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[RP] Honni soit qui mal y pense

Matalena
[Jamais deux sans trois.]

Allons bon, voilà que la scène commençait à prendre de furieux airs surréalistes... Croisant de ses yeux noirs de jais le regard bleu nuit d'Agnès, la d'Assay compris. Et éclata de rire. Un rire de gorge, hystérique, mais tout autant tonitruant que le hurlement qui l'avait précédé. La matrone voyait juste : elle était à bout de nerfs, et s'avachit dors en avant quand ses bras musculeux commencèrent à la trainer vers le lit comme poupée de chiffon, la tête ballant de droite à gauche à chaque pas, secouée de spasmes musculaires.

Franchement, on ne pourra pas dire que la Saint-Just n'y met pas du sien quand il s'agit de partager les souffrances d'autrui. Et comme en tout, elle ne fait pas les choses à moitié, à la cuillère ni même à la truelle, mais à la pelle, et avec panache !

Tournant son visage fiévreux encollé de toute part par les mèches de ses cheveux noirs, la réformée se maintenait tant bien que mal tournée vers sa suzeraine, tachant d'articuler quelques mots entre ses halètements incessants.


Vous croyez... Qu'il est de moi ?

Entrecoupés de hoquets de rire et de grimaces, alors que les draps anciennement blancs de la noble s'emplissaient de rouge. Des flots carmins, imbibant le textile entre les cuisses de la brune, plus amples à chaque contraction.
Mais elle ne comprend pas. Agnès accouche, c'est incroyable. Et elle est là, allongée sur un lit, à se vider de son sang. Est-ce ça, l'enfant ? A-t-il été compressé par son bassin jusqu'à se changer en une vague sanguinolente ? N'était-elle pas debout, tout à l'heure, la main de Louise enfoncée jusqu'au poignet à farfouiller Deos sait quoi ? N'a-t-elle pas entendu un cri ?
Elle ne sait plus, la petite. Elle ne comprend plus. Que fait-elle là, que se passe-t-il encore... Abêtie, abrutie à demi, elle ne fait plus rien que forcer, pousser, respirer, forcer, pousser, respirer... Et attendre. Attendre encore, sans même plus savoir quoi... Un vague sourire dans son visage blanc comme un linge tendu vers Sa Grandeur qui barbotait dans leur flaque commune.

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Gnia
A peine le temps d'intégrer que la cause de ses malheurs n'était pas tant de ne pas être enceinte que de ne pas le savoir, la matrone l'avait déjà prise en main - c'était le cas de le dire.

Dire que la Saint Just était très ébranlée par la situation qu'elle vivait était un faible mot, aussi un regard vide à la Aarnulf accueillit les félicitations de la Mère Louise.
La tête se tourna lentement vers la Ladivèze qui visiblement calmait ses nerfs par une positive attitude qui consistait à faire de l'humour cynique.
Même regard bovin en observant la frêle jeune femme, blême sur les draps plus très blancs.

Résignée, sachant à peu près son affaire, Agnès vint s'accroupir adossée au pied du paddock, contre le bois patiné du tour de lit. Elle releva un visage contrarié vers l'accoucheuse


Laissez, j'vais me débrouiller, j'vous appelle quand faudra l'aider à sortir.
Allez assister la Ladivèze, c'est ses premiers, et pour être passée par là, vos emmerdes sont pas finies...


En fait, elle avait envie d'être seule la Comtesse.
Essayer entre deux contractions de comprendre ce qui lui arrivait.
Déjà son mal de bide récurent depuis le milieu de la nuit commençait à prendre tout son sens.
Pourquoi son ventre n'avait jamais été atteint par les rondeurs de la grossesse, à peine renflé par quelques mois de bonne chère, elle n'en avait aucune idée.
Aucun signe de grossesse ne l'avait préparé à cet instant, menstrues présentes quoiqu'irrégulières, pas de nausées, pas de ventre, rien.


Coupant le court de ses pensées pour souffler et pousser à chaque fois qu'un nouveau coup de semonce résonnait dans son bas ventre, son analyse était donc également morcelée.
A un instant, vint poindre dans la caboche déjà habituellement bien secouée de l'artésienne la cruciale question des calculs approximatifs de conception. Les doigts lâchèrent le montant du lit auquel ils s'étaient cramponnés pour accompagner le décompte muet.


