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[RP]Beaumont-Parmes De La Rose Noire, la guerre est déclarée

Zelgius
Tandis que le brun menaçait toujours de sa lame son jeune cousin pour qu'il laisse en vie Le Blond son regard ne bougea pas de sa tignasse... Comment un blond pouvait-il en affronter et presque tuer un autre !? c'était inconcevable... Pire même ! Intolérable. Bref, pendant que la situation était celle qu'elle était, la femme qui l'avait apparemment suivi faisait le tour de ce "champ de bataille" improvisé. S'arrêtant ça et là comme pour regarder un détail en particulier, poser la main sur une surface absente, et repartir pour observer la scène. Comme si celle ci était en pause. Une scène de la vie quotidienne qu'un peintre immortaliserait sur sa toile. Et là, en face du cheval de Pandorha, elle se fixa. Pendant de longue seconde le temps était comme arrêté pour le Champlecy, pendant de longue seconde même son souffle s'était coupé, son regard s'était dévié sur cette femme qu'il connaissait sans la connaitre, cette femme qu'il n'arrivait toujours pas ignorait malgré toute la volonté qu'il plongeait en ce simple fait... Mais surement ne le voulait-il pas assez, surement était-il trop curieux de son identité. Surement...

Qu'elle est blême... Tu ne devrais pas la laisser tomber de son cheval, jeune homme.

Aidez la donc, plutôt que de simplement l'observer ainsi. Vous voyez que je suis occupé tout de même.

Oh, la réponse avait été prononcé clairement oui. Mais il en avait détourné le regard de son cousin. Un court instant... Si court instant. Mais cela suffit bien souvent à un blond.

Il n'y aucun honneur à tuer un homme à terre Orian, range ton épée, rentre au domaine et entraines toi plutôt à tuer du premier coup. Achever un ennemi à terre est de la lâcheté... Le tuer au combat, un honneur. Les Rose Noire ne sont pas lâches, ils combattent avec honneur. Range to...

Elle va tomber.

...n épée. Je sais !

Il s'était tourner vers la femme brune pour la dernière phrase, le ton était plus dur, comme exacerbé. Déjà rangeait-il sa lame et se désintéressait-il des deux blonds. Il s'avançait vers le cheval de Pandorha, s'arrêta aux côtés de la brune, la regarda un instant... Puis se tourna vers la Baronne.

Posez pied à terre Baronne, restez plus longtemps perché ainsi et vous tomberez.

Sa main était tendue pour l'aider à descendre de sa monture, son regard porté sur la brune... Sur son sourire... Était-ce un sourire de fierté ? Non... Impossible.
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Orian
      « Dans ce moment de panique, je n'ai peur que de ceux qui ont peur. » [Victor Hugo]


Tout allait très vite, trop vite ? Zelgius venait d'arriver lui posant la pointe de son épée contre la gorge du jeune Sidjéno. Pourquoi faisait-il cela ? Si Nathan était sa cible il n'avait qu'à le tuer là maintenant, tout irait pour le mieux ensuite. Orian ne comprenait pas pourquoi Nathan le détestait ainsi, que lui avait-il fait au final ? Il avait juste répondu à ses provocations, fallait-il qu'il se laisse emmerder sans rien dire ? Et qu'ainsi à chaque occasion il soit la cible de diverse quolibets ? Non ! Ce n'est pas ainsi qu'il avait été éduqué ! Zelgius lui avait bien apprit ! Un de la Rose Noire ne recule jamais devant le danger et ne pleure en aucuns cas ! Un de la Rose Noire, doit savoir garder la tête haute et faire en sorte de ne jamais avoir honte de ses faits et gestes ! Et quoi qu'on en dise, le blond faisait de son mieux pour ce tenir à cette image de la famille...

La main tremblante il tenait toujours sa cible en joue, il ne faisait pas attention à ce qu'on lui disait ou à ce qu'il pouvait se passer autour de lui, son pied le lançais terriblement et sa botte était devenue un réceptacle à sang. Doucement il chancela puis ne voulant pas baisser sa garde repris son équilibre. La journée avait été éreintante et sa vue commençait à devenir flou... Le blond ferma les yeux quelques secondes et secoua la tête pour se réveiller.


Aidez la donc, plutôt que de simplement l'observer ainsi. Vous voyez que je suis occupé tout de même.

Mordioux ! Mais à qui parlait-il ?! Qu'importe il avait baisser sa garde et c'était le moment ou jamais de lui faire lâcher son épée. Il était tenté de donner un coup dans cette dernière mais cela lui ferait lâcher l’immobilité de Nathan, ce qui était légèrement plus risqué que les menaces du cousin., aussi ne fit-il rien. Il n'en restait pas moins intrigué par le comportement étrange de Zelgius.

Il n'y aucun honneur à tuer un homme à terre Orian, range ton épée, rentre au domaine et entraines toi plutôt à tuer du premier coup. Achever un ennemi à terre est de la lâcheté... Le tuer au combat, un honneur. Les Rose Noire ne sont pas lâches, ils combattent avec honneur. Range to...

...n épée. Je sais !


Sourcil arqué, il pivota son regard vers son cousin, encore une fois il regardait et parlait dans le vide, comme si quelqu'un d'autre était là, à cette idée un frisson parcourue l'échine d'Orian.

Je me fiche de ce que peuvent être les Rose Noire ! Je pense avoir déjà bien évolué dans la voix familial ! Es ce que devenir un Rose Noire c'est ce laisser marcher dessus et haïr pour des raisons inconnues par un frère du Berry ? Es ce que devenir un Rose Noire c'est entretenir un dialogue avec quelqu'un que personne ne voit ni n'entends ?! On m'as dis que ta sœur était folle vers la fin de sa vie, l'est tu aussi ? A qui parle tu ?

Voilà que de nouveau la colère montait en lui, pourquoi es ce que Zelgius faisait-il toujours des choses étrange ? Ne pouvait-il pas être normal ? Doucement il reporta son regard sur Nathan, surveillant ses moindres faits et gestes. Bien sur, il avait toujours la langue aussi bien pendue, peut être que la lui couper apporterait la paix au jeune de la Rose Noire ? Un mince sourire s'installa sur son visage pendant qu'il observait le Beaumont Parmes.
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Nathan
« Son libertinage, sa lubricité, sa profusion, sa cupidité et sa cruauté se manifestèrent dans un premier temps graduellement et d'une façon clandestine, comme dans l'égarement de la jeunesse. Et pourtant, personne ne put douter que ces vices n'appartinssent à son caractère, plutôt qu'à son âge »


Zelgius arriva tel un prince sur son destrier blanc. Bien évidemment Nathan avait passé l’âge des histoires magiques, avec les méchants, les gentils et tout ça… Dans un mélange enfantin. Ce n’était pas la réalité pour lui. Et pourtant il semblait bien que cette histoire, soit une grande histoire. En effet, on avait tous les éléments requis afin de s’envoler dans les rêves, dans les imaginaires de tout à chacun. Et chaque personne présente dans cette pure scène de folie, jouait un rôle. Et de ce fait s’ensuivait maintes péripéties.


