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[RP] Les œufs à la coque

Johannes
Sranje de merdre. Il en serait presque soulagé, de l'excuse du nouveau client. Un bien râblé, qui se fait entendre bien direct, au blond ça lui évite de faire des chichis et flaflas et c'est tant mieux. Trois sous, un rat, que demander de plus au peuple ? Il hausse les épaules à l'adresse de la danoise, veuillez m'excusez mais le devoir m'appelle, on reprendra le dialogue plus tard, ou pas.

« Je m'occupe du rat », qu'il dit.

Il écarte les verres vides, sert au bougre la sorte de pinot qu'on sent passer, quand ça a de la gueulante pareille, ça doit pas marcher aux petits vins. Les trois sous disparaissent sous la planche, de toute façon, un reglingard pareil, il devrait presque payer pour qu'ils en boivent ces clients. L'index tape deux coups brefs sur la planche, le blond annonce le prix pour la danoise. Un vrai tenancier ça veut que le client paie, alors il joue au vrai tenancier.

Et puis il va pas le mettre tout habillé dans la casserole le rat, il faut lui refaire une beauté avant. Le blond travaille au couteau courbe, pour tout, tout le temps – d'un parce qu'il a pas de quoi se faire une collection de lames, et puis même s'il est moche celui-ci, il tranche bien et ça suffit. Il l'éventre le rat, il le soulage de ses viscères, merci monsieur, et ça sent pas la rose cette affaire. L'Apt est fini en une lampée, pour lui brûler le nez tant que c'est pas fini. Il cause pendant qu'il fait.


« Où tu l'as trouvé ton gibier ? »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
Astana
Seulement à ce moment-là, la danoise s'autorise à jeter une oeillade torve sur son voisin. D'où il sort, l'énergumène ? Tout à fait le genre de type avec qui ça passe ou ça casse, mais avec qui il ne pourra jamais y avoir de juste milieu. Elle inspecte le bougre des pieds à la tête, puis hausse les épaules en réponse pour le patron. Très légèrement, le museau se relève, aussi frondeur que déçu d'avoir été coupé dans un tel élan ; mais se raccroche au fait que le blond a quitté la partie avant elle. Au moins ça de gagné. Le prix annoncé et une main glissée dans la bourse dissimulée au regard plus tard, quelques écus tintent sur le comptoir. Elle les lâche sans ménagement et compte pas combien il y a. A vrai dire, elle s'en carre. La ferraille c'était fait pour être dépensée, non pas conservée dans un coffre ad vitam aeternam.

De nouveau, la pipe est bourrée de chanvre, puis allumée avec l'âtre. Elle a quitté la planche, la danoise. Elle laisse le patron jouer au tenancier modèle, juste pour l'illusion. Son dos vient trouver le mur proche de la source de chaleur, et son pied droit de s'y appuyer dans le même temps. Une bouffée tirée, puis une autre, et encore une autre. Rapidement. Astana observe le cadavre de l'animal se faire massacrer de loin, sans émotion particulière. C'tait pas pire que de becqueter du pigeon.

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--Holopherne
Un râle plus tard, et Holopherne laisse son regard bovin s'attarder sur la "blondynka" (terme ambigu qui laisse entendre une définition binaire, par deux notions antagonistes, composée d'une insulte misogyne à l'endroit de l'intelligence de ladite "blondynka", et d'un compliment sur la plastique alléchante de cette dernière, compliment aussi rustre soit-il pour les jeunes filles de bonne vertu. Cela sous-entendant le fait qu'une nénette ne peut pas être à la fois ET bonnasse ET intello en même temps, faudrait pas charrier le 'tit père Holopherne). Un fin sourire se dessine sur les lèvres gercées du gonze, oeil alerte, envie lancinante depuis quelques jours qu'il ne s'est pas tapé, consentement ou pas, une bonnefemme. Généralement, il les préfère rondes et girondes, mais une minette fera l'affaire. Après tout, elle traîne dans un bouge : que demande-t-elle si ce n'est de lui soulager les bourses et la bourse tout en même temps?

Cependant qu'il reluque la "blondynka", le tenancier aux airs germaniques l'extirpe de ses fantasmes liquides.

Second râle, et celui-ci, il vient du fond d'la gorge. Un bref haussement des sourcils plus tard, le Slave, enfin, répond.


