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[RP] À la Vie contre le Temps! À l'Infini qui nous attend!

Sashah
[A l'aube...]

L’aube ! Là où tout commence, instant magique où se rencontrent le ciel, la terre et de l’astre de lumière. Erre nouvelle, regain, tout reprends vie à l’aube.

Et pour cette nouvelle vie qu’elle se prépare. Seule dans sa cabine, celle qu’on lui attribué quand elle est montée à bord, la Muse achève sa toilette. Onguent et essence sont sortis, sa peau ambrée réclame douceur.

Lentement elle l’assouplit avec un baume à base de fleurs. Le lys prédominant toujours, cette fragrance est sienne, elle s’en parfume les cheveux, les poignets, la naissance du cou.

Un corsage de dentelle blanche, des jupons qui se superposent sur une jupe pourpre en velours ras. Un gilet à lacet de la même couleur enserre étroitement sa taille. Elle chausse ses bottes et fait une natte avec ses longs cheveux qu’elle ramène sur son épaule droite. La castillane est prête à rejoindre son géant sur le pont.

Elle avait dormi seule cette nuit là, le laissant discuter avec le capitaine, voulant avoir un tête à tête avec elle-même. Sa sœur Lona lui avait écrit la veille, elle avait mis la missive de côté, elle y répondrait plus tard, bien plus tard.

Attrapant un châle fait en tissu d’Orient qu’un autre dragon lui avait offert, elle sortit de ses quartiers et monta sur le pont. Orion l’attendait à la proue. Elle monta les quelques marches qui les séparaient encore, il avait surement entendu son pas.

Elle regarda l’aube et s’approcha de lui, posa la main sur son épaule. Elle était à l’heure et se tint à ses côtés…

_________________
Gorborenne
Convergent les Flammes, de milliers d'horizons,
À la rencontre, aux épousailles de deux Dragons...


Géant qui retourne un sourire à cette main qui le frôle,
Doucement, passe un bras autour de ses épaules.
L'impression vaguement de flotter,
L'impression de n'être jamais, d'être l'éternité...

Doigts qui s'enlacent, à l'unique d'être deux,
Ainsi sont-ils là, vêtus de Cendre et de Feu,
De Rubis et de Jais, à la teinte de leurs âmes,
Ainsi brûlent-ils, sont-ils les face d'un seule Flamme,

Ainsi se présente Orion et Kalliópê
Sans fard à la sincérité, sans compromis,
Sans tambours, ni plus de cérémonie,
Que le chant lointain de Féérie,

Contre le Temps, assemblés face à l'Oubli:
La Mer, la Terre et le Ciel, en Témoins réunis,
Vibrent aux Orients les échos de Draconie,
L'Astre doucement se lève sur ce jour de Vie,

Ils ne cherchent plus, à l'entrelace des Chemins,
N'importe que ce Nous, au creux de leurs mains,
N'importe que l'aujourd'hui, de front aux mille demains,
N'importent que nos vœux! à Toi, les miens!


Je suis Orion des Sylves errantes, l'Aveugle des Dragons,
Je suis la Cendre d'où renait la braise, l'obscurité qui dévoile l'horizon,
Face à l'Intangible du Temps et de la Vie, face aux Âmes de nos ancêtre,
Face à l'Héritage de Féérie, je t'offre mon cœur, de tout mon être,

Que ni le Temps, ni l'Espace ne soient distance,
Nos rêves, nos combats, nos larmes et nos envies,
Je veux les partager, enlacer à jamais nos existences,
Je veux porter un Nous à travers la peine et l'espérance,
Qu'au cieux nos âmes restent à jamais unies,
Je veux te prendre pour Épouse en Draconie,


Doucement, il dénoue ruban de ses yeux,
L'enroule à la tresse de ses cheveux,
Regard d'un jais brillant de mille feux,
Reprend ses mains, entre les siennes en creux.


En cet Instant, en ce Lieu,
Sous l'infini regard des dieux,
Ô Muse des Dragons! Toi, la Voix qui fait reculer l'Hiver,
Jusqu'après même que l'Éternité ne soit rendu poussière,
Je t'offre ma Flamme et mon âme, Kalliópê du Balaguère,

_________________
Sashah
[Voeux qui s'échangent sous des cieux.... Draconie]

Elle regarde l’horizon qui oscille entre terre, mer et cieux
Muse prête l’oreille et entend le chant de ses aïeux
Dragon est-elle et de feu n’est-elle pas ?
Celle qui toujours la mémoire perpétuera.

A la grâce de ses pas, certains Hommes s’élèveront
S’ils suivent sa voix peut-être en entendront-ils le son ?
Au fil des jours elle leur donnera en eux la foi
Elle sera leur guide et la sagesse leur apportera.

