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[RP] À la Vie contre le Temps! À l'Infini qui nous attend!

Sashah
[Mer d'Iroise et colère des cieux...]

Une éternité... Voilà exactement ce qu'elle imaginait ce matin là, en regardant furtivement les paumes de ses mains écorchées à vif par les cordages. Trempée jusqu'aux os, elle suivait tant bien que mal les ordres du capitaine emportés parfois par le vent. Hisser la grande voile carrée et la laissez vivre le vent demandait à l'équipage des efforts considérables. Plus le vent forcissait pour il fallait refermer la chute et espérer que le mat tienne bon.

" vent léger, voile pleine... vent fort, voile plate "

Combien de jours luttaient-ils ? Elle n'en avait aucune idée, pour elle cela faisait une éternité. De temps à autre comme le reste de l'équipage elle se reposait assurant les quarts afin que tout le monde tienne le coup.

Ils avaient eu une accalmie de quoi reprendre un peu de force, manger chaud enfin et surtout nettoyer le pont encombrer d'algues et de débris que la mer leur avait ramené.

Ils pensaient être sortis du cauchemar et puis en pleine nuit un effroyable chahut lui indiqua que tout recommençait. Les vents avaient tourné les obligeant à nouveau à affronter un mauvais grain.

Seulement comme tous sur le navire, elle n'en pouvait plus...

Elle grimaçait à chaque mouvement tant ses muscles étaient douloureux. Priant tout bas pour que son enfant à peine conçu résiste, elle serrait les dents et continuait à travailler afin qu'ils évitent le naufrage. Elle était solide, tout comme l'Edelweïss, elle lutterait contre la colère des cieux jusqu'au bout...
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Gorborenne
Vol de Dragon et Souffle d’Océan,
Se dialogue une rencontre entre Géants,


Quelque part au large, entre la Manche et la Mer d’Iroise, à la rencontre de hauts Courants et grands Vents, Éole et Poséidon tiennent débat à soulever les éléments ! Nuages d’encre faisant nuit noir en jour plein, Vagues se creusant profondes, crêtées de blancs embruns. Depuis plusieurs jours la tempête fait rage, mais l’Edelweisss virevolte à la houle, se riant de l’Orage. La grande voile avait finalement du être affalée contre le risque de la déchirer, gardant juste un foc à l’étai, pour manœuvrer.

Le Vent forcit, on prend trop de gîte ! Choquez sur bâbord !

Attaché, sanglé à la barre pour éviter d’être projeter à la mer par une quelconque vague de colère, L’Aveugle n’a guère quitté son poste depuis qu’ils sont entrés dans la tourmente, beuglant ses ordres par-dessus les rafales hurlantes, menant le navire entre écume et déferlantes. Il avait retranché la plupart des matelots à l’abri dans leurs quartiers, n’en relayant contre la tempête qu’une paire à ses côtés. Mais chacun y laissait peu à peu ses dernières forces, tous étaient exténués, le Géant, peut-être en premier…

Pourtant, au plus profond des ténèbres, aussi opaques qu’ils soient, toujours l’Aveugle navigue en Roi, pouvant encore sentir et percevoir ce que plus personne ne voit. Debout, cramponné à la barre, Orion sourit à la tempête rugissant de toute part. Qu’importe les pluies en violence, qu’importe la houle à l’exacerbe de sa puissance, leur Chemin mis à l’épreuve du vivre pleinement, comme au mérite de tutoyer l’Océan. Navire, capitaine, matelots, n’ayant d’autre choix que n’être qu’un à l’arpente des Flots ! Alors oui, malgré la fatigue s’insinuant en chacun de ses membres endoloris, Orion indubitablement sourit. Il sourit à cette douleur antique respirant de l’Orage, à ce baptême de l’intangible forgeant les liens de l’Équipage.

Mais d’autres raisons qu’il porte également, à cette humeur amène… Quelque part à l’arpente des Flots qui se déchaînent, entre les vagues et les creux, Aegir aussi se promène…

Aegir ! Géant des Mers, Père de l’Océan,
Quelque part son frère, entre la Vague et le Vent…


Tu entends,Ô toi, Aegir ?! Entends-tu cette Vie qui respire ?
Qu'importe que les Cieux se fassent Enfers! Je vais être Père !!


Tant de choses oui, qui s'entrecroisent en à l'assaut de ces quelques instants, Tant de choses, à l'affront de l'implacable du Temps...
Joie, douleur, espoir, fatigue qui l'exultent et l'irriguent, Aveugle naviguant à l'inconscience de sa clairvoyance, en pleine tempête, mais au Vent de l'Espérance...

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Sashah
Prières formulées, vœux exaucés

Elle ne savait même plus comment elle avait atterri dans leur lit, mais elle s'éveilla reposée. Elle avait les mains bandées et des vêtements secs et s'étira au chaud sous l'édredon. Sur son ventre une bouillotte chaude était posée, du moins elle le cru un instant jusqu'à ce que la bouillotte bougea...

Baillant et s'étirant Louis Mem leur chaton s'était lové en rond sur son ventre, comme pour le protéger ou du moins la réchauffer. Car elle se souvint qu'elle avait eu froid, très froid... En l'observant de plus près, elle remarqua qu'il avait été soigné et que son poil ébouriffé indiquait que lui aussi avait subi le mauvais grain. Une petite entaille peu profonde au sommet de son crâne était badigeonnée d'une teinture jaunâtre. Elle le délogea de son ventre pour le câliner, il feula se débattit et fila sous le lit. Le félin avait son petit caractère et elle s'en amusa.

