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[RP] Logique incompréhension.

Andrea_

Plus on est de fous, plus on rit ?

Il est minuit, l'heure du crime, non, on va pas vous la refaire, tout le monde la connait.
Toujours est-il qu'il est minuit, et qu'la chiasse est déjà bien imbibée. D'ailleurs vous n'avez pas remarqué que l'ouverture des portes rétrécie au fur et à mesure du degré d'alcoolisation ? oui ? Pochtrons! Non ? Et bien j'vous l'dis, parce qu'y a qu'elle qui est assez nouille pour tester. Seulement un verre en appelant un autre, et elle a rapidement oublié le pourquoi du comment elle enquillait ses verres. - Non pas qu'elle ai besoin d'une raison hein...-.
Bref, c'est un peu titubante qu'elle entre dans la dernière de la ville -laquelle, on s'en fiche un peu-.
Les pieds se prenant dans la houppelande -ou le contraire- s'excusant auprès des arbres qui ont le malheur de s'approcher trop près -ou l'contraire-, la première épaule tape dans l'encadrement en bois -ou l'contraire, c'est fourbe une porte- et la mine totalement défaite, une main perdue dans la tignasse qu'elle a depuis quelques heures arrété de dompter, le tout dans un vacarme la caractérisant, Bref, la Chiasse est dans la place, n'en déplaise aux proprios.
A peine le temps de s'avachir sur un banc -le seul ayant bien voulu l'accueillir, les autres se renversant sur son passage- que le patron lui saute dessus - façon de parler hein.-.

Un café?
Plissage des yeux, mordillage de lèvre et concentration extrème, pour la belle qui n'est pas sûre de tout comprendre...
Un qu'a fait ?
Oui, un café ?
Un qu'a fait quoi ? Allo la terre on a un soucis de réception, êtes vous sur le bon canal ?
Pfff, un p'tit café ?
Un p'tit qu'a fait quoi? dans sa culotte?
Bah non, dans une timballe !
AH... c'est moche... C'est moche et surtout... ça aide pas à digérer.
Long, noir ?
Oh bin j'imagine assez, j'ai eu un enfant vous savez !
Ah super, et donc? un p'tit café ?
Oh oui, parfois... I' f'sait souvent même.
Bon j'vous sers c'que j'ai ?
Oh oui serrez, mais pas trop fort alors. La Terre ? je n'comprends pas, nous sommes pourtant sur channel 5.
Et un p'tit café pour la p'tite dame !
Oh non, juste une bière alors...

On aura attendu, mais y aura jamais eu de connections neuronales. Pour tout vous dire... La chiasse n'y peut rien, si elle, elle ne voit pas l'avenir...
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Astana

[A la chasse aux volatiles, quelque part dans le sillage d'une Colombe]

La Danoise se promène dans les rues insalubres de la ville, déjà allègrement pintée, et la démarche légère, mais légère ! Son langage, particulièrement agréable à l'oreille, ne fait pas tâche dans le paysage. D'ailleurs, quand on y regarde de plus près - encore faut-il en être capable et vraiment aimer le danger pour oser s'approcher ainsi -, elle est particulièrement joyeuse, aujourd'hui. Si, si. Tellement joyeuse que tout le monde semble vouloir se coller à elle. Est-il utile de préciser que ce n'est pas elle qui rentre dans les gens et qui refuse de changer de cap MAIS bien l'inverse ?

P'tain ! Mais dégagez ! 'Voyez pas que vous êtes sur mon ch'min ? Mais poussez-vous ! Ma parole ce que vous pouvez être débiles, dans le coin alors ! Allez, hors de ma vue ! ... avant que j'vous taille un deuxième sourire. Quoi ? Qu'est-ce que vous avez à brailler ? Si vous avez envie d'chouiner, allez donc l'faire loin de moi. Aucune envie d'avoir vot' morve à proximité. Et j'fais pas la charité, j'suis pas l'bureau des pleurs.

