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[RP] Des lames d'aciers mais foutus obstinés

Linexiv
[Vendôme, lames côté pommeau]

Line s’efforçait de garder un visage impassible, tel qu’il seyait à sa fonction. Elle n’était pourtant pas dupe. Non pas de la qualité de la future rencontre ni même de celle des beaux oriflammes derrière elle, mais plutôt du mirage offert. Ils avaient beau claquer dans le vent, ils étaient davantage brandis par des bleus que par des soldats aguerris. Foutue guerre. À la mine du manchot, la capitaine n’eut guère de mal à comprendre que la pensée était partagée. Un autre jour, elle aurait esquissé un petit rire mais là, elle se contenta de relever la tête et de l’écouter prononcer sa reddition.

Les termes étaient clairs, le discours juste, les sous-entendus évités. Les témoins se devant d’être rassurés. Puis Falco tendit son épée à bout de bras. Épée que Line attrapa en retenant une grimace devant le poids conséquent. La laisser échapper ou la suivre en bas du cheval ne serait dans tous les cas guère protocolaire. Songeant qu’il y avait décidément matière à se marrer, elle écouta la seule revendication de Cartel tout en sentant les muscles de son avant-bras pleurer. Ce fut d’une voix s’efforçant de ne point trahir ce léger tracas déjà visible par tous qu’elle répondit.


Falco de Cartel, vos choix vous ont éloigné de la Touraine et c’est une chose que j’ai regretté et que je regrette toujours. Mais alors que vous voilà défait, vous et les votre, c’est la Touraine que vous avez choisi comme éponge pour votre sang.

C’est en souvenir de ce sang versé que j’accepte au nom de la Touraine votre reddition et celle de votre compagnie. Qu’il soit dit que vos conditions conviennent à la Touraine mais son honneur se devra d’être lavé. Vos gens seront placés aux arrêts en attendant le règlement de l’affaire.

Par mesure de sécurité, certains seront escortés jusqu’à la bonne ville de Chinon.

Pour le reste, il convient que cette affaire soit réglée entre gens d’honneur et je vous considère comme mon invité en nos quartiers improvisés à Vendôme.


Et la capitaine de mettre fin à son léger supplice en retournant difficilement l’épée de Falco pour la représenter à son porteur.

Qu’il soit dit que votre parole nous suffit.

Certains trouveraient sans doute à redire mais ils partageaient des valeurs communes après tout. Quelques murmures qui attirent un sourire.


Certes, ce serait faire d’une pierre deux coups, et quel coup…


Mais il n’était pas temps de s’égarer à de sombres pensées familiales que Kayhan, lieutenant au sigle étrange, remettait un vélin froissé. Des noms qu’elle parcourut rapidement en s’efforçant de conserver un air neutre avant de tendre ledit vélin à Fargot. À lui de s’étrangler ou de l’encadrer.

Kayhan, je vous assure que les noms portés sur la liste seront épargnés en Touraine tant est qu’ils se conforment à notre accord et aux lois du duché.

Ce qu’il ne faut pas dire….
Vint alors la remise de l’étendard, plié avec soin mais ne cachant guère une dernière facétie. Heureusement, nul témoin n’est assez proche pour déchiffrer l’inscription rajoutée semble-t-il à la hâte et là encore, le Capitaine profita de la présence du prévôt pour retourner discrètement le fanion en le lui tendant.


Estanoise, c’est un honneur que de recevoir votre étendard et soyez certaine qu’il sera conservé en lieu sûr.

Puis de regarder autour d’elle et de répéter à haute voix les tenants de l’accord avant de laisser la parole à Fargot.
_________________
Joachim_
Joachim réceptionna la liste que son Capitaine lui confia. Un léger rictus, vite effacé. Puis, l’étendard. Plié entre les mains du Capitaine, on voyait à peine une inscription. Passé aux mains du second, le carré de tissus fit un rapide retournement afin d’être sûr que l'inscription ne soit visible. Fargot le lira plus tard.

Quand ce fut à son tour de parler, Joachim prit une voix fort et claire.


Soldats du coeur navré ! à partir de cet instant, sous le regard de vostre chef, vous estes placés entres les mains de l'armée Tourangelle et ce, jusqu'au jugement de Dieu.
Nul besoin d'en dire plus. De toute façon, ce qu'il était en train de faire ne lui plaisait pas vraiment.

Petit signe de la mains, et un détachement de soldats vint se joindre aux derniers de la cavalerie encore debout, les encerclant.

Un regard vers le Capitaine lui fit comprendre qu'ils pouvaient faire mouvement

_________________
Falco.
Ellipse de mauvaise augure- 4 Juin

Parole de Touraine et parole de Cartel sont fiables..Merci pour l'épée,Gerfaut.

Une épée de cavalerie est plus longue que celle dévolue aux combats à pied.
Avec le même poid mais un équilibre qu'il préfère plus avancé vers le pommeau qu'il n'est coutume.
Il y perd en estoc, ce qui n'est pas grave, pour y gagner en taille, bien plus utile pour asséner à la volée sans ralentir.
Prolongement naturel du cavalier à la garde sobre.
Le blason de Cartel, à la rose et au lezard y sont gravés.
Ainsi que le "Per Aspera ad Astra". Perilleux chemin vers le ciel..

Je rejoins vos troupes,Capitaine et jure que vous m'aurez toujours à portée de vue...Jusqu'au jugement et sa sentence.

Il fait volter son cheval, range l'épée en baudrier pour frapper l'épaule d'Estainoise.Les mots sont peu utiles.
Ils vont s'en remettre à Deos, comme toujours.
Il sait que la troupe est soudée comme jamais, que les derniers blessés sont à l'abris.
Un sabot frappe large pour effrayer Marcel.
Avec en seul effet un jet odorant d'urine qui fait de suite regretter la farce.

Joachim et les cavaliers s'éloignent, le laissant presque seul avec la Capitaine.

Le Royaume s'écroule. La Féodalité se meurt sans que rien ne la remplace..Si ce n'est cet exécrable esprit de clocher propre aux gueux.
Le Berry aux berrichons, Tours aux turons, la france aux français..Chienlit.
Dame de Gerfaut, Touraine est un îlot battu par les marées.


Intermède




Il fallut quelques jours pour sécuriser Vendôme, installer proprement les blessés, monter le convois du Coeur Navré encadré par l'Ost de Touraine.
Quelques jours de négociations ou le choix de la Lice Militaire fut choisi.

Les gens de guerre ont leurs régles et devoirs qui sont plus dures que les Coutumiers.
Il fut décidé que Touraine demanderait le prix du sang pour le Dol causé par le choix de la Cavalerie.
Un affrontement à armes égales sous le regard de Déos.
Les discussions furent parfois tendues, jamais haineuses.
Nul ne rechignant ou ergotant sur tel ou tel point.

