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[RP] The naked truth

Gabrielle_blackney
(Traduction du titre : la vérité nue)

[La bêtise humaine consiste à avoir beaucoup d’idées, mais des idées bêtes*]


Pas encore arrivée aux étuves que déjà Gabrielle regrettait l’idée idiote qu’elle avait eu. Comment avait-elle pu une seule seconde lui passer par la tête ? Et comment les mots avaient-ils pu franchir la barrière de ses lèvres ?
La proposition faite à Mordric de l’accompagner avaient été faite en toute innocence, avec naïveté pourrait-on presque dire, chose rarissime chez Gabrielle. Le sourire qui avait suivi la réponse positive l’avait tout de suite éclairée sur la motivation réelle de l’homme au chapeau.

Il allait de soi qu’elle n’avait nulle intention d’y aller seule avec lui. Valeriane, la tavernière de Mordric serait de la partie, ainsi que Brekthas, le maitre d’armes de la petite Lucie. Et d’autres aussi peut-être bien.Gabrielle espérait qu’Enzo tiendrait sa promesse et qu’il ferait acte de présence. Mais elle ne se faisait pas trop d’illusions à ce sujet, il était tellement pudique que la perspective de se retrouver au milieu de tous ces corps dénudés lui ferait certainement trouver une bonne raison pour y échapper.

Gabrielle adorait aller aux étuves. Barboter dans de l’eau chaude en buvant un vin épicé était sa seule coquetterie, et un plaisir qu’elle s’accordait le plus souvent possible. Mais elle y allait toujours seule. Et plus elle s’approchait du grand bâtiment, plus elle se disait que ça n’était pas plus mal. Ou alors pourquoi ne pas avoir juste demandé à Valériane. Une sortie entre filles, ça aurait bien pu être plaisant aussi, mais Gabrielle était si peu entourée de femmes qu’elle n’y avait pas pensé.
Elle n’avait pas non plus pensé qu’on puisse vouloir aller aux bains dans l’idée de reluquer des postérieurs féminins, le sien en particulier.
Elle sourit en pensant que Valériane pourrait bien détourner tous les regards, elle qui était bien plus en courbes et en rondeurs qu’elle même. Mais la question n’aurait même pas du se poser, aux étuves, les gens se déshabillent tous et personne ne regarde personne.

Quoique.
Le problème de la mixité de leur petit groupe était que ça les obligeait à venir un des trois jours où les deux sexes étaient acceptés ensemble. Or ces trois jours là, les lieux se faisaient volontiers annexes des lupanars, et il n’était pas rare que les couples se rapprochent dans les cuves avant d’aller s’isoler dans les chambres du premier étage. Et bien que tout ceci fut formellement interdit dans la plupart des municipalités, personne ne faisait appliquer les réglements.

Bref, Gabrielle avait eu une idée idiote, mais il lui fallait bien l’assumer maintenant.


*Henry de Montherlant

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Valeriane_guernerac
Si elle avait l'habitude de se rendre quotidiennement aux étuves, Val ne fréquentait désormais que peu les lieux publics. En effet, chaque jour, c'est les bains du lupanar où elle exerçait qu'elle visitait et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'elle se tenait dans sa chambre, devant le portant sur lequel étaient suspendues une multitude de tenues dont certaines très affriolantes ne laissaient aucun doute sur l'usage qu'elle en faisait.

Un fin sourire aux lèvres, elle se remémora la moue qu'avait fait Gabrielle lorsque Val avait parlé de la malle qui l'accompagnerait dans son voyage à Lodève et de la coquetterie dont elle faisait preuve en ce qui concernait sa mise.

Amusée, la jeune courtisane avait donc décidé ce jour d'accentuer encore cet état de fait, pour le simple plaisir de voir la Blackney lever les yeux au ciel en la voyant débarquer avec une tenue des plus féminine et ...accompagnée d'une lourde besace qu'elle se chargerait de remplir exagérément.

Joueuse et taquine, la Châtaigne laissa glisser sa main sur les différentes étoffes, de soieries en mousselines, le toucher de chaque vêtement était délicat et la jeune femme mis un certain temps à se décider.

Un peu pressée par le temps, elle jeta finalement son dévolu sur des braies blanches. Rien d'original puisque c'était la tenue qu'elle adoptait la plupart du temps dans Montpellier. Ces braies avaient l'avantage de ne pas mettre trop en valeur ses formes tout en étant suffisamment féminine. De bonne facture, le tissu et la coupe convenaient parfaitement à la jeune femme et elle accommoderait ce vêtement d'une chemise de soie. Cadeau d'un de ses clients. Le corsage était en soie, tissu venu de pays lointains, dont la légère brillance donnait une note de gaieté et la couleur lilas une touche printanière.
Des bas blancs, des chausses et une ceinture Lilas agrémenteraient le tout.

Une fois prête, elle passa dans ses cheveux un long ruban satiné couleur lilas également et dans un savant laçage, elle noua sa lourde chevelure à la mode antique.
Ainsi parée, Val prit la direction des étuves non sans avoir enfoui dans sa besace, un très large carré de tissu, peigne, brosse et fiole de son parfum jasmin qu'elle affectionnait particulièrement. Elle ajouta également huiles de massage et huiles de bains parfumées. Elle ne savait pas si cela lui serait utile mais elle s'imaginait fort bien parfumer l'eau de l'étuve sous les yeux ahuris des autres conviés à ce bain commun. Elle pouffa de rire à cette idée.

Elle marchait d'un bon pas avec les bains publics en tête. Se demandant si cela pourrait ressembler à ceux qu'elle avait l'habitude de fréquenter. D'expérience, elle savait que les bains étaient propices au rapprochement des corps et des sens ... Même si elle se doutait que cela devait être quelque peu différent dans un lieu ouvert à tous, la promiscuité de corps nus aussi bien masculins que féminins restait pour le moins tentateur. Et si la jeune femme était parfaitement habituée à cet état de fait et si la nudité, la sienne comme celle des autres, ne la gênait pas, il n'en restait pas moins que là, il s'agissait de personnes qu'elle côtoyait régulièrement.

Un peu perdue dans ses pensées, elle releva le nez pour apercevoir au loin la silhouette de Gabrielle et furtivement elle se demanda qu'elle serait la mine affichée par la Blackney à son arrivée.
Tout sourire, elle accéléra le pas et son sourire s'élargit encore lorsqu'elle se remémora quelques pensées plus ou moins avouables qui avaient pu lui traverser l'esprit lorsqu'au hasard d'une tournée distribuée en taverne, elle avait laissé ses émeraudes glisser sur la silhouette du Patron ou encore sur celle du Mestre d'Armes.

La mine polissonne, Val arrivait à hauteur de la jeune gouvernante et c'est la voix gaie qu'elle lui lança :


"Bonjour Gabrielle ! Me voilà fin prête pour découvrir ces étuves ! Je n'ai rien oublié je crois ! "

Espiègle, elle lui montra la lourde besace qu'elle portait en bandoulière et sourit avant d'ajouter :

"Eh bien, il semblerait que nous soyons les seules courageuses ?"
Brekthas
Brekthas était arrivé un jour après la troupe à Lodève, mais ne regrettait pas d'avoir choisi de les rejoindre. Ils les avaient rencontré quelques jours seulement auparavant, pourtant déjà il s'attachait à eux. Il était pourtant loin d'être un sentimental, et bien incapable d'analyser en lui-même pourquoi ces gens animaient ses soirées bien mieux que beaucoup d'autres. Ce qu'il savait, en tout cas, c'est qu'il était heureux d'avoir franchi la porte de cette sombre taverne, La Rue de Traverse. C'est lors d'une soirée dans ce fameux lieu de beuverie que Gab lui avait proposé de participer à une sortie "étuves". Doyen du groupe, ou plutôt expérimenté, comme il le disait, il avait participé à pas mal de sorties étranges. Étrangement, celle aux étuves entre amis des deux sexes n'en faisait pas partie. Le maître d'armes avait immédiatement accepté, guidé seulement par son enthousiasme naturel, bien que se demandant par ailleurs comment pouvait évoluer une pareille sortie.