Le soleil brillait au travers du hublot, elle sourit, alanguie, le corps encore douloureux d'avoir affronter la tempête mais ils avaient fait face et l'Edelweïss semblait ne pas avoir souffert.

Plusieurs plis étaient posés sur son écritoire, qu'elle rejoignit après avoir passé un châle sur la longue chemise qu'elle mettait pour la nuit. Elle en prit connaissance, le premier indiquait qu'elle serrait bientôt à terre, le second quant à lui la combla de joie.

Elle ne prit même pas le temps de s'habiller et monta sur la dunette annoncer la nouvelle à son géant :


- Cariño mio, j'ai des nouvelles de ta maitresse, elle va exaucer nos vœux, écoute ce qu'elle écrit...

Elle lui lut la nouvelle et l'embrassa avec une passion aussi grande que l'amour qu'elle lui portait.
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Sashah
Sur l'Edelweïss le vingt et unième jour de juin

Terre, Terre.. droit devant, Terre...

Terre de révoltes, d’hostilités et de doutes,
Terre exsangue saignée par les hommes goute à goute
Terre oh combien enivrante, terre de bonheur ou Terre de haine
Voici que se profile à proue… Une Terre… La Terre de Guyenne.

Du large le noroît souffle et laisse l’estuaire se remonter
Gonflant les voiles du cogue au capitaine princier
Bordeaux déjà se dévoile à détour d’horizon
Ramenant à Terre, Kalliòpê muse Balaguère et son Noble Orion…

Lui, Prince de Montreuil et frère de Roy
Elle sa promise, sa plume, Guyennoise autrefois,
S’en revenaient du pays aux légendes ancestrales
Pour rapporter à Majestés, navire d'armoiries royales.

Capitale en vue encore à quelques encablures
L’accostage se fera à l’aveugle mais la main à la barre sera sure
Déjà l’équipage s'affaire et se prépare à débarquer
Un regret dans le regard, le long voyage est terminé…

Sourire qui se dessine sur lèvres de poétesse
L’aventure s’arrête là mais d’autres se dessinent en promesses
Un titre, un mariage princier et un futur enfant
Un autre équipage, des voyages, dans leurs vies contre le temps,

L'infini les attend...

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Kahhlan
{Missive d'outre-distance...}

Elle avait réceptionné le volatile reconnu, non sans une certaine appréhension … laissant l’animal parcourir des ronds dans le ciel dans l’attente d’un plongeant piquet pour son repas du jour.
Lettre tissée différemment des autres lettres … ainsi donc lui aussi ressentait cette étrange sensation de non-dits ou d’inachevé.

Elle en parcourut chaque nœud, butant sur certains qui plus bruts que lissés ne laissait aucun doute quant à la teneur du cœur et des sentiments de celui qui les liait …




Neige, ma Nièce,

Les Temps sont longs, se passent, s’enchevêtrent, et l’étoffe se tisse plus souvent de nœuds que de mailles. Rien n’est parfait en ce Monde, et nous sommes loin de pouvoir prétendre faire exception. Moi encore moins que les autres.

Je sais que j’aurais dû prendre plus tôt le temps de tisser ces quelques lignes, mais j’ai le cœur lourd à en perdre ma dextérité à nouer. Rien n’a changé vraiment, depuis les derniers mots que nous nous sommes dits. Du moins, je me sens toujours aussi incapable d’approuver ton choix. J’essaye d’au moins l’accepter, peut-être, un jour, j’y arriverai. Même sans cela, je peux au moins le comprendre car je connais ta nature autant que la sienne. Mais tu mérites beaucoup mieux que trainer un ours errant sans Conviction.
Ton fils sera bientôt un homme. Je sais que tu cherches à l’en épargner, mais il lui faudra tôt ou tard apprendre la douleur du Monde. Et crois-moi, c’est bien parce que je n’ai pas eu envie de tenir ce rôle de cette manière que je me suis contenté de mots à son père.

Je suis de Cendre, c’est là ma force, je sais à présent que c’est aussi une malédiction. Je t’aime tu sais, et ça me fais mal cette impression de n’être pour toi jamais que ce nuage obscur de tes mauvaises augures. Je t’aime, et je continuerai à t’écrire. Jusqu’à dans le temps, il te faudra te contenter de le lire.

Je vais rester loin, continuer mes errances, l’Éternel seul sait quand nos chemins se recroiseront. Tu me manqueras, tu le sais.
J’ai appris pour tes blessures au combat. Prends le temps qu’il faudra pour te soigner. De toutes tes plaies.

J’ai confiance en toi, je sais que toujours tu te relèveras.

Je t’embrasse,

Cendre



Il fallait qu’elle marche … lentement elle se relevait de la souche sur laquelle elle s’était installée, depuis peu elle pouvait mettre le nez dehors et, qu’il vante, pleuve ou bien encore qu’il fasse grand soleil, elle avait le besoin de respirer pour chasser les odeurs mêlées des souffrances de cette tente blanche sous laquelle, elle avait lutté en solitaire pour ne pas succomber à la tentation de l’appel du très haut.
Il fallait qu’elle marche …. Plongée de nouveau dans le souvenir de cette cérémonie qui avait eu pour seule ombre, le grand désarroi et la peine de voir son Oncle de Géant partir sourire navré des mots et des pensées qui l’animaient …

Oui, elle avait été blessée, touchée dans son cœur, sachant pourtant qu’elle n’était pas sciemment la cible à atteindre alors pourquoi fallait-il que ce soit elle qui ait eu si mal ….. Et le temps avait passé depuis ….
Inlassablement répétitif mais jamais semblable, surprenant par son lot de surprise dans les actes quotidiens …

Son fils continuait son apprentissage de la vie avec la petite Rone, Théo était reparti en autres contrées et, comme elle l’avait demandé, sa tente fut installée en extérieur du campement, ainsi aucun ne serait froissé par des éventuelles visites ce qui n’empêchait en rien qu’elle continuait à veiller sur cet étendard pour tout ce qu’il représentait de précieux, prenant les ordres et renvoyant ses consignes par coursiers.