On arriva au 10 de Juin...

Falco de Cartel est avec Line devant Vendôme.
Ils regardent la Lance de Cavaliers passer la porte au pas, encadrés par l'infanterie de Touraine.
Direction Chinon pour se préparer à la Lice pour eux..Lui restant solidement surveillé dans l'armée Ducale.

Ce matin les corneilles de Vendôme sont nerveuses.

_________________
Marineblanche
[ Avec le Coeur Navré et l'escorte - En chemin entre Vendôme et Tours, le 10 - ]

Pour une fois, la mioche n'avait rien fait !

Elle retournait à Tours où elle devait retrouver Marc, Aimelin, Alienor, Minah, Ellesya, Juliette et surtout ses vers de terre qu'elle s'était promis de faire goûter à Kay. Elle était certaine que la brune en mangerait, elle ! Seulement, Marine a vraiment un don inné pour se mettre dans les pires ennuis et cette nuit-là, elle l'a payé durement. Elle n'avait pas compris sur le coup ce qu'il se passait, mais elle a eu mal, très mal. Pourtant, dans sa plus grande naïveté et innocence, elle ne s'était pas doutée de ce qu'il allait arriver.

En effet, elle était venue à Vendôme pour s'excuser auprès de Pierre Louis, de lui passer le bonjour d'Ellesya mais aussi de revoir Kay et tout le monde. Comme elle avait promis à Aimelin de revenir le Dimanche, elle avait demandé à Esta et Kay si elle pouvait faire la route avec tout le monde jusqu'à Tours. Elle était contente la mioche, en plus ! Elle pensait avoir aperçu Elouan. Enfin, elle était moins contente, car des personnes qu'elle ne connaissait pas les suivaient. Certains membres du Cœur Navré devaient être escorté jusqu'à Chinon, mais peu importe, la gamine chevauchait sur le poulain que lui avait offert son parrain. Elle n'était pas encore à l'aise sur lui.

Son visage était caché par la capuche de la pelerine, pour éviter de se prendre toute la poussière dans la trogne. N'ayant pas vraiment dormi, elle se frottait les yeux, fatiguée quand elle entendit des bruits de sabot, de lames qui sortent des fourreaux et des cris. Elle sursauta comme jamais en ouvrant grand les yeux, sentant son petit cœur rater un battement. Son corps est tendu. Elle ne comprend pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Elle ne sait pas, elle ne bouge pas. Tout ce qu'elle voit, c'est une vague de soldat qui fond sur eux. Marine est comme un imprudent qui est pris par une lame déferlante. Ils ne vont quand même pas attaquer... L'enfant ne sait plus rien, elle ne fait que regarder, incapable de faire quoique ce soit.

Le choc des lames commence.

Elle est prise au piège, impuissante car elle est paralysée par la peur et elle n'a qu'un bâton comme arme. Elle a laissé toutes les larmes qu'on lui a offertes à Tours, pas malin du tout.

Son cheval se met à hennir et à s'agiter, elle essaye de le contrôler mais c'est difficile. Pour ne rien arranger à la malchance de la mioche. Le poulain se met à galoper !


J'vaaaaaaaaaais t'tuer ! Arrête, PUTAIN !

Juste à ce moment-là, un homme qu'elle ne connait pas surgit et elle a tout le juste de faire un mouvement de recul qu'elle sent une lame froide lui entailler légèrement le flanc.

Aiiiie !!!!

La voilà qu'elle se met à chouiner en mettant sa main sur sa blessure, l'autre main tenant son bâton très fort comme s'il pouvait la sauver mais les miracles n'existent pas quand la poisse suit. Le poulain de l'enfant cavale droit devant une femme. Dans un réflêxe la fillette serre fort son bâton.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Une douleur vive à la cuisse la fit hurler. Elle se mit à suffoquer à cause du choc et les larmes se mirent couler. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'elle est méchante envers elle ? Pourquoi est-ce que l'autre aussi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tout le monde se bat ? L'enfant relève la tête vers la femme, tremblante. J'ai... * snif* rien * snif* fait... J'vous jure... Elle ne comprenait pas et elle était effrayée.

Qu'est-ce qu'il arriva après ? Est-ce que le cheval recommença à s'agiter ? En tout les cas, une troisième lame la transperça violemment et cette fois-ci, elle commença à se sentir bizarre. Tout devient flou et si irréel jusqu'à qu'une quatrième douleur survienne et pour finir, la cinquième...

Elle chuta pour tomber violemment contre le sol.

Elle tremble avant de sombrer dans l'inconscience.
Soldat_troufion, incarné par Joachim_
[voyage Vendôme/Chinon, escorte du coeur navré pour le compte du prévôt, le 10 juin]

Alors qu'il était engagé depuis quelques mois, et avait fait ses classes, le soldat pu enfin quitter la caserne avec sa cote de maille toute neuve. Son épée à peine servie, si ce n'est pour couper de la paille en forme d'homme comme pour faire peur aux oiseaux, brillait de tout son éclat quand les rayons du soleil daignaient se montrer.

Sa première mission.: escorter un groupe qu'il ne connaissait pas. Pourquoi faire ? bof, mission facile de toute façon. Le prévôt lui avait dit que le groupe en question ne tanterait rien, qu'il était juste la pour vérifier que les choses soient faite. Enfin, il... ils ! il était accompagné d'autres troufions qui avait étés formé dans la même section.

Alors qu'il révassait tranquillement sur son équidé, il masse sombre dos au soleil se mit à galoper vers eux. ..
Mmm, surement un changement de programme se dit il... Tient ! le pavillon royale !

A peine eut le temps de comprendre que les cavaliers avaient sortis leur épée, la charge s'était rapprochée dangereusement. Trop tard. Troufion tomba du cheval, bientôt suivit par ses autres camarades...
Soldat_Armidias, incarné par Thael


[L'ennemi n'est pas toujours celui que l'on croit...]

Jeune recrue dans l'armée Tourangelle, Armidias avait été désigné par le prévôt pour être membre de l'escorte de certains membres du Coeur Navré qui devait les mener jusqu'à Tours.
C'est donc épée au côté et bouclier au bras gauche qu'il monta en selle devant les portes de Vendôme. Un signe du chef de section et ils se mirent en route, les "invités" suivant le mouvement sans broncher.


