Roxannemontfortlaval
[rp ouvert à tous ceux qui fréquentent la taverne]
Par un après-midi glacial...
Deux améthystes qui regardent au travers de la buée, alors que deux lèvres tièdes soufflent sur le carreau. La Chevalier distingue deux silhouettes et reconnait instantanément celle de son époux. Mais voila, cela fait des mois que la jeune femme ne pousse plus la porte d'une quelconque taverne et fait encore moins l'effort d'y entrer. La seule fois où elle l'a fait c'est quelques semaines en arrière, son mari y était seul. Il a même poussé un juron en la voyant sous la surprise avant de lui sauter dessus, tout heureux qu'il était. Oui mais bien que ce moment ait réchauffé son coeur, la jeune femme n'a pas le courage de revenir. Dans ce même genre d'endroit avant sur Gwened, elle y passait des heures en compagnie d'Alwen, de Loanne et de Netaniel quand sa tante Mimilia ne venait pas les rejoindre. Certains plaisantaient même en les voyant disant que c'était la taverne familiale des Montfort, d'autres n'osaient entrer et c'était Roxanne elle même qui leur ouvrait la porte, les incluant tout naturellement à partager ces moments d'exception avec eux. Mais désormais, la blonde fuyait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une taverne et passait la plupart de son temps isolée dans leur domaine ou chez les Trente à s'entraîner. On pouvait parfois la trouver dans la bibliothèque de l'Ordre au milieu des parchemins et archives soigneusement rangés. Encore fallait-il le savoir qu'elle était là mais très peu la voyait en fait. Ces derniers temps, elle recommençait à sortir, passait en coup de vent mais régulièrement dans ses bureaux en diplomatie, elle préférait entretenir certains liens par courriers et pigeons réguliers. D'autres l'avaient aperçue marchant à Retz, s'occupant d'accueillir de nouveaux arrivants. Elle avait même pris un dossier à la Citoyenneté, signe d'une amélioration de son état. S'abrutir de travail pour ne pas penser, voila la solution qu'elle venait de trouver. Elle cachait sa tristesse à tous sous un masque d'impassibilité et frayait de nouveau avec quelques relations du passé par pigeon ce qui aurait fait bondir son cousin de duc auvergnat s'il l'avait su. Lui qui avait tout fait pour la détourner du mauvais chemin qu'elle tentait d'emprunter lorsqu'elle ne supportait pas la disparition de son père. Et voila qu'aujourd'hui de nouveau avec le décès de Netaniel et ce terrible sentiment de culpabilité qu'elle portait au plus profond d'elle mais qu'elle cachait, la blonde redevenait la jeune fille rebelle et sauvage qu'elle était fut un temps. Seuls les moments passés avec son fils Yaouen-Elfyn l'apaisait ainsi que les fréquents courriers échangés avec son Taquin de mari. Leur amour était pourtant plus solide que jamais et la confiance entre eux était totale. Une main qui se pose sur le clanche de la porte mais qu'elle retire aussitôt. Quelques jours auparavant, c'est son parrain qu'elle avait aperçu en ces lieux. Dans sa poche, le dernier parchemin de son époux, des mots criant d'amour qu'elle effleure doucement. Elle sait qu'il sait bien qu'elle ne lui parle pas de ses peurs et de la culpabilité qu'elle éprouve ni de cette colère. Elle se dit que si elle n'était pas partie sur le front, Netaniel serait toujours parmi eux. C'est sa faute si son fils de coeur est mort. Peut-être aurait-elle du au final accepter que Lavatar le prenne avec lui comme il le lui avait proposé. Il voulait le former en tant qu'escuyer. Mais elle avait interdit à Neta d'y aller, arguant le fait qu'assez de monde dans leur famille pouvait le former à cette tâche. Et la guerre avait éclaté, Alwen et elle étaient partis avec les Trente et bien que tante Mimilia ait promis de veiller sur Netaniel, le pire s'était produit quelques semaines à peine après la naissance de Yaouen-Elfyn. Et Roxanne s'en sentait la seule et unique fautive.Et le seul fait de mettre les pieds dans une taverne lui rappellait atrocement son fils de coeur. Elle n'y arriverait pas encore aujourd'hui. Demi-tour en direction du pas de tir chez les Trente. Ce sont les cibles qui allaient encore contenir la rage et le chagrin de la blonde chevalier. Et pendant ce temps, la Taverne des Trente se remplissait doucement.
