Larouchka
Assise la tête dans mes mains, je réfléchissais. C'était devenu une habitude depuis que l'armée impériale m'avait réduite en morceau ainsi que mon mari. Grâce au Très-Haut, j'en étais certaine, mon mari bien que blessé avait réussi à faire un rempart de son corps à notre nouveau-né, la petite Elisette qui n'avait que quelques jours.
Finalement, nous étions bloqué à Dole. Je voyais peu Gabriel qui avait encore dû rester alité à l'Hostel Dieu et je m'étais installée à l'auberge avec Eli. Pourtant, la plupart de mes nuits, je les passais entre les bras de mon amant, la passion qui nous unissait était très violente et j'aurais voulu m'y soustraire, m'enfuir. Mais à cause de cette fichue armée, je n'avais pu.
Eli dormait comme un ange et j'avais fini par m'installer à mon petit écritoire. La lettre que je m'apprêtais à écrire me remplissait de joie mais me troublait aussi profondément. Je m'y attelais pourtant, avec le plus grand soin.
Ma très chère marraine,
Me voici bien tranquille dans la chambre que je loue avec Eli et je peux enfin rédiger une missive à votre intention. Ainsi ma fille est née voyez-vous. Une charmante petite Elisette, que j'ai nommée ainsi en mémoire de la défunte épouse d'Ersinn. Elle est ravissante, a la frimousse d'un ange et la rousse chevelure de ma mère. J'en suis très heureuse.
Alors que nous quittions Dole pour retourner à Dunkerque, nous avons malheureusement été fauchés par l'armée impériale. Au grand dam de la Franc-Comtesse, qui s'est confondue en excuses. Cependant, Gabriel est encore alité et moi, je vais un peu mieux. Je prends soin d'Eli qui, heureusement, n'a rien.
Ellya, croyez-vous que ce soit une épreuve que le Très-Haut m'envoit? Vous qui êtes si pieuse, vous qui êtes la fille du Très-Haut, aidez-moi à trouver la voie! Je vous avais parlé de Lui, de cet homme qui m'a volé mon coeur, mon corps et à qui je ne puis résister tant la passion qui nous unit est violente. Je voulais m'y soustraire vous savez! J'avais même promis à Gabriel de ne plus le revoir. Mais voilà... bloquée dans cette ville... ça m'est impossible.
Pensez-vous qu'il est possible d'aimer deux hommes? Priez pour moi ma chère ma marraine, je prie pour vous, d'ailleurs vous êtes la seule pour qui je le fais aussi consciencieusement! Je récite vos prières, même si je ne comprends pas toujours tout.
Parlez moi de vous? Partez vous en voyage comme prévu? Comment va votre fils? Et votre orfèvre de mari? Vous me manquez tant, ma nonnette... J'aimerais tant vivre auprès de vous, dans la sérénité et la paix.
Je vous embrasse comme je vous aime.
Affectueusement.
L.
Je soupirais, lançant un petit regard à ma fille qui n'avait sourcillé, et après avoir fait envoyer la missive par le pigeon le plus véloce, je finis par m'assoupir, épuisée.
_________________
Finalement, nous étions bloqué à Dole. Je voyais peu Gabriel qui avait encore dû rester alité à l'Hostel Dieu et je m'étais installée à l'auberge avec Eli. Pourtant, la plupart de mes nuits, je les passais entre les bras de mon amant, la passion qui nous unissait était très violente et j'aurais voulu m'y soustraire, m'enfuir. Mais à cause de cette fichue armée, je n'avais pu.
Eli dormait comme un ange et j'avais fini par m'installer à mon petit écritoire. La lettre que je m'apprêtais à écrire me remplissait de joie mais me troublait aussi profondément. Je m'y attelais pourtant, avec le plus grand soin.
Ma très chère marraine,
Me voici bien tranquille dans la chambre que je loue avec Eli et je peux enfin rédiger une missive à votre intention. Ainsi ma fille est née voyez-vous. Une charmante petite Elisette, que j'ai nommée ainsi en mémoire de la défunte épouse d'Ersinn. Elle est ravissante, a la frimousse d'un ange et la rousse chevelure de ma mère. J'en suis très heureuse.
Alors que nous quittions Dole pour retourner à Dunkerque, nous avons malheureusement été fauchés par l'armée impériale. Au grand dam de la Franc-Comtesse, qui s'est confondue en excuses. Cependant, Gabriel est encore alité et moi, je vais un peu mieux. Je prends soin d'Eli qui, heureusement, n'a rien.
Ellya, croyez-vous que ce soit une épreuve que le Très-Haut m'envoit? Vous qui êtes si pieuse, vous qui êtes la fille du Très-Haut, aidez-moi à trouver la voie! Je vous avais parlé de Lui, de cet homme qui m'a volé mon coeur, mon corps et à qui je ne puis résister tant la passion qui nous unit est violente. Je voulais m'y soustraire vous savez! J'avais même promis à Gabriel de ne plus le revoir. Mais voilà... bloquée dans cette ville... ça m'est impossible.
Pensez-vous qu'il est possible d'aimer deux hommes? Priez pour moi ma chère ma marraine, je prie pour vous, d'ailleurs vous êtes la seule pour qui je le fais aussi consciencieusement! Je récite vos prières, même si je ne comprends pas toujours tout.
Parlez moi de vous? Partez vous en voyage comme prévu? Comment va votre fils? Et votre orfèvre de mari? Vous me manquez tant, ma nonnette... J'aimerais tant vivre auprès de vous, dans la sérénité et la paix.
Je vous embrasse comme je vous aime.
Affectueusement.
L.
Je soupirais, lançant un petit regard à ma fille qui n'avait sourcillé, et après avoir fait envoyer la missive par le pigeon le plus véloce, je finis par m'assoupir, épuisée.
_________________