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[RP - fermé] Quand un Prévôt convoque un Lieutenant Castrais

Sebelia
[Castres, à l'échancrure d'un rempart, Porte Sud en contrebas]


Souffle puissant d'un galop effréné comme emporté, hors d'haleine. Martèlement des sabots d'un cheval sur le sol poussiéreux puis du fer sur le pavé. Elle se penche, plisse les yeux, aperçoit plus bas encore que l'ombre du mur, la teste et le poitrail de l'équidé à la lueur des braseros qui illuminent la haute muraille. Un cavalier qui s'engouffre par les grandes portes de la ville. Elle devine plutost qu'elle distingue les traits de l'homme chevelé. Elle n'est point prise sans vert. Vous baiserez le cul de la vieille Julian !* Acaprissat comme ce n'est point permis, Sebelia ne veut rien esgourdir et se prépare à la confrontation, narines pincées, maschoires contractées, le dos roide. Elle change de position, creuse ses fresles épaules, ramène ses genoux vers sa maigre poitrine et bascule vers l'avant. Il a franchi les dernières marches de l'escalier. Elle baisse le rideau de ses longs cils et reconnaist son pas, reste silencieuse l'émail mordant le pétale vermeil. Il l'observe. Elle peut sentir le poids de son regard pesé sur sa petite personne.

Elle se ramentevoit les yeux perlés de poussière d'or de cette serada et de ce baise main. Elle sursaute, opalines noisette ourlées des prémices lacrymales. Elle ne sentait ni le froid ni l'humidité de la nuit mais la chaleur de ses mains enserrant la sienne. Face à cet homme agenouillé, elle est destourbée, se mord violentement la lèvre dont la pulpe sapine et endolorie dilue dans sa bouche une note métallique. Caresse de ses tympans lorsqu'il prononça son prénom mais l'autorité qu'elle crut déceler dans ses amandes rompit le charmement qui opérait peu à peu sur la damoiselle de doute et de grasce. Toutefois, elle ne chercha point à dégager sa sénestre du carcan de ses doigts.


L'amitié...

Que savez vous de l'amitié Julian ? Non point de cette amitié aristotélicienne... pré-requis indispensable pour accéder au bonheur... l'amitié vertueuse.

Lueur amusée au fond de ses prunelles mordorées, elle songeait à ses moult provocations aux commençailles par l'usance de salutations aristotéliciennes dans sa correspondance épistolaire avec le prévost, son manque de respect, sa cuisterie, son infatuation... Sa convocation par le prévost lors de son passage à Castres. Ses velléités de tenir la dragée haute à Bouchenbiais aguerrie aux joutes verbales ! Elle voulait faire trembler les murailles de la ville. Certes, elles avaient tremblé mais elle avait senti le vent souffler sur sa teste. Les deux personnes qui avaient tenté alors de franchir la porte de la taverne ce soir là avaient été priées de quitter les lieux le temps de la rastelée. Il avait fait preuve d'autorité et elle s'en était émerveillée. Depuis son regard sur luy avait changé. Il y avait bien eu l'épisode du bunga bunga – naïvement elle n'en avait compris le sens que bien plus tard – mais il avait présenté des excuses publiques pour ce moment d'égarement.

Ma chère amie...

Une amitié se trempe dans une querelle pour en ressortir plus fort. Un véritable ami à les épaules humides de vos pleurs, il est toujours là pour vous, il commence par vous écoutez, il continue pour vous comprendre puis il vous répond. Il ne vous juge pas. Il ne vous abandonne pas quand vous avez besoin de son soutien.

La voix de la jeune femme en grand émeuvement déraille.

On ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis Julian.

Lorsque Bouche a perdu sa compagne je ne me suis point autorisée à me rendre à ses funérailles à cause de ces rumeurs, de ces maudites rumeurs qui voulaient que mon supérieur me mette au montoire. Je ne voulais point que ma présence fasse les choux gras de ces chapons maubecs. Ô comme je conchie ad vitam eternam** ces engeances de catin dont je tairai le nom eu égard à la mémoire de Madrigal.


Paume alanguie entre les mains de Julian, elle ne donne aucun mouvement à ses doigts, ni aucune pression. Un battement d'ailes attire son regard qui envisage un voyageur emplumé. Une nouvelle missive chut. Elle s'extirpe de la niche d'un mouvement souple des reins, ramasse le vélin et prend cognassance des quelques lignes écrites. Elle n'y répondra point. Elle ne se rendra point à la dicte convocation.

Chef oui chef... Comme vous allez me manquer...

Elle se murmure alors à elle-mesme visage tourné vers les cieux.


Macte, nova virtute, puer, sic itur ad astra*** !


*Revenir bredouille
**Jusqu'à la fin des jours
***Courage, enfant, c'est ainsi que l'on arrive vers les étoiles !

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Bouchenbiais
Il fait les cent pas dans son bureau, regarde de temps à autre à l'extérieur quand arrive Daphney ... il la salue amicalement de la tête et d'un sourire puis regarde tous les maréchaux. Il comprend qu'il ne peut plus les retenir d'avantage.

Dans un soupire, il dépose sur le bureau, l'écrin qu'il tient en main. Il toussote, se racle la gorge prêt à parler puis s'interrompt. Il a un instant cherché les mots pour commencer mais finalement, il leur montre à tous, la décoration qu'il voulait remettre.




Chers Maréchaux,

Je n'ai pas peur d'utiliser ce mot "chers" car en effet, vous êtes précieux! Vous êtes précieux au Comté et toute sa population.

Je vous ai tous mandés pour vous saluer une dernière fois et j'avais aussi pour projet de remettre une décoration à l'un d'entre vous.

Cette "Médaille du Mérite de la Prévôté" n'ornera qu'une seule poitrine, mais c'est sur vous tous qu'en rejaillit l'honneur. Votre tâche quotidienne est lourde et difficile mais particulièrement nécessaire. Vous êtes la conscience charitable de nos bonnes terres.