Pas bien compliqué de mettre le grapin sur ces sales bestiaux : ta rue est un nid à rats, suffit que tu jettes tout ce qu'y peuvent manger, et y t'pullulent ton quartier en moins d'temps que t'as le temps de dire "passe-moi l'sel". C'ui-là, j'l'ai choppé pas plus tard que ce matin, les réflexes étaient un peu lents, ses petits copains ont eu le temps de déguerpir. J'l'ai assommé. Après tout, c'est ben le cas d'autres bestiaux comme les avéro-trucmuches ou les Lions d'mes burettes : un tas d'défection, et ca rapplique sec. Avec leurs foutaises, je préfère partir du royaume de France plutôt que d'entendre ca, plutôt que d'être sourd!


Deux jurons plus tard, le voilà qui s'accoude au comptoir.


J'rentre chez moi, en Mazovie. Pis y a plus de choux et de charcut' à se mettre sous la dent qu'ici.


Une éructation plus tard, et Holopherne se redresse du comptoir, tenant de ses deux grosses paluches son ceinturon, la face tournée vers la gonzesse.


Dis, toi, là... On t'a d'jà dit que... T'as de beaux yeux, tu sais?


Y a qua' même des manières à avoir avec les bonnefemmes, même si elles traînent dans les bouges et qu'elles cherchent le vit.


Ca te dit de...


Mouvement de tête rythmé vers la rue où une impasse doit bien se trouver pas loin de la taverne. Histoire de vite faire son affaire et de revenir bouffer ensuite. Le bourru esquisse un sourire en coin, fripouille. Y a pas trois mille trucs à faire pour une gonzesse ici si ce n'est la licence. Elle doit capter l'truc, là.


... changer d'atmosphère, pour me creuser la dalle un peu?
Isleen
La blonde reconnue , la rouquine a salué à la suite de son échalas, d’un simple signe de tête. Elle n’a pas d’à-priori sur la blonde, non, elle lui est somme toute indifférente, peut être que si elles se causent, elles deviendront amies, peut être pas. Pour qu’une réponse soit apportée, un jour à ça, il faudrait le mini-pouce irlandais sans le gars du Nord, autant dire “ce n’est pas pour tout de suite”, il compte bien ne pas décoller de la rouquine l’échalas, comme une moule sur son rocher, accroché !

Le verre, elle n’y a pas touché, la rouquine est téméraire, aventurière mais concernant son estomac, hors de question, non! Prudence s’impose, le pipi de rat, elle le laisse, les baisers de Phyl valent bien tous les nectars du monde, surtout lorsque, comme c’est le cas pour eux, tout est tout nouveau, tout beau. Enfin presque, un cyclone a déjà fait tremblé les murs de la forge pour en éprouver la solidité naissante de leur hétéroclite couple.

Étrange explication muette entre le grand blond et la donzelle venue du septentrion. Elle a répondu vit'fait à leur salut par une question d'une rare pertinence ! S'ils sont venus s'encanailler à Paris ? Non, non, là ils sont à Montélimar pour acheter du nougat ! Décidément, elle n'a guère évolué, Satanas, elle n'est pas plus futée que lors de leur précédente rencontre, au ramponneau géant. Cette interrogation extraordinairement judicieuse mérite t-elle une réponse ?

Agates et myosotis se concertent.

Ils n'ont pas besoin de longs discours pour accorder leurs violons, même si parfois leur tête-à-tête se termine par un couac. Bon, si ça ne tenait qu'à Phyl, il ignorerait sans doute la valkyrie de toute sa superbe, d'autant plus qu'elle ne s'intéresse guère à eux ! D'ailleurs la puce devine que Phyl regrette déjà de lui avoir adressé la parole.

Alors que la blondasse et le blond – c'est fou ce qu'ils sont bien assortis ces deux-là – ponctuent leurs non-dits par de brèves gorgées de picrate et par un envol de volutes grises, les tourtereaux commencent franchement à se lasser de ce spectacle de mimes. Et ce n'est pas l'irruption d'un coco plutôt bizarre qui va les persuader de glandouiller là plus longtemps. Joli quatuor au comptoir : Blanche-Neige, un taiseux, un loufoque, et un rat mort. Finalement c'est peut-être ce-dernier le plus sympathique des quatre. Non, le quatuor n'est bientôt plus qu'un brelan, car le patron se mue en boucher des halles.


