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[RP]Beaumont-Parmes De La Rose Noire, la guerre est déclarée

Nathan
« C’était comme un rêve qui devenait réalité. Tu n’avais pas du tout envie que ça se réalise. Car le rêve est beaucoup plus attrayant que la réalité. »


Bourges Hôtel de « Lazenay »,

L’effervescence régnait en maîtresse dans l’hôtel de Nathan. En effet ce dernier avait décidé de partir se reposer à Châteauroux. Les mondanités de Bourges le fatiguaient. Les histoires et les guerres, entre autres, aussi. C’est ainsi que ce matin-là deux jours après l’événement dramatique sur les routes aux alentours de Bourges. Nathan se leva, et ordonna qu’on prépare valises, objets, babioles, tableaux et argent. Comme un petit prince il avait décidé de déménager temporairement. Ses nombreux domestiques s’affairaient donc à leurs tâches, certains avec zèle d’autre avec un peu plus de fainéantise. Normal il n’était que sept heures du matin, tout le monde n’était pas réveillé.


Nathan avait pris comme à son habitude son bain, qui normalement se déroulait dans le calme et la volupté, mais contrairement à d’habitude, il l’avait pris dans un boucan à en faire réveiller les morts ! Il s’était vêtu de blanc et de noir, arborant avec classe à sa poitrine droite une rose blanche, symbolisant la pureté. Il était impatient de partir, il ne supportait plus l’atmosphère de Bourges, et s’il s’ennuyait il ferrait venir du monde à Châteauroux. Ce n’est pas si compliqué. Bourges viendrait à lui. Il prit une pomme et commença à la manger. Se calant dans un de ses salons qui donnait vue sur le jardin surélevé de l’hôtel en arrière et de la place centrale de Bourges en avant.


C’est alors qu’un de ses courtiers arriva dans le salon et déposa des lettres, des dossiers et rapports sur le guéridon de socle en marbre. Il termina de manger sa pomme. S’essuya délicatement les doigts avec une petite serviette brodée d’un N orangé. Et comment ça a trier son courrier : « Rapport du bailli », « Rapport du commissaire aux mines », « Rapport de la mairie de Châteauroux », « Dossier Sancerre », « Lettre de Calixte » et enfin « Lettre de June ». Il lâcha les autres lettres et fixa celle de June une bonne minute, se demandant ce qu’il pouvait bien lui vouloir ! Il décacheta la lettre et lu avec attention :



Nathan,

Tu as posé la question deux fois, et il est aujourd'hui temps d'y répondre. Tu as droit d'apprendre ce que tu veux savoir sur ton passé.

Si tu daignes m'écouter, viens à mon atelier à Bourges ; il est situé à côté de ma demeure, au 4 de la Rue de la Tisse.

Je répondrai autant que possible à toutes tes questions.






Il reconnaissait ce J, ce J majuscule cette signature. Il se leva brusquement et ordonna à tous ses employés de cesser leur activité et de préparer un coche dans les plus brefs délais. Il voulait savoir c’était vital. Il prit un mantel noir signé June. Et attendit quelques minutes que le coche soit prêt. Puis entra dedans en compagnie de son intendant et alla en direction de 4 rue de la Tisse.



Une fois arrivé devant la maison, Nathan ne put s’empêcher de faire une grimace, c’était si petit. Son intendant alla frapper à la porte, Nathan quant à lui se tenait dans l’allée avant de la maison. Regardant les parterres de fleurs. «
S’il n’est pas là, nous regagnerons l’hôtel et nous partirons en début d’après-midi à Châteauroux. ».
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Orian
      « Je voudrais mourir par curiosité. »[George. Sand]


Après ce fameux et terrible soir, Orian n'en avait plus reparlé, mais beaucoup de choses avaient changées dans sa vie, il avait quitté Bourges pour aller vivre à Châteauroux s'éloignant ainsi de sa famille et du tumulte de la capitale. Il avait aussi décidé de devenir diacre, mais le manque de réponse de la part de l'archevêque en place le coupait dans ses projets. Bref, ce jour là il était accoudé au petit bureau qui se trouvait dans sa chambre d'auberge au centre de la ville de Châteauroux lorsqu'un homme cogna à la porte, c'était l'aubergiste qui lui apportait un courrier.