Elle grogne et pousse le malheureux. Habituellement, elle lui en aurait collé une, fait un collier avec ses dents - quoique les dents Mainoises sont la meilleure qualité qu'on puisse trouver en ce Royaume et nous n'y sommes pas - ou pire encore... Seulement, c'est qu'elle essaie de se racheter une conduite, la Danoise. De passer un peu inaperçu, pour une fois. Faire profil pas, et compagnie. Juste pour voir ce que ça fait. Si ça marche réellement. Ou pas. Un peu plus loin, elle repère une cible de premier choix. Elle pointe un doigt accusateur sur le badaud et fronce les sourcils, en s'approchant en grande hâte.

Vous, là !
Mmmh'oui ?
Z'avez pas vu une colombe dans le coin ?
Ah non m'âme, y'a point d'colombe ici. C'est qu'c'est point la saison. Rien que qu'des pigeons.
... de taille moyenne, en houppelande...
M'enfin m'âme !! Les oiseaux n'portent point d'habits, où ça s'saurait.
Celle-là si. Vous êtes ignorant. Et arrêtez d'm'appeler "m'âme" ou bien j'vous en colle une bien sentie.

Ils se jaugent quelques secondes, assez longtemps pour l'homme de se raviser, compte tenu de l'air peu amène qu'affiche la Carnivore.

S'cusez m'âm...zelle.
Oui, bon. Elle est brune. Avec une grande gueule.
'Voulez dire une colombe noire ? Beh dites don', vous t'nez l'bon bout vous. Puis les oiseaux z'ont un bec, v'savez...

Soupir. Elle commence à perdre patience. D'habitude ça fait pourtant tilt quand elle mentionne le coffre de la Colombe.

Brune. Pas noire, mon vieux.
Pourquoi don' ?
P'têtre parce que c'est sa couleur naturelle ?
Couverte de suie ? M'est avis qu'elle va point faire long feu, vot' colombe.
Comment vous savez qu'elle allume des feux ? Y'a un truc qu'à cramé ? Vous l'avez vue alors ?!
Eh.... mmmh'non.

Ultime soupir avant la gifle. C'est un dialogue de sourds. Il ne se comprennent pas. Pourtant, être bourrée ça aide, d'habitude.

A l'heure qu'il est, elle doit tituber, ou courir à poil j'sais pas où. Ça vous dit toujours rien ?
Pardonnez... mais eun' colombe ça titube point, ça vole. Et ça n'a pas d'poils mais des plumes, m'âm...zelle.

Ses yeux s'écarquillent, la bouche s'ouvre pour former un "O" et puis... elle éclate de rire. Ses nerfs semblent avoir lâché. Aussi utile qu'un seau sans fond, ce gars-là. Elle le laisse en plan et continue sa route, se fendant toujours la poire... bien comme il faut. Les larmes commencent à monter aux yeux, signe que ça ne va décidément pas. Un de ces jours, elle deviendra aussi timbrée que les gens "normaux" - c'est toute une logique que seuls certains peuvent comprendre. Subitement elle s'arrête en plein milieu de la rue et crie, comme une hystérique :

ALZIIIIIIIIIIN ! Sors d'ton trou ! On a encore paumé Andrea !
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Andrea_

Vole, vole petit oiseau mais... te fait pas choper !

J'te jure tu m'croiras jamais

Poc.
Merd'
Béh, tu mentirais moins aussi !
Une blonde j'te dis.

Poc.
Merd' j'vais bien y arriver quand même ! En se rapprochant, aucun doute, elle y arrivera.
Blonde blonde ou blonde vénitienne?
nonnon, vraiment blonde, du genre presque blanche

Ah oui donc une mé....
Poc.
MAAAIIIS
OUAIIII !

Oui, c'est moche. C'est gamin, ça ne se fait pas, je sais.
Elle était là la chiasse, planquée derrière son petit buisson en train de canarder nos deux hommes avec de tout petits cailloux. C'est moche mais que c'est bon !
La chataîne se redresse, rangeant son poing victorieux et leur offrant un alignement de dents étincelantes, alors qu'elle se rapproche et se pose en tailleur à même le sol, leur fesant face.

