Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10, 11   >   >>

[RP] À la Vie contre le Temps! À l'Infini qui nous attend!

Gorborenne
Périgord, premiers jours de Septembre.

Géant qui passe le temps, paresse en rive d'un lac. Attente pesante. Les messagers sont partis, mais voilà des jours qu'il attend leur retour, méditant sur les différences qu'il peut y avoir entre tourner en rond et errer sans but. Le Temps, l'impression de le perdre quelque fois...

Quelques semaines plus tôt, c'étaient les fêtes du Tournel en Languedoc. L'impression déjà qu'elles avaient quelque chose de lointain. Sensation qui s'accentuait d'une absence, il est certain. Sashah... Il avait été forcé de la laisser par là-bas... les impératifs de l'allégeance... devoirs de Prince, responsabilités d'Amiral... L'obligation de répondre...


Le petit ne va plus tarder à naitre...

Je serai de retour avant qu'il n'arrive , je te le promets! Je n'ai pas attendu se moment si longtemps que pour le manquer. J'étriperai celui qui mettra en retard, qu'il soit gueux ou Roy!

Longtemps, longtemps, il l'avait embrassé, mais il avait pris la route sans se retourner. Non pas que l'envie lui manquait, mais à quoi bon? Ça cécité l'empêcherait de lire l'inquiétude qu'il devinait déformer le sourire de sa Muse. Une bénédiction parfois, autant qu'un fardeau. Il aurait voulu lui laisser un regard plein de confiance alors que lui même n'était pas tant rassuré que ça...

Heureusement... Zoé était là. Les "Dis, Chapitaine" que la gamine laissaient pleuvoir à longueur de journée amenaient au quotidien ce qu'il fallait de sel pour lui garder le sourire. Le Géant et les enfants... Toute une histoire de Gulliver finalement... Ils avaient l'art de réveiller chez le vieux Dragon ce qu'il a de plus bienveillant. Les questions revenaient régulièrement autour de sa mère, et le Géant lui raconta la Normandie, l'Écosse, les tempêtes du Grand Large, pourtant, c'est comme si le Géant et la fillette avaient passé un accord tacite, évitant d'amener la conversation plus en avant sur l'essence de leur relation. Oui, "Chapitaine", c'est très bien, ça évite certaines questions... Au plus profond de lui, le Géant en était à se dire qu'il en est peut-être mieux ainsi. Il trouvait quelque chose d'incongru à ce que Zoé en viennent un jour à l'appeler "Papa". Quand bien même l'avenir semblait le vouer à prendre ce rôle, il ne pouvait s'ôter l'image qu'elle était une de ses enfants sans père. Une image qui lui avait peut être fait cruellement défaut dans ses moment où la Vie nous amène à grandir...

Oui, un peu comme un trêve qu'ils s'étaient accordés. Sourire qui s'étire à cette idée. Plutôt que de la laisser en Languedoc, il avait bien fait d'emmener Zoé avec lui... Géant et jeune fille qui s'apprivoisent petit à petit...


Dites, Capitaine, tant qu'on est là, j'ai le temps de passer à Bergerac?

Aucun souci, profites-en. Mais on lève le camp dans peu de jours. Ne traine pas trop en chemin, et prudence sur la route.


Pour quelque jours encore, oui, l'Équipage aurait quartier libre. Mais il était plus que temps de reprendre les chemins, de se remettre en mouvement. L'Automne qui s'approche, à pas de Géant...
_________________
Sashah
Languissante, alanguie, elle était là où il l'avait laissé, là à se reposer d'un repos bien mérité. Si le corps allait et s'arrondissait, le cœur se serrait de peur parfois, l'esprit lui... s'évadait, comme elle s'évadait toujours.

L'évasion ! Elle avait fui tant d'hommes dans sa vie, tant de servitudes aussi, de faux amis surtout. Les hommes ? Du tout premier à celui qui avait précédé Gorborenne. Un certain nombre en somme, mais... pourquoi ? Elle ne le savait pas. Besoin de fuite, de ne pas se faire enchainer, de ne pas s'étioler, de ne pas...

Elle sourit se souvenant de son départ inpromtu en mer, quittant un mari pour le temps d'un combat naval. Suivant son père en devenir Dragonet. Xa lui avait fait une scène pendant trois jours et puis il avait décidé d'en finir avec la vie, plus tard, un peu plus tard. Beaucoup plus tard elle avait fuit Bordeaux, un autre homme, une autre vie. Et puis Gorborenne était apparu là sur un pont en Périgord, alors qu'elle hésitait entre la raison et la folie, le cerveau rongé par la politique. Depuis l'envie de s'enfuir se faisait à deux, comme elle son géant n'aimait pas l'inertie. Mais là il était parti !

Vers son roy de frère, fallait-il qu'il devienne Roy celui-là !

Elle en était là dans ses réflexions quand on vint la quérir pour une promenade dans le parc.

C'est une fois dehors qu'un messager lui remit un pli de sa marraine. Sa marraine ! Non pas qu'elle l'avait oublié, mais les commères bavaient tellement sur les choix de ceux qu'elle voulait avoir dans sa vie ou de ceux qu'elle jetait, qu'elle n'osait même plus lui écrire. Toutefois elle sourit en lisant le message, Lau semblait avoir retrouvé une joie de vivre, était heureuse puisqu'elle se mariait.

Beau pied de nez à la vie ça, finalement quand on avance, l'avenir nous sourit.

Mais son visage s'assombrit quand elle découvrit que le mariage avait déjà eu lieu. Rabrouant vertement l'homme de confiance de Gorborenne, elle lui intima de rester et d'attendre ses réponses.

Elle prit sa plume et envoya quelques missives :



De Kalliòpé de Ballaguère
à
Orion des Sylphes,

Mon tendre amour,

Je viens à peine de faire une promenade dans le parc du Castel de ton ami Actarius qu'un de tes messagers me délivrent un faire part de mariage de ma marraine Lau.