Elle regarde Orion le Sylve du Bois de Cendres
Dragon de l’Est où l’hiver est toujours à pierre fendre
Elle, est rouge feu, flammes Castillane
Muse qui vient d’une terre où les femmes s’enflamment

Main dans la sienne, elle le regarde ôter son bandeau
Découvre son regard de lumière et ne souffle mot
La voit-il de ses yeux perçants aux éclats de jais ?
Elle pose dans les siennes ses prunelles ambrées.

Natte qui se retrouve avec dextérité enrubannée
Promesse qui s’échange sous l’astre ensoleillé
Souffle du vent qui réponds en écho

Kalliópê du Balaguère à la recherche de ses mots.


Moi, poétesse parmi les hommes
Muse dragonne aux mots qui résonnent,
Femme de Castille, de feu ardent
Je t’offre mon cœur, mon âme et mon sang.

Sang de Dragon et de feu qui plus est
Mémoire des nôtres que toujours j’entretiendrais
Kalliopê du Balaguère suis-je et je te prends Orion pour époux
Qu’à jamais l’éternité se conjugue en Nous

Je porterais en Nous, nos combats, nos peines, nos espérances
Je porterais en moi, tes enfants, notre descendance
Sous le regard témoin des éléments, à l’aube, réunis
Je serais ton épouse, sous ces cieux et en Terre de Draconie

_________________
Gorborenne
Vers un Chemin qui jamais ne finit,
Quand s'embrasent les Flammes de l'Infini,


À chacun une main, entre eux enlacées,
De la libre, Géant qui tire dague ouvragée,
Entre leurs paumes, vient délicatement la glisser,
Pour la retirer sans vraiment blesser,
Mais le fil qui goutte, de sang entremêlés,
Entre leurs mains se serrent les chairs à fine saignée...

Orion se rapproche, lève leur doigts assemblés,
Entre leur baiser s'interpose la poignée,
À l'orée des lèvres, il vient s'y coller,
Goutant de leurs sangs partagés,
Se gorgeant de Vie et d'Éternité,
À leur Union, d'aujourd'hui à tout jamais!

D'un Soleil qui se lève d'outre-Terre,
Un rayon concentré, traversant l'atmosphère
Premier rai de l'aube, les enveloppe et les éclaire
Bénédiction de Draconie en dot de Lumière,


Ce qui doit être s'accomplit toujours sans retard,
Que rien mon amour, pas même la Mort, ne nous sépare!


Au fond des yeux comme une autre profondeur,
Au jais du regard une nouvelle ampleur,
Flammes en reflet dissipant leur torpeur,
La contempler de ses yeux, autant que son cœur,

Toute à sa valeur, d'une même beauté que l'aujourd'hui
La grâce de ses traits, sa chevelure rabattue,
Silhouette relevée à l'élégance d'un habit,
Et ce regard qu'elle a... à fondre les nues...

Tout l'Immuable de la Vie qu'Orion y lit,
Tout l'Amour qu'il y jette à cœur perdu,
Doucement à l'embrasse, l'attire contre lui,
Du Feu des lèvres se livre à nu...

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Sashah
Par le feu... par le sang... l'infini nous attend

Sentant la lame de la dague, la Muse sourit
Elle sait que ce rituel les unit à la mort, à la vie
Goutes fines qu’elle ne s’empêche de gouter
Vies qui s’emmêlent, sang pour sang partagées.

Ainsi sont-ils lier à vie et pour l’éternité
Lèvres qui se perdent au feu d’un baiser.
Quand la lumière vint à son tour les éblouir
Astre qui se lève, les cieux même semblent les unir.


A la vie à la mort mon amour nous somme liés à jamais
Le temps n’aura plus sa place désormais
L’infini est notre route, notre chemin
Prenons-le sans avoir de doute, main dans la main.

Jamais en mon cœur, je n’ai été si confiante
Je te serais fidèle et toujours aimante
Bénissons ce jour comme celui de notre union
Je n’ai à présent que toi pour horizon…


S’approche de ses lèvres et l’embrasse langoureusement
Fallait-il qu’elle tombe amoureuse d’un Dragon éperdument ?
Balayant les vestiges d’un passé fait de peines
Elle sent à son souffle le feu ravir ses veines.

Castillane qui se met à l’abri de ses ailes
Déploie les siennes encore fragiles et frêles
Elle peut les battre mais elle ne sait pas encore vraiment voler
La liberté s’apprend, rien ne sert de se précipiter.

Moment d’intense émotion
Amarrée aux lèvres d’Orion…
Je t’aime... lui murmure-t-elle tout bas
Se love contre lui et à son cou passe ses bras.

