Rupert_averey
Revenant vers le moulin, Averey avait à son épaule la prise de la nuit passée : un joli lapin braconné. Ayant le pas léger de celui qui vient de commettre un crime, il contourna furtivement le moulin, un masque sur le visage. Ses intentions étaient simples : récupérer à l'intérieur de l'édifice son matériel lui permettant de perpétuer son crime, afin de dépecer à l'abri des regards la bête de fourrure. Le vieux moulin lui avait toujours paru une bonne cachette : isolé, de mauvaise réputation, il lui permettait de garder au sec le sel nécessaire à la conservation de sa viande. Tout son matériel était donc dissimulé sous une cape de cuir souple.
S'introduisant dans le moulin en vérifiant qu'au-dehors, nul ne l'épiais, il ne vit pas tout de suite qu'il n'était pas seul à l'intérieur. Il laissa donc retomber le lapin froid qui s'étala au sol dans un bruit sourd.
Mais un sursaut bruyant lui indiqua la présence d'un intrus au sein du bâtiment.
Immédiatement, deux dagues furent dégainées, et de son corps, il bloqua l'issue. projetant son ombre à l'intérieur.
Silencieux, il essayait de distinguer qui était à l'origine du bruit dans la pénombre.
Rupert_averey
Averey écouta le silence pesant qui durait en réfléchissant à toute vitesse :
Mais qui cela pouvait donc bien être ? Était-ce un limier pour venir l'arrêter ? Était-ce un vagabond ? un voleur ? Avait-il vu le fruit de son braconnage ?
Subitement, un bruit retentit près de lui. Tel un ressort, son bras y répondit, envoyant une dague vers l'endroit d'où provenait le signal. L'arme blanche rebondit sur la pierre et retomba sur le sol ans un bruit de ferraille faisant voler le silence en éclat.
Jurant intérieurement, l'homme masqué d'un foulard se décala silencieusement sur la gauche contre le mur, ne voulant pas être lui-même la cible d'un projectile. Confiant dans le fait que l'ouverture à coté de lui éblouirait trop son agresseur pour le pointer correctement, il mit tout ses sens en éveil pour comprendre où et qui était l'intrus.
Rupert_averey
Je... Je suis armée !!! n'approchez pas !!
Un silence retentissant suivit ces paroles. Le blond n'y croyait simplement pas. Lui qui se croyait à la dernière heure avant l'échafaud, ou le racket, voilà que... en fait c'était qu'une fillette qui se trouvait face à lui !
Un sourire s'esquissa lentement sur ses lèvres, suivi d'un doux rire jaune, celui de celui qui ne revient pas de sa chambre, avant de rapidement prendre de l'ampleur. C'était un rire assuré de celui qui n'a plus peur de rien qui, repris en écho par la pierre, gronda rapidement dans tout l'édifice.
Restait maintenant à savoir ce qu'il devrait faire de la gamine. Si elle avait vu son braconnage, ce serait sûrement un témoin gênant.
Lorsqu'il se fut calmé, Averey posa de sa voix rendu méconnaissable par le foulard une question courte :
Qui es-tu ma petite ?
Rupert_averey
Ouvrant grand ses oreilles, Averey écouta la réponse de la gamine, cherchant davantage à en décrypter le contenant que le contenu. En effet, le contenu pouvait être un mensonge, mais le contenant était par nature, vrai. Il lui indiquerait avec fidélité la position de la petite, et confirmerai son identité, si Averey reconnaissait sa voix.
Et toi t'es qui ?
Et qu'est ce que tu viens faire ici ? c'est abandonné...
Ça y est, le blond savait où elle était. Restait à connaître son nom, puisqu'elle avait voulu lui cacher ce dernier.
Ne répondant pas, l'ancien garde se mut en silence, prenant bien garde à rester dans l'ombre. Il avait le pas assuré de celui qui connaissait particulièrement bien les lieux et du coin de l'il il surveillait toujours la sortie, en guettant son image à travers la projection lumineuse qu'elle dégageait sur le mur du fond. Une dague à la main, il n'avait pas pensé qu'elle luirait dans l'obscurité, trop concentré à rejoindre son objectif.
À un mètre de la fillette, il distingua une masse sombre, qui ne pouvait être que l'inconnue. Elle respirait bruyamment et semblait tenir quelque chose à la main, prête à frapper. C'est ce qui fit hésiter le blond.
Devait-il la tuer à distance, ou la capturer ? Il n'arrivait pas à se décider.
C'est pas un endroit fait pour les p'tites filles ici. Et c'est très mal élevé de ne pas répondre aux question des grandes personnes. Alors maintenant lâche ce que tu tiens dans la main ! Tu pourrais être blessée inutilement et personne ne voudrait ça !