Imagine ma gêne, cette cérémonie a eu lieu le 31 Août soit il y a 3 jours déjà. Il serait temps que tu revois ton personnel mi amor, quand tu t'absentes il y a du laisser aller.

Je vais bien, toutefois, je vais mieux. Notre petit dragon s'épanouit doucement et j'ai hâte de le prendre dans mes bras à présent.

Hâtes toi de me revenir, hâtes toi de nous retrouver.

J'envoie une missive de félicitations de notre part en mon nom, j'espère que tu trouveras le temps d'en faire autant. Prends soin de toi, de ma sœur Lona, de mon père et de mon frère aussi.

Embrasse tendrement ma fille, elle me manque terriblement.
Quant à toi je t'embrasse comme je t'aime.

Ta Muse


- Vous porterez en personne cette missive au Prince de Montreuil et sur le champs ! Vous la lui lirez ou la donnerez à son homme de confiance. Quant à la suivante, donnez là à un messager du navire Royal, Vannes est un port, elle arrivera rapidement.

Ses ordres étaient secs, mais elle continua à écrire.




Chère Lau,

Comme la vie réserve des rebondissements, comme le temps passe aussi. J'ai reçu ton invitation, malheureusement je suis en Languedoc, mon prince d'époux en voyage, il nous est impossible de venir. De plus notre bateau nous attends, nous reprenons la mer prochainement.

J'ai du prendre un repos forcé pendant que Gorborenne réglait quelques affaires avec son roy de frère. Ce matin un messager vient tout juste de me remettre ton faire part. Il n'y a plus moyen de faire confiance au personnel, comme s'il n'avait pas pu me le remettre plus tôt !

Nous nous réjouissons de ton bonheur, et vous présentons à tous deux nos félicitations les plus sincères et lorsque notre Castel sera achevé, nous aimerions vous accueillir à Montreuil. Ton époux, tes enfants et toi bien entendu.

Tous mes vœux et je t'embrasse tendrement.

Sashah de Castelcerf



Elle tendit les deux plis et retourna auprès de ses hôtes, souriante et heureuse de prendre l'air enfin dans le magnifique parc du château languedocien.
_________________
Gorborenne
Entre demi-porte et casse-faïence...

Périgord, toujours et encore... Des semaines que le Géant passait de négociation en réunion, de marchandage en tractation. Avec parfois cette impression, oui, de tourner en rond. Mais finalement, mieux valait le Périgord que la Guyenne ou la Gascogne, voir pire... la Normandie... Tous pourtant de si beaux pays... mais avec cette fâcheuse tendance chez leur habitants à vouloir équilibrer la balance... D'un côté, il n'arrivait à leur en vouloir, juste parfois l'envie de les secouer... de désepoir? Lui qui restait loyal à la Couronne sans jamais ne s'être attaché à aucune de ses terres, il trouvait toujours curieux comment la stupidité patriotique trace certaines frontières...

Foutue journée... Elle avait pourtant si bien commencé, apportant bonne nouvelle que le Géant attendait. Mais en traitre, la mauvaise suivait. Un grognement en disant assez long, maugrée pourtant de quelques juron. Un brin de culpabilité à l'assaisonnement, et pourtant, et pourtant. Là aussi, il y avait eu une soudaine envie d'attraper et de secouer. Marre de s'en prendre plein la gueule pour pas un liard, mais pas non plus l'envie de tout gâcher pour un coup de pétard.

C'est là un genre de situation où se trouver un exutoire est de bon ton. En l'occurence, un faïencier, que l'on aborde d'un "Bonjour, je voudrais trois services complet, je voudrais apprendre à jongler! Hein, quoi? payer d'avance?" Et puis quoi encore, est-ce qu'on demande à un Prince de payer pour effectuer ce que l'on pourrait appeler un test de qualité? Bon, il faut avouer qu'on parle d'artisanat et pas de boulets... Dommage... l'en aurait bien chargé quelques uns dans ses canons des boulets... S'ils étaient tous des munitions, on en manquerait jamais, de boulets... Comprenne qui pourra, le Géant, lui, en est déjà à claquer les assiettes par trois... Certains cassent des trucs, d'autres s'enivrent sur leur pont... Entre une théière et sa famille de tasse lui revient une ancienne conversation. Comment épargner la vaisselle de leur futur château en se partageant des demi portes à demi mot...

Mais quand on est empli d'un bouillonnement incontrôlable, l'évacuer peut parfois laisser l'impression d'un vide indésirable... À cela, il n'avait qu'un seule réponse sans même de question, il y avait cette lettre venue lui rendre ce qu'il faut de courage et de bagout. D'une réponse, se lover d'un baiser à ses lèvres qui lui sont tout!





À toi, ma Kalliopé, ma Force, mon Amour,

Les Temps et l'Espace se multiplient l'un et l'autre jusqu'à ne plus savoir mesurer le tellement longtemps, et tellement lointain. Tu me manques terriblement, que j'en perds l'esprit, mes moyens! Et mes responsabilités ne font rien pour y aider, au contraire, elles me rappellent chaque jour ton parfum que je n'ai plus senti de puis tant de hier!

Tes mots sont un baume, et la nouvelle du mariage de ta marraine me comble pour elle. Mais c'est un rappel, encore et ô combien cruel! Et chaque jour, j'entends en vibrer en moi la voix de notre enfant qui appelle. Je reviendrai mon Amour, pour voir naître notre héritage, et pour enfin voir le jour de notre mariage!

Je t'embrasse,

Orion, à toi seule,


Un long soupir, s'évanouissant à l'horizon... Temps de reprendre la marche des organisations... Bien d'autres courriers qui se dictent au moinillon, des officiels, des officieux, des sans raisons... L'Équipage plus que quartier libre, avait reçu permission. À l'heure, il repartirait seul vers le Languedoc, vers l'Automne des passions!
_________________
Sashah
Un jour fertile se profila à l'horizon. Un de ces jours, où sans s'en rendre compte l'on soulève des montagnes et l'on abat des forteresses. Elle adorait ce genre de jour là. Elle soupirait lasse d'une journée bien remplie quand son Messager d'Odin lui revint porteur d'une missive dont elle en reconnut le parfum.