Humm pardon, les oiseaux alors... Bref, donc une mémaaaiis ?

D'abord dubitatifs et échangeants des regards un peu perdus, les hommes hésitent puis finalement reprennent leur conversation, y mélant la chiasse le plus naturellement du monde.

C'était pas une vieille, même plutot jeune, ou alors une vieille qui fait jeune, mais vraiment très jeune ou alors une jeune avec des cheveux de vieille ou alors ou alors une perruque, ou
Le mieux c'est qu'tu t'dises qu'on en a rien à battre et que tu enchaînes sur la suite non ? Regard insistant vers l'autre, histoire de chercher un appui, alors qu'il observe tour à tour la chiasse et son ami. La chiasse comprend que la complicité des hommes fait qu'elle n'aura pas tout ce qu'elle voudra ce soir, mais c'est sans compter sur sa main qui lentement délace un peu son corsage, laissant apparaître la naissance de sa poitrine.
Oh... Si, on s'en fiche un peu t'sais d'sa couleur de ch'veux... Que les hommes sont présivibles... Un sourire de la belle au brun, accompagné d'un clin d'oeil...

Donc la dame en question ?

Oui, bin elle cherchait un oiseau.

Soupir de la chiasse, les délibérations de poivrots continuaient donc APRES la fermeture des tavernes - ou commençaient avant l'ouverture, c'est selon-. Les hommes ont cette facilité là. Ils vous tiennent en haleine -de chacal souvent- pour des broutilles. Ils sont capables de vous suspendre à leurs lèvres quinze minutes après lancé " je suis allé à la pêche", avant de vous sortir " et j'ai péché du poisson". Oui mesdames, bienvenue dans les discussions masculines. Parler pour ne rien dire.

Super... Bon bin j'vais vous laisser...
Non mais attends ! L'plus drôle c'est qu'elle cherchait un oiseau avec une houppelande !

Eclats de rire de la chiasse. A priori, même les femmes du coin abusaient de l'alcool. Remontage de la capuche sur la caboche, la nuit promettait d'être longue.
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Astana

[Entre les deux... ou pas]

Une porte grince et s'ouvre sur une Astana trempée, les joues rouges et le regard assassin. Les quelques personnes présentes dans la taverne l'observent un moment, avant de retourner à leurs occupations. La Danoise prend place au comptoir, commande une prune et siffle son verre en moins de deux. Ses doigts pianotent sur le comptoir alors qu'elle observe le tenancier de l'établissement avec insistance. Le message n'est pas clair ?

'hem.
Ouais ?
Un autre.
Un autre quoi ?
Verre.
Vide ou plein ?
Vous vous foutez d'ma gueule ?
Un peu.
Hmpf.

Même plus les forces pour répondre à cela. Il débouche une bouteille et remplit son verre. Le liquide déborde et vient bientôt lécher les doigts d'Astana qui grogne en signe de protestation. Le tenancier se ressaisit, essuie le surplus d'alcool et finit par dire :

Vous avez mauvaise mine.
Sans déconner ?
Ah, je vous assure.
C'était du sarcasme.

Elle écluse le verre aussi rapidement que le précédent et essuie sa bouche à l'aide de sa manche.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
J'me suis pris la saucée.
Une rossée, vous voulez dire ?
Non. La saucée. La pluie, quoi.
Ahhh.

Un temps passe. La solitude grandit.

Vous n'auriez pas vu une col… une jeune femme nommée Andrea, par hasard ?
Quand ?
Avant-hier, quelle question !
Ah non, avant-hier j'étais aux champs.

Soupirs.

Et ce soir ? ...
Vous savez, si je devais demander à chaque femme qui rentre ici comment qu'elle s'appelle, je s'rai pas sorti de l'auberge… gniark gniark.
Une brune, bourrée, en houppelande verte. Avec un grand décolleté
Ah si ! Une drôle qui parle bizarrement ?
Voilà ! Bon. Où est-ce qu'elle est partie ?
Ben... par la porte, pardi !
Mais encore... ?
Beh ! Par là, j'dirais.