Orian pointait le bout de sa lame sur le ventre de Nathan, qui soit disant passant était dans une mauvaise posture. Chose qu’il ne connaissait quasiment jamais. Oh bien sûr il avait connu quelques défaites, masquées par ses triomphes. Mais à ce moment-là, il était à deux doigts de la mort, il ne pouvait rien faire. Il était complétement bloqué, fatigué, exténué, abîmé, cassé, éreinté, esquinté bref totalement indisposé. Il ne pouvait que lever les yeux au ciel et contempler pour… peut-être… la dernière fois, la voute étoilée, la légère brise qui le rafraichissait pendant les jours où la chaleur était accablante. Il admirait le ciel, il voulait encore vivre. Il était au pied, d’un blondinet de deux ans de moins que lui. Qui pouvait à son bon vouloir, décider de sa vie ou de sa mort. Comment un homme, pouvait disposer d’un droit divin. Du droit de la vie et de la mort.


Les nuages laissaient paraitre les doux reflets de la lune. Nathan respirait fort, il crispait ses mains. Ses mains qui serraient avec force l’herbe humide qui était sous lui. Les cheveux hirsutes, ébouriffés… Il avait peur, la peur est un sentiment désagréable qui généralement est suivi par une dose inexplicable d’adrénaline, du moins cela concernait Nathan. Une lueur lunaire, se posa sur son visage, le rendant blanc, blanc comme de la neige. Un visage angélique. Sa gueule d’ange ressortait souvent la nuit était-ce un ange ? Non, il n’en était pas un, car après quelques secondes de repos, il lança un regard noir, noir comme une encre de chine, un regard de démon. Un regard à en faire pâlir un gladiateur de l’antiquité.


Nathan regardait Orian, longuement, tous ses gestes, ses battements de cœur, sa respiration, sa bouche entre-ouverte, ses tremblements, la position de sa tête, étaient calculés, nets et précis. Tout comme son regard. Il détestait Orian cela était inexplicable, était-ce dans ses gênes ? Peut-être, Nathan était perdu, c’était physique ? Mental ? Qu’est-ce qu’il en savait. Il reprit ses esprits, dévia son regard. Il inspira et expira fortement, et en vint à la conclusion qu’Orian ne serait pas capable de le tuer, tout comme Nathan ne serait pas capable de le tuer. Il le fixa de nouveau avec encore plus de violence, de force, de noirceur, de haine, d’antipathie… Un sourire en coin se dessina sur son faciès. Il leva avec légèreté, délicatesse et sérieux sa main droite. Il la posa sur un rocher qui était juste à côté de lui. Il continuait de le fixer, il le regardait impuissant face à lui, il le regardait perdre ses moyens c’était plaisant. Il commença à forcer sur sa main qui était positionnée sur le rocher. Il souleva sa jambe gauche. Et profitant de la situation, frappa avec son pied le genou d’Orian. Il se leva rapidement et écrasa son pied qui le faisait terriblement souffrir et le poussa fortement.


La colère, la haine et la rage se déchainaient dans l’esprit de Nathan, telle une tornade de trois éléments qui en s’accumulant forment quelques choses de monstrueusement dangereux. Nathan devenait un monstre. Il prit la parole et d’un ton tout simplement diabolique dit à Orian : «
Tu croyais pouvoir me vaincre aussi facilement ? Tu croyais pouvoir me tuer ? Tu croyais avoir ne serait-ce un droit sur moi ? Mais sache quelque chose, je ne suis pas quelqu’un de faible comme tu pourrais le penser. Je sais user de mes mots, toi tu ne sais user que de la violence et des actes barbares. Tu n’es qu’un vaurien ! Non… tu n’es pas un vaurien, tu n’es rien ! »
Sur ces mots il ramassa son épée, et commença à se diriger vers Orian Sidjéno de la Rose Noire…

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Pandorha
Elle sentait vraiment le sang couler le long de sa main. Le tissu qui servait à cacher sa blessure était vraiment très rouge et se penchant dangereusement vers l'avant, la Belle ne vit pas Zelgius s'approcher, en réalité, elle voyait des papillons devant ses yeux, ayant des vertiges et se retenant à fermer les yeux. La Belle avait entendu sa voix, mais elle n'arrivait pas à distinguer réellement ce qu'il avait dit, se pencha de plus en plus, elle tomba de cheval. Se laissant glisser contre son flan, ne pouvant pas faire grand-chose, même si en un geste très lent, Pandorha avait essayé de se saisir de la crinière de l'animal.

Tombant, elle n'arrivait plus à garder les yeux ouverts, aussi, ne sachant pas si elle avait pu être rattrapée ou non, elle plongea dans ses pensées involontairement. Se demandant un instant ce qui pouvait bien lui faire si mal, ne se souvenant pas de sa blessure. Pourtant, cela avait été une petite entaille, rien de bien grave, depuis les conflits elle avait connu et pu recevoir pire. Mais sans doute, l'idée de perdre encore de son sang, lui avait glacer les os et elle s'imaginait le pire. Que ferait son doux sans elle ? Que ferait ses enfants sans elle ?

Durant la guerre, la Magnifique s'était demandé à plusieurs reprises si elle allait mourir. Se demandant si elle laisserait beaucoup de choses derrière elle. Des enfants oui, trois, si jeunes...Sachant parfaitement qu'ils seraient à l'abri. Son doux...jamais plus elle ne pourrait se blottir dans ses bras, ni sentir son souffle la nuit sur sa nuque lorsqu'elle s'y trouvait. Ne pourrait plus le sentir si profondément en elle, allant et venant en fonction de ses envies et de ses désirs, ni ses caresses sur sa peau. Ni entendre ses mots doux, ni entendre lorsqu'il lui parlait, se confiait à elle.