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Gorborenne
Quelque chose d'irréel à leur étreinte,
D'une Flamme qui jamais ne sera éteinte.
L'envie qu'il n'y ait plus d'autres instants,
Rester à l'Infini, tout simplement,


Je t'aime, Sang de mon Sang!

Union bénie en témoin des éléments,
D'un salut de Féérie et d'autre temps,
Au Soleil qui baigne les quatre orients,
D'un jour nouveau qui se montre lentement,

Les étoiles se déplacent aux horizons,
Discrètement se trace route des Dragons,
À travers les la Terre, la Mer et Cieux,
À la rencontre de Draconie s'offrant à eux...

Après long calme de traversée,
Reviennent les temps d'arpenter...


La mer s’était montrée clémente, le vent les avait portés en soufflant doux. Dragons s’étaient partagé ce court répit à l’honneur de leur Nous. Mais à l’embouchure du Fleuve, déjà le Géant le savait, charges et devoirs bientôt le rappelleraient.

Bientôt la fin de la route mais le Monde des Hommes rappelle son emprise. Missives qui partent, caravane qui se réorganise. Gorborenne à l’œuvre, tout à l’implique de ses responsabilités, mais Orion des Dragons, à certaine façon, si sent comme étranger. Cette terre qui s’offre à eux, à leurs ailes, nombre de vieilles légendes, ici, qui dorment à l’appel, imprégnées de l’héritage ancien des Gaidheal. Au carrefour d’un Chemin, soudain arrête son Aratel, lève en renifle le nez au ciel.


Kalliópê, est-ce que tu perçois cette fragrance ? Ce pays est encore baigné des anciennes croyances…

Se détourne vers ses autres compagnons, leur fait signe de poursuivre la route, sans poser de questions. Bien assez tôt, ils les rejoindront.

Viens, Sang de mon Sang, nous devons allez vérifier. Il y a peut-être ici encore quelques vestiges de Féérie que l’Oubli n’aura pas effacés…

Des hommes continuant vers Couchant, deux Dragons, s’envolant au Septentrion. Quelque chose là-bas, sans doute qui les attends, dans des froids d’aube du Monde cachés sous le printemps…
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Sashah
[S'envoler ou chercher l'impossible...]

L'impossible ?
N'en déplaise au banal
Priant coûte que coûte
Est unique, idéal.

L'impossible ?
N'en déplaise aux envieux
L 'infaisable prend la route
Et aplanit les chemins sinueux.

L'impossible ?
N'en déplaise aux humains
Le possible est humain
Pour celui qui sait rêver...


Elle se réveilla dans le cloître où elle s'était cloîtrer. Le possible en songe était venu la visiter. La muse rimait dans son rêve et c'est ce qui l'avait éveillé. Alors pourquoi rester enfermer quand les manches l'on peut retrousser.

Qui a décidé à leur place l'impossibilité de se marier ?

Ni un Roy et encore moins un Dieu. Alors elle quitta les sœurs, pour revenir à leur point de rencontre et elle s'installa près d'un lac sur les Highlands. Il la retrouverait de ça elle n'en doutait pas. Sortant sa plume, elle entreprit d'écrire pour chercher à contrer l'impossible et elle regarda son milan s'envoler pour rallier le continent. Et puis elle se détendit en peignant, un sourire flottait sur son visage ! Carpe diem...
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Gorborenne
Quelque part sur les routes, Géant chemine sous escorte. Étendards royaux, allure accorte. Pourtant, à mesure que les lieues s'avalent, il sent peser leur poids. Clinquance inutile, il est las de tout cela. Ne jamais lui redemander de passes à la Cour plus de cinq jours d'affilée. Bon, il y a des paniers de crabes à botter et des vautours à plumer... mais bon... Qu'importe la richesse des murs à un Dragon, quand ses ailes brulent de désirs vagabonds? Rentrer, retrouver Sashah au plus vite, et tant qu'à faire larguer la clique pour en être quitte...

Sergent, ça ira, je me débrouillerai bien moi-même à partir d'ici, vous pouvez vous en retourner.
Mais, votre Altesse, les ordres disent que...


Géant le coupe d'un geste en dénégation, inutile de discuter, il a pris sa décision. Les bannières déjà s'éloignent et s'en vont, il attends encore un peu, que retombe le calme des horizons. Lui seul, au milieu de la lande, s'emplit largement les poumons! "Enfin la paix" soupir d'expiration.