Un courrier ? Ce doit être maman qui m'envoie encore à manger, elle doit croire que je manque de tout ici.

Un sourire au coin des lèvres il ouvrit le courrier et le lut



    Orian, mon fils,

    Viens ce jour à mon atelier, près de la maison, après ton déjeuner.
    Ta curiosité sera satisfaite, et ton besoin de savoir avec.

    Ton père,




Doucement il plia le parchemin et le rangea dans une poche, à cheval il serait vite rendu à Bourges il ne devait pas y avoir plus de trois lieues entre les deux villes. Ceci dit il n'avait pas une minute à perdre et il serait surement en retard ! Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour fermer sa chambre et sauter sur son cheval, lorsqu'il regarda devant lui il était déjà sortit de la ville et frappait les flans de sa monture avec ses talons.

L'heure du déjeuner était déjà passée s'il en croyait la position du soleil, et il n'avait fait que la moitié du chemin, pressant un peu plus son cheval il fini par arriver dans la capitale vers treize heures trente. Pas de temps à perdre il lui fallait encore se rendre à l’atelier. Arrivé devant la battisse il attacha son cheval à un arbre et rentra dans l’atelier sans frapper.

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June
    Nathan... Un jeune homme riche et vaniteux, et qui le montrait, en plus. Tout le portrait de sa mère, évidemment. Cécile de Marigny, Vicomtesse de... De où, déjà ? June ne savait plus, c'était encore un détail qu'il avait oublié. Oublier... C'était monnaie courante chez lui, et depuis un bon bout de temps maintenant.

    Il soupira, assis dans son fauteuil près de la fenêtre. Il était bientôt l'heure du déjeuner, mais il n'avait pas faim ; le poids des révélations à faire, peut-être...
    Regardant par la fenêtre le poulain nouvellement né, qui commençait à s'ébattre dans le pré, il songea à Cécile. Il n'avait de souvenir d'elle que ses qualités ; lorsque quelqu'un part trop tôt, ses défauts s'envolent de nos esprits tels une escadrille de choucas effarouchés. Et puis, quand on aime, les maux deviennent simplement une nouvelle raison de taquiner.

    Pourtant, quand il l'avait rencontrée, elle avait eu avec lui cette attitude hautaine qu'ont les gens de son rang. "Mademoiselle de Marigny", fille de Vicomte dont elle hérita le titre, fille unique qu'elle était. Et le blond, à son habitude, n'avait pas relevé, trouvant ce genre-là plus grotesque qu'autre chose. Avec sa délicatesse légendaire, il lui avait fait part d'une réflexion lors d'une discussion qui n'avait pas plu à la jeune femme : en effet, dire à une Vicomtesse qu'elle n'est pas plus belle qu'une autre parce qu'elle est Vicomtesse, n'était apparemment pas convenable, car non seulement elle l'avait mal pris et était devenue rouge de colère, mais elle l'avait vraiment tellement mal pris qu'elle s'était jetée toutes griffes dehors sur June qui, il fallait l'avouer, ne s'y attendait pas du tout. Et c'était comme ça que ça avait commencé. La jeune femme avait en fait beaucoup aimé le blond, un beau jeune homme - déjà à l'époque ! - et n'avait pas supporté qu'il puisse la dénigrer ainsi, et en public. Le pauvre avait été bien surpris ; déjà qu'il remarquait à peine les filles qui le dévoraient des yeux, comment aurait-il pu voir que la Marigny l'observait en catimini ?
    Et lorsqu'elle l'avait frappé, il n'avait même pas réagi, tellement il ne s'y attendait pas. Il s'était contenté de la regarder partir, elle avec les larmes dans les yeux.