Sa préparation fut bien éloignée de celle de Val. La seule coquetterie dont il avait fait preuve dans sa vie était sa tenue bleue, dont il était assez fier. On ne croisait pas des bottes bleues à tous les coins de rue! Pour le reste, il était tel qu'il semblait être : dévoué au métier des armes. Toutes ses tenues n'était que cuir ou maille. Considérant les étuves comme guère plus qu'un moyen de prendre son bain mensuel, voire à l'occasion de batifoler avec quelque donzelle, il ne se changea pas, ne prit aucun bagage particulier. A vrai dire, il fit même ses exercices journaliers avant de se rendre aux étuves.

Vêtu donc d'une tenue de cuir usée et couverte de la poussière de la route, sentant fort, il arriva à l'entrée du lieu où attendait déjà les Val et Gab. Le contraste entre ses deux femmes le frappa. L'une assumant pleinement sa féminité, en jouant sans vergogne, connaissant ses atouts. L'autre, prête à montrer les crocs pour un geste déplacé, plus garçonne, avec néanmoins un charme latent et sans doute inconscient. Toutes deux pourtant ayant le droit au mépris de plus d'un, l'une travaillant au lit, l'autre née dans le mauvais lit.

Il leur sourit à toutes deux, s'attardant un court instant sur la silhouette de Val :


- Salut les filles, prêtes pour le grand bain? Me dites pas que Mordric s'est démonté?

Observant Gab, il se demanda si elle allait regretter sa proposition. Peut-être avait-elle espéré qu'ils se démonteraient tous? Pourtant, ce n'était pas la pudeur qui allait freiner Brekthas. Il avait été habitué à la nudité au milieu d'autres hommes, en tant que soldat, et usait souvent de son corps musculeux et couvert de cicatrices pour séduire les femmes impressionnables. Val, et bien, on pouvait difficilement la supposer pudique. Restait Mordric. Il le connaissait légèrement moins bien que les deux autres. Un homme attirait forcément moins l'attention aux yeux du maître d'armes. Mais il était sympathique, appréciait les blagues de Brekthas, offrait des tournées, et bien plus intéressant que la plupart. En tout cas, à première vue, il n'avait pas l'air du genre à se défiler.
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Mordric
Toute la difficulté fut de trouver une parade. Non pas pour se défiler, mais pour masquer la seule honte de sa vie. Ces larges cicatrices blanches et boursouflées qui courraient le long de ses tibias. Le rappel constant de la bastonnade donnée il y a des années alors qu'il n'était qu'un jeune abruti. Le rappel de ces longues semaines d'immobilisation, pendant lesquelles personne n'avait pu lui donner la certitude qu'un jour il remarcherait. Tout cela pour avoir défloré la fille d'un Senher. Tout cela car il n'avait pu s'empêcher de le crier haut et fort en taverne, sans s'être soucié des conséquences.

Habituellement, cette honte était bien masquée, cachée sous le carmin éclatant de ses bottes. C'est même parce qu'elles servaient à cacher ces horreurs qu'il avait choisit cette couleur si voyante. Une monstruosité dissimulée par des couleurs criardes. L'histoire de sa vie.

Cette fois, il devrait se révéler à d'autres. Oh certes quelques compagnes ou catins qui s'étaient refusées à lui accorder leurs faveurs tant qu'il était botté, avaient déjà posées leurs yeux sur les marques de son impudence, mais toutes avaient fait semblant de ne rien remarquer.

Mais là, il sentirait inévitablement les regards de ses camarades sur ses jambes. Et certains ne se priveraient pas de commentaires. C'est pour cela que le Chapeauté avait tenté en vain de trouver un subterfuge et qu'il arrivait en retard au point de rendez vous convenu.


Je ne me démonte que rarement l'ami...
Et je ne compte pas te laisser un avantage supplémentaire... Tu as touché, nous serons deux à regarder...


Un rire amusé s'en suivit, ainsi qu'un regard guettant les réactions de la jeune Blackney, sujet de sa plaisanterie.

On attend quelqu'un encore ?

Voilà. À partir de là, le premier qui se defilerait risquait d'en entendre parler pendant des jours.
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Enzo.blackney
- « Moi peut-être ?

Léger sourire narquois, même si au fond de lui il a la trouille. Oui, Enzo est terriblement pudique. Même devant Audoin il était rare qu'il osait lever la barrière de la pudeur. Il se changeait, faisait sa toilette seul. Seulement pour ce qui était de l'équipement de protection qu'il se laissait aider, car il est difficile de mettre et retirer seul. Bref. Il était venu pareil, mains dans les poches de ses braies, chemise un peu ouverte sur son torse, mèche de cheveux tombant sur ses yeux et bottes montant presque au genoux. Il avait l'allure de mauvais garçon, et si ce n'était de la qualité des vêtements et leur propreté, sans doute qu'il aurait pu être pris pour un jeune homme d'un rang social tout autre. Après, faut pas croire qu'Enzo aime les trucs purement noble, et toute les frivolités vestimentaire. Être né sur un roc comme le Mont Saint-Michel ça à des côtés un peu rebelle niveau vestimentaire. Seul son mantel et ses chapeaux venaient rehausser le goût de luxe du jeune homme. Mais il n'avait ni l'un ni l'autre ce jour. Et de toute manière, bientôt, il serait obligé d'avoir rien du tout. Devant des gens. Qui eux aussi seront sans vêtement.

Horrible.

Une grimace faillit se dessiner sur son visage, mais il passa sa main dans les cheveux au lieu de démontrer sa gêne. Il devait garder ça pour lui, au risque d'être railler par Mordric. Ce sale type qu'il appréciait d'un côté, pour la fortune qu'il avait réussit à se faire, et d'un autre côté, il le détestait car il regardait beaucoup trop Gabrielle à son goût. Bref. Il était là, à sourire narquoisement à son "rival", et il s'était pas défiler. Combien de temps il promettait à Gabrielle d'aller aux étuves avec elle ? Depuis la Bretagne au moins. Peut-être plus. Et jamais il avait tenu sa promesse. Cette fois-ci pourtant il ne s'était pas dégonfler. L'orgueil c'était certain. Puis, au besoin, il pourrait toujours se prendre un endroit solitaire si ça venait trop gênant. Dans sa tête, il avait déjà créer quelques phrases toutes faites pour éviter la moindre confusion s'il osait s'en aller.


- « Alors. Personne s'est dégonflé. C'est pas mal... »

Ou pas. Mais fallait pas montrer son malaise. Non. Il n'était pas une mauviette le Enzo. Il allait bien y arrivé après tout, ce n'était qu'un bain. Nu. Avec d'autres. Ah ! Mais qu'elle idée ! Le pire c'était qu'il était pas laid, au contraire...
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© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Gabrielle_blackney
[L’amitié est la forme éthique de l’éros.*]

Gabrielle les vit tous arriver un à un.

D’abord Valériane, la voluptueuse tavernière de Mordric. Tavernière mais pas que. Peu importait la profession de la jeune femme à Gabrielle. Une catin. Courtisane, corrigea mentalement la brune. Elle y tenait, Valériane, à la différence entre les deux termes. Pour Gabrielle , c’était du pareil au même, des types achetaient quelques heures de plaisir entre ses cuisses, qu’ils soient nobles ou simples gueux ne changeait pas grand chose à l’affaire.
Elle sourit à la tavernière puis leva les yeux au ciel en voyant la lourde besace qui semblait pleine à exploser d’on ne sait trop quoi. Elle allait lui répondre quand Brekthas arriva à son tour.