Se souviendrait-on d'elle ? Hors mis ses proches et ce qui se disait ses amis, elle n'en était pas sûre. Mais n'était-ce pas en fin de compte logique ? Pourquoi des gens qui n'étaient pas de sa famille ni dans son cercle se souviendraient-ils d'elle ? Cherchant toujours des réponses à ses questions, surtout une, est-ce qu'il y avait vraiment une vie après la mort ? Est-ce qu'elle rejoindrait le paradis ?

Notre Blonde, n'arrivait pas à ouvrir ses yeux, elle pouvait bien entendre ce qu'elle voulait, imaginer ce qu'elle voulait, Pandorha n'avait plus le contrôle de son corps et de cela, elle en était consciente. Le faisait-elle volontairement ? Non. la Belle n'était pas du genre à se montrer aussi faible, surtout en face de gens qui d'après ce qu'elle avait pu voir, voulait tous s'entre-tuer. Et si jamais...si jamais ils leur prenaient l'envie de l'abandonner ? Ici, avec une blessure, du sang...Elle aurait pu sentir un frisson lui parcourir le corps, mais non, rien. Autrement, l'idée d'être étendu sur un sol humide, une nuit, dans une forêt, avec une blessure, cela ne lui faisait pas peur et cela était inquiétant.

Après quelques minutes, qui aurait pu paraitre des heures, ses yeux s'ouvraient petit à petit. Regardant autour d'elle, cherchant un visage familier.

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Zelgius
Un instant. Il ne fallut qu'un instant à la blonde perchée sur son destrier pour faire ce que le brun avait prédit. Une chute lente, une chute rapide, le temps ne filait pas à la même vitesse d'une seconde à une autre. Derrière lui, il entendait une voix, celle de son cousin. La main tendue pour aider la baronne à descendre se transforma en rebord pour la rattraper ou du moins ralentir sa chute. Cette fois derrière lui montait le son d'un coup porté, le brun avait réussi à déposer Pandorha au sol. Le seul sentiment que l'on pouvait lire sur son visage à cet instant n'était autre que l’inquiétude de perdre une cliente de la compagnie et de surcroit noble du Berry. Ils auraient à étouffer l'affaire... Une autre voix, celle de Nathan cette fois, aucun des deux blonds n'avaient apparemment remarqué la chute de Pandorha. Il tourna la tête vers les chiffonniers, la donne avait changé, Nathan s'était relevé, l'épée de l'un menaçait l'autre et réciproquement et à première vue il ne voyait plus rien de ce qu'il se déroulait autour d'eux.

Orian, Nathan, venez m'aider.

Pas de réponse... Il n'en attendait pas vraiment une en même temps. Le regard fut reporté sur Pandorha, de légères claques furent données. Rien. Le second mouvement du Champlecy fut de prendre l'un des poignet de l'Arundel pour en vérifier le battement, comme il avait appris à le faire longtemps auparavant, trop longtemps... Il n'en prit pas la peine, il voyait la blessure... Baronne... Quelle idée de sortir une arme dans un moment pareil... Un marmonnement presque inaudible, même pour lui. Mais pas pour celle qui ne l'avait pas quitté du regard durant ses quelques minutes.

Que veux-tu. C'est une noble. Ce sont leurs gardes qui portent les armes à l'accoutumé. Dépêches-toi de la faire revenir à elle ou laisse là ici, et va faire ce que tu as à faire.

La réponse se ferait par un grommellement. Le brun déchira un bout de manche de sa chemise et noua le tissu autour de la blessure. Il se redressa, se retourna, ses yeux étaient emplis de colère, ses pupilles dilatés. Sa voix se fit entendre d'un timbre qu'il ne prenait pas souvent. Calme, autoritaire mais poussé par cette même colère.

Nathan ! Orian ! Cessez de vous battre et aidez la ou c'est moi qui vous étriperez.

La main gauche se rapprochait de plus en plus du poignard accroché à sa ceinture. Ses menaces n'étaient pas sans fondement, pas cette fois. Il ne prendrait pas le risque de perdre une cliente.
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Orian
      « Soudain je me suis sentis pris de panique. Où étais-je ? Et où allais-je ? Pourquoi passer cette nuit sans fin au milieu d'inconnus ?» [Pablo Neruda]


C'est amusant de voir comme une situation peu s’inverser en un fragment de seconde. Orian qui avait encore le dessus sur son adversaire se retrouva bien vite au sol ne sachant s'il avait mal au genou, au pied, ou bien aux deux... Un long râle sorti de sa bouche alors qu'il venait de lâcher son épée en s'écrasant contre la terre humide berrichonne. Nathan portait sur son visage une trace de folie qui n'était pas faite pour rassurer le jeune Sidjéno. Les dents serrées il fixait Nathan, son regard exprimait un mélange de douleur, de haine et d’incompréhension. Nathan le détestait ce fait n'était plus à prouver, et Orian ignorait toujours pourquoi mais s'il fallait se battre pour survivre il se battrait !

Tu croyais pouvoir me vaincre aussi facilement ? Tu croyais pouvoir me tuer ? Tu croyais avoir ne serait-ce un droit sur moi ? Mais sache quelque chose, je ne suis pas quelqu’un de faible comme tu pourrais le penser. Je sais user de mes mots, toi tu ne sais user que de la violence et des actes barbares. Tu n’es qu’un vaurien ! Non… tu n’es pas un vaurien, tu n’es rien !

Ses yeux bleus se plongèrent dans ceux de Nathan, comment lui faire entendre raison ? Jamais de sa vie il n'avait été confronté à pareil situation, jamais encore il n'avait eu à subir la haine d'un autre...

Contrairement à toi, je ne cherche pas à te tuer, je ne cherche pas à te vaincre ou avoir quelques droits sur ta personne ! Je veux juste t'empêcher de me faire du mal, car je te rappelle que c'est toi qui es revenu ici pour me provoquer ! Alors si ce soir je te tue ce ne sera pas de volonté, mais à défaut de n'avoir pu te raisonner !

A ses mots il se leva d'un bon en voyant Nathan lui foncer dessus, mais son pied lui faisait bien trop mal pour qu'il puisse tenir debout, s’effondrant à nouveau au sol il se retourna dos contre terre pour voir l'assaut final du Beaumont Parmes contre lui. S'il devait mourir ce serait la tête haute et les yeux dans ceux de son adversaire ! Doucement il regardait Nathan avancer de plus en plus vers lui perdant tout espoir de survit, mais quand Zelgius les appela pour qu'ils viennent aider Pandorha, Orian tourna la tête et remarqua son épée qui n'était pas loin de lui, d'un geste vif il s'en saisit et la tendit droite devant lui pour accueillir Nathan en pleine course.

