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[RP] Madame rêve des formes oblongues

Gabrielle_blackney
(Titre d’après Alain Bashung)

[Quand les armes parlent, les lois se taisent*]


Oui, Gabrielle rêvait de formes oblongues et transperçantes, de longues lames froides et tranchantes. Gabrielle rêvait d’épées, de sabres et de dagues. Et surtout de savoir correctement les utiliser. Il lui fallait donc se trouver un maitre d’armes. Et ça tombait bien, elle en connaissait un et elle comptait bien qu’il ne lui refuse pas ce petit service. Après tout, une main aux fesses, ça rapprochait et ça demandait à se faire pardonner.
Elle fit donc sa demande en taverne à Brekthas, alors qu’ils buvaient tous deux une chope, et il accepta sans difficulté aucune. Il faut dire qu’être le maitre d’armes de la petite Lucie de Compostelle, blondinette de cinq ans, ne devait pas être follement excitant – bien qu’épuisant, Gabrielle n’avait aucun doute là dessus.

C’est donc d’un pas décidé que la jeune femme entra dans la salle d’entrainement de la demeure de Compostelle. Elle avait pu, avec une satisfaction non feinte, abandonner les jupons qu’elle se devait de porter quand elle s’occupait de Lucie. Elle était donc simplement vétue de braies grises, d’une chemise blanche et de bottes noires. Rien de très fantaisiste, ni de rose pastel comme la gamine.
Son épée était rangée dans son fourreau, accrochée à sa ceinture, épée qu’elle chérissait et sur laquelle elle veillait comme une chatte sur ses petits.
Brethas était déjà là et elle lui fit un grand sourire en se dirigeant vers lui.


Bonjour, Brekthas. Prêt à en découdre ? Je suis sûre que je ne peux pas être élève plus difficile que Lucie.

Elle rit à ces mots qui, pour sûr, n’auraient guère ravis les oreilles du vieux Norbert, bien qu’il eut probablement été d’accord avec elle.
Elle tapota le pommeau de son épée.


C’est mon épée. Je l’ai appelée Kindness. Ca veut dire gentillesse en anglois. Comme ça, si je dois tuer quelqu’un je le ferai avec gentillesse.


Oui, c’était idiot, mais ça avait néammoins fait rire Sa Seigneurerie Actarius d’Euphor, Pair de France, alors Brekthas pourrait bien trouver ça ridicule que ça n’aurait pas grande importance.


Heu, dis moi, Brekthas, je n’ai aucune protection, tu ne vas pas trop m’amocher ? J’ai déjà deux cicatrices, si tu peux éviter de m’en rajouter une, je saurais t’en remercier.


Gabrielle se souvenait en effet des quelques cours qu’elle avait pris avec Yvane, son chaperon, qui l’avait laissée couverte d’hématomes.
Elle se souvenait également de tout l’équipement que possédait Enzo pour ses propres entrainements. Elle n’avait rien et pas vraiment les moyens de s’équiper.
Elle regarda Brekthas, il n’était pas immense comme son cousin mais il était bien plus grand qu’elle, devait peser deux fois son poids et était très entrainé. D’une gifle, il l’aurait facilement jetée au sol. Mais elle se souvint de ce qu’avait dit Enzo, elle avait pour elle d’être petite, légère et agile; faire de ses faiblesses une force et la retourner contre l’adversaire.
Un jour viendra, très certainement, où ce conseil lui sera utile. En attendant, elle devait apprendre et écouter auprès de plus aguerri qu’elle.


*Cicéron

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Brekthas
Comme vous le savez, Brekthas, maître d'armes de la petite Lucie de Compostelle, avait donc accepté comme nouvelle élève Gabrielle, gouvernante. C'était à première vue assez étrange, mais ce n'était pas cela qui allait freiner notre ami. Fallait dire que Gab ne rentrait pas dans le moule de la gouvernante vieille fille et timorée. Et puis, malgré sa grande confiance en ses propres capacités, l'expérience du maître d'armes lui soufflait qu'avoir une bonne lame de plus à ses côtés n'était pas du luxe. Lorsque la demoiselle le rejoint dans une tenue appropriée au combat, Brekthas ne put retenir un sourire. Vraiment loin d'une gouvernante...

- Bonjour, Gab. Moi, oui, toujours prêt, j'espère que t'es en forme aujourd'hui.


Brekthas rit à la blague de la jeune femme. L'humour à deux écus, il était toujours preneur. Même si cette blague là avait un petit quelque chose de sinistre, ce qui échappa totalement au maître d'armes. Tuer, éviter de l'être, c'était sa vie, sa routine, sa raison d'être.

