[RP] Les falaises

Ixia

Inba se laisse porter à terre avec elle, et s'assoit sans la lâcher d'un poil, elle l'entoure bien dans ses bras, et la console, ne dit pas un mot, juste la laisse pleurer, parce que ça fait du bien de pleurer sans s'expliquer, sans s'excuser, sans rien!

Inba la jugeait pas, vraiment pas, elle était passée par là, elle savait que trop bien que le désespoir occultait toutes pensées positive. Que tous les sourires, et rires n'étaient que façade sous une solitude encrée et profonde. Elle connaissait si bien la profondeur des ténèbres, ou le silence du néant nous envahit, ou aucune lumière ne parvient. On a beau être parmis plein de monde dont une multitude d'amis, et pourtant être seule au milieu, si seule!
Le sombre était omniprésent, et entourait son âme au point de l'isoler dans la tristesse, un halo qui ne laissait pas passer les vraies sentiments beaux et merveilleux qu'elle pouvait avoir. Rien pouvait la laisser entrevoir un avenir, rien du tout sauf resté au fond des abysses dans la douleur.

Mais Inba savait aussi comment fissurer cette carapace d'horreur, comment soulager cette peine, ainsi que la colère et la haine, car dans ces cas là, y'a un trop plein. C'était pas en lui disant que ça allait passer, que c'était pas grave ou le tas de conneries qu'on entend qui ne sert a rien, on écoute pas de toute façon, on y croit pu! C'était encore moins en lui montrant ce qui était beau dans sa vie qu'elle allait aller mieux, ouh que non parce qu'elle les voit pu du tout, et t'entendre ou les avoir sous les yeux ça comptait pas. Elle savait bien ce qu'elle avait, c'était important certes, sinan elle serait pu là depuis longtemps, mais aujourd'hui ça ne comptait plus.

C'est ainsi qu'après que Matou ayant vidé toutes les larmes de son corps, et ayant eu toutes les secousses des sanglots possible d'avoir. Inba essuie son visage avec la manche de sa houppe n'ayant pas autre chose à lui proposer. Elle prend son visage entre ses deux mains et la regarde un long moment ainsi les yeux dans les yeux, les siens étant rassurant, avec une lueur particulière, celle de l'heure de faire une connerie qui fait du bien, sans réfléchir. Un regard envouteur et espiègle. Un regard qui pousserait n'importe qui à faire n'importe quoi avec envie extrême. Un regard qui évoque en l'autre un désir incontrôlable de suivre, et d'agir, celui qui éveille la curiosité, la jouissance d'évacuer tout ce qui nous ronge de l'intérieur, sans se demander une seule seconde si ça se fait ou pas... Si ça reste correct, si elle peux se le permettre, parce que tout ça on s'en fout!!! Quand Inba voit enfin une toute petite lueur dans les siens, elle lui explique.

Allez viens, j'ai vu une maison plus loin en total abandon, inutilisable.. Enfin je crois, pis on s'en fout en plus. On va aller là bas!! Tu vas prendre une masse, puis tu vas tout fracasser avec toute la colère que tu as en toi, jusqu'à la dernière pierre de cette édifice, tu m'entends???

Même si tu es épuisé je veux pas le savoir, tu tapes, tu tapes!!!! Tu démolis tout!!! Pis si ça suffit pas y'a des arbres aussi à abattre en petits bois. Des rochers à exploser!!

Inba la lâchait absolument pas du regard, ni son visage entre ses mains.

Quand tu te sens prête, on se lève et on court là bas!! Je t'aiderait!!
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Matouminou

Elle se calma petit à petit, du moins, elle cessa de trembler et de pleurer. Rien pour autant n'était résolu, elle le savait, juste qu'elle était encore dans le monde des vivants grâce à Inba. Elle aurait aimé lui crier qu'elle aurait du la laisser marcher jusqu'à ce que le sol se dérobe sous elle, elle aurait voulu lui dire que toute cette souffrance n'appartenait qu'à elle. Elle n'en fit rien, tout d'abord parce qu'il émanait d'Inba une compréhension palpable de la situation. Et puis dans sa façon de lui parler, de la regarder, dans cette amitié spontanée, presqu'instantanée, Matou sentait qu'il n'y avait point de jugement de sa part, point de regard inquisiteur.

Elle avait deviné, elle en était sûre, la souffrance dans laquelle elle se débattait. Ce n'était plus la même souffrance, celle qui l'avait anéantie à la mort de son cher mari, puis de longs mois encore après.
Non, il s'agissait d'une autre souffrance, celle de voir s'éloigner celui qu'elle aimait aujourd'hui, celui pour qui elle avait même envisagé de renoncer à son titre.

Elle eut un léger tressaillement, reprenant conscience de l'endroit où elle se trouvait, lorsqu'Inba lui prit le visage dans ses mains. Elle plongea dans ses yeux son regard pour y puiser un peu de réconfort. Il y avait au fond des yeux d'Inba une petite flamme rassurante.

Elle l'écouta:

Citation:

Allez viens, j'ai vu une maison plus loin en total abandon, inutilisable.. Enfin je crois, pis on s'en fout en plus. On va aller là bas!! Tu vas prendre une masse, puis tu vas tout fracasser avec toute la colère que tu as en toi, jusqu'à la dernière pierre de cette édifice, tu m'entends???

Même si tu es épuisé je veux pas le savoir, tu tapes, tu tapes!!!! Tu démolis tout!!! Pis si ça suffit pas y'a des arbres aussi à abattre en petits bois. Des rochers à exploser!!

Elle prit un air étonné et murmura:

- Oh, Inba! Tu crois qu'on peut faire cela?

Cependant, cela lui plaisait bien, passer son chagrin, sa douleur en cassant tout. cela la soulagerait sans doute.
Inba attendait qu'elle soit prête. Elle ne la fit pas patienter plus longtemps. Elle se releva. Toutefois, la crainte de détruire quelque chose pouvant appartenir à quelqu'un lui fit encore demander:

- Tu es sûre que cette maison que tu as repérée n'appartient à personne?

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Ixia

Inba se lève avec elle, et rigole en l'entendant.

Non j'en sais rien du tout!!! Entre voler dans les airs, et voler la maison de quelqu'un c'est pareil!! C'est excitant non???

Elle lui sourit, Inba se posait jamais de questions elle quand elle était dans cet état. Elle avait détruit sa propre maison, ses souvenirs, bruler tout ce qui lui appartenait, même des choses importantes sous l'effet d'un chagrin énorme dont on ne remet pas. Et elle s'en voulait? Non même pas, ça lui avait fait tellement de bien que du coup elle avait été de l'avant.

Pis vu l'état, ca va l'arranger de le faire à sa place, pis si jamais on a des ennuis je m'en occupe va... Je sais bien m'en sortir en tas d'excuses bidon, et confusions ridicule en tout genre pour que ça passe en excuses, et finissent devant un verre en rigolant.

Elle la regarde avec un sourire diabolique et ravageur.

On s'en fout je te dis vient!!!!!!

Elle la choppe par le bras et commence à courir vers la dite bâtisse ou y'avait même pu de toit, ça rassurerait surement Matou de voir ce truc qui gâche le paysage.

Une fois sur place, elle la regarde.

Regarde comme elle est moche, c'est honteux de voir ça!!! Détruit moi tout ça!!!

Inba va fouiller les alentours, dans ce genre de maison délabrée, y'avait toujours une masse qui trainait, c'était incroyable. Les gens prévoyaient de le faire, mais voilà le matériel était là, mais rien n'était jamais fait. A croire que les gens laissait ce boulot aux dames en détresse, que c'était la volonté du très haut.

Elle la trouve et la ramène, et regarde Matou, en lui montrant sa trouvaille fièrement.

Péte moi tout ça!! Tu veux que je t'aide pour le premier coup? Ou que je te montre? Je suis experte en démolissage intensif sous l'effet de colère puissant à évacuer!!!
Pis les questions tu te les poseras quand t'auras finit de tout exploser.
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Matouminou

Elle n'a pas le temps de dire quoi que ce soit, Inba l'entraine. Sur le chemin, un flot de paroles sort de sa bouche. Matou n'a pas le temps de tout comprendre, mais elle saisit que cette maison est en ruine et que ça ne fait pas beau dans le paysage, et qu'en cas d'ennui, Inba saura quoi faire. Matou ne réussit pas à lui dire, qu'en cas d'ennui, elle aussi, s'expliquera. Elle court presque, entrainée par Inba.

Les voilà devant cette maison, Matou reprend son souffle tandis qu'Inba dit:

Citation:

Regarde comme elle est moche, c'est honteux de voir ça!!! Détruit moi tout ça!!!

- C'est vrai qu'elle est moche, les murs de torchis sont à moitié effondrés, la porte a été arrachée...curieux, je ne l'avais jamais repérée...euh...

Moment d'hésitation, c'est que ce n'est pas dans les habitudes de Matou de détruire ce qui ne lui appartient pas. Elle hésite et pendant ce temps Inba farfouille parmi les pierres et les morceaux de bois qui jonchent le sol, vestiges de ce qui a du être une porte, une fenêtre...Elle la regarde revenir triomphante avec une masse à la main et lui lancer:

Citation:

Péte moi tout ça!! Tu veux que je t'aide pour le premier coup? Ou que je te montre? Je suis experte en démolissage intensif sous l'effet de colère puissant à évacuer!!!
Pis les questions tu te les poseras quand t'auras finit de tout exploser.

Elle rit alors, Matou, parce qu'elle pense qu'Inba est folle, et parce qu'elle se dit que cette folie est contagieuse, parce qu'elle sait aussi qu'elle va faire une bêtise, mais au fond d'elle, cela lui fera du bien...
Elle hoche la tête:

- Je laisse à la professionnelle l'honneur de porter le premier coup de masse...

Et elle sourit, oubliant un instant son chagrin, oubliant l'acte qu'elle avait failli commettre.

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Ixia

Inba lui fait un magnifique sourire, celui de la complicité, celui de la délicate déraison, dans un seul but, l'amitié! Le regard de la noirette n'avait point de lueur de reproche de ce qu'il c'était passé, la brunette avait craqué, ça pouvait arriver à tout le monde, et Inba non seulement ne lui en parlerait pas, mais ne dirait jamais rien à personne.
N'était ce pas là le rôle d'une amie? être là pour soulager les peines quand il le fallait? Savoir garder un secret tout au fond de soi, prendre une décision à la place de celle qui ne pouvait plus le faire, car l'état ne le permettait plus?

La noirette s'approche de Matou avec sa belle masse à la main, et lui colle un énorme bisou sur la joue. La noirette était taré et tout son entourage ne le savait que trop bien... Experte en connerie en tout genre... Mais malgré le fait qu'elle le montrait quasiment jamais, elle avait un coeur gros comme ça. Elle se place derrière elle, lui prend la main pour la déposer délicatement sur le manche de cette masse, celle qui briserai la carapace de torture de colère. Elle met sa main sur la sienne.

J'ai une idée!!! On va porter le premier coup ensemble!!! Toutes les deux!!

Inba savait bien que par la suite Matou se laisserait porter par toute la hargne qu'elle avait en elle, et démolirait tout toute seule, avec une force qu'elle ne soupsonnait même pas... Quoiqu'à en juger les baffes qu'elle mettait... C'était à voir!!

Elles s'avancent toutes deux vers la maison, et la noirette l'aide à monter la masse bien haut et dans un geste simple et rapide, la démence commence.

BAMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM!!!!!!!!!!
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Matouminou

Et voilà qu'Inba s'approche d'elle et elle lui claque un bisou. Matou sourit, parce qu'elle a bien compris pourquoi Inba fait tout cela...parce qu'elle a bien senti que leur rencontre était en train de se transformer en amitié...et puis parce qu'en regardant Inba dans les yeux, elle a bien vu qu'elle garderait pour elle ce moment de faiblesse, de désarroi...mourir est une décision qui peut apporter le soulagement, mais elle se rend compte qu'elle aurait rendu des gens malheureux autour d'elle, ses enfants, ses amis, peut-être Ef aussi...

Mais, elle sent aussi gronder la colère, contre elle, contre Aristote à qui elle en veut, de toujours lui ravir son bonheur, contre Ef aussi, parce qu'ils se font souffrir tous les deux, alors que ce serait si simple

Alors, elle se laisse faire et pose ses mains sur la masse et sent les mains de Inba se poser sur les siennes...Elle a peur, mais elle ressent une sorte de picotement aussi au creux du ventre et elle tape aidée par Inba.

La masse s'élève portée par leurs quatre mains réunies et s'abat violemment contre un mur de la vieille bicoque. Le sol en tremble presque, le bruit est impressionnant.

Matou regarde, quelques bout de mur sont tombés, mélange de paille séchée et de boue, elle regarde Inba et lentement, elle se laisse aller, elle lève de nouveau la masse, cette fois juste avec ses mains, Inba a lâché prise, et elle frappe aveuglément, avec rage, mais avec méthode aussi. Elle marmonne:

- Je vais tout briser, tout casser, ça.... c'est pour toi Aristote, tu m'as brisée, je détruirai ce que tu as bâti...hannnnnnn!!!!!

La masse se lève et s'abat, avec plus ou moins de régularité. La rage de Matou est telle qu'elle ne sent pas les larmes couler sur son visage, qu'elle ne réfléchit pas à ce qu'elle fait. Elle tape pour casser, pour évacuer la rage qu'elle a en elle, la peur aussi....

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Ixia

Inba sourit, son amie avait enfin fissurer cette couche de retenue, Inba avait lâcher la masse et avait reculer de quelques pas. Elle regardait le massacre du mur, et attendait qu'une chose: que celui-ci s'écroule.

Le bruit en serait impressionnant, qui éveille une satisfaction insoupçonnée. Le frémissement qui prend possession du corps en parcourant l'échine, qui hérisse le poil de peur, d'envie, de fureur et de fantaisie. Le mélange de sensations est étrange et excitant.
Inba ne pu s'empêcher de penser à Stromb, elle aimait tant quand il cassait tout, pour une raison ou pour une autre.

Inba s'assoit sur une grosse pierre pour admirer le spectacle grandiose de la colère et la haine s'évacuait légèrement à chaque coups porté, et cela faisait du bien. Elle irait l'aider, si matou en ressentait le besoin.
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Ixia

[Quelques jours plus tard]

Inba avait refait les bagages au phare de Matou, et les avait emmené à la roulotte, après l'avoir remercié et biser très fort. Elle avait laissé les filles à leur père pour la journée, pour qu'elle profite de lui avant le départ.

Une fois finit, elle retourne une dernière fois sur les falaises, pour admirer la vue, la mer était toujours aussi belle, et toujours aussi envoutante. Elle marche le long de la côte, tout en réfléchissant, se remémorant tous les moments heureux qui n'étaient pas vu, pas compris. La noirette arrivait jamais à s'exprimer, malgré les efforts, c'était en vain, et ça ne servait à rien. C'est le coeur bien amer, et plein de remords que ses pas la guide vers le bas des falaises, la plage apparait sous ses yeux.

Une fois arrivée, elle comprend enfin ce qu'était un galet, un caillou plat. Elle en ramasse un assez joli, et le garde dans la main. Un simple caillou, lui donnait l'image de l'incompréhension, ignorance qui méne tout droit à rien.

Elle continue de marcher, le regard dans le vide, se demandant ce qu'elle allait faire désormais. Plus rien n'avait d'importance, plus rien n'avait de saveurs, ni d'odeur. Elle arrive sur les rochers qui sont fouetté par les vagues, elle grimpe dessus, et saute de l'un à l'autre.

Elle apercoit des crabes.. Elle n'avait qu'une envie depuis son arrivée, aller les pêcher.. Mais aujourd'hui, le coeur n'y était plus du tout. Elle finit par s'assoir sur l'un deux, face à la mer. Les vagues l'éclaboussait sans qu'elle y prenne garde, le regard perdu dans l'horizon bleu. Un bateau était là, un grand rêve d'Inba.Mais même ça ne la faisait plus rêver.

Après tout les rêves n'était que pour avancer avec espoir, sans jamais le réaliser. Bien des rêves venaient d'être anéantis à tout jamais dans le fin fond des abysses. L'espoir y'en avait plus, c'était finit. Elle avait compris que le vent avait besoin d'air, parce que la température était bien trop lourde et brulante pour celui ci, et depuis longtemps. Le feu n'engendre que la destruction par ses flammes après tout...

Elle enlève son aster rose de ses cheveux qui signifiait bien des choses, mais qui resteront incomprises à tout jamais, et la jete à la mer, endroit où le feu pourrait s'éteindre doucement, lentement bercé par les vagues de la vie.
Elle prend une petite branche de bouleau dans sa besace, où elle accroche tout en tressant des fleurs de belladone et d'immortelle. Une fois finit elle met la tresse dans ses cheveux. Les larmes roulent le long de ses joues, au rythme des sons de cet endroit pendant un long moment.