Bon, c'est dégoûtant, et c'est largement suffisant pour la journée. Sûr qu'ils sont bien là, la brindille sur les genoux de son Phyl, et ses rondeurs discrètes prisonnières des doigts de son coquin, mais Paris les appelle loin de ce bouge infect. Paris, ses bourses, ses escarcelles, et compagnie. Le spectacle est ragoutant ça c’est certain, l’irlandaise est de l’avis de son Phyl , heureusement qu’ils ne l’ont pas totalement sous le nez, encore qu’un tel spectacle vaut bien certaines exécutions en places publiques où l’on écartèle, éventre, là c’est juste un rat, un nuisible, c’est dégoutant mais « allez y mes cocos, celui là ne se reproduira plus au moins » Drôle de trafics que le charcutage de rat dans un bouge pareil, drôle de bouge tout court, trouve l’irlandaise. Mais ce ne sont pas leurs affaires...

Leurs prunelles tombent d'accord.

La grande asperge soulève le popotin de sa tourterelle, se lève, déverse quelques pièces qui roulent sur la table, prend la main de sa rouquine et l'emmène vers la sortie en grognant un :
A la revoyure, mes gens ! On repassera un de ces jours ! ... ajoute t-il en pensant exactement le contraire.
Quand à la rouquine, c’est sur un : ...ou pas ! qu’elle sort

Puce et échalas rejoignent la ruelle, menotte dans paluche. Comme d'hab.

( écrit à 4 mains avec le joueur derrière le PNJ Phylibert)
Astana
La Frêle, pas si fragile que ça voire même plutôt résistante à la vue des nombreuses cicatrices logées sur sa carcasse, se redresse pour toiser l'imprudent qu'à le compliment facile. Si elle sait qu'elle a de beaux yeux ? Forcément. Il faudrait être aveugle pour pas l'avoir remarqué, ou hypocrite pour pas l'admettre. Cependant, y'a pas une syllabe qui sort de sa bouche. La danoise ne répond pas. Elle continue la fumette, nonchalamment adossée contre son bout de mur. C'est pile entre le comptoir et la porte mystère. Quand le slave pose sa deuxième question, elle écarquille les yeux et réprime un grognement sinistre. Il la prend pour une ribaude, comme c'est... touchant. Inutile d'avoir l'esprit vif pour comprendre où il veut en venir. Même une donzelle sans cervelle aurait pigé. Sauf qu'elle, elle aurait p'têtre bien affiché une posture lascive, histoire de. Alors qu'Astana que dalle. A la place, sa mâchoire se crispe - réellement cette fois-ci - et les dents grincent.

Mentalement, la senestre agrippe les roustons masculins et la dextre s'abbat sur son arcade sourcilière. Jamais elle n'égalera la force d'un homme, mais elle sait frapper bien comme il faut. Il est sonné, et c'est ce moment qu'elle choisit pour lui faire goûter la saveur de sa lame, bien planquée jusqu'alors sous les étoffes. Pour le plaisir de le voir clamser sous ses yeux. C'est que fictif, malheureusement. La danoise n'assassinera pas le maraud dans ce taudis sans accord du patron. D'ailleurs, l'oeillade qui lui est adressée en dit beaucoup. Le soupir est long, très long. Résignée, elle répond, le verbe acerbe et hostile :


Et t'arrives à en lever, des donzelles, avec ce genre de discours foireux ?

Très certainement que oui, en plus. Un rictus mesquin se loge au coin de ses lèvres, elle tire une nouvelle latte, puis ajoute :

Ta main droite fera parfaitement l'affaire, mon gars. Vas-y, personne te r'tient.

Les deux mignons s'en vont. Alors elle salue. D'un bref signe de tête, appuyé d'un regard compatissant. Parce que ouais, Astana aussi prendrait bien la poudre d'escampette à cause du pervers polonais. Mais faut croire qu'elle est un peu maso sur les bords. Du moment que la bête en rut se tient à carreaux, on f'ra pas d'omelette aux Oeufs à la Coque.
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Johannes
Les moineaux s'envolent, le blond salue. Sans doute qu'il ne les croisera plus, mais on ne sait jamais. A côté de ce qui vient d'arriver, c'était des pas si mal clients, presque touchants comme il faut. Mais quand on dépèce un rat, on ne peut pas être franchement ému, parce qu'on dépèce un rat. Le blond marmonne. Il aurait au moins pu amener un rat pelé, le bougre de slave. Et c'est là qu'il se met à chanter des fleurs à la danoise, ledit bougre : c'est des fleurs qui font sourire le blond, c’est peut-être pas courtois tout ça, mais on sent que ça vient du cœur, ou du froc. Allons mignonne, cueillir ta rose par la venelle...