    Ils s'étaient revus quelques jours plus tard. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, faut dire qu'il était un peu (beaucoup ?) à côté de la plaque. Les femmes sont si compliquées... Et emmerdantes !
    Parce que c'est vrai que ça l'embêtait quand même qu'elle fasse la tronche comme ça ; pas qu'il avait besoin de fréquentations haut placées ou qu'il la trouvait particulièrement attirante, mais il n'aimait pas ne pas comprendre (vous avez compris ?). Du coup, il était allé s'excuser auprès d'elle, même s'il ne savait pas trop pourquoi, et ils avaient fini par sympathiser. Et la vie avait fait son bout de chemin.

    Avec June et sa simplicité, la vanité de Cécile s'était estompée. Mais chassez le naturel...
    Malheureusement - ou pas -, il n'eut pas le temps d'en souffrir, la jeune femme mourut en couches, laissant un demi-orphelin à qui elle avait apparemment donné son principal défaut en plus de sa vie. M'enfin bon... Qui n'en a pas ?
    Et non seulement Nathan avait ce défaut, mais il le possédait de façon excessive : il avait l'orgueil lourd ! Si l'on pouvait comparer au genre équin, la mère avait la suffisance comparable à un grand cheval de course - toujours en première ligne -, tandis que le fils avait l'équivalent de l'écurie royale de chevaux de trait.

    Mais voilà que l'on frappait à la porte de la maison, faisant sursauter le Chancelier parti dans ses pensées. Qui cela pouvait-il être ? L'heure du déjeuner n'était pas encore tout à fait passée, cela ne pouvait pas être les deux garçons qui avaient reçu le matin même une lettre écrite de sa main. Il fronça les sourcils et se leva du siège. Elwing aboyait derrière la porte ; il la calma d'une caresse sur la tête et ouvrit, tombant nez-à-nez avec l'intendant de Nathan, qu'il ne connaissait pas. Alors qu'il s'apprêtait à lui demander la raison de sa venue, son regard se déplaça sur l'autre personne présente, restée dans l'allée, qu'il reconnut de suite. Il avait dans la main un parchemin, sûrement la lettre du matin. Le courrier signé avec le même "J" que sur le registre de sa naissance, cette lettre majuscule qu'il avait sûrement reconnue, à présent.

    Nathan.

    Il était venu avec de beaux vêtements, comme s'il s'apprêtait à partir quelque part. La maison devait lui sembler petite par rapport à sa propre demeure ; par contre, elle était grande pour le Sidjéno, lorsqu'il n'y avait pas d'invités. C'était une maison bourgeoise sympathique, mais June s'y ennuyait : pas de compagne, pas d'enfants sauf les orphelins qu'il hébergeait parfois. Seule la Lewa était là avec lui, et seule elle lui donnait la force de se lever chaque matin. La seule, fidèle.

    Il invita l'intendant et Nathan à rentrer directement dans l'Atelier, sans passer par la maison, puisque c'était là que rendez-vous était donné. Suivi partout par sa chienne brune, il mit en place son bureau avec deux chaises devant, pour les deux invités. Une autre chaise, plus en retrait, serait pour l'intendant venu avec son maître. Le temps de l'installation, les minutes passèrent, et un bruit de galop se fit entendre. Orian rentra dans l'atelier sans frapper à la grande porte, après avoir attaché sa monture à un arbre.

    Face à face.

    Deux blonds face à lui. Deux qui se ressemblaient beaucoup, même si par défiance ils le niaient en bloc. L'un trouvait l'autre trop gros, et au contraire l'autre trouvait le premier trop laid. Le sang de leurs mères coule dans leurs veines, autorisant de ci de là quelques différences - des détails. Mais il y avait en eux deux quelque chose d'identique, mystère dont la clé était devant eux, sous la forme d'un blond au regard bleu, homme à la taille imposante, sévère Chancelier, personnage au double "je".