Oh putain !

Interjection d'une classe absolue qui ponctuait à la fois la découverte du probable géniteur et une douleur qui elle le savait annonçait que la petite monstruosité qu'elle portait s'apprêtait à franchir la ligne d'arrivée.

La Saint Just n'avait rien suivit à ce qui se passait dans son dos, ne sachant point où en était Matalena, mais elle, en tout cas savait que la délivrance était proche.
La voix rauque appela à nouveau la matrone.


Louise...
J'vais avoir besoin d'un coup de main pour sortir le rôti du four...


Profond soupir suivi de cris et de râles à mesure qu'elle avait l'impression qu'un félin aux griffes acérées redoublait d'efforts pour fouailler ses entrailles.
A la faveur d'un répit, elle interpela la chambrière.


Si la nourrice est déjà dans les lieux, faites la entrer, elle va avoir du boulot, et moi je ne veux pas entrevoir ne serait-ce qu'un instant ce qui va sortir de là.

Et de pointer comme s'il en était besoin son entrecuisse d'un index rageur.
Ce fut évidemment en cet instant qu'une minuscule tête brune choisit pour apparaitre à l'endroit justement désigné.

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Maleus
[Cause toujours...]

D’un œil distrait il regardait s’éloigner le gamin en quête d’autres tanches. L’évocation de la Karine avait en l’espace de quelques secondes jeté un leger froid entre les interlocuteurs. Le borgne était à demi étonné de cette réaction, la blondasse avait un talent indéniable pour faire grincer les dents d’autrui, le frangin n’allait surement pas faire exception à la règle.

Haussement d’épaules, après tout ce n’était qu’un sujet parmi d’autres pour faire la conversation et à dire vrai à l’heure actuelle les liens fraternels et le devenir de la Pommieres étaient les derniers de ses soucis.

" Une vieille amie. "

Se saisissant du godet, il trinqua avec l’irlandais, le visage grimaçant à l’extrême à imaginer la progéniture à venir puis en avala la moitié du contenu.

" L’Très Haut vous entende… M’a l’air fort peu dégourdi ce marmot. "

Là encore le cyclope avait autant d’intérêt pour le gamin que pour sa première paire de bottes mais tous les sujets étaient bons à prendre pour détourner ses pensées de l’étage.

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Adieu Fab'
Matalena
[On prend les mêmes, et on recommence.]

Quand ça veut pas, ça veut pas. Et là, visiblement, la progéniture borgnesque mettait un point d'honneur à venir au monde dans la plus parfaite imitation de l'humeur actuelle du géniteur : indécis, et contrariant. Plus qu'à espérer qu'elle (La progéniture, suivez un peu) ne pousse le vice jusqu'à avoir un œil en moins, se qui serait tout de même un point négatif pour se lancer dans la vie active par les temps qui courent. Après en avoir chié comme pas permis dans tous les sens du terme pour ouvrir les voies de son bassin, si fin et étroit au demeurant qu'il semblait improbable qu'on eut pu y faire passer un mâle en provenance de l'intérieur, voilà que la brunette se vidait de son hémoglobine comme un barrage déverse ses eaux... Devenant à chaque seconde un peu plus pâle.
Mais enfin, il ne serait pas dit qu'une Ladivèze, récemment doublée d'une d'Assay, ce qui promettait des lendemains qui chantent, très forts, voire qui hurlent si vous voulez mon avis, allait s'en laisser remontrer par un minuscule résidu de semence agglutinée en être humain. Plutôt crever. Quoi qu'à cette allure, cette théorie risquait fort de se vérifier sous peu.

Consciente que le temps la pressait, ses forces déclinant et sa raison chancelant à chaque nouvelle vague de douleurs, il fallait agir, et vite. La brune avait accouché nombre de femmes, déjà. D'amies, souvent, dont certaines n'avaient pas survécu. Abandonner le combat, l'enfant encore bloqué, c'était signer son arrêt de mort, elle le savait. Elle allait le sortir, ce petit marmouset là, et plutôt deux fois qu'une... Puis gentiment lâcher l'affaire, laissant aux nourrices le soin de s'en occuper en attendant qu'elle daigne reprendre des forces.
Serrant les dents à s'en faire péter l'émail, la petite réformée se redressa soudainement sur sa coite, arcboutée sur son ventre comme si elle avait souhaité le compresser entre sa cage thoracique et les draps.