La blonde est adossée pas loin de l'âtre, donc pas loin du tenancier. Elle lui jette un coup d'oeil long comme l'an VIII. Il pige, mais répond rien. Lui il pose la chair de rat au-dessus de l'âtre, même si c'est moche un raton, ça reste une affaire de cuisine. Ça sent comme du hérisson grillé. Alors ça cuit.

Il retourne.
Le blonde rétorque.
Il retourne.
Il sale, en douce.
Ta main droite fera l'affaire.
Il sourit.
Flanque une dernière pluie de sel.
Et puis c'est cuit.
Il sert.


« Tiens l'poète. »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
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L. Carroll
Astana
Le sabordage ne lui a pas échappé. Forcément, ça s'est passé pile sous son museau. Les perles grises révèlent un éclat vif, soudainement.
L'autre, le slave, il va leur faire une crise, après. Ou alors avec un peu de chance il s'étouffera avec son rat, tellement c'est salé.
Elle espère simplement qu'il aura la gentillesse de crever en silence, si jamais.

Maintenant que la place stratégique est libérée, la blondeur toute cendrée vient s'y caler. Ça lui évite de rester trop près du polonais, et met bonne distance de ses pulsions meurtrières. On dirait pas comme ça, mais la danoise aime semer des victimes sur son passage, et en plus d'avoir un grain, elle a l'sang chaud. Paradoxe pour une nordique chez qui tout est glacial et quasi sans vie. Astana s'affale sur la première chaise qui lâche une plainte d'agonie, puis allonge ses quilles sur celle d'à coté. Comme ça, y'a moyen de scruter la scène de pas trop loin. Un vrai poète, ce gouape, ouais. Y'a pas à dire, c'est du grand art. Et ça fleure bon l'intelligence. M'enfin bon. Les articulations de ses mains craquent, comme prêtes à coller des roustes s'il le faut. Et pour ce qui est du vin lâchement abandonné sur la table, elle n'y touchera pas. Les deux zigotos étaient p'têtre mignons et Astana pas forcément regardante sur la qualité du breuvage, mais elle savait pas où ils avaient traînés avant. Un coup à choper un truc bizarre, ça.

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--Holopherne
À la réplique de la jeunette, aussi maigre qu'un chat pelé, Holopherne dilate narines et billes, l'air z'outré voire menacant. Une minute passe.
C'est l'éclat de rire, d'un rire sincère.


Petite minette, mais gros caractère!
Et vas-y donc, c'est pas ton père!
T'es p't-être trop jeune pour avoir connu un gonze, ou p't-être que t'es réservée...


Silence. Il émet un vrombissement de plaisir avorté. Pour sûr qu'elle aurait eu du mordant, cette gamine, s'il l'avait prise par derrière dans la ruelle. Elle aurait rugi, elle aurait griffé. Une vraie débauche barbare. Mais elle suce son calumet de la paix avec son patron, et si le patron ne lui donne pas l'injonction face aux attentes évidentes d'Holopherne, bééé... Ce dernier, l'est pas dans la bouse.


Défection de la défection! Par les moustaches de la reine de France! Soit, je n'aurai pas la fille, mais mon raton, il est là lui au moins. Allez cuistot, arrête de faire ta mijaurée des fourneaux et donne donc le gibier à ma table! J'ai faim et ton breuvage de gaillard l'a empiré!


Le bonhomme, grand, mais chose notable, tout autant musculeux que grassouillet, s'attrape une chaise et s'y loge le derche en moins d'deux. Coup de poing sur la table, soulevant un imperceptible nuage de poussière, puis grognement de joie. Le sourire parallèle à la moustache en forme de croissant de lune.


Moi, poète? Suffit de peu de chose, tu sais, vieux... d'une atmosphère peut-être... J't'en apprendrais des trucs, si tu veux. J'en sais, moi, faire des trucs. Je sais comment assommer les rats. Je sais aussi comment assommer les petites filles pas sages.