    Leur père.

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Nathan
« Dépêchez-vous, je dois jeter de l’argent par les fenêtres de Châteauroux. »

Nathan avait donc attendu, patiemment, dans l’allée qui donnait sur la petite maison bourgeoise de June. Bien sûr qu’elle était sympathique, mais pas assez grande, c’était un fait, Nathan avait la folie des grandeurs, mais était tout de même très terre à terre. Il vivait dans le luxe. Bref, June avait ouvert les portes de son atelier, Nathan entra sans même dire un simple bonjour à June, d’un regard hautain, il examinait les moindres détails de la pièce. Il n’aimait pas. Il termina son excursion dans le bureau de June, où deux chaises faisaient face à celle de June, et une en retrait sans doute pour son Intendant. Nathan prit pour la première fois la parole, d’un ton autoritaire et s’adressant méprisamment à son Intendant : « Vous pouvez disposer, je n’ai nullement besoin de votre aide pour cette petite affaire. De toutes manières je n’en ai pas pour longtemps. Préparez le coche, nous partirons au plus vite de cette maudite ville. » Sans broncher, son Intendant obéit. Nathan prit donc place sur une des deux chaises à disposition.

La chaise était inconfortable, juste du bois. Ça ne plaisait du tout à Nathan n’ayant pas l’habitude de l’inconfort. En avance, comme toujours, la ponctualité et lui, ne faisait qu’un. Il attendit l’arrivée d’Orian en ne prononçant aucun mot, juste un ou deux bâillements réprimés de temps à autres. Il essayait de cacher derrière une façade cynique son envie de savoir. L’envie de connaître toute la vérité. Normalement, il prévoyait tout, sauf cette fois-ci, où il ne savait pas ce qu’il l’attendait, il faisait face à l’inconnu, à une variable de la vie. Et sa jolie façade ne devrait pas y suffire, cette fois-ci c’était quelques choses d’important qui lui arrivait. Tapotant des doigts sur le bureau de June, il montrait son agacement pour le retard d’Orian, déjà qu’il faisait un bel effort de venir…

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Orian
      « Il faut affronter la réalité avec une pointe d’humour ; autrement, on passe à côté. » [Lawrence Durrell ]


Lorsqu'il fut entrer il croisa le valet de Nathan qui sortait d'une petite pièce, qu'es ce que le valet de Nathan faisait ici ? Curieux Orian s'avança vers la pièce en question il poussa doucement la porte et tomba nez à nez avec June et Nathan de dos qui était assis en face du père. Une chaise était vide, c'était sans doute la sienne alors sans demander quoi que ce soit il s'y posa, puis regarda les deux blonds tour à tour. Nathan comme à son habitude avait l'air irrité et de mauvaise humeur, si un jour il voyait un sourire sur ce visage il n'était pas sur de reconnaitre la personne derrière.
Ses yeux bleu était grand ouvert d'incrédulité, l’atmosphère était lourde il fallait casser se silence pesant. Bien certain de sa faire engueuler il ouvrit la bouche affichant un petit sourire en coin.


Bah alors ! Vous veillez un mort ? C'est dingue un tel silence !

Attente d'une réaction qui ne vient pas... Bon l'humour c'était pas la bonne solution ceci dit c'est June qui lui avait dit de venir ici et s'il en croyait sur sa présence il en était de même pour Nathan. Le vieux pouvait au moins faire un effort et ne pas laisser un tel silence pesant s'installer, sourcils froncés il appuya le regarde de son père. Puis ne voyant toujours aucunes réactions il sortit le parchemin reçut ce matin et le posa sur la table faisant claquer le bois sous la force d'appuis.

J'étais à Châteauroux ! Comment veux tu que je soit là à l'heure si tu laisse si peu de temps entre la réception du parchemin et l'heure du rendez vous ?

