Papillon, incarné par Eusaias
Papillon cétait lui. Un jeune garçonnet dune dizaine dannées, mal-habillé, les pieds nus pleins de boue séchée, un net retroussé et pointu. Il avait un esprit vif quon pouvait deviner en voyant le regard éclairé et vert quil possédait. Il avait été « recueilli » par Gros Martin alors quil mourrait de faim dans la rue. Rien de généreux dans cet accueil mais un échange de bons précédés. Le garçonnet passerait par les espaces les plus fins pour sintroduire là où les hommes ne pouvaient aller et ceci en échange dune maigre pitance quotidienne et quelques pièces.
Ce jour le cagou lui avait ordonné une chose particulière, voler la clef dune porte sans toucher la caisse
« Le Gros ne devait pas avoir eu sa ration de vin quotidienne pour réfléchir de traviole comme ça » avait pensé le jeune garçon, mais soit, il ferait comme prévu, craignant trop le fouet du maitre.
Il était allé chaparder quelques bourses sur le marché et était allé en maraude dans le verger dun bourgeois. Le ventre enfin plein il avait fini la journée, sommeillant, dans lherbe, le visage tourné vers le ciel.
A la nuit tombée il dut sextirper de son somme et à pas de loup, dos vouté, dombre en ombre il se rapprocha de la bourgmestrie. Il avait commencé par escalader le mur denceinte pour pouvoir se glisser entre deux barreaux ? Si le corps sans difficulté était passé, la tête avait bien failli se coincer.
Une poignée de garde suivait leur chemin de sentinelle à la lueur des torches alors que larmée de la Vache Folle passait par là. Se fut donc en rampant comme un serpent quil atteignit la grosse bâtisse. Il ny avait pas de molosse de ce côté-là et cétait tant mieux, car la vue dun chien tétanisait le jeune homme. Les doigts agiles se glissèrent entre les pierres de la façade et lenfant recommença sont ascension. Par le toit était son passage et donc vers le toit étaient dirigés sans cesse ses yeux.
Lespace était bien étroit, mais le « papillon » méritait son surnom. Son faible gabarit se glissa à lintérieur après avoir retiré ses vêtements. Ce fut donc nu comme un ver qui verrouilla avec les loquets et poussa les meubles quil pouvait contre les portes. La barricade cèderait sous le bélier, mais visiblement le maitre se doutait que tout serait fait au ralenti côté défenseurs et que son client aurait largement le temps dentrée en ville par la porte opposée.
Il ne toucha ni aux coffres, ni aux objets de valeur, mais plaça entre ses dents le jeu de grosses clés réclamé. Ces clés étaient celles réservées aux portes de la ville, celui qui les possédait ouvrait et fermait les portes à qui il voulait. Il sextirpa donc de la mairie, une fois sa mission accomplie. Les vêtements furent enfilés avec hâte et suivant le même chemin il reprit la direction du cloaque remettre son bien au nouveau maitre de la ville.
--Petit.rapace
La place était restée muette devant la surprise et confus, courroucés, ravis de la situation, les dijonnais avaient rejoint leur quotidien.
Le temps avait filé, comme Delamark avait filé avec les caisses, les trésors, l'argenterie de Bourgogne couvert par quelques bourguignons ayant peur pour leur fief. Qu'importe, un homme d'arme était venu clouer un placard. Tous sauraient que le duché fut ruiné par les troupes du roi et ses amis infiltrés en Bourgogne.
Le coup fut ferme et puissant.
Citation:Bourguignonnes, Bourguignons,
Dijonnaises et Dijonnais,
Vous entendez les cris vous enjoignant à prendre les armes et à lutter contre l'un des vôtres.
Vous pensez que l'on vous attaque et que l'on vous spolie.
L'on vous enjoint à rejoindre les soit disant fidèles et fiers bourguignons qui ont vendu votre duché au Roy Vonafred.
Il y a quelque temps déjà l'on vous disait que le dit Roy Vonafred voulait marcher en armée en Bourgogne et piller les caisses ducales.
Le Duc Delmark, celui là même que vous avez élu s'est déjà chargé de lui porter, vidant stocks et trésorerie en les confiant à des inconnus qui ont déjà quitté la Bourgogne.
Il y a quelque temps déjà, l'on vous annonçait que la guerre entrerait sur sur les terres de Bourgogne portée par le Lys.
Le Duc Delamark et ses sbires ont appelés Vonafred venir souiller vos terres, ses armées viendront piller vos biens, prendre vos mairies, forcer vos filles, vos épouses.
Et vous voudriez l'aider ?
Dijon a été prise, oui.
Mais non par avidité de pouvoir ou de richesse.
Dijon a été prise, oui.
Sans violence aucune, aucun sang versé, et sans qu'à aucun moment le Duc Delamark ne signifie à Eusaias et son armée que sa présence à Dijon était indésirable.
Dijon a été prise, oui.
Pour la sécurité du Duché face aux armées étrangères prêtes à y entrer, pour verrouiller la capitale et la protéger.
Dijon a été prise, oui.
Et elle a été pillée par Delamark avant même que nous passions les murs d'enceintes de la ville, laissant le Duché exsangue, au bord de la ruine économique.
Alors que la Bourgogne devrait s'unir pour défendre ses terres, que la fierté bourguignonne devrait continuer à donner l'image crainte et respectée d'un duché soudé, l'on vous appelle à vous battre contre l'un des vôtres, à vous soumettre à un Roy qui n'a aucun pouvoir sur la Bourgogne et qui bafoue ses devoirs de protection et bonne justice.
Alors que vous deviez défendre vos villes et votre capitale, l'on vous appelle à vous révolter contre celui qui cherche à vous protéger et qui n'a toujours qu'à coeur que les intérêts de son duché aimé.