Putain... D'enfoiré... Tu vas... SORTIR OUI OU MERDE !

Des heures d'entrainement, chaque matin que Deos fait. Course, exercices, épée. Des chevauchées, parfois la journée durant, y compris dans ses mois de grossesse. Les combats, la guerre. C'était pas pour se retrouver gisante comme une carpette mal tapée, terrassée par un cochonnet de quelques livres !
Plantant ses doigts aux tréfonds du matelas, la petite réformée banda ses muscles, contractant chaque fibre de son corps, et, dans une grande inspiration, expulsa la marchandise... Avant de retomber dans les oreillers, ou plutôt dans les pommes, proprement évanouie.

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--Mere_grincheux


[Mes amis, mes amours, mes emmerdes…]


Le dernier point concerne spécialement la mère Grincheux qui n’en finit pas de maugréer sur cet accouchement là.
On peut l’entendre siffler entre sa jolie denture jaunie et décatie tout un tas de « Foutredieu-de-bordel-à-quenouille-de-bois-que-j’vais-t’les-sortir-ces-saloperies-de-miochards-foie*-de-Louise-que-je-trépasse-si-je-faiblisse » et de « Mais-qu’est-ce-qui-m’a-fourrée**-des-machins-pareils ».
Il y a comme un instant de flottement… hésitation à prendre la pintade A qui se vide de la tripaille sur la couche ou la pintade B même pas foutue de savoir qu’elle a un mioche dans le tiroir.


« Vot’ seigneuriale Seigneurie on n’est point dans la moitié d’merdaille avec vous, moi j’vous l’dis. »

Bon puisque la couronnée veut se dilatée toute seule, tant mieux, quoique ça l’emmerdasse un peu la Louise, elle est certaine que si c’est la pintade B qui clamse elle n’aura pas son pognon.
Grommelle. Grommelle. Grommelle.
La ventrière est entrain de se dire que Dieu, bah par là-haut, Il doit sacrément regarder ailleurs en ce moment –ou se foutre de sa gueule, au choix- « Dites m’sieur l’Dieu d’nous autre, quand vous aurez cinq minutes de vot’ précieux temps pourriez donner un coup de main par ici… promis, j’viendrai vous dire un coucou dimanche prochain… mais rappliquez vot’ aide divine fissa… ».

Comme la main de Dieu ce n’est pas pour tout de suite, la main de Louise fera l’affaire et se glissera avec la délicatesse d’un troupeau de cavaliers barbares venant piller un village dans ce qui fut très certainement un bouton de rose délicat et qui s’apparente à présent à un étalage d’abats.
A moitié agenouillée sur le lit, la matrone toute suintante aide la jeune languedocienne à extirper le petit morceau de vie tandis que des œillades furtives tentent de suivre l’avancée de la pintade royalement couronnée.
Vas-y, pleure, pousse, crie c'est comme ça que l'enfant te sacrera mère. Dans la douleur et les larmes.


« Félicitation –le ton est toujours celui d’une indifférence morne- c’est une… »
-… putain !
« Ah ben c'est encore un peu tôt pour l’dire, je crois… mais c’est bien une fille »

Comme pour le premier, le cordon est coupé à quatre doigts du nombril, symbolique de l’éternel cycle des saisons. Toujours le même geste, sec et précis.
A peine le temps de l’envelopper et de la confier que déjà son Altesse sérénissime et son invité surprise la réclament.
Grognement.


« J’arrive, j’arrive vot’ seigneuriale Seigneurie ! J’suis en sous-effectif moi, j'vous rappelle ! On s’calme c’est vous qui accouchez comme averse ! »

La grosse carcasse soufflante comme un bœuf s’agenouille face à la mère-surprise, les paluches prenant la chose en main pour sonner le glas à la délivrance et enfin en terminer avec ces chiards qui se reproduisent Dieu-sait-comment.

« Dites ? Vous croyez que celui-ci sera un Teckel à poil dur. Pour changer un peu ! »

Le mouvement est assuré, mesuré comme toujours et l’enfant est réceptionné par les mains épaisses de la vieille, qui ne se départ par de sa moue contrariée.
Elle le pose contre elle, le délie du lien maternel et l’inspecte avec plus de minutie. La Louise cherche une éventuelle anomalie qui serait la cause de l’effroi maternel mais ne trouve rien à redire à cette création là.
Les voies du Seigneur sont impénétrables, contrairement à celle de la Saint-Just.