Regard vers la "blondynka". Il arrache délicatement les chairs de l'animal, et mange un bout. À vrai dire, le Slave, il a une particularité : la rétention d'eau. Faut dire, mama et baba savent bien saler leur cuisine. M'enfin, c'est cher le sel, faut pas déconner avec quoi! Mirde! La teneur en sel sur le rat, nul. C'est comme si l'mec, il y avait foutu du beurre dedans en pensant réveiller les papilles gustatives du Slave avec ca. T'cheu dalle, qu'on vous dit. Le Slave, sa boustifaille, elle baigne dans la graisse. Matin, midi et soir, et toutes les collations qui vont avec entre les repas. Les gonzesses, elle restent bonnasses, jusqu'à ce que le sel et le beurre, la viande et les produits laitiers, aient raison de leur beauté. Pis c'est catastroumphe. Soudain, Agnieszka, Malgosia, ou Beata explosent les high scores dans leurs menus vêtements et deviennent des babouchka en acte. En gros, les deux pincées de sel ajoutées au rat, Holopherne ne réagit même plus. C'est l'habitude qu'il prend quand il voyage : trauma d'enfance. Dzienki rodzine!


Atmosphère, atmosphère... Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère?

Pis j'sais travailler, et ben travailler, pour qui sait me payer. Et qui sait ben me payer, sans tricher. Sans m'prendre pour un couillon que chuis pas.


Il redevient sérieux. Mastiquant la chair avec grand bruit. Il renifle et hoche de la tête vers le tenancier.


Dis, toi qui tiens un bouge épouvantable, tu dois connaître les factions locales de bandits à Paris, non. J'ai b'zoin de flouze pour continuer mon périple. T'as pas une ficelle?


Holopherne gobe la moitié de son godet dans un sleurpe digne du Louvre et de Buckingam Palace réunis. Reposant son verre avec fracas. Mais sans perte!


Hein, tu veux pas m'dire un peu c'qui s'y passe, dans ta zone? J'suis un type pas contrariant tu sais... J'suis juste un peu curieux, si tu vois c'que j'veux dire. J'peux aller loin. Et j'assomme bien.



Énième bouchée entamée avant d'avoir une réponse du tavernier.
Astana
A bientôt 25 piges, on est encore considérée comme une minette. Rien ne va plus. Soit, elle lui laisse ça, si ça peut l'faire mousser un peu. Mais elle se dit que, quand même, heureusement qu'elle est fringuée, la danoise. Faudrait voir la gueule qu'il tirerait, le grand gaillard, s'il voyait son corps tout rafistolé et recousu. Eh ouais, y'en a du vécu, là-dessous. D'ailleurs, elle ramène fissa sa crinière derrière, histoire de masquer la naissance d'une sale cicatrice sur la nuque descendant jusqu'au milieu du dos. Faut éviter les questions gênantes et le fameux concours de qui a la plus grosse... balafre. Pour sûr qu'elle détonne dans l'paysage, avec sa gueule d'ange déchu. Ils ont le dos large, les préjugés, mais c'est pas vraiment une chose dont elle s'encombre.

Finalement, elle prend ses aises, et le laisse déblatérer. Y'en a bien pour trois plombes. Donc elle croise ses bottes sur la chaise d'à coté dans un grand bruit sourd, entremêle ses mains sur son ventre et rejette sa blonde caboche en arrière. Paupières closes, mais toujours le calumet au coin de la bouche. Les esgourdes sont grandes ouvertes et font cap sur la discussion en cours. Chopant des infos ici et là. Primo ça peut toujours être utile, et deuxio c'est une habitude de laisser une oreille traîner. C'est comme ça qu'on apprend des trucs juteux, ou carrément glauques. Quand la Carnivore sent monter un ricanement - parce qu'il faut entendre les questions posées -, elle s'empresse de tirer une nouvelle latte. Faudrait pas les perturber avec des rires intempestifs.

Les minutes s'égrainent au fil de la discussion.
...

Maske nok* ! Mais il en est fier, de sa capacité à assommer ce qui lui passe sous la pogne. « Et j'assome bien. ». D'accord mon gars. On a capté le truc. Cette fois-ci, impossible de réprimer le ricanement. Il fuse dans l'air et rebondit contre les murs. Astana se redresse subitement, le regard fou, sans pour autant quitter son siège. Les lèvres pincées, elle zieute le patron, puis le polonais, et re le tenancier. Avant de lâcher :


Bordel. Mais on a un vrai chasseur, alors ! C'est que tu dois être sacrément heureux ici, avec tous les rats qui courent.

Le «on» est de mise d'office. Comme s'il l'avait inclue dans la discussion depuis le début, alors que c'était même tout l'inverse. Fallait bien la chatouiller un peu, la brute épaisse. Pfouah ! Allez, vas-y, dis-le que c'était un dialogue entre hommes.