Je ne peux pas t'aider bazin ! Nathan s'acharne à tenter de me tuer ! Je l'aurais éliminé bien avant si tu n'étais pas intervenu ! Et peut-être que part ta faute je vais mourir !


Ils n'étaient pourtant pas loin l'un de l'autre mais le temps de parcours de la distance part Nathan semblait éternel aux yeux d'Orian. Qu'allait-il se passer ? Es ce que son épée allait traverser les côtes du Beaumont Parmes ? Ou bien es ce que celle de Nathan allait s'acharner à lui ôter son dernier souffle de vie ? Il ne fallait pas, il ne devait pas fermer les yeux ! S'il devait mourir il voulait que son visage garde un air confiant ! Mais non c'était plus fort que lui ! Orian ferma les yeux le plus fort possible tandis qu'il tendait fermement son épée devant lui.

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June
« L'intuition est l'incarnation la moins entravée de la nature. » Hélène Grimaud

    Mais l'intuition était-elle réservée aux femmes ?

    Le grand blond à la botte brune avait laissé aller son cheval jusqu'à Bourges. Et bizarrement, l'étalon gris ne s'était pas dirigé vers l'écurie comme à son habitude ; il avait pris le chemin qui longeait les remparts de la capitale berrichonne et se dirigeait à présent vers la route qui reliait Sancerre. June fronça les sourcils. Que prenait-il au vieux cheval de faire un tel détour, lui qui n'avait besoin que d'eau, de foin et de repos ?

    Mais il le laissa faire. Il était conscient que les animaux avaient un instinct bien plus fondé et bien plus efficace que celui des hommes. Mais il ne s'attendait pas à ce qu'il allait voir quelques instants plus tard.

    En effet, la surprise fut de taille. Lorsque le Gris s'arrêta, son cavalier releva les yeux de la longue crinière où son regard s'était noyé. Ses yeux bleus se posèrent sur les quatre personnages qui étaient là. Zelgius, le procureur, celui qui voyait sa mère à côté de lui. Il finirait sûrement aussi fou que sa demi-soeur, un jour... Et puis Pandorha, la Baronne. La coquine Baronne. Un jour, elle finira dans sa couche, héhé. Mais aussi Nathan, le Commissaire au Commerce, lui... Celui à qui il avait tant de choses à raconter. Mais le moment n'était pas encore venu. Et Orian, Orian. Orian. Son fils, fruit de ses entrailles. Celui qui était sorti de nulle part pour arriver dans sa vie comme un poil dans la soupe. Celui qui avait son sang, l'exacte reproduction de son père, en plus petit, en plus jeune. Et s'il n'y avait que lui...

    Décidément, le sang avait décidé de s'inviter à la partie, il y en avait partout. L'étalon s'arrêta, laissant le choix de l'action à June. Il lui accorda un regard confiant, que le blond apprécia avant de ce lancer dans cet imbroglio. Norf de norf, c'était la seule chose à dire !

    Il ne s'occupa pas de Zelgius et Pandorha ; il seraient assez grands pour s'en sortir tout seuls. C'étaient les deux blonds qui l'intéressaient. Il s'avança vers eux. Orian tendait son épée devant lui, les yeux fermés, tandis que Nathan avançait péniblement vers son adversaire.

    Le blond d'un mètre quatre-vingt-dix-sept - le plus grand des trois en fait, et de loin - s'avança. Et il se mit entre les deux, face à celui qui attaquait : Nathan. Calmement, il croisa les bras. Et le regarda dans les yeux, sans mot dire. Et il n'avait pas l'air d'avoir peur.

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Nathan
« La pire colère d'un père contre son fils est plus tendre, que l‘amour que le fils lui porte. »


Comme dit l’adage, « Les apparences sont parfois trompeuses ». Nathan n’échappait pas à la règle. Il s’était construit tout au long de sa petite vie, une façade digne des plus beaux châteaux. Un sourire cachait une tristesse, un rire cachait un pleur, une menace cachait une peur, une haine profonde cachait un profond désarroi voir même une jalousie maladive. Loin de là de se faire une image de pitié de Nathan. Il faut dire que le blond avait réussi dans la vie. Il avait déjà accumulé pour son jeune âge un patrimoine assez important, sa garde-robe non-incluse. Nathan avait été abandonné à sa naissance, cependant, il avait était recueilli par les Beaumont-Parmes. Une famille qui l’éduqua comme il se devait et qui l’avait toujours poussé à aller plus loin. Il eut une enfance magnifique. Une enfance que l’on pourrait souhaiter à tous, tellement qu’il a été gâté et aimé. Nathan ne croyait pas aux jolies histoires. Il était d’un naturel pessimiste. C’est ainsi qu’un jour, il se rendit compte qu’il fut adopté. Discussions s’ensuivirent, restant sur l’idée qu’il avait été abandonné sur les marches du perron de l’église Saint-Aignanaise. Cela lui convenait. Du moins un certain temps, jusqu’au jour, où il voyagea à travers le Berry. Ce voyage qui réveilla en lui l’envie de savoir, une envie qui le conduisit dans un alcoolisme soudain et dans une folie extrême.


C’est à Bourges que cette volonté de savoir se fit le plus sentir, une volonté incontrôlée. Tellement qu’il y emménagea et qu’il se mit à fouiller. Remuer la poussière, réveiller les bons et les mauvais souvenirs et découvrir une vérité. Qui parfois est insupportable. Tel un archéologue du temps perdu, Nathan se mit à fouiller les registres de Bourges, la tâche était ardu, il n’y avait rien de significatif. Il y passa de très longue semaine. Ouvrant et fermant grimoires, registres, calepins, parchemins et livres en tout genre. C’était une bimbeloterie, un capharnaüm, un bric-à-brac monstrueux et rempli de poussières datant de plusieurs décennies. Usant de temps et de patience, ses efforts furent récompensés, enfin récompensés cela était bien vite dit. Le treize mai 1460, jour de cette histoire dramatique. Nathan découvrit, dans un livre à la couverture de cuir, renforcé par un métal doré, son nom. Son nom, oui, il n’y avait pas des dizaines de Nathan qui étaient né en Berry, juste un, un seul… Lui. Il s’empressa de porter son regard bleu grisâtre sur le côté droit, et là, à son plus grand malheur, le nom de son père était gribouillé, raturé bref il était illisible. Seul un « J » majuscule digne d’une signature qu’il connaissait, ne l’était pas. Il arracha la page d’un coup sec. La plia avec soin, et en tremblant du visage la rangea dans sa poche avant de son mantel. Enfin il quitta les lieux, avec la détermination de le voir au plus vite. Il savait, il refusait d’admettre, il se voilait la face.