Votre dévouement et votre implication n'ont jamais cessés de m'impressionner. Chacun de vous contribue à faire de la Prévôté, sans doute, la plus belle et la plus noble des institutions du Comté.

Je dois tout, aux plus anciens d'entre vous. Ce sont eux qui m'ont tout appris et sans leur aide, je n'aurai jamais rien pu faire.

Parmi les plus récemment engagés, je sais que pour beaucoup, je suis personnellement la cause de cet engagement. Je ne vous ai rien caché des difficultés que vous alliez rencontrer et des épreuves qu'il faudra surmonter mais vous avez malgré tout répondu présents. Pour m'agréer ou m'aider, vous avez accepté d'engager vos destinées.

Je puis vous assurer tous, que rien dans ma vie ne me rendra plus fier que d'avoir pu travailler à vos côtés pendant ces deux mandats. Puissiez vous un jour, savoir à quel point je suis honoré de la confiance que vous m'avez manifesté.

Les Prévôts changent mais les maréchaux restent et veillent toujours. J'ai la plus grande conviction que vous saurez aidé mon successeur avec le zèle que vous avez toujours manifesté et en partant, je ne redoute rien pour la protection des toulousains, grâce à vous.

Permettez moi de vous adresser à tous, mes humbles remerciements. Je vous souhaite de belles et longues vies, ainsi qu'une brillante carrière.


Il range la médaille dans son écrin, joint cette missive :



Nous Bouchenbiais, Prévôt des Maréchaux du Comtat de Tolosa,

Certifions avoir remis en ce jour, la "Médaille du Mérite de la Prévôté", au Lieutenant Sebelia Querini du Barri de Castres, en récompense de ses mérites, qui lui ont valu l'estime de son supérieur.

Fait pour valoir ce que de droit.

Bouchenbiais,
Prévôt des Maréchaux,

Castel Narbonnais, le 24 avril de l'an de grâce 1460.


et fait porter le tout à Castres, par un messager.
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"N'infligez jamais de petites blessures à un ennemi! " MACCHIAVEL
Eric.mrk
Le Lieutenant Eric Aymercah était très fier de voir qu'un investissement sans faille était de nouveau récompensé et nul doute que la Lieutenante Sebelia méritait amplement cet honneur. Toute la Prévoté était réuni autour de leur Prévot et c'est une grande émotion qui se ressentait entre eux, collègues et amis, unis dans le sens du devoir pour l'ordre et la concorde règne partout en le Comté.[/i]
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Leyoun
Amitié...amitié...mais boudiou qu'ai je pu bien faire pour être considéré comme amis se dit le bougre....puis au fil des émotions profondes et bien cachées de la donzelle il comprit qu'il n'était là que des oreilles. Un support pour la lecture à voix haute des pensées de la belle.

Il joua donc le jeu...enfin jeu...pas tellement le mot, plutôt...plutôt "Julian"... oui voilà il joua a être lui même ! Quoi c'est pas clair ? Bah faut suivre hein aussi...Julian c'est Julian...et Julian en présence du loctenant...bin c'est Julian avec Lia...ya quelque chose. On pense savoir quoi mais aucun des deux ne le dis mais tente de se le faire voir à certain moment. Au moins sur ce coup là mon bougre sait qu'il y a Garrus entre eux deux...quoique...parfois il est plutôt mis de côté. Tout dépend pour qui !

Le ptit bout de loctenant s'extirpa du créneau telle une anguille entre les mains et partit lire le vélin fraîchement conchie d'un pigeon idiot....(chacun sa chanson ^^).

Le bougre resta de marbre...ad astra éveilla ses sens et surtout un bout de sa mémoire... déchiffrable ? Maybe* !



Maybe * -> peut être
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[HRP]Leyoun :
- ne sait pas comment il s’appelle
- est vêtu de simple braies et d'une veste militaire usée, accompagné d'un insigne militaire de premier rang: soldat
- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
Leyoun
Instant de marbre terminé, le bougre avait la gorge nouée lui aussi. Après tout, Lia ne semblait point attentionné à sa présence alors à quoi bon...autant réfléchir et évacuer sa tristesse à voix haute.

L'amour...

Que savez vous de l'amour Lia ? Non point celuy de ce Garrus...

Julian eut un moment de lucidité et se dit qu'il n'avait pas à dire pareilles choses. Malgré lui, il replongea...

L'amour se cuisine à feu doux. La présence est le secret de la recette. Ce secret qui s'immisce entre les deux estres.

Leyoun porte loin son regard vers les étoiles sans bouger d'un poil. Comme s'il se croyait seul. Car c'est bien là les habitudes qu'il a lorsqu'il y a personne autour de lui. Se croirait il en confiance?

Sottard de Garrus ! Malsené que tu es ! Quelle forme d'amour accepterais de laisser son aimée au bord du chemin pour continuer sa quête à travers le royaume. Car ainsi aller tes dires au premier soir de ta venue en ce vilatge !
Malgrippe es tu de prendre le pain en masse alors que des Castrais crie famine..
.Les paroles cessèrent pour laisser place à la vibration des nerfs sur l'ensemble de son corps. Le buste tourné vers l'intérieur des remparts et le regard loin dans les étoiles.
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[HRP]Leyoun :
- ne sait pas comment il s’appelle
- est vêtu de simple braies et d'une veste militaire usée, accompagné d'un insigne militaire de premier rang: soldat
- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
Sebelia
[Sous la vouste d'un ciel étoilé...]


Elle avait suspendu son geste. Celuy de glisser le nouveau vélin aux plis marqués par la pression de ses doigts, dans l'échancrure de sa chainse. Il devait ainsy rejoindre la convocation de Diedouchka nichée au creux de ses seins. Mais le chevelé, resté jusque lors lèvres scellées, s'était pris au jeu des questions existentielles et venait de l'interpeler non point sur l'amitié mais sur l'amour. Un air surpris se peigna sur le visage de la vénitienne qui laissa échapper de ses mains la courte missive du prévost. Quelle maladroite suis je doncques ! Elle s'agenouilla en laissant échapper un coquefredouille. Vous n'avez pas le droit Julian ! Point céant, point meshuy... Elle ne devait se perdre dans les circonvolutions de ses pensées vagabondes. Une montée de sang cognait à présent à grands coups dans ses tempes. Attentement de diversion lorsque les mots se bousculaient dans sa teste. Elle s'interdisait de les cracher. Elle prit sur elle, se redressa et se positionna derrière lui le visage tourné de nouveau vers la vouste céleste. Regard orienté vers le Nord.

