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[RP] S'avez vu la douanière?

Ronea

Y avait des pieds qui en avaient marre de se mettre l'un devant l'autre depuis des jours.
Y avait des yeux qui en avaient soupé de regarder des lettres sans jamais arriver à tout déchiffrer.
Y avait une gamine de 7 ans une lettre à la main qui cherchait à qui elle pouvait demander qu'on lui explique ce que cette lettre voulait dire.

L'enfant vêtu d'un gros gilets, de baies vertes et de chausses râpées à la limite de percer, marchait dans la ville qu'elle ne connaissait pas, ou qu'elle avait oublié. Peu étonnant, vu son jeune âge, elle avait l'impression d'avoir toujours vécue en voyage. Elouen, n'était pas là quand elle avait reçu la lettre. Le jeune garçon, lui avait eu de la chance, on lui avait appris à lire très tôt et pouvait se débrouiller facilement, tant à la lecture qu'une plume dans la main. Mais pour Rone c'était beaucoup plus difficile, mais elle était débrouillarde et n'avait pas peur des gens, au grand drame des quelques adultes qui l'avaient un jour prit sous leurs ailles.

Sans crainte elle tirait sur les manches des passants afin de leur attirer l'attention.

Tu sais où elle est la dame de la douane? C'est marqué son nom là.

Elle montrait le nom du bout du doigt sur le parchemin. Plus d'un ne savaient même pas, où ne prenaient pas le temps de lui expliquer. Mais l'enquête s'acheva devant une porte qu'on lui indiqua. La petite main se met à taper sur la grosse porte.

M'dame c'est Rone, t'a écris à moi, mais ta lettre elle est trop longue, tu m'expliques? M'daaaaaaaaaaaaaaameuuuuuuuh.

Elle ne faisait pas non plus attention à ce qui pouvait l'entourer et cela ne l'a dérangeait pas de brailler en pleine rue.

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Althea

Et hop, un de moins !
La mine de charbon venait de barrer l'avant-dernier trait d'une série de dix tracés sur le mur derrière son bureau.
Satisfaite, elle contemplait son avant-dernier jour à la Maréchaussée de Bergerac. Maréchaussée qu'elle avait quittée il y a peu, et qu'elle avait retrouvée le temps d'un coup de main au Lieutenant Mano_de_dios.

Déjà son esprit vagabondait ailleurs, au grand voyage qui s'annonçait, aux aventures exaltantes qu'elle allait vivre, aux fabuleuses découvertes spiritueuses qu'elle allait faire...

Bref, elle rêvait à sa future tournée des grands-ducs à l'échelle royaumesque lorsque son attention fut attirée par de petits coups répétitifs frappés à la porte.
D'habitude les gens frappaient et entraient, là ça se contentait d'insister.

Agacée, elle se décida à aller voir.
Et là, sur le pas de la porte une gamine qui piaillait.
"De quoi qu'elle cause ?"

Puis à haute voix:

De quoi parles-tu petite ? Quelle lettre ?
Euh, Rone, c'est ça ?

Allez savoir pourquoi, elle eut comme un désagréable pressentiment qu'elle allait rater sa pause Chartreuse.
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Ronea

Ses yeux remontent jusqu'au visage de la dame. Elle déglutit un peu impressionnée par le ton de la douanière mais elle prit son courage à deux mains et brandit la lettre reçue.

Titre : Douane de Bergerac a écrit:

Salutations et Paix.

Voyageur, nous vous souhaitons la bienvenue à Bergerac.

Je me présente Althea, Maréchale-cheffe de la Maréchaussée de Bergerac.
Par la présente je vous informe que les frontières du Périgord Angoumois sont fermées.

L'entrée, le séjour et l'installation en Périgord Angoumois sont donc strictement réglementés.
Il vous est cependant possible de demander dérogation aux autorités Comtales.

Si vous voulez circuler ou séjourner en Périgord Angoumois, nous vous invitons à faire une demande de Laisser Passer à notre Prévôt, Dame Cerise.