[Quelques heures plus tard]

Le trajet entre Vendôme et Tours s'était passé sans encombre et, arrivé en vue de la ville, Armidias se disait que la mission semblait en passe de s'achever avec brio, la Connétablie Royale ayant même décidé, semblait-il à la vue du contingent de cavaliers arborant les armes du Roy, d'envoyer une escorte pour terminer le chemin.
Mais quelques chose clochait... Alors qu'ils étaient maintenant proches, l'allure des soldats royaux ne faiblit pas, pire, ils dégainèrent leurs épées... Les Tourangeaux en tête de file furent fauchés sans même une riposte, alors que le reste prenait mesure de la situation.
Comme il l'avait appris à l'entrainement de la caserne, Armidias dégaina l'épée et se mit en position défensive derrière son bouclier, jetant un regard à droite et à gauche afin de chercher à former un mur de bouclier, mais une grande confusion régnait tout autour...
Mariealice, incarné par Gnia


Encore une nuit à voyager, ou plutôt à suivre la cohorte que formait l’armée, sans savoir avant de franchir les portes d’une ville ou l’autre, où ils se rendaient. Même si c’était ainsi chaque jour, ou presque, l’habitude n’était pas de mise pour la brune. Au contraire même, cela lui pesait de plus en plus, l’énervait de plus en plus, la lassait de plus en plus. A tel point qu’elle en devenait morose, sombre, facilement irritable.

Même Walan et ses taquineries quotidiennes, celles qui finissaient toujours par l’un et l’autre se rentrant dans le lard, même si pas méchamment. Du moins eux le savaient, ceux qui les connaissaient aussi, pour les étrangers ils devaient ressembler à un couple au bord de l’explosion. Oui même face à lui elle n’avait plus envie de se battre, juste de se blottir contre lui et de le laisser gérer. Ce qui n’était pas chose commune concernant Marie. Du tout même. Tellement la manie de mener sa barque seule, de décider, de faire… Et là c’était tout le contraire, un furieux besoin de se recroqueviller sur elle-même, de se mettre à l’abri dans un cocon et quelle meilleure protection que les bras d’un homme aimant ? Non décidément quelque chose n’allait pas pour qu’ainsi elle oscille entre ce besoin et la colère sourde qui grondait en elle.

Colère qui ne fit que s’accroitre quand, avant même de passer les remparts de la ville, avant même de les malheureux évènements, quand donc elle reconnut les lieux. Parce qu’elle les connaissait bien. Parce qu’elle s’était battue voici longtemps dans ses plaines. Parce qu’elle y avait perdu l’enfant blotti au creux de son ventre depuis deux ou trois mois à peine. Parce qu’elle s’était réveillée attachée à une forge au creux de la colline qui dominait la ville. Parce que…. Tant et tant de choses qui faisaient que la Touraine et elle avaient des rapports particuliers.

Ainsi ils étaient venus à Vendôme. Sans doute pour, si possible, les frondeurs ou du moins ce qu’il en restait, dans le sens où les rapports faisaient état de nombreux blessés. Pourquoi n’avaient-ils pas été pris lors des combats ? Aucune idée. Croyait-on vraiment qu’ils allaient attaquer des blessés ? Sans blague. Non mais à quoi rimait tout ceci ? Ah ils étaient beaux ces deux rois. L’un oint l’autre non, l’un et l’autre jetant son ‘honneur’ à la figure de l’autre, l’un et l’autre mettant le royaume déjà exsangue de si longs mois de conflits à feu puisque de sang il ne restait guère… Et encore Marie ne savait pas tout, sa rencontre avec Cassian dans une taverne de la ville n’avait pas encore eu lieu, sa colère ne s’était pas encore muée en désert glacé.

Alors, reconnaissant l’endroit donc, elle s’était arrêtée au sommet d’une petite côte, laissant les hommes et femmes ainsi que les chariots s’avancer sans elle, observant la citée en face, rongeant son frein et refreinant l’envie de faire demi-tour, de galoper à brides abattues loin de là. Mais pour où d’ailleurs ? Vu les évènements, retourner en Bourgogne ne la mettait pas en joie. Une autre sorte de conflit avait lieu là-bas et devoir y assister, entendre les uns et les autres…. Non cela était au-dessus de ses forces en ce moment.


Et là, la troupe s’élança, sans qu’elle comprenne pourquoi ni sur quoi elle fonçait. Debout sur ses étriers, ses yeux cherchaient à voir à travers la nuit. Mais elle n’était point chat et due s’élançait à son tour pour savoir. Savoir et voir les gens à terre. Elle en connaissait certains, pas d’autres mais ne comprenait toujours pas à quoi tout ceci rimait. Plus tard elle saurait, plus tard sa colère deviendrait donc ce désert glacial mais là, à cet instant, devant ce qui lui semblait être une lance sans danger, elle fit ce qu’elle avait hésité à faire un instant plus tôt. Oh elle reviendrait, fichu devoir et serments mais pour l’heure le sentiment en fond d’elle n’était que cela : mais mon dieu à quoi je sers….


Elouan.
[ Le 10 - Avec le Coeur Navré - En route vers Chinon... Enfin presque... ]

Il avait dit oui, même s’il ne savait pas trop pourquoi. Il avait dit oui, prêt une fois de plus a jouer les grand, les durs, les hommes, mais il n’était qu’un enfant.
Il avait dit oui, sachant pertinemment qu’il désobéissait une fois de plus à sa mère, mais qu’importe, il voulait qu’elle soit fier, il voulait faire honneur a ce noms qu’elle lui avait donné. Un Corleonne n’avait peur de rien, un Corleonne ne reculait devant rien, et lui, comme un Corleonne avait dis oui, pour une mission bien particulière et loin de se douter ce qu’il se passerait.

La guerre ? Il n’avait pas tout compris. Il avait suivit, sans se poser de question. Apres tout, un mercenaire ne posait pas de question, il accomplissait un contrat sans poser de question, le principal étant le résultat. Alors sans réfléchir il était parti faire la guerre, tête baissé dans les combats, esquivant les coups, jouant sur sa petite taille et son agilité, comme elle lui avait appris fièrement, sans jamais se plaindre. Et puis…. Il n’avait plus rien compris. L’armée, le Cœur Navré, Estainoise , Kayhan , autant de personne qu’il n’avait voulu décevoir ni même quitter.

Alors oui, il avait dit oui, rejoint le groupe pour une escorte jusqu'à Chinon. Il s’ennuyait ferme depuis quelque temps, rien a faire, plus d’action, plus d’exploit a raconter à sa mère, alors oui, sans hésitation il avait accepté de les accompagné. Et puis, faut dire aussi, qu’une silhouette ne lui était pas inconnu, enfin… si… non… peut être… Marine ?
Boarf, il verrait bien en arrivant.