* M*rde en danois
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Johannes
Par le fion ! Il moufte pas. Ça doit être tellement ravagé à l'intérieur, son palais, et la menteuse a dû tellement morfler qu'un peu de sel, c'est de la lissepém. Il sourit net le blond. Il a relevé ses manches ; et se tient les pattes au dos d'une chaise que si elle fauche pas comme une quille sous son poids, c'est qu'Aristote est dans la maison. Il engage le bougre, il a pas tort. Sûr qu'il peut aller loin. Sûr qu'on a pas envie de l'encouillonner sur son salaire. Et puis, loyal ou pas, il verra plus tard. Il le ressert pour sa soif et vient poser ses braies sur la chaise, la survivante, en face du mastard. Il va pour répondre, et la blonde balance son jus. « Bordel ! Mais on a un vrai chasseur alors ! »

Il se retourne vers elle, que tu dis femelle ? On cause entre hommes là. Il avise le slave.


« C'pourrait que j'en sache si tu repasses à la sorgue. Comment tu t'fais appeler le mazovien ? »

Tout bref, il visse le regard sur sa Blondeur. Elle mord elle, c'est sûr, c'est bien. Encore faudrait qu'elle morde où il faut. Encore qu'il est faiblard, il a eu le temps de le fixer le petit bout de peau pâle, et les yeux grisou, ça reste en tête ces machins-là. C'est dangereux ! Il se relève le temps que le brave réponde, revient près de son réduit, duquel elle s'est rapprochée ostensiblement telle une mesquine, à croire qu'elle pense vraiment qu'il y en a des cadavres là-dedans. Faudrait être con quand même pour les tasser juste à côté. Et puis elle l'agace avec son calumet qui délatte, il a envie de faire pareil, ça le démange. Alors il rallume sa pipe, tire une taffe nerveuse, puis la toise.

« Vous, vous assommez bien ? »
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L. Carroll
Astana
Sourire malicieux qui se loge sur les lèvres carmin. Elle tire une latte en même temps que lui, et recrache sa fumée vers les poutres. Il s'est rapproché pour faire barrage entre la lourde et elle. Si la curiosité est piquée au vif, elle n'en montre rien. D'ailleurs, y'a pas un coup d'oeil qui va dans cette direction. Chaque chose en son temps. Le sourire s'étire grandement, les azurées fixes sur le blond, puis s'étiole promptement. De tronche illuminée à figure sérieuse, il n'y a qu'un pas. Les pupilles se rétractent légèrement, et c'est toute une attitude qui change. Un regard appuyé sur le slave plus tard :

J'assomme pas, moi. Sénestre qui joue avec le verre paumé sur la table. Personne se méfie d'un faciès pareil...

Elle marque un temps d'arrêt. Relevant les yeux vers blondin. Bon. Elle avait peut-être un peu poussé en disant "personne".
Y'en a qui étaient suffisamment subtils pour se méfier directement de la danoise. Mais ils étaient rares, ceux-là.


... ou du moins pas grand monde.

Les préjugés servent la cause, au final. Ça aide.
Elle se penche un peu en avant, et adopte le ton de la confidence, appuyant le tout par un geste discret de la main invitant le patron à se rapprocher.


Je surprend, à la place. Et je frappe rudement.

Vient alors le temps de la conclusion pragmatique :

Chacun ses méthodes. Il assomme, je surprend. Ça doit bien se valoir au résultat. Quoique... je pratique pas sur les rats.

Quoique... les rats au sens très large du terme, si.
Nouvelle taffe.

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Johannes
Sa Blondeur passe à table. La grande gueule de slave picore dans sa gamelle comme un doux. Le blond cale sa pipe dans son bec pour avoir les mains libres, c'est pas parce que c'est moche et sale qu'il ne faut pas être organisé. La rigueur, c'est comme une fleur d'oranger. On s'en fout mais c'est beau. Il cause plus, il pense. Ça aide à penser de remettre de l'ordre dans les choses. Le vin d'Apt, il le pose sur un côté, le mauvais noir, il le garde près de lui. Les tripes, les cendres, dans un coin. Il rabat ses manches sombres, il essuie sa lame, avec le sérieux d'un titré qui se rhabille après avoir chevauché une fleur de pavé. Au chant du rossignol, on se barre.