Brekthas, maitre d’armes de son état. Ils travaillaient lui aussi chez la comtesse Alandrisse de Montbazon-Navailles. Gabrielle ne le connaissait pas plus qu’elle ne connaissait Valeriane.
Quelques chopes échangées et la responsabilité partagée de la petite Lucie, rien de plus.
Mais Gabrielle l’aimait bien, il lui paraissait honnête et droit, et il faisait un compagnon de taverne tout à fait agréable.

Gabrielle se fit la réflexion qu’à force de bouger, de voyager, elle finissait par s’attacher vite à ceux qu’elle croisait. Ce sentiment étrange qu’il lui fallait tout faire vite de peur que les choses et les gens disparaissent. Surtout les gens. Gabrielle ne possédait rien, tout ce qu’elle avait tenait dans un sac en cuir de taille modeste. Elle n’avait pas d’attaches. Il lui suffisait de décider qu’un coin de table de taverne était accueillant pour dire qu’elle était chez elle. Mais chez elle, c’était toujours ailleurs.
Personne ne l’attendait nul part. Et ce sentiment de solitude s’était encore accrue quand son cousin le Duc lui avait retiré le droit de porter son nom. Elle n’avait rien, elle n’avait personne et elle n’avait plus d’identité. En cet instant, il semblait à Gabrielle qu’elle ne pourrait pas tomber plus bas. Elle regardait donc son avenir avec une morosité certaine, et parfois même un peu d’angoisse. Elle savait très bien ce qui allait se passer. Mais elle préférait de ne pas y penser. Une douleur à la fois.

Elle salua donc Brekthas et sourit à sa remarque. Non, il ne se défilerait pas. Pas Mordric. C’était une certitude. Non qu’elle le connaisse tellement mieux que les autres, à peine un peu plus. Mais il faisait partie de ceux avec lesquels certaines choses sont évidentes. Et l’évidence de Mordric était qu’il n’avait pas froid aux yeux. Et qu’il ne râterait certainement pas une occasion d’aller s’entourer de femmes nues. Il viendrait. Il serait là.
Il était là.
Avec son sourire permanent, son chapeau et ses bottes. Et ses allusions sur ce qui motivait sa venue. Elle lui sourit avec un petit sourire narquois, celui qu’elle empruntait parfois à son cousin. Elle avait beau sourire et faire la fière, elle se demandait bien comment faire pour éviter de se faire mater les fesses et le reste. Gabrielle n’était pas pudique, mais devant un regard qui n’est ni pur ni innocent, elle pourrait bien le devenir.


Moi peut-être ?


Elle sourit plus franchement. Enzo serait son meilleur chaperon. Qui oserait un regard de travers sur elle avec son cousin à ses côtés ? Elle n’avait personne, sauf lui peut-être bien. Et il prenait une place folle. Et il était venu. Il ne s’était pas dégonflé. Elle sourit en pensant que l’orgueil n’avait pas que des mauvais côté, il permettait aussi de se dépasser et de se forcer à faire l’impensable. Enzo aux bains resterait, à n’en point douter, un grand moment, tant la chose paraissait improbable à Gabrielle.
Enfin, il était là et c’était bien tout ce qui comptait.


Cette fois, nous n’attendons plus personne. Comme dirait notre ami le Vicomte, zo**!


Regardant les autres pour s’assurer qu’ils suivaient, elle entra dans le bâtiment. En bonne habituée, elle savait parfaitement qu’à cinq, ils pouvaient certes tenir tous dans la même cuve mais que les corps se toucheraient un peu plus qu’il ne serait raisonnable ou confortable, selon à qui elle pensait. Elle n’allait pas imposer une telle promiscuité à ceux qui l’accompagnaient. On venait aux bains en famille plus souvent qu’entre amis. Et encore moins entre amis de si fraiche date.
Elle paya leur droit d’entrée, un plaisir bon marché qu’elle pouvait bien leur offrir à tous. Puis elle expliqua à voix basse à l’un des barbier ce qu’elle souhaitait. Quelques écus supplémentaires leur assureraient une eau propre et jamais utilisée.

Toutes les étuves du Royaume se ressemblaient. Deux grandes salles, dont une dédiée aux bains. Des cabines de déshabillage le long des murs, cabines qui n’en n’étaient pas à proprement parler puisqu’il ne s’agissait que de bancs en bois surmontés de sortes de portants permettant de suspendre les vêtements. Les très grandes cuves collectives tendaient à disparaitre et on trouvait plus facilement des baquets familiaux pouvant accueillir quatre ou cinq personnes, et de plus en plus de petites cuves pour un couple. Gabrielle constata avec plaisir que Montpellier offrait des baignoires à baldaquins qui, plus que les autres, offraient un peu d’intimité.

Gabrielle retint un soupir.
Elle n’allait pas flancher. Pas elle. Après tout elle était habituée. Et c’était elle qui avait eu cette idée. Et elle avait finalement une longueur d’avance puisqu’elle avait déjà vu nus deux des trois hommes présents. Elle tourna donc ostensiblement le dos aux mâles, se concentrant sur Valériane et entreprit d’enlever ses bottes et de délacer sa chemise.

Dis moi Valériane, de quoi donc as-tu bourré ta besace ? j’espère au moins que tu as pris du whisky. Boire de l’écossais dans de l’eau chaude et de la vapeur, voilà qui serait fortement décadent et me plairait bien je crois.

Elle rit et ponctua sa phrase en faisant voler sa chemise par dessus sa tête .
Gabrielle : 1 – Les Autres : 0 .


*Francesco Alberoni
** En avant!

_________________
Mordric
Un, deux, trois, quatre et cinq.
Un nombre impair. Encore.

Depuis quelques semaines il ne pouvait s'empêcher de compter ce qui l'entourait. Cela avait commencé par un jeu, une remarque anodine alors qu'il intégrait le convoi des Pairs. Depuis tout n'avait cessé d'évoluer. Au fil des jours, ce qui l'entourait n'était plus divisible de la même façon.
Parfois ce jeu l'amusait, parfois il l'agacait.
Aujourd'hui il n'était certain de rien.

Son regard se posa tour à tour sur ses compagnons de bain. Bien qu'à ses yeux ils étaient à leur façon bien plus que ça.

Valeriane d'abord. Jeune femme qui ne lui avait pas laissé le temps de placarder sa recherche de tavernière.
Peu à peu il apprenait à la connaître, découvrant avec stupéfaction, parfois, sa vie...
Mais il l'appréciait énormément... Qu'importe les jugements que l'on portait sur elle.
Brekthas ensuite. L'homme d'arme aussi alcoolique que lui. Certainement celui qu'il connaissait le moins parmi cette troupe hétéroclite, mais c'est de lui qu'il se sentait le plus proche. L'un et l'autre étaient les aînés de ce petit rassemblement, même si jamais leur âge véritable n'avait été prononcé. Deux "vieux" entourés de trois marmots insupportable.
Enzo...
Petit con arrogant. Détestable fils de noble qui ne pouvait s'empêcher de se poser en contradicteur. Il l'avait apprécié à un moment donné. Pour l'heure il ne savait plus vraiment. Le Chapeauté ressentait essentiellement de la pitié pour lui.
Gabrielle...
Là encore... Un flou total.
De l'amour ? De la déception ? De l'inquiétude ? Un mélange explosif.