Claquement de langue, au petit trot sa monture repart, la laissant avaler les dernières lieues vers ce "quelque part". Vers sa Muse, vers la Voix qui le guide à travers l'obscurité. Kalliópê! en son cœur, un nom à la Vérité. À son timbre qu'il le ressent, qu'il l'entend, tout ce que le monde a d'invisible, perçant de sa cécité les fonds de l'indicible...

Elle! qui fait de lui un Vrai-Voyant,
Et pourtant!
Connaître les embûches n'a rien de rassurant...

Un jour, peut-être, Damoclès...
À peine encore, l'ombre de son épée,
Toujours attend le fil qui blesse,
Tintent longtemps les chaînes brisées...

Talons qui se serrent de par les flancs,
Lance au galop train de jument,
Géant toujours, mais surtout impatient...

À son crâne de marbre, couronne princière
De grands éclats de rires, bascule en travers
Qu'importe l'impossible, qu'importe les bannières
À Dragon s'en rejoignant Flamme si chère!

Aratel qui s'arrête des quatre fers, manque de catapulter de géant dans l'eau clair. Berge de lac, met pied à terre. Quelque chose ici... enterré profondément sous les échos environnant. Quelque chose, oui, aux rides du lac sous le vent, aux quelques nappes de brume qu'il sent laissant trainer leurs éthers blancs. Un lac, loin d'être le seul de ce genre d'endroits... et pourtant, souvenir qui remonte de l'histoire d'Iona. Sourire énigmatique qu'il adresse au néant. Les Légendes restent ce qu'elles sont, vestige d'autres Vies contre le même Temps... Mais aujourd'hui, rivage que remonte le Géant, suivant l'appel d'un parfum de Lys, l'attirant sourdement.


Votre Altesse...

Sourire qui s'élargit plus que ce peut, se précipite sans considérations pour sa couronne choyant au sol herbeux.

Ò ma Sublime, mon altessitude n'est rien comparé à vostre Superbe!

Des mains la saisissant, la soulevant de terre, l'attirant contre lui, l'embrasse à se gorger de sa chair. Tout leur est possible oui! Prendre d'assaut le jour autant que la nuit, embraser, embrasser le monde, s'ils en ont l'envie. Dragon de Cendre, Dragon de Poésie, toujours contre le Temps, toujours à l'Infini!
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Sashah
[Couronne qui scintille... passé aux orties...]

Et voilà qu'ombre de géant qui s'étend dans le jour qui décline doucement. Il était de retour, couronné, paré, mais sourire aux lèvres, c'est elle qu'il venait encenser. Au bord du lac, un lac comme il en existe tellement dans ces contrées, un lac qui l'avait appelé pourtant. Elle ne savait pourquoi, elle ignorait comment, mais elle avait entendu une voix surgir du néant.

Et c'était là qu'elle l'attendait précisément, là qu'il l'avait rejoint. Géant qui la soulève et elle qui se niche dans ses ailes. Baiser langoureux, Muse qui embrasse son amoureux.

Harmonie de l'âme, ils se retrouvent tout de flammes. Mari et femme devant les cieux, Dieu qu'elle l’aime son prince ténébreux. Alors vient les confidences, les récits narrant les moments d’absences. Voilà qu’Orion regarde Kalliòpê tout contrit et son hommage pour son amour passé, lui confie.

Castillane qui l’écoute et regard qui s’attendrit, dans ses bras blottie, elle lui répondit :

Le temps passe toujours sur un passé trépassé
Où s’était installé des regrets… des maux mal enterrés
Un temps des amours où les cœurs s’étaient brûlés.
Le temps du « toujours » en promesses… à jamais révoquées…

Mais…

Les pleurs passent et l’on se carapace… On se jure de ne plus jamais être bafoué.
Non ! Non plus jamais.

Et puis…

Un matin on prend un autre chemin.
Un autre avenir, un autre destin.
On sort de sa léthargie et chasse l'amer d'un revers de main !

Reste alors le temps des souvenirs
Gravés dans l’âme et dans le cœur qui soupire.
Soupirs qui se tarissent à mesure que le temps passe
Même le souvenir des amours perdus un jour lassent.

Alors…

Regarder le passé douloureux qui s’éloigne sans un bruit
Parfois il vaut mieux l' enterrer et rester dans l’oubli
Pour ne pas gâcher les plus beaux instants, les moments bénis.

Pour enfin…

Déployer ses ailes et choisir une autre vie
Et laisser derrière soi un passé endormi…


- Je t'aime Orion, ni les Roys, ni les hommes, ni les fantômes du passé ne peuvent changer ça. Fait ce que tu dois... Nous avons tous deux des défunts pour qui notre cœur encore bat, mais en notre amour nous avons la foi.

Face à face en notre amour, dos à dos face au monde, rappelles-toi ! A jamais avec toi...