Son dernier cours d'astronomie avait porté sur l'étude de la constellation de la Grande Ourse. Les conditions de luminosité étaient bonnes...


Avez vous oncques entendu parler du triste destin de la nymphe Callisto* ? Elle céda aux assiduités de Zeus. Engrossée alors par son divin amant, elle fut chassée par les nymphes d'Artémis et dut se cacher pour mettre au monde son enfant, un fils, Arcas. La jalousissime épouse de Zeus, Hera la transforma en ourse....

Prenant appui de sa dextre sur l'épaule solide de l'homme, Sebelia se dressa sur la pointe des pieds pour observer la carte du ciel. Nuque frissonnante sous le souffle chaud de sa respiration, bras libre tendu, doigt pointé dans le champ de vision de Julian, elle murmura à son esgourde, s'esbaudissant devant si biau spectacle.

Cherchez un groupe de quatre étoiles formant un rectangle presque parfait... Ce sont les étoiles qui composent le timon du chariot, ou le creux de la louche. Bref la queue de la grande ourse. Considérons que le haut du timon est le plus grand des costés.

Partant de l'étoile la moins lumineuse du rectangle, en haut du timon, vous devez repérer maintenant trois étoiles formant un arc de cercle s'étirant vers le haut et l'extérieur du timon. Ces trois étoiles constituent la deuxième partie de la constellation : le manche de la louche appelé également l'attelage du char.

Vous voyez ?

Ce que je sais de l'amour Julian se résume en quelques mots. Faire la cour et l'amour doulor nuit et jour...


Elle tortognonait... Ces mots lui firent identifier de suite la réminiscence d'un passé pas si lointain. Par amour c'est tout ce qu'il avait su dire... Les larmes petites sources qui avaient coulé et s'étaient taries facilement. Le temps qui s'était écoulé et le vent qui avait soufflé sur les cendres encore bruslantes du grand pensamor. Las les cicatrices persistaient...

Votre regard sur Garrus n'est point objectif. Nous le savons tous deux.

Une femme ne doit jamais retenir un homme dans ses velléités de la quitter. Il ne s'agit point là de fierté ni d'orgueil, mais de respect de la vie de l'autre, de ses choix et de sa liberté.

Quant à l'achat massif de miches de pain je m'en expliquerai avec luy. Si dédommagement il doit y avoir vous en recouvrirez les fonds séance tenante, vous avez ma parole Julian. Je me porte garant de son honnesteté.

A Votre recette de l'amour j'ajouterai quelques ingrédients. Dans un endroit idéalement chaleureux ou dans tout autre lieu qui inspire, placer deux personnes. Mélanger l'attirance et les mots parsemés de regards. Ajouter au mélange l'humour, la confiance en soi et remuer délicatement. Petit à petit, incorporer l'écoute puis laisser reposer un bon moment. Saupoudrer de complicité, traiter avec douceur et laisser mijoter jusqu'à consistance désirée. Enfin garnir d'imagination et de vos resves les plus fous...

Qu'en pensez vous ?


La jeune femme laissa retomber son bras le long de son corps et ses talons sur la pierraille.


*Fille de Lycaon, roi d’arcadie, elle ne supporta pas qu’un Zeus horrifié transforme son père en loup parce qu’il lui avait servi de la chair humaine. Elle chercha refuge auprès des nymphes d’Artémis, et, comme elles, se voua à la chasse et à la chasteté. Elle aurait pu vivre en paix dans la forêt si Zeus ne s’était entiché de ses formes splendides. à son corps défendant, la jeune fille dut céder à ses assiduités. Quelques mois plus tard, s’apercevant de l’état dans lequel l’avait mise son amant, les nymphes la chassèrent de leur groupe. Cachée dans les bois, Callisto mit au monde un fils, Arcas. Héra, l'épouse de Zeus, entra alors dans une fureur noire. Se chargeant personnellement du châtiment de la trop jolie ex-nymphe, elle la transforma en ourse. Des années plus tard, le pauvre animal errant dans la forêt tomba nez à nez avec son fils. Oubliant son apparence, Callisto se précipita vers lui pour le serrer dans ses pattes. Arcas l’attendait de pied ferme et son javelot allait frapper l’ourse lorsque Zeus escamota l’animal. Callisto fut placée parmi les étoiles. Son fils la rejoignit plus tard : c’est la constellation de la Petite Ourse, une copie conforme en format réduit de sa mère. Voyant que sa rivale échappait au sort qu’elle lui avait concocté, la rancunière Héra alla plaider sa cause auprès du dieu de la mer, Poséidon, qu’elle persuada de ne pas recevoir en son sein cette gourgandine. Depuis, la Grande Ourse tourne autour du pôle sans jamais pouvoir se coucher dans les eaux de l’océan.

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Garrus
Les remparts... ils étaient loin d'être ridicules. Ils étaient même plutôt imposants, pour ce qu'ils abritaient. Derrière ces murs de pierre grise, un village paisible régnait. Paisible mais petit, et peu visité. Peu de voyageurs y venaient, et ceux-ci ne restaient guère longtemps. Pourtant rien n'y était repoussant, mis à part les pénuries fréquentes et les conflits omniprésents dans la cité. Ces remparts abritaient donc un groupe de villageois peu heureux de vivre pour la plupart, où le jeune homme encapuchonné se sentait pour le moins exclu. Mais rien de cela ne comptait. Il n'était présent que pour une seule chose : une femme. Qu'aurait-il pu faire pour une femme ? Beaucoup. Qu'aurait-il pu faire pour cette femme ? Tout. Absolument tout. Peu lui importait la ville, le pays, tant qu'elle était à ses côtés.