Mais pour le moment, il fallait se déshabiller. Gabrielle avait ouvert le bal, retirant sa chemise et il ne l'avait regardé que du coin de l'oeil, bien trop préoccuper parce qu'il allait dévoiler pour pouvoir profiter de la scène.

Chapeau, mantel, et chemise gagnèrent le sol en un tas froissé avant qu'il ne s'assoit sur le banc. Et mécaniquement, il se déchaussa, retirant la protection de ses bottes, le regard perdu dans le vide. Ne resta bientôt plus que le tissu de ses braies à retirer. Avant de révéler ce qui était pour lui une infirmité.
Un effort plus tard et toujours inconscient du monde autour de lui, sans un regard pour les autres il fit tomber ses braies.
Premier nu ? Peut-être, à vrai dire il ne regardait personne. De peur de voir leurs regards posés sur lui.
Des regards posés sur ce corps à la neutralité quasi parfaite. Un corps aux muscles légèrement dessinés, ponctué par les quelques rondeurs qu'un homme trop habitué à l’alcool se doit d'avoir. Rien de sortant de l'ordinaire.
Si ce n'est, deux tibias déformés et enlaidis par deux cicatrices jumelles.
Deux étoiles à trois branches.
Des chairs tuméfiées blanches et luisantes, bosselées et creusées là ou les os avaient crevés la peau.

Sa honte.


_________________
Valeriane_guernerac
Elle affichait un large sourire aux côtés de Gabrielle. Pari gagné ! La jeune gouvernante avait levé les yeux au ciel et c'était tout ce qu'elle avait voulu atteindre en chargeant exagérément sa besace ! Elle s'attendait à recevoir quelques mots ironiques ou remarques bien senties mais elles furent interrompues par l'arrivée du Mestre d'armes.

Val détourna alors son regard et dévisagea sans retenue aucune l'homme en question avant de laisser son regard couler sur sa carrure. Ainsi, il allait se dévoiler. Son sourire devint très éloquent lorsqu'elle remonta ses émeraudes dans le regard masculin. Elle laissa Gabrielle répondre à sa question, se doutant que le Patron ne se défilerait pas et adressa un :


"Bonjour Brekthas" teinté d'une pointe d'amusement provoquant.

Elle ne put pousser plus avant son petit jeu, Mordric arrivait à son tour, chapeauté et botté, fidèle à lui-même. Il répondit à l'interrogation du Mestre d'armes et ajouta une taquinerie dont elle connaissait parfaitement le sens et qui la fit sourire tandis qu'elle plantait son regard rieur sur la seule présence féminine hormis la sienne.

Un sourire adressé au Patron tandis que ses yeux détaillaient cette seconde silhouette masculine, et Val eut la surprise de voir le jeune Blackney. Non pas que sa présence la dérangeait, à vrai dire, rien ne la dérangeait réellement, mais elle l'aurait pensé peu enclin à se baigner dans la même eau qu'eux ...Elle sourit néanmoins et lança un :


"bonjour Enzo" avant de suivre Gabrielle dans les lieux. Elle semblait fort habituée à l'endroit et y être parfaitement à son aise. Val, quant à elle, ne se départissait pas de son sourire.

Elle jeta un regard circulaire à l'intérieur du bâtiment pendant que la jeune Blackney s'entretenait avec le barbier et détailla l'endroit. Celui-ci semblait propre et bien entretenu. Val avait toujours une appréhension concernant les lieux publics et elle fut satisfaite et rassurée par ce qu'elle voyait. De même les étuves lui firent bonne impression et c'est sans appréhension aucune ni sans retenue qu'elle se dirigea vers un banc de bois.

Faisant face à Gabrielle, elle se débarrassa prestement de sa besace, ôta rapidement son corsage lilas, sa ceinture et ses chausses. Prenant le temps d'accrocher soigneusement sa chemise sur un portant, elle dévoilait sans vergogne son buste et sa nudité n'entravait en rien le naturel de ses gestes.

Fixant Gabrielle un moment, elle éclata de rire en l'entendant parler de whisky :

"ah non pas de bouteille dans ma besace !!! du moins pas de bouteille de whisky ! de l'eau de rose, vous en voulez ???"

En riant toujours elle fit glisser ses braies le long de ses jambes avant de les laisser choir sur ses chevilles. Elle entreprit alors de défaire un à un ses bas, sans lenteur exagérée comme elle avait coutume de le faire ... souvent.

Val sourit intérieurement, elle n'avait plus vraiment l'habitude de se déshabiller de la sorte en présence d'hommes ...habituellement, soit ses gestes étaient empreint d'une sensualité exagérée, soit elle ne se déshabillait pas elle-même ! La situation lui paraissait à la fois étrange, amusante, surprenante ... Mais après tout, depuis son arrivée à Montpellier et surtout, depuis qu'elle avait fait leur connaissance, elle allait de surprise en surprise ...Et cela lui convenait parfaitement.

Bas et braies furent à leur tour soigneusement rangés et c'est seulement habillée de sa longue chevelure emprisonnée qu'elle se posa sur le banc, observant sans retenue les corps masculins qui se dévoilaient lentement.

Si elle nota bien évidemment les marques qui zébraient les tibias du patron, elle ne s'attarda pas dessus, retenant cependant de justesse une grimace. Non pas par la vue, elle en avait vu d'autres mais elle mettait une image sur ce qui le faisait souffrir, malgré qu'il tentait bien sûr de dissimuler cette souffrance, et c'est surtout cela qui la touchait.

La jeune courtisane laissa son regard à nouveau capturer cette silhouette, la détaillant lentement, sourire aux lèvres avant de reporter son attention sur le cousin et le mestre d'armes, laissant son regard errer de nouveau ...

Enzo.blackney
Qu'elle idée idiote. Terriblement idiote d'être venu aux étuves.

Il se sent pas du tout bien, le Enzo. Du tout. Sa main droite tremble légèrement la pudeur qu'il tente tant bien que de mal de cacher. Il avait simplement hocher la tête au bonjour de Valériane. Presque poli. L'angoisse laissait aller quelques petites politesses rares. Il avait donc simplement suivi, ravalant rapidement son petit sourire narquois, et observant les lieux avec attention. Il ne pipa mot quand Gabrielle paya leurs entrée. Il lui redonnerait autrement, car on sait bien qu'Enzo n'aime pas qu'on paie pour lui. Sauf l'alcool. Ça c'est différent. C'était un plaisir qui se payait à plusieurs, et qui faisait vibrer les tavernes. Refuser un verre par orgueil serait bien mal jugé. De plus, lui-même laissait aller à quelques écus pour offrir des tournées générales parfois. Alors tout se donnait et tout se rendait. Définitivement, les tavernes c'étaient pas pareil. D'ailleurs, on se met pas nu en taverne. Il déglutit légèrement à cet pensé d'ailleurs. Mains toujours dans les poches de ses braies, les yeux verts entreprirent de regarder ce qui semblait être des cabines de déshabillages. Définitivement le sort s'acharnait sur lui. Aux côtés de Mordric, Enzo jeta un œil aux filles. Gabrielle avait déjà retiré sa chemise, et Valériane ne tardait pas du tout à retirer ses vêtement. Ce qui était logique vu son métier. Ou pas. Une catin pouvait-elle être pudique dans les lieux publics ? Peut-être. Qu'en savait-il après tout.