Sourcil arqué marquant un petit air de défi sur son visage juvénile

Maintenant peut tu me dire ce que tu veux ? Et pourquoi il est là lui ?!

Et le regarde azuré de se noircir et se poser sur Nathan.
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June
    Aucun n'avait dit bonjour en entrant. Peut-être le salut n'était-il pas de mise lorsque la réunion était extraordinaire. Leur père est presque invisible jusqu'au moment où chacun d'entre eux pose son fessier sur les dures chaises de bois. Nathan rentre, parle mal à son intendant, s'assoit. Orian rentre et s'assoit, et déclame.

    Vous veillez un mort... C'est presque ça, norf. Sans aucun reproche de la part du père, il cria presque une excuse inutile pour son retard. Il le défia du regard, lança des éclairs venus de ses yeux en direction de Nathan. June ne broncha pas. Il soupira légèrement, souffle d'air presque imperceptible.


    "Orian..."

    L'impatience légendaire de son fils ne s'était point faite attendre. Nathan, qui n'avait pas lâché un mot pour June depuis son arrivée, continua sur sa lancée, ne pipant aucune syllabe.

    "J'aimerais que tu te taises, et que tu m'écoutes. Je vous ai réunis aujourd'hui, pour vous dire la vérité. J'en ai assez de vous mentir, de vous cacher des moments de votre passé que vous avez le droit de connaître. J'aimerais que vous m'écoutiez jusqu'au bout, sans m'interrompre. Si vous avez des questions, vous les poserez à la fin. Si à un moment, pendant ou après mon récit, vous décidez de partir, je comprendrai, et ne vous retiendrai pas."

    Il regarda ses deux garçons, qui semblaient pour l'instant assez d'accord avec cela. Il se mit d'accord avec lui-même : c'était leur passé qu'il devait raconter, pas le sien ; donc, il passerait les détails dont sa conscience avait mémoire. Il poursuivit.


    "En 1440, j'ai eu comme compagne une femme merveilleuse, qui s'appelait Cécile. J'avais treize ans et elle, dix-sept. Lorsqu'elle eut vingt ans, et moi seize, elle est tombée enceinte. Quelques mois plus tard, elle mourut en couches, laissant un orphelin, son fils... Et le mien."

    Il posa ses yeux bleus sur Nathan. Jaugea légèrement ses prochaines réactions.

    "Je l'ai appelé Nathan. Ma mère et moi l'avons élevé jusqu'à ses deux ans. Puis, un conflit armé éclata, et Kerah mourut. Je devais m'enfuir, avec mon jumeau et ma soeur, mais l'enfant ne supporterait pas le voyage. J'ai choisi, à grand regret et à contrecoeur, de le confier à un de mes amis d'enfance, Norm. J'étais sûr de lui et qu'il s'occuperait bien de mon enfant. Il a accepté, je suis parti."

    Le grand blond baisse les yeux, pour une des rares fois de sa vie. Il a honte. Honte de ne pas avoir tenu ses responsabilités. Honte de ce qu'il a laissé derrière lui, même si c'était avec le plus grand regret du monde.

    "Entretemps, continue-t-il, la tête toujours baissée, j'ai rencontré Oufette. Elle était différente de Cécile, mais elle m'a tout autant fait tourner la tête. Nous n'avions pas grandi ensemble, car elle venait de Bourges et moi de Saint-Aignan. Nous nous sommes rencontrés peu avant la guerre, quand j'allais faire les courses à la capitale. J'ai passé de plus en plus de temps avec elle, et je l'aimais vraiment. Hélas, quand j'ai du partir après avoir laissé Nathan et enterré ma mère, je n'ai pas eu le temps de la revoir."

    Il releva la tête, vers Orian cette fois.

