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Info:
Magalona Eufrasia ayant appris les errances de l'esprit de Jehanne Elissa, mais surtout son mal-être &amp;amp;amp;amp; le danger qui la guette, a décidé de l'emmener avec elle en Bourgogne.

[RP] Quand les ténèbres emportent une goupile

Magalona_eufrasia
Cela faisait plusieurs jours maintenant que je m'étais mise en route. Mon amie Emmaline, la dame de Saint Léger, avait su trouver une personne de confiance pour m'accompagner : un Basilic. L'homme avait été charmant, ne s'offusquant pas de mon envie de me murer dans le silence.

Le 12 mai, au petit matin, nous passions la frontière et nous posions enfin pied, ou plutôt roue, sur le sol de ma province natale. L'air qui envahit alors mes poumons me brûla autant qu'il me grisât. J'étais de retour chez moi, mais je n'y resterais pas. C'est un échange des plus déroutants qui m'avait menée ici. Et je ne venais pas me réinstaller sur mes terres, mais simplement chercher ma sœur de lait, ma goupile, afin de la retirer des griffes du danger.

Demain je pourrais la serrer dans mes bras. Demain, je pourrais m'assurer qu'elle va bien finalement. Demain je pourrais constater que je m'étais inquiétée pour rien... Ou pas...

C'est donc emplie d'espoir que je chemine, Mèstre Lafricain à mes côtés. Mende, me revoilà...

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Lafricain38
apres quelques jours de voyages sur les routes tortueuses du royaumes entre semur et mende, en passant par le bourbonnais. nous voila arrivés au porte de mende pour quelque jours.

c'est en compagnie de tonnerre son fidele destrier et de son messager gedeon que lafricain voit avec soulagement la premiere partie de sa mission se terminer .

en arrivant sa premiere mission seras d'envoyer gedeon vers le domaine de basilic et faire son rapport de mission en suite il seras temps de trouver un endroit pour donner le repos qu il merite a tonnerre
Magalona_eufrasia
13 mai, au petit matin. Mende me voici... Pour quelques jour seulement.

Bien entendu, je prends soin d'expliquer à mèstre Lafricain qu'il sera hébergé dans la maison familiale que j'ai conservée en ville. Il ne saurait être question de le laisser payer une auberge quand il est possible de lui offrir gîte et couvert. Après tout, il est bien naturel de le remercier de son rôle d'escort-boy (^^). De plus, la maison est bien assez grande. L'un des deux valets (effectif réduit de la ville oblige) sait s'occuper des cheveux et proposera à mon accompagnateur de prendre soin de sa monture.

Je prends quelques heures de repos bien mérité. Je me mettrais en quête de Jehanne Elissa, normalement hébergée par le bel et blond, après le déjeuner. Il va me falloir également m'enquérir de la possibilité d'être reçue à Portes car je dois y avoir un entretien avec le jeune baron au sujet de ma Galinèta de sœur. Que d'affaires à traiter en si peu de temps. Je commence à me demander si j'en aurais assez, du temps, pour mener toutes mes affaires à bien. J'ai d'ores et déjà renoncé à rencontrer Pérignan au sujet des poiriers. Peut-être lors de ma prochaine venue ?

Je profite d'une promenade, avant le déjeuner et après mon repos, pour faire quelques emplettes au marché et pour m'enquérir des dernières nouvelles. Je n'ai jamais négligé la source d'informations que représentent les gens que l'on dit du commun. Il est précieux de connaître l'avis de ces personnes qui sont confrontées à la réalité bien plus que je ne le suis. J'apprends ainsi que bientôt se tiendront les élections, ce dont je me doutais. Il n'y a, actuellement que deux listes en lice. Dont une qui semble se targuer d'idées "nouvelles" n'étant rien d'autres que des réminiscences du passé. Si je le peux, je prendrais de plus amples renseignements sur ce sujet précis. J'apprends également, par les rumeurs, que ma Linèta a paru en public en étant bien pâle. Serait-elle malade elle aussi ? J'espère de tout mon cœur que le mal qui semble la ronger n'est pas le même que celui qui étreint Joanna.

