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[RP] - Le Château de ma Mère et Molières.

Yolanda_isabel
Logée à Douetum, elle a réfléchi un temps avant de se décider tout à fait à quitter le château de son oncle pour gagner les terres de sa mère. Ce n’est pas par fainéantise qu’elle s’est abstenue jusque là, mais par crainte de voir la déchéance d’un Duché angevin laissé à la charge d’un intendant tant d’années, de plus, il lui faut prendre ses responsabilités concernant sa petite terre de Molières. En somme Yolanda Isabel grandit et de simple gamine bouffie de richesses et de présents, elle se décide enfin à devenir l’héritière ducale qu’elle est, et comme son aîné avant elle le fit pour son père, elle entend bien remettre de l’ordre dans les affaires maternelles pour le jour où la Petite Reyne d’Anjou sortirait de ses prières, fière alors de considérer le travail abattu par sa puinée. Dieu qu’il est dur d’être noble.

Et c’est ainsi, dans la voiture les menant à Chasteau-Gontier, qu’elle relit les feuillets accumulés toutes ces années, les lettres et les notes de l’intendant actuel prétextant que si tout va de mal en pis, c’est la faute de la frontière bien trop indécise entre l’Anjou et le Maine. Les mots peinent à se frayer un chemin dans le cerveau lunaire, et pourtant, il lui faut faire un effort pour sauver le château de sa mère. Rageant déjà à penser à toutes ces richesses non exploitées, tant pour le grenier à sel laissé à l’abandon alors même qu’il s’agit d’un trésor sous ses pieds, que pour les tisseuses dont on lui rapporte qu’elles n’ont pas la motivation de poursuivre ce qui a fait la renommée du duché. Elle enrage dans l’habitacle, vautrée sur la banquette qu’elle occupe avec Alix, au milieu des coussins, et les nerfs sont passés sur tout autre que la petite bretonne.


Ma boudig, répète après moi .. Minouche es un nan. »*

Puisque l’enfant est vouée à l’accompagner et à apprendre la lourde tâche que représente la noblesse, autant l’embarquer avec elle pour lui montrer les bases de la gestion d’un domaine. En cela, Yolanda a eu les meilleurs professeurs qui soient puisque ce sont sa marraine, Reine de France et dotée de terres plus riches les unes que les autres, et son frère, à la tête dorénavant d’un marquisat et d’un duché, qui lui ont appris comment exploiter au mieux les richesses d’une terre et à se faire respecter des serfs. Et comment ne pas dès lors se convaincre du bienfondé de ces leçons et du talent en la matière des professeurs, puisqu’autant le Lauragais que Nemours brillent par l’exploitation de la guède et du coquelicot. Ah ça, on ne l’y prendra pas, et Château-Gontier resplendirait aussi. Le coche poursuit donc son chemin, les faisant voisiner la Mayenne et ses flots paresseux. Par derrière la courtine, elle observe en silence, souriant ça et là, aux castrogontériens qui croisent son regard, analysant chaque détail qui s’offre à elle, tant les vergers que les troupeaux paissant sous la surveillance de quelques gosses. Et enfin, ils arrivent, et quand elle quitte l’habitacle du coche pour poser pied à terre, en lissant la robe de voyage noire en drap de Flandres, la main vient se saisir de celle d’Alix à côté d’elle, et entre ses lèvres, c’est un souffle qui passe à l’attention de son ami.

-« J’y arriverai jamais.. Quala mèrda.. »**

Ouais, à qui l’dis-tu..
_______________
*Ma fée .. Répète après moi .. Minouche est un nain.
** Quelle merde..

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Maman Durée m'exploite.
Alix_ann
    « Minouche es un nan. »

    Elle répète sagement, quelle joie aurait été de pouvoir parler le breton, une langue qui ne demande aucune réflexion et qui ne rend pas tout ces jeunes neurones complètement amorphe. Il ne fallait trop en demander une blonde, même de cinq ans. Dès qu'elle fut partie en direction du Languedoc, quelques semaines plus tô , la petite voiture qui la transportait, dirigé par un coche assez peu habile (elle était sure qu'il consommait du Chouchen, cette boisson vénéré chez elle qui rendait les gens abrutis) s'était paumé. Heureusement! Cinq ans pas trop révolu, elle avait accordé aux forces supérieur de devoir repartir instantanément en Anjou, dire byebye au Languedoc pour retrouver une position dans un diamètre qui était quand même plus proche de sa mère. Elle ne la revu presque pas, pourtant. Il fallait suivre la grande damoiselle blonde qui répondait au doux nom de Yolanda et qui, hormis qu'elle souffrait d'une sur-charge pondérale marquée, était son aîné, dotée de la seigneurie de Molière et dont les cheveux d'or étaient semblablement aussi charmant que les siens.

    Minouche était un nain, elle aussi, était une naine, et toutes ses différences qui indiquait ceci ou cela, qui n'était pas commune, lui échappait complètement. Cet air d'Anjou, auquel elle commençait à se faire malgrès elle, surement parce qu'elle ne connaissait plus et oubliait au fur et à mesure cette petite enfance.
    Le coche s’arrête, et ses mirettes qui ne font que regarder par la fenêtre, ne pouvant s’empêcher de scruter ce qui sera le paysage de sa nouvelle vie, géographiquement proche de sa mère, au moins.

    « Mont a ra! »
    Ça va!

    Oui, ça va, ça avait l'air spacieux, vivable, la minie Barbare se sentie rassurée, d'un coup. Yolanda parle, d'abord en français, mais occupée à Château-Gontier elle ne comprit pas.
    Et alors que la plus grande des blondes vivait un instant de dubitativité extrême la Fadette, elle, trouvait ça quand même extraordinaire, que les demeures comme ça existe aussi en Anjou. Alix était une fée, et comme tout les machins dotés de la faculté de planer, elle s'élevait parfois un peu trop haut. Les enfants, vous savez.