    "Elle aussi, était devenue mère de mon enfant, mais cette fois pendant mon absence. Je ne connaissais pas l'existence de cet enfant. Oufette s'est enfuie et a retrouvé ma sœur, à qui elle a confié le bébé. C'est donc Korai qui a élevé l'enfant, appelé Orian par Oufette. Oufette pense que j'ai découvert le garçon lors de sa quinzième année, lorsqu'il est revenu en Berry, mais ce n'est pas la vérité. Korai m'avait fait parvenir un courrier me disant de la rejoindre au plus vite. Je croyais que c'était me montrer sa fille, dont j'étais le parrain, mais c'était pour me présenter mon propre fils, qui devait avoir trois ou quatre ans à l'époque. Effectivement, le revoir fut tout de même une surprise, plus de dix ans après..."

    Il marqua une pause.

    "Aujourd'hui, j'ai deux fils, que j'apprends à peine à connaître. Deux fils dont je connais le passé lointain et pas le proche, et dont j'aimerais me rapprocher. Deux fils à qui je suis prêt à raconter tout ce que je sais d'eux, partager mes souvenirs, les objets qui me restent d'un lointain passé que sans eux j'aurais oublié. Deux Sidjéno qui ont mon sang dans leurs veines. Deux fils qui sont là, devant moi, et à qui je demande aujourd'hui de me pardonner."

    Eh ouais, vous êtes frères les gars, que vous le vouliez ou non. Et que vous le vouliez ou non, encore une fois, vous renouez avec votre passé.

    Deux nouveaux loups dans la meute.

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Nathan
« Un train de vie comme celui de Nathan ne permet en aucun cas le réveil d’un souvenir passé. Cependant, parfois, il est important de faire une entorse à ses propres principes, et, par la même occasion, d’ouvrir les yeux, sur un nouvel avenir. Qui sera peut-être, plus radieux. »


A travers les yeux de Nathan, des yeux d’un bleu grisâtre, un sentiment étrange se fit remarquer, il était tout simplement ému. Normalement, il ne laissait pas apparaître ses sentiments, il se cachait derrière une façade froide, rigide et albâtre. Derrière un luxe, qu’il s’était approprié. Il avait écouté le récit de June, de son père… Oui de son père, June était son père, c’était dit, plus rien ne sera jamais comme avant. June sera son père, son père de sang, et Orian son demi-frère. La répétition inlassable du nom commun désignant le paternel de l’enfant se bousculait dans les pensées du jeune Blond, il ne pensait qu’à ça, essayant de s’approprier ce nom qui lui était inconnu dans la vie, mais dans les mots et les rêves, il l’était !

A travers son doux visage angélique, la peur y avait élu domicile à court terme, mais s’était tout de même confortablement installé sur la figure du Blond. Pourquoi la peur ? Disons que Nathan planifiait sa vie au millimètre près, et si, par malchance, sa planification et le présent étaient en différent, la peur s’installer en lui et par la même occasion, lui faisait perdre un tantinet soit peu, ses moyens enfin surtout sa rhétorique. Nous pouvions alors dire, que l’imprévu était le point faible, le talon d’Achille de Nathan.


A travers sa bouche entre-ouverte, un souffle léger se faisait sentir, c’était arrivé comme ça, ‘’boum’’ comme un boulet de canon sur un mur de pierre de couleur albâtre de préférence. Il ne savait pas quoi dire, un mélange de joie et de colère se mélangeait à la fois en lui. Colérique ? Oh que oui, dire qu’il ne l’était pas, serait mentir et mériterait de partir tout droit en enfer.


Pour la première fois de sa vie, Nathan ne dit rien, il ne répondit pas, il était choqué. Et personne ne pouvait l’en sortir, il fallait lui laisser du temps, quelques minutes ou quelques heures ou encore quelques jours. Même si il le savait, June lui avait tout dit et en face, il savait à quoi s’attendre, théoriquement, mais dans la pratique, l’affaire était toute autre.