Un blond de un mètre quatre-vingt-dix-sept, se tenait devant lui. Alors qu’il était en pleine crise de folie, prêt à tuer. Il s’arrêta brusquement, les minutes semblaient longues. Il le fixa dans ses yeux, il était là, lui. Il pouvait avoir ses réponses. Il pouvait tout savoir, il pouvait connaître sa vérité, du moins il pouvait le savoir sans le nier. Le savoir est tout simplement la clef de la vie. Il ne pouvait plus reculer en arrière. Il était temps. Il devait l’entendre, c’était naturel, c’était vital. Il lâcha son épée. Regarda June… avec un regard qui voulait tant dire, qui voulait tout dire. Les seuls mots qui lui vinrent à l’esprit furent dit d’un ton grave : «
June… Suis-je ton fils ? » Le ton était donné, rien ne pouvait plus jamais être comme avant. C’était le premier jour d’une longue série.
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June
    Secret. Fermé. Impassible.

    Le plus grand des trois blonds ne pouvait être qualifié qu'ainsi, à ce moment-là en tout cas. Il ne répondit pas à la question. Il n'y répondrai pas. Peut-être cela trahirait-il sa culpabilité, sa lâcheté... Qu'importe. Il sentait que ce n'était pas le moment. Ce sera le moment lorsqu'il l'aura décidé, un jour prochain possiblement, et un point c'est tout. Il regarda Pandorha et Zelgius du coin de l’œil, espérant qu'ils étaient trop occupé par il-ne-savait-quoi pour avoir entendu la question du Commissaire au Commerce.

    Il ramassa l'épée lâchée à terre, plongeant à nouveau son regard dans les yeux de Nathan sans le quitter, la passant à sa propre ceinture. Il la rangerait ou la lui rendrait plus tard. Il évalua l'état de celui à qui il faisait face.


    "T'es blessé. lâcha-t-il entre ses dents. Faut te soigner. On verra le reste plus tard."

    Pas d'alternative possible.

    Le Chancelier se retourna, posa la main sur la lame de son fils reconnu. Il avait presque envie de sourire, devant la détermination du petit blond. La même que celle de sa mère... Il se refusa à retourner dans des pensées d'espoir vain et se secoua intérieurement. Bouge-toi, idiot. Ne le laisse pas comme ça, c'est ton fils. Réveille-toi ! Fais attention à ne pas laisser partir d'un coup ce que tu attends depuis longtemps : un fils. Même si...

    Groumpf.


    "Orian. C'est moi. Ouvre les yeux, et range ça."

    Il fallait d'abord soigner tout ça. Ils étaient tous deux couverts de sang, et il fallait les soigner ; c'était là le seul objectif de June. Il espérait que Nathan n'insisterait pas. Il espérait qu'il ne lui montre pas la fameuse page. Il préférait remettre cela à plus tard, ne voulant pas raviver des souvenirs comme celui-là.

    ...

    Toujours plus tard. S'occuper du corps avant, l'esprit est plus long à guérir. Choisir son ordre des choses. Remettre au lendemain.

    Procrastination.

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Nathan
« De toutes les réponses affirmatives possibles, la seule qui soit la plus simple est oui. Alors pourquoi Est-ce si dur de le dire ? »


Nathan continuait de fixer June, il voulait une réponse. Cependant il était peu probable qu’il puisse en avoir ne serait-ce qu’une infime partie cette nuit. June ne voulait pas répondre, cela se voyait, cela se sentait, cela se savait. Pour sûr il s’était empressé d’analyser l’état de santé de Nathan. Qui soit disant passant était juste au bord du gouffre, tellement l’envie de connaître la vérité une bonne fois pour toute, le rongeait. Rien que ça. Il connaissait la réponse, il ne voulait juste ne pas l’admettre. Un simple « oui » l’aurait calmé. Un simple « oui » l’aurait changé. En ignorant délibérément la question de Nathan, June ne se rendait pas compte qu’il le conduisait au suicide qui est l’une des nombreuses manières d’entériner sa vie. Au diable les blessures, au diable le sang, au diable la vie ! Qu’importait à Nathan tous ces problèmes… Juste un « oui » ! Une simple et courte affirmation. Un truc qu’on se dit au mariage voyez-vous, un truc bête et complexe à la fois.


C’est tremblant de tout son corps, qu’il entama la descente aux enfers. Relevant péniblement un de ses deux bras, lequel ayant peu d’importance. Il sortit le bout de parchemin déchiré. Regardant June s’occuper d’Orian, il baissa la tête. La tristesse s’emparait de lui. Comment il pouvait lui faire cela. C’était complétement absurde et tout simplement inhumain. Abasourdi par tant d’ignorance, et de … C’était tout bonnement inqualifiable, l’attitude de June vis-à-vis de Nathan était tout simplement inqualifiable. Certains diront procrastination. On ne fait pas preuve de procrastination sur la vie de son fils. C’est comme dire : « Oh t’es mourant ? T’en fais pas j’te sauve demain ! ». C’est ainsi que Nathan écrasa littéralement le parchemin entre ses mains. Le chiffonna et le remit dans sa poche.


Il se dirigea ensuite vers sa monture, monta dessus et commença à le faire partir. Il regarda June, un regard voulant dire ne t’en fais pas tu ne me reverras plus jamais. Et c’est ainsi que Nathan reprit la route vers Bourges sans épée, sans rien pour se défendre avec un esprit à la tendance suicidaire. Il voyait le paysage Berrichon sous le clair de la lune défiler sous ses yeux. Il poussa plusieurs légers soupirs. Se disant qu’il devait se faire une raison. June ne voulait pas de lui. Qu’il n’était qu’un pauvre orphelin. Qu’il n’était rien. Si un riche alcoolique, voilà ce qu’il était réellement.


Une fois de retour à Bourges, Nathan vit les rues et venelles de la capitale Berrichonne vide, sans animation sans bruit. Il se rendit à son hôtel particulier, l’hôtel « De Lazenay » y entra par une porte dérobée et revint à la case départ. Avachit dans un fauteuil. Bouteille de Whisky posée sur un guéridon en Acajou. Nathan commença sa descente en enfer.


Il était riche, suicidaire et alcoolique. Loin du cliché amour, gloire et beauté.