Il pointe son doigt dans une direction plus qu'approximative.

Tout droit ?
A peu près.
Vous m'aidez vach'ment.
C'est bien normal, ma p'tite dame.
Vous avez l'esprit vif, vous.
Ah, je sais bien ! On me le dit souvent, vous savez !
Laissez tomber...
Quoi donc ?

Pays maudit. Sans plus de mot, elle se lève et sort de la taverne en claquant la porte.
Ouais... la nuit promettait d'être longue...
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Andrea_

Pourtant, que la montagne est belle *...

Et Déos sait que cette ville en aurait bien eu besoin, des montagnes. Parce qu'y avait pas grand chose de beau. D'ailleurs la chiasse en avait même perdu le goût pour la pyromanie c'est pour dire. Elle s'était pointée devant les points stratégiques qu'elle aimait faire crâmer habituellement sauf que cette fois, l'inspiration l'avait fuit. A bien regarder les bâtiments, ça aurait été leur rendre une fière chandelle -sans jeu de mots- que de brûler tout ça. Leur offrir une reconstruction ça aurait été trop beau. La belle s'était imaginé tout le village rameuté pour l'occasion, un grand banquet payé par la mairie à la vue de tous, des liens de voisinage resserrés, une église pleine à craquer, bref, autant de petits détails qui à part envie de gerber n'avaient rien donné.
Alors voilà, forcément, l'idée de voir au bout de combien de verres il devenait difficile de passer les portes s'était pointée sans crier gare, et il faut bien reconnaitre qu'elle avait finalement pris son pied comme ça - à défaut de mieux...-.

Toujours est-il que la chute était rude, et qu'écouter deux hommes sobres quand son propre niveau d'alcoolisme est ... comment dire... suffisamment haut pour qu'on vous retire votre cheval pendant deux jours et qu'on vous fasse passer la nuit en cellule de dévertement... vous voyez? non? Du genre à... pas pouvoir partir le soir même quoi. Rho mince réfléchissez, ça vous dit rien le " hein quoi? gné pas potib'..." ? Ah voilà, on se comprend, à ce stade donc, c'est difficile de tout comprendre. Surtout quand les censés " sobres" tiennent des propos décousus. La main sous le menton pour tenir sa tête devenue trop lourde, la chiasse écoute d'une oreille distraite les vieux, dessinant du bout du doigt dans le sol, triste mélange entre sable et cailloux.

Un oiseau en robe ? Bordel elle avait b...
BERDOL, on dit BERDOL, Bordel c'est pas correct. On peut être saoul ET polie. hahin.

BERDOL, elle avait bu quoi ? Bête et discipliné c'lui là, un haussement d'épaules et il avait bêtement répété. Bin j'sais pas, elle avait une tête à boire de l'armagnac, mais ça sentait pas vraiment l'armagnac, c'était plus sucré plus comme de la pr...
Dis, tu mets toujours autant d'temps avant d'chier une histoire? T'as pas une femme qui t'attend? des mioches à embrasser? un ragout dégueu à gerber? On va pas coucher là merd' ! Quelqu'un pour lui rappeler qu'elle n'est pas ici de force? Que personne ne la retient? Qu'elle peut partir si elle le souhaite? Non ?! Personne ?! Dommage...
MA femme fait l'meilleur ragout du village j'te f'rais dire !
L'soucis c'est qu'elle est tellement casse bonbons qu'il veut pas rentrer

De nouveau un éclat d'rire, y a pas à dire, c'village, comme plusieurs pendant le voyage, aura vraiment marqué la chiasse. Y en a où on dit " l'idiot du village", sauf qu'ici on dit " l'intello du village", le pauvr'homme avec un QI supérieur à une huitre crevée depuis 3 jours et restée en plein soleil se voit qualifié d'érudit et attise le respect du reste de la populasse. BErdol...