Dijonnais, tu aimes ta ville ?
Défend là et résiste aux hordes de pillards qui se pressent déjà aux portes du Duché.
Bourguignon, tu aimes ton duché ?
N'écoute pas les sirènes qui chantent la guerre civile et la division, la soumission à un faux Roy et la rébellion contre l'un des tiens.
Refuse le règne de la terreur et si tu prends les armes, prend les pour défendre ton Duché, ta capitale, ta mairie.
--Voyageur.a.la.cape
Un voyageur grimé en colporteur et menant charrettes bien pleines, apparut sur les routes. Sa longue cape à haut col d'un noir poussiéreux des chemins l'enveloppait. Un mauvais chapeau barrait son visage qu'il tenait bien baisé.
Il avait profité de l'aubaine créée par l'arrivée d'un marchand pour se joindre à son convoi. L'entrée en ville par la porte principale se passa donc sans heurt ni incident. Les soldats battant oriflamme d'une vache bien qu'un peu folle fouillèrent rapidement sa charrette.
Pourquoi chercher querelles à un simple colporteur n'ayant que de simples marchandises et un petit pécule ? Un autre événement bien plus important préoccupait la ville et les hommes en armes. Des rumeurs courraient dans les campagnes avoisinantes, dans les rues, plus encore dans les auberges de la capitale.
Des voix tonnaient du haut des remparts. Des ricanements dévalaient leurs murs. Notre colporteur lui cherchait dans les tavernes, entre deux verres de bières offerts par un Messire Le Généreux, un rapace au cri particulier ou une créature légendaire flamboyante.
--Voyageur.a.la.cape
[Voyageur encapuchonné et Créature flamboyante]
La troupe, la populace égayaient la vie nocturne des rues de la ville. Les tavernes plus encore lorsqu'elles deviennent lieu de rendez vous.
Quand on est attendu,
La capuche ne vous cache plus,
Surtout pour un visage connu.
Entre entrées et presque sorties, le rendez-vous fut donc pris. Le colporteur attendit en une autre taverne, en une autre compagnie. Compagnies des plus plaisantes, portant dentelles et peu vêtues. Malheureusement il nest de si bonnes compagnies qui ne se quittent. Le voyageur se redresse pour prendre sa cape. Il en lève le col, en resserre les plis contre lui puis vise le chapeau à nouveau sur sa teste.
A sa rentrée, le colporteur lance un regard à la ronde. Quel charmant accueil ! La douce musique ronflante du tavernier et laimable sourire de lartésienne.
Il savance vers elle et entame une révérence.
Le bonsoir, vostre gente majesté. Esperons que ce rendez vous sera le bon.
Sachez dailleurs que notre connaissance commune vous salue bien et heureux .... pardon .... heureuse de vous apporter quelques présents et informations.
Dans la continuité de sa révérence, il place autour de la table. Son regard détaille le godet avant de se poser sur la Saint Just.
Diantre que vos rues sont froides et ma gorge sèche. puis sur un ton plus bas. Sommes nous en lieu où les oreilles sont sûres, iscelieu ?
Voyageur.a.la.cape, incarné par Gnia
De sa main droite, le voyageur saisit le godet pour le porter à ses lèvres. Une première gorgée avalée, son regard se baisse sur le liquide rougeâtre. Ses joues se contractent, ses sourcils se froncent le temps que la seconde gorgée termine le vin d'une traite.
Son regard revient s'ancrer dans celui de la Saint Just. L'heure n'est pas à la boisson mais aux informations.
Parfait .... parfait. Vos paroles me suffisent. Je lui transmettrais sans faute à notre prochaine rencontre, soyez en sûr. sur un ton plus bas, il commence à conter les informations :
N'étant jamais plus joyeux que lorsque les fols sont nombreux. Notre connaissance vous envoie une 30 aine d'amis se joindre à vos réjouissances. Sachez qu'ils viendront de toutes les directions en la bonne ville de Dijon où lieux utiles à vos desseins.
Ordonnez et ils vous obéiront ...
Le voyageur à la cape remplit son godet de ce bon rouge qui tâche. Le contenant rempli, il lève le pichet en direction de l'artésienne.
Notre connaissance sachant que les temps prochains seront durs et les bouches à nourrir nombreuses vous offre quelques miches de pains pour ces joyeux compagnons.
Sachez rien de grand ... seulement quelques 300 miches de pains. Elles se trouvent en un chariot proche des halles de la ville.
Neporquant il ... pardon elle .... notre connaissance, elle regrette de ne pouvoir vous apporter plus.
Voyageur.a.la.cape , incarné par Aarnulf
Pendant ce temps là, la conversation à voix basse barbotte dans le chuchotement des secrets des messes basses. Le voyageur donne ses informations, les noms de ces hommes entrecoupés de gorgées de vin et de regards à ce petit papier si rempli de notes, si bien lové.
Le contact de cette main surprend le voyageur. Légèrement froncés au départ, ses yeux s'étirent et un léger sourire vient barrer son visage.
Heureux est de savoir que la nourriture ne manquera pas. Pour que les finances en fassent tout autant, je vous ai amené le dernier présent de nostre connaissance.
Bien peu de choses à son grand regret et au mien, seulement quelques piecettes d'or contenues en une cassette de 2000 écus.
Cassette que vous trouverez avec les pains...
Mais trêve de bavardages. La nuit avance et je gage que vostre présence est requise en d'autres et d'autres temps. Buvons notre dernier verre à vos bonnes manoeuvres .... le voyageur jette un regard à la salle Que Saint Bynarr veille sur vous.
Le verre bu d'une traite. Le voyageur réajuste le col de sa cape. D'une main enfonce son couvre chef avant d'incliner du chef en guise de salutation.