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[RP] Une soirée au coin du feu...

Jaccot
Un RP découverte et histoires entre amoureux où le couple va parler de la ville et de ses habitants. Effet flash-back garanti, n'hésitez pas à faire intervenir l'un de vos propres persos lors d'un flash-back où l'on parle de lui. L'ambiance se veut un peu intime mais plus on est de fous... et dans le doute, un p'tit MP devrait vous permettre de rapidement vous rendre compte si votre intervention est bienvenue ou si elle tord un petit peu trop l'histoire.


Le temps avait passé et les deux amoureux étaient maintenant bien installés, ou presque.... mais à y réfléchir, ils connaissaient si peu l'un de l'autre. Jaccot s'était toujours montré un peu distant, rechignant à se révéler et leurs différentes obligations avaient réduit à peau de chagrin les moments où ils avaient pu partager du temps ensemble durablement.

Aujourd'hui, la nuit était calme. Un léger voile de brouillard maintenait la chaleur du sol et donnait à l'air une teneur légèrement douce tandis qu'il mordait les chairs. Froid, mais pas trop. Revigorant mais pas mortel.

Le couple avait passé la journée en ville et les deux amoureux regagnaient à présent leurs pénates puisque la nuit était tombée. Ils avaient un peu bu, étaient d'humeur joyeuse. Jaccot entourait Audie de ses bras tandis qu'ils avançaient, riant par moments d'un de ces rires qui ne veulent rien dire d'autre que le plaisir que vous avez du moment et de la compagnie que vous tenez. Quelques étoiles qui percent le voile nuageux au-dessus d'eux, les voilà qui arrivent. Il pousse la porte.


Et beh, quelle journée !

Large sourire, il s'écarte un peu de sa partenaire afin d'enlever son Mantel.

Par contre, brrrr... fait pas chaud ! Qu'est-ce vous diriez d'un bon feu ? Un bol de soupe ? Micro-silence, il commence à attendre une réponse mais... Oh pis une bonne coupe de vin ! Té, qu'avec la soupe, ben ça va drôlement bien. J'dois avoir encore un p'tit quequ'chose à la cave...
_________________
Audie
Le chemin du retour a quelque chose d'irréel...
La nuit qui tombe, la lune voilée par le brouillard qui prend des airs de mystère.
Ils ont eu leur temps bien occupé pendant tout le jour !
Le Jaccot lui a fait visiter la ville dans ses moindres recoins, histoire qu'elle ne s'y perde pas !
Visite dans les tavernes, aussi...
Audie s'est vite rendu compte qu'il y était connu comme le loup blanc...et qu'un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de chopes ne lui faisait pas peur...

Elle, par contre, tangue un peu sur le chemin du retour...
Elle s'appuie sur le bras de son Jaccot un peu plus lourdement qu'elle ne le voudrait ! Heureusement qu'il est là !


La silhouette de la ferme se dresse devant eux.
Audie n'a pas encore le sentiment de s'y retrouver chez elle. Il lui faut du temps. Du temps, et plein de petites choses aussi, qui tissent le quotidien et donnent une impression d'appartenance.
Elle flotte mollement dans cet état d'esprit, entre deux rires souvent sans raison ! mais si agréables.

Ils arrivent. Il ouvre la porte. La pousse à l'intérieur.


brrrr... fait pas chaud ! Qu'est-ce vous diriez d'un bon feu ? Un bol de soupe ?

Elle n'a même pas le temps de répondre !

Oh pis une bonne coupe de vin ! Té, qu'avec la soupe, ben ça va drôlement bien. J'dois avoir encore un p'tit quequ'chose à la cave...

Du vin !! Oh... Jaccot ! n'avons nous pas assez bu ??
Mais c'est vrai que ça va bien avec la soupe !!


Un de ces jours, il faudra qu'elle le suive dans sa cave... Il doit y avoir là dedans des sortes de trésors qu'elle n'imagine même pas !!
D'ailleurs... elle sait si peu de choses d'ici...