Une fois le filon de cette mine d'informations épuisé, je retourne à la demeure familiale. J'y déjeune simplement d'un brouet maigre sur un épais tranchoir de pain frais, accompagné de figues au miel préparées par Mère il y a quelques mois et de fromage frais. Je prends de nouveau un peu de repos, lasse de toutes ces émotions et de toutes les questions que mes emplettes ont fait naître. J'espère rencontrer l'une ou l'autre de mes sœurs dans l'après-midi.

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Salvaire_d_irissarri
Depuis qu'il avait accepté pour la protéger d'il ne savait quel danger, d'offrir hospitalité à la douce Jehane Elissa, le double baron à la longue mèche dorée savait que viendrait le jour où sa soeur, la comtessà se présenterait à son tour. Il le savait, l'attendait, le redoutait. Et voilà ! C'était là ! Patatras !...Il grommela sa pensée, tout en marchant à grands pas, s'agitant, tournant sur lui-même, faisant les cent pas et s'en revenant, contrarié, agité... :
Et la pitchoune Altesse qui m'annonce son départ ! Saperlipoplette ! Que je n'ai même pas pu lui montrer comme je l'aime à celui-ci ! Il ressemble tant à sa mère... Et au moinssse, s'il était là, ils auraient pu se faire conversation, tenir salon et régler tous les deux les affaires de ces détestables épousailles !

Car la chose était dite. Le petit, l'enfant, 10 ans à peine, Charlemagne Levan demeurait, de par son rang, le chef de la famille Castelmaure et Salvaire devait se plier à la décision, la promesse ancienne se devait d'être honorée et lui se devait d'épouser. Macarel ! La peste soit de cette femme et de leur ridicule promesse !

Il eût un sursaut de dépit, songeant à sa divine, sa Reyne, sa si belle, si digne, si merveilleuse cousine, celle qui à jamais, serait pour lui l'image de l'amour, la seule, la chérie entre toutes, l'unique. Aucune autre jamais ne saurait de lui se faire aimer. Il se l'était promis, juré et depuis les femmes, les autres, toutes les femmes n'étaient qu'amies de coeur, de passage, de plaisir partagé - tojorn consentantes - et jamais il n'avait forcé, ni ne forcerait quiconque ; certaines plus estimées que d'autres, certaines plus aimantes ou aimables mais nulle ne saurait prendre en son coeur une place prise déja depuis si long de temps.
Et voici qu'on le forçait, lui ! Comme la dernière des filles à marier, comme la plus insignifiante oie blanche du plus petit seigneur d'un fief perdu au fond de la vallée de la Margeride ou d'ailleurs !

Il tenait encore à la main le pli reçu ce jorn.
Citation:
J'arrive.
Lona
Magalona s'en venait ; elle arrivait ; elle était là. Court, concis, suffisant. Il se jeta à genoux, prenant sa tête entre ses mains et levant les yeux au ciel, là-haut, ailleurs, certainement au paradis solaire :

Par amour pour vous, Béatritz, par respect, par honneur, pour la parole donnée, je le ferai... J'épouserai ! Mais ne me demandez point de l'aimer ! Jamais !

Il rajouta en lui-même :
D'ailleurs, je la déteste déja cette comtessà souffreteuse et malingre. Si encore elle eût été blonde, ravissante, bien tournée et de bonne constitution. Pauvre de moi !

D'un bond, il se remit sur ses pieds, continuant à se lamenter sur son sort et rouméguant in petto. Et à la recherche de Boulga, sa gouvernante revenue de son voyage intérieur, s'en alla donner ordres pour l'installation de Magalona Eufrasia, comtesse, vicomtesse et tout le tralala...Il maugréait encore à la recherche de ses gens qui sauraient bien, sans lui, accueillir la jeune femme.
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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Boulga
Depuis quelques jours, la comtessa de Gevaudan était attendue à Mende et Boulga se tenait prête à l'accueillir d'un instant à l'autre.