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Pandorha
La Belle sentait bien une légère douleur, mais elle n'avait rien avoir avec sa blessure, non, cela venait de son visage. Ses yeux légèrement ouverts, voyaient à présent mieux Zelgius, elle avait également senti une pression sur son poignet. Ses yeux glissèrent vers le haut des arbres au-dessus d'elle, vers le ciel, elle ne calculait pas vraiment Zelgius, du moins pas pour le moment, de même que les discussions autour avait pour elle aucun sens. Elle restait allongée, on aurait pu croire qu'elle réfléchissait à quelque chose, mais même pas. Non, elle avait seulement aucune envie de bouger, de se lever, de changer de position. Ainsi, Zelgius la quitta, sa présence lui manquait presque, mais l'avoir au-dessus d'elle, son visage au-dessus d'elle tout le temps, aurait fini par l'angoisser.

Se fut lorsqu'elle entendit beaucoup plus de mouvements à côté d'elle, qu'elle se mit à sortir de son espèce de bulle. D'abord, elle se redressa, Zelgius lui tournait le dos et la Belle ne prêta pas attention aux restes. Elle remarqua le pansement improviser à sa blessure, mais sans doute à cause de sa blessure, elle avait toujours les petits papillons devant les yeux et se croyait apparemment en danger de mort. Elle se mit à quatre pattes aussi rapidement que possible et commença à ramper ainsi sur le sol et la terre humide. Pandorha passa ainsi, dans cette position juste à côté de Zelgius qui lui tournait toujours le dos et n'ayant pas toutes ses capacités à prévoir les choses et donc une trajectoire bien nette, elle le percuta légèrement.

Allant jusqu'à l'arbre le plus proche en l'agrippant de ses mains pour se lever. Elle regardait dans tous les sens, elle voyait en Zelgius une personne responsable de son état, ils étaient tous méchants de l'avoir ainsi abandonnée sur son cheval, de lui avoir proposé d'arbitrer un duel et d'avoir fait exprès de faire peur à sa monture pour qu'elle se blesse. Oui, tous des sales *bips*, elle se vengerait !
La Belle se mit dos contre l'arbre, elle regardait, évaluait la situation ou du moins penser l'évaluer alors, qu'en réalité sa vision des choses étaient la mauvaise à cet instant. Voyant Zelgius, elle prit la parole fortement et rapidement, sa voix reflétait sa colère et sa faiblesse d'être ainsi devant eux.


Vous ! En le pointant du doigt, du moins en essayant, car le doigt déviait légèrement vers la gauche. Espèce de brute ! La Belle se pencha toujours en s'aidant de l'arbre pour ramasser un petit cailloux et le lança sur Zelgius.

Vous allez me ramener à Bourges immédiatement !

Et puis, comme-ci les papillons lui permettaient de prendre conscience de la réalité, Pandorha réalisa sa situation, sa véritable situation, son bandage de fortune qui virait de plus en plus au rouge. June et Orian. Nathan qui avait disparu. Et puis, de nouveau, ses jambes n'arrivaient plus à faire tenir leurs rôles, se laissant aller contre l'arbre, la belle ne bougea plus, elle resta ainsi, une envie de pleurer était en train de la prendre, mais elle ne voulait pas céder.

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Zelgius
    «Et l'aube ne m'éclaire que des suppositions.
    De silences en questions
    On construit son empire,
    Et de châteaux de sable,
    Et de rives en dérives,
    On dérive toujours,
    On essaye d'être roi,
    On essaye d'être soi.»

    Au-delà du brouillard - D.Saez


Le Champlecy n'eut le temps que de voir arriver le cheval gris de June annoncer l'arrivée de son maitre avant que la situation ne change une nouvelle fois... Le géant marqua la fin de l'affrontement entre les blonds et le début de ce dont le Berry ne se souviendrai peut-être pas mais qui marquerait pour autant les générations à venir. Cette nuit avait commencée tel le prélude à une guerre, elle ne finissait que sur des questions... Un épilogue menant à d'autres histoires. D'autres faits.

Son fils ? Tu as entendu comme moi, n'est-ce pas ? Nathan, le fils de June... Cette histoire prend une tournure intéressante.

Il tourna le regard vers la brune. Qui était-elle ? Comment connaissait-elle Nathan et June ? Non non... Ses questions attendraient ! Nathan, le fils de June !? Impossible ! Et pourtant... Depuis que le brun et le blond se connaissaient...

Se pensées furent interrompues par une Pandorha rampante, son regard happé par cette femme blonde se tenant maintenant à un arbre pour ne pas retomber.


Vous ! Espèce de brute ! Vous allez me ramener à Bourges immédiatement !

Il n'avait pas même eu à bouger pour éviter le caillou lancé vers lui. La Baronne devait avoir du mal à viser... Ou alors elle n'avait jamais appris ? Tant pis pour elle... Un regard vers la femme qui, elle, gardait toujours les blonds à l’œil, il regarda rapidement aussi. Nathan n'était plus là... June, penchait vers Orian, ne lui ayant surement pas répondu, le jeune homme l'avait surement mal prit... Surtout... Dans une telle situation. Un instant le brun tenta d'imaginer la découverte d'un secret sur ses origines oubliées ou cachées, rien que cette pensée le répugna. Il secoua la tête et se tourna vers Pandorha.

Votre monture connait le chemin.

Nous n'avons pas de temps à perdre avec elle. Ce n'est qu'une égratignure, laisses la donc rentrer chez elle en se ridiculisant !

Laissez la donc vous guider jusque chez vous.

Qu'aurait-il pu faire d'autre ? La ramener simplement chez elle ? Après cette nuit ? Non... Il partit. Suivi de près par cette femme qu'il avait rencontré quelques heures plutôt. Elle le suivait, mais pourquoi !? Il courrait maintenant pour lui échapper. Échapper à cette nuit... Il ne se sentait pas bien, sa tête tournait, il était... Heureux ? Comme si cette femme lui avait apporté ce qui lui avait été volé bien longtemps auparavant. Il ne le supportait pas, il avait besoin de boire... De la poire... Du Ropt... N'importe quoi tant qu'il oublie.

Cinq bouteilles plus tard, il se trouvait sur la plus haute tour du castel ducal. L'alcool commençait à faire son effet. Il ne l'avait pas revu depuis qu'il s'était mis à courir un peu plus tôt. Il n'y avait même pas repensé. Le brun arrivait parfois, lorsqu'il buvait assez, à ne plus penser. Mais cette fois là fut différente.


L'aube arrive...

Je vois... S'en serait presque magnifique, pas vrai.

Le Rose Noire se retourna, et fixa cette femme qui avait passé les gardes ducaux, les serviteurs du château... Tout et tout le monde pour arriver ici. En face de lui.