Elle pose sa cape sur le mantel de son homme.
Ravive le feu.
Met une grosse bûche sur les braises avant qu'elles ne s'éteignent, un poêlon de soupe dans la cheminée, tout près des flammes.

Quand il revient de la cave, elle est en train d'approcher le grand fauteuil de l'âtre.
Un coup d’œil à la bouteille, un sourire au Jaccot, elle s'installe confortablement, l'attend...


- Dites moi Jaccot, maintenant que nous voilà au calme, au chaud, tranquilles, bien installés...si vous me racontiez un peu l'histoire de tout ce, et tous ceux... qu'on a vus aujourd'hui...?
Les lieux, les gens, leur histoire, vos liens avec eux... tout tout tout quoi !!


Elle ajoute, pour la forme, en tendant la main pour prendre le gobelet empli qu'il lui offre

Si vous voulez bien...
Jaccot
Deux coupes de Gaillac, chaleur des flammes qui s'enroulent autour de l'air, crépitement du bois qui craque sous les assauts, regards qui se croisent... et un Jaccot qui se triture les méninges : le sujet était vaste, par où commencer ?

Il était un temps qu'il n'avait pas lui-même connu, ou si peu. Peut-être n'en avait-il vécu que l'interface, la transition vers une Castres qui n'était déjà plus celle de maintenant, peut-être renaissante. Tout le monde référait de l'époque comme d'un âge d'or, en tout cas, Jaccot commença :


Coco, Jojo, Hélios... tout ceux-là doivent avoir plus de mémoire qu'moi mais pour mieux comprend' c'qui s'passe maint'nant, peut-être y faut r'garder plus loin. Y a d'la fierté, à Castres, et fut un temps, y avait de quoi. N'avait un vrai héros, ici...

Il la regarde, ne peut s'empêcher de passer une main tendre sur sa joue, écarter une petite mèche de cheveux...

... une boulangère, comme vous. 'S'appelait Maï, et s'tait un diable de femme ! Mairesse, CaC, un peu tout tour à tour, mais totjorn elle, intègre. Elle a jamais ployé, cédé au jeu des mots ou des cours comme qu'on l'a fait d'vant Néo, tantôt, une vraie castraise qu'avait sa ville à coeur et qu'a jamais r'noncé à... prend' les mots pour elle, quitte à pas forcément s'faire trop ben voir. D'vriez en parler avec Coco ou ben Jojo, à l'occasion, l'ont connue 'ach'ment mieux que moi. Moi, j'en ai juste eu des échos, des bribes qui m'ont conduit un peu, en ch'min et m'ont donné l'inspiration. N'en fait plus, des héros comme ça.

Léger soupire de nostalgie, il se plonge dans sa coupe, cherchant comment continuer.
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Audie
Elle a confortablement posée sa tête sur l'épaule de Jaccot.
La plante des pieds offerte à la chaleur du feu, les papilles agréablement chatouillées par la chaleur du Gaillac, elle se laisse bercer par la chaleur de la voix de son compagnon. Elle est bien...

Un nom retient son attention, et elle questionne


Parleriez vous par hasard de Dame Maïryan ?
Une très très grande Dame, en effet...
J'en ai ouï parler... mais ne l'ai jamais rencontrée.
Qui donc l'a connue ici, vous dites ??
Je la croyais tisserande, mais je peux me tromper !!


Audie se prend une gourmande gorgée de vin, et se tait, craignant, si elle l’interrompt, de rompre le fil du récit qu'elle a sollicité !
Jaccot
Elle vient se blottir contre lui, il passe un bras autour d'elle, l'autre tenant toujours sa coupe de vin afin de lui permettre d'y boire... Il se laisse aller à la douceur du moment, l'esprit un peu embrumé par le contact d'Audie, le vin, les souvenirs...

Maïryan, ouaip ! Et vous devez avoir raison qu'elle était tisserande, maint'nant qu'vous l'dites, j'dois y avoir vendu d'la laine à une époque, quelques temps après. J'ai la mémoire comme un fromage rongé par les souris, s'avez ? Parfois y a des trous, alors j'reconstruis...