C’est donc a cheval derrière l’un deux que le môme, vit arrivé cet armée de nulle part. Une armée qui fonçait sur eux tête baissé, sans même regarder s’ils étaient armés, en guerre, le drapeau blanc, noir, rouge, il savait plus rien le môme.
Il n’eut pas le temps de sauter du cheval, pas le temps non plus d’attraper sa dague, de se défendre ni même de bouger. Le cavalier devant lui se retrouva a terre, et une affreuse douleur lui déchira le dos et l’épaule et il tomba lourdement sur le sol.

Alors ? C’était comme cela, lorsqu’on perdait un combat ? La mort ? C’était pareil aussi ? Mince alors, elle aurait de quoi être fier sa mère… Tomber au combat. Oui mais… Il ne s’était pas vraiment battu là ? Pas vrai ? Ca ne comptait pas ça ? C’était pas comme ça qu’ça d’vait s’passer….

Elouan chercha encore une fois à se relever, malgré la douleur, malgré le sang qui s’étendait devant lui sur le sol, une dernière fois pour leur faire face et se battre, une dernière….

Mais la dernière chose qu’il vit fut le visage de Marine, et comme elle, la lumière s’éteignit doucement. La guerre ne fait pas de distinction, même quand on est un enfant…

_________________
Kayhan
[Coeur Navré - Après le départ de Vendôme pour Tours - The rib of Adam, the eyes of Eve. The sons of Cain receive no reprieve. *]
*La côte d'Adam, les yeux d'Eve. Les fils de Caïn ne connaissent aucun répit.

L'ambiance est relativement détendue.
Après tout pourquoi s'en faire lorsqu'on est de retour chez soi.
La mort sera pour plus tard.
L'heure du Jugement par l'épée n'est pas encore arrivée, même si elle approche.
Aussi c'est le pas léger, qu'ils avancent en petite lance, entourés des soldats missionnés par la Capitaine de Touraine pour les escortés à Chinon, passant par Tours.

Non pas qu'elle n'ait pas confiance en eux non.
Elle les connait assez pour savoir qu'ils ne fuiront pas.
Ils sont même trop nombreux à vouloir se battre pour tout dire.
Trop nombreux à vouloir passer par la lame de Touraine comme jugement plutôt que de regarder les compagnons de selle tomber à leur place.

Aussi beaucoup ont abandonné pour ce trajet les pièces d'armure les protégeant.
Les autres les ont gardées par habitude.
A croire qu'ils ont même du mal à dormir sans à force de les porter.
Ils ont l'esprit tranquille. Ils font ce qu'ils doivent faire en concorde avec Touraine.
L’addition est prête, il ne reste qu'à la payer.

Alors, en chemin ça discute de tout.
Ça bataille déjà pour savoir qui fera partie du quintette qui ira ferrailler contre les anciens frères d'armes.
Ça gazouille avec les deux gamins qui ont rejoint la lance pour voyager à leurs côtés.
Un instant, Kay regarde fugacement Marine, sur son poney qui cavale.

Les retrouvailles avec la mioche furent gaies.
Si longtemps qu'elle ne l'avait vue, la casse pied de service.
Alors un sourire se fraye un chemin sur la crasse de son visage.

Sourire bien vite effacé par le bruit sourd au loin d'un pas de charge.
Et pas d'un petit.


Merd'e... Combien ils sont.... C'est qui bon dieu....

Dressée sur sa selle elle aperçoit l'étendard de la Connétablie de France.
Elle devrait se dire à ce moment que tout se passera bien.
Après tout, ils sont en route pour préparer leur Jugement, et accompagnés de soldats de Touraine ainsi que d'une mioche venue voir de fidèles amis.
Ils ne sont qu'une poignée, et une charge lourde contre eux serait ridicule.

Pourtant elle ne ralentit pas, cette charge, et l'ancienne écorcheuse sent bien qu'il y a une noix dans le potage.

Un cri simple, en empoignant vainement son fauchon.


GARRE !!!!!

Elle aurait pu crier attention, mais même ce mot aurait été trop long tant la charge de la soldatesque royale arrivait grand train.

Un premier coup la fauche en selle, la blessant sérieusement.
Elle grimace en regardant, à terre, le dessus de son bras gauche ouvert d'une entaille allant du poignet à l'épaule.
Le bouclier qu'elle tenait de la Senestre a encore pu amortir le choc mais git non loin, en morceaux.

En rage, elle voit passer une oiselle inconnue vêtue de sombre à sa portée qu'elle tire à elle d'un geste sec, et lui passe sans semonce ni hésitation le fil du fauchon entre les côtes jusqu'à la garde, ne prenant pas même la peine de retenir le corps inanimé qui s'affale à ses pieds.
Elle ne la connait pas, ne la connaîtra sans doute jamais.
Pour tout dire elle n'en a pas grand chose à faire.
Elle se sait perdue mais est soulagée.
Elle sait qu'elle en aura au moins laissé un sur le carreau.

Fauchée par un soldat de l'armée du Connétable à cheval, elle ne sentira même pas les derniers coups de lame, ni les côtes cassées.
C'est comme une brique qu'elle tombe visage le premier sur le sol, la garde du fauchon brisé toujours dans la pogne.
D'autres auraient connu des chutes plus élégantes.
M'enfin c'est Kay.
Elle tape comme une sourde et tombe comme un parpaing.

Autour d'elle elle entend les fracas du combat qui cesse aussi vite qu'il a commencé.
Une pensée pour les équipiers qui l'accompagnaient pour ce bref trajet.
Quelle chance avaient ils pu avoir qu'elle n'aurait pas eu dans ce combat ?

Elle ferme un instant les yeux et les réouvre.


Crénom..... Je suis où.....

Non, elle ne va pas vous faire le coup de la fille sympa qui va taper la discute avec Aristote.
Tout le monde ne peut pas finir sur le soleil, naturellement.

Elle se redresse à genoux et d'un simple coup d'oeil embrasse un nouveau décor, gris, morne, aride.


Qu'est c'que c'est que ce merd....
Humpf !


Son champ de vision est vite restreint par la paluche griffue et énorme qui enserre sa trogne.
Simplement, une voix sourde qui lui gronde à l'oreille...


Pas encore. Bientôt sûrement.

Et lui projette à nouveau la figure contre le sol.

NNNnnnnnn....

Elle ouvre vaguement un oeil avant de sombrer.
Ça sent le sang et le fer. Mais l'herbe aussi.
Et la boue dans laquelle sa figure est fichée.
Elle est sur la route vers Vendôme, lâchant ses galons de sang au milieu des copains.



10-06-2012 04:06 : Votre bouclier a été détruit.
10-06-2012 04:06 : Votre arme a été détruite.
10-06-2012 04:06 : Vous avez frappé Sacha. Ce coup l'a probablement tué.
10-06-2012 04:06 : Miquette vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
10-06-2012 04:06 : Bezuto vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
10-06-2012 04:06 : Sakurahime vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
10-06-2012 04:06 : Fanny1 vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
10-06-2012 04:06 : Vous avez été attaqué par l'armée "Ne crains que Dieu et ton Roy!" dirigée par Jglth.