Elle effleura le parchemin, soupira et sourit en caressant son ventre rond. Leur héritage en profitant pour bouger un peu...

- Bientôt ! lui murmura-t-elle, bientôt ! Attends ton père il nous revient....

Elle finissait à peine son murmure qu'un autre volatile se posa. Curieuse elle le délivra et lut avec une tendresse infinie, des nouvelles qui la ravit...



Très chère fillotte,


C'est très gentil à toi de m'avoir adressé ce mot pour mon anniversaire. J'en ai apprécié d'autant la surprise que j'avais moi-même oublié quel jour nous étions et que ton poème me l'a rappelé.

Comment vas-tu ?
Donne-moi un peu de tes nouvelles...
Pour ma part tout va bien, si ce n'est que j'attends avec impatience le retour de Maître Watelse et de la soeur Ellya pour donner de la vie aux différentes salles du prieuré.
Je poursuis également mes cours chez les avocats du dragon tout en voyageant, nous voici arrivés à Montauban....

Cyrinea attend un bébé. Oh je sais ce que tu vas me dire et tu n'auras pas tort : Je t'ai fait gentiment la morale l'autre jours alors que je ne suis finalement pas un exemple à suivre. Mais qu'y puis-je moi si les curés sont fertiles eux aussi ?

Je t'embrasse, j'espère te retrouver bientôt.

Ton parrain Kro.


Elle prit sa plume et répondit :



Mon tendre parrain,

Je t'écris du Languedoc, où Gorborenne m'a forcé, oui tu lis bien forcé, tu te rends compte ! A prendre du repos. Mais pour la première fois je mène une grossesse à bien. Me voici presque arrivée au bout et il me tarde que mon promis me rejoigne. J'ai si peur qu'il ne voit pas notre enfant naitre.

Je crois qu'il ne se le pardonnerait pas.

Je suis heureuse que Cyrinéa attende un heureux évènement, embrasses-là pour moi quant à toi je ne te félicite pas ! Quant je pense que tu m'as sorti qu'à bord d'un bateau on ne faisait pas de bébé mais que l'on pouvait s'occuper autrement, comme à vomir par exemple !

Mais je suis ravie pour vous deux.
Me croirais tu si je te disais que j'essaye de marier ma soeur Lona à mon frère Léandre ? Une idée qui me prends, à peine récolter un frère adoptif que me voilà à vouloir le caser ! Du coup ma soeur deviendrait ma belle soeur et mon frère mon beau frère ! C'est un peu compliqué là et je ne peux disposer de leur coeur, leur destin est entre leurs mains.

Nous reprendrons notre route bientôt, notre petit né ou pas je pense, aussi j'espère te recroiser un jour, sinon le temps va me paraitre long sans te revoir.

Qu'Aristote vous protège, je vous embrasse tous deux,

Ta filleule
Sashah



Elle roula le pli, le cacheta et l'expédia heureuse de ces bonnes nouvelles.
_________________
Sashah
Que faisait-elle à attendre ici ?
Depuis combien de jours ? Depuis combien de nuits ?
Le repos forcé ne lui seyait guère.
Quitte à s'ennuyer écrivons quelques vers.

Plume en main et esprit fébrile,
La castillane se trouvait bien inutile.
Son père était aussi silencieux qu'une tombe,
A quel mutisme fallait-il qu'il succombe ?

Elle n'avait d'alliés que son bon sens,
Sa grossesse à mener agitait son impatience.
Muse prisonnière d'un corps qui s'arrondit
Kalliòpê des Balaguères que fiche donc ton mari ?


Toute à ses pensées, elle envoya quelques versets au Roy :

L'être de noblesse

J’imagine que le silence est d'ores
Et déjà d'argent
Fondu en lettres de noblesse
Et martelé à la feuille d’or

Le silence des mots quant à lui me pèse
Même si entre les lignes, les maux crient
De souffrances en lugubres antithèses
Qu’en mal être j'avale sans merci

Alors la place des forges
Ou les fiers remparts
Passeront un jour sous ma plume d’oiseau
Et si un jour ma gorge
De sang bleu se pare
C’est que ma Muse ne sera plus en oripeaux.

Sashah de Castelcerf

_________________
Gorborenne
À l’Automne qui doucement se rapproche
À l'Orient de nos espoirs qui s’y accrochent.


Sarlat… à force d’y être coincé, le Géant avait fini par en connaître chaque parfum particulier, l’odeur granuleuse de la pierre de Pontours et des toits d’ardoise, l’alléchant du fournil où les matinaux se croisent. Il avait appris à éviter les remugles nauséabonds des ruelles mal famées, quand bien même, certaines réunions encore, se prenaient à l’y amener. Mais de celles-ci, un terme se profilait lentement. Tout proche, mais il n’osait y croire vraiment – ne manque-t-il pas encore un bûcher normand ?

Et pourtant ! Et pourtant, oui, le ciel doucement se dégageait autour de la rose des vents. L’escorte s’annonçait, depuis le Septentrion, Au Ponant quelque part, ses hommes rendaient compte de mission. Au Levant, il y avait la brise d’un amour tiraillé par l’ennui, et au Midi, si proche, l’attendrait… sa fille ?

Depuis quelques semaines déjà, elle avait été signalée par des espions et autres observateurs, traversant une zone de guerre en suivant une troupe d’agitateurs. En avait-elle seulement conscience ? Toujours à traverser l’Enfer comme s’il ne s’agissait que d’un pas de danse… Et quoi qu’on en dise, le Géant était fier de l’avoir prise en descendance !