Il la regarde avec un sourire.

'Reusement, y a des gens par ici pour me la rafraîchir d'temps-en-temps. L'Coco, la Jojo, Hélios, le maire, ou la Lady. Moi, chus arrivé, s'tait d'jà la transition, la fin de Populaire et final'ment rien qu'une continuation. C'est grâce à la Fufu que j'm'étais accroché. L'était responsab' des nouveaux paysans, à s't'époque, et pis j'savais pas trop quoi que s'mer dans mon champs. J'y ai envoyé un pigeon, je m'souviens.

Il étouffe un léger rire joyeux en repensant à la réponse.

L'était en pleine course de brouette quand a l'a r'çu, la bougresse, et ben l'a quand même pris le temps d'répondre ! Une héroïne à sa façon, elle aussi, jamais découragée, totjorn d'humeur joyeuse... s't'elle qui m'a conseillé les moutons, comme élevage... ou plutôt... qui m'a pas empêché d'y aller. A la réflexion, j'regrette pas, même si que j'en ai bouffé d'la vache maigre à une époque.

Il boit un coup, ça aide à humidifier temporairement le gosier. Durant le temps d'une petite pause, il regarde sa boulangère en souriant et lui caresse les cheveux. Il est bien, et ces temps-là étaient heureux.
_________________
Audie
Elle se laisse délicieusement bercer par la voix qui chante tout près de son oreille !
Elle prend le plaisir qu'elle a escompté de ce récit, et goûte la vivacité du narrateur.
Les noms accrochent plus ou moins son attention. Un pourtant lui fait froncer le front...


Fufu... attendez... est ce Petit-Fuyant ?? la demoiselle d'honneur de Maï ?
C'est à elle que l'on doit d'avoir des moutons dans la prairie, là...?
Vous l'avez bien connue ??
Et Lady..? c'est qui ? Ladypassion ??


Audie arbore aussitôt un sourire, elle doit dire des bêtises... Elle se souvient de si peu de choses, et tout est si flou !!
Elle tend son verre vide.


C'est vous qui parlez, et c'est moi qui ai soif !!
Jaccot
Il écarquilla les yeux tandis qu'Audie parlait mais se garda de laisser le reste de son corps manifester cet étonnement. Lorsqu'elle tendit sa coupe, il se redressa doucement afin de ne pas la déranger et tendit son propre bras vers le cruchon de Gaillac afin d'en resservir deux coupes. Ce n'est qu'après cela qu'il reprit :

Dame d'honneur à la Maï ? Z'en connaissez une de plus que moi, à c'sujet... Moi, j'ai pas connu s't'époque-là. Quand j'l'ai connue, elle courrait l'guilledou ac eul' Duflan de Castel. Soirées soutanes et tout ce genre de choses. Faut dire qu'elle en aura vécu des choses, la Fufu, et pas totjorn des plus heureuses...

L'a fini à l'intérieur d'la mairie comme tous les gens qui veulent ben faire et qui savent pas laisser les choses s'casser la figure mais a l'était pas faite pour ça. Trop d'entrain, d'force de vie... les idioties de l'administration, ça a trop jamais dû lui conv'nir...

Les espagnols ont fini par passer par-là. Castres était vide, à s't'époque, l'maire du moment avait plus été vu hors d'la mairie depuis plusieurs semaines. Sont entrés dans la ville ac les épées levées, z'ont enfoncé la porte d'la mairie, pillé la ville, et sont r'partis sans êt' trop inquiétés.

L'lieut'nant d'la COCT de l'époque a r'pris la mairie, mais c'était pas un gestionnaire, alors Fufu a été volontaire pour la r'prend' à son tour. Ca d'vait tout être organisé : pas d'défenseurs, la porte ouverte...


Il montre soudain une certaine tension et l'on sent un énervement croissant dans sa voix.

L'ont envoyée r'prend' la mairie toute seule, ces imbéciles ! Y d'vaient enlever les miliciens et la laisser entrer... Et ben z'étaient trop bêtes même pour ça ! Quat' solides gaillards que y avait, face à elle, qu'y z'avaient envoyé toute seule... je l'sais parce que j'y étais pis qu'on s'est avancés ensemb'...