Et puis arrivait enfin ce tête à tête avec son père de Capitan au soir du 25 de mai … Pas besoin de mots … elle savait comme tous ceux qu’elle conduisait ce qui pouvait arriver, elle se revoit encore à lui dire : - T’as pas intérêt à tomber toi ! Un sourire de clin d’œil, un je t’aime et le quitter pour rejoindre l’ensemble de la troupe, le Capitan offrirait le symbolique écu, remémorerait le Credo de Memento Mori et ce serait à elle de sonner le rappel …
Elle se souvenait encore des derniers ordres de son Capitaine … Elle redevenait soldat et lui son guide …

Citation:
« Commandeur Kahhlan Salmo Salar,
Au nom de votre Oncle, Sa Majesté le Roi de France, et au nom des couleurs que vous portez, je vous intime de donner l’ordre d’assaut. Par l’infanterie ! Irrévocable comme implacable !

Exécution, Commandeur !
»

Et l’assaut fut donné …
Bien plus tard, elle apprit la Prise de Dijon, belle victoire pour les troupes royalistes …
Deux pertes chez eux, enfin trois car son amie Dragou, sa fidèle était tombée la veille … allez savoir pourquoi, elle la suivait une seconde fois un lendemain ….
Plus tard les souvenirs lui revenaient de cette nuit-là, elle avait vu tomber le jeune Octave sous la lame de Boddynigth et ce fut au tour du félon de tomber sous sa lame … puis un combat avec un homme, une blessure réveillée à l’épaule, un bouclier qui chutait et se retrouver face à Angélyque …. Deux femmes qui avaient travaillé ensemble pour le bien de leur comté / duché respectifs, qui avaient ri bien souvent …
Est-ce qu’il se passait la même chose dans la tête de son adversaire qu’elle-même, en cet instant … ?
Elle n’eut guère loisir d’attendre la réponse à sa question, désarmée par son adversaire, déséquilibrée, elle chutait par-dessus les remparts pour se retrouver quelques mètres plus bas, le corps étendu sur une margelle …

Il lui fallut de longues journées pour se remémorer le tout … de longues journées pour reprendre pied et apprendre que les siens étaient partis pour une nouvelle mission ….
De longues journées encore pour se familiariser à nouveau à n’avoir à songer qu’à elle …. Exercice qui la laissait si souvent démunie et perdue ne trouvant aucun sens à cette pratique … Elle … il lui importait si peu d’elle puisqu’elle avait échoué au-delà d’être tombée … elle avait échoué et renoncé même à croire qu’il serait un jour possible que tous ceux qu’elle aimait puisse un jour réussir à composer à défaut de s’aimer …

Et elle s’était décidée … savait que le chemin ne serait pas si simple à faire et dans sa tête et sur les routes … ne pas les oublier non … non aucun ne pas les oublier, les aimer toujours aussi fort …
Bien plus dans ses chairs, depuis que géographiquement ils étaient séparés, aimer Son Cap de Père et comprendre à défaut de tout acquiescer ce pourquoi il était né, et combien elle aimait l’homme dans toute son entité …

*********


Quelques nuits et jours plus tard et quelques journées à chevaucher … parce qu’il fallait qu’elle arrive à tisser … maladroitement … encore plus qu’à l’accoutumée … mais réussir à assembler les liens des cordelettes méticuleusement rangées et choisies depuis qu’elle correspondait avec son oncle de cette manière …
Des nœuds plus bruts que d’autres … certains très lissés et ces espaces entre qui trahissaient le flou de ses pensées ….




Cendre, mon Oncle

Je n’ai aucune excuse de répondre aussi tardivement à cette missive restée pourtant grande ouverte sur ma table de chevet ou de ce qui me sert comme tel …
Juste que tu saches que au-delà des mots qui peuvent blesser, parce que justement ils sortent de la bouche d’êtres chers et combien cher … je n’en éprouve pas moins autant d’affection pour toi..
Comment exprimer avec des nœuds le combien tu m’as manqué lors de cette dernière campagne … et j’ai failli oui … lamentablement je suis tombée du haut des remparts de Dijon.. Aristote dans sa clémence aura bien voulu me faire atterrir sur ce bout de margelle où l’on m’a retrouvé mais je garde en moi les séquelles d’avoir failli quelque part …

Je suis remise, j’ai repris la route, une route en solitaire parce que j’en avais besoin, une route qui m’emmène en Normandie puis qui m’emmènera en Flandre en passant par l’Artois et qui s’achèvera peut être en Hollande, là où je serai la plus illustre inconnue parmi les inconnus … Je dois faire ce chemin … j’en ai besoin comme de respirer et ce malgré le manque des miens qui s’accentue chaque jour qui passe ….