_________________
Grimoald
    [« Ne crains que Dieu et ton Roy! » – Le 10 juin, entre Tours & Vendôme]

Des jours, ils étaient restés à Blois. Des jours durant lesquels le jeune nabot aux bouclettes d'or ne rêvait que de bouger enfin. Les grands départ, quand l'armée lève le camp, c'est toujours excitant. La guerre, c'est excitant. C'est comme un jeu. Oui ! C'est cela, c'est un grand jeu ou les gentils se battent contre les méchants. La Guerre, ça ne voulait pas dire grand chose. Pourquoi cette Guerre ? Il n'a jamais posé la question. Les discussions ennuyeuses, très peu pour lui. Il réussissait toujours à y échapper. Jouer ! Oui, il voulait jouer ! Jouer et apprendre, apprendre à manier l'épée, à devenir un jeune homme, rencontrer du monde, faire des bêtises, embêter les filles de ferme et rentrer en pleurnichant, les joues rosies par la gifle habile d'une "Tourterelle" comme il aimait les appeler. Rentrer, se faire gronder, attirer l'attention, dire pardon et recommencer le lendemain... c'était ça, la Guerre. La Guerre, c'était aussi les longues chevauchées à travers plaines et collines. La Guerre, c'était aussi des combats, des batailles, des soldats, des chevaliers, des chevaux, des bannières, des ordres et tout le toutim. Mais à vrai dire, il n'y avait eu pour l'heure qu'un seule bataille. Mais cela, ce n'était pas vraiment la guerre. Pour le jeune nain, c'était une Guerre de nobliaux, de soldats, mercenaires et autres guerriers. C'était une Guerre avec un grand G. Cette Guerre-là était hautement excitante puisque hautement prohibée pour cet enfant de la Bourgeoisie, de la Bourgeoisie selon Auguste Lefebvre, son grand-père.
Pour Grimoald, la vrai guerre se jouera à la dague et aux menaces, elle se jouera dans les caves et les ruelles sombres, elle se fera dans le secret. Sa guerre à lui, elle n'aura rien de guerrière, rien de chevaleresque. Sa guerre à lui se nommait Vengeance...
Mais ce n'était pas ce Grimoald-là qui chevauchait gaiement entre Tours et Vendôme. C'était l'enfant qu'il n'avait pas cessé d'être malgré ses dix-huit printemps, malgré la Souffrance et l'Humiliation.


- Tu vois, Hubert ? Avant, je vivais ici. C'est chouette, tu ne trouves pas ? Oh, tu va voir, Hubert ! L'herbe en Touraine et mille fois meilleure que celle de Blois, ou de la Champagne, ou celle du Mans, ou celle d... Enfin bref !

Le jeune nabot aux bouclettes blondes et au minois d'ange-enfant s'adressait, vous l'aurez compris, à Hubert. Mais c'est qui, ce Hubert ?!
Alors pour commencer, Hubert est une fille. Hubert est une ponette, une ponette toute blanche à la longue crinière blonde. Une longue et épaisse crinière blonde ornée de rubans pourpre. Une ponette toute pimpante avec ses nœuds pourpres dans sa belle crinière et qui remuait un peu trop de la croupe lorsqu'elle se mettait en marche. Pour sûr, elle n'avait point l'allure des fidèles destriers qu'elle côtoyait depuis quelques semaines.
Il ne savait pas vraiment où ils allaient, mais ils y allaient bon train. Il suivait, et en route pour l'aventure. Aucune rumeur concernant un quelconque combat en perspective ce soir-là. Il allait, semble t-il, à Vendôme. Pour quoi faire ? Il l'ignorait. Si on lui avait demander son avis, nul doute qu'ils seraient plutôt aller à Loches. Bien sûr, il râla un peu au début lorsqu'il comprit qu'il se dirigeait vers cette ville où il ne connaissait personne. Mais las de bougonner inutilement, il entreprit de somnoler un peu et de se laisser guider par sa fameuse ponette, amie, compagne de jeu, complice, et confidente.

C'est alors que l'agitation sembla s'emparer des hommes comme des chevaux. Extirpé de ses pensées les plus divers et farfelues, il sorti sa bâtarde de son fourreau au même moment où Hubert, entraînée dans la la course folle, se mit à galoper. Une bataille ? Une vrai ? Enfin !
Le Blondinet était tout excité, hurlant à tue-tête et faisant tournoyer son épée encore un peu trop lourde pour lui au-dessus de sa tête. Il était seulement excité, il jouait, il n'avait pas peur. Son absence de peur en de pareilles situations causera sans nul doute sa perte. Mais pour l'heure...
D'estoc ! Un gars arrive de face et, pur hasard dû à l'excitation, la pointe de l'épée se trouva dans la bonne trajectoire. Il sent le frottement de la chair contre la lame qui s'enfonce. Il ne sait où exactement, il ne sait pas qui. Mais il ne fait aucun doute qu'il touché juste. L'a t-il tué ? Probablement. La masse s'effondre et la course folle continue.
De taille ! Une ombre sur le côté. Une ombre féminine. Le coup est lancé à la volée, par deux fois. L'épée n'a fait qu’effleurer. Peut-être a t-il touché. Mais la masse ne s’effondre pas, s'il la blessé, ce n'est que légèrement. Une étrange impression de déjà vu traverse l'esprit du nain. Mais tout va si vite et l'excitation, non contente de lui rosir ses joues de poupon, l’enivre.

Quand soudain, un cri. Un cri qui l'extirpe de son jeu, de sa course. Ce cri, il ne peut l'identifier comme étant celui de son amie, de son amie Marine, de sa complice Musaraigne, de sa coriace adversaire de tripot. Peut-être était-ce juste un cri d'enfant, un cri d'enfant qui souffre. Peut-être, inconsciemment, avait-il reconnu ce cri. Le fait est qu'il fut stoppé net dans sa course folle. Fouillant tous les recoins qui s'offraient à la vue de ses prunelles bleue-grises, il se mit en marche, à la recherche de ce cri. Il s'avançait, toujours plus en avant... quand soudain, il vit.
Oui, il vit. Il vit son amie écroulée à terre, grièvement blessé, trop grièvement blessé. Elle n'était pas seul. Un autre garçon, un autre enfant, se trouvait là, lui aussi. Lui non plus n'avait pas bonne mine. Lui aussi, la vie semblait l'abandonné...
Il était assez près pour la voir, voir son amie, voir son petit corps sanguinolent, voir ses yeux qui, il en est intimement persuadé, le regardent, le détaillent, lisent en lui et l'appellent au secours. Il était assez près pour la voir, voir ses yeux : ses yeux qui se referment, abandonnés par la vie.
Que faire ? Ami, ou lâche ? Lâche...