Un soupira quitta ses lèvres alors qu'il se mit à fixer le banc. Restant debout. Immobile. Tout ce qui pouvait se passer autour de lui avait disparu. Il était seul, face au banc avec l'obligation de se dénuder. Devant public. Même si les gens allaient sans doute pas regarder. D'ailleurs, juste la penser que les autres aussi seraient nu ! Un frisson le prit et remonta le long de son échine pour venir lui faire bouger quelque peu les épaules et le cou. La pudeur à des désavantages flagrants, et même avec tout l'orgueil du Blackney, c'était difficile de passer outre ce trait de caractère qui venait le rendre carrément nerveux. Même au lit, il n'était pas du genre à se déshabiller pour se laisser regarder. Et il lui fallait au moins un édredon, et au mieux ses braies après l'acte pour se sentir un tant soit peu bien. Un second soupire passe la barrière des lèvres, les sinoples d'Enzo toujours sur le banc vers lequel, finalement, il s'avance et s’assoit. Le pire dans cette situation c'est qu'il ne pouvait pas paraître incognito. Le mètre 90 du Blackney faisait de lui un homme plus grand que la moyenne dépassant pratiquement toujours tout le monde. De par ce fait, il était assez difficile de pas paraître dans une foule, et encore moins aux étuves. Il était assez grand pour son époque pour qu'il soit obligé de se pencher pour passer certaines portes. De bicoque et de taverne notamment. Ça avait ses avantages et désavantages.

Dans ce cas-ci s'en était pas un. Limite complexant. Enzo agita quelque peu une main qu'il glissa dans ses cheveux bruns par la suite, fixant cette fois le sol. Il était assis. C'était déjà un pas énorme. Ses compagnons seraient sans doute déshabillés bien avant lui. D'ailleurs, son regard se posa légèrement sur son voisin. Mordric. À peine remarqua t-il la nudité de se dernier, qu'il se ferma les yeux. D'horreur ? Presque, mais il n'avait même pas remarquer les cicatrices de l'homme. Juste sa nudité avait fait avoir le réflexe de fermer les yeux. Pas autre chose. Sauf qu'il fallait bien être un homme un jour et se décider à se déshabiller non ? Un peu de virilité pardi ! Car là, franchement, Enzo il en manquait. Il inspira donc doucement et entreprit de retirer ses canons d'avant-bras en cuir. Toujours bien lasser à ses avant-bras par dessus sa chemise. Y allant par étapes, et surtout lentement, le jeune homme retira ensuite ses bottes laissant voir des mollets bien fait qui résumait le temps que chaque matin l'impudent prenait à s'entraîner, équipé d'une partie de ses protections pour le poids et l'apprentissage de l'agilité, même bien équipé. Même si l'agilité est toujours réduite quand on décide de s'armer et de s'équiper comme pas possible. Le Blackney écarta légèrement ses orteils, observant ses pieds, et les faisant bouger un peu.

Son silence et sa lenteur étaient éloquents. Il se passa une main dans les cheveux de nouveau. Il fallait maintenant s'occuper de la chemise. D'un geste nerveux, Enzo se relava donc du banc finissant de délasser la chemise qu'il n'avait tout à fait attacher complètement. Il leva ensuite les bras en l'air, pliant le droit pour aller tirer sur le tissu et le passer par dessus la tête. Le geste entreprit de dévoiler sa musculature de jeune homme. Le tout démontrait un entraînement aux armes depuis un jeune âge, mais sa grandeur laissait l'aspect d'être fin, car pas un gros amas de muscles concentré dans un corps plus petit et plus carré. Une cicatrice se trouve sur son flanc gauche qui se courbe un peu avant l'aine et va sur son ventre, souvenir d'une mauvaise rencontre sur les routes. L'action de retirer sa chemise ébouriffe alors les cheveux du jeune homme, alors que ses sinoples évitent volontairement le regard sur les autres, et qu'il essai du mieux qu'il le peux de maîtriser sa pudeur.


- « Ehm. »

C'est pour lui-même surtout, alors qu'il range sa chemise sur les portants fait à cet effet. Il ne reste plus que les braies, puisqu'il ne portait pas de bas sous ses bottes. Il déglutit, fixant son vêtement. Le dos légèrement courbé - grandeur oblige - une mèche tombe entre ses deux yeux, alors qu'il reste de nouveau immobile. Incertain, pudique. L'envie de remettre sa chemise est tentante. L'envie de fuir aussi, mais il ne bouge pas. Non. Enzo. Tu n’es pas con ! Tu as vu bien pire. Ce n'est qu'une pair de braies, ce ne sont que des gens .... Nu ! Bon, d'accord ni pense pas trop. Qu'elle homme tu fais d'ailleurs. Bon, physiquement, tout le monde a compris que tu étais beau, bien arrangé et que ta peau aristocrate n'est détruite que par une cicatrice. Puis la légère marque sur ton nez qui est la cause d'une cassure légère. Mais bon sang retire tes braies ! Les mains d'Enzo s'agite alors sur les lacets qu'ils s'obstinent à ne pas délasser. Il ne reste plus qu'un vêtement et il ne bouge pas. Les autres ne sont plus, il est définitivement seul, comme tout à l'heure. Seul avec ses braies qu'il n'arrive pas à faire tomber. Pourtant en d'autres circonstances...., puis bon c'est différent, car encore là, il laisse peu de chance pour qu'on puisse observer son anatomie. Proportionnel à sa personne d'ailleurs. Mais passons. Ce n’est guère important.

La mâchoire se crispe légèrement, les mains toujours sur les lacets, qui finalement se décider à faire acte, et de délasser. Après de longues et interminables minutes sans le moindre mouvement. Cinq minutes, vings minutes ? Enzo ne serait dire, mais c'est long. Trop long. Angoissantes minutes.Les autres ont peut-être déjà fini. Il s’en sait rient, il n’a plus beaucoup conscience des autres, pour l’instant, trop en duel avec lui-même pour se forcer à descendre ses fameuses braies. Pourtant il a d’autre moment où c’est bien plus rapide ! Si ça pouvait être pareil ! Puis, il attend presque toujours que ça le lance terriblement avant d’ouvrir les braies, dans ses « autres circonstances ». Pudeur oblige, mais douleur cela inflige. Bref. Il est temps. C’est l’heure. Le moment. Go ! Et les mains d’Enzo de descendre les braies d’un coup, jusqu’au genou, obligeant le jeune homme à se pencher vers l’avant. L’air effleure sa peau, la tête cogne, le cœur débat comme s’il devait survivre à une horde d’hommes armées, la sueur perle soudainement son front, la mèche se colle sur ce dernier, et les joues rougissent. Et d’un coup. Stupide geste, Enzo remonte ses braies, allant mordre sa lèvre inférieure. Qu’elle idée inconcevable. Le Blackney aux étuves. Vraiment. Il aurait été mieux qu’il reste à l’auberge et se barbote seul dans une baignoire, dans sa chambre…

Idée idiote on a dit ? Pire. C’est juste complètement ridicule. Un pudique aux étuves…Voyons donc !

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© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Gabrielle_blackney
[Mets-toi tout nu, si t'es un homme.
Histoire de voir où nous en sommes.
(…)
T'es bien plus mâle comme ça.
Un point c'est tout.
Un point c'est toi.
Je t'aime comme ça.
(…)
Sans dessus, ni dessous*]


De l’eau de rose ? Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse avec de l’eau de rose ? Ceci dit, ça sent bon, j’aime bien…

Et Gabrielle sourit à Valériane. Car si elle n’était pas coquette et n’accordait aucune importance à sa mise, en revanche la jeune femme avait une faiblesse pour tout ce qui sentait bon, les huiles, les parfums, les eaux florales. Mais elle n’avait absolument pas les écus lui permettant de se faire vraiment plaisir en ce domaine. Elle utilisait néammoins de l’eau de rose mélangée à du vin et à de la casseligne pour éviter les odeurs liées à la transpiration, de même que ses aisselles étaient imberbes pour les mêmes raisons, elle aimait les étuves pour le plaisir de se laver les cheveux avec une décoction de feuille de chêne, et pour l’odeur du savon sur sa peau quand elle en ressortait.
Oui, Gabrielle éprouvait une réelle satisfaction à sentir bon. Si un jour, elle en avait les moyens, elle s’offrirait des tas d’huiles et de parfums pour la seule satisfaction d’avoir le choix de sa senteur chaque matin.