Il soupire.

On s'est pris une roustée. J'crois qu'pour Fufu, ça aura été la goutte d'eau en trop qu'aura fait déborder le vase. L'a essayé de met' l'feu à la ville ac le Duflan, après ça, et pis y sont partis, y z'ont vécu d'aut' aventures et ça s'est mal passé. 'Doit êt' mariée en Armagnac, maint'nant, longtemps qu'j'ai plus entendu parler d'elle...
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Audie
Elle a son dos appuyé contre la poitrine du barbu. Elle ne le voit pas, pas avec ses yeux.
Mais elle l'a regardé et écouté vivre depuis un moment, maintenant.
A une inflexion de voix, à une infime variation dans le ton, à un imperceptible raidissement du corps, au choix d'un mot, à un geste esquissé et non abouti il lui arrive de déceler les sentiments qui l'agitent. Sans forcément les identifier, hélas... ou heureusement !

Elle a gaffé et trop parlé ! mais lui sont revenus en vrac les souvenirs qu'elle ne savait même pas avoir encore du mariage de Maï ! Et c'est sorti tout seul.

Par chance, il a repris son récit.
Et là, c'est elle qui se crispe en l'écoutant lui parler de Fufu...
Il lui vient des tas de questions...mais elle opte sagement pour un silence souriant.
Elle l'encourage à poursuivre


Et ensuite ??
Jaccot
[Ensuite ?]

Et ben ensuite... ils sont partis en voyage et sur le chemin du retour...

Citation:
Ils arrivent à Toulouse et ce sont d'autres instants heureux qui lui reviennent en tête : la promenade le long de la Garonne, les instants passés assis sur la rive à contempler les flots, serrés l'un contre l'autre, lorsqu'Audie lui avait fait part de ses craintes.

La situtation s'était un peu raffermie, depuis, ils avaient eu l'occasion de se tester l'un l'autre, ils semblaient tenir bon. Ils n'avaient pas vu l'océan, pour finir mais Audie ne semblait pas lui en tenir rigueur :


- Jaccot... tu sais... je me demande si en fait, je n'ai pas tout simplement envie qu'on y retourne, en effet, dans ta taverne, là haut...
On ira voir l'océan plus tard. Rien ne presse après tout !


Il passe un bras autour des hanches de sa boulangère, se serre contre elle, la serre contre lui, il est heureux.

Et ben, l'est temps d'faire nos adieux au Gerfanion, en tout cas, et pis d'continuer not' route. N'a totjorn les provisions fournies par la Néfé mais s'pourrait êt' aussi l'occasion que d'l'approvisionner, c'te taverne. Qu'est-ce t'en dis, on y va d'suite ou ben on rentre pour préparer quelques fournées, sur Castres. J'te donnerais un coup d'main, si tu veux, pas que je m'y connais mais... si tu m'indiques quoi faire...

Il en rit déjà.

T'façon, on est complètement libres, pis on d'vrait faire route vers Castel pour demain, sauf si qu'tu veux t'attarder un p'tit peu par ici...

Et en disant cela, sa voix prend progressivement de tout petits accents taquins. Il se jette sur elle, la fait partir à la renverse, la couvre d'un baiser, puis deux, puis... un appel du regard. Toulouse, la cité rose... sans doute porte-t-elle bien son nom...

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Audie, incarné par Jaccot


Quand ils arrivent sur la ville rose le temps est maussade, la Garonne grise, le ciel bas.
N'importe, le soleil est dans leurs coeurs et déborde par leurs yeux !

Ils vont ensemble prendre congé de leur meneur de charrette, et vont ensemble déclarer leur groupe aux portes de la ville.


