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[RP] Quand on parle Affaire.

Ectelion.le.noir
    « Marier une femme n'est pas tâche aisée. »



Ectelion de Lagrange d'Enkidiev Lablanche d'Abancourt avait eut beaucoup a faire ses derniers jours, entre le rappariement de sa première cousine depuis le Languedoc et celui de la seconde de Normandie, on peut dire qu'il avait courut le royaume du sud au nord. C'était donc épuisé mais enfin rendu en sa demeure qu'il eut le temps de se soucier du fameux mariage qu'il devait mettre en place pour Charline. Son jouet favori allait a la vente lui rapporter une belle sommes.
Évidemment, la jeune demoiselle n'avait pas son mot a dire, depuis quand les femmes avaient-elles le choix en ce qui concerne le mariage ! Ce serait là une hérésie que de leur donner ce droit car comme tout le monde le sait & comme le dit l'adage : Souvent femme varie, bien fol qui s'y fit.

& Charline varie. Passant de la haine a la passion la plus brute, elle était femme de contraste et de pulsion, bien fou celui qui penserait la maitriser. Et pourtant, l'Enkidiev pensait savoir comment la contrôler, il ne fallait point de douceur avec la Blonde, non, aucune douceur, de toute façon, il était connu de tous qu'Ectelion n'avait de douceur que pour une seule femme, et ce n'était pas l'Objet. Non, celle qui faisait battre son cœur et qui savait le faire sortir de sa carapace était une Rousse, un sacré brin de fille, têtue comme une mule, folâtre a ses heures, en un mot : Iloa. Elle était l'Unique.

L'Unique et l'Objet serait en opposition constante, mais elles n'avaient clairement pas la même valeur aux yeux du Noir. La première est l'Amour alors que la seconde est la Haine, elles sont l'Ange et le Démon. Elles sont sa rédemption et sa condamnation.
& Dieu sait qu'Ectelion est condamné au purgatoire. Cela ne faisait aucun doute, il avait pourtant essayé de lutter, en s'enfermant pendant trois longs mois au monastère, mais sans résultat, on ne lutte pas contre sa nature sans provoquer sa chute, et il avait bien faillit chuter dans la folie la plus obscure.

C'est donc dans ce contexte des plus perturbé et perturbant, que le Lagrange prit sa plume, l'histoire continue, et elle continuera.
La plume noire crissa sur le vélin, l'encre tout aussi sombre macula la page blanche.
La pureté salie par la noirceur, s'il y a une chose a retenir de cette histoire c'est bien celle-ci.


    D'Ectelion de Lagrange d'Enkidiev Lablanche d'Abancourt, à Maitre Bissac, Médecin en la maisonnée Royale.

    Cher Bissac,

    Ami, voilà bien trop longtemps que je ne vous avez point écrit, bien trop longtemps, je me souviens a peine de la dernière fois ou j'ai prit la plume pour vous donner des nouvelles, cela doit remonter a l'époque ou j'étais en garnison non loin de votre province, autant dire une éternité.
    Le changement est grand dans ma vie, j'ai cessé de courir les campagnes et me voici dans l'armée orléannaise, luttant pour et avec le Roy. Je serais également marié dans un futur proche. Étonnant n'est-il pas ? Moi. Marié !... Qui l'eut cru. Et pourtant, j'aurais bientôt femme a mon bras.
    Par cette lettre j’escomptai vous convier a mes épousailles qui auront lieu le 21 mai en la saincte église de Montargris.
    Bien sur, vous vous en doutez, ce n'est pas là, la seule motivation de mon courrier.
    J'ai une cousine a marier. Malheureusement, la fille n'est pas de première jeunesse, elle est âgée de 28 années, cette ingénue est tous droit sortie d'un rude couvent normand. Ne connaissant rien de la vie hors des murs de cette institution religieuse, elle a besoin d'un mari a la main ferme.
    Je sais que vous ne menez point de vie conjugale a ce jour, mais peut être est-ce le moment d'allier nos deux fortunes.
    Vous m'avez sauvé la vie une fois lors d'une campagne, j'aimerais vous offrir cette fleur en mariage. Elle est d'un caractère peu commun, et d'une beauté sauvage. Je ne doute point que vous saurez la dompter a merveille.

    J'attendrais votre réponse avec impatience,
    Soyez assuré de mes amitiés,





La missive fut relue, salée et soufflée, il fallut la plier, apposer son sceau sur la cire noir, l'aigle des Abancourt orna le plis. Ce plis dans lequel Ectelion mettait ses espoirs, peut être qu'enfin il le caserait son jouet, et le mieux était de pouvoir y parvenir avant de le casser.

Evidemment, il fallait vendre, ainsi l'Aigle avait-il un peu forcé le trait sur les qualités de la Pie.