Elle l'avait aperçue une fois, à la fin de l'hiver, à cette cérémonie d'allégeance au cours de laquelle le senher d'Irissarri l'avait soutenue. Une jeune femme si mince, si pâle, à l'air si mourant. Et Boulga avait senti se réveiller en elle une bête monstrueuse qui lui donnait des envies sanguinaires, une chose qui s'apparentait à la jalousie, en pire.
La peur de se voir enlever son senher.
Mais cela, c'était à une autre époque, du moins, c'est ce qu'il semblait à la jeune fille. A seize ans, deux ou trois mois représentent tout un monde.
Adoncque, tout cela c'était avant. Avant qu'elle ne goûte à la douce saveur des embrassements de son senher, avant qu'elle ne doive le partager avec d'autres et ne goûte à l'amère saveur de la jalousie - bien réelle celle-ci. Avant qu'elle ne s'égare dans ses rêves d'amour immodestes et fous, avant qu'elle ne s'enferre dans son esclavage sentimental. Avant qu'elle n'achève sa pastorale. Et ne revienne à des dispositions d'esprit plus sereines.

Ce jour, elle croisa le senher Salvaire tout agité qui lui donna brièvement des ordres : la comtessa arrivait.

Voilà. La chose prenait consistance, même si elle demanderait encore du temps pour être effective.
Une promesse d'honneur à tenir. Plus que d'honneur, encore, la petite intendante le savait sans n'en avoir rien évoqué : son senher lui avait parlé de la reyne Beatrice et de ce qu'elle signifiait pour lui. Et mainte fois également il avait parlé de faire payer à son épouse son mariage forcé.
Et voilà que Boulga fut prise de pitié pour la future épousée. En l'état, le bel et blond baron ferait bien piètre époux. Sans doute que sa propre part - comme amante occasionnelle - lui permettait encore d'en obtenir le meilleur.
Mais outre que dans son cas Don de soi, Plaisir et Amour voisinnaient fort dangereusement avec les péchés mortels de Gourmandise et Luxure, il fallait bien voir qu'un jour la comtessa serait sa maîtresse, comme le senher D'Irissarri était son maître.
Quant à plaindre ce dernier de ce qui lui arrivait, non, elle n'y arrivait pas. Elle le plaignait pour d'autres choses, son passé d'orphelin, par exemple ; et peut-être même son amour pour une morte dont la réalité ne correspondait sans doute pas tant que cela avec l'image extasiée qu'il en gardait... mais baste !


Pardine, ma fille, se rabroua-t-elle, arrête de penser, occupe-toi de tes oignons et de remplir ton devoir d'intendante

Revenant à la réalité présente, elle soupira : pour l'heure, ne sachant pas encore si la comtessa logerait au castel ou ailleurs, elle s'occupa néanmoins de lui faire préparer une des chambres seigneuriales, juste à côté de celle où était déjà logée la dona Jehanne-Elissa.
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Lafricain38
en 13 mai au matin lafricain se dit qu'il faut bon etre recu comme un prince par la gente dame en cette ville mende . il comenca par rassure la dame en lui disant que le sejour a mende auras commen durée , le temps qu il faudras a sa protege pour deregle ses affaires si besion le depard peu etre retarder c'est a elle de donner le signe du depart . lafricain profite de son sejour pour visite la ville et ses tavernes et en escortant si besion la dame dans ses deplacement .
une petit visite a son fidele destrier le rassure le sejour a mende devrait etre agreable pour lui aussi
Magalona_eufrasia
[13 mai toujours, dans l'après-midi]

Finalement je laissais Mèstre Lafricain en la demeure familiale, précisant à mes gens de prendre soin de lui le temps de mon absence. Bien entendu, je pris soin de lui signaler que je partais quelques temps, justement pour régler mes affaires au plus vite.