N'a totjorn les provisions fournies par la Néfé mais s'pourrait êt' aussi l'occasion que d'l'approvisionner, c'te taverne.
Il parlait de cette petite cahutte isolée que l'on pouvait trouver, si l'on était brigand, marchand, ou pèlerin et qu'on se promenait de par les cols des Pyrénées. Des murs de planches, un toit en bois, un chaudron laissé sur le foyer, une bonne ribambelle de fûts de bière et quelques souvenirs précieux restés à l'intérieur. Si vous passez un jour à 20 lieues au sud de Foix (2 noeuds), n'hésitez pas à aller y faire un petit tour...

- l'occasion, et même... la quasi obligation, non ??
Voilà plus de trois mois pleins que vous l'avez construite...
avec je ne sais quel approvisionnement, mais... l'a dû baisser, c'est sûr !

- ... on y va d'suite ou ben on rentre pour préparer quelques fournées, sur Castres. J'te donnerais un coup d'main, si tu veux, pas que je m'y connais mais... si tu m'indiques quoi faire...

- Il vaut mieux passer chez nous... Leyoun sera content d'avoir quelqu'un à qui parler pendant un jour ou deux, le temps de faire cuire une trentaine de pains !
Et bien sûr... que je veux bien un coup de main ! surtout là où elles sont placées...


Audie appuie sur la main de Jaccot posée sur sa hanche et accompagne son geste d'un regard hautement suggestif et d'un sourire tendrement coquin.

Tu me porteras les sacs de farine, si tu veux bien. Ils sont très lourds, et je me chope un tour de reins chaque fois que je les manipule...

Elle reprend brusquement un air très sérieux et tout en restant blottie au creux de son bras elle lui demande

- Jaccot...? Vos champs... hem... vous les avez laissés en friche quand on est partis ?
Si... si vous les ensemenciez de blé... on n'aurait plus qu'à s'associer à un meunier... à moins que vous n'ayez les moyens de vous acheter un moulin... et on pourrait ainsi cuire du pain à tour de bras...


Audie arrondit imperceptiblement les épaules...Elle a un peu peur que son ex berger trouve qu'elle se mêle un peu trop de ses affaires... Elle tempère aussitôt

- Bah... je dis ça comme ça, hein...

Message posté avec l'aimable autorisation de son originale autoresse. La partie italique en bleu est un ajout de ma part afin d'aider à la compréhension. Le même principe vaudra pour les messages suivants.
Jaccot
Meunier... il l'avait déjà été, par devoir, au tout début, lorsqu'il était maire et que la ville en manquait mais il en était vite revenu : de son point de vue, le meunier était l'esclave du boulanger : trop dépendant du prix auquel on voudrait bien lui racheter sa farine... C'était pour ça qu'il s'était reconverti en charpentier : un métier où l'on ne gagnait rien mais un métier farouchement indépendant où il fallait créer son propre marché.

Ils sont toujours assis côte à côte, il lance un soupire imperceptible. Soupire de bien être... soupire d'abandon. Les valeurs qui avaient conduit sa vie, naguère, n'avaient plus forcément lieu d'être. Il n'était plus seul.

Sourire. Quelques instants plus tôt, il fondait sous le regard coquin et charmant de sa compagne. Comment lui résister dans ces conditions ? Il lui prend les mains, en caresse le dos des ses pouces baladeurs...


J'ai les moyens et j'dois pouvoir trouver l'terrain, oui mais...

Il la regarde, la parcoure des yeux, prends une inspiration... encore une idiotie à laquelle il s'est accroché mais lorsqu'on laisse tomber ses idioties, on flotte au vent balancé de toutes parts, on n'est plus rien...

... Pas avant que l'comtat ait baissé les impôts de quelque manière que ce soit. Z'ont du foin dans les yeux, ces gens-là, pis z'ont besoin qu'on les y ouvre.

Ses idioties, il y croyait, alors cette fois encore, il s'y accrocherait.

Mais... y faut qu'j'y réfléchisse.

Esclave des boulangers, peut-être... mais les choses pouvaient être différentes avec cette "maîtresse"-là. Leur relation avait fort bien commencé, après tout, il n'avait pas à avoir peur...

... regard complice.