Ta fille est avec Sancte à Montauban !
Avec Sancte maintenant ?! Par les cloches vocales de Sainte Ellya !
Les quoi de qui ?
Rien, t’occupes… pfff, faudrait pas non plus qu’il me la ramène jusqu’en Atlantique !


Surtout pas non. Depuis toutes ces années qu’il patientait, non, il ne la laisserait pas filer à l’opposé pour encore combien d’attentes et de secrets. Nul reproche à ses pensées, non, juste l’envie criante de la retrouver. "Ah, ma fille, tu m’as bien trop manqué !"



Ronea,

Ta quête arrive à son terme ma Fille, après toutes ces années.
Jamais nos chemins ne s’étaient autant rapprochés.
Entre Narbonne et Montpellier, nous irons nous retrouver.
Face à cette Mer qui nous a tant pris, nous serons à nouveau réunis.

Je t’embrasse

G.


Quelques mots ficelés, accrochés en patte de crécerelle messager. Le timbre, imperceptiblement qui se brise en relâchant le faucon de son emprise.

Vole Orcus, va retrouver ta mère et ma fille, et ramène les nous.

Vrai, l’Automne s’annonçait en saison de retrouvailles, mais au cœur pourtant, toujours cette peur qui le tiraille. Tant d’obstacles encore, qui pourraient se profiler, et du Géant de faire ce qu’il peut pour s’en débarrasser, rendre à son esprit une once de tranquillité. Un sourire aussi, expédié celui-ci par royal messager.



À toi, ma Kalliopé,

Je sens enfin venir les temps où l’attente égraine ses ultimes poussières. Les heures sont encore longues au poids de l’absence, mais déjà commencent à se raccourcir les distances. Le chemin est enfin celui-là qui nous ramènera à l’étreinte de nos cœurs et de nos bras.

Je t’aime, à très vite !

Orion,


Petit matin, à l’heure de reprendre la route.
Sentir à la légère du vent l’envol de nos doutes.
Grimpe en selle une silhouette de Géant,
Trainant son ombre comme un manteau brillant.
Sourire, d’une largeur à défier le Temps.
Tant qui ne tient qu’en ces deux mots : En avant !

_________________
Otis_lefol


Il s’était présenté de lui-même à cette demande curieuse de « recherche d’homme de confiance ». L’était-il seulement un homme. S’engager dans un poste de ce genre, pourquoi pas, ça valait surement mieux que de voir le regard méprisant que posait son père sur lui à longueur de temps. Sa différence faisait pleurer sa mère et irritait son père. On avait fait de lui un soldat, lui le seul mâle de la famille, on voulait faire de lui un fiancé qu’il est descendance, on décidait tout pour lui et on ne se souciait jamais de ses désir. Et s’il en formulait de honte il couvrait les siens. De honte on l’intimait de se taire. Il ne se supportait plus. Alors il était parti afficher ce qu’il était vraiment loin des siens. Affiche en main, il s’était rendu à Narbonne et avait rencontré celle qui cherchait un employé. Elle n’était peut-être pas pire qu’une autre, ni meilleure, d’insultes en quolibet, il était prêt à tout entendre, il verrait. Et il avait vu. Après l’avoir longuement questionné sur son éducation, sa maitrise des armes, ses connaissances, elle avait cédé à sa requête. Je veux à mes côtés quelqu’un de bien dans sa peau, que m’importe vos inclinaisons, je ne vous engage pas pour consoler vos états d’âme. Soyez ce que vous êtes et apprenez-moi à évoluer dans la Noblesse avec raffinement. La franchise dont elle avait fait montre, l’avait emballé. Le marché était conclu, il vivrait à ses côtés. Et c’est de bon matin qu’il frappa à sa porte pour lui annoncer que le Prince s’en revenait de voyage.

- Madame, je dois vous informer que le Prince de Montreuil vous attend à Montpellier, il vous demande de le rejoindre pressement.

Encore dans son lit, il remarqua sa mine fatiguée, vint retaper ses oreillers et l'aider à s'asseoir, puis persifla :

- Je me demande quel genre d’homme ce peut-être à vous faire voyager dans votre état.
Sashah
[Saut du lit]

Elle était mal réveillée quand elle apprit que son Orion était à Montpellier. Elle le chercha du regard, rencontra celui d'Otis et finit par comprendre enfin. Montpellier était à deux jours de chemin.

Puis elle réalisa quand elle entendit cette réflexion :

Je me demande quel genre d’homme ce peut-être à vous faire voyager dans votre état

Elle sourit, les remarques de son homme de confiance étaient assez surprenantes, tout comme ses tenues, ses yeux bordés de noirs et son air suffisant. Comment avait-elle pu ne pas lui donner sa chance ? Il l'avait surpris, tout simplement. Et Dieu seul savait que les gens qui la surprenait étaient rares. Sa franchise ne cachant rien de sa vie menée auparavant et de ses aspirations, avait fléchi sa décision. Restait à convaincre Gorborenne que cet homme allait celui qu'il lui fallait. Elle sortit de ses pensées et protesta :

- N'ayez crainte le Prince est un homme charmant, attentionné, délicat, beau...

Elle arrêta ses énoncés et reprit :

- Bref, s'il me demande de le rejoindre c'est qu'il ne peut venir. Tout simplement. Faites préparer mes malles. Donnez moi mon écritoire et faites seller les chevaux. Pressons, pressons...

Elle prit une plume et répondit :



De Kalliòpê à Orion

Mon tendre géant, j'ai bien reçu ton message, je me mets en route ce jour même. Nous serons bientôt à nouveau réunis.

J'ai engagé un homme de confiance, avec ton messager, nous serons un petit groupe, tu vois je ne voyagerais pas seule.

J'ai hâte de pouvoir à nouveau enfin m'endormir dans tes bras.