C'est ainsi, que le coche arborant mes armes se présenta à la demeure du bel et blond. Tout le trajet durant, j'avais relu la lettre du Castelmaure, car je l'avais emportée avec moi. Je n'y avais pas encore fait de réponse. Il n'avait pas compris, me pensant futile, vénale peut-être même. Et il avait opposé à ma demande, une question d'honneur, l'honneur de ma famille. Un honneur que je n'étais pas capable d'entacher. Promesse faite, promesse tenue. Ainsi en avait-il toujours été pour moi. Cette promesse, c'étaient d'autres qui l'avaient faite, pourtant je n'étais pas en mesure de refuser. Promesse faite, promesse tenue. Ainsi en sera-t-il donc...

Pensées brouillonnes qui me quittèrent au moment où mon pied, menu, foula ce sol qui serait mien par alliance dans quelques temps. "Jehanne Elissa, je suis là." Mon regard, sombre comme toujours, fit le tour, cherchant ma flamme, cherchant ma sœur, celle qui m'avait fait quitter la quiétude de la Bourgogne, celle qui était en danger et que je protègerai.

Le cocher m'annonça.

J'attendis, debout devant la demeure. Le soleil caressait mes cheveux ébène. Laissés presque libres dans mon dos, ils dévalaient jusqu'au creux de mes genoux, ténèbres rehaussés de quelques petites tresses par endroits. Rester ainsi, offerte à la lumière que je fuyais le plus souvent, réchauffait ma tête et mes pensées alors que, machinalement, je lissais ma robe noire, signe du deuil de Cristòl que je portais. Je fermais les yeux, savourant la caresse de l'astre du jour, sans prendre garde au bruit qui m'entourait. Il serait bien assez tôt le moment où la réalité reprendrait ses droits et me volerait ce qu'il restait de ma vie.

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Boulga
On vint annoncer la comtessa. Après lui avoir donné ses ordres, le baron aux cheveux d'or avait disparu. Subodorant qu'on ne le reverrait pas avant quelques heures, Boulga assurerait les honneurs du castel, ou du moins accueillerait la visiteuse dignement.

L'intendante resta silencieuse un instant sur le pas de la porte : elle était là, devant elle, les yeux clos sous le soleil, pâle et vêtue de noir. Plutôt grande, et par Deos, de si longs cheveux ! Quel contraste avec son si coloré senher ! C'était encore plus voyant à présent, en pleine lumière, dans la cour de Randon, que dans la salle de plaid du castel de Montpelher. Qui pouvait bien avoir manigancé union si mal assortie ? L'honneur de la noblesse ? Ou un orgueil bien mal placé qui faisait passer des vieilles promesses de morts avant l'avenir ? Réunir deux terres... ouais... et en cas d'absence d'héritier, la belle affaire que ça serait ! La jeune femme qu'elle avait sous les yeux ne paraissait pas en mesure de porter à terme des enfants. Et quand bien même, par miracle et sans trop dommage pour elle, elle en serait capable, quelle éducation et quel exemple recevraient-ils de parents désunis ?
A moins de considérer que ce ne fût un signe envoyé par le Très Haut pour éprouver les coeurs et les âmes. Oui, c'était sûrement quelque chose dans ce goût-là.


Bon.

Boulga secoua ses jupes colorées d'un geste décidé. Avenir mal engagé, certes, mais qand on n'a pas ce que l'on aime, il faut aimer ce que l'on a, dit le proverbe. Et pas question de se laisser dicter sa loi par la Fatalité. Le Très Haut a donné la liberté à ses enfants, il s'agissait d'en faire bon usage : chaque acte présent compte pour l'avenir.