Sourire qui se dessine et muse qui se fait mutine au creux de ses bras.
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Gorborenne
Chaleur d’Elle qui l’inonde de ses flots, dos à dos, face à face, un seul nœud, un seul pilier. À chaque heure qui passe, à leur façon toujours de se rapprocher, jamais le sang ne se glace à enterrer le passé, aux souvenirs et à leur fugace, rendre pardon sans oublier…

Au Jeu, à l’Enjeu, de Vie et d’Envie,
Valser de tempête en accalmie
Toujours vivant du Vents de Vérité
Demeurer juste, demeurer vrai…

Aux aléas des Légendes, de la Mémoire,
Dragons planent sereins, sans bruit,
Des ailes portant la brise de l’Histoire,
Entre l’Éternité et l’Infini…

Qu’elle se soit tragédie, comédie ou poème
Le cri d’un brasier ou le murmure d’une voix
La plume de la vie glisse sous les doigts
Le livre est là, qui s’écrit de lui-même
Fleuve en méandres sur le vélin blême
L’encre coule mais ne s’arrête pas.

Jamais de rature dans le récit ne se sème
Car on ne peut y remplir les pages à son choix
On peut toujours relire mais ne vivre qu’une fois
Les jours où l’on souffre, les jours où l’on aime
Des souvenirs qui se forgent pour eux-mêmes
Face à l’Oubli se dressent, mais ne se retournent pas …

À l’instant pourtant, au lac, quelque chose d’irréel. Aux larmes de brume ancienne, une attente qui se révèle. Sourde sous l’eau et la sève l’empreinte de quelques vieux rêves. Combien d’espoirs n’ont pas germé à travers le temps de ces rivages ? Combien de Légendes les contemplent encore de ces paysages ?

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Gorborenne
de Cendre et d'Embruns!

Bras de mer d'Ardencaple. À l'entrée de la baie de mouillage, le sommet de l'une ou l'autre mâture témoignaient encore des combats mortels qui avaient pris place en ces lieux, quelques temps plus tôt. Une voile qui s'éloignait doucement, traçant sa route sous un soleil couchant.

Le Géant avait veillé de près aux réparation du navire. Ce n'est qu'après les batailles qu'il avait pu faire sa connaissance. L'un et l'autre avait cette allure couturée de cicatrices, et pourtant plus solide que jamais. Fidèle et fiable, l'équipage avait embarqué dans les temps, et toute la toile avait été tendue, à l'offerte du Vent.


Yoo Ho! Tout le monde à son poste!

Haro! Matelots, il sonne l'Heure!
Hissons, hissons haut nos couleurs!




Au pavillon de sable, l'argent d'une fleur. Du blanc salin des embruns, du noir de la poudre à canon, contraste entre la légèreté du vent marin et l'obscurité des abysses sans fond. L'Edelweisss, qui à connu son baptême du feu avant sa première traversée... Virant d'abord maladroit entre les vents contraires, il faut à l'équipage, au capitaine, au navire, le temps de se connaître, trouver leur équilibre. Naviguer à l'aveugle, quelle drôle d'idée... Dirons nous plutôt, naviguer au nez... Narine à l'expecte des vent, le Géant pousse sur la barre et remettre cap au Sud-Ouest.

On prend le vent par le travers! Bordez-moi les écoutes tribord, choquez à bâbord! Attention à la gîte!

Se penchant doucement sur la brise, comme avec l'envie de lécher les vagues de sa voile se gonflant, le navire ne tarde pas à redresser sa course et filer entre les vagues, soulevant gerbes d'embruns qui viennent s'écraser sur le pont avant de refluer par les sabords. Aussi gros qui soit, aussi puissant... jamais qu'une coquille de noix bravant l'Océan. Une forêt qui se déracine à la conquête des impossible. Un navire... Le Géant le sait, il faut apprendre à le connaître, à l'aimer... saisir de quelle vie s'assemble ses membrures, de quels chants se gonfle sa voilure. Plus qu'un abri, plus qu'un moyen de se déplacer, un bateau devient sentinelle et rempart, protégeant le foyer.

Calant la sur son cap barre, le Géant la caresse un moment avant de rejoindre sa Muse sur la banquette, et de s'emmitoufler à chaleur commune sous une épaisse couverture. Discussion de passé, d'avenir, de présent, de leur retour, de ce qui les attends, là-bas sur le continent. À demi mot, se partage espoirs et craintes. S'était resserré contre elle, d'affection jamais feinte. Chaque chose, à son heure, en son temps, c'est à l'ombre qu'on forge le plus solidement, lentement, mais surement...

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Sashah
[Sous le vent...]