L'orléanais posa sa main sur le haut mur irrégulier et entama son ascension. La pierre, bien qu'humide, ne le ralentit pas. Il avait répété ce geste des dizaines de fois sans jamais faillir - à l'excpetion d'une fois, laquelle nous tairons. Pendant une demi-année, il avait vécu d'acrobaties, de cascades périlleuses, de vols et de meurtres. Son agilité et ses talents de bretteur n'étaient connus que de peu de gens, lesquels étaient pour la plupart décédés. Il n'égalait pas ses anciens tuteurs, cependant il se plaisait à se maintenir en forme, sans pour autant progresser. Il n'était pas parfait, bien qu'il fût agile, vif et rusé sans être vil. Pas de coup dans le dos - au sens figuré, bien sûr - ni de plans déloyaux. Tout dans l'intelligence. Il parvint sur le chemin de ronde au terme d'une poignée de minutes. Il considéra son échauffement comme terminé puis poursuivit sa quête, guidé par les étoiles. Il savait sa brune sur les remparts à cette heure avancée de la nuit, et rien n'allait l'empêcher de la rejoindre, pas même les tours et leur instabilité, ou encore l'obscurité qui empêchait les autochtones de voir plus loin que leur nez. Non, rien de cela. Il reprit sa course silencieuse. Mais il lui fallait plus que l'air frais de la nuit qui frottait contre son visage. Il joua au jeu dangereux qu'était l'acrobatie. Il s'élança sur les planches de bois qui jouxtaient intérieurement les remparts, la plupart permettant à une lanterne de tenir en place, qui éclairait d'une part le chemin de ronde et d'autre part la caserne au dessous, ainsi qu'une cour. De cette façon, Garrus échappa à la vue de quelques veilleurs, qui n'eurent que le temps de l'entendre s'envoler. Quand sa cible était trop éloignée, il reprenait l'escalade et gagnait de la hauteur pour se lâcher dans le vide et atterir plus bas, sur un échaffaud ou une quelconque paroi. Il flottait dans l'air.

Quelques instants plus tard, il passa dans le dos d'un garde, qui observait l'extérieur de la ville. L'encapuchonné ne fit aucun bruit ( sa lame était courte et fixée dans son dos, pour plus de liberté de mouvement ), car un détail retint son attention. Le discours du guerrier. L'illustre Sebelia pouvait bien attendre quelques instants de plus.


- Sottard de Garrus ! Malsené que tu es ! Quelle forme d'amour accepterait de laisser son aimée au bord du chemin pour continuer sa quête à travers le royaume. Car ainsi allaient tes dires au premier soir de ta venue en ce vilatge ! Malgrippe es tu de prendre le pain en masse alors que des Castrais crient famine...

L'encapuchonné se contenta de sourire en coin. Le soldat Julian. Éternel frustré et jaloux du brun. La bella l'avait recalé - probablement plus d'une fois - et la plaie qui traversait son coeur s'envenimait chaque jour. Et Garrus était la source de ce venin qui suintait de chacune des pores de la peau du soldat. La brune venait de refaire son apparition. Le borgne resta dans la pénombre durant sa réplique complexe et peu utile, ou du moins pas à la portée du soldat. L'orléanais déclara, lorsque la demoiselle fut partie, sur le ton distinct de la moquerie.

- Ah, soldat... Si seulement vous aviez appris à faire preuve de discernement. Jamais je ne laisserais ma moitié. L'acharné que vous êtes la harcèlerait sans relâche. Et quant au pain... appelez ça de l'instinct de survie. Votre haine de ma personne est sans limite, je le sais. Seulement... le coeur de Sebelia est mien.


La fin de sa phrase avait pris une tournure... fatale. Sans réplique possible. Il énnonçait la pure vérité, et ce fut cela qui toucha le soldat, qui n'allait pas tarder à prendre la mouche, Garrus le sentait.
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Rien n'est vrai... Tout est permis...
N'est-ce pas ?
Leyoun
Écouter cette femme...il ne pouvait s'en passer. Le bougre se laissa faire. Il conduit son regard là où le doigt de Sebelia se portait. Il comprit enfin l'organisation des astres. Il ne savait point qu'il y avait tant de souffrance et en mesme temps tant d'amour en ces lieux si lointains.

"Qu'en pensez vous ? " lui demanda t'elle ! Quelle question ! Julian s'était porté candidat pour le poste de premier magistrat du village dans un but bien précis. Celui de pouvoir se permettre la cour de la jeune femme qui se trouvait céant sur son épaule. Qu'en était il à cette heure ? Qu'avait fait Julian pour dévoiler ses sentiments à Lia ? La formation à la prévôté n'était pas restée anodine. Le bal a été un premier pas de danse et un premier contact physique entre les deux corps. Mais lorsque le bougre ose annoncer ses sentiments sous le masque, la donaisela tombe au sol.
Doit il retenter son annonce ? Le bougre avait déjà trop d’inquiétude la première fois alors pourquoi donc renouveler l'affaire ? Il resta une nouvelle fois de marbre face à cette situation redondante. Il sentait que des sentiment amoureux s'échangeait entre eux deux. Mais étaient ils bon a être vécu ? N'allaient ils pas rendre malheureusement cette doulce Lia ?! Le bougre n'en savait rien...il ne savait plus quoi dire ou quoi faire face à ses sentiments.
Ne devait il pas simplement se privé pour apporter bonheur à cette doulce?
Il regarda Seb descendre de son dos et s'avancer à quelques pas...


Nous le savons tout deux, doulce Lia !

Le regard marqué de souffrance psychologique...et bien assombrit par sa tignace de cheveux crasseux et sa longue barbe coulante jusqu'à son nombril. Comment un homme si propre à l'intérieur peut être aussi repoussant ?!

Un instant plus tard le bougre entendit un voix très proche de lui sans en identifiant la provenance. Il se leva précipitamment et colla son dos au mur de la tour de garde en scrutant les endroits ténébreux environnent.
Un fois la grotesque phrase terminé il comprit qui était l’émetteur et serra ses poings très fort au niveau de sa taille.