- Pardonnes-moi...

Cette petite supplication inutile est murmurée du bout des petites lèvres tremblantes, étouffée par les sanglots d'angoisse, de colère, de culpabilité et de honte que le jeune Grimoald parvint à contenir jusqu'à se retrouver seul, emporté par Hubert à l'écart de la troupe et de l'agitation... Était-ce aussi cela, la Guerre ?
Marineblanche
[ Avec le Coeur Navré et l'escorte - En chemin entre Vendôme et Tours, le 10 - ]

Le trou noir avait englouti l'enfant car la douleur est trop forte et le corps est salement amoché. Le sang coule des blessures et tâche ses vêtements déjà souillés par la terre. Malheureusement, l'enfant reprend une demi-conscience et c'est un autre cri douleur qui sort de ses lèvres, avant d'être prise de spasme. Elle se calme, les yeux s'entrouvent et elle entend son coeur battre aussi fort qu'il le peut. Elle n'est plus que douleur et tout ce qu'il se passe comme l'agitation, lui semble si lointain. Vague, même. Elle voit des formes noires mais n'arrive pas à mettre un visage sur ses formes.

Elouan, où est-il ? Il lui semblait l'avoir vu... Où est-il...?

Elle ne peut plus bouger et c'est là, qu'elle voit une forme s'approcher. Elle ne la reconnaît pas... Trop vague. Si elle aurait reconnu et si elle en avait eu la force, elle l'aurait supplié de l'aider. Marine aurait pleuré car elle aurait été contente de le revoir mais là, ses larmes coulent car la douleur est trop forte. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe autour et elle ne sait pas qui est devant elle. Elle aimerait se redresser mais elle ne peut pas, pas la force, car les vertiges l'entrainent dans un sorte de tourbillon qui la force à les fermer.

- Pardonnes-moi...

Cette voix, elle la connaît mais elle n'arriva pas à la reconnaître car sa tête tourna et avant de sombrer une nouvelle fois dans l'inconscience, son corps se relâcha... Elle sentit ses braies se mouiller... Ce n'était pas du sang... Un léger sentiment de honte la prit et un trou noir la prit de nouveau pour plusieurs jours... Elle ne vit pas la personne qui la ramassa sur le champs de bataille ni elle, ni Elouan, ni les autres...
Falco.
Parce qu'il faut toujours un aprés..

J'ai vu bien des bassesses, Capitaine..Mais jusqu'ici elles n'étaient pas le fait de la Couronne.
Sachez que j'ai grand grief dorénavant envers mon Duché..Et ce qui portera le Lys.


Dans l'armée Ducale aux portes de Vendôme il a vu passer l'Ost du Connetable.
En désordre, hilare pour certains, du sang sur les guisarmes.
Au travers des prairies, des chevaux qu'il connait bien galopent, vides de cavaliers.
Ce genre d'addition a un résultat aisé à calculer.
Cette entorse aux usages de guerre est si déshonnorante à ses yeux qu'il doit recomposer mentalement certaines certitudes à la va vite.
Son crâne est hideux, sa cervelle cliquetante.
Les cartes se mettent à jours, les alliances admissibles se réajustent, le futur se profile au travers de possibles éliminés méthodiquements.

Froidement furieux il arpentera le bocage en compagnie de l'Ost impuissant pour une macabre quête.
Ici untel dans un fossé, ici telle autre dans une flaque...
Récupérant harnois cabossés et moribonds dans la même charette.

A vue de nez, et il a appris la chirurgie de siège sur le vif(^^), certains vont avoir un air de famille avec lui s'ils en rechappent.
Chierie!
Ce n'est plus le Coeur Navré, cela va être le Coeur Recyclé!


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Linexiv
[Chinon 19 juin 1460, prendre du recul]
Il serait aisé d’imaginer que le Capitaine venait de fouler la ville de Chinon pour une énième tournée d’inspection. La situation différait quelque peu et pouvait en gagner en complexité.

D’un premier abord, la simplicité prédominait. L’étendard de la Sempiterne avait été baissé puis rangé, fin des patrouilles, voilà que Line rendait sa charge. Bon courage au suivant. Il saurait s’en débrouiller certainement bien mieux. Le bât blessait précisément sur ce point, une transition signifiait bilan. Mieux valait être honnête.

Les moulins avaient gagné, sa défaite était consommée. Si cela avait pu être le plus grave seulement… Il fallait reconnaître les causes perdues et au fond d’elle, elle le savait bien avant d’accepter la responsabilité. La caserne ne lui avait-elle pas coûté un danois ? Elle était obstinée parfois. Autrefois, maintenant, elle était juste lassée.

La première quinzaine de juin avait accentué la fêlure. Droite dans ses bottes, elle avait accepté la reddition du Cœur Navré, espérant, pauvre naïve, résoudre ainsi l’affaire d’honneur en cours entre la Compagnie et la Touraine. Difficile pour un duché, surtout aussi fier, d’être le cul entre deux chaises. Pauvre naïve… Le Connétable de France avait fait fi de la parole lui-aussi, balayant les membres de la Compagnie et l’escorte tourangelle d’une charge. Deux enfants tués au passage. Dommages collatéraux. Nulle lettre du connétable, nulle réponse, que vaut la parole d’une petite capitaine ? Des protestations officielles, une réponse de sa majesté renvoyant la Touraine sous les royales bottes.

Fin. Un procès qui ne suffirait pas au roi. Lui tenait à exhiber Falco en Haute Cour de Justice et peu importait que le volatile ne soit pas de noble lignée. La Touraine se rangerait-elle à la royale parole ? Un dol se devait d’être payé. Tant pis si la fierté serait à son avis mal utilisée. Pauvre capitaine si naïve.

Line en aurait ri, avant peut-être. Elle était juste lasse et se maudissait par avance pour son choix. Bien lâche sans doute. Mais elle s’en fichait, ou pas, elle ne savait plus trop bien. Elle réfléchirait plus tard. Ce serait plus simple. Quelques mots à tracer encore. Un courrier pour sa sœur qui ne comprendrait sans doute pas son choix non plus. Quelques lignes pour un promis au loin ? Cela attendrait un futur campement à défaut de nouvelles qui n’arrivaient pas. Elle soupira.