J'vais la faire courte ton histoire à la con, t'as vu une blonde, qui cherchait un oiseau avec une robe, ET donc ?
L'air peu commode de la chiasse et les pupilles dilatées ont rapidement fait comprendre aux deux hommes qu'elle n'était pas là pour plaisanter, bizarrement l'histoire repris son cours...

Bah voilà quoi, elle voulait un oiseau, noir, avec une robe.

ça c'est d'la chute. Pour la peine, la chiasse se relève. virant sa capuche et laissant glisser sa houppelande verte à même le sol, la laissant avec tout et pour tout, un simple corset débraillé et une culotte bouffante. Les bouches des hommes forment en choeur un joli "O", arrachant un soupir à la Colombe qui lâche juste après avoir crâché

J'vais pisser un coup, j'te préviens, tu m'changes la fin parce que ça va pas l'faire.

C'est au pas d'course que la Colombe rebrousse chemin, collant un coup de hanches à plusieurs passants, ignorant leurs remarques et même leurs visages.
Collant un coup de pieds dans la porte qui s'ouvre dans un grincement des plus agaçants - et se félicitant de ne pas avoir touché l'encadrement, elle oublie sa mission première alors que trône sur le comptoir un verre vide et une bouteille qui ne l'est pas totalement.

Regards désespérés vers le tavernier -façon le chat dans le chat potté, mais sans chapeau- qui la regarde de haut.

Bah, l'est où vot' robe verte?
J'sais pas r'garde sur ton nez... Et l'idiot d'regarder en répondant
Ah j'pense pas hein, ça f'rait lourd quand même Le tout en reniflant avec un p'tit rire bien d'chez lui.
BAh oui hein... La chiasse lève les yeux au ciel et croyez moi qu'si elle avait eu une poêle, elle lui aurait fait l'pif avec. En attendant, plus froide tu meurs.

Tututu, nous devons meublé en raison d'un gros blanc entre nos principaux acteurs, nous vous remercions de patienter nous allons traiter le soucis dans les meilleurs délais.

Pas de p'tit café j'suppose ?
Oh non, j'peux encore tenir. Par contre j'veux bien d'ça. En pointant la bouteille de prunes.
C'est un écu, c'est d'la prune
Super. Le verre est enquillé cul sec, emportant avec lui une bonne partie du tube digestif de la belle, alors que l'homme continue de parler...
et l'verre là, c'est c'lui d'une blonde
hahin...
aux ch'veux si clairs qu'on les dirait blancs.

P'tain ils sont tous fous ici ou quoi ? ALERTE ALERTE, un virus rend tabanas tous les habitants d'cette ville, nous devons évacuer rapidement avant d'être touché, à moins que... La Chiasse se lève et se dirige vers la porte d'un pas décidé, visiblement blasée du comportement de son hôte, et se souvient soudain du pourquoi de sa visite Des gogues, trouve des gogues et barre toi d'ce pat'lin . De dehors retentit un...

Oui, je sais, et elle cherchait un oiseau noir avec une robe !

Ne laissant aucune chance à son comparse de faire entendre sa réponse. Pourtant bien interressante puisque pour une fois réfléchie bah non, elle te cherchait TOI "De toute façon, bien décidée à se soulager, la belle a déjà pris d'assaut un buisson bien fourni, derrière lequel elle restera un petit moment, parce qu'il est bien connu... qu'un train peut en cacher un autre...

* Jean Ferrat
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Astana

[Retour à la case départ]

Les pas se font lourds sur les pavés du village. Les cailloux subissent. Ce soir il y a génocide. Si si, on vous le jure. Chaque caillou qui rencontre une botte carnassière est immédiatement envoyé dans les airs et s'écrase avec ce petit «ploc» reconnaissable plus loin sur le macadam. Tous... sauf un. Le petit malin n'a rien trouvé de mieux que d'aller faire son nid sur la tête d'un innocent.