    « Amañ emaout o chom? »
    Tu habites ici?

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Minouche
[ Des préliminaires du Chevalier servant... ]


Ce qui est bien avec le coche, c'est de jouer le touriste sans avoir à gérer les animaux. Le nez est dehors. Minouche inspire l'air des terres délaissées, scrute d'un regard critique le travail d'un intendant doué à se plaindre des problèmes... Mais pas de les résoudre. Menton sur les avant-bras croisés, le mini-écuyer prend la température ambiante aux visages du peu de serfs au travail des pâturages et vergers. Pas de joie, ou même de sérieux, c'est la colère qui laboure, fauche, cueille, regarde le petit habitacle mobile. Les yeux pouvaient parfois même être blasés, lasses, similaires à ceux d'une maitresse que le gamin connait presque par cœur. Plus mature, le nain se douterait du message mutin : « Tiens, voilà qu'enfin on regarde not' malheur, et ce sont des marmots qu'on nous envoie, qu'est-ce que j'fous là ? »

Les Terres de sa Mère, la Fierté en récompense. La Princesse d'Anjou ne lui en a jamais parlé. Juste que ceci est son noble héritage, rien que ça. A Douetum, le sale gosse avait plutôt commencé à faire connaissance avec la bretonne, et de ce que souhaitait faire la boulette noire d'apparat. Quel défi ! Redonner vigueur et beauté dans la désolation et le sale. Le garçon aux cheveux corbeau avait répondu présent sans réfléchir, voyant là une bonne occasion de compter plus de jours proches avec une amie d'âge, voir de lui redonner le sourire. Peut être aura-t-il plus de chances en chevalier servant...

A l'arrivée, pieds au sol, une plainte s'élève à ses oreilles, et le cervelet cherche le meilleur moyen de faire fuir la mauvaise graine ; Sachant que l'asperge à côté le dépasse d'une tête, ça ne va pas être de la tarte. La fille du Triskel prend la parole en seconde, d'un patois qui lui est... Incompréhensible. C'est comme boudig... Il a beau tourné le mot cinquante fois, rien n'y fait. C'est... Limite moche à entendre. Par contre, la première phrase de la mimolette lui donne une seule envie : rire. Niaisement.


Ça tombe bien, la mouise ça m'connait ! Bon il est où l'intendant que tu t’assoies d'ssus et lui donne des coups d'lame en bois ?

Content de sa bêtise et vengeance citées, l'écuyer bourguignon désigne d'un pouce dans son dos l'ultime armement. Exactement Princesse... On va commencer par tabasser la source du mal. Baston !

***Musique : Home in Florence de Jesper Kyd***
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Yolanda_isabel
Il y a les réminiscences du passé quand elle regarde l’imposant château devant elle. Il y a l’espoir du futur quand la petite main de la bretonne est resserrée dans la sienne. Il y a les doutes du présent que Minouche brise d’un trait d’esprit belliqueux. Ce n’est pas Château-Gontier, c’est une ombre devant elle, les larmes voudraient couler pour pleurer la déliquescence de cet édifice qu’elle a parcouru dans son enfance, elle voudrait hurler sa peine de voir un de ses plus beaux souvenirs réduit à quelques pierres salies, réduit à de la crasse à l’entrée. Elle voudrait tant de choses plutôt que d’être là à constater qu’un homme à profiter de la confiance et de la retraite de sa mère pour laisser péricliter un des plus grands duchés d’Anjou. Pourtant, en lieu et place de tout cela, les mots sont soufflés, teintés d’amertume et de fierté mal placée.

Ya, amañ emaon o chom ma boudig.. »*

Maintenant, du moins. Un excès de salive est avalé avec difficulté tandis que l’azur se lève pour considérer la demeure maternelle dans son ensemble. La main libre est refermée en un poing rageur quand prévenus par l’avant-garde, les quelques domestiques encore fidèles sortent du logis pour les rejoindre, mines défaites, avec à leur tête, ledit intendant. Est-elle une enfant cette jeune fille qui voudrait lui crier qu’il est méchant ? Est-elle une femme, cette pucelle qui ne peut se résoudre à la violence pour ce qu’elle tremble à la vue du sang ? Elle est la fille d’une Buse et d’un Sanglier, et pourtant, elle est démunie, et les propos de Minouche s’ils trouvent un écho dans son cœur de fille heurtée par la déchéance de Château-Gontier, ne sauraient être appliqués. Pas par elle, du moins. À l’escorte qui ne l’a jamais quittée depuis la Bourgogne, elle montre l’intendant d’un doigt tremblant parce qu’elle sait que c’est nécessaire mais que tout son être s’y refuse.

-« Minouche .. Vous dira ce .. Qu’il faut en faire. »

Moi, je ne sais pas. Les yeux se ferment, voilés derrière le rideau doré des longs cils. Elle n’est pas là. Elle n’est plus là. Elle a mal dans son coeur et dans son corps à l’idée de ce qui peut être fait. L’intransigeance et une poigne de fer, voilà qui est nécessaire pour faire prospérer une terre, pas seulement, la volonté et l’ingénuité, et Yolanda Isabel est bien plus tolérante et aimante que dure et sévère. Jusqu’alors, il ne lui avait suffit que de quelques sourires pour être obéie, pourquoi cela doit-être différent ici ? Pourquoi la forcer à être ce qu’elle ne peut être ? Elle vacille un temps, et les yeux se rouvrent pour se poser sur son ami. Il est petit quand elle est grande, mais il est fort quand elle est faible et qu’on lui demande d’être plus solide que jamais.

Un soupir est expiré, et aux présents, elle offre un sourire fragile.


-« L’intérieur est-il dans le même état que l’intérieur ? Je veux que l’on prépare des couches, et une collation. Du vin aussi, du bon vin. Que l’on m’amène les livres de comptes, et que l’on réunisse tous les domestiques. Tous. Même les palefreniers. Les animaux attendront. »

Que tous sachent qu’elle est rentrée et que tout va redevenir comme avant. A la fillette à côté d’elle, elle sourit plus tendrement.