Elle s'avança donc vers la visiteuse, avec son sourire le plus chaleureux et s'inclina :

Dona comtessa, soyez la bienvenue au castel de Randon. Avez-vous fait bon voyage ?
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Magalona_eufrasia
J'aurais pu croire qu'un ange m'adressait la parole quand j'ouvris les yeux pour découvrir la jeune femme qui me faisait face. Ma mémoire, mais également le petit réseau d'informations que j'avais, me permirent de savoir à qui j'avais à faire. Je répondis avant tout par un sourire de circonstance. Puis, je marquais mon respect par un très léger signe de tête, en guise de salut. Les convenances ne me permettaient pas de faire plus. Certains auraient peut-être même pensé que j'en faisais bien trop pour une simple roturière. Roturière certes, mais excellente intendante pour le peu que j'en savais. Rien que cela lui valait mon admiration. D'une femme qui excellait dans la gestion de ses terres à une femme qui faisait de même, mais pour un autre.

Adissiatz Mèstra Boulga. Grandmercé de la vòstra aculhison.
Lo meu viatge s'a passat plan.
Soi fortunosa de retrobar lo meu Lengadòc.
*

L'occitan m'était revenu si naturellement alors que nous avions franchi la frontière languedocienne. Je pris conscience alors qu'elle affichait la joie tant au travers de son visage avenant, que des couleurs qu'elle portait. Cela me renvoya plus encore à ma place d'ombre, à la discrétion que j'avais choisie depuis toujours. Voilà même que, vouée à n'être que l'ombre de ma Margalida Dulcia, j'allais respecter le serment qui l'avait liée à la famille Castelmaure. Simple remplaçante pour l'honneur et par l'honneur de deux familles. Me revenait encore cette histoire de mariage. Je levais mes yeux vers le soleil, tant pour m'éblouir que pour faire fondre mes pensées à la chaleur de ses rayons. Puis je retournais à l'actrice principale de la pièce que je jouais : l'intendante qui m'accueillait.

Je n'ai que très peu d'affaires avec moi. Également quelques cadeaux pour le double baron, mais sans doute serait-ce plutôt à vous que je dois les donner ? Il s'agit de deux magnifiques peaux de loups que mon meneur de loups m'a offertes il y a peu. J'ai pensé qu'elle pourraient vous montrer ma gratitude, tant pour l'acte de votre maître lors de ma dernière allégeance, que pour sa bonté à l'égard de mon amie.
Viendront également, dans quelques jours, deux fûts de l'hypocras que Paula Estèva d'Alanha, ma Mère, produisait dans le temps où elle était encore présente.
**

Je ne demandais pas de nouvelles du baron. Il était informé de ma visite et avait sans doute mieux à faire que de me recevoir. Je ne m'en offusquais pas. Au contraire, j'en remerciais même le Très Haut tant je redoutais cette rencontre.

La chaleur du soleil commençait à me faire tourner la tête. Le tourbillon de couleurs qui brouillait ma vision par instant, laissant mon regard parfois vide d'expression, m'indiqua qu'il était temps pour moi de gagner la fraîcheur d'un intérieur.


Je ne voudrais point abuser, mais me serait-il possible de m'abriter du soleil je vous prie ? Ma santé ne me permet malheureusement pas d'en profiter plus.

Et de fait, je sentais mes joues et mon nez rougir. Quel tableau horrible je devais figurer ! Moi la pâlotte et souffreteuse comtesse, avec des mines à en faire rougir les gueules les plus profond de la hérauderie. Ma gorge devint sèche. Je n'avais que trop parlé.
__________
Notes :
* Le bonjour Mèstra Boulga. Merci beaucoup de votre accueil.
Mon voyage s'est bien passé.
Je suis heureuse de retrouver mon Languedoc.
** A considérer comme dit en occitan, ainsi que le reste de ses propos, sauf mention contraire. Question de praticité.

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Roy
Roy et Salvaire, amis depuis peu avait discuter en taverne. Il savait que Salvaire prenait des cours d'escrime avec son maître d'arme. Quant à lui, Roy, entraîné depuis toujours par l'ami de son père, un vieux routard qui avait fait pas mal de guerres, se sentait rouillé par manque d'entrainement. la dernière fois qu'il s'était battu remontait en effet au moment ou ces satanés Lions avaient pénétré la ville et l'avaient asservis...