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Bisac
[Paris, une maison bourgeoise non loin du Palais du Louvre]

C'était tout récemment que Bisac s'était installé dans une cossue demeure de trois étages, en plein coeur de la capitale. Les meubles venaient d'estre posés depuis quelques semaines à peine. Désormais il rentrerait chaque soir chez lui et pourrait profiter de la douceur de son foyer.

Il n'avait point vendu sa demeure de Nevers, considérant que personne n'est à l'abri d'estre congédié du jour au lendemain, il vallait mieux avoir une solution de repli.

Lorsqu'en cette fin de soirée, une chaise à porteur le déposa chez lui, à Paris, Bisac avait le coeur léger, l'esprit apaisé de l'homme satisfait du travail accompli.
Il avait passé une rude journée, les bases de la Santé Royale étaient en train d'estre posées. L'homme avait alterné entre rédactions de traités, de chartes et visite chez divers commerçants quant à la création des ornements pour les Sous-Officiers et Officiers Royaux.
En pénétrant dans son hall, son esprit était encore au Louvre, le praticien faisait tout pour se voir confier la charge de Premier Médecin du Roy. Si ses efforts étaient récompensés, le service de la Santé Royale serait sous ses ordres, il fallait désormais que la Grand Chambellan du Royaume, son supérieur hiérarchique, celle qui dirigeait l'ensemble de la Maison du Roy soit aussi sure que lui de ses capacités.

Ces réflexions furent cassées lorsqu'une de ses domestiques le croisa et déclara.

Bonjour maistre, vous avez reçu du courrier durant l'après-midi. La lettre est sur vostre bureau.

Et Bisac de congédier la domestique d'un revers de main et marmonnant quelques menus remerciements. Seule sa bonne vieille Mariette, une servante qui travaillait depuis plusieurs années pour lui avait grâce aux yeux du praticien. D'ailleurs lorsqu'il s'était installé à Paris il l'avait emmené avec lui, ce n'est seulement que par la suite qu'il engagea deux autres domestiques, une femme et un homme pour s'occuper de la maison parisienne. Mariette elle, faisait office d'intendante, si tenté que l'on peut être intendante dans une maisonnée ou seulement trois domestiques coexistent, quoiqu'il en soit, seule la vieille bourguignonne avait la préférence du maître de maison.

En montant dans son bureau, il trouva la lettre. En l'observant, Aymeri reconnut le sceau. Voila un blason qu'il n'avait vu depuis plusieurs années. Il la décacheta et la parcourut avec attention. Un vieil ami, croisé sur un champ de bataille à l'époque où Bisac n'était que simple médecin.
A la lecture de la lettre, le praticien sourit en coin. "Unir nos deux fortunes" ... voila les seuls mots qui sonnaient dans l'esprit de l'homme. Plus tard on dira que Paris vaut bien une messe, ce soir une fortune vaut bien un mariage.

Attrapant une plume, un vélin, Aymeri commença la rédaction de la missive.




A Ectelion de Lagrange d'Enkidiev Lablanche d'Abancourt,
De Maistre Aymeri Bisac, Médecin de Sa Majesté.


    Cher ami,

    Sincères salutations,

    Je ne saurai cacher la surprise de lire une lettre de vostre main. Voila bien longtemps que nous n'avions point conversé.
    Je me rappelle avec un certain plaisir, feue l'époque où je partageais mon temps entre mon dispensaire et les champs de bataille. Vous avez, mon cher Ectelion, manifestement décidé de ranger l'épée je vous en félicite, en ce qui me concerne je n'ai point rangé grand chose mais je dois avouer que vos activités étaient plus dangereuses que les miennes.

    Ainsi donc vous comptiez vous unir devant le Très-Haut, une surprise de plus en vous lisant. J'ai encore le souvenir de quelques balades lors de vos soirées de permission où nous ne comptions ni les tavernes visitées ni les catins fréquentées. Manifestement l'heure de la sagesse a sonné et je vous adresse, mon cher ami, mes plus sincères félicitations.

    Une cousine dîtes-vous ? Et vous souhaitez me la voir épouser ?
    Ma foy pourquoi pas. La description que vous en avait faistes n'est point pour me rebuter, j'ai la main assez ferme et l'esprit suffisamment fort pour dompter quiconque. Vous comprendrez aisément que je ne peux rien vous promettre tant qu'il n'y a pas eu de rencontre entre nous.
    Ainsi, alors que les cloches de Montargris sonneront vos épousailles j'en profiterai pour rencontrer vostre fameuse cousine et cela me permettra, qui plus est, d'avoir le plaisir de vous revoir.
    Nous aurons donc tout le loisir de discuter de nostre petite affaire.



En vous assurant de mes amitiés sincères,
Bien à vous,


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