Je retiens chacun de tes mots sans porter de jugement car qui de toi ou de moi détenons la vérité ? Je la recherche quant à moi et si je me trompe, je saurai l’accepter et mettre définitivement une croix sur ce qui aurait pu être mon bonheur jusqu’à la fin des temps …
Pourquoi hein ?
Pourquoi ma nature est ainsi faite ?
Certes forte lorsqu’il s’agit d’une cause ou des miens et si faible lorsqu’il s’agit de moi et de ce que veut bien dicter mon cœur, vouloir y croire à tous prix … parce que sinon je serai peut-être née pour rien du tout, peut être justement que parce que plus personne ne veut croire en lui, en cet ours que tu dépeins, que je m’accroche pour prouver que le monde se trompe … en même temps comment vous en vouloir et comment vous exprimer qu’un être rejeté de tout part … de celui-là j’ai envie de défendre même l’indéfendable et trouver moult circonstances atténuantes ….
Je suis adossée auprès d’un chêne qui doit avoir senti nos aïeux sous son écorce rugueuse et protectrice … et je me sens si ridiculement fétu de paille à côté de sa force à lui …
Je ne connais pas demain mais je sais que de mon demain tu ne quitteras pas mon cœur ni aucun des Salar …. Je vous emmène tous avec moi et je t’aime mon oncle.

Puisses la lumière de ce jour de baptême ne jamais te quitter toi et ta muse et salues la chaleureusement pour moi.

Je t’embrasse tout comme je pense à toi.

Neige.


Ce sera Neigeuse, sa chouette effraie qui portera missive à travers les vents pour retrouver le Géant des Mers …

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En cours ..
Gorborenne
Au Port se croisent mille et un Chemins,
À l'Océan, se combattent mensonges du Destin


Il y avait eu, L'accostage en Bordeaux
Il y avait, l'organisation du retour en Périgord, ramener ses matelots,
Et à l'expecte, peut-être, pourquoi pas, en recruter de nouveaux...

Se promenant sur les quais à surveiller le chargement de la caravane, le Géant traine, une fois n'est pas coutume, un léger mal de crâne. St-Jean somme toute, avait été bien arrosé, et en bon Saint, le lui faisait douloureusement payer. Prince-Amiral trainant migraine dont on ne se débarrasse pas, affectueusement surnommée "la gueule de bois"...


Argrmfr... Matelots, commencer par d'abord décharger les sacs de blé! C'est moins bruyant que la caillasse...

Pouces se massant les tempes, aspire un peu de calme. Étrangement, s'en plaint sa Muse montée à l'Ombrière porter quelques doléances, obtenir la grâce pour un ami, rendre l'honneur de prendre sa défense. Tout à son honneur de suivre se choix, le Géant l'approuvait, mais pour l'heure, ne l'enviait pas... au palais aussi, tant de brouhaha... Du calme, juste un peu de calme, loin de la cohue et des cris, loin du Monde et de ses bruits.

Fraicheur d'une taverne... l'impression, comme de se réfugier dans une caverne... tant de silence ici qui règne...


Bonjour

Une voix, l'oreille qui se tend en direction, s'impriment déjà en mémoire le timbre et l'intonation. Deux syllabes, transpirant de bien plus d'horizons. Un mot à peine entendu, et pourtant, déjà, il a senti, comme le passage d'une brise courant sur des airs d'infini... Jamais de coïncidence, même si rien est écrit, et chaque mot, l'un après l'autre s'était choisi...

Choisis pour comprendre et convaincre, ce qu'il était comme Capitaine, ce qu'il espérait comme Équipage, le Navire, et ce qui l'attendait comme voyage...


Si vous voulez prendre le large, il faut avoir quelque chose à rendre à l'Océan, la meilleure part de vous-même, l'exacerbe de vos talents. Ce que vous savez faire de vos mains compte bien au delà de la naissance ou du rang...

Une façon de dire que peu importe son passé, elle serait bienvenue à bord, Géant non plus d'ailleurs, n'était pas irréprochable de tout tort...

L'Edelweisss est amarré au Port. N'aurez qu'à embarquer, dès mon retour du Périgord!
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Steredenn
Tous les chemins mènent au sel ...



Bonjour.

Steredenn a pris cette habitude de parler sans ce que certains appellent dissonance, réprimant le "Demat" natal.
L'homme est étonnant, souriant malgré un regard inexistant.
Ils parlent de tout et de rien , mais de sel surtout.
De découvertes en découvertes, l'assurance de la jeune bretonne s'amenuise. De Capitaine , voilà un vice amiral de France.
Ses projets s'en trouvent bousculés. Bayonne était sa destination. Pas une ultime, mais un but ...
Mais quand on ne sait pas où aller, on s'en fabrique. Marseille en avait été un. Celui qu'elle avait en quittant Brest. Atteint en passant par des neiges aux saveurs bien plus chaudes qu'il n'y paraissait et d'autres endroits aux souvenirs moins reluisants.


Si vous voulez prendre le large, il faut avoir quelque chose à rendre à l'Océan, la meilleure part de vous-même, l'exacerbe de vos talents. Ce que vous savez faire de vos mains compte bien au delà de la naissance ou du rang...

Il lui parle d'un corps, d'un cerveau et de sang, de ce qu'elle connait aussi, Université oblige. Elle observe le visage alors que les lèvres décrivent ce qu'il ressent, parce que ses mots ne laissent aucun doute. Ils ne s'apprennent pas dans les livres. Ils n'auraient pas cette vie.
Sans le bandeau, Steredenn est certaine qu'elle verrait le regard briller.
Ce qu'elle sait faire de ses mains ?
Elle vient d'être inondée d'un flot d'espoir et soudain se retrouve acculée.
Un vague coup d'oeil sur ses doigts qui s'émeuvent. Et un souffle lui susurre

Des crêpes …
L'enthousiasme reprend vie et la rousse s'engage à des crêpes et du maquereau frit, et autres douceurs stomacales.

L'Edelweisss est amarré au Port. N'aurez qu'à embarquer, dès mon retour du Périgord!