Merci de lui indiquer :
- la date exacte de votre arrivée dans le comté et la première ville visitée.
- le motif de votre séjour et sa durée
- la date de départ et la dernière ville de visitée dans le comté
- le nom des personnes vous accompagnant si vous voyagez en groupe.

Si vous souhaitez devenir résident du Comté.
Merci d'adresser demande circonstanciée à Sa Grandeur Renlie d'Evrecy, Comte du Périgord Angoumois, ainsi qu'au prévôt, dame Cerise.
Vostre requête sera examinée et avis vous sera communiqué à bref délai.

Je reste, bien entendu, à votre entière disposition pour toutes questions éventuelles.

Dans l'attente de vous lire,

Mes amicales salutations.

Althea, Maréchale-cheffe de Bergerac

Fait à Bergerac, le 28 avril 1460

La gamine a beaucoup voyagé. Elle sait, que souvent, quand un inconnu t'envoie une lettre c'est la douane ou le maire. Et quand l'un d'eux t'écrit, c'est pour te dire qu'on va bientôt te mettre en prison.
Pour Rone la prison c'est là où sont tous les méchants et ça lui fout la trouille. Parce que c'est bien connu, les mangeurs d'enfant sont des méchants et se retrouver entre quartes murs avec eux c'est l'un de ses pires cauchemars.

La dame avait l'air pressé donc elle se dépêcha pour lui expliquer le plus de chose possible avant qu'on lui coupe la parole.

Cette lettre là!
J'sais pas trop tout lire, c'est trop long. Tu veux me mettre en prison? Moi, j'ai pas fait de bêtise, c'est promis. Et je suis avec Elouen, et son château c'est comme le mien elle a dit sa maman. Sa maman même que c'est Kahhlan et qu'elle est gentille. Et Théo ils a dit, à nous, de venir ici et de plus en bouger. Et si moi je dois partir, Théo il va pas être content. Mais j'veux pas que les méchants ils me mangent.

Grande inspiration, fallait pas quand même s'étouffer. Les grands yeux de l'enfant n'avaient pas quitté le visage de la femme.

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Althea

Aaaah, cette lettre là !
En même temps c'était logique. Une môme que vous n'avez jamais vu frappe à la porte de la Douane, vous parle d'un courrier que vous lui avez envoyé et demande des explications...Logique donc, mais parfois Al mettait du temps à percuter, et de plus en plus dernièrment.
Signe que là il fallait vraiment qu'elle aille s'aérer les neurones.

Elle sourit aux propos naïfs de l'enfant, qui à tout bien réfléchir n'étaient pas dénués de bon sens.

Non, non je vais pas te mettre en prison.
Viens, je vais t'expliquer.
"Enfin, j'vais essayer"
Elle posa la main sur l'épaule de la petite et la poussa doucement vers l'intérieur.

Une fois attablées devant le bureau, un verre de lait servi à la petite et un de Chartreuse pour elle, Al prit la parole.

La lettre là, elle dit que si tu n'es pas Périgourdo-Angoumoisine, bref, si tu n'es pas d'ici il te faut un laisser-passer pour circuler.
Un laisser-passer c'est une autorisation avec la jolie signature du Prévôt dessus qui te permet de voyager dans notre Comté comme tu as envie. C'est coule,non ?
Grâce à ce papier les routes te sont ouvertes, il te suffit de le présenter au Douanier de chaque ville où tu iras et personne ne te mettra en prison.

Par-contre, si tu n'as pas ce papier, eh bien tu es hors-la-loi et la police peut te mettre en prison.

Fouille dans le fatras de paperasses jonchant le bureau et en extirpe une liste de noms.
Regarde, tu vois là y a écrit "Ronea". Tu as dit que tu t'appelais Rone mais ton prénom entier c'est Ronea ?
Comme ton nom est inscrit sur le parchemin ça veut dire que tu as un laisser-passer. Il te suffit juste de me le montrer et tu pourras aller te promener tranquille.
As-tu tout compris ou as-tu d'autres questions ?

Et puis c'est qui ces méchants qui veulent te manger ?
Parce que tu sais, c'est aussi mon boulot de leur coller la raclée...