-« Parlons français, ma boudig. Ainsi, nous poursuivrons vos leçons pendant que j’arrangerai les affaires de Château-Gontier.. Et Minouche nous comprendra. »

Et vers celui-ci, elle tourne un regard désespéré. A-t-il vu les terres restées trop longtemps en friche, et celles qui s’assèchent de ne pouvoir respirer un temps entre deux récoltes ? Voit-il la panse grasse de l’intendant quand sur le chemin, il y a eu tant de visages fatigués. Et la Lune qui déteste la violence de s’apprêter à mener sa première guerre en guidant ses amis vers le logis pour attendre que soit réunie la domesticité dans les cuisines, puisqu’on ne saurait faire entrer les palefreniers crottés dans la grande salle de réception. Et c’est ainsi qu’après un long voyage, les trois gamins se retrouvent assis sur un banc de fortune, godet de vin à la main.

-« Si t’as une idée de génie Minouche. Je t’en prie. »

On y est jusqu’au cou. L’ignorance aurait-elle mieux valu ?
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* Oui, j'habite ici ma fée.
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Maman Durée m'exploite.
Minouche
[ Des préliminaires de l'Intendant... ]


L'ennemi s'avance. Impatient d'en découdre et de botter le train à plus grand que lui, le garçon aux cheveux corbeau fixe le coupable avec dédain. Il a hâte ; Hâte que la nouvelle maitresse des lieux se fasse entendre du personnel encore présent sur le navire échoué, et qu'elle se proclame le nouveau capitaine en se vengeant sur la gourmande sangsue. Seulement voilà, le nabot ne connait pas encore tout le caractère du bonbon sur pattes, et c'est en pleine poire qu'il reçoit la responsabilité d'être le bras vengeur contre le destructeur d'héritage.

Yolanda tremble de peur à l'idée de faire justice d'une main de pierre. D'abord abasourdi, il voudrait lui baisser ce bras d'angoissée, la pousser à devenir le Jugement Dernier et poser d'avance un respect significatif à l'égard de tout les proches... Mais ces yeux fermés le stoppent net, la maitresse des lieux a autre chose en tête et l'ordre est déjà donné. L'impasse. L'escorte regarde le bout d'homme, tout comme l'ex-intendant, qui s'il le pouvait n'hésiterait pas à rire de la situation. Le môme peste, fulmine de l'intérieur mais abdique à la demande. S'il peut en faire ce qu'il veut...


Foutez-le au gnouf, le temps d'trouver le châtiment qu'il mérite.

Comme si la Rue allait être plus tendre avec le pouvoir entre les mains... Minouche ne peut décemment pas se ruer contre la vérole face à la Princesse, mais rien ne l'empêche de le mettre au frais, jusqu'à ce qu'il trouve un remède efficace. Il aviserait les adultes à ce sujet, en taverne comme à l'écrit. Ce n'est qu'une question de vols d'oiseaux et de tournées générales. Et puis, le sale gosse ne se l'avoue pas encore... Décider du sort d'autrui touche admirablement bien son ego, un sourire narquois reste sur son visage quand les hommes de main de la mimolette s'empare du pansu.

Changement de paysage. De face. De vision.

Dans sa tête, le marmot pense déjà à la prochaine lettre qu'il enverra à la Violette. Elle sera de bon conseil sur l'affaire. Il revoit encore la lassitude, sentiment premier qui engrène toute les personnes en ces terres, un peu comme dans les ruelles qu'il a traversé des centaines de fois, chausses usées à courir sur les pavés. Et enfin ces billes criant à l'aide qui le ramènent chez les vivants, ces iris féminins cherchant un réconfort, aussi faible qu'il soit. Une ingénieuse idée... Que pourrait-il lui conseiller, pauvre écuyer ? Il n'a qu'un énorme ressenti. Un malaise.


Tes gens ont peur. Faut que tu leur donne espoir. Fait le contraire du bouffon qui côtoie les rats en ce moment.

La fierté l'oblige à sourire, oui qu'il se fasse becter ce sale type.

Toi je ne sais pas comment tu fais pour commander l'respect mais... J'crois que pour le début c'est un peu foutu. Si tu veux pas être strict, ils vont te chier dans les bottes. Pour les serfs, ce serait bien qu'on aille déjà leur parler... Ils ont gros sur l'coeur, ça se voit.

Et lui aussi. Mais le montrer ça jamais.
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Alix_ann
    Ses petits pas se fondaient dans ceux de Yolanda. La petite enfant si perdue regardait toujours aux alentours, elle aurait presque failli buté dans sa camarade qu'elle jugeait si grande. Déjà, on lui volait la vedette, et l'attention passa à l'intendant pointé du doigt. Ce n'était pas une enfant comme les autres, ce n'était pas celle qui appréciait de suivre ses conversations de grandes personnes. Cette réalité, elle faisait tout pour ne pas la ressentir, ne pas comprendre qu'il n'y a pas qu'elle, et que tout ne doit pas tourner autour d'elle. C'est bien connu, que les enfants n'ont aucune mesure, n'ont pas les facultés de tout comprendre comme les grands, comme Yolanda, comme Minouche. Grandir, c'était la porte ouverte à toutes les chimères, à beaucoup d'emmerdes. Elle n'avait pas tout comprit, que tout lui était tombé dessus. Si elle était seule, aujourd'hui, c'était bien la faute des grands, c'était bien la faute de sa mère et de son père, qui avaient fait leur grand, et du frère, qui était allé faire son grand. C'était bien la faute des grands, qui ne comprenaient pas les plus petits qu'eux. Le grand avait raison sur tout, le grand avait le droit de tout.