Qui êtes vous ? Pourquoi personne ne vous a vu là bas ?

Elle le regarda, un sourire sur les lèvres, mais aucun son ne franchit ses lèvres

Répondez moi !

Il la regardait fixement lui aussi. L'alcool ne parlait pas pour lui, c'était ce sentiment inconnu qui le faisait. Il aurait voulu la remercier, se réfugier dans ses bras comme un enfant et sa mère, mais il ne pouvait pas. Comment pourrait-il remercier une inconnue ? Comment aurait-il pu lui dire qu'il ne s'en sortait plus ?

Tu n'es pas prêt pour cette réponse... Tu ne peux aller plus loin sans la vérité. Tu ne peux monter plus haut sans la paix. Ouvres la boite.

La réponse ne se fit pas atteindre... Elle était cette fois emplie de haine, et pourtant si calme, si faiblement prononcée...

Je suis Zelgius de la Rose Noire Champlecy, je suis prêt à tout et n'ai besoin d'aucune boite pour aller plus loin et plus haut que je ne suis déjà.

Il monta sur le rebord, dos au vide. Il fixait toujours cette femme

J'apprendrai à voler s'il le faut !

Et alors que l'aube pointait, apportant la conclusion d'une nuit de sang, la bouteille fut lâchée dans ce vide qui appelait le Champlecy. Il se tourna vers le soleil naissant, ne pouvant plus en détourner le regard. Entendant le bruit du verre se brisant au sol. Il sourit.

Vraiment magnifique...
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Orian
      « La plus grande révélation est le silence. » [Lao-Tseu]


Le silence parlons en, Orian avait entendu les sabots d'un cheval qui approchait, il avait également entendu le pas lourd d'un homme venir vers lui ainsi que le bruit sourd de l'épée qui tombe contre le sol meuble, mais à aucun de ses moments il n'ouvrit les yeux, il faisait attention à chaque bruit qui l'entourait, de l'oiseau de nuit qui hululait à Pandorha qui vociférait, mais s'il avait du être attentif à un bruit plus qu'à un autre ce serait à la voix de Nathan lorsque ce dernier posa la question à June... « June… Suis-je ton fils ? »

Soudain il n'y avait plus rien ses yeux étaient grands ouverts, il pouvait tout voir, les lèvres de son père remuer et Nathan qui prenait la fuite, s'il plissait les yeux il pouvait même distinguer les plumes brillante de la chouette ainsi que ses yeux perçant la nuit pour regarder la scène d'un air mécontent, d'ailleurs elle devait surement l'exprimer son mécontentement, mais Orian ne l'entendait pas. Non pas par ce qu'elle était loin, mais par ce qu'il n'entendait plus rien. Le blondinet était incapable de savoir s'il n'entendait plus ou s'il ne voulait plus entendre.

Un gout de fer était présent dans la bouche bée du jeune Sidjéno et alors que June lui disait de lâcher son arme - ce qu'il ne fit pas ne l'entendant pas- Orian laissait s'échaper de sa cavité buccale un long filet de sang. Des larmes emplissaient ses yeux et l'empêchait de lire sur les lèvres de son géniteur. Un douleur partait de sa gorge jusque dans ses oreilles il avait envie de crier et de hurler mais ça gorge était si serrée qu'aucun son n'en sortirait. Dans un raclement rauque et étouffé il lâcha un petit et simple,


Pourquoi ?

Pourquoi es ce qu'il ne lui avait pas dit ? Nathan était-il vraiment le fils de June ? S'il ne l'était pas pourquoi es ce que June ne lui avait pas simplement répondu non ? Et s'il l'était es ce qu'ils avaient la même mère ? Es ce qu'il était prêt à partager sa famille avec quelqu'un qu'il s'était tant forcé à détester ? Es ce qu'il pourrait pardonner un jour à ce "frère ?" qui lui avait montré chaque jour sa méprise ? A présent les larmes avait passées la frontière des yeux et coulaient le long des joues du Berrichon. Fatigué il lâcha son arme et se laissa tomber sur le coté pour se recroqueviller et attendre.

Attendre, il n'avait plus que ça à faire d'attendre. Oui mais attendre quoi ? Que son père choisisse de dire la vérité à Nathan ? Qu'il s'attache à ce Beaumont Parme et finisse par le préférer à Orian ? Attendre qu'on lui vole sa place au sein d'une famille à peine retrouvée ? Et Nathan dans tout ça ? Que pouvait-il penser à cet instant ? Était-il triste ou en colère ? Une chose était clair dans tout cela, June et Nathan avaient l'air au courant d'une chose que lui ignorait... Et il ferait tout pour savoir lui aussi la vérité ! Serrant les poings il continua d'attendre.

S'il y avait une seconde chose de clair dans cette histoire, c'est que la chouette n'avait pas l'air heureuse d'avoir été dérangée dans sa chasse nocturne, tout ce capharnaüm avait fait fuir ses proies.

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June
Tristesse. Elle avait habité le regard bleu de June, le temps d'un court instant, et aurait bien le temps de revenir à loisir, lorsqu'il serait seul. Il n'était pour l'instant pas temps de se lamenter, sur quoi que ce soit. Il avait ignoré la question d'Orian, celle à laquelle il ne voulait pas répondre. Le gamin devait se poser plein de questions, à présent. Trop pour lui, même s'il avait déjà ses belles années ; finalement, il restait un enfant, au fond.
Dur, dur d'être père. June avait risqué ça en restant en Berry. Il savait qu'Il était là, et qu'un jour, le passé resurgirait. Vieille époque qui avait d'ailleurs tendance à resurgir un peu trop, ces derniers temps... Il jeta un œil à Zelgius, qui s'éloignait dans l'obscurité, puis à Pandorha ; soupirant, il alla la ramasser près de son arbre.


"Ne gémissez pas, Baronne, je vous ramène chez vous." la rassura-t-il, sans expression distincte sur le visage.

Il la prit dans ses bras et la fit grimper sur la monture avec laquelle elle était venue - une belle bête, d'ailleurs. Il prit les rênes et les attacha à la selle du grand étalon gris, qui attendait patiemment en suivant parfois son cavalier blond du regard. Puis, il revint vers Orian, le prenant dans ses bras, l'enlaçant. Lui murmurant.


"Orian... Fais-moi confiance."

Et pour lui-même, dans ses pensées : "Pour une fois..."

Avant de partir du lieu, il regarda durant un instant la direction prise par Nathan. Il était parti, un dernier regard adressé au grand blond. Ce dernier l'avait observé partir, discrètement. Il laissa ses yeux sur le chemin choisi.