« Si ça vous intéresse m’dame, c’est un mâle. Il a tout ce qu’il faut… où il faut et rien de plus… -jette un œil à la Languedocienne plus très vaillante- M’excuserez, j’vais aller donner quelques taloches à votre amie, c’est pas le moment qu’elle glabote après son exploit… »

Et surtout pas avant que la Saint Juste paie tant qu’à faire.
Ben maintenant va falloir tout nettoyer, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ces Dames, et vu le foutoir, ça va pas être de la tarte.


*ceci n’est pas une faute d’orthographe, ce « e » est sciemment mis. Na !
** ceci est un double sens, si vous ne trouvez pas, vous êtes bien innocent…

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Gnia
Et de trois.
La grosse Louise allait pouvoir souffler.

Les yeux clos, sourde aux pleurs de ce qu'elle venait de mettre au monde, la Saint Just disciplinait sa respiration chaotique, appréciant quelque peut d'être délivrée et de pouvoir aspirer à une peu de répit pour son corps.
Pour l'âme, ce n'était pas encore à l'ordre du jour.

Elle ouvrit cependant un oeil quand la matrone lui dit qu'elle venait d'accoucher d'un enfant sain de sexe mâle, visiblement intéressée l'espace d'un instant. Mais elle se mura à nouveau dans le silence, semblant peser le pour et le contre d'une décision d'importance dans sa caboche.

Les enfançons furent nettoyés, langés et nourris prestement aux seins gorgés de la nourrice qui peinait à subvenir aux besoins de trois au lieu d'un seul.
Les deux accouchées avaient été également débarrassée des restes et reliefs qui jonchaient corps, draps et sol à la conclusion de ces longues heures de labeur et reposaient côté à côté sur le lit refait.

La Saint Just interpela la camériste


Faites appeler dans le couloir Messire d'Assay et Messire de Pommières je vous prie.

La bigote détala sans demander son reste, dévalant les escaliers pour convoquer dans le couloir les deux hommes sus nommés.

Puis vint le tour de la Mère Louise que la comtesse appela après avoir farfouillé d'une main fatiguée dans le coffre posé à côté du lit.


Voici pour votre peine, Mère Louise.
Les deux sortis de la brindille à mes côtés sont à présenter au borgne qui attend dans le couloir.
L'autre est à confier à l'homme qui l'accompagnera.
Si vous le souhaitez vous pouvez demander collation et boisson sur mon compte à l'aubergiste en partant.


Elle lui enfourna dans la pogne une bourse replète qu'elle ne lâcha pas pour autant. Elle baissa alors la voix et ancra son regard sombre où luisait une dureté implacable dans celui de la matrone.

Ce jourd'hui, vous n'avez accouché que deux enfants.
Ceux de la Dame d'Assay.
Est-ce bien clair ?

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Finn
Hochement de tête passablement étonné à la réponse du borgne. Sirotant son amer breuvage, il tenta de sonder son vis-à-vis, le regard perché au-dessus du godet, afin de déceler un éventuel sous-entendu quant à cette amitié.

Le gamin qui commençait à lui tirer sur la manche fut gratifié d’un soupir agacé suivi d’un gobelet d’étain à demi rempli de whiskey.


- « Voici pour ta peine, mon garçon. »

C’est à cet instant que la camériste engoncée dans un tablier trempé de sueur déboula à leur table, se signant à la vue, et du petit rouquin, et de la loque avinée étalée à ses pieds.

- « Sires, on vous mande à l’étage. »
- « Je crois que c’est pour toi l’b.. Maleus. »
- « Non, non, vous aussi Sire. »

Un sourcil se leva, le reste ne tarda pas à suivre. Non sans échanger un regard incrédule avec le futur père, il emboîta le pas à la chambrière, confiant à la garde de Gaetan les deux contenants de son précieux nectar.

L’Irlandais, qui en avait pourtant vu d’autres, regretta de ne pas avoir tenu tête à la domesticité en grimpant les marches de l’escalier avant de s’aventurer dans l’exigu couloir menant aux appartements royaux. On avait entendu les beuglements de la réformée jusqu’en bas. Inutile de préciser qu’il ne tenait pas plus que ça à y assister de près.