- Pour les protections, on doit avoir deux trois trucs dans les coffres là bas. Cette salle a de toutes évidences servi il y a plusieurs décennies... Donc faut pas s'attendre à du matériel dernière génération.


Et en effet ils trouvèrent un plastron de cuir, des gants, des protections pour les coudes. Alors qu'elle enfilait le tout, Brekthas étant déjà préparé, celui-ci reprit.

- Néanmoins tu n'en as pas vraiment b'soin pour aujourd'hui.

Anticipant sa mine dépitée, il continua :

- J'avais juste envie d'voir d'quoi t'aurais l'air une fois là d'dans...

Il rit, puis reprit plus sérieusement :


- Garde les quand même, mieux vaut être trop prudent que pas assez, en l'occurence. De même pour ton épée, s'tu veux bien, laisse-la dans un coin de la salle. On en utilisera des émoussées pour le moment. Tu m'as d'mandé des cours, je vais t'en donner. Mais avant ça, j'ai besoin d'évaluer où t'en es. Ce matin, ce sera ton attaque. Tu vas donc devoir m'attaquer sans relâche. J't'ai pas encore demandé ce que tu voulais exactement. Tu veux savoir te battre comme un noble distingué, à l'épée, avec de belles figures comme celle des courants récents, ou tu veux juste savoir tuer, par le plus de moyens possibles? C'est comme tu veux, mais va falloir décider.
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Enzo.blackney
« Belle, elle est belle une fois équipée. Même de choses qui ne sont pas de sa taille et qui sont quelque peu archaïques . »

Enzo était arrivé au moment où Brekthas disait qu'il avait juste envie de voir l'air qu'elle aurait dans l'équipement. Les mots étaient sortie, légèrement, alors que seul lui pourrait les entendre. Ses yeux se dégustaient de la vue de Gabrielle, même si elle n'avait l'air en rien féminine. C'était peut-être ça qui venait faire sourire le jeune Blackney, amusé. Mains dans les poches, il était venu voir comment ça allait se passer, ce premier cours. D'ailleurs, ça lui permettrait de voir aussi comment l'homme se débrouillait en ce qui concerne les armes. Enzo était jeune mais savait bien se défendre. L'épée avait peu se secret pour lui, seul l'envie d'apprendre de nouvelles bottes et améliorer sa défense l'amenait à s'entrainer plus que de besoin. Il avait aussi appris l’arquebuse et la couleuvrine dans la Garde Épiscopale, et les armes d'Hast étaient quelque chose à lequel il travaillait actuellement. Par exemple, il n'était pas principalement doué par l'arc et s'il savait monté, il était piètre cavalier. Chose qu'il devait apprendre à remédier avec le temps. Après, même s'il connaissait bien des choses, Enzo n'était pas du genre à faire le coq devant plus aguerrit que le lui. Les hommes tels son père avait connu la guerre au front que lui n'avait encore jamais connu. Et tant et aussi longtemps qu'il ne vivrait pas l'horreur de la guerre, il savait très bien qu'il ne pourrait pas se comparer à moindre homme de la trempe de son père. Même s'il avait aidé à protéger les terres Mortain et le Mont lors de la dernière guerre durant l'absence d'Alcalnn.

Il observait donc, écoutait aussi. Un peu dans l'ombre de sa cousine, mais assez prêt pour entendre et bien voir. Lui-même ne savait pas où Gabrielle en était de son entraînement, ainsi, il pourrait aussi juger des possibilités qu'offrait sa cousine, et de son niveau d'apprentissage. Sa carrure ne lui permettait pas vraiment d'avoir un style de combat axé sur la force, mais l'agilité pouvait facilement être un atout pour la jeune femme. Retirant ses mains de dedans ses poches, le Blackney passe une main dans ses cheveux avant de croiser les bras et de s'adosser au mur. Audoin attendait aux alentours, Enzo ayant demandé à être seul, plus ou moins. Il n’y avait rien à crainte, à part si Brekthas avait un coup de folie et se mettait à attaquer le jeune fils du duc, ce qui était fort peu probable, normalement. Puis, le Blackney avait tout de même de quoi se défendre. Un léger bâillement s’infiltra hors de ses lèvres alors qu’il attendait la suite et d’un geste las, Enzo alla resserrer un de ses canons d’avant-bras en cuir qui s’était un délassé depuis le début de la journée. Bref. Qu’allait-elle choisir ? Enzo trouvait que la question était un peu limitée, car elle pouvait facilement apprendre l’art de se battre dans le but de défendre sa peau, pour finalement s’amener à apprendre l’art fin des styles de combats divers. Mais ce n’était pas son cours, et il n’allait pas intervenir. Pas pour l’instant.