S'tu m'convainc, à Castres, que l'travail d'la farine vaut celui du pain, ça pourrait bien se faire.

Il n'a plus rien à dire, alors il dépose un baiser sur son nez, colle son front contre le sien, sourit et fait doucement remonter ses mains vers ses tempes pour un baiser...
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Audie, incarné par Jaccot


Elle a remâché dans sa tête, sans arrêt, sa folle proposition... Mais qu'est ce qui lui a donc pris de lui diriger sa vie, comme ça...!
Elle a encore une fois parlé trop vite !!
Ah voilà bien ce qu'il faudrait qu'il lui apprenne... la retenue, la réflexion AVANT d'agir, non pas après, dans le meilleur des cas.

Il a pris en plus la peine de lui répondre, de lui expliquer, calmement... au lieu de l'envoyer bouler comme il aurait bien pu le faire !
Elle, subjuguée par les douces caresses de ses pouces sur le dos de ses mains, s'est statufiée, n'osant qu'à peine respirer.
Elle l'écoute, quasi religieusement, note tout, retient tout.

Et comme il lui pousse cinquante idées par seconde, quand il a fini, elle laisse se poser un peu de silence, ponctué par un tendre baiser, un sourire, un rien qui passe si bien entre eux, et tout de go, comme si l'expérience qu'ils viennent de vivre ne lui avait servi à rien, elle propose


- En fait, ce qu'on devrait faire... c'est que je vous achète votre deuxième champ !!
Il serait mon premier, donc avec un rendement max, on répartirait les impôts, un champ chacun, on y mettrait du blé, on rendrait service au Comté, on pourrait toujours avoir du grain à faire moudre, et on aurait toujours du pain...!


Audie le regarde, lumineuse, toute fière de sa trouvaille !!
Et puis, le ciel de ses yeux se gâte, et elle avoue, piteusement...


l'ennui c'est que... je n'ai pas les sous pour acheter ton champ...

Leurs pas les ont conduits tout naturellement jusqu'au marché, là où bat le coeur de tout village.
Elle commente tout ce qu'elle voit !


- Oh une barque !! il faudra bien que je remplace la mienne...ah ben dis donc, ils s'embêtent pas... z'avez vu le prix du bois !!? Ah mais y en a là du pas cher !!

Oh... du vin, Jaccot !! du vin de partout ! et du jambon... voyez donc !!

Ah, mais... je ne vois pas de farine...Vous en voyez vous ??
Tssss... mais que font donc les meuniers...
Jaccot
Ce que c'est que l'imagination... lui, il était bercé par les propos de sa douce. Il se sentait à l'aise dans ce sujet. Après tout, les grands projets terriens, il aimait ça. Il en avait même fait sa vie jusqu'à ce que... jusqu'à ce qu'il y ait... elle... et que les choses matérielles ne prennent plus tellement d'importance à ses yeux.

Mais c'était un projet d'avenir, un projet qu'ils pourraient réaliser... ensemble. Alors il était emballé. Ne lui donne pas un instant, voilà qu'il se perdrait à nouveau dans ses chiffres... Audie enchaîne :


l'ennui c'est que... je n'ai pas les sous pour acheter ton champ...

Et il répond avec un sourire.

Mon coeur, c'est pas toi qui disait que ce qui est à toi est à moi et ce qui est à moi est à toi ? L'domaine est ben assez grand pour nous deux, alors si que tu veux t'en occuper... J'dois ben pouvoir t'céder une parcelle de terre. L'était pas ben rentable, sous mes soins, de t'façon, et pis...

... au rythme ousqu'y sont partis, au comtat, a resterait en friche pendant une bonne éternité.


Il ne peut retenir un petit rire à cette pensée.

Mais...

Et sa face s'assombrit quelques peu.

J'crains que ça d'vienne cause de conflits, entre-nous... tu sais, j'en ai pesté pour des chiffres ! J'ai d'jà été meunier, une fois... et pas beaucoup travaillé... ma farine devait être trop chère pour seoir aux boulangers, l'aurait fallu que j'travaille au salaire d'la mine, j'imagine...