La bigote disparut aussitôt derrière l’huis de la chambrée et Finn en profita pour échafauder tout un tas d’hypothèses saugrenues expliquant la nécessité d’avoir un Irlandais à ses côtés :
1) La réformée n’avait pas été à la hauteur de la tâche et la Saint Just avait besoin de bras supplémentaires pour se débarrasser du corps.
2) Les hurlements provenaient en fait de la personne chargée de superviser la sortie de l’enfant, plus moche que prévu, et la réformée l’avait tuée de chagrin. Même chose, il fallait jeter la dépouille dans le canal.
3) C’était une blague, il n’avait plus qu’à décarrer.

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--Mere_grincheux



Nettoyer les écuries d’Augias franchement à côté c’était rien !
Du pipi d’chat qu’il avait fait l’Hercule.
Les Douze Travaux… ? De la franche rigolade en comparaison de l’état de cette chambre.
Que même la Louise a eu l’espace d’un instant, l’étrange impression qu’une mise à sac de la pièce a été opérée par une troupe de bretons en rut carburant au chouchen.
La matrone ce n’est pas une feignasse à l’ouvrage et elle le prouve bien, tout est bien accordé entre la chambrière, la laitière et la ventrière chacune sachant ce qu’elle a à faire.

Pour la camériste les dégâts des eaux et autres des vêtements/sol/lit/murs/plafond… ah non pas le plafond… quoique…
La nourrice, elle, est au petit soin avec les petites créatures braillardes qui s’apaisent auprès d’un sein rond au lait onctueux après un bain et un emmaillotage en règle.
Pour la Grincheux reste la lourde tâche de délivrer les accouchées de leurs secondines et vérifier l’épanchement sanguin entre deux jurons.
Ça serait ballot qu’une des deux claque après tant d’instants d’intense bonheur !

La jeune languedocienne a même droit à du rabiot –la veinarde- une séquence épique de couture, où les doigts à la finesse toute relative rabibochent d’un fil de soie la charcutaille malmenée et déchiquetée par le passage des deux terreurs juniors.
« Tout ce qui rentre agréablement n’en sort pas de même » aurait-elle pu ajouter en suturant si les yeux noirs et menaçants de la nouvellement-mère-ô-joie-et-allégresse ne s’agitaient pas de lueurs assassines à son égard.
Bavardage et ravaudage ne font pas bon ménage.

Enfin vient le temps des adieux, de la bourse pour la vie et se la boucler ainsi qu'une mission claire de présenter la progéniture et ses extras aux géniteurs.
Faire comme si elle n'a rien vu, c'est le fond de commerce même de la Grincheux et de sa fabrique à angelot.
Y a pas plus limpide surtout quand l’explication vient avec un sous-titre financier bien replet.


Quelles ont pu être les premières pensées de deux gaillards taillés par la guerre face à une matrone au tablier peu ragoutant, d’une nourrice gironde et de trois petites momies.
Surpiiiise ! C’est cadeau ! N’enlevez pas l’emballage sinon ça gueule.
A présent, il est temps de choisir avec soin les mots afin d’annoncer avec délicatesse la nouvelle.


« Ça se porte bien là-bas mais ça m’a fait un sacré beau foutoir ! »

Oui, bon c’est La Grincheux en même tempe, faut pas lui demander son diplôme de tact à la ventrière. La vioc zieute les deux bonhommes et repère le borgne lui refourguant sans ambages une des poupées dans les bras sous le regard presque outrée de la nourrice quand à sa manière peu cavalière.

« T’nez, ça c’est à vous, une belle petite qui ressemble à vot’ Dame »

A comprendre, petiote, maigrelette, brune, rougeaude et assez hargneuse pour devoir presque la sortir de force, tout le portrait de sa môman. La Louise se tourne vers la nourrice, la délestant d’un côté, inspecte pour identifier l’objet en question et le tend vers le potentiellement propriétaire de la petite chose.