Citation:
À Kayhan, mercenaire rafistolée,
Quelques mots pour d’abord te prier de m’excuser pour ce départ de Vendôme sans explications. Tu auras deviné qu’il s’agissait d’un impératif, cette fois-ci la blessure du seigneur de Fargot. Celle-ci ne m’a pas retenue à Tours, cependant, j’aurai pu retourner à Vendôme ou bien aller voir ma sœur à Loches et continuer à attendre des nouvelles de Montlouis.

Je ne te mentirai pas, l’affaire de Falco prend une voie qui me déplait sans que je puisse y faire grand-chose. De ce fait, la fuite semble une solution opportune, voir du pays me permettra de me changer des idées… Cela peut paraître contradictoire puisqu’à défaut de pouvoir peser entre sa majesté que tu n’aimes pas et ton capitaine, je vais suivre le seigneur de Villemardy au sud.

La guerre encore, au moins, celle-ci me sera familière. J’espère toutefois ne point croiser à la pointe de mon épée des gens qui te seraient proches. Il a été fait mention d’hérétiques et d’étrangers. J’ose croire qu’ils s’agissent d’extrémistes qui, à mes yeux, valent autant que les simoniaques.

Enfin, je ne vais pas épiloguer davantage, le pathétisme reste toujours aussi navrant. Serait-ce exagéré de te demander de veiller un peu quand même sur la Touraine ?

Transmets mes amitiés aux autres s’il te plait, la bestiole comprise. Et restez en vie.

Fait à Chinon, le 19 juin 1460.
Line de Gerfault,
(sceau Gerfault)


Une autre, un peu plus difficile à écrire sans doute.

Citation:
Eden,
Je profite de ces quelques lignes pour te féliciter pour ta nomination au poste de procureur. J’ose espérer que tu pourras continuer à mener en même temps ta carrière à la gazette. Ta plume restera acérée mais il serait dommage de se passer des potins et rumeurs.

Pour ma part, et je sais que tu n’en approuveras pas les motivations, je pars vers le Sud à la suite du seigneur de Villemardy. Je précède ainsi une future déception que tu ne comprendras pas tant l’amitié que tu éprouves vis-à-vis de ton ex-chef manchot frôle le néant. Quant à espérer qu’aller à la guerre me remette les idées en place, c’est assez stupide mais je n’ai guère envie de courir à la suite de la Reine d’autant plus que les nouvelles sont plus que rares.

Bref, j’ai besoin de voir du pays, je crois, et je suis rassurée en tout cas de te laisser un peu la Touraine entre les mains. Et celles de Gati, mais elles sont sûres, alors cela ira. Si tu as le temps, pourrais-tu s’il te plait, prendre des nouvelles de Cyrielle ? Je suis bien embêtée de la laisser encore ainsi…

Porte-toi bien en tout cas, je reviendrai vite.
Line,
(sceau Gerfault)


Un sourire qui très vite s’estompa, restait la principale,

Citation:
De Line de Gerfault,
A Falco de Cartel, Capitaine du Cœur Navré,

Capitaine, puisque cela reste votre titre malgré votre compagnie décimée, je vous écris ce jour pour vous libérer de la parole que vous m’avez donné. Lorsque j’ai accepté votre reddition, en tant que fière capitaine de Touraine, j’ai naïvement pensé qu’elle valait quelque chose. Après tout, ce fut au nom de notre duché que je me suis engagée. J’ai grandi en écoutant les récits vantant l’héroïsme de la Touraine et je n’ai jamais été aussi fière que lorsque j’ai pu lui consacrer mon épée. Je ne regrette pas le sang versé, n’allons pas jusque là, tout comme je ne renie pas mon engagement mais je me dois de reconnaitre que j’ai été un mauvais capitaine.

Ne pouvant plus assurer ce que je vous ai promis puisque cela n’est plus de mon ressort et que mon avis ne compte plus, je n’ai vu que cette lâche solution. Sans doute aurai-je pu faire plus, être un rempart peut-être. Je ne justifierai pas, c’est inutile et cela serait stupide. La lâcheté suffira. Si bien qu’elle sera complétée par la fuite.

J’ai décidé de suivre le seigneur de Villemardy au Sud, combattre encore. Des hérétiques, il parait. Des fanatiques j’espère. Eux que j’exècre autant que les simoniaques. Des étrangers voulant s’en prendre au royaume de France. Une idée idiote certainement, ne vais-je pas continuer à servir la main que je désire fuir ? Enfin, il en sera ainsi. Des lames et une routine familière pour tenter d’effacer la lassitude. Je le dois bien à Fingolfin, je crois.

Quoiqu’il en soit, je n’espère pas de vous le pardon car je ne le demande pas. Des regrets alors. Ils y sont. C’est ainsi.

En espérant vous recroiser en vie,

Fait à Chinon, le 19ème jour de juin de l’an 1460.
Line de Gerfault
(sceau Gerfault)


Voilà qui était fait, il resterait d’autres missives à rédiger, plus tard dans la nuit, puisqu’il serait difficile de trouver le sommeil malgré le départ qui s’annonçait. Se remonter le moral en allant à la guerre, difficile de trouver plus pitoyable. Peut-être aurait-elle la chance de revoir d’anciennes connaissances… Un regard vers le paquetage qui finissait d’être emballé, une pensée vers Pierre. Elle partait à l’opposée.
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Kayhan
[Vendôme - Auberge de la Tomate Bleue - Même sans espoir, la lutte est encore un espoir*]
* Romain Rolland

La Tomate Bleue.
Auberge Vendômoise tenue par une Tavernière toujours aux petits soins.
Comme un goût de Paradise, quoi.
Surtout que le boui-boui est devenu pour les éclopés de la cavalerie beaucoup de choses en très peu de temps.


Un Hôtel Dieu, où on rafistole les inrafistolables.
Un logi, leur évitant de passer leurs nuitées échoués comme des clodos dans le fossé.
Un Q.G., où ça se racconte la suite de l'aventure, et où ça refait le passé à toutes heures de la journée... et de la nuit.
Un hâvre d'oubli aussi, qui leur permet de noyer espoirs et désespoirs dans la gnôle, la tavernière veillant à un approvisionnement constant en bibes diverses.


Bref, de chez Para, la brunette n'en décolle presque jamais, alternant les roupillons dans la chambrée qu'elle squatte à l'étage, avec les autres, et les séances régulières de mitage de nez au rez de chaussée.
Le tout en se remettant de ses blessures, dont la moins visible au premier abord et pourtant celle qui lui aurait été sûrement fatale, fut soignée par la Capitaine de Touraine.


Jamais la brunette n'avait jusqu'alors imaginé qu'un jour, Line de Gerfault plongerait ses mimines dans sa tripaille.
Ce fut pourtant le cas, et jamais elle ne laissera dorénavant dire que les soldats et Capitaines de Touraine ne savent pas se salir les mains.
La preuve en est.