Je t'aime,
Sashah


Quelques gouttes de lys sur le ruban, et elle attacha son pli à son messager d'Odin. Puis regarda le volatile partir et sourit en posant la main sur son ventre arrondi.

_________________
Otis_lefol


Faites préparer mes malles. Donnez- moi mon écritoire et faites seller les chevaux. Pressons, pressons...

Pressons, pressons… Vous en avez de bonnes vous, si vous voulez voir toutes vos robes chiffonnées mises en boule dans une malle, c’est ce qui faut dire aux caméristes. Remarquez vu vos gouts, ce serait pas une grosse perte.

Et puis après un temps de réflexion, il la regarda avec horreur, la voix devenant nasillarde par la consternation.

Non mais rassurez moi, vous n’allez pas monter à cheval dans votre état. Mais enfin en voilà une idée.

Non mais il était tombé sur une folle à lier. Il devait être sacrément mignon le prince pour qu’elle cavale ainsi. Il lui plairait peut-être. Il se voyait bien amoureux d’un prince, le bichonnant. Un frisson délicieux lui effleura le dos et il haussa une épaule. Il allait lui trouver une calèche, faire faire ses malles et la calmer. Surtout la calmer dans son état, elle serait capable d’accoucher en route quelle horreur. Fallait qu’elle soit enceinte en plus, la noblesse se vautrait dans la luxure, non mais franchement. Au moins le prince devait être un étalon, il avait hâte de voir à quoi il ressemblait. Il sortit de la chambrine pour donner ses instructions.
Ronea
[ Pas loin mais pas près...]

...Deux pas en avant
Deux pas en arrière
Un pas sur l'côté
Un pas de l'autre côté...


Cette chansonnette que Rone aimait chanter avait comme une petite note de sa vie.
Elle avait fait le tour, détour, contour du Royaume de France depuis des mois à la recherche de son paternel. Avec toujours la même rengaine qui semblait cependant s’étioler avec les années.

Je cherche mon papa...
Mais c'est qui?
Gorborenne
Je ne connais pas, Rone désolée.
Il est grand, très grand et chauve...pis il voit pas.
Connais pas.
Et à chaque fois cette possibilité qui lui tombe dessus.
Tu peux rester chez nous si tu veux..... On t'adopte.
Nan, j'veux retrouver mon papa. La mine est chagrine, mais abandonner c'est de nouveau être abandonnée.

Puis vint le jour où l'espoir renait. Iohannes sait comment avoir des informations sur son père et Montauban devient son rayon de soleil.
Le lendemain, il lui dit que son père passera par-là.
Et la gamine passe ses journée en haut du cloché.
Elle regarde à s'en faire exploser les yeux, pensant que si elle les ferme peut être qu'elle va le louper. Elle se rappelle de la fois où elle avait vu au loin son armée arriver, et ne rêve plus que de cela.
Un grand serpent sillonne la route, et peu à peu on en aperçoit les contours moins nets. Puis oriflamme, puis la silhouette d'un homme imposant.
Mais à Montauban pas de miracle. Sauf cette lettre apportée lorsqu'elle est au garde-à-vous au cloché.

Mais l'espoir devient raisonnement.
Le cœur ne doit jamais être surpasser par la pensée parce que cela fait mal.
Ce qu'elle comprend c'est qu'il sera entre Montpellier et Narbonne.
Ce qu'elle comprend c'est qu'il ne viendra pas.
Ce qu'elle comprend c'est qu'elle ne sait pas encore où il est. Et plus tard quand on lui montera une carte, elle comprend que c'est loin.
La joie tombe comme un soufflet.
L'amour part en colère.
Les mots des uns et des autres, lui tournent le cerveau. " Un père qui ne vient pas chercher sa fille, c'est qu'il a d'autre priorités!" Et quand elle leur lit la lettre ça devient pire. " Ton père te dit qu'il est une quête, hahAha, on aura tout vu..." .
Les mots parfois peuvent être durs. Et Rone les prend en plein cœur.

Seule une petite fille arrive en une phrase à la soulager : " Si ton papa il est aveugle, normal qu'il te retrouve pas!" . Cette phrase là elle fait du bien, cette phrase là, donne encore à l'enfant une possibilité de se retenir à quelque chose. Ouais les grands ils comprennent rien... Dans son cœur reste encore l'envie de le retrouver, dans sa tête commence à s'insinuer le doute. La peur de marcher encore et qu'au final...rien.
La déception, maintenant, Rone a appris la déception.
Durant son voyages les chimères peu à peu se sont étiolées.

Grâce à Iohannes, un beau poney et une petite chanson, la môme redevient une môme. Et sur son petit poney elle a le sourire. Ses dilemmes se sont enfuis. Et Rone chante à tue-tête entrecoupé de moment de rire d'enfant.
Pitiponeyyyyyy, Pitiponey tes tout pieet toupititpitit poneyyy, tout pie étoutpiti...pitit poney...tigambade danlépré.... .
Pitiponeyyyyyy, Pitiponey ...tigambade danlépré santisouiédutenquipass...


Elle ne sait pas comment elle va faire, mais le moment est à l'enfance. Rone a toujours eu une bonne étoile.


_________________
Héméra, incarné par Gorborenne


Montauban, sa ville, son clocher, ses remparts. Au sommet d'une des tours, quelque part, perce la pointe d'un regard. Un vent d'automne qui frise le plumage, la vieille crécerelle s'ébroue, redressant son empennage. D'un œil indifférent, elle contemple le monde s'étalant à ses pieds. L'incessant remue ménage fouaillant dans les rues de la cité. Et partout sur les campagnes, la poussière nuageuse soulevée par les armées... Provence, Gascogne, Poitou, Bourgogne... Tout ceci s'est déjà produit, tout ceci se reproduira. Les endroits diffèrent, mais le spectacle ne change pas.

Krrraaaaa ?

