Naturellement en commençant son ménage, Kiyo avait ouvert en grand les fenêtres de sa maison.
Et c'est la fraîcheur du matin qui la réveilla.
Elle ouvrit les yeux, et admira ses champs baignant dans les rayons du soleil.
Par chance, elle avait réussi à acquérir les champs jouxtant sa maison,
et aujourd'hui, malgré tout le travail qui l'attendait,
elle ressentait, face à cette étendue, une certaine sérénité.
Après s'être restaurée avec ce qu'il lui restait au fond de sa besace,
elle décida de s'atteler à la fin de son ménage ...
La maison avait été inhabitée pendant plusieurs mois,
et les malles, rapportées lors de son déménagement, n'avaient toutes pas été déballées.
Il fallait faire le tri et ne garder que ce qui conviendrait à sa nouvelle vie.
Le reste, elle l'apporterait au village ... cela pourrait peut-être faire des heureux.
Si elle avait sagement choisi de se débarrasser des biens qu'elle avait acquis lors de ses deux dernières années,
car trop empreints de souvenirs qu'elle préférait chasser,
elle ne pouvait se raisonner à se séparer de ceux qu'elle avait réussi à conserver de sa vie antérieure ...
Cet habit, fait sur-mesure, à l'occasion d'un Bal ... à Pau ...
où son prétendant avait rendu son dernier souffle avant même la première danse ...
Ces braies dans lesquelles elle se trouvait lorsque Aristote l'a appelée à lui ...
et l'a renvoyée, quelques temps plus tard, au Royaume dans la ville de Mâcon ...
Au fond de la malle, Kiyo trouva une clé.
Elle la ramassa délicatement, l'inspecta sous tous ses angles ...
Elle chercha bien loin dans sa mémoire ...
D'où pouvait bien venir cette clé ? Qu'ouvrait-elle donc ?
Tout lui semblait si loin ...
Puis un flash ...
L'image d'une Roulotte vint à elle ... La Rouline !
Un lieu magique appartenant à une grande amie ...
Qu'avait bien pu devenir cette Roulotte ?
Un sentiment de nostalgie l'envahit,
une larme commença à perler sur le bord de ses paupières.
Machinalement, elle essuya ses yeux ...
Et déposa la clé avec les souvenirs qu'elle désirait garder.
Le tri avait été, somme toute, assez rapide.
La fin du ménage aussi ...
Sa demeure n'était très grande et l'énergie de Kiyo en était rapidement venue à bout.
Il était grand temps de penser un peu à elle.
Elle choisit alors du linge propre et ses huiles vivifiantes et prit la route de la rivière pour se rafraîchir.
Elle savait qu'elle en profiterait pour laver le linge qui en avait bien besoin, lui aussi
Au retour, elle irait au Village,
Les Tavernes de Lourdes avaient retrouvé un vent de bonne humeur,
elle comptait bien l'entretenir et en profiter.