Remarquez, jamais non plus elle n'aurait un jour pensé se réveiller avec brodé sous les nibards par son patron, en guise de couture, un coeur barré semblant à s'y méprendre au sigle de la Cavalerie.

Y en a qui ont des gouts pour le rafistolage qui sont pas piqués des nouilles. Ca va s'payer chéro...
S'était dit Kay en regardant au premier changement du bandage, consternée, la cicatrice qui allait faire d'elle le premier panneau publicitaire vivant de la compagnie.
M'enfin ça c'est une autre histoire.


Toujours est-il que Line lui avait probablement, avec Falco, Doko et Susi, sauvée sa vie à plus ou moins court terme.
Elle avait aussi permis au Coeur Navré de garder tête haute quand bien même il rendait les armes.


Voir tomber l'oriflamme fut dur.
Devoir le remettre à un autre eut été inenvisageable, sans doute, selon qui aurait été amené à le prendre.
Mais ce fut Line.
Et donc, ce fut possible.


Parce qu'elle n'avait qu'une parole, et une seule figure, et qu'elle avait ce petit truc.
Ce petit truc de Touraine qui, c'est à espérer, ne se perdra pas.
Ce mélange de respect de vieux principes, que les dandys à épées de salons et les matamores décérébrés de guerre trouvent sans doute éculés, et de rudesse locale, qui couve sous le vernis de la noblesse Tourangelle.

Bref, elle l'estime, lui doit une vie et le sait, et c'est donc avec le front barré d'une belle ride crasseuse (et ouais le solstice c'est que demain) qu'elle lit le vélin porté à son attention.
La réponse est prompte.




Donà Line,
Oh Capitaine mon Capitaine (Fallait que je la fasse... J'en crevais sinon),

Il n'y a rien à excuser quand y a rien à pardonner.
Je me doute que votre métier faisait que vous partiez pas cueuillir des pâquerettes, vous bilez point pour ça.
Pis y a des fonctions qui dispensent de donner des explications pour les départs.
Tant que vous avez tenu le patron en vie (je vous dis pas de le maintenir en état parce que hein, bon...), tout baigne.

Quelle que soit la ou les suites réservées, y faut pas vous coller les intestoches de traviole, ça sera pas de votre fait.
Comme il ne faut pas se soucier de ceux qui peut être seront de mes connaissances et seront estourbis en guerre par vous.
S'ils y participent, c'est que soit ils sont payés pour, soit qu'ils y croient (là c'est moins probabe, vu mes connaissances : ils croient qu'aux écus...).

Dans les deux cas, ils se doutent que finir en brochette fait partie des séquelles potentielles de ce genre d'activité.
J'ai longtemps vendu mon épée sans regarder les camps ni les patrons qui la mandaient, et dézingué quelques uns de ceux qui quelques mois avant avaient loué leurs services aux mêmes que moi.
Aléas du métier, comme on dit.
Après on en rigole autour d'un godet... s'il reste des mains pour les tenir.

Par contre, dites que vous partez vous défouler et passer votre dépit en donnant des tourtes à tout ce qui passe.
Ou bien, dites que vous filez vous griller les abatis sous le soleil du sud, si vous le souhaitez.
Mais ne dites pas que vous fuyez.

La fuite n'est pas ce qui restera en mon souvenir de vous.
Pour ma part je choisis de retenir la première explication, et m'empresse d'oublier celle que vous me donnez ce jorn.

Je veillerai volontier sur Touraine, mais vous savez que je maîtrise pas trop les manières traditionnelles de le faire.
Alors bon, ce sera à ma sauce, mais avec conviction.

Croyez bien que j'oublirai pas votre droiture, et que je vous en dois une de belle.
Alors si un jorn un coup de main (ou d'épée dans le ventre, ou de dague dans les homoplates, ou de cigüe dans un godet de picrate (oui oui ça je fais aussi), à offrir à un quidam) devait vous faire besoin, vous saurez compter sur moi (travail soigné garanti, satisfait ou ... satisfait).

Cognez, écharpez, éviscerrez, puis revenez.
Et revenez sans avoir rien changé de vous.
C'est toujours aux autres de changer.
Le penser est égoïste, mais salutaire, et il ne faut pas en démordre.

Adishatz !

Kay

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Linexiv
[Chinon, matin du 18 août]

Dans une aube fade, quatre cavaliers se rapprochaient enfin de la bonne ville, la joie s'était peu à peu distillée dans leur cœur à la lecture de signes qu'ils avaient su interpréter. Un arbre solitaire, un franchissement de ruisselet à sec, un hameau aux toits de chaume encore englués dans la brume matinale. Tant de preuve qu'ils foulaient désormais les terres tourangelles et qu'après deux mois de pérégrination dans le sud, ils étaient rentrés.

Point de glorieuses chevauchées cette fois, et aucune cicatrice à déplorer, un armement couvert de poussières qui s'en revenait sans tâche de sang. Pas même un brigand, juste une certaine lassitude.

Line était partie sur un coup de tête, pour tenir la promesse muette qu'elle s'était faite vis-à-vis du Baron de Villemardy qui, non sans désespérer certainement, lui parlait de stratégie militaire. Elle avait espéré retrouver dans les soucis simples d'une campagne militaire un apaisement certain. Histoire d'oublier ses déboires comme Capitaine de Touraine et le fiasco qu'était devenu le pas d'armes promis contre la compagnie du Cœur Navré. Mais la guerre au sud n’avait été que longues attentes et ennuis mortels, la certitude ne n’être utile à rien quand les nouvelles de Touraine étaient inquiétantes.

Son départ avait été une lâche fuite, n'empêchait les courriers reçus mais pourtant à l'heure où le soleil teintait d'or la Tour de Coudray, elle n'eut pas l'impression que la situation avait tant évolué. Des silhouettes s'activaient déjà et elle avait peine à y voir l'Ost de Touraine.

Elle serra sa main sur la besace renfermant les quelques missives parvenues jusqu'à elle. Joachim de Fargot était duc à présent, Saulaie serait bientôt Rivau. Reflet de souvenirs déjà vécu, un Val de Loire siégeait sur le trône de Touraine. Elle étouffa un sourire à la pensée du petit mot faisant état du retour de Montlouis sur ses terres. Peut-être que l'automne serait heureux.

Mais la fin de l'été serait orageuse et elle pressentait que certaines retrouvailles devraient attendre. Il lui faudrait demeurer à Chinon le temps d'avoir certaines discussions, et alors enfin, elle pourrait rentrer chez elle et en passant par Tours si tel était le seul moyen de croiser Eden.

Pour l’instant, il lui fallait remercier la duchesse et le duc de Montrésor pour l’escorte et saluer Villemardy.

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