Twa_corby
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Tenait dans ses mains, son visage
Assis sous lombre délicate de la première branche, je profitais dun tapis de mousse confortable à mon siège tout en mappuyant contre le bois dun vieux chêne.
Lallure était à l'image dun tableau d'une nature pas encore tout à fait morte, et qui représentait un goupil pensif
Un temps pour mettre de lordre dans mes idées suite à une période difficile à plus dun titre... Le temps de la réflexion pour faire un choix.
Les jambes croisées à la botte et la ceinture détachée, je prenais mes aises sur cette terre Normande que je respirais à pleins poumons, laissant au côté ma lame se reposer dans un étui confortable qui luisait encore de sa graisse dentretien.
On entendait au loin la voix grasse dun fermier dans un champ de labour et de lautre côté, le meuglement des vaches qui sépanouissaient dans la gourmandise des herbes grasses.
Le vent léger samusait avec les feuilles tout au dessus de moi et lenvie répétitive que javais déternuer confirmait pour de bon la venue de la saison festive.
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Le mois d'avril s'en est allé, le mois de mai s'est approché.
Et marions les roses
Les roses font un beau bouquet, les roses font un beau bouquet quand elles sont jolies
Avons passé dedans vos blés, O comme ils sont tous bien grainés
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Mettez la main au nid des ufs, que chaque main en prenne deux.
Moi qui suis le porte panier, j'en prendrais bien le nid entier
La besace sur les genoux, jépluchais les nombreux documents que javais récupérés dans ma chambre de Longueville.
Écrits de mon passé, de mes mémoires et de mes souvenirs par la légèreté dune plume à la pénibilité des mots.
Les couleurs argumentaient les enluminures aux endroits où la fine pointe sétait essayée à de subtiles courbes lettriques et formaient pour celui qui savait lire, des histoires de mon passé.
Formes de proses pour des manuscrits imprégnés, des calligraphies envolées ou des notes variées à linfluence des saisons comme mon humeur changeait au gré du vent, il y avait toute forme décriture.
Aucune reliure à tous ces écrits. Tout était comme le renard, sans collier dattache et libre de senvoler à la moindre bourrasque.
Il y avait
Lhistoire qui commença ainsi ne ressemblait pas à une fable, loin de là.
Elle fut celle dun homme quon nommait renard pour son style associé aux rêves de ses créativités.
Un terme contradictoire puisque mon nom signifie pourtant lorigine de deux grands corbeaux dans un dialecte bien anglois. Cause à mon père, envahisseur doutre-manche qui occupa le territoire pendant presque cinquante années et mourut avant den être chassé.
Ma pauvre mère devenue folle méleva avec mon jeune frère Jack, frère Jack Et ma sur Princess. Le départ de cette dernière pour rejoindre notre papounet tout là-haut acheva le pauvre esprit de notre génitrice.
Jeune Renard de lépoque, jai fini par menfuir comme on échappe au fermier dans un poulailler, laissant Jack à léducation presque aliénée de notre mère.
Ce dernier trop jeune et influencé se vit forcé, O pauvre Black Jack Davy, de tuer de ses propres mains sa bien-aimée pour lamour et par la peur dune mère dont lesprit avait déjà rejoint la frontière de la folie.
Posant les parchemins sur mes genoux, regard dans les souvenirs, je profitais de cet air léger qui caressait mon visage. Prenant une inspiration, je souriais au moment apprécié et me rappelais, les yeux fermés, de mes premiers pas dans cette vie active.
Javais ainsi commencé tout boiteux d'expérience à Honfleur, avide de connaissances et des espoirs pleins les poches.
Dentre des guenilles, de deux ou trois guibolles à hue et des abattis à dia, je bringuebalais à la berlue ce que javais dans ma besace.
Je ne connaissais pas les grandes villes et celle-ci suffisait à ma convenance tant que ma bourse se remplirait décus dans les petits boulots.
Au dessus de moi, les feuilles qui s'agitent comme les oiseaux s'amusent.
Une ombre, celle d'un nuage sans doute.
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