Le soleil commençait à descendre dans le ciel, c'était l'heure de prendre la route, elle se leve en prenant sa besace encore ouverte... Ses parchemins tombent à l'eau... La noirette les regardent flotter, puis venir se déchirer sur les rochers sous la force du vent.... Elle avait mis tellement de temps à gribouiller ses pages sans reussir vraiment... C'était un signe du destin...

Elle n'avait jamais réussi à lui écrire ses sentiments tout au fond d'elle... toutes les choses merveilleuses et intenses avec de jolis mots, et de belles tournures... Elle n'avait pas eu le temps de lui donner, et maintenant c'était trop tard, c'était en morceaux, comme le reste... Elle hausse les épaules, car finalement tout ça ne servait à rien, rien du tout. Un dernier regard vers les falaises où elle c'était approché du bord et souffle dans le vent quelques mots de sa langue maternelle qu'elle n'utilisait jamais...

Lo meu còr sòbra de te, adieussiatz!

Elle repart lentement de cet endroit en se dirigeant vers la roulotte, le feu n'était même plus étincelle, mais bel et bien une ombre parmis les ombres.
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Stromboli

Il était des jours comme ça où tout allait de travers. Ce genre de jour, Stromb en faisait abstraction au maximum. Mais un jour aussi amer et douloureux que celui-ci, il n'avait jamais connu. Tandis qu'il était allongé sur son lit, ses deux filles faisant la sieste dans ses bras, il songeait à cette étrange sensation. Depuis que son sang avait coulé et libéré sa conscience, il s'était dit qu'il ne pourrait pas connaitre pire. Or, il était en train de constater que c'était complètement faux. Aujourd'hui était le premier jour d'une vie à laquelle il s'attendait, mais dont il rejettait de toute son âme la venue. Seulement le jour avait finit par arriver, fracassant. A l'image de leur relation, eux que certains appellaient "les amants terribles".

Il scrutait le plafond, noyé dans sa réflexion. Cela paraissait tellement irréel de se dire au revoir, tellement impensable de se dire qu'il ne la reverra plus, inimaginable de l'imaginer loin de lui. Et pourtant... Cette fin tragico-tragique leur pendait au nez depuis le début, en fait. Une relation née dans la torture de deux âmes qui se fuient et qui se cherchent en même temps, deux corps qui s'aiment à la folie et se déchirent comme deux chiens enragés. Deux êtres humains qui ont vécu le meilleur comme le pire, qui s'étaient promis des choses et qui finalement finissent par être séparer par ce trop plein de rage.

Il écoutait le silence. Ce silence pensait-il, serait son compagnon de voyage désormais. Les coeurs des deux fillettes battaient contre son torse. Il entendait leur respiration calme, sentait leur contact contre lui. Il n'avait rien dit encore. La journée avait été consacrée à des jeux, des moments de rire et d'insouscience. Epuisé, il avait proposé une pause doublée d'un calin général. Tout contre lui, la fatigue avait eu raison d'elles et le sommeil les avait gagnées. Il profitait de chaque précieuse seconde de leur présence avant de ne plus les revoir d'un long, trés long moment.

Il avait hésité également à écrire à Inba. Mais pour dire quoi ? Non vraiment, il n'y avait rien à dire. Il avait fait ses valises et les avaient amenées au phare, bien cachées de la vue des petites. Luna état trop petite pour comprendre, Ixia en revanche...

Tout doucement, il se leva et laissa l'ainée dormir sur le lit tandis qu'il tenait la cadette dans ses bras. Il alla jusqu'à la petite chambrée, la berçant et dévorant son petit visage du regard. Arrivé au dessus du couffin, il l'embrassa longuement avant de la déposer et remonter l'édredon sur elle. Un dernier regard et il tourna les talons, ferma la porte et retourna voir Ixia.

Dans la chambre, il s'assit sur le bord du lit et la regarda. D'une main, il écarta doucement quelques mèches de cheveux tombées dans ses yeux et posa sur elle deux yeux profondément désolés. Il avait passé en revue toutes les manières de lui annoncer, mais aucune ne lui paraissait assez sensée. Comment expliquer à une gamine de 4 ans que l'on s'en va trés loin mais qu'on l'aime quand même ? Autant faire apprendre la géographie du rouergue à un ivrogne.

Alors il avait eu une idée. Un jour, ils avaient sculpé deux petits anneaux de bois enchevêtrés l'un avec l'autre. Devant les grands yeux curieux de la fillette, il avait appliqué une teinture à base de poudres diverses qui donnaient à l'un un aspect noir profond et à l'autre un blanc immaculé. Il les sortit de sa poche et les regarda. Il les voyait un peu autrement cette fois... Le noir, évidement c'était lui. Le noir qu'il allait apporté à ce petit coeur, le noir qu'il avait mis dans celui ce sa mère. Et le blanc, logiquement c'était elle. L'enfance inscoucience et loin des soucis des grandes personnes, la pureté de l'âme et des sentiments. Ces deux anneaux étaient emmêlés l'un avec l'autre. Une fois la réalisation terminée, il lui avait expliqué que ces deux anneaux ne pouvaient être séparés l'un de l'autre, seul la destruction de l'un deux le pouvait. Tout un symbole.

Il profita qu'elle dorme encore pour déposer le petit objet dans sa main tout doucement. Elle comprendrait la signification quand elle ne le reverrait plus revenir, il en était certain. Elle était intelligente et il était souvent surprit qu'un esprit aussi jeune puisse comprendre autant de choses. Il se pencha et l'embrassa également longuement sur le front. Aprés un ultime regard, il se leva et sortit en silence. Un dernier regard à la roulotte qui paraissait d'un coup bien silencieuse. Les murs, s'ils savaient parler, diraient tellement de choses... Il prit sa besace et se dirigea vers la porte. Le coeur en miette, il la referma dans un cliquetis discret et s'en alla.

Matouminou

QUELQUES JOURS PLUS TARD

Décidément, les falaises l'attiraient. Il avait commençait à pleuvoir et Elle marchait luttant contre le vent qui freinait sa progression, comme pour l'empêcher d'y aller.
Elle s'arrêta un instant et le laissa l'envelopper, jouer avec ses cheveux, s’engouffrer dans sa cape en la faisant claquer et virevolter le long de son corps. Elle étendit les bras et offrit son visage au ciel. La pluie bienfaisante lui fit du bien. Elle reprit son chemin et arriva à l'endroit où quelques jours plus tôt elle avait failli céder au désespoir.
Cette fois-ci, elle n'était là que pour admirer la mer déchainée. Le ciel gris était zébré d'éclair, les éléments se déchainaient. Elle frissonna et admira le spectacle, combat de la foudre, de la mer, du vent et du tonnerre.

Elle reste là, trempée, veillant à ne pas s'approcher du bord.

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Matouminou

FIN MAI 1460

ET POURTANT, LA VIE NE CESSE PAS APRÈS UNE RUPTURE, LE FIL DU TEMPS NE CASSE PAS...

Les falaises...toujours les falaises...falaises pour des rencontres, falaises pour se recueillir...falaises pour en finir...falaises pour pleurer...irrésistiblement, elle était attirée par la majesté de l'endroit, par la vue indescriptible qui s'étendait devant elle. Elle ne s'en lassait pas, d'autant qu'en ce tout début de mâtinée, la journée promettait d'être belle et chaude.

Elle s'avança près du bord, elle savait précisément quel serait le pas de trop, celui où le sol se déroberait sous ses pieds, la faisant passer de femme à oiseau. Elle s'arrêta à temps. Son cœur battait la chamade. Il est grisant de se dire que la vie ne tient qu'à quelques petits pouces.

En haut des falaises, il y avait toujours du vent, cela conférait à l'endroit, une atmosphère particulière...le vent, la mer et le ciel, harmonie d'un endroit où elle se sentait plus proche de....elle soupira...de son défunt mari...elle grimaça...d'Aristote...ce dernier ne l'avait guère épargné et elle lui en voulait à tel point qu'il y avait bien longtemps qu'elle ne priait plus.
Elle regarda le soleil se lever et doucement commencer à prendre possession du ciel. Ses pensées, alors s'envolèrent vers Lisieux. Elle avait reçu une missive de Ephear...désormais, elle s'interdirait de l'appelait Ef...
Elle l'avait dans sa poche et ses doigts se crispèrent dessus.
Il lui écrivait ce qu'elle avait refusé de voir depuis déjà pas mal de temps, croyant en leurs projets, l'aimant malgré qu'il la tourmente sans cesse. En quelques mots, il lui avait fait comprendre qu'il partait...très peu pour lui la vie de couple, l'idée d'un enfant, il n'était pas fait pour cela...
Le vent caressait son visage, une larme coula sur sa joue. Elle n'avait pas été surprise, au fond d'elle, elle savait tout ça...mais elle se sentait humiliée qu'il ne le lui ai pas dit en face. Ce manque de courage l'avait peut-être plus brisée que l'annonce de la rupture elle-même.

Elle se laissa doucement tomber au sol, pleurant sur elle-même, sur ce temps qui s'écoulait, ces derniers mois ne lui laissant que d'amers souvenirs, se morigénant de ne pas être plus forte et de ne pas savoir plus se protéger. Quelques nuages passèrent devant le soleil, le masquant en partie. Elle frissonna. La couleur de la mer avait viré à un gris argenté.

Elle resta prostrée un long moment, écoutant le vent lui parler, les mouettes se moquer.
Puis, elle songea à ce qu'elle allait devenir. Son cœur s'emballa alors, son regard se tourna vers le phare, ses pensées allèrent vers une taverne, des discussions, des rires...aller de l'avant, c'est ce que tout le monde lui disait...A ce moment là, les nuages s'effacèrent et le soleil reprit ses droits. Elle leva vers lui son visage en souriant. C'était un signe, elle le savait.

Elle se leva, sortit la lettre d'Ephear et la déchira en petits morceaux. Puis, elle ouvrit la main et les laissa s'envoler au gré du vent. Elle les regarda virevolter; certains iraient se poser quelques pieds plus bas sur l'eau, d'autres resteraient accrochés aux buissons secs de la lande...ainsi se terminait une histoire...il fallait accepter d'y mettre le mot "fin".
Elle murmura alors:

- Adieu Ef...sois heureux où que tu ailles...

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Matouminou

Une nuit de plus s'était écoulée et il ne s'était rien passé. Elle avait été de garde toute la nuit, sillonnant les ruelles de Fécamp enveloppée de sa cape, la capuche rabattue sur sa tête, afin qu'on ne la reconnaisse pas. L'épée au côté, le bouclier au bras, elle avait croisé peu de gens, quelques ivrognes chancelant tentant de retrouver leur toit, des membres de la milice, un couple d'amoureux qui, enlacées, rentraient chez eux.
Au milieu de la nuit, elle s'était postée à la porte principale, observant les voyageurs qui, après contrôle de la douane, entraient à Fécamp. Elle en reconnut certains, rencontrés à Dieppe, l'avant-veille...un messire du nom de Faith et une dame Hélène avec laquelle elle avait discuté en taverne, elle crut reconnaitre Jenjitai...les autres ne lui disaient rien.

C'est épuisée qu'elle termina son tour de garde, mais , elle ne réussit pas à se résoudre à rentrer au phare tout de suite. Aussi prit-elle le chemin des falaises.
Elle y arriva et regarda cet instant qu'elle considérait comme un moment béni, une merveille pour les yeux, un apaisement pour les sens: le levé du soleil.

le disque orangé virant sur le rouge s'extirpa lentement des abîmes dans lesquelles il avait plongé la veille, et commença son ascension dans le ciel normand. Au fur et à mesure qu'il se levait, une fragile clarté envahissait le ciel, et une douce chaleur l'enveloppait.
Elle respira à fond l'air marin et songea que tant que le soleil se lèverait, il resterait toujours une once d'espoir et de vie pour avancer et croire en de lendemains meilleurs.

Ses pensées s'envolèrent vers Stromb, vers Alde et Flora...avaient-ils déjà assister à spectacle plus merveilleux que celui-là? Elle aurait aimé leur montrer. Stromb surement...mais Alde et Flora lui avaient dit leurs craintes des falaises...peur du vide, peur du vent...peur peut-être de cette immensité qui faisait paraitre l'homme si petit...

Elle regarda encore une fois le soleil prendre possession lentement du ciel, et sourit.

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Albanne

J'avais décidé ce matin-là, d'explorer un peu les abords de la ville Normande. Il faisait beau, mais pas trop chaud, et ma robe bleue de lin est amplement suffisante.
Je ne pouvais toutefois sortir seule, et Annette, ma domestique, me suivait comme mon ombre. Je servais de guide, moi qui n'avais jamais mis les pieds ici. Mais qu'importe, je me dirigeais vers les falaises, et à moins d'être aveugle, on ne pouvait pas les louper.

Une fois arrivée en haut, je comtemplais la mer, en contrebas, dorée par les rayons du soleil. Tour à tour bleue, puis verte, et au loin, si noire ! L'étendue d'eau salée se parait de ses plus beaux atours, illuminée qu'elle était par l'astre du jour. Je voyais les pêcheurs, affronter les flots sur les barques, larguant des filets qu'ils ressortiraient le soir venu. J'avisais une fillette, qui, les mollets dans les vagues, riait à gorge déployée, les cheveux au vent.

Je me surpris à sourire, sans raison. Depuis bien longtemps, je n'avais pas sourit ainsi. Mais j'allais mieux. Je n'étais toujours pas complètement remplumée, mais déjà, je faisais moins peur à voir. Mes cheveux, que j'avais moi-même coupé dans un moment de délire, avaient été arrangé, pour qu'ils soient réguliers. Ils avaient un peu repoussé. Mais pas comme avant, non. Il faudrait du temps, désormais. Pour l'heure, ils flottaient sur mes épaules, librement, bien que deux nattes me partant des tempes venaient se rejoindre dans ma nuque. C'était la seule coiffure que je tolérais, ces derniers temps.

Brume était là. Il m'était revenu. En partance de Saint-Aignan à ici, il m'avait retrouvé, lui que je croyais perdu à jamais. Non, mon jeune loup m'avait retrouvé. Il me retrouverait toujours, compris-je soudain.
Il s'était callé contre ma jambe, langue pendante, et regard calme. Je souriais de nouveau. Pourrions-nous être heureux ici ? Y-avait-il un avenir, pour nous deux... trois, en comptant Annette... à Fécamp ?
Pourquoi avoir choisi la Normandie ? Outre pour la mer et le vent iodé. Pourquoi ? Peut-être qu'un fol espoir m'habitait. Peut-être que j'espérais le voir...

Soudain, je frissonnai, et je regrettai aussitôt de ne pas avoir pris ma cape. Annette dut s'aperçevoir que j'avais froid, car elle s'approcha immédiatement. Je lui fis signe que tout allait bien. Une Danoise pouvait bien supporter un petit courant d'air. J'avais supporté bien plus que cela, après tout. La neige, la glace, les lacs gelés... Qu'était pour moi un vent marin ?
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Osfrid

Des jours qu’il avait été s’enfermer au monastère, des jours qu’il ne supportait plus le silence des lieux. Habituellement, le danois s’en remettait à Dieu assez facilement mais ces derniers temps, la patience lui faisait défaut et puis, il avait tant de choses qui lui trottaient dans la tête. Des décisions prises, des besoins vitaux mis en avant, le manque de sa femme et de son enfant, le manque de ses terres natales.

Alors il était sorti et avant pris le premier chemin qui s’était présenté à lui. Son cheval n’avait pas rechigné, de toute manière, Osfrid n’admettait aucune contrariété et il avait fait route dans le silence de la nuit pour arriver au petit matin à Fécamp. Il ne connaissait que peu de monde et ceux qu’il avait croisé n’était pas de ses amis. Les gens médisaient sur lui, il s’en foutait comme de sa première chemise. Il savait qui il était et certainement pas cet aventurier coureur de femmes comme certains hommes le pensaient mais cela l’amusait de le faire croire. Au moins, il avait la paix généralement. La seule femme qui était entré dans son cœur avait un jour croisé la faucheuse et depuis, Osfrid ne faisait qu’effleurer ce sentiment qu’il chassait bien rapidement de sa vie. La souffrance de perdre sa femme était si vivace encore qu’il rejetait en bloc ces illusions qui lui promettaient le bonheur.

Continuant sa route, il n’avait pas voulu aller prendre une chambre à l’auberge. Non cette nuit il dormirait là où il serait, quitte à ce que cela soit à la belle étoile. Les campements militaires lui avaient au moins appris à ne pas se lamenter sur son sort mais pour l’heure, le danois avait pris la direction de la grève. Le besoin de voir la mer, les vagues, cet horizon à perte de vue qui lui rappelait tant son pays. Ce manque qui se mettait à jour en lui et lorsqu’il posa pied à terre, laissant son compagnon de voyage s’éloigner de quelques pas, Osfrid s’accroupit pour mieux s’enivrer de ce spectacle. Et dans le silence des lieux, il adressa une prière aux dieux, ceux de l’ancien culte qui survivait encore en lui.

