoire.
C'était une de ces journées qui commençait le plus naturellement du monde pour Victoire. Tandis qu'elle quittait la bibliothèque de l'Hôtel Dieu une demie douzaine de livres sous le bras, elle fut arrêtée par Robertine au croisement de deux couloirs. Cette dernière qui courait comme une dératée lâcha à la cantonade

Le Professeur vous attend, il m'a demandé de vous remettre ce pli, faites vite c'est pour une urgence, c'est pas beau à voir là-bas.

Robertine mais ???

Victoire répéta cette courte phrase par deux fois, sa dextre glissa pour remonter les pans de sa jupe puis elle descendit trois par trois les marches de l’escalier. La prochaine fois elle tenterait la rampe, elle gagnerait peut-être quelques secondes par étage.
Rapidement elle rejoint la salle des malades, son sac jeté sans trop de délicatesse à ses pieds, elle lava ses mains au vinaigre avant d'enfiler une blouse.


Me voici Professeur, j'ai fait au plus vite que se passe-t-il ?

Son regard circulaire embrassa la pièce avant de se poser sur la table. Voilà donc l'urgence en question, un corps mutilé aux bouclettes d'or, un petit corps brûlé et ensanglanté gisait là inconscient. Reportant ses azurs sur Meleagre elle l'interrogea à voix basse.

Mon dieu.....Prenant une goulée d'air elle se redressa

Je suis à votre disposition Professeur, par quoi commence-t-on ?
_________________
Meleagre
    ["Les fautes du médecin, la terre les recouvre" Ça met dans l'ambiance hein ?]

    Il n'eut pas besoin d'apporter de grandes explications, la jeune femme venait de répondre d'elle-même.
    Je crois que le Très-Haut n'a pas sa place ici... En tout cas, il a du oublier ce pauvre homme...

    D'un rapide regard il examina la jeune femme.
    Première fois qu'il travaillait avec l'étudiante, mais l'impression générale était bonne. Elle venait d'avoir les premiers gestes, sans réflexion réelle.
    Il eut donc un léger sourire, avant d'enchaîner.


    J'ai demandé à Jake de nous rejoindre, mais nous ne pouvons attendre plus longtemps.
    Il s'approcha du nain, tout en parlant à Victoire.
    Premier baptême du feu pour vous dans l'institution de l'Hostel-Dieu.
    Seulement je ne vais pas pouvoir vous aiguiller à chaque instant, nous avons bien trop de travail pour cela.
    Il va donc falloir que vous preniez des initiatives, et ce sans douter.
    Cela étant, si vous avez des questions, il est évident que je suis là pour y répondre.


    Un peu la pression ? Meuh non ! Pis de toute façon, si elle faisait les choses mal, c'était l'homme sur cette table qui allait en pâtir alors bon... Ouais, mauvais calcul au final... Mais il ne l'avait pas choisi pour rien non plus.

    Premier point, évaluer les dégâts.
    Enfin là, je crois qu'il n'est pas nécessaire de faire un examen détaillé...

    Aheum.

    D'un signe de la main, il invita une infirmière à approcher la desserte près du patient.
    En premier lieu on assaini, puis on s'occupe des chairs à vif et de ce doigt. Nous verrons le reste après.

    Et déjà, rien que pour ça, ils en avaient pour des heures.
    Souhaitant respecter la pudeur de l'homme, même si en ce moment le pauvre n'en avait certainement cure, il désigna le haut du corps à Victoire, des épaules à l'abdomen. Lui se chargerait des parties basses.

_________________
Victoire.
Premier baptême du feu pour vous dans l'institution de l'Hostel-Dieu.

Ben voyons et quel baptême ! Son professeur aurait pu lui réserver un autre spécimen, parce que l’affaire ne se présentait pas sous les meilleurs auspices .

Grand merci Professeur…vraiment.

La jeune Victoire fit le vide dans sa tête pourtant ses azurs ne pouvaient se détacher de ce petit être inconscient. A la vue de ses poignets violacés elle grimaça, sans aucun doute des chaînes en étaient les responsables, de longues traces laissées par le rouge du fer parcouraient son corps tout entier ainsi que de profondes entailles sur le ventre et le torse.

Sans plus se poser de questions elle glissa une main sous celle du blessé et examina le carnage. Le petit doigt avait été sectionné, la peau avait été tranchée... quant à l'os on distinguait aisément qu’il avait été tordu puis arraché à la main...

Victoire commença par nettoyer la peau à l’aide d’une teinture d’ail, chacun de ses gestes étaient effectués avec minutie. De temps à autre elle cherchait à croiser le regard de Meleagre, puis se concentrait à nouveau sur sa tâche.
Il était à présent relativement facile de retirer les chairs mortes à l’aide d’un petit scalpel. Une fois fait elle appliqua à nouveau la teinture d'ail pour assainir la plaie.
Puis elle emprunta ensuite un des petits couteaux droits et commença à entailler la peau jusqu'aux muscles qu'elle coupa à leur tour.


Instinctivement elle observait le blessé pourtant inconscient, qui donc avait pu s'acharner avec autant de violence sur lui, peut-être ne le savait-il pas lui-même, peut-être aurait-il "oublié"ou peut-être....
Chassant de sa tête ses questions et après avoir coupé les chairs circulairement, à des hauteurs de plus en plus grandes et adhérentes à l'os, sa main se tendit en direction de la tablette pour saisir la petite scie. A cet instant précis on ne pense plus à rien, seulement à soigner le blessé coûte que coûte.
On n'entend plus non plus le bruit de la scie qui rabote l'os dans le but de le raccourcir au plus près des chairs saines. Victoire opérait avec la plus grande application, son front commençait à perler, mais sa volonté de soigner ce petit homme était bien plus forte que la trouille de mal faire.
Elle creusa doucement l'os pour que les chairs saines passent par dessus et forment un moignon. Rapidement elle déposa un linge propre sur la blessure pour compresser la zone d'écoulement et s'adressa à Meleagre en espérant qu'il valide son travail et sûrement aussi pour qu'il la rassure.


Professeur ?
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