Une réclame aux cieux, jeune fauconneau venant se poser d’un mouvement gracieux. Orcus, son fils, était revenu, quelques jours auparavant, délivrer à la gamine un message porté par le vent. Ronea... D'instinct les yeux du rapace retrouvent les accents sales d’un plumage d’oie, résistant comme toujours à en faire sa proie. Étrange idée que la petite avait eu, de vouloir adopter un volatile de cette stupidité incongrue. Héméra ne l’aimait pas trop, même si l’oie n’était pas particulièrement sale, juste un peu puante. À force de goinfrer tout et n’importe quoi, ces omnivores ont toujours cette odeur pourrie dans leur fientes. Mais au moins, elle avait son utilité. La gamine avec les années savait se rendre plus difficile à repérer, surtout parmi ses semblables au milieu d’une cité. L’oie avait réduit à néant toute cette discrétion, devenant un point de repère pour le faucon. Trouver la flaque lui servant de pataugeoire, que ça soit un étang où un abreuvoir. "Là où l’anseriforme s’agite, scrute les environs et tu trouvera la petite".

Veiller sur elle... la crécerelle n'avait plus vraiment d’autre raisons de continuer à voler. Mais ce quelque chose dans l’air, couvant sous la bourrasque, l’odeur électrique des orages de fin d'été. L’annonce de ces déluges dont on ne peut jamais vraiment s'abriter. Il y avait quelque chose, à l’approche du soir, à l’attente de se libérer.


Kririiaaa…

Une façon de répondre à son fils qu’elle sait, qu’elle a compris. Le Géant est au loin, et lui réclame sa fille. Ne pouvait-il pas venir lui-même hein ? Héméra n’avait pas oublié non plus sa manie à toujours chercher le plus long chemin.
Et pourtant… attendre le bon moment, plutôt que de courir après pendant des heures… Sagesse patiente des vieux chasseurs ? Qu’importe. La Crécerelle sait ce qui lui reste à faire. Plongeon et piqué, rejoindre Ronea sur le fil d’un éclair.

Tant qu’elle évite de trop s’approcher, elle sait que le poney n’ira pas à trop s’effrayer. À chaque passage, pourtant, elle vole plus serré, allant presque parfois à la frôler, pour tout de suite redécoller. Un peu comme quand rapace et gamine ne faisait autre chose que jouer. Pourtant, imperceptiblement, le faucon déviait lentement, poussant toujours plus la route vers le Levant, entrainant la gamine vers d’improbables orients.
Otis_lefol


Impossible de trouver un attelage décent. On lui avait proposer un convoyage de bovins vers la capitale et une place sur la banquette près de l'élévateur et il avait faillit en manger son jabot.

- La promise du Duc arriver en carriole avec des bœufs. Par la barbe de Merlin j'aurais tout vu.

Otis De Landru-Lafolie dit Otis lefol faillit perdre son sang froid. La tâche était plus rude qu'il l'imaginait. Du coup l'encloquée avait décidé de faire sellé son cheval avec une selle amazone. Dans deux lieues elle tomberait en pamoisson et partirait dans les douleurs. Un soupir plus tard, il avait fini par se résigner.

Mais il envoya une missive pour qu'on prévoit un médecin à leur arrivée à Montpellier.



D'Otis de Landru-Lafolie dit Otis le Fol
à son Altesse le Prince Gorborenne de Montreuil

Vostre Altesse,

Je suis rentré au service de Dame Sashah depuis quelques jours, en tant qu'homme de confiance, à tout faire serait plus indiquer cependant. Je n'ai pu raisonner Madame votre promise et elle escompte se rendre à vos devants à cheval. N'ayant trouvé d'attelage aucun, dans cette fichue contrée, il m'a fallu me plier à ses exigences.

Nous sommes arrivés à Béziers et les prémices de l'enfantement se font sentir. Mais rien ne l'arrêtera, j'ai trouvé semblant de médicastre en ville qui semble rassurant et lui a donné quelques tisanes soulageantes.

Je vous saurais gréé de bien vouloir prévoir un homme de médecine, un vrai cette fois, afin de parer à tout incident.

J'aurais souhaité personnellement que Madame Sashah resta raisonnable et mit son enfant au monde ici même, mais ceci n'est que mon souhait et elle m'a vertement fait comprendre que je me mêle de mes affaires.

Je vous souhaite la bonne soirée vostre Altesse,
Otis Le Fol


Il espérait que le Prince serait moins têtu, avec un soupir il enroula le message et le fit expédier.
Gorborenne
Montpellier, des saveurs de fin d’été…

Dis, Chapitaine, on la retrouvera bientôt ma Maman ? C’est pas que je m’ennuie avec toi… enfin, si des fois, un peu quand même, les réunions, c’est interminablement long, surtout depuis qu’il avait envoyé "tata Lona" et "tonton Muet" en mission… mais elle me manque beaucoup, très !

Aveugle et gamine, assis sur une banquette, quelque part, adossés à l’ombre du rempart. Vautré sur un des manchons du Géant, gratte à l’oreille, chaton qui ronronne doucement. Depuis la veille, une certaine tristesse semblait lui alourdir les traits. Joies de retrouvailles ! Kahhlan, sa nièce adorée. Elle lui avait raconté les Flandres, les routes, ces chemins que l’on parcourt à travers nos doutes. Même qu’elle lui avait donné lecture des mots de Ronea, sa fille. Des mots qui l’avaient frappé, non pas de doute, mais d'une profonde mélancolie. Le coeur tiraillé entre les choix et les envies...
Mais toujours cette fierté paternelle dont rien ne serait entacher l’éclat… Et pourtant, l’envie n’est peut-être qu’à simplement la serrer contre soi. S’occuper d’un enfant qui soit le sien, pour une fois.


Très bientôt Zoé, très bientôt. Nous partirons à sa rencontre dès demain.

Non pas de rejet, ni d’ignorance… Orion des Dragons restera toujours des ailes de bienveillance. L’oncle, le père, l’ami, le frère… Toujours la main tendue à ceux qui se prennent dans les écueils… Mains tendue parfois, de se sentir si seul.