Paupières clauses, visage tendu vers l’air iodé, il parlait dans sa langue natale, cette langue qui lui manquait, et dont il mesurait l’absence soudainement. Passant ses mains sur son visage comme pour effacer les traces de ce qui le malmenait, Osfrid se redressa et posa une main sur son épée tout en continuant à observer le contrebas. Un sourire aux bords des lèvres, il s’imaginait dans les eaux plus froides qui bordaient son pays, les courses pour prouver sa valeur de guerrier aux hommes du clan car quoi que l’on puisse décider, tous faisaient partis de clan, de famille, de village. Rien n’avait réellement changé là-bas…

- Là-bas…

souffla Osfrid les yeux perdus dans les vagues, comme pour lui-même, tandis qu’un mouvement finit par attirer son œil un peu plus sur la droite. Resserrant ses doigts sur le pommeau de l’épée, le danois aperçu en premier lieu l’animal puis son regard coula vers les deux femmes, relâchant un peu son arme sans pour autant l’abandonner. La méfiance ces derniers temps était un maitre mot… Il avait passé tant de nuit de gardes à Rouen, à malheureusement embrocher de pauvres gens qui n’avaient pas encore compris que la capitale était fermée même aux Normands sans avis contraire qu’il avait ce sursaut de suspicion qui s’infiltrait dans ses veines bien malgré lui.

Un léger sifflement appela sa monture qui finit par arriver tranquillement au pas et le danois prit les brides afin de se diriger dans la direction des deux femmes. Premiers êtres vivants qu’il voyait depuis plusieurs jours en dehors des moines, il n’allait pas fuir comme un voleur mais au moins les saluer. Dans son pays c’était une coutume. Et puis, les villages étaient si éloignés les uns des autres qu’au moins on s’assurait que tout allait bien pour les personnes. Arrivant à la hauteur des deux jeunes femmes, Osfrid inclina légèrement la tête et machinalement lança un « mes dames » avant de se figer. Il reconnut ce regard même si… les traits étaient plus fatigués, plus amincis, plus tristes que dans son souvenir… le domaine des Houx-Rouge, le bal, la rencontre…

- Albanne….

Ne put-il s’empêcher de souffler à nouveau…

min Gud... c’est bien vous, je ne rêve pas ?

D’un geste presque timide, Osfrid avança sa main en direction de celle qu’il n’avait pas oublié. Elle était comme lui, ici, arrachée à ses terres natales qui lui manquaient tant mais leur rencontre avait cette saveur particulière qui le ramenait là-bas... Et cette fois-ci encore plus que la première fois...

Albanne

L'air me fouettait le visage agréablement, et les yeux clos, un sourire aux lèvres, je savourais. Le vent iodé et frais me ramenait des années en arrière, lorsqu'enfant, je me tenais ainsi face à la mer, les pieds bleuis par les flots glacés. Le froid me manquait, bien souvent. Les étendues de neige imaculée dans lesquelles je m'amusais à sauter jusqu'à ne plus sentir mes membres. J'en avais passé, des Hivers, ainsi, et là ou d'autres seraient tombés malade, moi, j'allais toujours bien.

Ici, tout était différent. L'on ne semblait pas comprendre mon attrait pour les paysages gelés. On me regardait en coin, étrangement, comme si j'étais à peine humaine. Oh, bien sûr, j'avais quelques amis. Deux, en vérité. Une Ecossaise et une jeune fille plus jeune. Sur elles deux, je pouvais compter. Les autres... Ils m'évitaient. Peut-être était-ce mieux ainsi, après tout. Je n'en savais trop rien.

Un léger bruit me fit tourner la tête. Cela ressemblait aux pas d'un cheval. Brume aussi, fit volte face, ainsi que ma brave domestique. Celle-ci ne semblait pas rassurée. Mon loup montra les dents, mais d'un «Hush !», je lui fis faire silence. Je regardais sans trop y croire, l'homme se tenant là, devant moi. Avec tant d'insistance que je devais en paraître impolie. J'étais subjuguée. Je venais à peine de formuler par l'esprit, le voeu de le revoir, qu'il surgissait en face de moi. Brièvement, je levai les yeux au ciel. Qui devais-je remercier ? Le Dieu, ou les dieux ?
Un sourire timide naquit sur mes lèvres, tandis que sa main rencontrait la mienne.

Osfrid ?

Ma voix était légèrement tremblotante, comme si une partie de moi refusait de croire à sa présence, et que je m'attendais à ce qu'il disparaisse dans un souffle de vent.

Tak guderne... *

Puis la joie de réaliser enfin que nous nous tenions à moins d'un mètre l'un de l'autre, que ses doigts enserraient les miens, me fit sourire largement. Mes yeux pétillèrent de joie, et il s'en fallait de très peu que je ne le serre dans mes bras.

Quel heureux hasard de vous trouver ici ! m'exclamai-je, trahissant mon ravissement. Êtes vous à Fécamp depuis longtemps ?

* Les dieux soient loués
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Les falaises

Albanne

Osfrid

- Là-bas…

- Albanne….

Ne put-il s’empêcher de souffler à nouveau…

min Gud... c’est bien vous, je ne rêve pas ?

Matouminou

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Matouminou

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Matouminou

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Stromboli

Ixia

Matouminou

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Ixia

Matouminou

Citation:

Regarde comme elle est moche, c'est honteux de voir ça!!! Détruit moi tout ça!!!

Citation:

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Ixia

[Au phare de Matou, pis la course!]

Inba s'occupait des enfants, et jouait avec ses filles. Elle n'avait pas vu Matou de la matinée. Quand un pigeon vient se poser sur le rebord de la fenêtre. Elle laisse ses filles parterre jouer ensemble, tout en jetant un oeil sur elle pour aller prendre le parchemin. Elle le lit attentivement, et s'en doutait déjà, elle n'était guère surprise de ce qu'elle lisait finalement. Elle appelle la dame qui aide Matou au phare dont elle se souvenait même pas le nom, car Inba avait pas l'habitude d'être aidée, et avoir des gens à son service, donc elle ne lui demandais jamais rien, et ne la voyait pas cette femme finalement.

Pouvez vous garder mes enfants s'il vous plait? J'ai un courrier urgent à faire.. seule... Je vais surement aller prendre l'air ensuite.

Elle était génée la noirette, elle avait vraiment pas l'habitude du tout... Mais la dame elle en revanche n'était point surprise et lui sourit, tout en lui répondant avec plaisir dame.

Elle lui sourit en la remerciant, et monte tout en haut du phare, pas meilleur endroit pour écrire ce qu'elle avait à écrire.

Sa lettre fut longue et intense, les larmes étaient en train de monter à ses yeux.. Mais pourtant elles ne coulèrent point, car finalement le passé était que des mauvais souvenirs bien lointain, pourtant toujours aussi douloureux bon sang... Mais utile tout de même pour saisir en totalité les écrits de Matou.

Elle siffle un de ses nombreux pigeons, et lui accroche le parchemin à sa patte et le regarde s'envoler. Elle écarquille les yeux le voyant partir en direction des falaises!!!

Oh bordel de me..erdeeeeeeeeee!!!!!!! mais!!!

Ni une ni deux la noirette avait compris où était Matou et que c'était pas un appel mais un adieu, elle descend les marches quatre à quatre, se casse la figure et finit les dernières marche sur le cul!!! La peur ne lui fit pas ressentir la douleur, ça lui importait bien peu!!! Elle sort en trombe, mais les falaises étaient loin.. Elle courrait vite la noirette certes, mais elle ariverait jamais assez vite, jamais!!!

Elle voit un cheval, sale bête qui l'effrayait au plus au point, tout comme les rats!!! Cet animal était haut, et lui collait le vertige, mais pourtant avait elle le choix?

Elle soupire de peur, et s'avance vers l'animal....Nan elle tomberait c'était sur, elle savait vraiment pas comment monter cette bestiole trop fière...

Elle pris donc la décision de courir à la roulotte qui était vraiment pas loin, et appelle Palaboum, son animal préféré et ami fidèle depuis fort fort longtemps.

Palaboum l'heure est grave, fais pas le con hein!!! et soit rapide, en route pour les falaises là haut tu vois!! Comme dans notre jeunesse!! Tu peux encore le faire!!! Et viteeeeeeeeee!!!

Elle grimpe sur son dos, l'animal était plus tout jeune, mais il était encore fort et vaillant, et elle avait toute confiance en lui. Elle s'accroche à son cou, et l'animal part en courant à une allure folle.

Encore une fois.. Inba passerait pour dingue complet en traversant la ville à dos de cochon, oui de cochon!!! Les passants les regardaient d'un air interrogatif, et éberlués, mais Inba s'en fout complet de ce que les gens peuvent bien penser.
Heureusement que Palaboum avec les années, n'emportait plus tout sur leur passage, il avait bien appris, et restait concentré dans cette course éffrénée. Faut dire que ce cochon avait gagné de nombreuse course avec sa maitresse.

Ils arrivent après de longues minutes tout de même en haut des falaises, pas tellement loin de Matou qui était près du bord!!!

Stop palaboum!!!!

L'animal obéit bien, et s'arrête d'un coup sec, Inba descend du cochon avec un vol plané, erf!!! Mais rien ne la stoppe, tête de mule comme elle était, se relève sans même un juron, ni une simple grimace, et court vers Matou qui était à une bonne distance pour pas être éffrayé par le bruit et la vue.

Elle court vite, très vite tout en silence et discrétion, ça aussi elle savait faire avec tous les coups tordus qu'elle avait bien pu faire par le passé, elle arrive derrière son amie et la choppe par la taille fermement tout en la collant contre elle!

Hop là brunette, la baignade on l'a fait d'en bas, pas d'ici!!!!!!!!!!!

Elle l'entraine en arrière avec elle à une bonne distance du bord. puis l'étreinte se fit amicale et sincère, et la câline pour la consoler.

Vas y pleure ma belle, lâche toute la peine que tu as en toi, je suis là!! et ensuite, on va faire un truc!!! Tu verras ça va te plaire et te faire du bien!!!
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Matouminou

Citation:

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Matouminou

Encore un pas, puis un autre...lentement, elle avance. Le vent s'est fait plus fort, curieusement, il lui fait face, comme s'il voulait la repousser, elle avance pourtant...Les larmes brouillent sa vue, pourtant des visages passent devant ses yeux...Horloger, Mahaut, Guillaume...des visages amis, le dernier est celui de Ef, Ef qui lui brise le coeur, Ef qui s'éloigne... Elle sent une grande sérénité l'envahir, elle n'a pas peur, elle sait que le vent la portera, elle sait que les mouettes formeront une ronde et la guideront...elle avance...Lorsque soudain, elle sent un bras l'attraper par la taille, la tirer en arrière...non...non...elle veut se débattre mais n'y arrive pas. Elle regarde à travers ses larmes qui a retenu sa vie. Elle n'est même pas étonnée de reconnaitre Inba. Elle se met à trembler et s'accroche plus qu'elle ne se serre à la jeune femme. Elle sanglote maintenant en se laissant entrainer loin du bord. Elle hoquette:

-Je...je...il ne fallait pas...Inba...Il fallait me...

Elle souffre et elle pleure à chaudes larmes et sous le coup d'une émotion trop forte, elle sent ses jambes flancher. Elle se laisse doucement glisser à terre, se recroqueville sur sa souffrance, ne réalisant pas encore qu'Inba venait de la sauver.

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Stromboli

Il la sentait stressée, et pour preuve elle serait ses doigts de plus en plus fort. Une fois qu'il furent assis et qu'elle eut ouvert les yeux, il fut heureux de voir qu'elle appréciait le paysage.

Citation:

Woww! c'est splendide!!!

Il lui sourit lorsqu'elle tourna la tête vers lui. Mais bien entendu, il avait fallut qu'elle regarde en bas. Un cri et il la sentit se crisper à nouveau. Face à cela, il ne réagit pas. Il se contenta de resserer son étreinte et de l'embrasser dans le cou et le long de son épaule tendrement. Il attendit patiemment qu'elle se calme et que son vertige cesse, lui murmurant de temps à autre quelques mots rassurants à l'oreille. Ses pieds ballotaient toujours dans le vide, il regardait l'horizon pensivement, son menton posé sur son épaule. Au bout d'un moment, lorsqu'il la sentit plus calme, il lui murmura autre chose.

Tu as déjà vu un coucher de soleil digne de ce nom ? Tu devrais ouvrir les yeux avant de manquer ça.

Et en effet, le soleil se couchait. Le ciel avait prit une teinte rose et violete. Les nuages, colorés de 1000 nuances, semblait vouloir suivre le soleil et se diriger tous vers lui. La silhouette du phare de Matou était visible en contre bas un peu plus loin, tendis que la ville toute proche commencait à s'animer. La lueur jaune du soleil se refléta sur l'eau et semblait faire un tapis de lumière jusqu'à leurs pieds. Ce moment précieux ne durait en général pas trés longtemps. Stromb en profita longuement, serrant sa belle contre lui.

Ixia

Inba resta un très long moment pour arriver à se calmer à nouveau, appréciant grandement l'aide de son homme avec les baisers et murmures. Cela l'aider à maitriser ses angoisses doucement, en gardant bien les yeux fermés, mais quand il lui murmure un coucher de soleil, elle qui aimait tellement cela, elle les ouvrit d'un coup.

Elle en reste bouche bée, tant le moment était magique, paysage coloré dans les couleurs chaudes et froides mélangées.
Tout à coups le bruits des vagues pris un autre son dans le coeur d'Inba, celui du chant qui guide les nuages, et fait une ode au soleil qui allait disparaitre dans le néant de l'horizon tout au loin.

Elle avait un spendide sourire, il lui avait promis de lui faire découvrir de magnifiques choses qu'il aimait par dessus tout, et c'était un bonheur intense que de partager cette découverte avec lui. Elle admirait sans dire un mot et pour la première fois depuis qu'ils sont au bord, toute détendue, et apaisée. Elle reprend à nouveau les caresses sur ses mains, ne d"tachant pas son regard sur les couleurs qui peu à peu disparaissaient, pour laisser place aux étoiles.
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Matouminou

QUELQUES JOURS PLUS TARD

Le vent lui balayait le visage, jouait avec ses cheveux qui, doucement, commençaient à repousser. Inba lui avait montré comment se coiffer et avec deux ou trois accessoires, elle avait rendu cette coupe forcée, moins sévère, plus féminine.

Assise un peu en retrait du bord de la falaise, elle avait tout d'abord écrit à Inba, une longue lettre dans laquelle elle s'était confiée, puis, elle avait tenté d'écrire à Ef...mais aucun des mots qu'elle réussissait à coucher sur le parchemin ne la satisfaisait. Et puis, il ne se contenterait que de survoler ce qu'elle lui écrirait...Et surtout que lui dire qu'il ne sache déjà?

Cette souffrance qui se faisait de plus en plus présente en elle, l'usait à petit feu. Pour la faire taire, elle s'était lancée à corps perdu dans le projet de l'école, enthousiaste car c'était, enfin, un projet avec Ef. Elle avait accepté de continuer encore quelques jours de remplacer Alké à la vigie, cela l'occupait et la mer lui apportait un peu de calme dans la tempête qui ravageait son coeur et son âme.
On murmurait et certains signes le confirmaient, que la guerre allait reprendre. Elle ne partirait pas se battre, pas cette fois-ci.

Et puis, il y avait ses études d'apothicaire, dont elle se détachait petit à petit. Elle se demandait même si elle passerait les examens. Pourtant, cela lui plaisait énormément, mais il n'y avait plus cette petite flamme qui l'accompagnait.

Elle regarda la mouette messagère qui s'envolait vers Inba . Elle se demanda si elle avait bien fait de lui écrire, il n'était pas bon qu'elle s'inquiète dans son état. Elle secoua la tête, s'en voulant de ne pas y avoir pensé plus tôt, mais il était trop tard, l'oiseau était parti délivrer le message.

Elle resta encore là, songeuse, écoutant la chanson du vent , respirant les embruns. Des images d'une netteté incroyable passaient devant ses yeux...son arrivée à Fécamp, sa rencontre avec celui qui partagerait sa vie durant tant d'années, la naissance de ses enfants...leurs premiers pas...des moments heureux, avec lui, avec leurs amis...un bonheur insolent qu'on leur enviait parfois...trop insolent puisqu'Aristote les avait punis, la laissant seule...D'autres images, la rencontre avec Ef, ce moment magique où les regards se croisent et où l'un comme l'autre sait qu'il a rencontré l'âme soeur...Sa relation avec lui avait d'abord été cachée, puis, ils avaient levé le voile...Elle l'avait encouragé et soutenu dans ses études d'avocat, il avait passé et obtenu brillamment son diplôme...une lueur de tristesse passa sur son visage. Ef s'était alors donné entièrement à cette charge, oubliant qu'elle était là, qu'elle attendait, qu'elle espérait...un autre visage se superposa alors...Lohen...tant de bonheur et de malheur concentrés. Tant de souffrance et de culpabilité.