Les deux compère avaient donc décidé d'aller a Randon, dans la salle d'armes et de s'entrainer ensemble. Sortant en rigolant d'une bonne blague, il montèrent sur les destriers et firent une course au triple galop.

Alors que Roy qui avait réussi a dépasse Salvaire s'était tourné pour se moquer de lui,(Roy est très taquin et joueur), il ne vit pas les deux troncs au milieu de la route et son cheval se cabra si violement qu'il en fut ejecté.

Tombant sur ses fesses il se mit à rire et se laissa s'effondrer sur le dos un instant, le temps de reprendre son souffle en rigolant.
Cela faisait longtemps qu'il n'étais pas tombé.
Salvaire_d_irissarri
Sept lieues à galoper comme des bombes humaines. Au travers des prés, sur les sentiers envahis des senteurs printanières, sautant par dessus les ruisseaux, baissant la tête sous les arbres, Salvaire et son ami Roy riaient, s'amusaient et c'est tout échevelés, ébouriffés, suant et respirant d'une saine défoulade qu'ils arrivèrent au castel de Randon.
Le bel et blond avait en effet pris la poudre d'escampette, dès l'annonce de l'arrivée de la comtessà et il escomptait bien qu'elle serait installée, enfermée, cachée quelque part, à son retour au lieu que d'être encore ici devant la porte principale.

Las, las, las ! Voici que deux personnes se tenaient là et qu'il n'avait aucune peine à reconnaitre la silhouette menue, fragile et tout de noir vestue, aux côtés de sa Gloubinette. Il commençait à ralentir l'allure lorsque Roy, juste devant lui, fut soudainement éjecté de son cheval. Mais à l'entendre rire de si bon coeur, Salvaire fut immédiatement rassuré et tout à fait ravi de cette occasion donnée de ne pas se précipiter au devant de Magalona, sa voisine, sa promise... Tsstt ! Il sauta de sa monture et accourut vers son ami.


Cossi va mon ami ? Pas de mal ?

Et dans le même temps, lui aussi, jambes coupées par l'effort de la course autant que par celui à venir, bien plus émotionnant de fait, occasionné par cette nouvelle rencontre avec la jeune femme, il se jeta à terre à son côté et éclata de rire lui aussi. Une façon comme une autre d'évacuer l'intense émotion qui le gagnait.
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- Salvaire d'Irissarri y Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, en Lengadòc.
Boulga
Citation:
Adissiatz Mèstra Boulga.


Ah, par Deos, Boulga avait oublié de se présenter. Mais bon, la dona Comtessa semblait femme d'assez d'esprit pour faire passer inaperçue la moindre faute de goût ou de convenances.

Citation:
Je n'ai que très peu d'affaires avec moi. Également quelques cadeaux pour le double baron, mais sans doute serait-ce plutôt à vous que je dois les donner ?


Oui, certo, elle les recevrait et s'occuperait de les lui présenter.
Boulga acquiesça d'un signe de tête, laissant la Comtessa poursuivre :


Citation:
Il s'agit de deux magnifiques peaux de loups que mon meneur de loups m'a offertes il y a peu.


mmh, c'était un peu plus embarrassant. Un magnifique présent, sans aucun doute, mais il faudrait informer très vite la fiancée que le senher Salvaire avait un très bon ami qui considérait les loups comme ses frères. Enfin... un loup en particulier. Bref, l'Homme au loup, l'Irlandais, risquait de se froisser.

Citation:
Viendront également, dans quelques jours, deux fûts de l'hypocras que Paula Estèva d'Alanha, ma Mère, produisait dans le temps où elle était encore présente.


Ah, cela, c'était autre chose, et avait toutes les chances d'être fort apprécié.
Le sourire de Boulga s'élargit pour se rétrécir presqu'aussitôt, lorsqu'elle crut voir dans le regard soudain perdu de la comtessa les prémices d'un malaise. Le soleil, pardine ! Elle s'avança vivement.


Citation:
Je ne voudrais point abuser, mais me serait-il possible de m'abriter du soleil je vous prie ? Ma santé ne me permet malheureusement pas d'en profiter plus.