La menace était à peine voilée par un ton qui laissait supposer tout le contraire...
Rupert_averey
La donzelle avait tenté une sortie. Instinctivement, le blond avait armé son bras avant de projeter sa dague dans la direction que prenait la fugitive. La dague tournoya et alors qu'elle allait se planter dans les omoplates de la brune, son dos s'inclina brutalement en même tant que la petiote chutait, laissant passer le projectile à travers ses cheveux, en découpant certains au passage.
Ne comprenant pas comment il avait encore une fois raté son tir, Averey la regarda, médusé un court instant, avant de percer l'obscurité pour voir que la gamine s'était d'elle même empêtrée au sol.
Ne la laissant pas bouger plus loin, il avança et fut sur elle en un pas... Au sens propre du terme, puisque pour l'empêcher de s'en aller, le braconnier mit son pied sur son genou. Il laissa ensuite tomber ses propres genoux sur la colonne vertébrale de Sayuri et sa main droite se plaqua dans son cou. Lui secouant la tête contre le sol, il était persuadé que ça permettrait à la pauvre fille de pas croire qu'elle pouvais lui mentir sans risquer gros. Entre les dents, il demanda d'une voix chuchotante et sifflante :
Maintenant que tu ne peux plus t'en aller, je te conseille de répondre à mes questions. Tu voudrais rentrer à la maison, n'est-ce pas ? Dis moi donc ce que tu fais ici... Quelqu'un sait où tu es allée ?
Rupert_averey
Sentant que la gamine ne voulait pas lui répondre, l'ancien soldat commençait à se dire qu'il était temps d'en finir, que la torture ne mènerais à rien et qu'il perdait son temps.
Néanmoins, il n'arrivait pas à faire son choix. Il posa la tête de la fille dans la terre battu, le temps de faire son choix. Devait-il vraiment la tuer, pour sauvegarder la sécurité de son foyer. Il avait commencé à braconner pour subvenir au besoin de sa famille, mais avait-il vraiment envie d'être un tueur de fillette ? Même pour éviter la prison ? Pas que la prison, pensa-t-il. Si il était pris, ses enfants ne risqueraient pas d'être nourris...
Soupirant, il prit la tête de la gamine par les cheveux, et la releva en l'air, vers la sortie.
Bon, ma p'tite. J'crois qu'on arrive dans une impasse toi et moi. Je n'ai pas envie de te tuer, mais tu ne me laisse pas le choix. Tu dis rien, tu te tait. Ne voudrais-tu pas me donner au moins une bonne raison de ne pas te tuer ?
Rupert_averey
Par Aristote ! Mais c'est Sayuri !!! Que faisait-elle donc là ! C'était elle depuis le début ?
Tels furent les mots qui résonnèrent dans la tête du blond, lorsqu'il reconnu la mouette.
Jurant intérieurement, il abaissa sa garde, juste assez longtemps pour qu'elle le morde. La douleur le ramena à la réalité, et la réponse du soldat fut toute trouvée. Son poing gauche fusa, et fit décoller du sol la gamine.
Ce n'est qu'une fois qu'elle retomba, qu'il réalisa, qu'il tenait toujours dans sa main droite une touffe de ses cheveux. Soupirant, il s'approcha du corps, pour constater qu'il était inerte. Se demandant si elle était avec Aristote, il fut presque soulagé d'entendre une faible respiration.
Bon et maintenant je fais quoi ?
Il ne pouvait pas la tuer. C'était la protégée du maire, ça ferait un beau scandale. Il ne pouvait pas non plus tuer l'une des rares auquel il s'était attaché durant ce temps.
Grognant, il ramassa consciencieusement chaque affaires qu'il avait amené ici, jusqu'à la moindre ficelle et fourra tout dans un sac. Puis il revint et observa la mouette. Que faire pour lui foutre la frousse...
Prenant un de ses collets pour lapin, il le passa autour du coup de la jeune fille. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle comprenne le message... Il n'avait pas serré le collet, mais pourrait très bien le faire si elle ne prenait pas garde.
Enveloppant sa blessure au poignet dans un morceau de tissu, il vérifia ensuite une dernière fois qu'elle était bien toujours assommée. Puis, se redressant sur ses jambes, il partit en la laissant là.
Il passa d'abord par la rivière, reprenant ses habits de tous les jours, après un bon bain. Puis vint le temps de rentrer chez lui.
Il devra la tenir à l'il, désormais... Et aussi trouver un autre moyen d'obtenir de la viande pour nourrir sa famille. Pestant en arrivant à la forge, il jeta au feu le sac contenant les effets de braconnier. Furieux, il prit son marteau, et tapa le reste de la journée contre le métal pour se détendre.