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Par un après-midi glacial...
Deux améthystes qui regardent au travers de la buée, alors que deux lèvres tièdes soufflent sur le carreau. La Chevalier distingue deux silhouettes et reconnait instantanément celle de son époux. Mais voila, cela fait des mois que la jeune femme ne pousse plus la porte d'une quelconque taverne et fait encore moins l'effort d'y entrer. La seule fois où elle l'a fait c'est quelques semaines en arrière, son mari y était seul. Il a même poussé un juron en la voyant sous la surprise avant de lui sauter dessus, tout heureux qu'il était. Oui mais bien que ce moment ait réchauffé son coeur, la jeune femme n'a pas le courage de revenir. Dans ce même genre d'endroit avant sur Gwened, elle y passait des heures en compagnie d'Alwen, de Loanne et de Netaniel quand sa tante Mimilia ne venait pas les rejoindre. Certains plaisantaient même en les voyant disant que c'était la taverne familiale des Montfort, d'autres n'osaient entrer et c'était Roxanne elle même qui leur ouvrait la porte, les incluant tout naturellement à partager ces moments d'exception avec eux. Mais désormais, la blonde fuyait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une taverne et passait la plupart de son temps isolée dans leur domaine ou chez les Trente à s'entraîner. On pouvait parfois la trouver dans la bibliothèque de l'Ordre au milieu des parchemins et archives soigneusement rangés. Encore fallait-il le savoir qu'elle était là mais très peu la voyait en fait. Ces derniers temps, elle recommençait à sortir, passait en coup de vent mais régulièrement dans ses bureaux en diplomatie, elle préférait entretenir certains liens par courriers et pigeons réguliers. D'autres l'avaient aperçue marchant à Retz, s'occupant d'accueillir de nouveaux arrivants. Elle avait même pris un dossier à la Citoyenneté, signe d'une amélioration de son état. S'abrutir de travail pour ne pas penser, voila la solution qu'elle venait de trouver. Elle cachait sa tristesse à tous sous un masque d'impassibilité et frayait de nouveau avec quelques relations du passé par pigeon ce qui aurait fait bondir son cousin de duc auvergnat s'il l'avait su. Lui qui avait tout fait pour la détourner du mauvais chemin qu'elle tentait d'emprunter lorsqu'elle ne supportait pas la disparition de son père. Et voila qu'aujourd'hui de nouveau avec le décès de Netaniel et ce terrible sentiment de culpabilité qu'elle portait au plus profond d'elle mais qu'elle cachait, la blonde redevenait la jeune fille rebelle et sauvage qu'elle était fut un temps. Seuls les moments passés avec son fils Yaouen-Elfyn l'apaisait ainsi que les fréquents courriers échangés avec son Taquin de mari. Leur amour était pourtant plus solide que jamais et la confiance entre eux était totale. Une main qui se pose sur le clanche de la porte mais qu'elle retire aussitôt. Quelques jours auparavant, c'est son parrain qu'elle avait aperçu en ces lieux. Dans sa poche, le dernier parchemin de son époux, des mots criant d'amour qu'elle effleure doucement. Elle sait qu'il sait bien qu'elle ne lui parle pas de ses peurs et de la culpabilité qu'elle éprouve ni de cette colère. Elle se dit que si elle n'était pas partie sur le front, Netaniel serait toujours parmi eux. C'est sa faute si son fils de coeur est mort. Peut-être aurait-elle du au final accepter que Lavatar le prenne avec lui comme il le lui avait proposé. Il voulait le former en tant qu'escuyer. Mais elle avait interdit à Neta d'y aller, arguant le fait qu'assez de monde dans leur famille pouvait le former à cette tâche. Et la guerre avait éclaté, Alwen et elle étaient partis avec les Trente et bien que tante Mimilia ait promis de veiller sur Netaniel, le pire s'était produit quelques semaines à peine après la naissance de Yaouen-Elfyn. Et Roxanne s'en sentait la seule et unique fautive.Et le seul fait de mettre les pieds dans une taverne lui rappellait atrocement son fils de coeur. Elle n'y arriverait pas encore aujourd'hui. Demi-tour en direction du pas de tir chez les Trente. Ce sont les cibles qui allaient encore contenir la rage et le chagrin de la blonde chevalier. Et pendant ce temps, la Taverne des Trente se remplissait doucement.
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