Plan segur, dona, je vous conduis. Le soleil tape fort à cette heure de la journée, il ne fait bon pour personne y rester exposé trop long de temps

D'autorité et le plus naturellement du monde, elle saisit le bras de la Comtessa pour l'entraîner à l'intérieur.

Et voilà que le fracas d'un galop se fit entendre et que Boulga tournant la tête pour voir vit deux cavaliers arriver en trombe. Son senher, la mèche d'or étincelante sous le soleil, claquant au vent, aussi fière que l'oriflamme. L'autre cavalier - au rire puissant elle reconnut mestre Roy le forgeron - fut éjecté soudain de son cheval et tomba dans la poussière


Par Deos ! Messer Roy ! souffla Boulga, un instant interdite

Mais ses yeux s'agrandirent encore quand le blond baron se laissa glisser à côté de son ami et se roula dans la poussière en riant aux éclats :


Senher Salvaire !

Ca non, ce n'était pas une façon de se tenir ! Mais bon, senher et maître chez lui, évidemment. Boulga hésita un court instant sur la conduite à tenir, mais elle opta pour achever ce qui était commencé, la chute n'avait pas l'air si grave.

Dona Comtessa, allons d'abord à l'intérieur, installez-vous à votre aise, je vous fais porter de quoi boire et manger

Elle désigna les grands fauteuils disposés près d'une des larges fenêtres de la grande salle, ce qui permettait de profiter de la lumière du jour sans souffrir la brûlure du soleil. Elle ajouta avec un sourire légèrement inquiet :

Permettez que j'aille m'enquérir de mon senher et de son ami, qu'ils ne se soient pas fait de mal
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Magalona_eufrasia
Voici donc la jeune intendante qui me mène à l'intérieur. Mais quel âge avait-elle d'ailleurs ? Je n'arrivais point à savoir si elle était plus âgée que moi ou non. Moi-même je trompais souvent les gens, sans le vouloir : ma maladie m'avait marquée et me faisait souvent passer pour plus vieille que je n'étais. Ainsi il n'était pas rare que l'on me pense affichant presque vingt-sept années quand je n'avais vu qu'à peine plus d'une petite vingtaine d'étés.

J'en étais à me demander donc, quel âge avait mon interlocutrice, celle qui menait notre danse, quand un bruit de cavalcade lui fit tourner la tête. Je frémis en entendant les cris, mais surtout le bruit de la chute. Malgré la bonne volonté de l'intendante, je restais figée, transie. La peur blanchit mon visage et je me mis à trembler. Je n'entendis pas les rires qui auraient pu m'affirmer que tout irait bien. Je n'entendis pas plus les conseils que la jeune femme me donnait. Je ne savais même pas qui étaient les cavaliers. Je n'étais plus vraiment dans le présent mais comme plongée dans un souvenir. Le souvenir que je m'étais créé de la mort de ma jumelle. Je n'y avais pas assisté, je n'avais pu que l'imaginer par les témoignages récoltés. Elle avait chevauché ce maudit canasson que je lui avais offert, souhaitant se rendre au plus vite au chevet d'Aymeric, son promis. Elle avait chût, sur ces terres maudites de Mireval. Elle, si bonne cavalière, si douée ! Et sa tête avait été heurtée par les sabots de sa monture. Et son âme, rendue liquide, s'était échappée avec sa vie. Elle était morte, presque sur le coup, le crâne défoncé par un de ces maudits canassons. Elle était morte et j'avais survécu. Elle était morte et...

Mon souffle me manqua. L'air se retira avec violence de mes poumons, refusant d'y retourner malgré moi. J'essayais d'inspirer. J'essayais de respirer, mais rien n'y faisait. C'était comme si le souffle de la vie ne voulait pas franchir ma gorge. Je sentis une boule grossir et se former dans cette gorge qui ne parvenait plus à respirer. Je sentis mon cœur s'affoler et battre à tout rompre. Je sentis l'air me brûler l'intérieur des conduits. Je sentis la vie et la mort s'entremêler le temps d'une danse qu'elles n'avaient pas entamé depuis longtemps. Ma main se porta à ma gorge alors que je sifflais telle un serpent. Ma respiration, qui n'en était plus vraiment une, se mit à s'accélérer sans pouvoir m'aider. J'étais de nouveau en crise. Panique et maladie des poumons* font très mauvais ménage.