    Le château était peut-être une épave à la mer que ça ne changeait rien, ses yeux le percevait toujours comme d'une infinie beauté, comme si ce lieu avait déjà tout à lui offrir. Et cette petite conversation sur le sort de cet inconnu, entre grands, fut attentivement suivit par la Fadette en pleine réflexion. Elle plantait ses petits yeux sans complexe sur l'étranger, parce qu'elle avait comprit qu'encore plus important que cette hiérarchie de l'age, elle avait aussi comprit que Yolanda avait les pleins pouvoirs, délégué alors à Minouche. La minie barbare avait retenue de son expérience de la vie, obscure puisque souvent mal abordée, qu'encore plus important que ça, la valeur d'une personne pouvait avoir rapport à la taille de sa couronne, à la densité de ses terres.
    Cette petite scène que Yolanda fit, en ayant pointé du doigt le dit bout d'homme et en déléguant, elle savait combien ça pouvait etre vain, prenant pleine conscience que la grande Blonde était née pour diriger, et avoir une grosse couronne. Pourquoi ne pas en profiter? Pourquoi était-elle prise de peur alors qu'elle avait l'age et le patrimoine. Elle sert sa petite main autour de celle de Yolanda, elle essaie de même qu'elle qui savait l'apaiser, de signifier sa présence, de la soutenir du haut de ses cinq petites années qui ne devait surement pas beaucoup rassurer, mais qui avait le mérite de partir d'un bon sentiment. De suivre donc la conversation de loin, avec des yeux très extérieurs emplis d'incompréhension (la narratrice s'excuse de l'usage excessif de ce mot dans son post).

    Sa petite main bien accrochée, la mine agaçante qu'on tout les gamins nés avec une spatule en or dans la gueule, le matien noble qui va avec, elle l'aurait bien ouverte, sa petite bouche mignonne, mais elle craignait la beigne. Elle attendra la suite sagement, comme à son habitude.

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Yolanda_isabel
Mais moi aussi, j’ai perdu tout espoir. Voilà ce qu’elle voudrait lui dire, elle aussi a perdu tout espoir en voyant la cour souillée de n’être pas nettoyée, de voir la poussière sur les meubles de sa mère, de voir qu’il manque même certains chandeliers. Elle écoute mais l’attention se porte sur autre chose, dans sa main celle d’Alix, les petits doigts de l’enfant sont détachés de sa propre main et observés en silence. En les amenant ici, elle voulait leur offrir un cadre idyllique, celui de son enfance, mais son enfance a brûlé. Tuée par les adultes et la Mort, par les mensonges et l’absence. Sur les petits doigts, un baiser vient échouer et une mèche est replacée derrière l’oreille.

-« Pourquoi n’y arriverai-je pas puisque j’ai une fée avec moi, hé ? » La tête se tourne et un sourire imperceptible trône sur les lèvres roses. « J’impose le respect parce que je suis le sang de ma mère et la chair de mon père. Ne l’oublie pas. »

Pourra-t-elle faire fouetter les récalcitrants ? Jamais. Pourra-t-elle crier des ordres à s’en vriller les cordes vocales ? Pas le moins du monde. Pourtant, il y a dans cette douceur qu’elle met à faire toute chose, une telle détermination qu’il ferait beau voir qu’elle ne soit pas utilisée à bon escient. Elle répugne à la violence parce qu’elle-même n’en a jamais eu besoin, parce qu’elle a été la victime d’une attaque. Le sang ne coulera pas par sa main mais l’or, l’or coule déjà.. Sur ses épaules. Icône dorée qui a pris le soleil du Languedoc pour s’en revêtir, la peau est d’or quand la chevelure se pare de platine, de cuivre et de miel. Est-ce naturel ou artificiel ? Est-ce la nature qui l’a doté ou quelques onguents récoltés ? A l’arrivée du personnel, elle se lève, godet en main, attendant les salutations qui tardent à venir chez certains qui ne la connaissent ou ne la reconnaissent pas. A-t-elle l’air fier, assuré ? Porte-t-elle la tête droite comme le ferait son père ? Est-elle jolie comme on le chante de sa mère ? En vérité, non. Yolanda est grande quand sa mère est mignonne dans sa petitesse. Et Yolanda est blonde au visage constellé de tâches de son de l’enfance quand son père est brun et puissant de maturité. Et si personne ne le voit d’autre que ses amis derrière elle, sa main sur le godet tremble. C’est un mot qui lui coule dans le dos comme autant de sueurs froides : Lâcheté.

Mais cette lâcheté est assumée. Et puisqu’elle est noble, et qu’elle est femme, il est normal que cela soit. Un sourire pourtant, orne son visage quand elle tourne la tête un temps pour voir ses amis.


-« Le bon jour. Je suis la fille de votre Duchesse, certains m’ont vue naître et grandir, et ont laissé cet endroit devenir ce qu’il est. A ceux-là, je pardonne les erreurs si tant est qu’ils se rachètent. Les choses vont changer et Château-Gontier va renaître. Voici notre nouvel intendant, assurez-vous de lui faire bon accueil. »

La main qui se pointe vers le gosse, c’est une main ouverte. C’est toi, Minouche. C’est toi, mon Ami.

-« Quelques mots encore. Je veux que chacun sache que je suis revenue, que je me chargerai d’exercer la justice et que je vous promets protection et subsistance tant que vous œuvrerez de concert avec nous. Bien ! Cher intendant ? »

Un mot à rajouter ? Des conseils ? Des ordres ? Soyons fous !
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Maman Durée m'exploite.
Minouche
[ Des préliminaires du Responsable... ]


L'écoutait-elle alors qu'il donnait son ressenti des terres meurtries ? Le marmot ne saurait le dire. Pendant un instant, il eût même la désagréable impression de souffler sur un moulin sans voiles... Et à ne pas vraiment comprendre ce à quoi il était destiné ici exactement.
Au moins se réconforte-il, voyant la Princesse susurrer quelques mots à la mini bretonne, en se disant que des plus largués du trio, la petite dernière devait être la grande gagnante du lot. A peine cette pensée lui traverse l'esprit que le visage rond affiche une mine plus délicate qu'assombrie. Une sorte d'entre deux-mondes des masques que l'humain peut se gausser d'afficher.