Matin douloureux sur mer agitée ? Elle ne savait plus vraiment si c'était la mer qui fut agitée ou tout simplement sa nuit. Frissons, fièvre, gorge en feu, la muse s'était faite surprendre par un mauvais vent marin.
Et le repos lui fut autant imposé que nécessaire. C'est sous la couverture dans leur cabine, bercée par le roulis qu'elle s'était endormie, se réveillant tantôt en sueur, tantôt grelottante. Mais au petit matin, son sommeil fut enfin réparateur, à croire que le grog prescrit par le Docteur Capitaine du bord, lui fut bénéfique.

Elle émergea quand le soleil était à midi et cligna des yeux en émergeant sur le pont avant. Couverture en guise de manteau, nez un peu rougi et yeux abattus, elle rejoignit son Orion qui tenait la barre.

Ils voguaient vers le Royaume de France, leur terre et elle sentait poindre un appréhension. Peut-être devenait-elle une navigatrice qui ne voyait en l'avenir que le soleil se refléter dans l'océan et la ligne d'horizon. Elle comprenait à présent ce que l'homme de son cœur avait voulu dire la veille.


- Tu sais je n'ai pas envie de rentrer du tout ! Lâcha-t-elle d'une voix enrouée... et j'ai hâte que l'on reparte, j'ai l'impression qu'en remettant les pieds à terre, les problèmes vont me tomber dessus ! Je sais c'est idiot, mais à bord tout est si simple ! Toutefois j'aimerais voir Lona et Angello, les nôtres aussi et si nous le pouvons un jour, ces terres de Montreuil dont tu es le propriétaire à présent !

Elle jouait avec une mèche de ses cheveux, oui rentrer à présent ne lui convenait plus tant que ça. Mais il était là, ils étaient ensemble, face au monde, face à face, face aux éléments et le reste lui importait peu finalement...

Elle déroula les
plans du navire qu'il avait dessiné et...

- J'espère qu'un jour un tel bateau sera à toi, j'avoue que de tous les châteaux du monde, je préférerais un navire comme celui-là.

Alors elle déclama un poème écrit naguère, avec une voix amusée...

Il porte le bonnet bleu, et la barbe naissante,
Dans ses yeux délavés on y voit l’horizon.
Il a les joues creusées et la mine réjouissante
Le marin est fier d’être Normand ou Gascon.

Une fille dans chaque port et aucun port d’attache
Telle est sa devise à tort ou à raison
Sachez belle dame que rarement le marin ne s’amourache
Et ne succombe jamais à une véritable passion.

La mer le désire et tendrement elle l’appelle
C’est sa seule compagne son unique maîtresse.
Il lui sera toujours et à jamais fidèle
Personne ne rivalisera avec cette traîtresse.

Au loin un bateau tangue, il va rentrer au port
Le grain se lève et je relève mon col
Moi jeune fille du Sud, en voyage vers le Nord
J’aimerais que jamais un marin ne me déboussole.

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Gorborenne
Dimanche... Le Créateur n'est pas le seul à se reposer. Éole aussi, donne l'impression de siester. Une brise qui souffle de l'ouest, calme et lascive. Juste de quoi faire un peu danser la toile le long du mat. Comme le gouvernail rivé sur son cap, comme le Capitaine appuyé sur la barre, les voiles attendent les vents frais de la nuit qui les entraineront plus au loin vers le large.

Le Géant avait sourit en percevant le pas de sa Muse escaladant l'échelle de la Dunette pour le rejoindre. Sa présence à ses côtés avait toujours cette façon de l'apaiser... un havre parfumé. Il avait opiné à ses vers, ainsi en était-il souvent des marins, ainsi que la chanson qu'il entonnait, répondant en quelques refrains...


"A l’aube nous tendrons nos voiles
Sur les quais, les derniers adieux
Mais nos cœurs déjà à mille lieues
S’évadent sous les étoiles
Le navire quittera fièrement le port
Fendant la houle de sa large coque
Une brise légère chantant dans les focs
Cette musique est notre réconfort
Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Par delà les mers, par delà les flots

Et toi ma Douce que je laisse
J’emporte de ta chevelure cette mèche
Traçant sur mon cœur comme une brèche
Où s’engouffrent tes dernières caresses
Et ton visage ma Mieux Aimée
Brille dans le ciel au dessus de moi
Il est mon horizon, sais-tu ça ?
Un marin par son amour se laisse guider
Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Par delà les mers, par delà les flots

Aux quatre vents nous naviguerons
Tel est notre quotidien
Car tu le sais, nous sommes marins
Et toujours le resterons
Jamais un marin vraiment ne meure
Tant que raisonneront nos chants
Mais s’il le faut, que ce soit l’océan
Qui accueille notre dernière demeure