El cor de la polida el perténe !

Un pas en avant très lent...

Vous parlez sans me faire face, vous confirmez vostre courage devant la difficulté. Ce mesme courage qui vous animez lors de nostre première rencontre en taverne.

Rappelez vous...lorsque vous m’avez indiqué que vous partiriez à travers le royaume même si Sebelia devait rester dans le comtat pour ses fonctions.
Vous n’avez pas le courage de mettre en veille vos désirs pour être aux côtés de la doulce Lia.


Il inspecta l’alentour pour savoir d’où viendra le danger.
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[HRP]Leyoun :
- ne sait pas comment il s’appelle
- est vêtu de simple braies et d'une veste militaire usée, accompagné d'un insigne militaire de premier rang: soldat
- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
Lam
Lam applaudit, il était rentré discrètement.

tout le monde est là mais c'est la fête.

Désolé Chipette, mais tu vas devoir supporter mon humeur.
Alisa tu es lieutenant mais je vais te dépasser.
Capitaine c'est un honneur de vous avoir, mais vous devrez compté un homme de plus dans les effectif de la maréchaussée, et non dans les votre.

Je reste dans la maréchaussée quoi qu'il arrive.

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Loyauté, Honneur, Gloire, Victoire, Paix, ne sont que des mots. Mais les mots peuvent dire et résoudre beaucoup de chose.

Il n'y a qu'une noblesse, la noblesse de coeur.
Garrus
- Vous parlez sans me faire face, vous confirmez vostre courage devant la difficulté. Ce mesme courage qui vous animez lors de nostre première rencontre en taverne.
Rappelez vous...lorsque vous m’avez indiqué que vous partiriez à travers le royaume même si Sebelia devait rester dans le comtat pour ses fonctions.
Vous n’avez pas le courage de mettre en veille vos désirs pour être aux côtés de la doulce Lia.


Le borgne éclata de rire. Se rendait-il seulement compte de sa bêtise ? Dans quelle impasse il venait de s'engager ? Dans la pénombre, la voix grave reprit.

- Ce n'est pas parce que vous ne me voyez pas que je ne vous fais pas face. Au contraire.

Comme pour illustrer ses propos, il s'avança, de manière à être parfaitement visible pour le soldat. Tant de différences entre ces deux êtres. L'un portait des vêtements usés et poussièreux tandis que l'autre pouvait caresser l'étoffe de sa cape sans jamais s'en lasser. En effet les vêtements du borgne étaient propres et flottaient au vent, pour le peu qu'en présentait cette soirée. Ceux-ci, pour ne pas bouleverser les habitudes du brun, étaient sombres et se fondaient dans le lac ébène que formait la voûte étoilée. Au travers de son capuchon le préservant de la douce faicheur nocturne, on pouvait apercevoir sa mâchoire, protégée par un duvet de barbe soignée, ainsi qu'une partie de son nez. Ses yeux étaient dissimulés par le tissu qui, sans être de facture royale, se voulait être de bonne qualité. Son oeil gauche, livide, demeurait protégé par un bandeau de cuir sombre. De cette blessure résultait une histoire que l'orléanais pourrait raconter à ses enfants, ou petits enfants, lorsque le moment de se déplacer difficilement viendrait.
Le brun enchaîna.


- Vous intérprétez bien mal mes dires. Il arrivera évidemment un jour où je vais devoir rendre visite à mes amis. Ma famille. Et ce jour là, Sebelia ne pourra pas m'accompagner. C'est pourquoi je me suis préparé à repartir seul pour arpenter le royaume. Je ne suis pas à blâmer. Mais il est évident que quelque chose vous échappe.


Il ne poursuivit pas. Son regard le faisait pour lui. Bientôt le garde allait bouilloner de rage, puis s'élancer sur lui, prouvant à Garrus qu'il avait raison. A première vue, il ne savait pas garder son sang froid, et le jeune homme comptait bien l'exploiter. Peut-être allait-il s'énerver, voir même sortir son arme et tenter de se débarasser de l'encapuchonné. Cela lui serait tellement profitable. Seulement il ne savait pas à qui il avait affaire, et allait amèrement regretter son geste. Vous savez, dirait Garrus, les gestes quotidient d'une tierce personne en disent long sur sa qualité de combattant. Quelqu'un de rude se battra avec force, mais sans précision. Quelqu'un de plus fin, tel un tisserand, privilegiera la finesse et la vitesse, avec par exemple des coups d'estoc. Et les combattants aguéris mêlaient les deux. En cette soirée, l'encapuchonné comptait bien découvrir de quelle manière le soldat se battait.
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Rien n'est vrai... Tout est permis...
N'est-ce pas ?
Leyoun
L'heure n'était plus à la rigolade. Le bougre n'était pas du tout souriant pour une fois. Il fixait l'homme qui sortait de la pénombre. L'imposteur était d'allure pédante et fier de sa personne.

Le borgne enchaîna sur des mots que le bougre n'écoutait plus ou presque.

Cessez vos jérémiades le borgne !

Leyoun avanca de deux pas vers l'homme de façon très lente et lourde.

Vous pourriez partir que personne s'en apercevrai et certains en serait soulagé !

Julian appuya chaque phrase par une intonation plus élevée qu'à leur début...

Vous ne servez à rien dans ce vilatge !
Vous ne portez aucune attention au vilatge de la doulce Lia !
Vous pensez strictement à vostre personne ! Vous vous déclarez en possession de Lia ! Mais qui peut penser ainsi ?!


Il marqua un temps de pause après cette dégringolade de phrase rapide...

Un borgne imbu de sa personne !