Et toi ? L’autre soir tu as dit tu voulais aller retrouver la fille dont c’est toi le papa.

Oui, Ronea. C’est elle qui nous retrouvera… enfin… je crois.

Prenant le chaton par la peau du cou, le Géant reperche la bestiole à son épaule, échange quelques reniflements de nez à moustache avant de se redresser de toute sa silhouette.

Allez, Demi-Maître, suis-moi. Nous avons quelques courriers à envoyer. Allons au couvent taquiner l’un ou l’autre tonsuré.

Les Courriers, oui, la dictée. Chose qui hors-réunion lui prenait la plus grosse partie de son temps. Et y adjoindre la présence de Zoé n’était pas plus mal finalement. Elle apprenait les formulations autoritaires, le phrasé élégant. Hiérarchies et interactions, aussi, étaient un monde qu’elle découvrait petit à petit. " Si tu envoies les fruits de tes pêchers à tout le monde, c’est parce qu’il est possible d’être à la fois juteux et vertueux. Où alors il faut être saint, comme le cornichon de la blonde, celle de l’Étable qui commande à tous les soldats de la Couronne. Même que c’est ta patronne maintenant que t’as plus de patronne, et dans la Marine, il y a plus d’Amiraux que de Capitaine." On n’y était pas encore tout à fait, dans l’assemblage des pièces, mais au moins, elle appréhendait déjà leur multiplicité de formes et d’agencements. Le reste comme toute chose, viendrait avec l’expérience et le temps…

Altesse, un courrier est arrivé pour vous, il semblerait venir de votre Promise, mais il est signé d'un certain Otis Le Fol.
Hein? Otiqui le quoi? Lisez moi ça!


Grommellement, qui c'est cet incongru encore surgit d'on ne sait quelle pièce à l'obscur décor?
Et la missive et son style ne rachètent l'homme en rien! Grognements s'allant crescendo jusqu'au mot de la fin.


Non mais qu'est-ce qui lui a pris de vouloir prendre la route dans son état? Et lui, là, comment il s'adresse à moi!?
M'en vais te lui donner une leçon de déférence! Bien sur qu'il doit se plier à ses désirs! À moi seul revient le droit de discuter leur côté rationnel!

Mon Père, écrivez, j'avais quelques autres courriers en tête, mais je vais commencer par lui!




De Nous, Gorborenne Salmo Salar du Bois Cendré, Prince de Montreuil,
À Maistre Otis de Landru-Lafolie, dict Le Fol

Je sais les choses dont Madame ma Promise est capable, et il en est certaines que vous voulez ignorer, qui que vous soyez.
Alors oui, vous vous pliez à ses exigences! Selon vos propres mots, c'est la raison pour laquelle elle vous a embauché!

Si vous voulez conserver votre poste, ne trainez pas en route à chasser le charlatan, hâtez-vous plutôt d'arriver!

G..S.S.


Altesse, n'êtes-vous pas un peu sec avec ce pauvre hère?
On voit que vous êtes Père, mon Père. J'ai rien contre les folles, mais je sais ce qu'il en coute de se montre tendre avec ce genre d'individus.


Quelques instants, reprendre le fil de ses pensées. Foutue folle, oui, déjà à le déconcentrer sans même qu'il l'ait rencontré. S'en devra mettre les chose à bien à plat quand il sera là...

Bon, les prochaines, vous les enverrez par messager royal, la première au Domaine de Sablé sur Sarthe, mais en passant par Montreuil prendre des pêches. Suffisamment pour un banquet de mariage. La seconde, vers la côte de Guyenne. Et vous direz au messager d'être trèèès courtois quand il remettra le pli.



À toi, ma jeune Apprentie,

Mille millions de mille bravos!

Jusqu’aux horizons des terres du sud, les messagers ont relayé l’heureuse nouvelle.
Là où s’épousent la tornade et l’ouragan, là où s’unissent la mer et le vent, il n’y a que bourrasques de Vie, défiant les assauts du Temps.
Que m’importe les raisons de tes choix. Sache juste que je suis fier et heureux pour toi !

Que vos noces soient bénies d’Éole et de Poséidon,
Qu’Ægir veille à tout jamais sur votre union.

G.S.S.




Au Capitaine Aliéniore de Guérande,
Ma très chère P’ti Choufleurh,


Les vagues qui nous séparent sont celle des Hommes, de la poussière.
Chacun à contempler les flots, entre nos dos, un océan de terre.
Peut-être cherchons-nous nos propres printemps, mais nous fuyons le même hiver.

Cinq mois de labeur qui arrivent enfin à terme, et jamais je n’oublierai quelle y est votre part.
J’aurais aimé que vous soyez encore là pour fêter avec nous cette victoire.
Je sais que nous n’avons pas toujours été en accord dans notre façon d’œuvrer.
Il y a des erreurs, que nous n’avons peut-être pas voulu accepter.
Mais de quoi pouvons-nous apprendre, si ce n’est de nos erreurs ?
Que serait la vie, sans un peu de sel à la saveur ?

Qu’importe ! Aujourd’hui, tout ce que je sais,
C’est que vous allez me manquer.

Prenez soin de vous,

Poisson Rouch’



Sa cécité n'empêchait pas le Géant de sentir peser sur lui un regard lourd de curiosité.
Tu as entendu Zoé? Ta mère arrive!
Ça j'ai compris oui, mais c'est quoi les autres lettre? Ça ressemble pas à celles de d'habitude.
Oui, c'est pas des lettre pour mon travail ça, aujourd'hui, j'écris à des gens qui me sont cher. Il y en a une jeune Capitaine à qui j'ai appris à naviguer qui s'est mariée.
Et l'autre, et bien, je me suis fâché avec elle, mais c'est quelqu'un de bien. J'espère qu'elle comprendra et qu'on pourra rester amis elle et moi.