Elle lance un regard espiègle à l'enfant et se ressert une Chartreuse en attendant la réponse.
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Ronea

Elle s'était laissée entrainer à l’intérieur sans rechigner. Rone avait grimpé sur la chaise pour s'y asseoir. Et fit une grand sourire montrant ses dents où une canine manquait quand la dame lui mit un verre de lait. Elle trouva la dame super forte de savoir qu'elle aimait boire du lait. M'ci!
Elle écoutait les paroles de la dame avec grande attention, c'est qu'elle ne devait rien oublier.
Quand elle lui demanda si elle s’appelait bien Ronea l'enfant mit un moment avant de dire Vi . Personne ne l’appelait jamais comme cela, pas sur même que quelqu'un de ses proches le savaient. Elle même avait dû faire un gros effort pour savoir si c'était bien son nom. La dame, c'était certain elle était une voyante dans la tête des gens. Ronea se mit à regarder la dame avec de grands yeux et n'arrivait plus à fermer sa bouche. Elle se demanda si c'était de la sorcière ou de la fée, mais un verre de lait c'est pas une sorcière qui lui aurait donné. Elle lui fit alors un sourire. L'enfant lui aurait bien demandé si elle savait où était sa maman, mais la dame continuait à parler et lui demandait si elle avait des lettres.
Elle se dépêcha de sortir de sa sacoche les dernières lettres reçues, les posant sur la table en les défroissant le mieux qu'elle pouvait.

J'ai eu les deux là.

Citation:

Salutations et Paix.

Voyageur, nous vous souhaitons la bienvenue à Sarlat !

Je me présente Cerise de Bonnemaison, Lieutenant, douanière de la ville de Sarlat.
Par la présente je vous informe que les frontières du Périgord Angoumois sont fermées.

L'entrée, le séjour et l'installation en Périgord Angoumois sont donc strictement réglementés.
Il vous est cependant possible de demander dérogation aux autorités Comtales.

Si vous voulez circuler ou séjourner en Périgord Angoumois, nous vous invitons à faire une demande de Laisser Passer à notre Prévôt, Dame Sandreen.

Merci de m'indiquer :
- la date exacte de votre arrivée dans le comté et la première ville visitée.
- le motif de votre séjour et sa durée
- la date de départ et la dernière ville de visitée dans le comté
- le nom des personnes vous accompagnant si vous voyagez en groupe.

Si vous souhaitez devenir résident du Comté.
Merci d'adresser demande circonstanciée à Sa Grandeur Renlie, Comte du Périgord Angoumois, ainsi qu'au Prévôt Sandreen,
vostre requête sera examinée et avis vous sera communiqué à bref délai.

Je reste, bien entendue, à votre entière disposition pour toutes questions éventuelles.

Dans l'attente de vous lire,
Mes amicales salutations.

Cerise de Bonnemaison,
Lieutenant et Douanière de Sarlat.

Le 30/04/1460

Citation:

Bonsoir Damoiselle Ronéa,

Suite à la demande de notre chancelière, dame Kahhlan, moi, Sandreen d'Albret, Prévôt des Maréchaux du Périgord-Angoumois, sous l'autorité de sa Grandeur Renlie, Comte du PA vous agrée un sejour illimité en Périgord-Angoumois

Par ailleurs, si vous souhaitez devenir résident du Comté.
Merci d'adresser demande circonstanciée à Sa Grandeur Renlie, Comte du Périgord Angoumois, ainsi qu'à moi même.
Vostre requête sera examinée et avis vous sera communiqué à bref délai.

Je me tiens à votre disposition pour toutes questions.

Respectueuses Salutations,

Sandreen d'Albret,
Prévôt des Maréchaux du Périgord-Angoumois

Faict en Caserne Comtale de Périgueux,
Le 30 Avril 1460

Est-ce qu'elle avait compris? Elle but une grosse gorgée de lait et resta un instant à réfléchir. Son nom était écrit sur le parchemin qui disait que ça allait bien. Elle était contente du coup. Et quand Althea lui dit qu'elle mettait la raclé aux méchants, là, elle n'avait plus aucun doute la dame c'était une fée.