Le regard fauve s'enflamme, et l'âme en dérive s'amarre.

Je serai prête!

Elle en oublie les détails. Qu'importe !

Merci Capitaine !

Tous les détails ...
Gorborenne
Si tu ne te sens chez toi en aucune terre, c'est qu'il te faut prendre la Mer...
À saveurs d'Espoirs et d'Aventure, Au sel de la Vie, de ses brûlures...


Des crêpes salées... Le Géant avait sourit. Au delà des mots, tout ce qui n'est pas dit... Ainsi l'avait-il trouvée peut-être, futur cuistot de bord, à charge d'emplir les panses à raz-bord... L'imagination se glissant entre les repas, l'émotion se goutant à l'épice des plats... Indispensable à bord d'un navire, quand on voyage... C'est aussi à locales façon de se nourrir que l'on voyage! Peut-être, oui, trouverait-elle cette place dans l'Équipage...

Je serai prête!

Une semaine... Le temps qui se laisse à murir le choix, soupeser son poids. Sept jours pour confirmer sa décision, et il l'embarquerait, pour au moins une saison.

Le Géant à cœur ouvert, l'avait déjà acceptée, invitée, aux embruns partagés de longues traversées... Mais Capitaine se devait d'éprouver sa volonté, convaincre sa loyauté... Vrai, il ne l'invitait pas à moitié, lui demandant ainsi de le suivre et tout quitter. S'évader à fortune non d'écus mais d'instants s'arrachant à chaque présent, préférer à se couvrir de gloire la simple caresse du vent du soir...

Retrouver ce qu'il manque, peut-être, sous l'horizon, trouver des liens qui peut-être se forgeront, pas tout à fait ceux d'une Famille, d'un Clan ou d'une Compagnie... non, des liens détachés du sang ou de la terre, des liens d'Équipage qui ne se tissent qu'à l'entremêle des vents de mer...

Coursier cependant était venu quérir Vice-Amiral en urgence, les "impératifs du service" réclamant sa présence... Tant de chose à régler de droite et de gauche, et pourtant, en se levant, large sourire qui s'ébauche.


À dimanche prochain, après la messe du matin!

À l'assaut de tempête humaine, le Prince-Amiral était reparti à grand pas, mais à regrets. Serait-elle là, paquetages faits à attendre sur le quai? Le Géant l'espérait...
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Sashah
Quand le corps souffre, l'esprit s'enlise...

Ils avaient quitté la capitale bordelaise tard dans la soirée. Elle charrette attelée marchait aux côtés de son cheval. Un étalon noir hérité de son veuvage à qui elle n'avait jamais encore donné de nom. La route n'était pas longue, mais la tempête avait fourbu son corps, son retour en Guyenne désœuvré son esprit. Tandis que la nuit s'allongeait ses pas devinrent pénibles, si pénibles qu' au levé du jour, elle serrait les dents pour ne pas montrer qu'elle souffrait.

Le moindre chaos ou la moindre pierre foulés sur la route, lui déchiraient les entrailles. On l'avait prévenu il fallait qu'elle se ménage, cet avertissement qu'elle n'avait pas pris au sérieux, la rappelait à l'ordre. Mais non têtue qu'elle était, elle avait voulu marcher à pied, dans l'espoir que sa sœur la rejoigne, dans l'espoir de ne pas aller trop vite pour qu'elle les rattrape, mais sa sœur n'était pas venue, elle en fut presque paniquée.... Morte d’inquiétude, elle réalisa qu'en plus, elle s'était épuisée pour rien !

C'est harassée, presque chancelante qu'elle franchit les portes de la ville, un vague geste d'impuissance plus loin, elle laissa Gorborenne s'expliquer avec la douanière.

Elle les abandonna tous à vrai dire, laissant son chargement aux bons soins des autres, entra dans une auberge, régla le prix d'une chambre et s'y installa. Pour la première fois depuis leur départ, elle pleura, de fatigue.... d'angoisse, de peur rétrospective de leur voyage en mer, de peur de l'avenir, d'elle ne savait quoi d'autre, mais elle s'abandonna à un chagrin...

Et elle finit par s'endormir, des larmes encore accrochées à ses cils...
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Sashah
[Bergerac... retour au point de départ]

Voilà ils étaient revenus, revenus à leur point de départ, revenu sur leur terre pour la plupart, revenu en Périgord.

Elle huma l'air comme s'il était différent de celui de la Guyenne, sentant l'herbe fraîche et un odeur de sous-bois. Malgré la fatigue, malgré les courbatures, l'angoisse et l’inquiétude pour Lona, elle sourit en passant la frontière.

Elle revenait pour la troisième fois !

Ici, elle l'avait rencontré, ici elle avait tout quitté pour le suivre et le printemps était passé, loin de ce lieu, sur une autre rive.

Elle se souvint, sortit plume et encrier de sa besace, s'installa au bord du chemin sur une pierre plate et écrivit :

Errance Périgourdine,

Permettez-moi de retirer mon masque,
Afin de vous révéler mon visage
Que la lumière du jour avantage
Et illumine mon regard fantasque.

Je suis une amoureuse de la vie.
Une femme de feu et de flammes,
Une poétesse qui en vers déclame,
Le grand amour qui la ramène ici.

C'est après avoir voulu me noyer
Que je plonge à présent, pour son plaisir
Et revient m’abriter pleine de désir
Nue, dans ses ailes déployées.

Un jour en Périgord je m’étais perdue,
Là où régnaient les pleurs et le silence.
Tel un ange déchu je me condamnais à l'errance
Et il m'est apparu.