Ef avait-il compris pourquoi c'était arrivé? Elle ne savait pas...il avait, semble-t-il, mais ce n'était peut-être qu'une apparence, pardonné...Il lui avait promis d'être là, ils avaient parlé de leurs projets, ceux qu'ils auraient ensemble, ceux qu'il feraient chacun de leur côté, parce qu'il est bon aussi de vivre un peu pour soi, pourvu qu'on s'intéresse à ce que fait l'autre...
Mais peu de choses, au fond avait changé...pris dans le tourbillon des procès, il n'était plus là...

Elle laissa les larmes couler sur son visage, et se leva, sa besace glissa par terre, elle ne la rattrapa pas...La mer était belle...elle se rapprocha lentement du bord. Le bruit des vagues se fracassant plusieurs toises plus bas, emplissait sa tête...

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Ixia

Inba souriait, mais vu la proposition, gloups, elle avale sa salive difficilement, sacré nandidiou, le bord... rhaa, mais elle laissait rien paraitre la noirette, enfin c'est ce qu'elle croyait du moins, car son tit corps obéissait pu a rien, il tremblait de partout.

Heuu, oui... Je te fais confiance.. mais heu... c'est tout près du bord???

Les goutes de sueur commençait a perler sur son front, cette fois c'était vraiment rapé... Et finalement décide de lui dire qu'elle avait peur...

Le vide me fait peur... J'ai la tête qui tourne quand je m'approche...

Elle baisse la tête, c'était pas terrible d'avoir peur comme ça... Pffff il allait se moquer a vie d'elle.

Mais je veux bien y aller avec toi, mais tu me tient bien hein? Tu me laches pas dis?
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Stromboli

Il s'attendait à la voir autant en difficulté. Il attrapa une de ses mains et la serra pour la rassurer.

Je sais que tu as peur du vide, mais ne t'en fais pas je ne te lacherai pas.

Il lui sourit et lui vola un baiser, puis un autre tendrement, avant de prendre ses deux mains et se relever.

Ferme les yeux tu auras moins peur. Je vais te guider, surtout n'ais pas peur... Tu ne risque rien.

Lui n'avait pas le vertige, et encore moins lorsqu'il se trouvait là. Il se posa derrière elle, ses bras l'entourant et ses mains tenant toujours les siennes. Il fit quelques pas pour la faire avancer. Doucement, ils s'approchèrent du vide. Le bruit des vagues se faisait plus intense et le vent faisait voler d'avantage leurs cheveux. Il bifurqua vers un pan de côte qu'il savait sûr. Arrivés là, il franchit les derniers mètres qui les séparaient du vide. Il serra d'avantage ses doigts pour la rassurer et s'assura que ses yeux étaient bien fermés. Il s'arrêta lorsqu'ils furent sur le rebord. Alors tout doucement, il se baissa, l'entrainant lentement avec elle pour s'assoir. Lorsqu'ils furent assis, les pieds ballotants dans le vide, il la coinca tout contre lui et l'emprisonna de ses bras. Il embrassa son coup tendrement et murmura à son oreille.

Ouvre les yeux... Tu verras l'horizon qui se confond avec la mer... Nul besoin de regarder en dessous.... Laisse toi aller.

Ixia

Elle le regarde à nouveau rassurée qu'il se moque pas d'elle, et hoche la tête pour dire oui elle était terrorisée, mais qu'elle lui ferai confiance.

Elle se laisse faire et profite des tits baisers pour se rassurer, elle le lachait plus du tout du regard, osait pas regarder le bord des falaises, mais écoute pour une fois, sans faire de bêtises, elle ferme ses yeux et sourit lorsqu'elle se retrouve dans ses bras. Y'avait jamais rien de mieux que ses bras pour être sereine, cependant elle serrait de plus en fort en plus fort ses doigts au fur et à mesure des pas.

Elle voyait rien, mais entendait bien qu'ils approchaient beaucoup, son coeur battait fort et vite, une certaine angoisse s'inséminer dans sa gorge et son estomac quand même. Elle tremblait toujours malgré le fait qu'elle se sentait quand même en sécurité avec lui.

Elle se laisse totalement guider mais devient livide quand même, mais elle ira là où il veux, ca devait quand être merveilleux à voir cet endroit...
Elle s'assoit et oh nan dédiou, les pieds dans le vide... Les feuilles secoués fortement par le vent, auraient honte du mouvement comparé à la noirette, à ce moment là, heureusement qu'elle était vraiment tout contre lui sinon elle aurait hurlé de peur sans même ouvrir un oeil...

Elle profite des bisous pour essayer de se calmer mais que nenni, là c'était la panique complet, elle avait bien entendu, cependant elle fermait fort fort ses yeux quand même.
Il lui fallait un petit de temps pour atténuer cette agitation en elle et trouver le courage de les ouvrir. Elle respire profondément, et se concentre sur ce qui est agréable.

Elle se concentre tout d'abord sur ses mains qu'elle serrait fortement, puis la chaleur de son corps contre le sien, son souffle dans son cou, et arrive à sourire un petit peu.

Ensuite elle écoute la nature, le son des vagues était fort, ça avait l'air assez violent là juste en dessous de leurs pieds, les mouettes quand à elles avaient l'air de se moquer d'elle, tellement elles piaillaient.
les cheveux tourbillonnant sous l'effet du vent venait la chatouiller, et ça elle avait l'habitude.

C'est seulement au bout d'un long moment, qu'elle entrouve un oeil... elle voyait que la mer, que du bleu, elle voyait pas la hauteur à cet endroit contrairement à ce qu'elle pensait, alors ouvre correctement les deux, et fait comme il dit, regarde surtout pas en bas.
La vue était juste sublime, les nuages peu nombreux semblait flotter sur l'eau, les vagues s'entendait tout en bas, mais plus loin y'en avait pas, c'était d'un calme absolu. elle admire ce spectacle fascinant, sans pouvoir autant dire un mot.

Les tremblements s'aretent peu à peu, au rythme du chant des rochers subissant l'assaut de l'eau salée. Ses yeux allait de droite à gauche, loupant aucune chose, mais son coeur lui se calmait pas. Cet endroit était vraiment étrange, ca lui faisait si peur, mais en même temps c'était si attirant. Elle caresse ses mains au lieu de les torturer, tout en ne lachant pas du regard l'horizon, et finit par retrouver du son dans son gosier, la boule d'angoisse disparraissant un peu.

Woww! c'est splendide!!!

Elle tourne un peu la tête pour le regarder et lui sourire, pis retourne encore la tête pour regarder encore ce paysage étrange, mais Inba à le malheur de regarder en bas, la hauteur était vertigineuse, le blanc des remouds tout en bas la font paniquer et elle hurle de peur, resserrant a nouveau ses doigts sur les siens. Tout en elle se crispe en une seconde, et elle referme les yeux. Il était fou cet homme là, il avait vraiment peur de rien...
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Ixia

Inba continuait a griffonner, mais toujours rien de concluant a vrai dire... Aurais t'elle perdu l'inspiration complétement?
Elle restait plutôt dans ses pensées, en soupirant de temps à autre. Mais le chant de la nature à cet endroit la reposait, le vent la calmait, et le chant des mouettes la berçait. Elle était bien et bougeait pas de là, même si les mots se faisait rare sous sa belle plume.

Elle entend une voix, qui était surement le plus beau son qu'elle ai entendu de toute sa vie. Elle se retourne et sourit, même si il se moquait grrr!!! Mais Inba ne voulait pas avouer qu'elle avait le vertige, cette fois c'était sur, elle avait trop peur de ce grand vide...

Nan je m'en fiche des bretons, je trouvait simplement l'herbe douce et fraîche à cet endroit c'est tout... Mais je suis aller tout près figure toi.. Même pas peur d'abord!!!

Seulement rien que le fait de le dire, la noirette blanchit quelque peu, et tremble, le bord tout près erf.. Elle mentait ouais, elle avait la trouille, pis les gens disaient tous que c'était dangereux, c'était pas rassurant.

Mais garde le sourire, et partage le baiser avec amour, et se met tout contre lui, et le regarde de la même façon, toutes ses pensées sombres s'envolent en un instant, pour laisser place à de la joie et du bonheur.

Je trouve cela magnifique, et impressionnant... C'est.. heu.. Très haut.. Tu me l'avais dit, mais je pensais pas autant que ça...
Tout est différent, j'ai jamais vu d'endroits comme celui là au cours de mes longs voyages, nulle part. Mêmes les fleurs sont spéciales, j'ai pas encore cherché dans mes livres ce que c'était.

Elle lui sourit, toujours les yeux tout pétillants, il lui avait tellement manqué... Elle était toujours perdue finalement sans lui.

Et le bruits des vagues là tout en bas... C'est aussi très.. bruyant... C'est heu...

Elle cherchait bien ses mots pour éviter que la peur ne se voit, mais c'était peine perdue... Pis il devait déjà surement l'avoir vu de toute façon...Mais peu importe Inba était bornée, elle trouverait bien un échapatoire pour s'en sortir comme d'hab, mais elle ne mentait pas cette fois cela dit.

C'est heu ...étrange et magnifique, ca fait réfléchir, c'est reposant, mais ca reste mystérieux ce paysage...C'est a la fois énigmatique, extraordinaire, mais surtout déconcertant.

On est venu avec les filles l'autre jour, Ixia a beaucoup aimé, c'est là qu'elle a cueillit le bouquet de fleurs pour toi.

Inba lui sourit, il était évident qu'elle lui avait quand même donné, même si c'était ridicule des fleurs pour un homme, dans cette famille de toute façon ils faisaient jamais rien comme tout le monde.

Mais je suis pas aller encore voir la mer en bas, je t'attendais. Mais le village est formidable, j'aime beaucoup Fécamp. Je me sens bien ici. Et les gens sont plein de vie, plein d'humour, et bien d'autres choses aussi, et j'apprécie grandement.

Pis Matou va me montrer pleins d'autres endroits superbes, et toi aussi j'espère hein. J'aime tellement les promenades, et ca fait si longtemps qu'on a pas eu le temps d'en faire, la dernière était à Espalion.. Ca remonte hein.
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Stromboli

Stromb l'écoutait en souriant, ravi de retrouver son moulin à parole favoris.

Etrange et énigmatique... Oui. Mais on est trop loin pour l'apprécier d'avantage, ce paysage.

Un sourire en coin, il avait bien une petite idée derriere la tête.

Citation:

Mais je suis pas aller encore voir la mer en bas, je t'attendais. Mais le village est formidable, j'aime beaucoup Fécamp. Je me sens bien ici. Et les gens sont plein de vie, plein d'humour, et bien d'autres choses aussi, et j'apprécie grandement.

Pis Matou va me montrer pleins d'autres endroits superbes, et toi aussi j'espère hein. J'aime tellement les promenades, et ca fait si longtemps qu'on a pas eu le temps d'en faire, la dernière était à Espalion.. Ca remonte hein.

Je suis ravi que tu te sente bien ici. Il est vrai que cette ville ne ressemble à aucune autre. C'est trés gentil à Matou de te faire visiter son phare, tu verras c'est trés chouette. Je suis jamais entré dans le sien, mais un phare c'est vraiment trés bien à vivre.

Il lui sourit et profita pleinement du moment, de l'air frais et du bruit des vagues. Puis son regarde se reporta sur sa belle.

Je connais un endroit où on peut s'approcher sans risque. Tu me fais confiance ?

Stromboli

Aprés 1 semaine de pause, Stromb était revenu. Pour éviter les cris permanents, il avait décidé de prendre du recule et de s'isoler un moment. Il avait trouvé une cabane de pêcheur au pied des falaises et s'y était retiré quelques jours. Désormais calme et déterminé à profiter de la Normandie, il avait fait son retour en ville.

Aujourd'hui il avait décidé de se ballader sur les falaises. Celles-ci avaient été source de bonheur lorsqu'il avait besoin de repos durant l'automne dernier. D'y revenir faisait un bien fou. Il respira l'air iodé à pleins poumons, les mains dans les poches. Le tableaux était le même que 7 mois auparavant. A peu de choses prés bien sûr...

Tandis qu'il s'approchait du bord, il apperçut une silhouette familière assise à bonne distance du vide. Il sourit et s'approcha. A deux pas d'elle, les mains toujours dans les poches, il s'adressa à elle d'une voix amusée.

Alors ? Tu ne t'approche pas plus ? Tu as peur d'appercevoir les restes de quelques bretons aux bas des falaises ?

Un rire enjoué tandis qu'il venait s'installer à ses côtés. Il l'embrassa tendrement et plongea son regard dans le sien, trés serein.

Alors ma belle, tu trouve ça comment...?

Ixia

Quelques jours après, la noirette était revenu à Fécamp, elle avait besoin de prendre l'air, et avait pensé aux falaises, le soleil était au rendez-vous, et le vent peu fort. Avec un peu de chance elle aurait moins peur, et pourrait voir des bateaux.
Ici les gens avaient surement l'habitude de voir pleins de bateaux, mais pas elle. Et pourtant c'était son rêve d'en avoir un, un jour. Elle étudiait pour pouvoir être capitaine.. Enfin elle en était loin cependant de les finir...

Elle marchait très loin du bord humant les embrun qui restait assez fort toutefois, elle était impréssionée. Elle avait pourtant vu l'ocean dans le sud, et pensait que c'était pareil. Mais pas du tout, du tout...

Elle regardait cette vaste étendue d'eau tout en se rapprochant, mais restant à une limite de sécurité incontestable. Elle fait une longue marche, en écoutant les mouettes, essayant de se vider la tête, pas toujours simple malheureusement. Tout au bout, elle décide de s'assoir et scrute toujours l'eau, et aperçoit le phare, elle sourit. Elle réfléchissait à la proposition de celle ci pour venir quelques jours chez elle là bas...

Elle avait besoin de repos, ca c'était certain, bien qu'elle était pas resté à l'université finalement... Son homme avait finit son repos et etait de retour, alors c'était pas le moment en effet. Il arrivait toujours à la calmer, et la faire sourire. Elle retrouver comment rire et être heureuse avec lui.

Elle lui en avait parlé le matin et il avait dit oh pourquoi pas.

Seulement autant Inba était ravie d'aller visiter quelque chose qu'elle connaissait pas, et Matou lui avait parlé du vent, elle avait hâte, mais elle regardait surtout la hauteur de celui ci...
Elle se dit que peut-être bien elle aurait peur... Encore...Et Ixia se moquerait à coup sur...

Finalement elle finit par rire toute seule, bah elle était dans un drôle d'état la noirette...Mais elle allait surement dire oui. Matou était vraiment gentille, et ses deux petites filles seraient contente d'y aller. Ca changerait de la roulotte...

Elle fouille dans sa besace et prend sa magnifique plume de cul de paon que Stromb lui avait offerte, et un parchemin et se mit à gribouiller quelques mots, mais sans succès... L'inspiration n'y était pas tellement, l'esprit bien trop occupé. Mais elle se sentait bien dans cet endroit si étourdissant et saisissant. Elle était au calme.
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--Ixia

Ixia avait courser le joli papillon un moment mais pffff, elle ne l'avait pas attrapper... elle était déçue, alors avait cueillit pleins de fleurs avant que sa maman ne l'appelle.

Elle tenait à nouveau la main de maman en disant le bouquet pour papa, mais Ixia était une coquine, elle en avait caché deux autres des bouquets, mais ne disait rien du tout pendant un long moment.

Elles prennent le chemin indiqué par la dame, pis sort les fleurs de sa tenue.

Tadammmmmmmmmmmmmmmmm, ca c'est pour toi ma jolie maman!

Elle lui donne le bouquet de fleur violettes, parce que c'était sa couleur préférée, même si elle connaissait pas celles là, pis se tourne vers la jolie dame.

Tadammmmmmmmmmmmmm, celui là c'est pour toi jolie madame!

Elle lui donne le bouquet de fleurs rouges, c'était des coquelicots, et ça Ixia les connaissait bien, y'en avait aussi chez elle.

Maman elle dit toujours que les coquelicots, faut pas les cueillir pour des bouquets parce que ca tient pas dans un vase. Mais elle dit aussi que c'est des fleurs porte bonheur.. Pour ca que je vous donne celui là.