Il faudra que tu me dises si tu as un bon filon pour t’en procurer à un prix correct. Je serais preneuse. Et tu as quoi d’autres, à défaut de whisky ?

Toute à sa discussion avec Valériane, Gabrielle en oubliait d’enlever ses braies, dernier rempart à sa nudité, non pas par gêne mais toute prise qu’elle était par le plaisir rare d’une discussion futile entre filles. Cela ne lui était pas arrivée depuis des siècles lui semblait-il. Et ça faisait un bien fou.

Elle commença néammoins à les délacer et se retourna pour voir si tout allait bien du côté des trois autres. Si elle ne fit pas franchement attention à Mordric et au maitre d’armes, en revanche, elle ressentit immédiatement la gêne d’Enzo. Parce qu’elle savait avant même qu’il n’entre dans la bâtisse de pierre que ça serait un supplice pour lui, que ça devait le rendre malade et qu’il n’avait accepté de venir que motivé par un orgueil qui le poussait à dissimuler ses faiblesses. Oui, Enzo était pudique, et Gabrielle le savait mieux que quiconque, lui qui, même dans les moment les plus intimes, évitait de laisser paraître grand chose de sa personne.
Il était beau pourtant, et bien fait, bien plus que la majorité des autres hommes, grand, fin et musclé, avec une belle gueule que devait lui jalouser nombre de mâles du plus nobles au très gueux. Tout en le fixant, alors qu’il ne restait au jeune homme que ses braies, elle se fit la réflexion qu’il était presque dommage qu’il se déshabille tant son allure de mauvais garçon des bas quartiers l’affolait. Oui, Enzo était beau, très beau et Gabrielle en profitait un peu plus que les autres. Mais en l’instant, il avait surtout l’air terriblement angoissé, le rouge aux joues et le regard fixe et lointain.
Ah non, voilà qu’il baisse ses braies… pour les remonter presqu’aussitôt avec ce petit geste qui n’échappe pas à Gabrielle. Geste qu’elle connaît comme l’aveu de sa gêne, ce mordillement de sa lèvre inférieure, qui, il y a longtemps, avait ouvert les hostilités entre eux deux.

Elle regarda donc Enzo un instant, avec un petit sourire en coin. Dans un geste qu’elle veut rassurant, elle pose sa main sur l’avant bras du jeune homme, puis s’éloigne du groupe, se dirigeant droit vers un barbier. Oui, comme ça, torse et pieds nus, tenant les cordons de ses braies pour éviter qu’elles ne tombent à ses pieds. L’affaire est vite réglée, pour quelques deniers qui trainaient au fond de ses poches, Gabrielle revient avec ce qui pourra aider Enzo à sauvegarder sa pudeur.


J’avais complètement oublié de vous distribuer ça.

Et elle tend à Mordric et Brekthas un drap blanc plié pour chacun, drap dont l’usage est réservé à la discrétion du client, le plus souvent, il sert à s’essuyer au sortir du bain, mais rien n’empêche de s’enrouler dedans pour cacher ce que l’on ne veut pas montrer.
Elle s’approche d’Enzo et lui en tend un également avec un petit sourire. Gabrielle est bien trop habituée aux étuves pour avoir oublié. Si oubli il y a, il est volontaire. Mais elle ne s’attendait pas à ce qu’Enzo aille aussi loin. Elle pensait qu’il renoncerait aussitôt sa chemise enlevée.
Elle donne également un drap à Valériane, dépose le sien sur le banc et fait enfin tomber ses braies. Une fois nue, comme Valériane l’a fait, elle accroche tranquillement ses vêtements sur le portant.
Elle regarde Brekthas et Mordric un instant, puis Valériane, et reporte son attention sur Enzo, un instant seulement aussi. Habituée des bains publics depuis son enfance, elle ne voit pas la nudité, elle ne voit pas les corps, elle ne voit ni les courbes généreuses de Val, ni les cicatrices de Mordric, ni les muscles de Brekthas. Ou plutôt si, elle voit mais elle ne regarde pas, son regard glissant sur les détails.
Un grand sourire.


Je suis prête moi. Qui m’aime me suive. Mais je n’ai de la place que pour un seul invité. Ou une seule, je ne suis pas restrictive.

Gabrielle pivote sur elle même et se dirige vers une cuve à deux places et baldaquin qu’un des barbiers lui a indiqué. L’autre baquet, voisin, peut accueillir quatre personnes. Et tout en marchant en tenue d’Eve vers la baignoire, Gabrielle défait à deux mains le lien de cuir qui tient ses cheveux en une espèce de chignon. Elle agite la tête pour laisser ainsi sa longue chevelure brune, presque noire, lui tomber sur les épaules et le long du dos.

Devant la cuve, la jeune femme s’aide du petit marchepied en bois pour se glisser avec une délectation non dissimulée dans l’eau chaude, très chaude.

Alors suivra? suivra pas ? Et qui ?


*Zazie

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Brekthas
Brekthas sourit à l'arrivée de Mordric, et rit avec bonne humeur à la référence à ces fesses qui avaient tant fait parler d'elle. Vint ensuite Enzo Blackney. Celui-là, le maître d'armes ne le connaissait pas particulièrement, et ce qu'il avait perçu de lui en quelques occasions ne lui donnait pas envie d'en savoir plus. Toutefois, Brekthas, on l'a dit, avait le respect de la noblesse gravé au fond de lui. Aussi ne se risquait-il pas à le critiquer frontalement, comme il aurait pu le faire pour d'autres.

Plus personne n'étant attendu, ils pénétrèrent dans les étuves. L'air y était moite, comme on pouvait s'y attendre, et y régnait une forte odeur d'herbes aromatiques.

Suivant le quatuor, il s'installa près d'un des bancs, et entreprit de se déshabiller. Ce fut rondement mené, l'homme n'ayant ni véritable fierté ni honte quant à son corps. Certes, en tant que maître d'armes, il était de solide constitution, et de musculature bien développé. Cependant, n'imaginez pas un jeune homme à la musculature bellement dessinée, hymne vivant au corps humain. Non, Brekthas allait atteindre les trente-*** ans, et avait toujours été bon vivant. Il était donc trapu, avec un ventre respectable mais ferme, et son corps était orné de plusieurs vieilles cicatrices. Rien d'impressionnant toutefois, comme pouvaient l'être celles des chevilles de Mordric, ou du flanc d'Enzo. Son corps donnait simplement l'impression d'avoir été régulièrement couturé, sans blessures mortelles.

Brekthas, s'assit, son regard survolant les deux hommes près de lui sans s'y attarder, ne voyant ni les chevilles de l'un ni la gêne de l'autre. Ce ne fut toutefois pas le cas pour les deux femmes, et plus particulièrement Valériane et ses charmes, qu'il détailla un instant sans se cacher. Elle utilisait son charme sans vergogne, autant en profiter.

Un court instant plus tard, du moins tel que le ressenti l'homme "expérimenté" (c'était son mot pour corriger ceux qui le disaient vieux), Gabrielle s'éclipsa, et revint avec des draps qu'elle distribua. Brekthas l'enroula autour de sa taille, évitant ainsi toute gêne éventuelle.


- J'vais passer mon tour, Gab!