Aïe !!!
Ce soir, il pleut des cailloux mon vieux.
Mais pourquoi qu'ça tombe qu'sur nous ?
On est maudits, mon vieux.

Les deux badauds regardent le ciel sans nuages, la mine contrite, sous le regard pseudo-amusé de la Carnivore.

Faites gaffe quand même. Des fois qu'un menhir vous tombe sur le coin de la trogne...
Ah ! 'cor vous ! Jean c'est elle l'blond' presqu' blanche !
Oh... j'vois que môssieur a l'sens de l'observation. Ça rigole plus.
On rigole pas, té.
C'est vous qui cherchez un oiseau en houppelande ?
Pas un oiseau. Une colombe.
Tu vois qu'j'mentais pas !
Faut dire qu'avec toi, on sait jamais aussi...
Mais j'mens jamais !
Menteur !
...
Et vous l'avez vue ?
Qui don' ?
Andréa. La colombe, quoi.
Parce qu'elle a un nom, en plus ?
Vous posez de ces questions 'tain... ça fait peur à voir. Comme tout l'monde elle a un nom, ouais.
Techniqu'ment on donne pas d'nom aux animaux 'savez. Sauf aux animaux d'compagnie... et encor'.
Bien dit mon vieux.
Qui vous a dit qu'c'était un animal ?
Beh vous !
Je confirme, mon vieux, t'inquiètes.

A force, elle ne relève même plus les «mon vieux» intempestifs. Il faut croire que chez les hommes de nos jours, affubler ses comparses d'un qualificatif destiné à prouver - autant au destinataire qu'à l'expéditeur - qu'il est bien un homme est de mise. «Mon vieux», «mon gars», «mon pote»... Ah non, celui-ci c'est pour confirmer qu'ils sont bien amis. Bref. Elle roule des yeux, fait quelques pas sur le coté, se masse la nuque puis fait craquer les articulations de ses mains.

Je n'ai jamais dis ça.
Que si vous l'avez dit, m'âme !
Nan. J'ai dit que j'cherchais une colombe. Pas un animal. NUANCE !
Une colombe EST un animal par définition. Ovipare qui plus est. Sachez d'ailleurs pour votre gouverne qu'une colombe noire, ça n'existe pas ! Et que ça ne porte pas non plus de robe. Alors arrêtez de vous foutre de nous.

Le rire nerveux revient. Elle se prend la tête entre les mains, croyant devenir plus timbrée qu'elle ne l'est déjà. Un petit tour à l'asile, peut-être ? Ah non, c'est déjà fait. Tant pis.

J'peux vous poser une question ?
Euuuh...
Z'êtes cons ou vous l'faites exprès ?
...
...
Qu'est-ce qui a un prénom, porte une robe, qui est brune blonde ou rousse, qui parle beaucoup et qui a tendance à se déshabiller quand elle a trop bu ?
UNE FEMME !
EUN' FEMME !

Elle sourit, croyant naïvement qu'ils sont sur le bon chemin. Que les neurones se sont finalement connectés entre eux et justifieront une réponse logique, pour une fois. Manquerait plus que la petite tape affectueuse sur le sommet du crâne, suivie d'un truc du genre : « C'est biiiiiien. Tu veux un sussucre ? »

Mais c'quoi l'rapport 'vec la colombe, ça ?

Loupé.
_________________

Andrea_

La solitude est arbre sans fruits * ...

Sauf les pêchers...
Si vous n'avez jamais vu une femme à la peau si rouge qu'on dirait qu'elle va exploser, aux cheveux collés sur le visage à cause de la sueur, une femme qui parait en pleine agonie, la veine au milieu du front bien ressortie et elle aussi, prête à exploser, je vous conseille de rejoindre Andrea derrière le buisson.
Le spectacle est affligeant. Je donnerais pas des détails pour ne pas heurter les âmes sensibles mais sachez que... HEP HEP ! Mais... que viens tu faire ici gamin ?