Fort heureusement, le cocher connaissait les symptômes de ces crises. Il savait ce qui m'était nécessaire. Il décrispa mes doigts du bras de la jeune intendante, s'excusant d'un regard, puis m'assit de force dans le siège avant de présenter à mon nez un mouchoir aux effluves camphrées. Il murmurai quelques mots à mon oreille, de sa voix rauque. Puis ses yeux noisette cherchèrent les abysses profondes de mes obsidiennes, tentant de calmer là ma peur. Il s'y ancra avec force, presque violence, imposant sa sérénité à ma frayeur.



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Notes :
*Asthme

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Boulga
A peine avait-elle fini de parler que Boulga sentit la main de la comtessa s'agripper à son bras presque convulsivement.
Deos ! Elle se trouvait mal ! Et pas qu'un peu : encore plus pâle s'il était possible, livide même, la respiration sifflante de celle qui suffoque, elle étouffait littéralement à son bras.
Boulga n'avait encore jamais vu crise pareille et pour un peu la panique l'aurait gagnée à son tour si elle n'avait gardé les pieds solidement ancrés sur terre. Un clin d'oeil lui suffit à imaginer la suite : elle devrait traîner la comtessa écroulée à l'intérieur du logis, la délacer et quérir vite de l'aide pour la porter en lieu plus approprié, la chambre toute prête, par exemple, et tanpis pour la robe noire qui ramasserait toute la poussière du sol en passant. Bien sûr, c'est son senher qui s'y collerait, grand et fort, et tout, pas question de laisser toucher la comtessa par un serviteur quelconque.

Conjectures inutiles, au finale : le cocher de la dona arriva promptement qui prit immédiatement les choses en mains et libéra Boulga de l'étreinte de sa maîtresse.
Soulagée, la jeune fille remercia brièvement l'homme, se promettant de prendre conseils auprès de lui pour ce genre de crise, mais plus tard, bien sûr. Elle se contenta pour l'heure de prévenir une servante d'amener de quoi boire au plus vite et se précipita dehors retrouver les deux cavaliers.


Mestre Roy ! allez-vous bien ? Vous êtes-vous fait mal ?

Senher Salvaire, la dona Comtessa est arrivée mais elle s'est trouvée mal, elle est à l'intérieur dans la grande salle...

Elle ajouta un peu plus embarrassée, et plus bas :

j'ignore si elle vous a reconnu... et même vu... son cocher est avec elle, qui a l'air de bien s'y connaître en malaises
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Roy
Roy à terre rigolait de sa chute et se releva en frottant les fesses. Il regarda Salvaire se rouler à son tour et sourit en coin...

Oui merci Salvaire, je vais bien...Si ce n'est mes oreilles qui me brûle à votre langage.


Il se mit a rire un peu puis aida Salvaire à se relever quand Boulga arriva.

Oui merci Boulga, je vais bien.

Il lui sourit, elle avait l'air paniquée. Il l'écouta ensuite parler à Salvaire de la dame et sourit en coin un instant.
Salvaire, je crois que votre mariée est arrivée.
Il sourit, se moquant gentiment de son ami, celui-ci lui ayant fait par de son avis sur la question. Il remonta ensuite à cheval. Quand on chute, il faut tout de suite se relever, dit ton...Et tandis la main à Boulga pour la faire grimper.

Aller Boulga, il y a une petite cinquantaine de mètre, on va pas y aller en marchant...D'autant que la situation à l'air urgente...
Aller Salvaire en route! Le devoir vous appel!
.Et taquin, il rajouta : Plan ségur!
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