Et là, il tourne le front vers la danoise. Elle est passée, l'heure d'être ramolli ou tendu comme un arc de Sacramance. Il l'observe encore, brièvement, mais avec de la différence dans l’œil. Il ne peut pas la croire. Trop fine, trop pâle. Il entend bien qu'elle y croit, elle, ça suinte de fierté sa Blondeur, ça rétorque bien, ça ignore comme il faut. Elle surprend, qu'elle dit, et elle frappe rudement. Il y songe bien le blond, que justement on ne se méfie pas d'elle tellement qu'elle fait minaude, que les balayeurs de nuage et les faiseurs de pluie doivent baver d'en haut-là quand elle passe, mais justement. Tu frappes rudement toi ? Et avec quels bras ? La déclaration de rudesse, il y croit pas.


« Je vais vous parler vert. »

Il avise le bougre à sa table.

« Lui, je sais comment il assomme. »

Il soulève son couteau courbe dans sa gauche.

« Moi je sais avec quoi je travaille. »

Il replanque le chourin, pose une patte à plat sur la planche pour se foutre en face d'elle. Une taffe.


« Vous, je vois pas. »
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L. Carroll
Astana
La danoise le voit venir, avec ses gros sabots, le blondin. Et de loin en plus. Il lance son petit manège, il lui tourne autour, mime une intense reflexion, s'affaire, lui jette des coups d'oeil furtifs puis reprend son occupation. Ça doit bouillir, là-haut. Et sévère. Très probablement qu'il se demande comment c'est possible qu'une femelle s'avère être une adversaire de qualité. Parce qu'elle a pas la carrure d'une combattante non plus, la Nordique. Du moins pas comme ça. Après, à lorgner de plus près, on constate vite qu'il y a suffisamment de muscle pour faire mal. Mais pour ça, faut pouvoir approcher, et c'est rare qu'elle laisse faire.

Puis ça y est. Elle jubile. Bien comme il faut. « Vous, je vois pas ». Il est tombé dans le panneau. La blonde part dans un rire un peu dingue, limite stressant. Le comique de la situation est tel qu'elle manque de s'affaler à terre. Les nerfs ont lâché, faut croire. Elle aimerait bien lui dire, là, que c'est normal qu'il voie pas, puisqu'il la prend pour une bleue. Mais non. Il la met à l'épreuve et demande une démonstration de ses talents dissimulés. Soit ! Après tout, avec le recul nécessaire, fallait tout de même avouer que les seuls à prendre ses menaces au sérieux étaient ceux qui avaient déjà mangé des beignes, ou avaient assisté au spectacle sanglant d'une dague plantée dans la chair. Y'avait aussi ceux qu'avaient entendu parler de ses exploits, mais ils comptaient pas. On croit que c'qu'on voit, c'est bien connu. Et manque de pot, les cadavres se révélaient peu causants.

Une taffe. Elle quitte son siège, et accroche son regard au sien. Sourire serein - est-ce qu'elle a l'air candide ? p'têtre bien -, suivi d'un léger soupir. Oui, je vais te montrer, sois patient. Un pied devant l'autre, lentement. On dirait une araignée qui vient de prendre une mouche dans ses filets et qui s'apprête à la dégustation. Il bouge pas d'un poil, ça l'arrange. 'Doit s'attendre à recevoir une caresse, ou un doux baiser tant qu'on y est. Le slave se gave en attendant. L'sourire est toujours là, y'a que ses yeux qu'ont changé d'expression entre temps, ils le remouchent sérieusement. Puis ce sont tous les traits de son visage qui se déforment brusquement, et le revers gauche qui fend l'air pour frapper sa joue. Vivement. Tandis que la dextre empoigne la lame qui était logée dans son mantel pour venir flirter avec l'épiderme juste sous son menton.


Et là, vous voyez ? C'est suffisant ? Ou faut que j'continue, l'ami ?

La dague n'est pas appuyée plus que ça, mais il doit bien sentir la menace qui pèse. Ou alors, c'est qu'il est encore plus timbré qu'prévu. Son regard ne le quitte que pour planter l'arme à même le bois de la planche. La saloperie abime le mobilier, et en plus de ça a le culot de lui tourner le dos. C'est pour empoigner la bouteille de picrate et arroser le premier godet venu. Elle marmonne, pour elle-même et l'oreille du blondin :

'tain de mâles... je t'en foutrai, moi, de la démonstration.

Verre éclusé dans la seconde. Grimace. Abominable, ce machin.
Qu'il frappe s'il veut. La peau opaline est dure, à force d'avoir encaissé de la rouste.