Elle gagne un point.

Si sa bonté infinie peut attirer les plus mauvais à se jouer d'elle, le fait est là : ils encourent un risque à jouer avec une famille à la main très lourde en ce duché. Malgré cela, le doute subsiste dans l'âme filoute. La Rue n'est pas aussi lâche dans certains coins, pourquoi serait-ce si différent dans ce monde qu'il a accepté de côtoyer ?
Serais-tu si naïve mon amie ? Ou es-tu passée maitresse depuis longtemps à jouer des semblants comme mon ange gardien ?

Le temps n'est plus aux devinettes par le regard. L'équipage vient découvrir son nouveau gouvernail pour les tempêtes à venir. Pour trouver le courage d'affronter toute la gente, le sale gosse avale d'une traite la dernière moitié du godet. Un faible soupir s'échappe des lèvres mouillées alors que le corps se lève, et le môme s'oblige un sourire rassurant pour pousser le discours du successeur... Et là, c'est un nouvel hoquet de surprise qui s'empare de sa gorge.

Lui ?! Intendant ?!


M'enfin.


Tousser pour évacuer l'ignoble picotement. Merde, Yolanda, mets-moi au jus de tes plans la prochaine fois nom d'un osselet !
Secouer la tête, inspirer... Affronter. Adopter la même attitude que la mimolette. Mentir avec le sourire :


L'Bonjour. Si l'autre brannn-fainéant vous a laissé tomber dès le début, c'est terminé ! Maintenant j'veux voir tout le monde l'coeur au travail... Et j'y mettrais d'ma patte. Plus de culture à l'abandon, ni quoi que ce soit qui fait l'richesse de ces terres.

Un ange passe... 'Tain y sont sourds ou quoi ?!

Z'êtes encore là ? Allez allez ! Un duché se reconstruit pas en sifflotant sous l'arbre !

Enfin un peu de paix... Et une mine dépitée, bras ballants. Lui donner des responsabilités pareilles alors qu'il ne connait qu'un pan du métier.

J'vais trouver de l'aide... Taverne et lettres.

Personne n'a intérêt de lui demander ce que fait un écuyer si loin de sa véritable maitresse, sinon il lui écrase le pied avant de lui éclater les noisettes d'un bois cinglant.
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Alix_ann
    Elle admirait cette figure blonde et ronde qu'elle suivait dorénavant. Il en fallait de peu à la petite Buze pour se sentir rassurée, et les paroles de Yolanda réussissait toujours à toucher leur but. La chair de son père, le sang de sa mère. Imposait-elle aussi le respect, avec la chair de Cassius et le sang de Mai? Pouvait-elle se comparer à elle, ou seulement former cette idée ou serait-ce trop saugrenue?
    Les commissures des lèvres s'étendent dans un charmant sourire, qu'il était bon d’être ici.

    Parce que tu es l'étoile d'ici. »

    La leçon bien apprise, appréhendée. Elle était l'étoile Angevine, elle était tellement de chose que ça faisait tourner la tête de Haute-comme-trois-pommes. C'est prononcer bas, comme si elle doutait de l'impact de ses paroles, comme si elle avait peur qu'on ne les écoute pas et que finalement, elles tombent à pas. Pourquoi alors les prononcer sur un tel ton de confidence? Parce que si elles ne trouvaient pas d'oreilles où former leur échos il serait plus facile de mettre ça sur le dos du débit sonore que sur sa petite personne peu intéressante.
    Elle le savait, au fond, que ses paroles ne tomberaient plus à plat lorsqu'il s'agirait de les prononcer pour Yolanda.

    Son petit corps suivait ses mouvements quand ses oreilles à elle restaient scotchées à la moindre de ses paroles. Tout était bon, quand il s'agissait d'elle. Et ce petit tour de passe-passe pour mieux donner la parole au nouvel intendant, elle le suivait des yeux, lui. Et toute sa personne était là sans participer mais ne perdait pas une miette de la scène.

    Et quand la blonde annonçait avec des pincettes son retour l'écuyer ne faisait pas de cadeau. Quand elle parlait des nouvelles mesures dans un beau langage lui préférait ne pas y aller de main morte. C'était un beau couple, se dit-elle, persuadée du lien intime (même si elle ne l’interprétait pas forcement correctement) entre le nain & la princesse.
    Quand le duo ne remarquait que la situation du château en ruine et la décadence du personnel elle ne trouvait rien à redire et adorait déjà cet avenir qui se présentait devant elle.

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Yolanda_isabel
Et sur une envolée de valetaille se finit la première journée à Château-Gontier. Faux ! En vérité, quelques heures plus tard, chacun aurait pu entendre des rires enfantins et des disputes puériles jaillir de la cuisine où attablés autour de la grande table de chêne servant d’ordinaire aux repas du commun, les trois compères mangeaient, de bon cœur, un repas que n’aurait pas dédaigné un riche bourgeois mais qui n’égalait pourtant pas le faste passé de Château-Gontier, pour ce que personne n’avait prévu l’arrivée de la puinée de la Duchesse, ni qu’elle avait venir fourrer son nez dans les affaires de la maisonnée.