Il sourit, ne s'expliquant pas. Ils étaient là pour une sortie entre amis, ou à peu près, et Brekthas se sentait un peu le dernier maillon de la chaîne. C'était certainement pas pour lui qu'elle se mettait ainsi à l'écart. Mais pour qui alors? Pas Enzo, ce serait étrange de partager un baldaquin avec son cousin. Sans doute Val. La mixité n'était peut être pas de son goût, au final. Le maître d'armes se dirigea vers la cuve pour quatre, et s'orienta vers ses compagnons après s'être installé, nu, histoire d'observer les réactions à l'invitation de Gabrielle.
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Valeriane_guernerac
Il n'était plus question de jeu. Rien n'échappait à Valériane. Toujours assise sur le banc, dans le plus simple appareil, elle laissait son regard couler de l'un à l'autre, un fin sourire appréciateur sur les lèvres.
La jeune courtisane était habituée à la nudité et pour cause. Mais elle avait aussi l'habitude de détailler sans retenue les corps qui se dévoilaient à elle, d'en apprécier les particularités qui faisaient de chaque personne un être différent. Si les musculatures masculines attiraient bien plus facilement son regard que les silhouettes féminines, il n'en restait pas moins que son regard glissait tant sur les corps de Mordric, Brekthas ou Enzo que sur celui de Gabrielle.
Mais très vite, elle se rendit compte que quelque chose avait changé. Une variation imperceptible, un changement à peine discernable et pourtant ...Le temps n'était plus au jeu. Pour preuve, ces braies qui descendent pour être si prestement remontées ...

Val suivit du regard Gabrielle lorsqu'elle s'éloigna un bref instant et elle la vit revenir, les bras chargés de drapés blancs qu'elle distribua avant d'achever de se dévêtir et de se diriger vers la cuve à baldaquin. Prenant le tissu présenté par la gouvernante, elle le posa sur le banc et se leva. Elle suivit la progression de Gabrielle et la regarda entrer dans l'eau avant de rire doucement à sa proposition. Sans répondre, elle se dirigea vers Enzo ….

Son rire se tut, son sourire coquin s'effaça, ses émeraudes, de polissonnes devinrent bienveillantes. Elle ne savait pas quelle serait la réaction du jeune noble, mais qu'importe. Val avait noté cette gène, ce malaise latent .Tout dans l'attitude du jeune homme démontrait à quel point il luttait avec lui-même, à quel point toute assurance l'avait quitté. Il semblait seul, en souffrance ...Et ça, toute courtisane qu'elle était, tout petit con qu'il était, Val ne pouvait pas y rester insensible. Elle était ainsi et faisait souvent passer le bien-être des autres bien avant le sien. Sans doute allait-elle se faire rabrouer. Peut-être allait-il la repousser durement mais elle s'en fichait et à vrai dire n'y pensait même pas.

Un sourire rassurant aux lèvres, toute trace d'amusement, de taquinerie avait disparue de son regard et d'un geste lent et empreint d'une grande douceur, elle prit des mains d'Enzo le drap que Gabrielle venait de lui remettre.

Comprendrait-il que la courtisane qu'elle était ne le jugeait en rien, qu'elle ne voulait que l'aider, qu'elle le comprenait sans doute mieux qu'il ne le pensait ? Peu importait et sans attendre, gardant son regard rivé aux prunelles masculines, elle évita de le poser sur le corps à demi dénudé. A l'aveuglette, elle passa le drap autour de la taille du jeune noble et dissimula la totalité de ses braies, croisant le tissu devant lui. Sans le quitter du regard et avec une infinie délicatesse, elle retira très lentement les mains du jeune homme des braies qu'il tenait toujours et dans un sourire qui se voulait des plus rassurants, elle lui glissa, tandis qu'elle faisait fermement tenir le drap autour de lui :


« Ca devrait tenir sans souci Enzo. »

Elle ne s'attarda pas plus longtemps et se dirigea à nouveau vers le banc. Aucune provocation ni dans ses gestes, ni dans ses regards, ni dans sa démarche. La courtisane avait laissé sa sensibilité parler et c'est silencieusement qu'elle attrapa sa besace et en sortit divers flacon.
Un sourire à Mordric qui s'appretait à rejoindre les cuves, un autre à Brekthas qui lui avait visiblement déjà choisi et elle fila tout droit vers la cuve où était Gabrielle :


« Bien que partager un bain avec vous ne me dérange nullement, je vous avouerai que les silhouettes masculines présentent bien plus d'attraits pour moi ! N'y voyez aucune offense surtout ! Mais par contre …. »

Ne terminant pas sa phrase, Val ouvrit le flacon qu'elle tenait en main et versa un bon tiers de son contenu dans l'eau où barbotait déjà la gouvernante :

« Voilà de quoi rendre ce moment plus agréable encore puisque vous aimez ce qui sent bon !  Et je vous mènerai un jour chez l'apothicaire chez qui je me fournis. Il est fort bien achalandé même si les prix pratiqués restent prohibitifs »

Elle sourit et se dirigea ensuite vers la seconde cuve, y versa le reste du flacon et planta son regard sur Brekthas et Mordric, évitant soigneusement Enzo, ne voulant en rien ajouter à sa gène :

« Quelque soit la cuve choisie, vous n'échapperez pas à l'eau de rose messires ! »

Dans un rire amusé, la jeune femme posa le flacon vide à même le sol et, faisant exagérément chalouper ses hanches, elle se dirigea vers le marche pied, s'invitant à son tour dans l'eau délicieusement chaude. Optant pour le bord opposé de la cuve, elle affichait un sourire mutin tandis que ses jades brillantes avaient retrouvé leur éclat joueur et malicieux.
Enzo.blackney
Honte.

Sentiment de gêne. Embarras. C'est bien cela qu'il ressent actuellement le Blackney à tenir ses braies, un peu con. Le geste de Gabrielle l'a fait sursauté, même si ce n'était sans doute pas l'intention de la jeune femme. Il reste là. Hébété. Puis elle revient. Ses yeux vert la fixe, un instant. Pas sa poitrine, non. Elle. Et puis le drap qu'elle lui tend avec un sourire. Un sourire qu'il n'aime pas. Un sourire qui le fait sentir mal. Un sourire qui à toucher son orgueil d'homme. Il prend toutefois le drap quand même. Orgueilleux, mais pas assez stupide pour refuser la bénédiction. Il ne bouge toutefois pas plus, tenant le drap dans ses mains, levant à peine la tête de ce dernier. Seul la voix de Gabrielle le fait lever de nouveau les yeux vers l'extérieur. Les yeux s'arrondissent alors. Imaginé, un jeune homme de 17 ans, un air ridicule au visage qui fixe, au ralentit, la scène dans lequel Gabrielle vient de détaché ses cheveux et les secoués pour qu'ils tombent sur ses épaules et son dos. Nu. La voir ainsi descendre dans l'eau chaude, aurait presque pu provoqué une... Oui, mais non. Car le Blackney s'est secoué la tête, et rappeler avec douleur qu'il est aux étuves. Avec des gens. Nu aussi. Et que lui, il se devait de se mettre nu aussi. Ses yeux se reposent donc sur le drap blanc, dubitatif. Brekthas s'était enroulé le drap autour de la taille et refusé l'invitation de Gabrielle.

Le jeune homme jeta un regard à Mordric. Le voyant coupable, peut-être, avant l'heure. Et s'il n'avait pas eu cet pudeur, sans doute que le Blackney n'aurait déjà plus ses braies et que son corps serait bien au chaud, dans l'eau. Avec Gabrielle. Pourtant il n'en fit rien, hésitant entre rester de bout et s'asseoir. Peut-être vaudrait-il mieux pour lui qu'il reste a l'écart sur ce banc, et les écoutent rire et parler. Loin de tout. Oui, ce n'était pas une mauvaise idée, mais très « tu as pas les c*uilles ! ». Puis Valériane se pointa. Nue. Les sinoples de s'arrondir de surprise, et il déglutit. Il aurait pu très bien profité de la vue qu'elle lui offrant. Tout jeune homme de 17 ans en aurait sans doute profité, à vrai dire. Mais Enzo n'était pas tout le monde. Il était lui. Petit con. Pudique. Arrogant. Il détourna son visage du spectacle qu'elle lui offrait. C'est qu'elle était bien fait Valériane...Mais peu importait. Le Blackney n'était pas de ces hommes qui regardent. Il fallait savoir l'allumer son regard pour qu'il ose détailler franchement une femme. Autrement qu'avec mépris.