La petite lui sourit, pis lui prend la main pour aller jusqu'au village, elle l'aimait bien cette dame, elle était gentille, même si elle l'avait empêcher d'aller mettre les pieds dans le vide. Pas grave la mioche se disait qu'elle le ferait bien un jour avec son papa, elle avait plus le droit de faire des bêtises avec lui. La petite en doutait pas, mais même Stromb ne la laisserait pas faire et ça elle le savait pas.

Matouminou

Tandis qu'elles se dirigeaient vers le chemin qui les ramènerait à Fécamp, Ixia offrit un beau bouquet de violettes à sa maman. Matou sourit, se disant que c'était une sacrée petite coquine, pleine de vie et si attachante.
Quel ne fut son étonnement lorsque l'enfant se planta devant elle en s'exclamant:

Citation:

Tadammmmmmmmmmmmmm, celui là c'est pour toi jolie madame!

Et elle poursuivit, en lui tendant un bouquet de coquelicots, tout en expliquant très sérieusement:

Citation:

Maman elle dit toujours que les coquelicots, faut pas les cueillir pour des bouquets parce que ca tient pas dans un vase. Mais elle dit aussi que c'est des fleurs porte bonheur.. Pour ca que je vous donne celui là.

Elle prit les fleurs délicates et les admira. Elle était très émue que la petite fille lui ait confectionné ce bouquet:

- Merci Ixia, je pense que je vais avoir tout plein de bonheur maintenant, mais mon plus grand bonheur sera de vous avoir rencontrées, toi, ta maman et ta petite soeur...

La fillette mit sa petite main bien au chaud dans la sienne, elles se dirigèrent vers le village. Luna gazouillait dans son panier que portait Inba.
Oui, c'était une bien belle journée...

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Ixia

Inba la regardait faire, et savait bien ce que ca faisait... L'air triste de la dame, et en même temps de bonheur voulait souvent dire beaucoup de choses... Inba le savait encore mieux, puisqu'elle était herboriste, infirmière et médicastre non diplômé... Mais elle n'exerçait plus du tout, cependant les traits des visages, et surtout le regard qui exprime les sentiments de l'âme, ne trompait pas.

Ce moment de bonheur et d'espoir avait été partagé chacune à leur manière, Inba aussi avait bien besoin de calme et de discussion banale... ou pas.. C'était si rare de discuter ainsi avec quelqu'un qu'on ne connait pas, mais si charmant et plaisant.

Je vous en prie, ce n'est pas grand chose, je vous remercie aussi.

Inba lui sourit, et appelle Ixia pour qu'elle revienne.

Il fait un peu froid, si nous allions nous réchauffer un peu en buvant un verre de calva en taverne, et lait chaud pour Ixia, cela vous dit?

Elle lui sourit encore, et reprend la main d'Ixia qui avait un joli bouquet de fleur à la main, et elle avait dit bien haut et fort qu'il était pour son papa. ça choquerait surement, on n'offre pas des fleurs à un homme... Mais Inba était tout sauf conventionnelle, et par conséquent ses enfants ne l'étaient pas non plus.
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Matouminou

Son cœur fit un bond quand Inba lui donna son accord. Pas toujours facile de laisser une étrangère tenir son enfant, elle le savait.

Elle se pencha et prit délicatement le bébé, veillant à bien passer sa main sous sa tête, puis, elle la serra contre elle. Elle sentait la chaleur de ce petit être se répandre en elle, elle sentait aussi l'odeur délicate qui émanait de ce petit corps chaud, mélange de lait et de plantes utilisées sans doute pour sa toilette. Elle ferma les yeux et la berça en chantonnant. L'image de ses propres enfants passèrent devant ses yeux, la naissance de Mahaut, celle de Guillaume, leurs premiers sourires, leurs premiers mots, leurs premiers pas...toutes ces premières fois qu'il ne faut pas louper et qui sont autant de souvenirs ancrés dans son esprit.
Elle songea non sans douleur à l'enfant qu'elle aurait du porter mais que la guerre lui avait fauché...signe du destin...il aurait été sans doute montré du doigt, enfant du péché, d'une noble et d'un escuyer...pourtant, elle savait au plus profond d'elle qu'elle l'aurait aimé de la même façon, faisant taire les mauvaises langues afin qu'il ne soit pas différent...

Une larme coula lentement sur sa joue, tout était si compliqué parfois.

Elle murmura à l'oreille de l'enfant:

- Ne grandis pas trop vite, prend le temps d'observer le monde et fais la joie de tes parents, Luna, petite fille du bonheur...

Puis, elle la remit dans son panier, faisant attention à bien la couvrir.
Un instant, elle eut l'impression qu'on les observait, mais son imagination devait lui jouer des tours. Peu de personnes venaient jusque là, préférant la côte et la plage, pour se promener, la plupart du temps.
Elle serra un peu plus contre elle sa cape, le temps s'était rafraichi, ou bien c'était elle qui, depuis quelques temps, n'arrivait plus à se réchauffer.

Elle sourit à Inba:

- Merci, elle est si petite, si belle...vous m'avez autorisé un grand moment de bonheur...

Puisse-t-il être aussi d'espoir. Elle en avait grandement besoin.

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Matouminou

Elle hocha la tête doucement en entendant la jeune femme lui proposer d'aller en taverne. Ce moment de partage était sur le point de s'achever, non pas que la taverne ne fut pas un lieu convivial mais il y avait beaucoup de passage, beaucoup de bruit. Ici, l'on était en pleine communion avec la nature...ici on pouvait se libérer l'esprit, ici, on pouvait offrir son visage à la caresse du vent, ici enfin était le lieu où à l'abri des regards, elle pouvait laisser libre cours à son chagrin...

Cette fois-ci le hasard lui avait offert une belle rencontre, elle avait lu dans les yeux de l'enfant toutes les promesses d'un bel avenir. Elle avait perçu dans l'intonation de la voix d'Inba, lorsqu'elle lui avait parlé de son compagnon Stromboli, toute la force d'un amour et d'une vie qui reprennent.

Elle sourit en voyant Ixia saisir la main de sa maman, tenant dans son autre main un beau bouquet de fleurs sauvages qu'elle destinait à son papa. Après tout, pourquoi réservait ce genre de cadeau à une femme...

Elle regarda une dernière fois la mer, puis désignant un petit chemin dans la lande déserte, elle dit:

- Venez, nous allons prendre par là, nous serons plus vite au village...

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Ixia

Inba lui sourit toujours, elle était pas vraiment étonée qu'elle le connaissait, il avait passé énormément de temps ici.

Il aimerait surement vous revoir, mais en ce moment.. il se repose...

Inba perd un peu de son sourire, il lui manquait tellement, mais devant le visage et l'expression de la donà devant Luna, elle le retrouve, et à nouveau ses yeux redeviennent joyeux.

Inba lui sourit à nouveau quand elle demande à prendre Luna, bien qu'elle ne la confiait plus, la peur de la perdre avait été bien trop grande, lorsqu'on leur avait kidnappé... Inba avait confiance en cette dame, un sentiment qu'on n'explique pas, malgré qu'elle ne la connait pas. Elle avait l'air douce, et le coeur pur. Elle hésita une seconde, mais...

Oui vous pouvez.

Elle lui sourit sincèrement, elle savait que trop bien ce que c'était de vouloir à nouveau tomber enceinte... un cadeau issu de l'amour porté à l'autre, et toute la joie et le bonheur que cela apporte.
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Laveternate

Lave s'en revenait du phare tranquillement , réflechissant à d'éventuels ragots qu'elle pourrait colporter . Un vieux chêne tout tordu lui fit penser à Job , son vieil ennemi préféré et un peu plus loin, un hêtre la fit sourire, il ressemblait au nouvel amant de Matou car être ou pas être, c'était comme prêtre ou pas prêtre . Encore plus loin, Un jeune chêne majustueux aurait pu s'appeler Tuck surtout avec ses beaux glands . La femme médecin s'amusait donc à associer les arbres avec ses amis ...

C'est à ce moment là qu'elle aperçut au loin Matou et une autre femme discuter au bord de la falaise , il y avait également un enfant et peut-être deux si elle en jugeait du berceau posé près d'elles .
Difficile pour Lave de les entendre mais elle pouvait deviner le discours, faut savoir qu'elle avait de l'imagination :

Je parie qu'elles discutent de bébés , d'enfants, de la beauté du paysage , de la vie et toutes les âneries habituelles et si ça se trouve , Matou doit faire sa petit "pote" toute triste , histoire d'apitoyer l'autre greluche et je suis sûre que ça marche ! Même moi, je me fais avoir quand elle fait sa tête de veuve éplorée . ...
Et c'est quoi cette façon qu'elle a de regarder le bébé ? Ah non, elle va pas remettre ça ! C'est pas possible , mais quelle pondeuse ? Pire que Gribouille, si ça continue ... Ah la la, mais j'en ai marre d'avoir des copines pareilles, moi !

En grognant, Lave repartit vers le village sans même se montrer aux deux femmes . Plutôt de mauvaise humeur, elle donna un coup de pied à un petit roseau qui essayait timidement de pousser au bord d'un ruisseau .
Tiens, espèce de roseau nouveau ............. Je deteste les nouveaux !
Pis tiens, Pour me calmer, je vais aller m'en faire un en taverne !
Et si j'en trouve pas ....... alors ce sera un vieux !

Il est où le Job ?

Jamais là quand y'a besoin de lui !
Pfffff ....

Matouminou

Tandis que la petite bavardait sur sa petite taille et sur celle de sa mère, cette dernière la complimenta sur son prénom puis lui dit tout le bien qu'elle pensait de Fécamp. Elle dressa l'oreille au nom de Stromboli et hocha la tête:

- Oui, oui...je le connais, c'est un homme bien, je l'ai rencontré quelques fois en taverne... ainsi c'est votre compagnon, vous formez une bien belle famille...

Puis, Inba l'informa sur l'âge de la petite Luna. Matou s'approcha alors du panier et retint une exclamation, le bébé était si petit et pourtant si parfait. Elle sentit son coeur battre un peu plus vite, et son désir d'enfant remonter à la surface. Elle se pencha et caressa la joue veloutée de Luna. Des larmes lui étaient montées aux yeux, aurait-elle cette chance encore une fois de porter la vie, de sentir un petit être grandir au creux de son ventre? Elle sourit à la petite et se tourna vers Inba:

- Je peux la prendre?

Ixia, quant à elle, cueillait des fleurs, suffisamment loin du bord pour ne pas craindre une chute.
Un vent léger soufflait, le ressac des vagues frappant la roche, quelques mètres plus bas, était irrégulier, les mouettes poussaient de temps à autre leur cri moqueur.
A ce moment là, Matou eut le sentiment que cet instant était béni. Elle sourit à Inba, en attendant sa réponse.

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--Ixia

Ixia écoutait bien la jolie dame, elle était vraiment gentille, et lui fait un bisou spécial qui faisait rigoler toute sa famille, en frottant son tit nez contre le sien.

Ah oui sont grands, voudront pas jouer avec moi à la ferme en bois que papa m'a fait, et j'ai plein d'autres jouets aussi, mon papa il m'en fait plein, et tonton relique aussi, ils m'aiment beaucoup, et moi aussi je les aime beaucoup.

Mais maman, elle est aussi petite que vos enfants j'en suis sureeeeee!!!!
Mais je ressemble pas trop à mon papa... enfin si, il m'apprend pleins de choses, pis on est complice tous les deux, alors si en fait je lui ressemble beaucoup!

Ixia avait pas envie de dire pourquoi physiquement elle lui ressemblait pas, parce que son papa c'était Stromboli picétou, Parce qu'il prenait soin de la famille, et qu'il est toujours là pour elles, toujours, même quand il était loin, ou qu'il sort pas. Et c'était ça un vrai papa.

Elle profite du câlin, elle était très calinou la petite, et lui tient toujours bien la main, et regarde la mer agitée, et écoute quand les grands discutent, si si elle savait être sage parfois.. mais ça durait jamais longtemps, elle lâche la main, et court cueillir des fleurs pour la dame, mais elle avait bien compris, loin du bord, très loin, elle avait pas tout compris pourquoi d'ailleurs, mais les grands ils comprennait jamais rien de ses envies à elle. Mais elle aimait bien cette journée, ca serait dommage de faire râler maman.

En cueillant des fleurs, elle voit un papillon, rhho qu'il était joli, et elle le suit en essayant de le rattrapper, mais elle s'éloigne pas, et c'était sans dangers.

Ixia

Inba rigole de bon coeur en entendant sa fille causer ainsi.. elle était vive et sans repos, tout comme Inba en fait...quand elle était petite, et oui elle avait raison sa fillette, Inba était aussi petite que beaucoup d'enfants avec ses 1M40, et elle avait l'habitude des moqueries, mais elle s'en fichait, elle boudait surtout pour sa fierté.

Héhé vi je suis petite, mais bien plus rapide que tout le monde, et je passe partout moi!!!

Elle regarde à nouveau la dame et lui sourit joyeusement.

C'est un très joli prénom aussi, mais matou c'est plus amical finalement, ils ont raison de vous appeller ainsi.

Elle gardait le sourire, vraiment contente de parler avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, ca faisait bien longtemps aussi, et ca faisait grand bien.

Oh oui les voyages nous font apprendre beaucoup, et moi aussi j'aime découvrir les paysages, c'est à chaque fois des surprises, c'est magnifique, et la nature offre tout ce dont à besoin. Le reste est finalement futil, ce sont les choses simples qui nous font sourire.

Inba voit bien la tristesse à un moment donné, c'était quelque chose qu'elle connaissait bien.. Trop même... Mais n'en fait pas cas, car elle savait aussi que de se changer les idées c'était bien aussi.

C'est vraiment une jolie ville Fécamp, la nature comme vos tavernes, vous savez que cela devient si rare de parler à quelqu'un sans avoir un questionnaire digne d'un douanier à chaque rencontre, et une fois fait pouf plus personne... Ici même les douaniers et les soldats sont sympas et ont de l'humour, j'en reviens toujours pas.
Je n'ai encore visiter que les falaises, mais je me doute que y'a des tas de merveilles à voir par ici. Et puis Stromboli mon fiancé m'en a tellement parlé que finalement je connais sans avoir vu ici. Vous le connaissez peut-être, il est resté ici longtemps l'année passée.

Inba rigole, mais c'était vrai, il lui avait vraiment donné envie de venir ici.

Et je suis comme vous, Espalion reste à jamais dans mon coeur, j'ai beau voyager, avoir même déménager aussi je suis toujours revenue là bas. C'est important nos racines finalement.

Luna à un mois et demi maintenant, et elle ressemble comme deux gouttes d'eau à son père... mais pas de chance, elle est minuscule comme moi!!!

Elle éclate de rire, vrai que ses enfants prenaient tous sa petite taille, la vie était ainsi faite, mais être petit était un atout considérable. Inba gardait toujours un oeil sur sa fille, elle craignait bien fort que celle ci tombe dans le vide, ou autre, avec elle on pouvait s'attendre toujours à tout et n'importe quoi.
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Matouminou

Elle hocha la tête en souriant:

- Oui, c'est une mer plus capricieuse, soumise aux marées...plus froide aussi...D'ici on la confond avec le ciel...je ne me lasse pas de ce paysage...

Elle tressaillit légèrement lorsqu'elle vit l'enfant se diriger vers elle et mettre sa petite main chaude dans la sienne. Elle écouta Inba lui expliquer la signification du prénom de ses enfants. Avant qu'elle ne puisse donner une explication quant à son propre prénom, la voix fluette de la petite s'éleva:

Citation:

Merci madame, vous aussi vous êtes très jolie, pis vous avez une belle robe, maman aussi elle aime bien les robes.. Elle va être jalouse...

Dites vous avez des enfants vous aussi? Ils veulent pas jouer avec moi? Enfin que si ils sont petits, les grands ils sont méchants avec moi parce que je suis toute petite moi. Mais heu j'ai quand même quatre ans moi. Je suis grande quand même.. C'est la faute à maman qui est de petite taille, fallait bien qu'elle me donne ça, pfff, moi je voudrais être aussi grande que papa!

Elle s'accroupit pour se mettre à la hauteur de l'enfant et lui sourit:

- Beaucoup de dames aiment les robes, mais quand on voyage, on préfère une tenue plus simple...et oui..j'ai des enfants, mais ils sont grands, mon fils a 9 ans et ma fille en a presque 12...

Elle fronça légèrement les sourcils:

- Pourquoi les grands se moquent-ils de toi? uniquement parce que tu es petite? Et puis, tu sais, ma chérie, on peut être petite comme ta maman, mais avoir un coeur gros comme une montagne, et tant d'amour à donner...et tu es grande, oui, et tu ressemble à ta maman, il ne faut pas dire que c'est de sa faute, et être fière de ce que tu es...Ton papa a du te donner autre chose, la couleur de tes yeux, ou tes beaux cheveux...un enfant est fait d'un peu des deux...

Elle lui fit une grosse bise et la serra contre elle.