[Quelques temps plus tard]

Une traînée de poussière, une envolée de mèches blondes, et une hussine qui claque sur les bottes de monte dissimulées sous la jupe de sa tenue de cavalière. Voilà qu’elle rentre et déjà Madone est prise en main par un jeune paysan qui fait office de palefrenier dans les écuries. Un sourire qu’elle ne tente pas de dissimuler, les choses rentrent dans l’ordre. La mesnie de Château-Gontier où ce qu’il en reste, ce qu’ils essaient d’en faire, est des plus respectueuses des consignes données, de ses nouveaux maîtres et à l’heure où elle rentre de son tour auprès des serfs les plus proches pour s’enquérir du bon déroulement des nouveaux projets mis en place, il lui semble déjà sentir le pain qui chauffe dans le four des cuisines. Les épingles et le fronton de soie, retenant la huve de gaze bleue sont ôtés et gardés dans la main libre tandis qu’elle rejoint le logis et avale à grandes enjambées les escaliers qui la mèneront à la chambre de son intendant.

Alors quoi ? Un intendant qui reste au lit pendant que la maîtresse des lieux arpente le domaine pour prendre la température des mesures qu’ils ont mis en place ? Si seulement.. La porte est ouverte après avoir toqué doucement, et avec un sourire, elle pénètre dans l’antre du nain. Les épingles, le bandeau de soie et la cravache sont déposés sur un guéridon, et enfin, elle le regarde. Voilà où ils en sont.. Il a pris voilà quelques mois un coup de dague dans le bas ventre, et le voici, devant elle qui s’essaie à quelques pas. Un toussotement pour faire entendre sa présence, et elle s’assied sur la couche défaite.

-« J’ai été aux confins de Château-Gontier, j’ai longé la Mayenne, et chaque fois j’y ai vu ce que nous avons voulu mettre en place. Les serfs qui ont reçu quelques arpents de terre, ont fait de leur mieux pour développer les terres voisines, et mettre en jachère celles qui étaient par trop exploitées. Et les tisserandes ont repris leurs métiers et le cœur à l’ouvrage ont fait ce pourquoi elles sont nées. »

Elle débite.. Faisant mine de ne rien voir de ses efforts, de ne pas voir qu’ils ont grandi et que lui, a passé les derniers mois, qui allité, qui assis, et maintenant debout. Les voilà qui grandissent, qui ont douze ans, la majorité pour elle, pas pour lui. Et c’est un bien pour un mal puisqu’elle est vaillante et pas lui.. Le monde est cruel.
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Maman Durée m'exploite.
Minouche
[ Poignard de la Puberté ]



- Bien avant l'arrivée de la Princesse, le sommeil ravive les souvenirs -



Rien n'aurait su prédire la véritable fin de l'enfance. A leur manière, les dés aux multiples faces roulent des mains des antiquités du ciel, et joue avec le sort de chaque âme vivante. L'horloge du nain prend un nouveau tournant en taverne angevine, sur les terres des fous, Ô qu'elles portent bien leur nom. Les discussions allaient bon train, entre taquineries et rires graveleux, entrecoupés par quelques gorgées de ce nectar aux robes diverses et variées, comme son parfum et sa langue. Un Penthièvre jouait de son charisme, tandis qu'un chieur tentait désespérément d'avoir le dernier mot, tandis qu'une brune gloussait et qu'un nabot imitait le maitre de Douetum face à une femme piquante.

J'savais pas qu'une mère pouvait mettre à bas des déchets.


La vipère éclabousse le môme. Le choc des âges n'aide pas. Elle attire rapidement le chaos chez la mauvaise personne.

Ma mère est une sainte, j'te permets pas ! Retire c'que t'as dit !

Faible défense quand on a rien appris de la colère. La langue de serpent rit de la jeunesse, complètement désintéressée des première sommations de Kirke. Elle n'avait pas l'intention de reculer devant une proie aisée. Mais cette dernière non plus, les joues rouges de rage, debout sur la table où elle est d'habitude assise, jambes ballotant dans le vide.

Ferme-là ou j'te coupe un doigt !

Il n'a plus de vraie lame. Mais Minouche ne réfléchit plus. On touche à celle qu'il ne connaitra jamais, mais qui l'a fait naitre. Il ne laissera personne insulter la porteuse sans réagir.

La putain a dû aimer les anglois !


La phrase de trop. La conscience s'éteint dans un élan pur de douleur et de haine, et s'abat sur une joue féminine au hasard, les crocs en avant décidés à arracher toute barrière de derme. L'hystérie infantile n'ira pas plus loin.

Le souffle se bloque, les globes s'ébahissent. Le mal est immédiat mais court, comme si un instant de répit accompagne le geste vif et mortel. Ce moment là est rare... Le Monde devient muet, un calme dérangeant et effrayant à la fois, où l'instinct est le seul maitre et commande au regard de trouver la source... Où la vie s'enfuit. La tête s'abaisse et déduit : Le bas ventre... Les muscles se crispent, rien ne répond. Petit corps s'effondre sur le sol... Et tout se brouille.

Des formes sans visages, des ombres à la place de la tête, il se sent voler, alors que les bras n'imitent pas les oiseaux. Le garçon déteste cette sensation, baragouine sans arrêt des phrases insensées ou des appels à l'aide. Les voix portent beaucoup trop fort à ses oreilles, chaque parole est une torture, comme si on avait placé un cor de chasse juste à côté de sa bouille. Mais comment les faire taire ? Ils ne m'écoutent pas. Je veux maman, c'est tout... Ou Marie. Où est Marie ? Pourquoi elle est pas là ? Ça fait mal... La Camarde, elle veut m'prendre ! J'veux pas mourir.




- Réveil en sueur, quelques minutes avant l'entrée de la Mimolette -



Les paupières s'ouvrent, démontrant toute l'horreur de ces deux billes grossièrement agrandies. Il faut un petit moment à la puberté pour soulager le battant qui voudrait presque sortir de sa cage.

'Foiré cauch'mar.

La main droite se porte à la blessure cousue de mains de poupée. Les mirettes font un effort qui lui semble surhumain pour oser voir l'avancée de la cicatrisation. Bordel... C'est dégueulasse. Il se passe quoi dans sa tête il se le demande. Beaucoup trop de questions. Marre d'être au lit surtout, si c'est pour se rappeler de cette mésaventure.

Connerie.