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Gorborenne
Quelle est une des premières qualités d'un Capitaine? Avoir la voix qui porte! Ainsi, il peut toujours beugler avec l'espoir d'être entendu. Par dessus la tempête, mais aussi, à travers les rues de la ville. Debout sur sa jument, en tête de solide caravane, il se retourne à la poterne fermant la route de Castillon.

À bientôt petite Étoile! On sera de retour vendredi!

Serait-elle toujours là? Chassant ses doutes, le Géant sourit, lançant monture au petit pas. À travers les collines, sous le vent frais de l'aube. Périgord qui les attends, alors que l'horizon rosit sa robe.


À la croisée des Neiges
Quand tout recommence, que rien ne s'achève...


Castillon... Pour la première et peut-être dernière fois, que le Géant, que Cendre passe par là. Mais il y est pourtant l'envie, l'envie d'un endroit, une maison vide, devant laquelle il arrête son pas. Sa Nièce absente, mais dont certaines racines se plongent là...

À l'odeur de l'attente, il devine tous ces mois où personne n'est venu, esquissant un sourire auquel répond un hululement entendu.


Et bien Neigeuse? Tu as du sentir que je venais ici? pas vrai?

Aucune coïncidence, non, jamais... Sourire qui s'élargit comme le bras se tend, chouette qui vient s'y percher après quelques instants. Des doigts lui flatte un instant le plumage, avant de descendre à la patte, en découverte des nœuds en message.

Rictus qui se noue à son tour, de nœuds oui, comme toujours, entortillés de douleur et d'amour. Nœuds encore, qui se tissent en retour.





Neige,

Je te comprends plus que tu ne le crois, sache-le. Les horizons de nos cœurs ne changeront jamais. Mais parfois nous faut-il en découvrir d'autre pour se le rappeler et partir, ô combien loin pour encore se le prouver. Alors fait ce voyage, ce que tu as perdu, tu peux toujours le retrouver. L'Espoir ne disparait que dans l'abandon, alors oui, bats toi, à tort ou à raison.

Je vais bientôt reprendre le large, à la traversée de l'Été. Les temps seront encore long, à n'en pas douter.

Mais aujourd'hui, c'est d'une vieille promesse que je me tiens devant chez toi. Quelle que soit la saison qui verra ton retour, la Neige t'y attendra.

Je t'aime, prends soin de toi!


Cendre,


D'un mouvement souple, il renvoie la chouette vers le clair-obscur d'un jour naissant se teintant d'un blanc d'azur. Un autre sourire qui s'étire comme il écoute s'éloigner le battement d'ailes en quête d'une aube nouvelle.

Latcho Drom, ma Nièce, que les Chemins s'ouvrent devant toi.... Allez Matelots, un dernier boulot. Les bacs, dans les deux dernières charrettes, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

Pelle en main, il leur fallu quelque temps pour creuser un semblant de tranchée autour du bâtiment, afin de pouvoir y vider le contenu des bacs en question. Remplis de la terre noire des Highlands, abritant quelques boutures aux boutons d'argent. À peine encore de jeunes buissons, mais avec les saisons il grimperont, grandiront, à encercler toute la maison. Le Géant ignorait jusqu'au nom de ces fleurs, mais qu'importe! Ne compte que leur blancheur, de neige et de chaleur.


Bergerac, là où l'histoire à commencé. Bergerac, l'Heure d'en voir un chapitre s'achever. Aux portes de la ville, le Géant arrête sa monture, silence mutin en souvenir de leurs aventures. Trois mois d'errance à travers tous les pays et tous les temps, une saison de Vie et d'Envie, aux floraisons du Printemps. Et l'équipage, qui l'avait suivit tout ce temps...


Matelots... les mots me manquent autant que vos présences le feront. Pendant ces longs mois, vous avez fait preuve d'un engagement et d'une loyauté sans défaut! Jamais vous n'avez ployé devant l'adversité. Vous avez plus que fait honneur à vos noms! Tête haute! Le Périgord peut être fier de vous!

À bientôt dans le temps!


Jamais le Géant ne faisait d'adieux non. Car il n'est de chemins qui un jour se recroiseront...

Auberge d'un calme d'après midi, comme il retrouve en chambre sa Muse endormie. À la joue, un doigt qui passe en caresse, en chasse doucement les grains de sels de sa faiblesse. Un baiser, poser à l'orée de son front, en serment muet défiant l'abandon. Surmonter ses craintes, vaincre ses doutes, longues encore seront les embûches de la route... Et pourtant, et pourtant, l'instinct lui soufflait un air confiant. Combien seraient-ils à repartir chercher l'Espoir au large des Grands Vents? Toujours à leur quête d'Infini, à la Vie contre le Temps!



Latcho Drom : "Bon Voyage" en langue gitane

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Steredenn
[Gros temps dans une caboche.]


À bientôt petite Étoile! On sera de retour vendredi!

Le cri s'était lové. Elle l'a porté dans la solitude choisie. Celle où l'on ne risque rien, hors de portée des regards et des gestes parfois déplacés, loin des paroles incongrues, celle où il ne reste qu'un miroir.
Les jours comme le flux, et le reflux des marées. Tant d'enthousiasme bousculé par la réalité. La jeune bretonne affronte ses tempêtes, ses vagues qui emportent les rêves que la veille a vu naître. Les pour, les contre, ses envies, ses peurs. Depuis des mois elle se bat pour tenter de se reconstruire levant haut son bouclier de sable pour ne plus être égratignée.
Jusqu'il y a peu, ses choix ne concernaient que sa propre vie. Jusqu'à ce qu'elle décide de faire face aux yeux aquarelle de sa fille. Elle n'en avait pas été capable avant, fuyant le regard trop empli de celui du père. Rien n'était encore facile, mais elles s'apprivoisaient lentement.
Sauf quand Steredenn était au creux de la vague, le bleu aux éclats de noisette lui vrillait le coeur et l'âme l'attirant plus loin dans les profondeurs.