Puis, elle se releva et regarda Inba:

-Votre fille est adorable...pour en revenir à mon prénom, j'ignore si mes parents aimaient les chats, sans doute, en réalité mon vraie prénom est Mathilde, mais on a gardé Matouminou, ce qui n'est pas un diminutif, mais plutôt une rallonge...

Elle se mit à rire et poursuivit:

- J'ai voyagé à plusieurs reprises, oui...j'ai vu des duchés, des comtés, des villes plus ou moins animées...de beaux paysages... je suis sensible à la nature et à ce qu'elle nous offre à regarder, j'ai fait des rencontres me permettant de comprendre les us et les coutumes de chaque contrée...mais mon coeur est toujours restée à Fécamp...

Un voile de tristesse passa dans ses yeux, elle se reprit très vite:

- Quel âge à votre petite Luna?

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Ixia

Inba sourit vraiment génée parce que la donà avait bien vu qu'elle avait peur, mais peu importe finalement, pis elle avait l'air vraiment gentille, et pas moqueuse, ou pas encore du moins...

Oui c'est magnifique, je connaissait que la mer méditérranée en allant en Languedoc, c'est vraiment différent ici, y'a rien de pareil... Pis c'est haut...

Elle lui sourit chaleureusement tout en regardant Ixia qui lâchait sa main, mais ouf juste pour aller voir la dame de plus près, elle garde bien un oeil sur elle, parce qu'elle la connait bien...

Oui en effet ils en ont un.. enfin pas tous... Ixia est le nom d'une fleur, les fleurs ont un langage précis, et parle bien mieux que nous pour exprimer des sentiments. Ixia signifie un amour pur et intense, dans la passion ardente. Quand à Luna, c'était le prénom de la dame qui m'a élevé et qui m'a tout donné et tout appris. Mais malheureusement concernant le mien, elle ne m'a jamais dit ce que cela voulait dire...Et je n'en ai vraiment aucune idée.

Vos parents devaient aimer les chats si je me trompe pas...

Inba lui sourit, espérant que ca se verrait pas trop que les chats elle les aimer que dans son assiette...

Nous venons du Rouergue, joli comté également. Vous connaissez peut-être.. Vous voyagez aussi?
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--Ixia

Ixia entend une jolie voix, oh des gens.. Elle était surprise, elle en voyait quasiment jamais... Elle était contente, pis en plus la dame lui parle rhoooo, elle lâche vite la main de sa maman, et va près de la dame, et lui prend la main, parce que sinon maman elle va encore crier...

Merci madame, vous aussi vous êtes très jolie, pis vous avez une belle robe, maman aussi elle aime bien les robes.. Elle va être jalouse...

Dites vous avez des enfants vous aussi? Ils veulent pas jouer avec moi? Enfin que si ils sont petits, les grands ils sont méchants avec moi parce que je suis toute petite moi. Mais heu j'ai quand même quatre ans moi. Je suis grande quand même.. C'est la faute à maman qui est de petite taille, fallait bien qu'elle me donne ça, pfff, moi je voudrais être aussi grande que papa!

Ixia lui sourit tout en lui montrant sa mimine libre avec trois doigts levé, ben oui elle apprenait pas vraiment bien, elle avait pas envie de s'embêter, pourtant maman ne faisait que ça de lui apprendre pleins de choses, mais elle n'aimait que être dehors et jouer, et pas apprendre.

Ixia

Inba se faisait tirer, ne sachant pas trop si elles se rapprocheraient autant ou pas... Ixia était si enchantée, et la noirette si apeurée faut dire, c'est qu'elle était vraiment prise par le vertige. Le bruit de ma mer s'écrasant sur les rochers étaient vraiment attrayant faut dire, et elle était vraiment piquée par la curiosité aussi... Sa fille chantaient n'importe quoi, mais elle était à nouveau joyeuse pour chanter des âneries, et Inba rigolait, elle aimait bien finalement les entendre tous chanter, c'était un signe de bien être, malgré que ses oreilles en prenait un coup à chaque fois.

Elle sursaute en entendant une voix, et sort plus ou moins de ses rêveries. Elle se retourne et sourit à la donà.

Bonjorn donà, je suis Inba, et voici Ixia ma fille, et la petite dernière dans le panier Luna.

Elle lui montre le panier, toujours en souriant, contente de voir du monde.

Mercé beaucoup du conseil, j'y avait pas pensé en effet, pis...

Inba rougit, parce que ouais elle avait peur, et arrivait plus à réfléchir en fait, et elle se rapproche de la dame, tout en s'éloignant du bord. Mais elle voulait pas tellement le dire... Et comme d'habitude quand elle est génée, elle change de discussion en tour de main.

Vous êtes d'ici donà?
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Matouminou

Elle sourit et regarda dans la direction du panier qu'elle n'avait pas remarqué en s'approchant. Elles étaient donc trois, l'enfant était une fillette fort jolie, quant au bébé, de là où elle était, elle ne pouvait le voir. Elle écouta sans l'interrompre la jeune femme. Il y avait dans l'intonation de sa voix une peur palpable.

- Je suis de Fécamp oui, je m'appelle Matouminou, mais appelez moi Matou, c'est plus court et c'est ainsi que tout le monde m'appelle.

Puis, désignant du menton l'immense étendue de la mer, elle ajouta:

- C'est beau...effrayant mais si beau...

Elle posa les yeux sur la fillette:

- Tu portes un bien joli prénom... Ixia...aussi joli que toi...

Elle répéta les prénoms:

_ Inba, Ixia et Luna...ces prénoms ont-ils une signification...Luna signifie-il la lune? d'où êtes vous?

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Matouminou

Elle se promenait, sans but véritable. Il y avait du vent, elle aimait le sentir dans ses cheveux. Ses pas la menèrent vers les falaises. On y avait une vue splendide sur l'étendue majestueuse de la mer. Souvent, elle se posait la question de ce qu'il pouvait se passer...là-bas...tout au bout de l'horizon...on racontait des choses terribles, des bateaux qui tombaient dans le rugissement d'une eau bouillonnante...Elle ne savait qu'en penser. Du reste, aujourd'hui, elle ne savait plus quoi penser de tout ce qu'était sa vie. En regardant au loin les falaises, la pensée qu'elles pourraient être une solution lui effleura l'esprit, mais soudain son regard fut attiré par deux silhouettes au loin. De là où elle se trouvait, elle réussit à distinguer une femme et un enfant. Elle les observa tout en s'approchant doucement. C'est quand elle les vit s'approcher du bord, l'enfant tenant la main de la femme, qu'elle accéléra un peu le pas.

A quelques pas des deux personnes, elle entendit l'enfant chanter en continuant de se rapprocher du bord, tirant sur la main de la femme.
Alors, surmontant les cris des mouettes qui tournoyaient au dessus de leurs têtes ainsi que le bruit causé par le mugissement du vent, elle les héla:

- Bonjour! Faites attention, n'allez pas trop près du bord, il y a bien souvent des pierres qui se détachent....

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--Ixia

La gamine de quatre ans était contente d'aller se promener avec maman, elle sautillait partout de joie, son papa qu'elle aimait tant lui manquait beaucoup, mais la petite était sure qu'il reviendrait. Mais c'était triste sans lui quand même...

Elle profite de la balade avec plaisir, mais reste apeurée de la hauteur et du vent, mais dans les bras de maman, elle se sentait bien, et fatiguée. Les embruns collaient sur la peau de son visage, elle avait le gout de sel dans la bouche, mais aimait beaucoup ça.

Elle ne causait pas, pourtant c'était rare, la mioche parlait tout le temps, tout le temps, une vraie pipelette. Tout le monde disait qu'elle ressemblait a maman pour ça, et elle en était fière.
Mais ce matin là, elle ressentait bien la grande peine de sa mère, alors ne parle pas, et finit par s'endormir.

Quand elle se réveille enfin, la première chose qu'elle voit c'est les yeux verts posés sur elle, avec un sourire, la petite adorait le sourire de sa maman. Elle se frotte les yeux, et regarde autour d'elle. Elle avait la capacité d'être en pleine forme dès le réveil, ce qui exaspérait Inba souvent.

Dis maman? On va plus près du bord? J'entends les vagues moi, je veux les voir!!! Même si j'ai peur!! Si papa il aime cet endroit, c'est qu'il faut le voir de près! Moi j'aime tout ce que mon papa il aime d'abord, alors j'aime bien ici picétou!

Ixia fait un joli sourire jusqu'aux oreilles, tandis qu'Inba se met à rire de ce qu'elle vient dire.

S'il te plait... Je te tient bien la main, je te lâcherai pas c'est promisssssss, je courrerai pas partout.

Ixia essayait de convaincre Inba, chose pas simple, avec son père un sourire suffissait bien pour faire des tas de bêtises, mais elle groumph, c'était toujours quasi impossible, alors elle tente la tactique, je resterai sage. Seulement Ixia n'était jamais sage quand elle se promenait, jamais!
Mais heureusement qu'elle ne savait pas les sorties et les découvertes des marchés avec papa, elle crierait fort sa maman, pis ils seraient punis tous les deux, si si papa avec!!! Elle n'avait su que pour Ernest, son rat, et déjà là Inba était pas contente, alors que son rat était tout mignon, tout câlin, et tout gentil.
Elle regarde sa maman en essayant les petits yeux de pitié, et voit Inba se lever, et sourit toute contente, quand elle l'entend dire.

Bon d'accord, on s'approche, mais pas de bêtises hein, c'est dangereux Ixia, faut rester prudente, et sage.

Ixia en revenait pas, alors elle glisse sa petite main dans celle de sa maman, et part en direction du bord avec le vent qui soufflait toujours aussi fort, pis elle se met à chanter, puisqu'elle pouvait pas en faire, elle n'avait pas promis de ne pas les dire....

Je suis un oiseauuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu,
Qui vole au dessus de la merrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr,
Mes ailes vont pas dans l'eauuuuuuuuuuuuuuuuuuuu,
Mais mon bec si, pour piquer les poissons vertsssssssssss,

Je suis un oiseauuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu,
Qui tourbillonne au dessus des vaguessssssssssssssssssss,
Avec de belles plumes qui me tiennent chauddddddddd,
Qui servent a faire des blaguessssssssssssssssssssssssssss,

Ixia éclate de rire, parce qu'elle chantait faux et fort, tout en s'approchant du bord, et en tirant sa maman qui rigolait aussi, mais elle voyait bien que maman trainait, pffff, elle avait peur sa maman, ca sentait bien! Mais la petite voyait pu le danger du tout, elle voulait aller tout près et s'assoir les gambettes dans le vide d'abord!!!

Allerrrrrrrrrrrr maman, on va s'assoir là bas, allerrrrrrrrrrrrrrrrrr!!!

Ixia

Inba venait d'arriver à Fécamp, ville qu'elle ne connaissait point de vue, c'était la première fois qu'elle y mettait un pied. Seulement elle en avait tellement entendu parler... Tellement...

Il lui avait parlé des falaises, qu'elles étaient merveilleuses, et très jolies à voir, il devait l'emmener les voir, une promenade tous les deux, cela faisait tellement longtemps qu'ils en avaient pas fait, faute de temps, au milieu de la famille où il y avait toujours quelque chose à faire.... Ils n'avaient plus de temps pour eux deux, depuis des mois... Inba attendait tellement cette promenade avec le pique nique qu'il lui avait promis.

Mais les choses empirant au fil des jours... Il ne lui montrerai jamais, et y'aurait jamais la promenade promise...

Ce matin là, elle regardait Ixia jouer avec sa ferme en bois que son père lui avait fait, mais elle était à nouveau triste comme à chaque fois qu'il était plus là, tout autant que la noirette qui était en train d'allaiter Luna la petite dernière...
Elle décide donc d'aller les voir avec ses deux petites filles les falaises, laissant la grande vaquer à ses occupations, ainsi que le reste de sa famille, bien qu'il en restait que bien peu avec elle aujourd'hui...

Le temps était maussade, les nuages étaient nombreux, et il faisait froid, le temps était bien à l'image des sentiments éprouvés par Inba... à la différence qu'il ne pleuvait pas, alors qu'Inba sous sa carapace, les larmes ressemblait à une cascade déchainée.

Elle habille les petites chaudement, et prend la direction de la mer, et les rochers dont elle n'avait aucune idée à quoi ca pouvait bien ressembler finalement, juste des dires. Elle prend Ixia par la main qui était ravie d'aller se promener, faut dire qu'avec elle aussi ca faisait longtemps mis à part les marchés, pis de plus elle n'aimait les faire qu'avec Stromb, pas avec elle. Luna qui dormait déjà dans son panier dès la porte refermée, elle suit l'odeur des embruns pour se repérer.

En chemin elles cueillent des fleurs, Ixia aimait beaucoup celle ci, tout comme Inba, jolies et utiles pour soigner, bien qu'Inba en avait plus que ras le bol de ne faire que ça à longueur de journée, de soirées, et de nuit pour sa famille et amis, qui étaient loin d'être sage, alors les soins étaient multiples et nombreux. Elles cueillent d'ailleurs des fleurs qu'Inba ne connaissait pas du tout, la nature était pas la même que dans le sud, cela lui donait un but pour la journée, fouiner dans ses bouquins pour savoir. Inba aimait apprendre tous les jours, elle aimait ses livres. Les livres la sauvait toujours de ses pensées noires et obscures... C'était une bonne chose, surtout aujourd'hui... et demain, et les jours suivants finalement... Trouver un but pour attendre sans sombrer totalement.

Elles arrivent sur un plateau, le vent soufflait fort, et Inba fut surprise, bien qu'il lui avait dit que c'était haut par rapport au niveau de la mer... Elle s'attendait pas a autant, elle serre fort la main de sa fille impressionné, prise d'un étrange sentiments de vertige...

Wow, Ixia reste bien loin du bord hein.... Tu pourrais tomber.... tu me tient bien la main hein, tu la lâche surtout pas!!!

Ixia lui serrait fort aussi, et elle voyait que dans son regard elle avait un peu peur aussi, ce qui a pour effet qu'elles finissent par en rire nerveusement toutes les deux.

Ton père est dingue... Il adore cet endroit, et nous on a peur... Il rigolerait bien de nous voir comme ça....

Elles étaient pourtant bien loin du bord, et elles se mettent assise dans l'herbe, elle prend Luna dans ses bras, et la caline, tout en regardant l'horizon tout comme la petite, sans dire un mot, toutes deux plongées dans les pensées, les souvenirs...

Le vent fouettait leurs visages, les rougissant peu à peu au fils des longues minutes de silence, il faisait danser la mer, qui avait des vagues assez grosses qui venait s'écraser sur les rochers tout en bas, c'était vraiment impressionnant ce vacarme d'eau, et en même temps si joli comme musique. Il y avait bien peu d'arbres sur ce plateau, les sons de la nature qu'Inba connaissait étaient tous différent ici, rien n'était pareil, rien du tout.
Leurs regards se portaient sur cette mer déchainée au loin, respirant les odeurs si fortes et présentes, curieuses sensations de l'inconnu. La peur s'estompe peu à peu pour laisser place à la sérénité, tant et si bien qu'Ixia finit par s'endormir dans ses bras. Inba la regardait avec le sourire, moment partagé avec elle, si rare mais si précieux.
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--Annette_langlois

Pour sûr qu'elle s'en souvenait, la Annette, de l'homme qui tenait la main de sa Maîtresse ! Le bal des Houx-Rouge était encore très frais dans sa mémoire. La danse, les regards de la jeune fille... Comment oublier ? Et le départ du Sieur, si rapide, si prompt ! C'est qu'il y avait eu de quoi s'enfuir, après tout. Une bande de chiens enragés semant la pagaille avait eu tôt fait de faire prendre les jambes à son cou du Danois ici présent.

Elle s'inclina respectueusement, et s'écarta de quelques pas en arrière, leur laissant la possibilité de s'entretenir discrètement, tout en les surveillant de loin. Non pas qu'elle doutât du sérieux de Sieur de Courcy, mais une jeune fille de bonne famille - et celle d'Albanne était excellente - ne pouvait pas se retrouver seule en compagnie d'un homme sans que cela ne devienne inconvenant.

Ils semblaient si heureux de se retrouver, l'un comme l'autre, que cela en arracha un honnête et sincère sourire à la domestique. Le Très-Haut soit loué ! Cela faisait bien longtemps que sa Mâitresse n'avait pas eu cet air-là, et cela faisait vraiment chaud au coeur. Puisse cette joie ne plus jamais la quitter !

Osfrid

Terres de glace, vent du Nord, souffle enneigé qui fouettait les visages… En quelques secondes, Osfrid ressentit cet air d’autrefois, cet air de là-bas et ses doigts se resserrèrent sur ceux d’Albanne. Il en ferma les yeux comme pour mieux respirer, se sentir lui, la sentir elle, deux étrangers sur ces terres d’exil et puis ses paupières se soulevèrent doucement et un sourire apparut sur son visage las de toutes ces nuits de garde et de tout ce qui gravitait dans sa vie. Le son de la voix d’Albanne aux douces intonations particulières le ramena à l’instant présent et sans la lâcher, il prit le temps de la regarder encore avant de lui répondre.