« Félicitation, vous avez droit au bonus ! Si jamais celui-là c’est un mâle. Et qu’si vous me d’mandez des explications, que même j’en sais foutrement rien. »

Et maintenant, c’est un peu à la « démerde-toi mon gars » lorsqu’elle confie le colis fragile au Finn qui sur le coup doit pas se sentir très finaud.
C’est que la Grincheux, elle en a pas encore fini avec sa remise des oscars et maintenant c’est celui du coup double, the wiiiiiiiner iiiiiiis* :


« En plus de la fille, vot’ Dame a cru bon de vous accorder un aîné, un fils… -plop et que je te case le mioche dans le bras de libre- 'seriez bien aimable de ne pas tourner d'l'oeil, ça f’rait désordre par terre ! Merci ! Et d'un ton un peu plus fendard que d'habitude-'reusement que c'est borgne que vous êtes... parce que manchot vous auriez été bien emmerdé...»

Qu'elle se foutrait pas un peu d'sa gueule que ça nous étonnerait pas.



*Le gagnant est
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Maleus
[Un acheté, un offert.]

A y réfléchir, le mercenaire balafré aurait sûrement préféré continuer à ignorer les cris qui venaient du dessus et noyer son stress sous un flot incessant d’alcool. Hélas pour lui, les événements du moment ne voulaient en aucun cas lui accorder trop de répits et c’est ainsi qu’après avoir emboité le pas de l’irlandais ils s’étaient retrouvés devant une femme au visage tout aussi avenant que lui.

Etait venue alors la distribution des lots, le visage du borgne virant tout doucement à la grimace en recevant dans les bras l’enfant empaqueté, répétant deux / trois fois dans sa tête le mot « fille ». Bordel il avait pourtant espéré et prié le Très Haut pour avoir un héritier mâle et nouvelle diablerie du destin (comme si il n’y en avait pas eu assez) il se retrouvait avec une fille !

Petit sourire franc mais crispé à la petite chose dans ses bras puis regard étonné au Finn quand celui-ci reçu aussi de la mégère son petit paquet de môme.

" Deux !? "

Question sans volonté d’obtenir une réponse, le cyclope se demerdant pour choper l’autre nourriçon qui lui était tendu. Bien que sur le derche d’avoir eu deux bambins d’un coup, le réformé lacha un petit soupir de soulagement après que la femme lui ait annoncé le sexe du marmot. Pour sûr que l’envie première était de vérifier mais bloqué qu’il était avec ses deux petits bouts il était bien forcé de faire confiance à la matrone…

Il était planté là, un mioche par bras, songeant à son épouse surement extenuée et sa capacité à raisonner revint d’une traite ainsi que son humeur grincheuse. Sans se concerter avec le Pommieres il lacha :

" Annoncez nous. "

L'ordre était laché, ferme et froid, le genre à ne souffrir d’aucunes objections… Place aux mères.

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Adieu Fab'
Finn
[Papa, c'est quoi cette bouteille de lait?]

Est-il utile de préciser que l'Irlandais n'avait pas pigé un broc à la situation telle qu'elle se présentait ?
De même, est-il réellement nécessaire de s'étendre sur le fait qu'il mit un certain temps à déterminer la nature de ce qu'il tenait maladroitement entre ses paumes à la corne épaisse et calleuse ?

Ciel, mais enfin combien était-on là-dedans à pisser sa côtelette ? Elle en avait de bonnes la virago : un « mâle ». Tu parles d'un gros malaise, oui !

Loin de sourciller au ton employé par le borgne aux bras chargés, Finn s'exécuta avec promptitude et toqua sèchement à l'huis de la chambrée. Sans d'ailleurs se soucier du consentement des occupantes, il en franchit le seuil, paume ouverte sur la pochette surprise. Le sourcil froncé, prélude à un entretien qui s'annonçait coloré, il présenta ainsi la gracieuse offrande à ces dames lambinant sur le paddock. A noter que pas même la généreuse mamelle gorgée de lait livrée impudiquement en pâture à son regard ne vînt à bout de sa détermination à exiger éclaircissements.


- « Agnès, qu'est-ce que c'est que ça. »

Ni « bonjour », ni « merde ». Ni même de « Majesté ».
Le ton était ferme et sans appel.


- « Je ne suis pas garde-enfant, que je sache. », s'impatienta-t-il, craignant enfin de comprendre.

C'est dans des moments comme celui-ci de la vie d'un homme qu'il lui arrive de penser que, parfois, il vaudrait mieux pour tout le monde se contenter de gougnotter...


- « Enfin, que t'ai-je fait ?.. »


Pour mériter ça...
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