- « Eh...»

Elle venait de lui prendre le drap des mains. Paniqué, il recula un pied. Elle voulait le déshabillé ou quoi ? Sauf que le sourire rassurant et les gestes lent et en douceurs n'avait rien d'alarmant, et n'amenait pas à croire qu'elle envie de jeter un œil à son anatomie. C'est donc surpris que le Blackney resta immobile. Elle ne le regardait même pas. Ses yeux à elle fixer dans les sinoples du jeune noble, elle entreprit de passer le drap autour de sa taille. Elle l'aidait. Et Enzo ne pipa mot. Surpris. La douceur et la délicatesse de Valériane était quelque chose qu'il vivait que rarement. Surtout venant de femmes qu'il ne mettait point dans son lit. - Et il n'en avait aucunement envie d'ailleurs - Cette douceur de femme, gratuite et maternelle lui rappelait toujours cette mère qu'on lui avait enlevé, alors qu'elle n'aurait pas du partir. Il laissa donc, le regard troublé, Valériane lui retirer les mains de dessus ses braies. Ces derniers tomba assez facilement à ses pieds. Définitivement, Enzo ne comprenait rien aux femmes. S'il n'osa dire merci, un signe de tête démontra tout de même qu'il remerciait, à sa façon, le geste.

Il était donc debout. Le drap autour de la taille, l'embarras s'estompant relativement. Un léger sourire vient s'afficher sur le visage du jeune homme. Par précaution sa main tenait le drap. On ne sait jamais. Tandis que Valériane parlait, le Blackney se pencha, pour ramasser ses braies qu'il déposa avec ses autres vêtements. Un regard à Mordric, avant de s'avancer, lui vers la cuve ou Gabrielle est.


- « Tu acceptes les sales types, comme moi ? »


Il a préciser le comme moi, pour bien sur exclure le Chapeauté. Après, il avait la chance de se prendre un râteau - qu'il accepterait pas au demeurant - mais bon !
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© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Mordric
L'avantage d'être entre amis c'est qu'aucun regard ne s'était posé sur ses cicatrices.
A l'image de ses yeux qui n'avaient pas même aperçu la gêne d'Enzo ou même détaillé le corps de deux femmes.
Il n'avait été tiré que brièvement de ses songes lorsque Gabrielle lui avait tendu le drap, qu'il avait saisit sans vraiment savoir qu'en faire.
Mais ce qui le sortit complètement de sa presque léthargie furent les paroles de Valeriane.


« Quelque soit la cuve choisie, vous n'échapperez pas à l'eau de rose messires ! »

Soupir, grognement.

Il fallait vraiment que ça soit nécessaire ça ?
Encore un truc qui donne assurément plus mal au crâne que le Whisky...


Une râlerie prononcée alors qu'il rejoignait ses amis dans la grande cuve, totalement indifférent à la scène derrière lui. Au grand étonnement de certains peut-être. Mais il n'avait eu aucune intention de se retrouver seul avec Gabrielle.
Rares étaient ceux qui connaissaient la vraie nature de la relation qui se nouait entre la jeune Blackney et le Chapeauté...
A vrai dire ils n'étaient que deux.


Une fois rentré, j'irai me baigner dans un fût de Whisky pour chasser cette odeur.

Son regard se posa alors sur Val et Brekthas, amusé.

Ah et si vous deux vous voulez aussi de l'intimité, je peux aller me faire pendre ailleurs !

Il savait l'attrait que l'un avait pour l'autre, mais il savait aussi que Brekthas l'enverrait sûrement paître pour avoir dit ça. Mais pourtant, rien de mieux qu'une petite blague pour détendre l'atmosphère, lorsque l'on se retrouve entre amis, nus dans la même cuve.
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Gabrielle_blackney
[Ah ! c'qu'on est bien quand on est dans son bain
On fait des grosses bulles, on joue au sous-marin*]


L’eau chaude a cet effet relaxant immédiat. Tout va toujours mieux quand on est dans son bain.
Gabrielle sourit à Brekthas qui décline son invitation et s’installe dans la cuve voisine. Et non, elle ne se met pas à l’écart, pas vraiment. Elle n’aurait aucune gêne ni aucun déplaisir à le rejoindre lui ou les autres. Mais la cuve est un peu trop petite pour eux tous et pour une première expérience, elle a pensé qu’un peu de confort ne leur serait pas désagréable. Et puis, Enzo s’est pointé. Un gros effort qu’il a fait là, assurément. Alors elle ne va pas l’achever en lui imposant une promiscuité qu’il détesterait. Et oui, aussi, soyons honnêtes, l’idée de se retrouver avec lui dans une baignoire, juste tous les deux, a bien traversé l’esprit de Gabrielle. Mais elle accueillerait volontiers n’importe lequel. C’est Enzo qui ferait la tête, plus qu’elle probablement.

Confortablement installée, elle regarde Enzo, qui tient toujours ses braies. A sa grande surprise, elle voit Valériane qui vient à son secours. Un tableau charmant et étonnant que de voir la gironde tavernière entièrement nue enrouler un drap autour des hanches d’Enzo. Enzo qui a l’air encore plus surpris qu’elle. Gabrielle retient un rire. Pas toutes des tentatrices, Enzo, pas toutes. Parfois, les femmes sont capables aussi d’une gentillesse désintéressée. Même les catins.
Elle rit par contre franchement quand Valériane vient verser son eau de rose dans les cuves.


Brekthas, tu vas être le maitre d’armes le mieux parfumé du comté. Lucie sera ravie. Prends garde, elle va vouloir te mettre des rubans dans les cheveux ! Et bien sûr que je ne suis pas offensée, Val ! Je suis presque jalouse, tu en auras deux pour toi toute seule !

Et Gabrielle de rire encore. Elle n’en pense pas un mot. Déjà avec un seul, elle a réussi à se mettre dans les ennuis jusqu’au cou, alors si elle en ajoutait un second, autant se jeter du haut des remparts.
Tiens, justement, la cause de ses ennuis s’avance. Avec son petit sourire, son drap, son torse fin et musclé et ses yeux verts à faire rougir n’importe quelle oie blanche sortant du couvent.
Un sale type. Vraiment. Elle lui sourit et répond à sa question par un geste de la main l’invitant à venir.

Tu sais bien que oui…

Elle n’ajoutera pas qu’il était celui qu’elle attendait. Il devrait bien s’en douter. Et s’il ne le sait pas, tant pis pour lui.
Gabrielle sourit en entendant Mordric qui disait vouloir prendre un bain de whisky. Elle s’adressa aux occupants de la cuve voisine.


En parlant de fûts. Ici, ils n’ont pas d’alcools forts, mais ils ont du vin. C’est ma tournée ! Même pour toi, Valériane, tu trempes déjà dans de l’eau, tu ne vas pas en plus en boire !


Et d’un claquement de doigts, elle signifie sa commande à qui de droit. Aussitôt, on vient leur porter des coupes pleines et deux petites tables sont installées contre les cuves pour poser les verres.
Gabrielle sourit. Puis elle regarde Enzo. Oui, vraiment, elle aime les étuves.


*Henry Salvador (pardon, pardon…)

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