À bord, nous serons Frères
En mer, nous serons forts
Toujours fiers, ne craignant pas l’effort
À notre sort, de chasseurs de chimères

Yohoho hoo, Yohoho hoo,
Je m’en vais porter le bon vin d’Alghero
Vivant sur les mers, rêvant sur les flots

Et si jamais je ne reviens
Que le vent garde nos rimes pour mille demains
Et si jamais je ne reviens
Dis juste à mon fils que j’étais marin"


Une sorte de sourire absent, cap se redresse légèrement, cherchant à cueillir un peu de vent pour vaincre les courants. Des mots qui l'ont touché plus qu'il n'y paraît. Entendre la voix du Large, et y succomber à jamais...

C'est vrai, la Mer est simple. Simplement cruelle et impitoyablement belle... Qu'importe ses sentiments, jamais elle ne trahit, et elle ne fait la différence entre le Roy et le Banni... Sourire espiègle qu'il lui tourne Et sur l'Océan, même Damoclès ne peut faire autre chose que donner des coups d'épée dans l'eau...

D'une main, il rabat la cale coinçant le gouvernail sur son cap pour se rapprocher de Sashah, se glisser doucement dans son dos, refermer ses ailes autour d'elle, un bras aux épaules, l'autre, venant se poser sur son ventre. Longtemps il reste ainsi, goutant au simple plaisir des fragrances de sa chevelure.

Montreuil sera Montreuil et l'Edelweisss est la Fleur de la Reyne... Cela n'empêchera pas notre route de se tracer sous le vent. Un jour, oui, je ne désespère pas de construire un navire assez grand pour une famille. Un château des mers à bord duquel nous démentiront la tristesse des chansons du rivage...

À l'étreinte de ses bras qui doucement se resserrent, le nez en appui à l'orée de son visage, à longue inspiration, longue de confiance et d'espoirs, de désirs! De Vie au Présent, d'Envie d'Avenir.
D'Embruns, d'Écrits...
De chaleur sous la Cendre, du charme d'une Poésie...

_________________
Sashah
[Terre...Terre...]

Elle n'avait pas hâte d'entendre un matelot crier Terre, non elle n'avait pas hâte du tout mais pourtant quand elle l'entendit son cœur sauta de joie. Allez savoir pourquoi ? C'est comme le fil de la vie, fil d’Ariane en quelque sorte, il est bon de savoir que l'on ne s'est pas perdu. C'est idiot cependant, le détroit ralliant le Royaume et l'île du peuple des Angles, est peu large et l'on y repère très vite les villes côtières de part et d'autre du chenal. Mais elle était heureuse en montant sur le pont ce matin là de savoir qu'une escale allait avoir lieu. A vrai dire, elle avait besoin de vêtements plus confortables et surtout moins... mouillés. La mine encore pâle d'une fièvre qui l'avait envahi durant trois jours, elle se sentait fatiguée, fatiguée certes mais pleine de vie et en voyant son géant à la barre, pleine d'amour...

Le marché des tisserands voilà ce qu’il lui fallait trouver, pendant ces quelques jours d’escales pour enfin dénicher des jupons qu’elle s’évertuerait à transformer. L’idée de porter des braies lui plaisaient, mais les braies étaient chères, peut variées en couleur et en forme et ayant vécu avec un clan de saltimbanques ibériques, elle s’était habituée à porter des jupons colorés. De là à les décliner dans des tons plus sobres, des tissus plus riches, il n’y avait eu qu’un pas. Elle l’avait franchi en Guyenne quand elle avait fait réaliser un jupon en velours pourpre qu’elle portait par-dessus un autre en dentelle blanche et un peu plus long. Tenue andalouse à proprement dite en somme, mais qu’elle aimait par dessus tout. Seulement le velours et le sel ne faisait pas bon ménage, aussi devrait-elle se contenter d’une texture plus résistante. Et puis pendant sa fièvre, une idée avait germé dans son esprit. Fusionner le confort des braies à l’élégance d’une jupe.

Elle avait alors réaliser un croquis et elle comptait bien se mettre à l’ouvrage. Elle n’avait appris qu’un ou deux point de bases en couture, au couvent, mais il était bien suffisant.

Elle profiterait de leur escale pour acheter tout ce qui lui serait nécessaire pour mettre son projet en réalisation.

Et au final elle obtiendrait un vêtement, mi-jupon, mi-braies adapté pour vivre sur un bateau. Ce type de tenue existait surement déjà, mais elle aurait le plaisir de le confectionner elle-même.

Elle sortit un parchemin et écrivit à Lona, après tout Angello était tisserand et elle savait sa blonde soeur très habile à confectionner des vêtements.