Plus il le regardait, plus ses poings se serraient. Julian réalisa à cet instant précis qu'il était dans le même état d'esprit que pendant les entraînements. Ces mêmes entraînements pendant lesquels il voyait en face de lui un ennemi à saigner sur le champs de bataille...alors qu'il s'agissait d'un de ses frères d'arme. Julian était malade sans aucun doute...une folie l'habitait !
L'image du sagrestan loctenant Penthagruel flotta dans son regard à cet instant précis où ses membres se raidissaient un à un. La phase finale n'était plus très loin. Les coups allaient déferler sur cet abominable homme des nuits.
Les secondes passaient et aucunes actions de la part du bougre.
Pas qu'il soit calme...bien au contraire...ses nerfs étaient bouillant, ses vaines ressortaient partout sur son corps. Bien plus épais était il que lors de son arrivé en le vilatge...mais pas forcement la carrure d'un guerrier.

Une phrase le hantait plus que jamais :

"Je m'excuse, mais je suis dans l'obligation de repousser notre petite joute à plus tard. La réaction de mon ami m'inquiète et je dois m'assurer que la créature sans nom ne se soit emparée de son esprit." Le bon sagrestan avait vu juste ce jorn là !
Le bougre ne savait pas comment se débarrasser de cette possession. Néanmoins, il ne passait pas un seul jorn sans y réfléchir en se recueillant en l'église de l'air. L'origine de cet esprit grandement encombré était encore indéfini. Il comprendra en recouvrant mémoire.

Si bien habité par le sans nom, le cerveau de Julian n'arrivait plus à percevoir que le borgne le tentait à venir se battre. Avant même un possible combat physique, le bougre menait un combat en son propre corps. Ce combat été visible par les perles d'eau qui suintaient de son front.

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[HRP]Leyoun :
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- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
Garrus
Tout se déroulait à merveille. Le soldat rageait. L'orléanais lui retourna un franc sourire, qui marquait le peu d'intérêt qu'il portait à la conversation. Le soldat avait tenté de l'insulter en faisant allusion à son oeil, mais Garrus ne considérait pas cela comme un handicap. Le pauvre homme s'acharnait à penser qu'il méritait la brune plus que quiconque, et surtout plus que Garrus. Mais l'amour n'est pas une affaire de mérite, et il ne le comprenait pas. Il ne comprenait pas non plus que ses déclarations au sujet du damoiseau étaient vaines. A toutes ses accusations il avait une défense, mais ne prit pas la peine de les lui offrir. Il renouvela la provocation par son absence de réponse. En effet, il pouvait partir en offrant à certains le bonheur. En effet, il n'était pas indispensable à la vie du village. En effet, il n'avait cure du village lui même, de son histoire, de son utilité. Mais ce qu'avait dit ensuite le maire était grave. L'encapuchonné n'était pas égoïste. Il ne pensait qu'au bien de son entourage avant le sien. Pour commencer, on pouvait prendre à témoin le chemin qu'il avait emprunté pour venir à Castres. La durée à elle seule en témoignait. Et d'autres arguments suivaient. La dangerosité, pour commencer. Les fréquentations de certaines routes étaient à proscrire, mais pour retrouver sa raison de vivre, l'énamouré ne s'en était pas préoccupé. De plus il avait voyagé seul. Contre des flèches dans les omoplates, la science du combat ne vaut rien. Bien sûr Julian ne savait rien de tout cela. Il se persuadait lui même de posséder la raison, et d'un simple regard, Garrus lui prouvait le contraire. Ce dernier, d'une certaine façon, compatissait pour le malheur qui s'abattait sur le soldat. Il avait tout essayé - tout ce qui était à sa portée - pour effleurer le coeur du lieutenant. Mais il s'était maintes fois heurté à des remparts impressionnants. Et le fait que le borgne puisse détenir la clé de cette porte fermée le poussait à bouillir de rage, et se contenir devenait tâche ardue. Les talents d'observateur du brun se manifestèrent. Les poings serrés, la mâchoire crispée, les pupilles qui se dilataient pour rétrécir l'instant suivant. Tant de détails qui le poussèrent à continuer son oeuvre. L'ancien brigand savait à quel degré se mesurait la rage de son interlocuteur. Lui, bel homme gâté par la nature, arrivait simplement dans la cité pour prendre possession du coeur de la femme tant convoitée. Mais que savait-il du passé des deux tourteraux ? Absolument rien. Et c'était cette ignorance qui le mettait dans de pareils états. Il devait probablement s'imaginer que le borgne n'avait rien pour plaire, qu'il était seulement chanceux, et que pour cette raison il aurait dû cesser de hanter le soldat. Son ignorance lui faisait voir Garrus comme une vermine dont il fallait se débarasser. Et c'était précisément dans cette danse que le brun comptait l'emmener.

L'homme aux allures de spadassin tourna le dos au soldat qui allait sans tarder sortir de ses gonds. Par l'ouïe uniquement, il guetta cet instant où il faudrait faire volte-face pour éviter un coup mortel. Cette ruse, il l'avait jouée multitudes de fois. Il s'accouda donc sur les remparts, observant la voûte céleste. Dans son dos, dissumulée par sa courte cape, une lame d'argent attendait. Pas une épée de seigneur, non. Celle-ci n'avaitt pas été forgée dans le but de pourfendre des armures. Elle tranchait la chair, et uniquement la chair. Elle était plus petite que les épées habituelles et elle se courbait légèrement au niveau de sa lame. Elle était la suite du bras du borgne. En parfaite harmonie avec son maître. Cette épée était sienne, et elle avait soif de sang.

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Rien n'est vrai... Tout est permis...
N'est-ce pas ?
Leyoun
Place à la giclée de sève pourpre...

Cette fois le borgne allait trop loin ! Comment osait il se fendre la poire devant mon bougre.
Julian possédé ne voyait plus ce genre de machination qui le poussa à passer à l'acte.
Garrus tourna le dos et commença à partir...fuyant ainsi la situation.
Le soldat passa à l'action...sa dextre se délia pour empoigné violemment la torche qui se tenait à hauteur d'homme sur un haut de créneau. Le bruit ressembla à une épée que l'on sort de son étuis, fer contre fer.
A pas d'ours le bougre s’avança en crescendo vers le dos de son adversaire. Brandissant sa torche, il posa avec violence sa senestre sur l'épaule droite de Garrus...