Le silence mortuaire se poursuivit, et là, au milieu de cette pièce, qui faisait office de bureau pour June, son père, sur une chaise de bois robuste et très inconfortable, à sa gauche Orian de La Rose Noire Sidjéno, en face June Sidjéno, au centre le bureau rustique lui aussi… Enfin au centre Nathan, égocentrique jusqu’au bout de ses ongles ! Complétement abasourdi et à l’ouest, non pas une folie se fit sentir en lui, mais plutôt un dégoût de connaître son passé. Dénommé désormais Nathan de Marigny Sidjéno, il se leva, regarda June qui baissait la tête et dit : « Finalement, tu ne seras jamais mon père. »


Et d’un pas décidé il prit la décision de quitter la pièce allant dans l’atelier. Bienvenue au théâtre des Sidjéno.

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Orian
      « Rancune : cette érudition de la colère. » [P.Bouvard]


Se taire et écouter, ça il savait faire ! Bras croisé le blond écouta son père parler, ça avait l'air sérieux... C'était bien la première fois qu'il voyait son père dans cet état. Plus son récit avançait plus l'anxiété le gagnait. Au fond il s'en doutait, il savait qu'il avait bien entendu le fameux soir, mais avoir la confirmation du doute n'était pas facile à encaisser, ainsi il avait faillit tuer son frère... Enfin demi frère mais pour lui c'était du pareil au même.

Es ce qu'il leur disait bien la vérité ou es ce qu'il cachait encore des pages du livre de leurs vies ? Sourcils froncés il posa son regard sur Nathan comment allait-il réagir ? Perdu dans ses pensées il en fut sortit lorsque June parla de lui... Alors il était au courant ?! Il savait qu'il avait un fils et n'était pas revenu le voir depuis ses trois ans... Les yeux plissés il tenta de se souvenir. "Tante Korai c'était qui le monsieur ? Il me regardait bizarrement..." ça y est il se souvenait, impossible de revoir la scène ou June entrait dans leur petite maison, mais il entendait à nouveau sa petite voix enfantine poser la question à laquelle il n'eut pour réponse qu'un grognement sourd, tel que savait si bien le faire sa tante Korai lorsqu'elle ne souhaitait pas répondre à quelque chose.


"Aujourd'hui, j'ai deux fils, que j'apprends à peine à connaître. Deux fils dont je connais le passé lointain et pas le proche, et dont j'aimerais me rapprocher. Deux fils à qui je suis prêt à raconter tout ce que je sais d'eux, partager mes souvenirs, les objets qui me restent d'un lointain passé que sans eux j'aurais oublié. Deux Sidjéno qui ont mon sang dans leurs veines. Deux fils qui sont là, devant moi, et à qui je demande aujourd'hui de me pardonner."


Le pardon ? C'est un mot si simple mais une chose si dur à faire. Il n'eut pas le temps de prononcer le mot "pourquoi" que Nathan s'en allait déjà, bouche bée il regarda le dos de Nathan puis son père, puis ses pieds... Et enfin de nouveau son père ! Lui ne partirait pas, ,non seulement il voulait des réponses mais en plus il aimait son père et ne voulait pas le laisser seul dans cet état... Au fond Nathan était peut être son frère il n'en restait pas moins un égoïste à ses yeux.

Si tu le savais, pourquoi n'est tu pas revenu me voir ?

Le ton de sa voix était inhabituellement froid, il fixait son père sans ciller.
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Nathan
« CLAP d’ouverture ! Ma naissance, dans le bonheur ? Oh ben non, non trop classique dans la mort ! »


L’atelier de June, un endroit, froid sans confort tout comme son bureau, il vivait dans le simplisme, un concept bien trop compliqué pour que Nathan puisse l’assimiler. Bref il était à côté, et dans sa tête c’était le bordel, ah mais vraiment !