Quelque part en mer le 14 mai 1460,

Ma tendre Lona,

Nous voici sur le chemin du retour, nous voici à ta rencontre dans les jours prochains. Ceci me tient à coeur, te retrouver après cette longue séparation. Le temps m'a paru court cependant, tant ma vie à côté de mon Gorborenne est heureuse et riche.

J'ai tant de chose à te raconter.

Et toi comment vas-tu ? Ton Angello te rend-il toujours aussi heureuse, je le connais peu, mais je le sais très prévenant et tendre avec toi. Une intuition, aurions-nous dis moi ma tendre soeur trouver enfin l'amour pour toujours ? Moi je suis sure que oui !

Ma vie future sera surement une vie faite de voyages. Et je t'adresse mes croquis afin que tu puisses voir de quoi ma garde robe aurait besoin. Nous allons faire escale et je vais tacher de créer ma première tenue, mais je te sais bien plus habile que moi. Si l'envie te disais de te lancer dans une collection faite pour femme aimant naviguer, j'en serais comblée. Mon amour de Prince des Mers me préconise d'utiliser du cuir comme matières première qui aurait l'avantage de ne pas prendre l'eau si facilement. Mes braies sont sans arrêt trempées le soir et j'ai attrapé une fièvre il n'y a pas si longtemps à rester mouillée toute la journée.

Enfin voilà mes brèves nouvelles. J'ai hâte de te revoir en attendant je t'envoie de tendres bises.

Embrasse ton tisserand pour moi, tu sauras faire ça hein !

A bientôt ma belle
Ta soeur
Sashah

ci joint mes deux croquis



Mais en attendant que sa sœur lui réponde, quoide plus agréable que s’occuper à bord, pendant les temps d’accalmie et trainer dans les jambes de Gorborenne à longueur de journée n’était pas son genre. Si elle n’était pas accaparée par ses écrits, ses peintures elle le serait par la couture. Foi de Sashah, rester à ne rien faire, elle ne savait pas ! Commença-t-elle donc à faire une liste et en montant sur le pont à quémander à son géant quelques écus :


Ahem, dis voir mon amour, j’ai des emplettes à faire chez les tisserands, tu as toujours les 100 écus que tu m’as escroqué honteusement ?

Rire malicieux qui s’échappa de ses lèvres à l’approche d’un baiser qu’il lui vola sans crier gare…
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Lona
Dans les rues désertes de Bergerac...

Après une promenade entre village et verger, Lona se rendit à l'atelier de son tendre. Un messager sur la fenêtre attira son attention. Depuis longtemps elle n'avait reçu de courrier, et celui ci lui réchauffa bien vite le coeur dès qu'elle en connut l'initiateur... initiatrice dut elle dire...

Sashah, sa chère soeur ...
Elle serra le vélin contre son coeur et pénétra l'atelier. Un doux regard à son amant, un baiser, elle s'assit à ses côtés.

Mon Ange, nous allons avoir du travail ...

Elle attrapa à son tour parchemin, plume et encrier pour répondre à la matelote de soeur qui était la sienne...



Ma chère soeur,

si tu savais comme ta missive m'a fait chaud au coeur. Elle est venue renforcée le soleil qui inonde les rues fraîches de Bergerac. C'est avec grand plaisir qu'Angello et moi nous mettrons à l'ouvrage. Il me parait loin le temps où je cousais le cuir, mais je te promets de te procurer le meilleur pour des traversées au sec. Je ne voudrais pas apprendre que mon incompétence est à l'origine d'une autre mauvaise fièvre.

Je partage entièrement ton avis sur l'amour que nous avons chacune rencontrée. Angello est toujours aussi tendre et présent à mes cotés. Je suis enfin entièrement heureuse, complètement moi.

J'attends de vos nouvelles pour un retour en terre ferme, nous ferons le voyage jusqu'aux côtes si cela vous facilite la tâche. Nous ne sommes qu'à 3 jours de celles ci depuis Bergerac si ma carte ne me ment pas, et si je la regarde dans le bon sens... tu connais mes étourderies après tout !

Dans l'attente de te revoir ma soeur chérie, reçois par ce courrier des bises affectueuses.

Ta soeur,
Lona


Elle souriait, Angello à ses côtés. Elle prépara l'envoi de la missive, descendit du tabouret sur lequel elle était grimpée pour atteindre la table de couture.
Le courrier partit, direction un navire sur lequel sa soeur était, avec son beau frère... Hâte de les revoir... Elle attrapa quelques bobines de fil, une étoffe, et se mit à l'ouvrage. Les gestes oubliés revinrent, comme une déferlante.

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