Y a quelqu'un ?
GGgggNNNnnn
Y a quelqu'un ?
Non y a personne, zou, de l'air.
Si, y a quelqu'un puisqu'il y a une voix.

Alleluia, au moins quelqu'un dans ce patelin qui est censé. On l'applaudit ? LA Chiasse peut pas hein, elle est comme qui dirait au p'tit coin donc... On lui lance une cacahuète alors?

Super, tu m'prêtes ta ch'mise ? Et la main blanchâtre passe à travers les buissons, s'agitant pour récupérer son dû.
Pourquoi faire ? Tu fais quoi ?

J'ai posé une pêche vois tu, ta ch'mise !
T'as pas dit s'il te plait Heureusement pour lui qu'la Colombe soit en facheuse posture, sinon en plus d'une valse il aurait mangé la poussière.
S'il te plait... Et voilà comment un gamin à peine plus haut qu'trois pommes nous dresse une chiasse en moins d'deux.

Et pourquoi tu poses une pêche ? Maman dit toujours que c'est chère les fruits, qu'il faut pas gâ... Fausse alerte, même les gosses sont atteints.
Non mais écoute, j'pose une pêche, j'coule un bronze quoi ! Enfin c'est évident !

Ah t'es forgeron ? Comme papa ! Pas pour tout l'monde à priori.
Au fait, moi j'suis Arthur, j'ai cinq ans.

Oui voilà, j'suis forgeron, tu me prêtes ta chemise S'IL TE PLAIT ? Une pointe de perte de patience peut être?
Et j'suis la Colombe.

J'en n'ai pas, j'reviens d'la rivière. Vous brûlez pas!

Soupir, découragement, et ... dans la fange - c'est l'cas de le dire- jusqu'au cou -là c'est une expression hein-. La main revient près du corps de la chiasse en arrachant quelques feuilles -vive le printemps!- et entreprend un nettoyage de surface en gromellant, se jurant que si elle mettait la main sur l'un des autres A, elle leur ferait bouffer.

* François Chalais
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--Autochtones

Mais c'quoi l'rapport 'vec la colombe, ça ?

On les perd les deux blaireaux. Et le pire c'est quand le gamin se pointe. Dévisageant la Blonde, il ramasse rapidement la houppelande verte laissée là par la Chiasse e la balance sur un des vieux.

Maman dit toujours qu'il faut ramasser ses affaires, elle est pas une boniche.

Le gosse, Arthur, il est connu pour ça. A peine cinq ans et déjà fière comme un coq, loin d'être bête contrairement à la plupart des habitants - mais tout se discute-, il a déjà la prestance que beaucoup lui envie. C'est pas que personne peut lui résister, mais voir un p'tit bonhomme pas plus haut qu'un framboisier de deux ans après la taille d'automne - vous arrivez à voir ?- être aussi sûr de lui, ça démonte souvent les gens en face. Faut dire qu'il a été à bonne école le loupiot, avec des parents dont la vanité est éxacerbée.
Bref l'vieux attrape la robe en la regardant d'un oeil amusé. La présence du gamin aura totalement eu raison de lui. Il se lève et file un peu plus loin.

Jean, Madeline ne t'attend pas pour le repas ? Vous l'aurez compris, ce gamin est détestable. En plus de parler comme un adulte, il s'occupe du cul de tout le monde, à cette allure, il tiendrait un bordel aussi renommé que la rose pourpre pour ses dix ans.
Heu...
Tindam ! Sauvé par le gong, ou plutot par Pierre, l'acolyte qui a profité de sa petite absence pour s'habiller d'une jolie houppelande verte. Ayant glissé quelques mêches sous son chapeau, il passe sa main dans ses cheveux, remuant du séant comme l'aurait fait la chiasse - mais en pire et plus moche-. Prenant une voix de fille exagérée, il pointe le doigt vers Astana
Vous avez interêt à me changer la fin, sinon j'vous...j'vous... 'Tention !

Eclat de rire général. Ou presque. Qu'ils sont benêts...

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