- Je viens d’arriver de Rouen… Un besoin impérieux de voir la mer, de regarder dans la direction de chez nous…

Le visage du danois se ferma légèrement, ses mâchoires se crispèrent doucement et ses yeux se perdirent au loin, comme happés par ces souvenirs qui ne voulaient plus le quitter.

- Je ne suis qu’un Etranger ici et on me le fait assez remarquer alors parfois… j’ai besoin de retrouver un peu de cette nostalgie d’autrefois en venant ici me souvenirs de nos terres…

Le danois passa sous silence le manque de sommeil, le sang versé et les disputes avec les gens. Albanne était une jeune fille qu’il appréciait et qu’il ne voulait pas venir embêter avec ses soucis. Alors doucement, il se sépara d’elle, lâchant sa main sans toutefois s’éloigner. Plongeant son regard dans le sien, il observa silencieusement avant de reprendre le fil de leur discussion.

- Et comment allez-vous chère damoiselle ? Votre santé s’améliore-t-elle ? J’ai été inquiet lorsque votre courrier m’a fait part de votre fragilité… Il faut prendre soin de vous Albanne… j’ai le souvenir de cette jeune fille si joyeuse et si prompte à croquer la vie lors de ce bal qui avait eu lieu chez vous… Quel drôle de souvenir, cette soirée… mais cela m’a permis de me sentir moins seul… enfin des gens de mon pays…

Osfrid garda une main sur la bride du cheval qu’il tirait doucement et d’un geste sûr, offrit son bras à sa jeune amie afin de l’inviter à poursuivre la promenade qu’elle avait entamé avec ce qui apparaissait aux yeux du danois comme sa dame de compagnie. Et tout en marchant, il continua à parler. A parler de cette voix grave et chaude ou venait se mêler cet accent prononcé qu’il tenait de sa famille et de son langage natal.

- Qu’est-ce qui vous amène en Normandie Albanne ? Les Houx-Rouge ne sont plus à votre convenance ou bien fuyez-vous quelques soucis passagés ?

Machinalement, Osfrid tourna son regard vers la demoiselle pour mieux observer ses gestes.

Albanne

Au souvenir du bal, je ne puis m'empêcher de rire doucement. Etrange souvenir était le terme adapté ! Rien ne s'était passé comme prévu, et cette soirée que j'aurais voulu féérique s'était finalement muée en cauchemar éveillé. Pas sur tous les points, cependant. Mais la venue de ma tante Inge avait tout de même bouleversée ce qui s'annonçait comme une superbe réception.
Ses propos, sur le mal du pays, me touchèrent au coeur. Je ressentais si souvent la même chose ! Et le fait d'être exclue d'emblée de la compagnie des autres, pour mon accent, mes origines, me blessaient peut-être plus que je ne voulais l'admettre. Même si j'avais pris le parti de passer au-dessus des remarques acerbes, me qualifiant bien souvent de barbare sans âme, il me fallait bien avouer que me voir ainsi qualifiée n'était pas pour me plaire. Et pourtant d'éduction, j'en avais plus que tous mes détracteurs réunis, moi qui suis fille d'une noble famille, hautaine et fière.
L'avoir inquiété me fit brièvement avoir honte. Comment avais-je bien pu oser l'importuner, pour une toux et une simple faiblesse ?

Je suis tombée malade au couvent, voyez-vous. Je ne m'attendais pas à ce que les cellules soient si humides. Ajoutez à cela la mauvaise qualité de nourriture et le manque de sommeil... Et voilà qui m'a rendu fiévreuse. Dès les premiers symptômes toutefois, je crois bien qu'on m'en a fait sortir. A dire vrai, je n'ai plus guère de souvenir de ce qui s'est passé entre le moment où je suis tombée malade et le moment où je me suis éveillée chez moi, aux Houx-Rouge.

Je retins un soupir. Ma mémoire semblait s'amuser à me faire défaut. Des pans de ma vie restait ainsi dans le flou, et bien que je me souvienne de mon enfance, certains détails de la raison de ma présence en France m'étaient toujours inconnus.

Oh, non, mes chers Houx-Rouge me plaisent toujours autant ! Mais voyant mon état, le médicastre m'a conseillé un séjour en bord de mer. C'est souverain, parait-il, contre les toux persistantes. Et puis, en toute honnêteté, j'avais grande envie également de revoir la mer. Cela me rappelle... notre pays. D'ailleurs, osai-je poursuivre, aux Houx-Rouge, vous y êtes à chaque instant le bienvenu. N'hésitez jamais à en pousser la porte.

Mon regard se porta vers les flots, et la plage de galets, que l'on voyait distinctement d'ici. Acceptant avec sourire, le bras offert d'Osfrid, je m'y appuyai, légère comme l'hirondelle. Désignant d'un mouvement de main, la mer, je levai les yeux vers mon compagnon de promenade :

Que diriez-vous de descendre pour y être plus près des vagues ?
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Opaline.

La blondinette avait dormi comme un bébé et s'etait levée tranquillement en milieu de matinée en pleine forme. Prendre le temps de dejeuner copieusement puis de partir un peu a l'aventure. Sortir de la ville et suivre le chemin qui mene aux falaises qu'elle voyait en face... Elle monte lentement, le vent tournoyant autour d'elle et la decoiffant tellement qu'elle retire les piques qui retenaient son chignon.

Elle arrive en haut lègerement essoufflée et prend le temps de recuperer un peu puis tenant ses cheveux en arriere, elle s'approche lentement du bord de la falaise, les yeux agrandit de surprise, elle s'accroupit et s'assoit au bord les pieds presque dans le vide puis reste là pensive et profite du paysage. La plage de galet blanc au dessous, la mer qui vient regulierement se jeter en une mousse blanche avant de se retirer lentement pour mieux revenir inlassablement.

De temps en temps elle repousse ses meches blondes en arriere puis respire profondement, aimant cet air iodée et frais. Aura t elle le courage d'aller se baigner aujourd'hui ? Elle fait une petite moue en regardant la plage en contrebas puis s'etire longuement et se redresse et fait face a la mer.

Elle reste un instant au bord du precipice sans bouger, le vent soulevant ses cheveux et faisant gonfler sa chemise puis apres un dernier regard au paysage, fait demi tour et repart lentement.
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Matouminou

La Normandie...Honfleur..Fécamp...les falaises! Un paysage qu'elle n'avait vu qu'ici. Pourtant en plus de trois mois d'absence, de voyage sur les routes et les fleuves, elle en avait vu des paysages, mais aucun ne ressemblait à ces immenses blocs de pierre qui se dressaient avec fierté, surplombant la mer, couverts de landes où les buissons poussaient on ne sait trop comment au milieu de la rocaille.

Elle n'avait pas pu attendre pour y aller se recueillir. Sitôt arrivée au phare, elle avait à peine posé ses bagages, dit bonjour à Clément et, profitant de l'effervescence, elle s'était éclipsée...guère longtemps, pas plus d'une dizaine de minutes..mais c'était plus fort qu'elle, elle devait offrir à la mer et au vent l'image de son bonheur.

Elle grimpa plutôt lestement malgré son encombrement déjà bien visible, et une fois au sommet, elle fut soufflée par la beauté des lieux..jamais, elle ne s'en lasserait; toujours, ce paysage magnifique la surprendrait, l'émerveillerait.
A perte de vue, la mer, et le long des côtes tout comme là où elle se trouvait, d'immenses falaises, rongées, façonnées, érodées selon le caprice des vents et des embruns.

Elle laissa un instant le vent jouer dans sa chevelure, fermant les yeux pour mieux respirer l'air iodé et sourit.
Elle rouvrit les yeux, et s'approcha du bord. Elle savait exactement où s'arrêter pour ne pas risquer de glisser.

Elle se laissa imprégner de l'horizon immense, de la mer qui ce jour là était calme, du ciel qui avait perdu sa couleur estivale, pour se parer d'un mélange de gris et de bleu pâle.
Au bord de la falaise, le vent s'était fait un peu plus fort. Mais il n'était pas hostile, juste joueur, faisant claquer autour d'elle sa cape, et s'engouffrant sans sa jupe. Elle posa ses mains sur son ventre comme pour transmettre à l'enfant qu'elle portait, l'apaisement que lui procurait un tel paysage.

Elle avait confié aux falaises, à cette endroit même, bon nombre de ses sentiments, ces derniers mois, allant du désespoir à la joie, en passant par la tristesse, l'abattement, les rires aussi... Cette fois-ci, c'était son bonheur qu'elle voulait laisser éclater, sa joie de porter la vie, tout l'amour qu'elle portait à celui qui l'avait fait renaitre...tout ceci, elle voulait le montrer à la mer et au ciel qui ce matin là, ne se confondaient pas.

Elle se mit à rire, s'imprégnant encore de cette sensation exceptionnelle qu'elle n'avait jamais ressenti ailleurs. Elle songea qu'il faudrait qu'elle y revienne avec son volcan, juste pour se blottir contre lui, sentir son bras entourant ses épaules,lui montrer la beauté saisissante des élèments...l'eau..la mer...le vent...Il n'y manquait que le feu..or, le feu c'était eux!
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--Je.suis.une.etoile

À l'Aurore, Fécamp, Normandie.

Seul face à moi, le vent soufflant sur ma peau, l'horizon dégagé, je pense, je pense. Un instant entouré, joyeux, l'autre face à mon reflet. Perçant, perspicace. Mes pieds sont comme enracinés sur le sol, fixe, mon corp est amorphe. Je me rappel de mes instants de bonheurs dont je n'ai pas assez profitez. Fermant les yeux, je t'entend encore me sussurer ses mots au creux de mon oreille, sentant ta respiration chaude contre ma peau "aime moi, aime moi, ne me cache pas ton vrai visage..." comment pouvais je savoir que ce serait la dernière fois que je t'entendais me parler, comment ais je pu passer à côté de ton dernier souffle, ton dernier appel. j'aurais voulu te répondre que je t'aimais, que je t'aime, que rien ne serais plus pareil sans toi, que chaque gout, chaque odeur, chaque minutes me rappellerai cet instant ou j'ai douté de moi, ou j'ai douté de nous. Mon indifférence nous aura été fatal. J'entend parfois restant silencieux les gens parler du courage mais le courage, savent il vraiment ce que c'est? comme tu me manques, comme je regrette de ne pas t'avoir suivi plus vite, de ne pas avoir eu ce courage dont il parlent tous. Maintenant à quoi je sers, je te cherche, je te cherche et divague. A cet instant je tournerai cette page vide de ma vie et vais te rejoindre. Mes bras se lèvent face au vide, mes pieds se détachent du sol. Mes yeux fermés, je sens mes cheveux voler au vent, je suis là, je t'aime.

--Je.suis.un.cadavre

Héééé ! Moi aussi je veux sauter dans le vide !

Youhouuuuuuuuuuu !!!

*SPLOTCHHH*

Laveternate

Lave se promenait souvent du coté des falaises et ce jour là fut un jour de chance !

Elle arriva juste au moment où deux hommes presque simultanément se jetèrent dans le vide . Elle n'en crut pas ses yeux et se les frotta, se pinça .... Non, ce n'était pas un rêve !

C'est Noël avant l'heure ? ou un cadeau d'un ami , du village ?
Mais oui, je suis sûre que c'est ça : les fécampois se sont cotisés pour moi ... oh que c'est gentil .... je les adore mes fécampois !

Et elle releva sa jupe , enfin non, elle n'en avait pas , et dévala la pente en courant .
Heureusement, elle avait bien repéré l'endroit oùs ils s'étaient sans doute écrasés .

--Clement.

La dame de Guilberville lui avait donné l'ordre d'aller jusqu'au bas des falaises. On racontait que des personnes s'y étaient jetées, mettant fin ainsi à leurs jours. A vrai dire, sans être bien courant, c'était déjà arrivé.
Elle avait ajouté que si cette rumeur se révélait exacte, il devait rapporter le ou les corps chez le Médicastre Monty.

Cela ne le réjouissait pas plus que ça. Il savait ce que pouvait donner un corps déchiqueté par les rochers et faisait grise mine. Toutefois, il ne pouvait pas désobéir.

Il emprunta un chemin escarpé, longea la côte, et vit bientôt, non pas des cadavres, mais une femme gesticulante. Il plissa les yeux et pâlit brusquement en reconnaissant Lave.
Il maugréa:

- Décidément, elle est toujours sur mon chemin...

Il s'avança et c'est là qu'il les vit, ils étaient là , malmenés par les vagues qui leur donnaient encore un peu de vie en les bougeant doucement. Il ne pouvait voir leurs visages car ils étaient sur le ventre, mais la position étranges des bras et des jambes, ne laissait aucun doute quant à leur dislocation.

Il toussota pour s'annoncer:

- Hum...m'est avis qu'ils iront plus danser la bourrée ces deux là...ça tombe bien que vous soyez là, on va devoir les remonter et les porter chez vot'confrère...

Fauve..

Avant de retrouver sa couche ce soir là Fauve avait envie de sentir le vent sur son visage et les Falaises de Fécamp s'y pretaient agréablement ..elle s'avanca au bord , pas trop pour ne pas se faire emporter par une bourrasque et se retrouver en bas en piteuse état ...elle jeta son regard en bas et appercu l'ecume des vagues qui se fracassaient sur la roche , l'odeur iodée lui emplissait les poumons et chatouillait ses narines ce qui lui donna un léger sourire malgré la pluie battante...

Isabelle_lupin

Isabelle, ce matin-là, fit un dernier tour dans Fécamp, avant de lever les voiles vers d'autres lieux. Il faisait beau ce jour-là, un soleil hivernal sec et froid illuminait de ses rayons la chevelure de la jeune femme qui bouclait le long de son dos. La maigre chaleur lui fit du bien et elle ôta son capuchon pour lever son visage vers le soleil en fermant les yeux.

Ses larmes n'avaient pas coulées. Pas encore. Elle fit quelques pas, en haut des falaises qui défiaient l'horizon de leur hauteur grise, presque noire, sans cesse heurter par les vagues qui impitoyablement les martyrisaient de coups réguliers, au rythme de la houle. De beaux rouleaux parsemés de mille brillants de soleil s'agitaient nerveusement. La mer.
Plus loin que l'horizon, il y avait ses terres natales, les Highlands, qu'elle ne reverrait probablement pas ou alors dans très longtemps. La mer... une folie pour laquelle bien longtemps auparavant, des siècles peut-être, elle avait vu partir une amie avide de rencontrer ces contrées bleutés.

Sa robe s'accrocha à une branche morte qu'Isabelle dégagea doucement d'un coup adroit puis elle s'assit après avoir failli glisser sur la mousse encore trempée de rosée. L'horizon... Lequel regardait-elle ? Celui qui existait ou bien cette frontière lointaine séparant les vivants des autres.

Offrant son visage au soleil, elle respira difficilement, clos les yeux, le coeur serré, elle les revit tous...

[FLASHS]

Galdros se mit à rire quand il la vit enfin sortir, enfin, plutôt s'extirper de la fenêtre que le portier consentit enfin à ouvrir une semaine après avoir été enfermée avec Philippe, Lyan et lui. Curieux avez-vous dit ? Merci ! Ils l'avaient payé !

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«¨`•.¤ PLUS TARD ¤.•´¨»
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Galdros allait repartir, encore, le temps était venu des lettres à nouveau, des promesses d'amitié, ah les Hospitaliers ! Isabelle se devait de les remercier pour avoir su donner un sens à l'existence de son meilleur ami. Mais le prix à payer était de le laisser aller à travers les routes, au mépris du danger.
Isabelle serra le jeune homme contre elle, lui souhaita bon voyage, fit une bise à Lyan puis sortit de la taverne.

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«¨`•.¤ PLUS TARD ¤.•´¨»
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Elise, enfin, était amoureuse, ce n'était pas trop tôt ! Isabelle espérait vivement que Thim serait le bon pour elle, qu'ils s'aimeraient... Sa grande soeur préférée depuis longtemps, celle avec qui elle avait fait tant de bêtises, avec laquelle elle riait de Duncan et d'Alas...

Une falaise, semblable à celle-ci les avait vues jeunes filles se poursuivre comme deux folles tandis que Coll et Duncan se moquaient d'elles deux. Oui, mais leurs histoires étaient terrifiantes !

[AUJOURD'HUI]

Oui, mais tout cela, c'était dans une autre vie... qui ne reviendrait plus.
Les larmes, libératrices, coulèrent enfin... Elle détacha de son cou une petite médaille, se leva et après l'avoir embrasser, la jeta de toute ses forces à la mer.