La gamine aurait bien poussé plus en avant son enquête, mais elle avait compris que le Géant répondait aux questions, tant qu'il n'y en avait pas trop.
Songeuse, elle repartit d'un mutisme à l'écoute de la dernière dictée.


Celle-ci, mon Père, en deux exemplaires. À destination de sa Majesté le Roy et du Prince de Pontoise. Leurs Ost sont en campagne à l'Ouest.



Dictée face à l’Azur et l’Automne,

À toi, Mon Roy,
À toi, Carmin,
À vous, mes Frère,

Depuis Périgueux, combien de saisons déjà ? Combien depuis que nous nous sommes réunis tous les trois ?...
C’était avant la Main, avant la Marine, avant les Couronnes. C’était cette époque d’avant, quand nous étions encore des Hommes.
Mais aujourd’hui, aujourd’hui… Combien de choses ont donc changé depuis ?

Entre le Vent et la Roche, entre l’Eau et le Feu,
Le combat fera toujours rage, pour un Roi ou pour un Dieu.

Sur Olympe, Zeus règne en seul maitre et seigneur
Au Tartare, Hadès pourchasse les titans sous les armes et la peur
Par l’Océan, Poséidon, suit l'inlassable quête des chemins de son cœur…

C’est ce que nous avons accompli, de Conviction, de Sang et de Sueur,
C’est là notre Orgueil, mes Frères, la Geste de nos victoires et de nos erreurs…

Souvent se voile l’Aurore d’une tristesse glissant avec la brume,
Mais sachez que je ne traine aucun regret, encore moins d’amertume !
Nous resterons toujours l’Épée ! Même entre le Marteau et l’Enclume !

Je vous aime !



Cinis et Imbre! De Cendre et d'Embruns, de Sable ou d'Argent...
Le Puîné avait choisi l'éclatant, pour sceller ces mots envoyés sous le vent.
Cela seul suffirait, l'Aveugle le savait.
Ses Ainés comprendraient.

Le poids de l'Amour, celui de Loyauté,
Tout ce qu'aucun mot ne dira jamais,
Salmo Salar Ad Aeternam, Tout est là...
De Vie et d'Envie, jamais rien que nos Choix...

_________________
Sashah
[Montpellier douleurs de l'enfantement]

Une brise fraîche les avaient accompagnées tout le long du chemin, rendant leurs vêtements humides et son humeur chatouilleuse. A chaque pas de son cheval, elle serrait les dents, surtout quand l'aube se leva enfin.

La veille elle avait senti en descendant de monture les premiers signes de l'enfantement. Son ventre se contractait de temps à autre, lui arrachant des gémissements. Mais rien à faire elle n'accoucherait pas à Béziers, jamais !

Et les plaidoiries de son homme de confiance n'y changèrent rien, pire elles mirent ses nerfs à rudes épreuves :

Bon sang Maistre Otis arrêtez de me saouler avec vos jérémiades et dégotez moi un médecin compétent, je ne veux pas enfanter ici, vous m'entendez !!!!


Et il avait entendu, un homme lui avait donné une tisane qui l'avait plongé dans un état proche de la divagation. Elle avait sentit son corps se faire léger et son esprit s'envoler.

Je vais vous donnez un remède louable* avait dit le charlatan et elle avait passé une journée sans rêve.

Le brouillard avait lâché son esprit un peu avant le petit jour et les douleurs étaient reparties de plus belles. Mais elle approchait, ils approchaient et déjà le pont levis se voyait.

Quant au poste de guet, on leur demanda de décliner leurs identités, elle se mordit la lèvre pour ne pas gémir de douleur. Puis ils entrèrent en ville et cherchèrent le Prince.

Elle ne savait où le trouver, mais elle le trouverait. Il le fallait. Dans son esprit elle vit des images de sa fille et de son Orion et sourit. Un large sourire sur son visage fatigué, ravagé par la douleur, qui se déforma en un rictus atroce quand sautant au bas de son cheval, elle sentit comme un coup de poignard, lui ouvrir les entrailles et une eau tiède et abondante lui arroser les bottes.

Cette fois-ci elle n'y couperait pas, bébé dragon avait décidé de pointer le bout du nez.

- Vite Maistre Otis, faites quérir le Prince, faites le vite, notre enfant vient au mondeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !


Elle tomba à genoux, sous une contraction qui lui arracha un cri.


*Remèdes dits « paracelsiens » fait à base d'opium appelés plus tard "Laudanum"

_________________
Otis_lefol


- Vite Maistre Otis, faites quérir le Prince, faites le vite, notre enfant vient au mondeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee !

Vite, vite, elle en avait de bonne elle, il n'y avait pas un rat dans cette cité à cette heure du matin. La voyant à genoux, il se mit à perdre le peu de sang froid qu'il lui restait. Nom d'un pétard, elle allait vêler au pied de son cheval. Il l'aida à se relever et l'installa au pied d'un arbre.

- Par tous les seins retenez cet enfant, c'est pas une heure pour qu'il se montre, je vais chercher de l'aide.

Il partit en courant à droite, mais il n'y avait que la place et un chien, il repassa en courant devant elle en lui criant :

-Bou gezpasjereviens !

Bon la fin elle l'avait pas entendu et bouger elle ne pouvait pas, elle ressemblait à un cachalot échoué au pied d'un sapin. Il courut se demandant qui il croiserait, quand il arriva au poste de guet complètement essoufflé. On allait le prendre pour une folle, il mit ses deux mains sur ses cuisses, se penchant en avant pour reprendre son souffle. L'homme de guet était mignon soit dit en passant. Puis voyant qu'il le regardait, il se mit à crier d'une voix nasillarde.

- A l'aide, à l'aide, à moi, à elle, à nous ! Au secours ! Au secours !

A beugler comme ça ils allaient l'enfermer.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10, 11   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)