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© JD Alcalnn pour la citation. Création originale de JD Marin.
Gabrielle_blackney
[A la guerre, on tue non pour tuer, mais pour ne pas être tué*]

Gabrielle enfila de bonne grâce plastron, gants et protections pour les coudes.

De quoi j’ai l’air ? Mais de rien, tout est trop large pour moi… Tu sais ce que je voudrais moi ? Des canons d’avant-bras, en cuir, comme ceux d’Enzo. Ne lui répêtes pas, mais, entre nous, ça m’a toujours rendue folle quand il porte ces trucs. Et j’imagine que ça doit être utile aussi…


Gabrielle, qui n’est aucunement coquette, s’équiperait comme un soldat du Roy si elle le pouvait. Si les soieries et les rubans la laissent de marbre, le cuir et le métal lui tournent bien plus la tête. Et dire que son cousin le Duc lui avait dit qu’elle n’avait rien à faire sur un champ de bataille. Elle finirait bien par pouvoir montrer que si, elle pouvait avoir sa place dans une armée. Pas à lui, elle se fichait bien de ce qu’il pouvait penser maintenant et elle savait pertinemment qu’elle ne ferait jamais aussi bien. Non, juste pour elle, et peut-être bien pour être utile aussi. Utile à qui, elle ne le savait pas. Elle se devait d’être royaliste alors elle imaginait qu’elle se battrait pour le Roy s’il le fallait, même si à tout bien réfléchir, enfoncer son épée dans le ventre des quelques ennemis du Royaume qu’elle connaissait ne l’enchantait guère, provençaux ou bretons, ils n’étaient pourtant pas si différents d’elle. Et si par malheur le Royaume de France entrait en guerre contre les anglois ? Quel camp choisirait-elle ? Là, d’un coup, devant Brekthas et dans son équipement trop grand, Gabrielle prit conscience que la guerre était une affaire bien plus complexe que ce que l’on voulait bien en dire.
Enfin, pour le moment, il n’était pas question de guerre, juste de se défouler en apprenant à manier correctement son épée chérie.

Toute à son habillage et à ses réflexions, Gabrielle ne vit pas arriver Enzo, qu’elle n’attendait pas au demeurant. Mais la grande silhouette ne pouvait pas rester bien longtemps hors du champs de vision de la jeune femme. Elle le salua donc d’un grand sourire et d’un geste de la main. Rien de plus, elle était tout de même dans la Demeure de Compostelle, son lieu de travail et puis, elle avait une leçon à prendre.
Elle regarda Brekthas et réfléchit avant de répondre. C’est vrai ça ? Que voulait-elle ? Les deux, mon capitaine !


Je ne peux pas apprendre à tuer comme un noble distingué ? Tuer avec gentillesse et élégance, ma foy, ça m’irait bien…

Et Gabrielle rit d’oser dire des choses aussi atroces sur un ton aussi léger. Elle reprit son sérieux rapidement.


La mort d’abord, les belles figures après. Enfin, ça me paraît plus pertinent, si je croise un brigand, je veux surtout pouvoir me défendre, pas l’impressionner en faisant la belle avec mon épée. Ca, c’est surtout utile pour défier son cousin en duel pour savoir qui paiera un verre à l’autre.

Elle regarda la masse massive de Brekthas.

T’attaquer sans relâche ? Vraiment ? Tu sais que je suis teigneuse moi et qu’il va m’en falloir avant que je m’écroule en demandant grâce. Et je ne vais pas te faire mal ? Parce que même émoussée, un coup d’épée, ça fait mal. Ou alors tu me penses si nulle que tu penses pouvoir parer toutes mes attaques, même les plus traitres ?


Elle sourit au maitre d’armes puis alla, à regret, poser son épée à côté d’Enzo et lui murmura :


Je ne sais pas pourquoi tu es là, mais je suis contente que tu sois venu.


Et elle repartit vers Brekthas, prête à prendre la leçon de sa vie. Heureusement que Gabrielle n’avait aucune prétention sur le sujet des armes. Brekthas était le maitre et elle était l’élève et avant qu’elle puisse rivaliser, elle allait beaucoup souffrir. Mais un jour, oui, elle serait douée avec une épée et elle partirait au combat.

*Henri Brialmont
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