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[HRP]Leyoun :
- ne sait pas comment il s’appelle
- est vêtu de simple braies et d'une veste militaire usée, accompagné d'un insigne militaire de premier rang: soldat
- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
Sebelia
Et pendant ce pas de danse chers lecteurs quid de Sebelia ?

Avant l'arrivée de Garrus, orléanais et amant de la belle vénitienne, sur les hautes murailles de la ville de Castres où se trouvait présentement la Querini en compagnie du soldat Julian, les deux jeunes gens devisaient de l'amour et de l'amitié sous la vouste d'un ciel étoilé. Expression de sentiments inavoués sous coulis de regards croisés, enflammés, et de désirs refoulés. Éternelle configuration d'un triangle énamouré ? Notre héroïne devait-elle subir encore une fois une situation devenue peu ou prou récurrente ? Elle s'en défendait et pourtant... A la lueur de bougies vacillantes lors d'un récent bal masqué, à l'ivresse d'une danse, à la chaleur d'un baiser elle s'était abandonnée... Dans les bras de l'homme au masque de fer, Wilhelmine s'était effacée laissant apparaistre son vrai visage. Sebelia in love**. Au rendez-vous que lui avait donné la déraison, elle avait trouvé l'amour en fuite.



[Flashback*]

Nous le savons tous deux, doulce Lia !

Elle resta silencieuse. Il ne pouvait voir son visage. Elle ne pouvait lire dans ses yeux. Les miroirs de son asme... Elle s'était reculée d'un pas comme pour se protéger. Se protéger de cette voix caressante à la sensualité troublante.

Oui-da, elle ne le savait que trop bien !

L'attrapoire était en passe de se refermer sur elle. Elle tourna vivement les talons pour s'ensauver au cœur de la vieille ville, direction l'auberge, son refuge. Dans une chambrée à l'étage elle irait alors se ventrouiller puis s'ébattre jusqu'à la pointe du jour dans un corps à corps avec son bel étalon.


[Instant présent... Peu après l'office des complies]

Le diable aux trousses le loctenent Sebelia Querini passa le pas de la porte du Vagabond mon ami. La jeune femme haletante qui se présenta ce soir là n'avait guère visage avenant et semblait porter des œillères. Elle traversa la grande salle, regard fixe porté droit devant elle, sourde aux salutations égrillardes qui fusèrent à son passage par quelques habitués de l'établissement. Elle grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier qui montait aux étages pour se diriger vers la chambrée de Garrus. Quelle ne fut point sa surprise, porte poussée, de trouver une paillasse aux draps non défaits, à l'oreiller gonflé. Une pièce vide de tout occupant.

Retour au comptoir. Interrogatoire d'une blonde alberguière.


Garrus ? Mais il est parti à ta rencontre sur les remparts ! Tu ne l'as pas croisé ?

Sur les remparts ? Je...

Tu es toute pâle Seb. Assieds toi je vais te servir un godet d'eau ardente.

Jo... Je dois y retourner... Je te remercie... Je...

La voix de Sebelia se perdit dans les profondeurs de la nuit. Elle s'était élancée dans une course effrénée. Nous passerons si vous le voulez bien l'épisode cours Forest*** cours. L'inquiétude de la brune était palpable, elle en avait la nausée. Poing sur son flanc dextre, elle peinait à grimper l'escalier qui devait la mener au chemin de ronde. Qu'allait-elle trouver là haut ? Elle promenait sur les hautes murailles des regards où se meslaient crainte, tristesse, et terreur...

Garrus lui avait parlé de son passé. Il n'aurait aucun remords à oster une vie. Les larmes lui brouillant la vue, elle manqua une marche, chuta se recevant par réflexe bras tendus, mains en avant, grimaça de doulor sous la torsion de son poignet dextre, genoux frappant la pierraille. Elle se mordit violentement la lippe pour ne point hucher. Se releva chancelante, genoux éclatés pour poursuivre l'ascension. Parfin dans son champs de vision la silhouette estompée de deux hommes. Depuis combien de temps se juchaient ils ainsy du regard ? Garrus avait fait mouvement. Elle tendit son bras valide comme pour figer la scène. Elle se trouvait si loin et pourtant si proche d'eux. Julian empoignait déjà une torche sous l'explosion d'un bruit métallique. A travers ses yeux, elle guidait ses pas, sentait le poids de sa main sur l'épaule de son brun. Elle plongea sa sénestre dans l'échancrure de sa chemise et tira d'un coup sec sur le cordon de cuir qui reliait une corne de brume à son cou. Le cordon céda. Elle porta l'objet délicatement sculpté, présent de sa mie angevine, à ses lèvres et puisant dans ses dernières forces, elle souffla puissamment dans l'embouchure. Un son grave et puissant déchira le silence.


*Retour en arrière
**Amoureuse
***Forest Gump

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Lieutenant de prévosté au barri de Castres, conseiller militaire (IG), archiviste judiciaire aux Archives Royales
Garrus
Le bout des doigts d'une main rugueuse tentèrent de saisir une épaule offerte. La personne à qui appartenait cette épaule souriait, et tentait d'imaginer quel était le visage de son assaillant à cet instant. Sa principale idée était une bouche tordue par une grimace de rage, un masque de colère qui empiétait sur tous les sentiments du soldat. Et probablement avait-il raison. Son agresseur s'était armé sans même s'en cacher. Il n'avait pas saisi de lame, non, quelque chose de plus court. Le bruit avait été plus grave, et bref. Un marteau tiré du ceinturon ? Parfaitement possible. Une autre raison pour Garrus de l'empêcher d'agir. Ce dernier possédait déjà un plan d'action, dans lequel il se devait d'être rapide et efficace, bien qu'il dût se fier à son instinct seul, pas à sa vision. Relativement dangereux, certes, mais quelle meilleure idée que de s'exposer à son ennemi pour le faire tomber dans un traquenard mortel ? L'encapuchonné souriait, car il savait qu'il menait la danse. Il n'osait pas se l'avouer, mais le seul contact entre le soldat et lui fut une erreur. Il aurait déjà dû se retourner, mais il l'avait laissé approcher davantage.