Sa main enserre un petit peu plus celle de la rouquine tandis qu'ils déambulent. On sent une certaine tension qui transpire. La peur de lui déplaire, de la perdre, peut-être... peur de se révéler avec aussi ses défauts. Il n'en laisse pas paraître grand chose mais il est plein d'amertumes... dont elle n'est en rien responsable et auxquelles il ne voudrait pas la mêler...

Et ils arrivent sur le marché. Il sourit à la vue d'un étal.


- Oh une barque !! il faudra bien que je remplace la mienne...ah ben dis donc, ils s'embêtent pas... z'avez vu le prix du bois !!? Ah mais y en a là du pas cher !!

- Tu sais, ma douce, ayant été charpentier... me semble plutôt attractif, l'prix d'ces barques. Ces gens là travaillent pas tous les jorns, alors quand ils le peuvent, 25 écus d'la journée, ça m'semble plutôt honnête. Un temps, à Castres, les boulangers se f'saient dans les 40 écus la fournée...

Tenant toujours sa main, il tourne son regard vers le sien, tentant de déceler les pensées qu'elle nourrit sous son visage puis, rassuré à sa vue, la caresse délicatement des yeux.

Tu crois qu'on arriverait à passer par d'ssus ça ? J'veux dire, les conflits, les bêtes questions d'écus...

Ils reprennent leur course, regardant le marché autour d'eux. Il se sent presque happé par le jambon qu'elle désigne, ils vont en déguster un morceau. Il est bon, on en embarque quelques tranches. Le vin, lui, se boit mieux en taverne, et il est déjà chargé de quelques tonneaux de Bordeaux. Ce sera pour une autre fois.

Elle se met à parler de farine :


Ah, mais... je ne vois pas de farine...Vous en voyez vous ??
Tssss... mais que font donc les meuniers...


Il part d'un nouveau sourire, le voilà attendri.

Et ben... les meuniers... y dorment dans leur moulin, probablement !

Rire joyeux. D'une fois qu'il est passé, il reprend :

Qui irait acheter d'la farine à 15 écus ? A moins, y gagneraient pas leur journée, mais à c'prix-là... t'as vu le prix du pain ? Un boulanger qui produirait ac ça ferait faillite, lui aussi... non, z'ont meilleur temps d'dormir et de laisser tourner les ailes dans l'vide. C'est pas un bon contexte pour les meuniers, par ici...
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Audie, incarné par Jaccot


Audie le trouve très raisonnable. Elle continue de l'écouter consciencieusement.
Elle adore l'écouter ! Le son de sa voix ? son accent ? Les inflexions qu'il prend ?
Tout à la fois sans doute !

Il y a quand même un point qui la titille...
Pour être sûre, elle le fait répéter !


- J'crains que ça d'vienne cause de conflits, entre-nous...

- quoi ? les écus ?? entre nous ?? cause de conflits ...??
mais comment cela se pourrait il...?


Audie en ouvre des yeux tout ronds de stupéfaction !
S'il n'avait l'air aussi sérieux dans ses dires, il n'est pas garanti qu'elle ne partirait pas d'un grand rire de bon coeur !!


- Y a pas de farine trop chère, il n'y a que des différences de prix mal réparties !
Un bon artisan, ça se paie !!
Ce ne sont que des suppositions, hein... je crois avoir bien compris que rouvrir un moulin te plairait moins qu'à moitié. J'entends !!
Mais si je passe un contrat avec un meunier, je le paie... bon, pas 25 écus peut être, mais 22 écus sa journée de travail. Je lui vends 10 sacs de grains à 14 écus, une supposition, hein... mais cher, pour qu'on puisse le poser tranquillement sur le marché sans risques de se le faire piquer !!! et il me revend 10 sacs de farine à 16.20, tu vois ...?
Et 22 écus, par les temps qui courent, c'est pas mal !!

- les boulangers se f'saient dans les 40 écus la fournée...

- ah ben ça, sûr que c'est abusif !!
je peux te dire que je ne gagne pas ça sur mon pain !! Enfin, quand je le vends...