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Johannes
Mais qu'est-ce qu'elle louche à s'approcher ? Elle veut le surprendre et frapper rude alors qu'il s'attend déjà à être surpris et cogné, rude ou pas. Il pige. Il moufte pas. Déjà qu'il y croit pas, alors si en plus il joue pas le jeu, c'est la fin des haricots coco. Peut-être aussi qu'une femme vexée, c'est plus à craindre qu'une mignonne qui veut faire ses preuves. Il sait pas. Regard puant de niaiserie qu'elle s'avance, tout lentement. Heureusement que c'est un patient dans l'âme.

Et une torgnole pour Blondin ! Au moins une qu'il ne méritera pas, qu'il se dit. Et le couteau à la gorge. Et là, vous voyez ? C'est suffisant ? Ou faut que j'continue, l'ami ? Il répond pas, qu'est ce que vous voulez répondre à ça ? Non merci j'ai eu ma dose ? Oh oui continue, fais-moi mal ? C'est vrai qu'elle est vive, mais elle se la joue.Le blond n'aime pas ça, mais à chacun ses petites fiertés. Une taffe. Par contre, tu ne me forceras pas à rester le museau en tête-à-tête avec les poutres.

Il baisse le visage vers le mantel, on peut en cacher des mignardes choses sous ce grand manteau-là. De baisser sa tête ça lui fait une petite goutte de raisiné qui lui pend du menton ; les clients des barbiers des Halles ressortent avec la même. Il réfléchit. Il y a des pours, il y a des contres. Elle marmonne et revient se piquer près du mur, en lui tournant le dos. Elle lui montre la mauvaise lune, il pourrait la prendre en traître, là, maintenant. Une taffe. Il décroche un bref sourire le blond.

Elle commence à avoir la façade qu'a vu de la vie sa Blondeur, c'est plus une fraîcheur entière. C'est pourtant con à savoir, qu'il ne faut jamais tourner le dos. Elle le sait ça. Donc si elle lui tourne le dos, là, maintenant, c'est que d'habitude, le zigue à sa place à lui est déjà froid, crevé, prêt pour les quatre planches. C'est le seul détail qu'il retient. Le reste, c'est du spectacle, et pour voir ce qu'elle a vraiment dans les valseuses la jeune dame, faudra se résilier à attendre la générale. Voix basse.


« Je veux que ça soit propre. Pas de suage. On pâlit pas s'il faut pas. »
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Humpty Dumpty sat on a wall.
Humpty Dumpty had a great fall.
All the king's horses and all the king's men
couldn't put Humpty together again.


L. Carroll
Astana
Elle se retourne pour lui faire face, un sourcil arqué. Alors quoi ? Tu crois que je bosse pas proprement ? Elle ressert, peu amène. Ses lèvres s'enfouissent d'elles-mêmes dans le tord-boyaux pour lui éviter de dire un truc bien salaud. Larguée, la bonne humeur. Première gorgée, les azurées tombent sur le carmin qui perle sous le menton. Deuxième gorgée, et elle ravale sa fierté en prime. Le tout a du mal à passer. A croire qu'elle va s'étouffer avec. Gloups.

Elle opine en clignant des yeux avant de reporter son attention sur le polonais, toujours en train de se goinfrer. Ça lui donne presque la dalle. L'estomac fait savoir qu'il aimerait bien un truc à grailler aussi. Ça creuse, de voyager et de distribuer des torgnoles. L'épée n'avait même pas eu l'occasion de toucher quoi qu'ce soit qu'il fallait déjà rentrer. Triste, l'air Genevois ; triste. Haussement d'épaules. Retour au point de départ. Blondin. Voix basse :


Je sais m'tenir. Mais j'obéis pas au doigt et à l'oeil. Pour ça trouvez-vous un clebard.

Pique. Le ton s'est voulu net et sans appel. Faut pas déconner non plus. Manquerait plus qu'elle se couche dès qu'on lui ordonne, la Danoise. Et pourquoi pas finir en descente de lit, pendant qu'on y est ? A ce rythme-là, autant commencer à mettre des robes et à se coiffer de suite, pour bien intégrer le moule. Un frisson glisse sur son échine et lui hérisse le poil, rien que d'y penser. Elle repose le verre et vient cueillir une perle rouge du bout de son doigt. Comme ça. Doigt qui est porté à sa bouche dans la seconde ; et elle se radoucit. Très peu, mais assez pour ne plus avoir l'air agressive.

On s'est compris ?
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