Il se retourna d'une vitesse fulgurante. Son geste était flou et caché par le flottement de ses vêtements, mais en l'espace d'une demi seconde, il s'était retrouvé face à son adversaire. Plus encore, il avait brandi son coude au dernier moment, lequel se dirigea vers la tempe gauche du bougre. Le fait que Garrus eut trop attendu le sauva de la fracture, car il n'encaissa pas le point culminant de l'os. De quoi le destabiliser, mais pas l'endommager réellement. Ce n'était pas le but. Il ne continua pas au poings, alors que pourtant il était maître au combat à mains nues. Ses mouvements fluides lui permettaient une liberté de mouvement dont les brutes n'en possédaient pas le quart. C'est alors qu'il se souvint, au moment où il porta sa main au manche de son épée dissimulée sous sa cape, des combats clandestins. Dans l'un des groupes où il avait oeuvré, des duels étaient organisés dans des sous-sols abandonnés bien que vastes. Généralement, ces combats se présentaient sous forme de compétition en un contre un, mais il arrivait parfois que des duels soient " à handicap ". Plusieurs contre un. Et une soirée, l'unique combattant fut Garrus.


A l'heure du crime, le jeune homme - alors en pleine possession de sa vue, donc de ses deux yeux couleur océan - avait déjà encaissé nombre de coups. Son torse nu était maculé de sueur et de sang, qui ne lui appartenait pas toujours, et son visage était... déformé n'est pas le mot exact, mais l'idée s'en rapproche. Son nez était tordu à cause d'un crochet mal encaissé, sa pommette gauche était fendue, et une arcade sourcillière également, et c'était sans compter sur ses côtes cassées ou fêlées. Et pourtant il tenait. En piteux état, mais il tenait. Il devait ensuite combattre trois adversaires, dont deux étaient plus petits que lui et ne représentaient guère de menace directe. Seulement, le troisième était une montagne, et contrairement à ses congénères, il se mouvait avec grâce et rapidité. Un ennemi de taille pour un Garrus en forme. Les deux premiers lui foncèrent dessus. Le duelliste passa sous le coup du premier et à côté du second. Il faucha ledit second et se retourna pour un coup de coude retourné à l'autre. Le bandit au sol se redressa, et fut accueilli par une salve de coups au visages qui le clouèrent bien vite au sol. Au fond du cercle de sable, la montagne attendait. Noir de barbe ( et de nuit hirsute menaçant *) et musclé comme un titan, il patientait. Il jaugeait le jeune homme du regard. Autour de ce dernier, le temps se suspendit. Les cris de ses camarades cessèrent de retentir alors qu'ils étaient toujours bien présents, encourageant les deux hommes à se jeter l'un sur l'autre. Le son revint dans ses oreilles quand il dut éviter la charge de l'ours. Se jeter au sol de cette manière avait ravivé la douleur dans ses côtes. Il se redressa difficilement, et fut soulevé du sol par deux mains puissantes, fixées sur des épaules saillantes. La chute qui l'attendit lui coupa le souffle pour un temps. Il eut la nausée, toussa un peu de sang et se releva, chancelant. La brute souriait. Garrus, le gagnant, l'illustre, le grand, l'invicible, allait être vaincu. Ensuite, le combat fut plus technique. Cependant Garrus se battait contre un mur. De pierre. Au terme d'une poignée de minutes - les plus longues de la vie du garçon - qui lui coûtèrent deux côtes supplémentaires et diverses déchirures musculaires, il parvint à réagir intelligemment. Les jambes de la montagne étaient grandes. Il visa les genoux. Sur le côté, il réussit à frapper le genou d'une puissance qu'il ne se connaissait pas. L'adversaire s'effondra au sol, puis tenta de se relever, en vain. Garrus lui sauta dessus et lui asséna maints violents coups au visage. Il ne regardait pas ce qu'il frappait, mais il s'y adonnait avec force. Il fut projeté au sol une nouvelle fois, mais son ennemi rampait toujours. Il se redressait enfin, mais le brun n'en avait pas terminé. Dans un élan de folie, il lui brisa l'autre jambe. Il retourna au sol et frappa plus fort que jamais. La douleur lui importait peu. Ses pupilles étaient dilatées, et ce qui se déroulait en ce bas lieu n'était vraiment pas sain. Le silence se fit peu à peu, ne laissant que la douce mélopée du poing fermé sur la mâchoire, la tempe ou le nez de la montagne. Les autres comprirent rapidement. Ils furent séparés, ou du moins l'orléanais fut traîné le plus loin possible de l'arène. Cette nuit là, le jeune homme s'était demandé s'il n'était pas fou. Il avait été pris de frénésie, et la montagne aurait bien pu mourir. Pendant plus d'une semaine il avait souffert de multiples contusions, blessures ou fractures, et les regards lourds de reproches de soignaient pas.


Il n'allait pas prendre le risque de tuer le pauvre soldat. À l'épée, il savait se contrôler. Il tira donc sur le manche, et fit glisser la lame de son fourreau. Argentée. Pure. Neutre. Assoifée. Il porta un coup de taille, suffisamment ample. La nuée ardente qui servit de contre-attaque passa juste au-dessus du nez du borgne. Celui-ci recula d'un pas et envoya une jambe dans les côtes de son adversaire. Rien de quoi s'affoler. Sa lame était dans sa main droite. Le soldat couvrait bien son côté droit. Mais sa garde était imparfaite. Une feinte à droite, et il enchaîna en pivotant sur lui même. Le sang coula. Le flanc gauche. Quand la première goutte de sang toucha le sol, un son grave se fit entendre. Le combat s'était déroulé à une vitesse incroyable, et dans le silence le plus complet. Pas même un claquement de botte sur le sol glacé. Le brun laissa couler son regard vers la source de ce bruit. Il allait avoir des ennuis.




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* Louis Aragon, strophes pour se souvenir
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Rien n'est vrai... Tout est permis...
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