Vendredi est là.

Mari-Alix accueillie par une jeune veuve à la petite maison entourée de vignes. Le peu d'argent que possède la bretonne a changé de main, le cheval Eole a rejoint l'étable, à côté d'une vache nourricière, et une malle garnie de quelques pièces de tissus devenues inutiles trône dans la pièce où la petite fille babille.
Un dernier geste. Le seul bijou que porte Steredenn change de cou. Une dent bretonne gravée d'un G au bout d'une fine chaine d'argent, souvenir de combats violents, offerte par le seul véritable ami qu'elle a eu … Grodard.
Derniers mots, parce que la gorge est trop serrée pour en dire plus.

Je reviendrai la chercher.

Les larmes effacent le chemin qu'elle parcourt pour rejoindre le port, elle n'avait pas imaginé que cela serait si difficile. Elle a eu à peine le temps de se sentir mère.
D'une main fragile, elle chasse le sel, il lui reste un autre chemin à parcourir.
Sa méfiance envers les êtres humains et la presque haine qu'elle éprouve pour les particules.
Les mots du Capitaine parlaient d'un corps, expliquant que sur les flots, chacun faisait partie de cette entité.
Elle voudrait le croire, mais elle doute. Trop longtemps on l'a considérée comme un être à part portant tares sur tares. Bretonne, rousse , au caractère impossible…
Même quand écartelée, elle défendait encore Limoges, tout juste guérie des blessures Ponantaises, même quand elle avait demandé une escorte pour ravitailler la capitale du Limousin et qu'elle avait fini par se débrouiller seule. Elle s'était sentie si idiote de sa loyauté.
Une fois de plus…

Ses pensées l'emportent, ruissellent, creusent.
Et quand elle lève les yeux, c'est face à une proue qui attend de fendre, aux mats qui se dressent paisiblement, entourés de vols de goélands, prêts à supporter celles qui les feront ployer. Elle entend le vent souffler à son oreille, sa balade.
Celle qui l'avait poussée hors de ses terres natales. Une rafale orageuse bouscule les mèches enflammées, la jeune bretonne ouvre la bouche et avale goulûment ce bol d'air … trop tiède...

Mais, elle est prête, elle n'a plus rien à perdre, juste un rêve à réaliser.

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Kentoc'h Mervel Eget Bezañ Saotret
Gorborenne
À l'Été aussi, rafraichissant orages,
Ne sont pas toujours de mauvais présage,


Ils étaient revenus en Bordeaux, au pas allègre de leurs chevaux.
Quatre ils étaient. Haute silhouette d'un noir d'encre menait la marche,
trois houppelandes d'un blanc d'argent ondulaient en rythme à même démarche.
Trois autres déjà les attendaient, ainsi qu'un navire, au bord des quais.

Au cieux, Thor martelait la voute nuageuse, Soleil disparaissant d'une pluie ténébreuse.
En rideaux, théâtre d'énigmatique opacité, scène étrange venant à se lever...

Combien de Chemins sous combien de Vents, les avaient menés à ce jour, des quatre Orients?

Il y avait Gorborenne, le Géant Capitaine, le Rêveur inconscient. Folie et Sagesse d'un aveugle clairvoyant.
Il y avait Sashah, la Poétesse à l'âme balaguère. Il y avait Lona, toujours à cœur ouvert,
Il y avait Léandre, grand arpenteur des étals, il y avait Mizuki, au calme proverbial,
Il y avait Rose, d'espièglerie et d'affection, il y avait Steredenn, bouclier contre raison,
Il y avait Louis Memento, premier chat du nom, attrape-souris par devoir et fainéant par vocation.
Il y avait l'Edelweisss, attendant au port, mâture qui tangue, voilure qui dort.

Il y avait surtout quantité de douleurs, de cicatrice, de sang et de souffrance à la trame qui se tisse.
Il y avait les trahis, les abandonnés. Il y avait les meurtris, les décriés.
Lequel d'entre eux ne portait pas sa blessure? Lequel ne saignait pas sous son armure?
Lequel ne cachait pas des larmes lourdes d'amertumes?
Lequel n'avait pas au cœur le sel des jours d'écume?

Peut être le chat?


Équipage! À moi!

Debout en pieds de passerelle, voix qui tonne du Géant qui appelle. Pouces coincés au ceinturons, silhouette droite défiant l'horizon. Sourire en coin, ils viendront. Stature à l'impose comme il convient d'un minimum épater la galerie. De Carmin avait appris, ne jamais laisser entrevoir ses faiblesses à ses ennemis. Mais Eux! Les siens, son Équipage, ils viendront oui! L'échine droite malgré les épaules lourdes, le regard clair malgré la faim qui sourde.

Car il y avait encore le Vent de Rêve et de Poésie! Il restait toujours les Embruns de Vie et d'Envie!
Toutes ces routes, offertes autant qu'escarpées, le ciel, attendant de s'étoiler...
Le Grand Large... et sa façon d'appeler...

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Sashah
[Dans l'attente d'embarquer, corps fourbu, âme fatiguée]

Vide de vie, vide de repaire
Un souffle de vent mauvais presque invisible
S'ancre en elle et la rend faillible
Tuant lentement la Muse Balaguère

Sourires disparus ces derniers temps
Comme échoués dans sa mémoire
Et cette escale en noir et blanc
L'entraine doucement dans le désespoir.