Nathan pensait : « Ouverture ma naissance, oh ben bien sûr il cherche à me faire culpabiliser ! Si ? Non ? Je dis quoi là, non je ne dis rien je réfléchis… Ouais il veut me faire culpabiliser ce bazin, il veut juste gâcher ma période de repos. Oui voilà ! C’est ça ! Tout à fait… Non mais je déraille ce n’est pas ça, il me parle de mon passé… Le truc que je voulais savoir depuis des mois voire même des années, et moi je me barre dans une autre pièce… Non mais c’est pitoyable, tous ces efforts gâchés ! Bon faut se ressaisir oh ben non, non trop classique, faut aller comprendre ! Je suis sûr que je peux le faire… Ouais mais y’a l’autre débile qui serait mon demi-frère. Demi-frère ?! ? Norf alors, on s’en fou, je m’appelle Nathan moi ! Je suis riche séduisant et intelligent, ouais ça doit être de famille, enfin non pas pour tous mais bon ! Ouais mais si je rentre dans l’optique que je veux comprendre et être gentil, car oui, je sais que c’est dur… Ils ne vont pas croire à ma gentillesse… Ouais faut que je sois méchant sadique et égoïste tout ce que je ne suis pas d’habitude, enfin un peu quoi ! Il faut rêver c’est important ! Mais je m’égare ! Bon j’entre et je pique une gueulante digne de moi-même. Qu’est-ce que c’est intelligent, ils vont comprendre que ça m’intéresse et après je dois essayer de me calmer… Ouais c’est vachement faisable ! Bon alors je rentre, non je frappe à la porte et après je rentre, non je ne frappe même pas, j’entre en furie je l’engueule et je le plante ! Norf non c’ est mon père, je ne vais pas le tuer… Je vais juste l’engueuler et lui faire part de quoi … ? »


Nathan s’arrêta alors dans ses pensées et se regarda dans la glace et se murmura « T’ain qu’est-ce que je suis beau. Je... oh ben non ! » Il s’aperçu qu’il ressemblait bien à un Sidjéno, une claque et d’une ! Il commença à faire les cent pas, il s’arrêta, recommença, puis s’arrêta de nouveau… En pensant « J’y vais ! ». Pas décidé, regard noir, il enclencha la porte et entra, il voulut lui dire qu’il comprenait mais finalement, il resta muet bloqué sur sa respiration. Il avait l’air con, il ne savait pas quoi dire c’était très rare ! Voir même extrêmement rare ! Ça dura une minute ou deux tout au plus ! Et là ça se déclencha, Nathan dans toute sa splendeur : « Comment as-tu osé m’abandonner ! Tu aurais pu me prendre avec toi ! Ce n’était pas compliqué ! Tu voulais juste m’abandonner, car tu ne voulais pas t’occuper de moi seul ! Me laissant dans une famille d’adoption ! Et le pire d’en tout ça, c’est que toi tu savais dès mes premières visite dans Bourges ! Quand je suis venu m’installer ici tu savais. Quand je te côtoyais, tu savais ! Quand je riais avec toi tu savais à chaque bon moment tu le savais ! Et moi, oui moi Nathan comme un con, je ne savais j’étais là ne sachant qui j’étais vraiment… »


Il fit une légère pause, il tremblait de la bouche, les yeux rouges il n’était pas très émotif, mais quand on voyait les sentiments de peine de Nathan cela voulait dire que c’était très grave pour lui. Il prit sa respiration et poursuivit limite en suffoquant : « Et tu allais me le dire quand ? Jamais ? Il a fallu que je fouille ? Si je ne l’avais pas fait je n’aurais jamais su qui était mon père ! Tu n’es qu’un lâche June tu m’entends ?! »


Il regarda son père avec un regard de désespoir, il n’avait pas prévu de s’emporter ainsi… Au final cette nouvelle le touchait plus qu’il ne l’escomptait. Il n’avait pas su correctement planifier le facteur humain.
Et là, les larmes aux yeux, les cils s’humidifiant au gré de ses battements, à travers ses yeux bleus grisâtre, suffoquant, tremblant… Nathan avait détruit au fil de ses questions sa façade dorée.

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