Et là...

...

Il se souvint.


Analepse.

Je me souviens.

Un dernier cri. Un premier pleur.
Voilà comment avait commencé la vie de Nathan.

Cécile et moi nous étions aimés dès le premier jour. Elle était un peu plus âgée, elle avait ses beaux et libres vingt ans, et moi seulement seize étés. Je baignais dans mes premiers amours, ceux où on fait les premiers pas, les premiers essais et les premières bêtises... Le mariage ? Ah ! Il avait bon dos. Avec elle, c'était l'Amour, celui avec un grand A, celui qui nous fait rosir les joues, qui nous fait trembler le cœur et qui nous fait prend un seau d'eau sur la tronche quand il s'en va.

Mais ce jour-là, malgré moi, malgré elle, le Très-Haut l'avait reprise auprès de lui, emportant avec elle mes souvenirs. Le Très-Haut avait ainsi rappelé à toutes les femmes qu'elles étaient mortelles, même en donnant la vie. Cécile avait ainsi donné sa vie à Nathan, et avec ça, son prénom : la racine hébraïque du prénom Nathan, natha, signifie : "don", "cadeau".

J'étais resté à l'extérieur de la pièce, quand c'était arrivé ; lâcheté, peur... Je savais qu'elle allait mourir. J'avais appréhendé, honte de lui dire au revoir, pour une dernière fois. C'était ma mère, Kerah, qui avait assuré les soins, et qui avait accompagné Cécile dans ses derniers instants, et l'enfant dans ses premiers.
Elle m'avait apporté l'enfant, ensuite. Des yeux d'un bleu passé, combiné avec du vert ou du gris, qu'il ouvrait à peine. Une peau pâle... Copie presque conforme de moi-même, son père, lorsque j'étais à l'aube de mon existence.

Pendant quelques instants, je l'avais détesté, ce bébé. Il avait fait mourir Cécile ! Elle était partie, à cause de lui... !
Mais Elle est venue. La Poète, celle qui savait toujours exprimer ses sentiments, ses pensées les plus profondes. Elle m'a expliqué qu'il ne fallait pas lui en vouloir. Il n'avait rien fait, il avait juste demandé à naître, et... Et il était mon fils. Je devais l'aimer, le protéger à tout prix, non pas le détester. Et chaque jour de ma vie, je devrai repenser à cet instant.

...

Retour à la réalité.

Il chassa les souvenirs d'un coup de tête, prit les rênes de son cheval dans les mains, et la caravane se mit en marche vers la capitale berrichonne. Son fils ne bougerait pas ; du moins il l'espérait. Il aurait tout loisir de repenser à tout cela, un autre jour. Il fallait maintenant arrêter de penser, et agir.


~

Epilogue.

Il avait ramené Pandorha chez elle avec son cheval, et avait fini à la maison du 4 rue de la Tisse. Il avait libéré l'étalon gris de son harnachement et après l'avoir remercié, avait transporté le garçon blond jusqu'à sa chambre, et l'avait laissé sur son lit, seul.
La demeure était silencieuse, étrangement silencieuse, et seule la chienne brune viendrait rejoindre June dans son demi-sommeil, affalé sur un fauteuil.

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June
Deux jours plus tard...

Le grand blond s'était décidé à tout avouer - enfin, une partie, hein - à ceux qui portaient son sang. Ils n'étaient que deux, contrairement aux croyances populaires et populistes qui voyaient en l'actuel Chancelier le père de tous les berrichons, du moins les berruyers, blonds ; pour les bruns, il y avait toujours l'hypothèse d'une maîtresse aux cheveux châtains ou ébène qui aurait fait foirer le système. Car il fallait le préciser, les descendants Sidjéno avaient le "gène Kezan", du nom du premier des Loups, celui qui avait fondé la famille, le grand-père de June.
Kezan était un homme blond, de grande taille ; on disait de lui qu'il était deux personnages à la fois ; d'un côté, une personne assez simple, sympathique, sérieux, et toujours prêt à rendre service ; de l'autre, quelqu'un de dur, même parfois cruel, être malin qu'il valait mieux ne pas contrarier.

Seuls les descendants mâles recevaient la taille - parfois jusqu'à avoir des statures impressionnantes -, la blondeur et le caractère de Kezan. Kerah, sa descendante directe, n'avait eu que sa blondeur, héritant en complément du caractère à la fois doux et explosif de Lenna Graham Black, sa mère et la seule femme qui avait réussi un jour à remettre Kezan à sa place et à finalement le séduire. Quant à la rouquine Koraï, c'était le contraire : le mauvais caractère de son grand-père avait primé pour elle, mais elle avait ce calme et cette aisance à mettre les gens en confiance que seules les femmes comme elle pouvaient avoir.
Tous les autres descendants, mâles, n'avaient pas échappé à l'héritage familial. Jigsaw et son jumeau June, et à présent les descendants de ce dernier, deux fils, deux petits hommes.

Deux descendants de deux femmes; aussi poignantes, aussi belles et aussi terribles l'une que l'autre, chacune à sa façon. Elles avaient donné à leurs fils leurs traits de caractère, défauts ou qualités : la vanité, l'innocence et la gentillesse pour l'un, la combattivité, la mauvaise folie et la générosité pour l'autre. June avait participé en faisant de ces deux-là des êtres méprisables et des garçons terriblement attachants à la fois.
Des Sidjéno, quoi.

Deux héritiers de sang. Le grandissime blond avait toujours voulu avoir descendance, comme le Godefroy de Montmiral à une autre époque. Mais il n'avait pas prévu l'arrivée de ces deux-là. Il avait pourtant connu le premier dès sa naissance, l'autre un peu plus tard ; mais ça, seuls la rousse et lui le savaient. Et puis, c'était une autre histoire. Ou pas.

Le temps des confidences était proche. Il viendrait à sa guise, comme toujours.


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    Orian, mon fils,

    Viens ce jour à mon atelier, près de la maison, après ton déjeuner.
    Ta curiosité sera satisfaite, et ton besoin de savoir avec.

    Ton père,




~



    Nathan,

    Tu as posé la question deux fois, et il est aujourd'hui temps d'y répondre. Tu as droit d'apprendre ce que tu veux savoir sur ton passé.

    Si tu daignes m'écouter, viens à mon atelier à Bourges ; il est situé à côté de ma demeure, au 4 de la Rue de la Tisse.

    Je répondrai autant que possible à toutes tes questions.



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