Pester contre la terre entière le revigore mais ne le rassure pas pour autant. Des jours qu'on l'oblige à s'empiffrer et de rester allongé... S'il pouvait attraper le bâton plus loin, une promenade le rendrait d'humeur. Cependant, si rien que de s'asseoir au bord du pieu le fait grimacer, il n'est pas confiant de la suite.

C'est sur l'apprentissage des petites victoires que la jeune femme bonne à marier gène les entre-faits. Le nabot n'aura que réussi à se lever deux fois... Mais cela est tant à ses yeux verts. Les futilités comme celles-ci valent à être le Roy de France. Il sourit. Un petit pas pour le nain, un grand pas pour l'homme.
Le pré-pubère adorerait qu'elle l'applaudisse à ce moment. Mais elle ne comprend pas. Ou s'en fiche peut être, lui confiant les bonnes nouvelles du domaine. Long soupir qui l'accompagne alors qu'il se rassoit maladroitement. Elle débite. Il écoute d'une oreille, hoche la tête, se pince le nez et remet de l'ordre dans ses idées. Intendant, c'est comme ça que tu souhaites me voir mon amie ?


Hhhhh... On peut libérer l'ancien intendant. Une lettre me dit qu'une punition n'sert à rien. Ça t'arrange non ? Tu n'as qu'à faire courir le bruit sur son travail honteux. Du nouveau pour l'grenier à sel ? Non laisse... J'm'en fous.

Complètement. Il fait sa crise d'égoïsme. Guéri peut être, mais pas plus haut. Il y a des cicatrices où les onguents sont inutiles.


***Musique : Focus de Chris Vrenna - Trailer d'Alice Retour au Pays de la Folie***
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Yolanda_isabel
Peut-elle comprendre ? La difficulté à remarcher, l’orgueil caché derrière les premiers pas, comme elle les comprend, elle qui boite les jours humides où son genou la lance et lui amène les larmes au bord des yeux depuis qu’elle a rencontré un détachement mainois. Mais elle ne veut pas. Comprendre, c’est accepter qu’il ait été blessé parce qu’il est venu en Anjou avec elle. Comme elle voudrait changer cela, amener un sourire même moqueur sur ce visage renfrogné et pourtant rien n’y fait, et elle ne s’amusera certainement pas à le taquiner au risque de le voir se refermer sur lui-même plus encore. Alors quoi ? Être là et faire comme si.

-« Je le ferai libérer.. Et je dirai de faire ce que t’as dit. »

Voilà. Une bonne rumeur fait plus mal que quelques coups de fouet. L’idée lui va bien plus que l’idée d’une sévère bastonnade. Elle se lève pourtant, rejoint les fenêtres et les ouvre en grand. L’air vicié, l’air malade la prend à la gorge, au cœur et c’est de l’air pur qu’elle veut pour son ami. De l’air neuf pour lui faire oublier la peine et la détresse. Dos à la fenêtre, appuyée contre elle, elle lui sourit.

-« Tu ne sens pas ? Si on se concentre assez des fois, on entend les vagues dans le vent. Et respire cet air.. »

Elle y croit vraiment, elle y croit tellement. La tête renversée en arrière, elle observe le ciel, espérant y voir une buse ou quelques rapaces. L’Anjou lui manquait, et maintenant qu’elle y est et qu’elle voudrait que tout soit parfait, voilà que Minouche est blessé, elle n’est pas guérisseuse, et sa détermination n’a pour origine que son affection. Il guérira, elle y croit de tout son cœur et l’herboriste qu’elle a fait venir de Chemazé en a conclu la même chose. Il faudra juste du temps et de la volonté.

-« Tu veux que nous sortions ? Il fait beau dehors. Alix sera certainement contente de te voir.. »

Pari risqué que celui-ci mais qu’on aime, on ne compte pas, et il suffirait qu’il dise oui, pour qu’elle prenne ses dispositions.
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Maman Durée m'exploite.
Minouche
[ Ne crache jamais sur une main tendue, car le Monde est rempli de lâches qui n'écoutent que leur égo... ]


On échange les rôles et on recommence. L'étoile angevine se secoue un peu pour souffler sa douce poussière au visage du malade. Il n'y a pas si longtemps, c'était à lui qu'incombait de prêter son aide au mieux de ses intentions. Mais maintenant, tout ceci est d'un superflu grotesque. Un coup dans le bide et le voilà alité. La montée d'ego est comme une bile qu'il lui tarde de vomir quand il sera sur pattes. Il déteste ce corps rachitique, qui devient un véritable yoyo de gênes multiples et diverses. Parfois ce n'est plus le ventre qui le tire, mais les jambes. Il n'en dort que peu pour l'occasion, et a une faim de loup au petit matin. Qu'est ce qu'il lui arrive ?

Tiré de ses pensées par un courant d'air matinal, le nabot grogne doucement. Les oiseaux au dehors chantant la période estivale seraient mieux dans son assiette. La blonde prend son nouveau statut d'épaule à cœur et soumet la force d’Éole à son protégé. Fermer les yeux hein ? Il répond au sourire par un semblant. S'il clôt son regard il a peur de remettre la machine des souvenirs en route...

Puis vient la délicieuse idée de sortir du trou à rats. L'asperge aux cheveux de blé touche dans le mille, et gagne un vrai croissant en récompense.


J'rêvais que tu m'offres une ballade. Sors moi de là !

Les pieds trépignent, mais le reste chouine déjà de devoir combattre cette désagréable sensation qui l'accompagnerait à chaque pas. Si déjà se lever est loin d'être une sinécure alors l'esprit pense évidemment au pire. Cependant, l'idée de devoir encore tourner en cage dorée l'insupporte davantage.

Tu... Hum... Peux juste me filer le bâton pas loin et me passer des frusques ? L'vent dans l'derrière c'est pas chouette.