Et pour racheter ton champ...on verra quand on sera à la maison... sais pus au juste combien j'ai laissé dans mon bas de laine...pas assez toujours... bien sûr que je dis, que je crois que ce qui est à moi est à toi...
peut être tu m'en avancerais des écus... je te les rendrais en pains... ou ...


elle le regarde de ses yeux pétillants de coquinerie !!, et ajoute tout aussitôt

- nan... ça, ça se donne, ça s'offre, ça se partage... ça ne se monnaye pas !

Il tient toujours sa main, la caresse délicatement des yeux. Elle en frémit de plaisir.

- alors... tu crois qu'on arriverait à passer par d'ssus ça ? J'veux dire, les conflits, les bêtes questions d'écus...

Sereine, elle marque un temps d'arrêt, se plante en face de lui, les yeux fichés droit dans les siens.
D'une voix douce, tendre, mais ferme et convaincue, donc convaincante ! elle répond en toute simplicité


- Jaccot, si on devait ne pas y arriver, autant vaudrait-il se quitter là tout de suite...
mais je n'ai aucun doute là dessus...
Tu me redonnes un tit bout de jambon ??
Jaccot
Sans doute était-il allé trop loin. Il avait senti une pointe d'énervement dans la voix qui s'échape d'Audie : il s'était mal exprimé.

Elle, elle avait tout quitté pour le rejoindre sur Castres, tout quitté sans jamais rien demander, il le savait... alors on ne parlait pas d'une question d'écus.

Lui, il avait simplement ce sentiment grandissant qui s'emparait de lui, parfois, cette peur de se débattre dans le vide, l'envie que ses actions apportent quelque chose, ce soucis de ne pas agir en vain... Sous une apparence qu'il voulait solide, notre castrais était bien frêle et voilà qu'il découvrait une nouvelle aventure : la vie à deux avec toute sa complicité, ses instants tendres, ses découvertes, ces moments où l'on se trouve et ne veut pas y croire, ses instants d'incompréhension et de doute, aussi, parfois. Elle lui réplique :


Ce ne sont que des suppositions, hein... je crois avoir bien compris que rouvrir un moulin te plairait moins qu'à moitié. J'entends !!

Il la laisse finir, puis il reprend :

C'est... pas ça, tu sais ? Tout ça est trop nouveau pour moi, et pis chus plutôt lent à m'acclimater. J'ai... donne moi un peu de temps pour que ça vienne naturell'ment. L'moulin, au fond, s'pas une mauvaise idée... mais chus pas prêt.

Il garderait sa rancune pour le comté pour lui, pour l'instant, ne souhaitant pas que cela interfère avec leur relation. A mieux le regarder, c'était un caprice enfantin, après tout et sans doute en discuteraient-ils mieux les affaires déposées, au calme, chez eux. Il esquisse un sourire, certaines choses, au moins, peuvent être faites.

Pour l'champs, l'était à toi l'jorn où t'as débarqué avec toutes tes affaires. Tu es chez-toi, à Castres, tu sais ? Les terres, ce sont nos terres, la maison, notre logis...

Tu me diras combien qu'y t'faut d'écus, à Castres, et pis on arrangera s'te simple transfert. J'ai bien assez d'charrettes qui m'restent, dans l'atelier, pour qu'on puisse gérer ça sans gros soucis.


Sur ces paroles, la voix de sa compagne se fait calme, et douce, et ferme...

- Jaccot, si on devait ne pas y arriver, autant vaudrait-il se quitter là tout de suite...
mais je n'ai aucun doute là dessus...
Tu me redonnes un tit bout de jambon ??

- Tu as raison, mon coeur, on devrait tout-à-fait s'en sortir.


Il coupe deux belles tranches de jambon, lui en tend une. Ils mangent, ils discutent, ils badinent... le moment du départ est proche, la proximité du foyer permet à la fatigue du voyage de ressortir. Ils n'en profiteront pas moins de cette dernière nuit sous les étoiles... la dernière jusqu'à un nouveau départ.
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