J'ai compris j'crois.
C'est vrai si y a un méchant je te le dis?

Elle allait s'arrêter mais avoir une fée devant elle c'était trop tentant.

Toi t'es forte alors tu sais où elle est ma maman? tu sais faire la magie pour que papa et maman ils reviennent me chercher?

Elle ne pouvait pas laisser passer cette occasion. Jamais elle n'avait rencontré une fée. Dans son ton il y avait tout l'espoir d'une gamine qui depuis l'automne ne rêve que d'une chose : retrouver ses parents.
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Althea

Voyons voir...
Et elle saisit les deux torchons que la petite venait de déposer sous ses yeux. A se demander si elle n'avait pas fait des papillottes avec, ou pire, emballé son casse-croûte dedans.
Ah, les enfants...

Cerise, gnagnagna, je vous informe que blabla...
Tu lui as répondu à cette dame... ou fait répondre ? Tu sais écrire au fait ?

Passant au second parchemin, du moins ce qui y ressemblait encore, elle continua à lire à haute voix.

Damoiselle Ronéa, c'est toi...demande de notre chancelière dame Kahhlan...Sandreen d'Albret, ça c'est le Prévôt...vous agrée séjour illimité blablabla...
Regard vers l'enfant.
Ce parchemin-ci est très important, il prouve que tu as l'autorisation du Prévôt et donc du Comte lui-même, de séjourner dans le Comté.
C'est ça que tu dois montrer comme papier si on te le demande.
Puis ensuite, si tu te plais chez nous et que tu as envie de t'y installer il faudra demander au Comte ainsi qu'au Prévôt.

Pis, si un méchant t'embête tu viens me voir.
Vala !

Elle pensait en avoir fini, mais non.
La gamine enchaîna sur un tout autre sujet.

Euh... Bouche en cul-de-poule, expression bovine, grattage de tempe... Non, je sais pas où est ta maman.
Et Al se resservit une Chartreuse, car là c'était parti pour durer.
Je suis pas faire de magie non plus.
Mais je sais faire du crochet, du macramé, un peu de poterie aussi, mais c'est pas gagné, et...je sais faire gonfler le pain ! Ca c'est un peu magique.

Elle essayait de noyer le poisson mais redoutait déjà de voir arriver les gros sanglots puis ce chouinement caractéristique, qui démarre très loin au fond de la gorge puis s'amplifie crescendo avant d'éclater en hurlements stridents et vous exploser les tympans, comme seule une voix d'enfant peut faire.

Encore un peu de lait ?

Et d'enchainer.

Comment qu'ils s'appellent ton papa et ta maman ?
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Ronea

Tu lui as répondu à cette dame... ou faut répondre ?

Fait non de la tête. Une lettre à s’occuper c’est déjà beaucoup alors quand elle en avait reçu deux autres, elle les avait mises directement dans sa sacoche se disant qu’elle pourrait surement en fait de beaux oiseaux en parchemin, ou faire des dessins derrière.

Tu sais écrire au fait ?

Les nones elles m’ont appris un peu la lecture et les lettres mais j’sais pas trop bien. Elouen il m’a dit qu’il va m’apprendre mais on n’a pas encore fait.

Elle rangea vite la bonne lettre importante dans sa sacoche.

D’accord.

Mais elle allait devoir trouver et la maison du comte et celle du prévôt si elle veut rester ici, là ça allait être compliqué. Elle y pensa un instant puis oublia aussi vite de toute façon elle savait jamais où on aller lui dire d’aller. Elle finit son verre de lait et à la demande de la dame elle fit non de la tête.
M’ci non. J'ai plus soif.

Petite mou résignée quand la femme lui parla de la magie du pain levé, la dame ce n’était pas une fée, mais une boulangère. Une boulangère de la douane ça voit plein de monde alors elle prit le temps de lui dire pour ça maman et son papa.

Maman c’est Isa de Corleone, mais j’crois qu’elle est cachée. Mais moi j’ai jamais vu les Corléone parce que j’étais sur les routes. Toi tu connais?
Et pis, papa, c’est Gorborenne, mais moi je dis papa ou Gobon. J’crois qu’il est sur un bateau, et ça c’est de la triche.