C'est même fichtrement désagréable. Osé ? Allons, les amis se disent tout. Du plus petit acabit aux grands actes de la vie. Et ceci est une vérité bonne à entendre nah... D'ailleurs excellente pour faire passer le message suivant : dégage de MA chambre, y a RIEN à voir.

***Musique : Seven Days, Seven Weeks de dEUS***
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Yolanda_isabel
Un sourire, voilà ce qu’elle voit quand elle ouvre de nouveau les yeux pour le fixer. Un sourire qui lui met du baume au cœur et qui pour un peu, pourrait lui faire oublier qu’il est blessé et qu’il souffre par sa faute. Un sourire et une requête qui la font rire aux anges. Déjà, elle tourne et retourne partout dans la pièce jusqu’à ce que ses propos l’arrêtent. Elle pourrait rougir, consciente que sous le drap, il est comme au premier jour, elle pourrait si seulement dans leur naïveté d’amis, ils avaient conscience l’un et l’autre de ce qu’ils sont. Alors elle se contente de sourire narquoise.

-« Au moins, ça te rafraichira les idées ! »

Et pas que les idées d’ailleurs. Toutefois, elle fouille dans la malle contenant les vêtements de son ami pour considérer une paire de braies, puis une chemise qu’elle jette derrière elle sur le lit sans ménagement, le pourpoint de bonne facture qu’elle a du acheter pour compenser celui taché de sang, vient rejoindre le reste. Quant au bâton ? Elle le fixe un instant sans oser le saisir, prompte à lui proposer les services d’un des hommes de Château-Gontier pour le porter, et soudain, elle revoit Garteman qui le sort de la taverne, qui le porte jusqu’à la litière. Elle revoit la déchéance et le bâton est saisi puis posé doucement sur le lit.

Déjà, elle gagne la porte et la main sur la poignée, elle ose la vilaine.


-« Je sais que les hommes aiment prendre leur temps mais dépêche-toi ! »

C’est mal, c’est jouer avec l’égo du mâle, du nain. Mais c’est plus fort qu’elle, elle aime Minouche quand il réagit à ses piques, sinon ce n’est plus Minouche. Et dans le couloir, derrière la porte qu’elle a refermé, elle croise le regard d’une servante, haussement d’épaules et sourire de connivence.

-« Les hommes… Pourriez-vous dire à Alix que nous allons dans les jardins ? Et m’y ramener une tisane.. J’ai ..un peu mal. »

La domestique de partir sur un sourire entendu, de ces sourires qui l’agacent parce que depuis peu, toutes les femmes de la maisonnée ont le même en la regardant quand elle se plaint de ses douleurs dans le ventre, ou bien dans ce doux renflement qui la met au désespoir puisqu’il lui faut se faire faire de nouvelles robes et puiser dans les ressources fragiles de Château-Gontier, pour pouvoir se vêtir, puisque non seulement, elle a grandi beaucoup mais en plus, voilà qu’elle devient femme. Et c’est sur cette constatation affligeante que la croissance est un mal dévastateur qu’elle attend, adossée contre la porte.
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[ La guerre garçons/filles est un délice d'ignorance jusqu'à l'adolescence... ]


L'étoile offre un doux ballet de joie à son acolyte blessé. Le jeune brun n'avait jamais remarqué comme ce genre de gestes chez elle pouvait être un tendre plaisir de paix, comme une feuille se laisserait aller sous les bourrasques. Yolanda a cette pureté de ne pas mentir à cet instant. De petites secondes certes, mais précieuses, une mésange libérée de ses responsabilités ; Mais tout a une fin. Voilà qu'elle le nargue.

Grmph.

Le vert des âtres cherche quelque chose à jeter sur la bouille de la mimolette mais ne trouvent rien à portée qui ne l'obligerait pas à marcher. Décidément, une cicatrice, c'est loin d'être une panacée ! Belle bande de menteurs ces hommes d'armes.
Encore loin du monde en mouvement perpétuel, Le môme ne fait même pas attention à l’atterrissage des braies volantes. Pleine poire. Dix sur dix pour le lancer au hasard de la d'moiselle. Et grognements en prime. Rejoignent les vils vêtements pourpoint, chemise et bâton ailleurs que sur sa propre tronche. Manquerait plus que ça tiens, un bois dans l'pif. Enfin tranquille pour se mettre à nu ? Nenni. 'Là t'y pas que la donzelle rajoute une couche et fuit - ouais elle ne peut que fuir pour le nain - derrière la porte. Elle le connait trop bien pour jouer avec son pois chiche égocentrique. Toutes des rusées ces filles, va falloir être malin et rapidement mon loupieau, sinon...

Mieux vaut n'pas y penser.

Divers grommellements misogynes - saupoudrés par la véritable galère de s'habiller avec un picot dans le bas ventre - plus tard, le sale gosse prend lentement appui sur ce qui sera sa troisième jambe pour un moment. Il la déteste déjà... Quoique. Une fois levé, le pré-pubère amorce non sans peur quelques pas, largement facilités grâce à son nouvel allié. Avec maladresse, il se dirige vers l'unique muraille de sa chambre. Deux coups du bois signifient sa sortie. L'ouverture lui arrache un sourire en coin avec la blonde pour portière. Cinq cliquètements plus loin, c'est sur le séant d'une femme en devenir que frappe doucement le sale gosse de son couteau suisse en écorce.

Le match peut commencer. Il se délecte sans ménagement du visage surpris et un peu rougi de sa rivale. Alité ou pas, il aura le dernier mot. L'honneur des garçons est en jeu ! Le minus grandi d'un pouce fixe ensuite l'amie en plissant les yeux, et la pointant du doigt dit :


Ca c'pour dans la chambre hinhinhin, et pas de blagues hum ? C'est maaaaaaaaallllll de profiter d'un malade.

Mufle ? Tout à fait. La malédiction du gnome à trois jambes est tombée sur la puinée Josselinière, TREMBLEZ !
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