" A nous, à jamais... Je ne vous oublie pas. Galdros. Elise. Nous nous retrouverons. "
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Matouminou

La neige avait fondu laissant les chemins détrempés et boueux. Il ne faisait guère bon se balader à pieds en ces derniers jours de janvier. Et la pluie n'avait guère arrangé les choses.
Pourtant, ce matin là, en sortant du phare, Matou fut contente de voir qu'il ne pleuvait plus, et même si le ciel était encore bien bas et plutôt gris, il ne semblait pas menaçant.
Bien campée dans ses bottes fourrées, elle décida donc d'aller sur la falaise.

Il y avait trois raisons à cette décision, la première était un rite qu'elle suivait depuis la mort de Horloger, un besoin impérieux de se retrouver là-bas, dominant la mer, et de laisser ses pensées vagabonder au gré de son humeur du moment. La seconde raison, était que cela faisait un sacré moment qu'elle n'y était pas allée et la troisième, c'était qu'elle ne pouvait quitter Fécamp sans dire une dernière fois au revoir à ce lieu identique à aucun autre.

Elle se mit à marcher énergiquement, pleine de vie et en chantant à tue tête, elle parcourut la distance qui la séparait des falaises:

Les vaches rousses, blanches et noires
Sur lesquelles tombe la pluie
Et les cerisiers blancs made in Normandie
Une mare avec des canards
Des pommiers dans la prairie
Et le bon cidre doux made in Normandie
Les oeufs made in Normandie
Les boeufs made in Normandie
Un petit village plein d'amis

Et, c'est les joues rouges, qu'elle arriva à cet endroit qu'elle aimait tant, et qui offrait une vue exceptionnelle sur la mer. Elle tendit son visage à la caresse froide du vent, respira à fond l'air iodé et laissa son regard plonger dans l'immensité de la mer se confondant avec le ciel.
Elle frissonna, regrettant un peu de ne pas avoir mis son manteau de fourrure à la place de sa cape.

Elle eut une pensée accompagnée d'une prière muette pour tous ceux qui étaient partis trop tôt, le dernier étant Pitt, dont elle avait appris la mort, la veille.

- Puisses-tu être bien là où tu te trouves maintenant! murmura-t-elle.

Et puis, elle laissa son esprit vagabonder, revenant en arrière pour songer à ce qu'elle avait vécu ces derniers mois. Sans doute, le plus doux des évènements avait-il été la naissance d'Antoine. Elle fit une prière muette de remerciement.
Elle pensa aux fécampois, toujours prompts à rire d'eux même et des autres, elle songea que même si certains la faisaient parfois râler, elle les aimait tous, chacun avait ses défauts mais les qualités, fort heureusement, prédominaient. Rares étaient ceux avec qui elle était définitivement fâchée.
Et bien sûr, ses pensées ne purent s'empêcher de s'arrêter sur son volcan, mélange d'impétuosité et de douceur, de râlerie et de tendresse, de désinvolture agaçante parfois mais tellement impliqué d'autres fois...fou...sérieux...rieur...il était tout ça son volcan...mais elle seul savait le langage de ses yeux lorsqu'il les posait sur elle, la douceur de ses mains lorsqu'il prenait les siennes, la saveur de sa bouche lorsqu'il emprisonnait ses lèvres.

Elle serra un peu plus sa cape contre elle, et se mit à rire, oui, elle était heureuse...follement heureuse, délicieusement folle aussi de lui, avant tout.

Elle regarda un bateau au loin...bientôt, ils auraient le leur...projet qui allait aboutir...machinalement, elle fit tourner sa bague à son doigt..cette bague qu'il avait fallu cacher il y a quelques mois afin de ne pas prêter flanc à la critique, mais que maintenant elle arborait avec fierté...cette bague, promesse de plus encore...et il semblait que cela allait aussi pouvoir se réaliser.

Elle resta encore un moment, écoutant le bruit des vagues se jetant au pied des falaises...combat éternel de l'eau et de la pierre. Elle se laissa imprégner par les cris rieurs des mouettes, oiseaux de mer dont elle connaissait la moindre intonation....

Puis, elle fit demi-tour. Il lui fallait rentrer. Stromb devait l'attendre au phare. Elle embrassa du regard cet endroit majestueux. La prochaine fois qu'elle reviendrait, la Normandie se serait parée de sa tenue printanière.

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Prelude

Ce matin là, l'air était frais. Moins que ces derniers mois, mais toujours frais. Le grisonnant personnage se leva de sa couche, vide. Il s'habilla, prit un morceau de viande séchée dans le cellier et sortit. Il était tôt. Le brouillard se dissipait peu à peu.

La balade matinale au moment où le soleil se levait derrière la couche épaisse de nuage était vivifiante, c'en était devenu une coutume pour Prélude. Il prit , comme chaque aube, le chemin des falaises. Cela l'apaisait de pouvoir se balader seul afin de réfléchir sur tout et n'importe quoi, son avenir, son présent et ... son passé.

Au bout de quelques minutes, il fît face à la mer, émergeant derrière la couche épaisse de brouillard. C'était triste, mais beau. Il avait été élevé sous le soleil de plomb du sud périgourdin. Cela avait prit un peu de temps pour s'habituer au temps de chien du nord, mais il s'y était fait.

La vie lui avait joué des tours. Ses badineries lui avait apporté une fille, qu'il n'élevait pas. D'ailleurs, Prélude ne sait même pas lui même où se trouve sa chair. Cette pensée lui était triste, mais un jour, il l'a récupérera, oui, un jour ...
Depuis sa propre disparition, Desfontaines était mort. Il était aujourd'hui Prélude, meunier de son état, vivant à Fécamp. Ce n'était peut être pas le rêve d'une vie, mais il avait appris à l'accepter.

Son oeil valide, de son bleu profond, se perdit dans l'immensité de la mer. mains dans les poches, arrêtant le temps quelques instants. Prélude poussa un soupir.

Tavernier

Tavernier découvrir la falaise, il n'avait jamais fait attention à elle jusque là.
Ni une ni deux, une soudaine poussée de folie lui prit. Il enleva le haut de ses haillons, souffla un rapide bonjour à Prélude qui se tenait là, prit son élan et sauta comme un diable dans la mer en dessous, lui important peu s'il s'écraserait ou non sur des rochers en bas.
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Le désespoir entraine l'action...

Poupy

Poupy était arrivée hier matin à l'aube et avait pris connaissance de ce qui se passait a Fécamp.Ce n'était pas la première fois qu'elle y venait pourtant ,mais elle était rester dans sa tente .Allez savoir pourquoi ,ce n'était pas un désintéressement non ,mais de se sentir seule surement

Et la voilà a nouveau dans cette petite ville ou les tavernes sont bien vide ,pas de bol pour elle qui a envie de voir du monde
En taverne ,elle a parler longuement avec Bouchaille qui lui a renseigné les falaises .Poupy aurait préférer se promener au bord de l'eau mais pas d'accès a cet endroit ,même pas au port dommage se d'elle ,ce sera pour une autre fois

Les falaises ,poupy s'y rend tout en marchant lentement malgré l'air frais qui tape sur son visage et respire cette odeur qui vient de la mer
Sur la falaise,poupy s'approche doucement du bord ,ca glisse attention de ne pas tomber,on ne retrouverait rien de son corps ou dans l'eau la chute la tuerait également et se penchant encore un peu ,elle en a des frissons et le vertige et se retire allant s'asseoir plus loin ,admirant l'endroit magnifique
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Allena

Sommeille le vague à l'âme
Elle a hissé la voile
J'ai le mal des chimères
Le corps en flammes*

Divine idylle _ Vanessa paradis. Léger changement à la fin.

Un ciel voilé de blanc au dessus de Fécamp, partant dans un camaïeux de gris à l'intérieur des terres. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages, l'air presque figé qui part dans un vent déferlant refroidi la température extérieure, encore fraiche pour la saison. Les rues de Fécamp, sont bercées par le vent à défaut d'être battues par la foule.

La sudiste brune, cheveux au vent, bras entourant ses épaules, marchait en regardant le plus souvent ses pieds, un mal de tête l'empêchant de supporter la luminosité. La tête à l'envers, elle l'avait, au sens figuré, c'était chose assurément vraie. Le centre ville était dans son dos depuis de longues minutes, sa démarche relativement rapide cherchait un coin de nature, son meilleur tableau pour laisser part à son dialogue avec sois-même. Elle était plus concentrée sur ses pensées que sur le contrôle de son corps. Ses émeraudes regardent devant elles un bref instant, interpellées par le bruit de la mer se jetant au pied des falaises sur lesquelles la brune se trouve désormais, sans le savoir. A mesure que le bruit s’intensifie à ses oreilles, elle balaya son champ de vision, alors qu'elle s'approchait dangereusement du bord. Elle comprit la hauteur qu'elle venait de prendre quand la plage en contrebas capte son regard, et l'instant d'après ce dernier se porte vers ses pieds, pour constater que l'issue de ce chemin est le vide. Elle se stoppa net; son sang ne fit qu'un tour, un sursaut et un cris étouffé de surprise s’échappe, ses émeraudes ont subit un réveil violent. Elle recula instinctivement de quelques pas, portant une main à sa bouche, l'autre sur son ventre, noué, tentant de recouvrer quelques instants une respiration normale. Elle observa autour d'elle, voir si elle avait fait l'objet d'une attention, personne à première vue. Elle peut alors se laisser choir, mine de rien, sur l'herbe, les jambes en tailleurs. Doux retour à la réalité...

La brune ferme les yeux un instant, pour reprendre le cours de la réflexion précédente, mais n'y parvint pas. Elle n'avait plus envie de penser aux choses irrationnelles qui lui arrivait ces temps ci. Partir là dedans l'ennuyait, la fatiguait d'avantage, lui fit croire qu'elle était folle ; le preuve, elle part tellement dans sa bulle qu'elle en perd la vision du monde réel.
Un bref soupire s'échappa et elle écouta la mer s'écraser sur la falaise....qu'es ce qui lui prenait à celle là? Elle va et vient en mouvements irréguliers, creusant la roche petit à petit, rien à voir avec la mer du sud. C'est un peu ce qui se passe dans sa tête, des vagues qui choisissent de croire soit qu'une fois ces images oniriques et sans aucuns sens seront résolues, tout redeviendra normale...soit celle qui lui fait penser qu'elle est atteinte par la folie. Hum...qu'arrivait-il à cette mer là?

Que se passait-il là dessous ? Était-elle en train de lutter contre ses tourments, ou ne pouvait-elle plus s'en défaire au point de s'agiter ainsi sans arrêt ?

A ce moment précis elle mit ses questions angoissantes sur les mystères de la mer de côté pour rentrer presque en empathie avec celle-ci. Elle écoutait, simplement, et osa penser que la première proposition est la bonne...
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Aurrore.

Elle prend son temps.

Découvrir et redécouvrir son enfance n'est pas une mince affaire.
Alors elle prend son temps.
D'abord la partie gauche du village, toujours, puis la droite.
Quelques habitants, des noms qui lui sont familiés, d'autre pas du tout.

Enfin les falaises.
Attirantes, attractives, inévitables.
Depuis combien de temps elle en rêve, ces retrouvailles avec l'immensité, depuis son départ surement.
Elle s'approche du vide doucement, se triturant les doigts, pensive.
Et là, une rafale de vent la surprend tel un coup de poing dans le ventre, la laissant choir sur le sol.
Pour la punir? Surement la punir d'être partit. Surement.

Elle se relève et cri à l’horizon
"Je suis désolée. Je n'ai fais que suivre. Mais me revoici..."

Elle décide de prendre le chemin qui descend vers la plage.
Elle n'attend pas Black. Peut être la rejoindra t il.
Pieds nu, c'est pas évident.
Elle glisse souvent, se rattrape aux buissons.

Arrivée au bas, elle monte sur un monticule de pierre et regarde la mer.
Les vagues s'écrasent sur la plage.
Par réflexe elle fait un pas en arrière quand l'une d'elle, un peu plus forte, explose devant elle, la douchant au passage.
Son pied se coince entre deux pierres.
Elle tire, elle saute, impossible de se libéré.

Alors, furieuse contre elle même, elle s'assoit sur son amas de roches et attend, la tête posé sur ses genoux, essuyant les éclaboussures des vagues.
Elle attend.

Blackerreip

Cela faisait déjà quelque temps qu'il n'avait pas mis les pieds aux alentours des falaises Fécampoises.
Un paysage qu'il avait pourtant l'habitude d'admirer il y a de cela plusieurs mois.
Face aux formes parfois brutes de la nature, il pensait, se ressourçait tout simplement.

Ce jour, c'était pour une tout autre raison qu'il avait prévu de s'y rendre.
Une parcelle de son passé avait refait surface. Un passé qu'il pensait justement bel et bien clos. Et pourtant, la jeune femme était revenu sur Fécamp.

Elle qui, dans la hâte de redécouvrir, avait pris un peu d'avance.
Lui aussi avait fini par prendre la route des falaises, pas bien longue depuis chez lui.
Face à la mer, les plages en contrebas, il fallait encore trouver le moyen de descendre.
Un chemin abrupt permettait une descente.

Une fois sur la plage, le vent fouettait le visage.
Il mit quelque temps avant de l’apercevoir, assise sur les rochers.
Il s'approcha peu à peu et une fois qu'elle put l'entendre, il glissa quelques mots.

Paysage agréable, n'est-ce pas ? Ça te rappelle certains souvenirs ?

Une fois à portée, il remarqua la situation dans laquelle elle se trouvait, il esquissa un sourire.

C'est toujours délicat de savoir ou mettre les pieds dans un lieu comme celui-ci.

Poussant légèrement la pierre, qui semblait peu décidée à bouger, il lui tendit la main.

Aurrore.

Elle est recroquevillée sur elle même, essayant de se proteger des éclaboussures des vagues s'écrasant sur les pierres, mais en vain.
Elle est trempe, le pieds coincé.
"Pfffff, ça commence bien..."

Une voix familière la sort de sa lamentation et une main lui est tendu.
Elle la prend, se hisse entre deux éclaboussures. A eux deux ils parviennent à la libérer.

"Merci Black, les retrouvailles avec les embruns ne sont pas ce à quoi je m'attendais...
Je crois que je reviendrai quand la mer sera plus calme.
On dirait qu'elle m'en veux. Et je voudrais bien me sécher...
Rentrons."

Blackerreip

Un coup d’œil vers la mer. Sans aucun doute celle-ci était agitée.
On avait beau approcher de la belle période, les plages Normandes étaient toujours aussi froides et imprévisibles.
Puis il tourna la tête, son regard se posa sur elle.

Tu sais, ça n'a rien à voir avec toi. Les vagues ont toujours été complètement incontrôlables.
Et puis, même si ça ne s'est pas passé comme tu l'espérais, ça se passera mieux la prochaine fois.

Elle qui ayant essuyé les assauts des vagues, était déjà bien trempée.
Lui qui avait pris de quoi se couvrir, enleva son mantel avant de le déposer sur les épaules humides.

Bonne idée, ça évitera au moins d'attraper froid.

Quittant le rocher sur lequel il était monté, il posa les pieds sur la plage.
Orientant ,au passage, son regard derrière lui.

Aurrore.

Elle le gratifia pour le mantel.
On se rend plus facilement compte que l'air est frais...quand on est trempe.
son pied, un peu engourdit, elle suit tout de même Black.
La chaleur du mantel, lui fait iinstinctivement fermer les yeux.
La roche est humide...vous voyez la scène venir à grand pas hein...

Elle glisse de la roche et tombe face contre le sable, les bras coincé dans le mantel...

"Ayeuh!!!"

Blackerreip

Un bruit, trop important pour être simplement le bruit de pas.
Bruit suivi de très près par un léger gémissement.
Il se retourna et vit Aurrore à terre, dans le sable tout du moins.
Il retourna sur ses pas et avant de la relever.

Rien de cassé ?

Il attendit quelque instants la réponse avant de renchérir.

Décidément, c'est à croire que tu le fais exprès.
Ou alors, tu dois être la personne la plus maladroite que je connaisse.

Et bien alors, il va falloir te surveiller jusqu'à ce qu'on rentre ?
Taquin, il esquissa un léger sourire en ajoutant cette phrase.

Aurrore.

"Nan ça va!!!" répond elle rouge de honte et vexée, pendant que Black l'aide a se relever.
Elle n'en dit pas plus, elle ne peut pas, au risque de laisser sa colère prendre le dessus et être désagréable envers cet homme si gentil avec elle.

A priori, sur la terre ferme, elle devrait tenir debout.
Toujours pelotonnée dans le mantel, elle suit de très près son sauveteur, manquant de temps en temps lui marcher sur les pieds.
"Nan, c'est vraiment pas mon jour."

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[RP] Les falaises