Et comme perdue dans la brume
Elle se raccroche à sa plume
Écrire... son seul échappatoire
S'éloigner de ce vide, s'éloigner de ce noir

Guyenne terre sans couleur, terre de rancœur
Elle m'a même plus de larmes, même plus de pleurs
Elle se transforme en entité errante surgie du passé
Partir pour ne pas mourir, vite... s'éloigner.

Il ne lui reste plus rien de son «avant»
N'existe pour elle, que le présent, le «maintenant»
A force d'avoir la Guyenne trop rêvé
Elle se sent perdue... vite embarquer ...


La muse s'étiole à mesure que le temps s'allonge en escale. Doucement les aiguillons de la haine lui transperce le cœur.

Un par un ils l'affaibliront afin d'avoir sa peau,
Un par un ils lui feront perdre ce qu'elle a de plus beau...
Mais c'est sans compter qu'elle est de la race des dragons,
Mais c'est sans prévoir qu'elle sait se battre, comme un lion,
Pour garder cette flamme qui brule tout au fond d'elle,
Muse Balaguère s'envole à tire-d'ailes...

Et soudain, elle l'entend, perçoit sa voix et se dirige vers l'Edelweïss.

Voix fêlée au petit matin qui formule :

- Descends la passerelle, si je n'embarque pas, je me meurs...
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Louis_memento_1ier
Quelque part installé sur des sacs de jute, non loin de l’entrée de la cuisine du bord, sous l’échelle menant à la Dunette, un looong bâillement… on se roule, on se retourne, on s’étire... Et pourquoi pas, on s’ose a ouvrir un œil de principe, constater que le soleil joue à cache-cache avec les nuages, et que ça n’empêche pas les ouvriers, dockers et autre gens de s’activer bruyamment sur les quais.

Un bon début de journée à n’en pas douter : au soleil, à se dorer ventre à l’air, goûter au doux plaisir de ne juste rien faire. Enfin, si, quand même ! À cette heure-ci de la matinée, il y a toujours deux-trois souris qui achèvent de se digérer. Faut dire que les coquines s’évertuent à envahir le bord depuis que le bateau s’est amarré au port. Pourtant, à part quelques vieilles cordes usées, il n’y a plus grand-chose à ronger au fond des cales. Peu lui importe finalement, tant qu’il y a des proies à attraper pour rompre la fringale et l’ennui ! D’ailleurs, l’heure de la sieste touche doucement à sa faim… Nouvelle baille, nouvel étirement, moustache qui frémit, imperceptiblement. Lentement, il se redresse et s’assied d’un appui encore endormi sur le bout des coussinets.

Drôle de rêve qu’il avait fait. Il avait revu sa rencontre avec le Géant, tellement immense qu’il l’avait pris pour un arbre et s’y était perché en refuge des sales cabots qui le poursuivaient toute babines retroussées. Puis l’arbre avait bougé et il n’avait pas osé en descendre, et puis l’arbre avait ri, lui avait donné à manger, et sur son épaule, il s’était installé. Faut dire que le Géant était bienveillant, il ne lui avait rien demandé. Et pourtant, il avait été emporté en un endroit plein de recoins pour jouer et se promener, tout d’un bois où il est facile de planter ses griffes pour s’accrocher, grimper, sauter. Et en plus ! Il n’y avait pas la moindre trace ni odeur de chien à bord, et assez de souris pour se nourrir de chasse plusieurs fois par jour. Un paradis en fait… Même s’il lui arrivait d’être tout trempé, même si des fois ça secouait sévère de partout, l’endroit valait bien le coup !

Même ! Quand tout s’était arrêté de bouger, que l’arbre et ses semblables plus petits étaient partis, il avait refusé de descendre, se souvenant des pavés glissants, des cabots puants, du gout rassit de la charogne lui servant de repas, des gens qui le bousculaient de leur pas… Plus jamais non ! Pourquoi quitterait-il ce coin de paradis s’étendant entre le fond de cale et le pont ?

Le regard soudain se fixe, l’échine se fige, l’oreille se dirige vers l’origine du grattement. Il la voit, la vilaine qui le nargue, à l’ombre de la coursive longeant le mess. Son estomac gargouille en silence à l’envie d’un rendez-vous. Doucement il se tasse et se tend comme un ressort, panache qui frétille…

D’un bond il se jette, trop occupé à suivre du regard la souris qui déjà détale que pour songer à son atterrissage, partant sur le plancher du pont en dérapage, fouettant le bois de ses griffes pour récupérer élan et direction, se propulser derrière sa proie à toutes pattes, se faufiler entre celles des chaises du mess, bondir, patte en avant se jetant sous une armoire, griffes se plantant au hasard…

Raclement ligneux, la souris lui a échappé… Comment est-ce possible ? Le regard qui explore l’alentour, par où a-t-elle disparu ? Cherche encore un peu sous le meuble mais en vain, repart au petit trot en feulant de dépit.


Équipage ! À moi !

Tiens ? un cri ? Il reconnaît le timbre grondant du géant. Serait-il revenu ? Il se faufile jusque l’extérieur, humant la pluie qui s’est mise à tomber, hésitant un instant entre la mouille et sa curiosité. Seconde qui finit par l’emporter, il vient lentement se percher sur le bordage donnant sur le quai, reconnaissant la silhouette en bas de la passerelle ainsi que celle qui grimpe prestement à bord. Question qui se lâche d’un miaulement, comme pour dire "mais qu’est-ce que vous avez fait tout ce temps ?"

Meoow ?

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