Henora_feiz
**Anarchie, Lassitude, Furor et Volupté,
Ô combien vos attraits troublent mon cur perdu !
Cest à Lui quappartient ma Raison désormais
Il pose un seul regard et vous voilà vaincus.**
Cétait récurent ces derniers temps, elle oscillait entre périodes dintense euphorie et périodes dintense doutes. Plus concrètement ça donnait des soirées avec : « Cest trop géniale la vie, les gens sont merveilleux » et avec : « sont tous inutiles, faut tous les fumer. » Bon la dernière option était plus timide, histoire que la collection ne jette pas sur elle un regard trop dur. Et puis elle était censée être la plus sociable des trois et tenait à garder cette image. Après tout, cest super pratique davoir « une image ». Quand ladoratrice des chenilles optait pour mettre à nue sa personnalité, elle, elle optait pour le retranchement derrière une image. La vérité, cétait pour Eux, rien quEux.
Et donc, fière de ce principe, elle avait confié au Sans Nom la cause de son récent trouble. Des courriers, le réveil du passé, sa tentation de partir, son amour de la connerie. Elle avait expliqué manquer de « frissons ».
Il avait tranché. Trois mots avaient dû suffire. Cétait ce quelle attendait dailleurs, quil lui remette les idées en place.
Mais le fond du problème était bel et bien toujours présent. Fatiguée par une guerre et plusieurs mois de voyage, elle voulait rêvasser, vibrer, samuser et simaginer une vie sans demi-mesure, sans courbette, dans laquelle elle pourrait « effacer » tout ceux qui lui déplaisent. Entendons nous bien, « effacer », pour elle cétait tout sauf oublier. Oublier, cest rendre insignifiant, elle ne portait aucun intérêt aux gens insignifiants.
Non non cétait plutôt un « effacer » dans le sens « rayer ». Histoire dassouvir un besoin atavique de chasse un peu physique.
Il allait devoir loccuper, lui qui veillait si bien sur sa collection.
Pour lheure, elle sétait affalée sur un banc de la Tulipe Noire, du matin jusquau soir. Ben oui, autant joindre lutile à lagréable, la Tulipe Noire, cétait la taverne des légionnaires, cétait un bon moyen de tuer le temps en offrant a ses yeux un spectacle pas désagréable. Et puis cétait une bonne excuse pour rester accrochée à Son Bras, le fameux bras, propriété du Sans Nom dont elle soctroyait tous les droits. Elle imaginait, un sourire aux lèvres, Lonie accrochée à sa préférence à elle.
Elle laissa échapper un rire en imaginant le Sans Nom avec sa collection simultanément suspendue, lune au bras, lautre au fessier.
Hem Non ne me demandez pas ce que jai, je songeais à nous trois, mais rien qui vaille la peine dêtre conté. Juste une pensée, assez drôle cest vrai, mais qui ne me viendrait pas si ce jour était moins calme Cest dun ennui cette écrasante sérénité Vous voyez cest ça qui mest insupportable
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Hénora Feiz de Krakov - Demi-sang et fière de l'être...