Sur le coup elle se rendit bien compte que pour son papa Althea n’allait pas pouvoir l’aider. Mais pour sa maman peut être.

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Althea

Elle s'attendait à une démonstration de déception toute infantile, il n'en fut rien.
Pour une enfant si jeune Ronéa faisait preuve d'un sang-froid impressionnant.
Al écouta avec attention ses propos et nota les noms des parents.

Cela fait longtemps que tu n'as pas vu ton papa et ta maman ?

Et si tu me racontais un peu votre histoire, que je comprenne un peu mieux ce qui s'est passé ?
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Ronea

La gamine toujours très spontanée cette fois prit un peu de temps pour réflechir, la première question c'était pas difficile, mais la deuxième. Quand devait-elle commencer et puis théo lui avait dit de ne pas tout raconter que c'était pas toujours bien. Mais ça l'empêcha pas de répondre.

Moi, j'ai pas vu maman depuis avant l'hiver pareil pour papa. C'est quand y a eu la dispute pour le drapeau de l'armée. J'l'ai brulé. Et même que Namay c'est un ogre et qu'il voulait me tuer.
Là je sais pas s'il veut encore mais tu sais, lui c'est un ogre et il a plein de dent. Y a que les ogres qui tuent les enfants. Et j'crois qu'il mange les enfants même. Mais papa il voulait pas qu'on me fasse mal alors il a dit on part loin. Mais il était triste. Même qu'il parlait plus presque.
Et pis, j'l'ai perdu sur la route. Alors y a une sœur elle a dit " les enfants ça trainent pas dans les rues seuls". Alors elle m'a prit pour le couvent. J'aime pas le couvent. On a pas le droit de parler. Et pis, la prière ça fait mal aux genoux. Et on peut pas courir dans les couloirs.
Après j'me suis enfuie. J'me suis caché avec les poules. Le caca des poules ça sent pas bon mais j'me suis pas faite attrapé sur le marché et j'ai couru vite vite.

Elle savait pas si elle devait continuer, elle regarda la dame, puis après une grande inspiration elle reprit.

Après j'ai écris à papa qui a dit " qu'il vient pas me chercher". Parce que j'ai appris un peu à écrire au couvent, mais avec papa comme il voit pas faut mieux écrire avec les fils et les nœuds.
C'est Théo, mon ange de garde qui est venu et on a été trouver Elouen, c'est mon chevalier et pis j'suis sa chevalière maintenant. Après on a fait plein de route, moi j'croyais qu'on allait arrêter et quand on est arrivé, on a du repartir. Mais Théo il a resté avec Kahhlan parce que c'est son amoureux. Moi j'suis partie avec Elouen. Puis on est venu ici.

Elle avait pas envie de pleurer alors elle racontait comme si c'était juste une histoire et pas la sienne, en faisant tourner dans sa main deux cailloux quelle avait était cherché dans sa poche.

Mais avant l'armée, j'ai jamais vu la maison, parce qu'on était sur le charrette avant qu'on nous la vole. Et pis, on était sur le bateau avant qu'il coule. Et pis on a fait le pays qui parle pas comme nous avec papa, maman, Lileia et Goran, pis Aelia, elle était bébé, pis avec des copains de papa et maman.

Cette fois-ci, elle s'arrêta, ne pouvant s’empêcher d'avoir la gorge serrée en parlant de ses sœurs et son frère et de tout les bons moments passés en famille. Elle se rendit compte que quand elle racontait elle était triste et d'un coup n'avait plus envie qu'on en parle. Elle regarda par la fenêtre et se dit qu'Elouen devait l'attendre pour jouer.
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S'avez vu la douanière?

Ronea

Althea

Ronea

Ses yeux remontent jusqu'au visage de la dame. Elle déglutit un peu impressionnée par le ton de la douanière mais elle prit son courage à deux mains et brandit la lettre reçue.

Titre : Douane de Bergerac a écrit:

Althea

Ronea

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